- il y a 2 jours
Les études nous préparent-elles encore au monde du travail ? Une récente étude Indeed / CensusWide souligne que 40 % des diplômés du supérieur sondés estiment ne pas avoir été assez bien préparés à ce qui les attendait en entreprise. Le diplôme en 2025, c’est surfait ?
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Est-ce que le diplôme est surfait ? Est-ce que les études ne nous préparent plus à la réalité du monde du travail ?
00:17C'est le sujet très sérieux d'une étude d'Indeed et on va la décrypter avec mes invités, notamment Charles Chantala.
00:22Bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Spécialiste emploi chez Indeed.
00:25L'étude est faite avec Stensys Wide, on va y revenir en détail juste après, après avoir présenté Vincent.
00:31Vous êtes, Vincent Boisiani, cofondateur de Wapply.
00:34C'est quoi Wapply ? Parce qu'on connaît moins qu'Indeed.
00:36Pas encore.
00:38Wapply, c'est une application…
00:39Donc là, on prononce à la française.
00:40C'est ça, Wapply, on peut la prononcer à Wapply aussi en anglais.
00:44Avec le verbe « apply ».
00:45C'est ça, exactement, tout à fait.
00:47En fait, c'est une application, on peut dire que c'est le Google de la recherche d'emploi.
00:50On va venir récupérer un peu toutes les offres d'emploi qu'on peut trouver sur le web et tous les candidats aussi qu'on peut trouver sur le web qui ont montré une intention de recherche d'emploi.
00:57On va les intégrer dans une application qui s'inspire des applications de rencontres.
01:01Et par exemple, un cas d'usage, ça peut être Mathieu qui habite à Bobigny, qui recherche un poste de développeur en alternance.
01:06Et bien nous, on va pouvoir, grâce à l'intelligence artificielle, lui filtrer toutes les offres d'emploi qui correspondent à ce qu'il recherche sur le web.
01:11Et en un swipe, on va envoyer son CV de manière anonyme au recruteur.
01:15Vous avez dit Google, mais swipe, ça me fait penser plutôt à Tinder, même si je ne l'utilise pas.
01:20Mais donc, pourquoi on préfère se positionner sur Google que Tinder ? C'est pour le sérieux ?
01:24En fait, c'est pour le sérieux, mais aussi pour… Google est un outil de sourcing.
01:28Et nous, en fait, on s'est basé sur du sourcing, mais avec une expérience qui est ludique.
01:32Aujourd'hui, il y a plus d'un milliard d'utilisateurs sur les applications de rencontres.
01:34Donc, ça montre que cette expérience-là plaît aux gens.
01:37On a mixé un peu les deux expériences.
01:39Et donc, on a tendance à candidater à plus d'offres.
01:41Exactement, et c'est beaucoup plus rapide.
01:43Alors, l'étude d'Indeed, très intéressante, elle nous dit, et le chiffre, on va peut-être pouvoir le voir,
01:4840% des salariés actuels qui ont fait des études supérieures estiment, déclarent que leurs études ne les ont pas préparées,
01:57ou pas complètement préparées à ce qu'ils expérimentent sur le marché du travail.
02:01Et moi, Charles, je me pose une question.
02:03Est-ce que c'est beaucoup ou pas beaucoup ?
02:05Parce que c'est quasiment la poire en deux, mais si on faisait l'étude il y a 20 ans, est-ce qu'on aurait un score inférieur ?
02:11On aurait sans doute un score inférieur il y a quelques années.
02:13Donc, on sent qu'il y a une évolution dans la manière de recruter de la part des entreprises.
02:18Et puis, aussi, on a une bien plus grande proportion de gens qui font des études supérieures.
02:22On pourrait se dire que finalement, c'est un peu décevant du côté des candidats.
02:27À la fois, quand on demande à…
02:28Parce que ça fait 60% quand même qui s'estiment bien préparés.
02:31Voilà, qui s'estiment bien préparés.
02:32Et donc, on pourrait se dire, bon, ça fait pas mal de déçus.
02:36Mais finalement, quand on s'adresse aux recruteurs, là, c'est presque pire.
02:39Puisqu'on en a quand même une grande proportion qui déclare que les personnes qu'ils reçoivent en début de carrière
02:44n'ont pas vraiment été formées à la réalité du terrain, qu'il y a des lacunes sur certains aspects.
02:50Ou du moins, qu'ils sont intéressés de recruter de plus en plus sur la base de compétences
02:54et un petit peu moins sur la base des diplômes.
02:56Et justement, l'étude, c'est là où il y a quand même une distinction à faire entre le diplôme ou le contenu des études.
03:03C'est pas exactement la même chose.
03:04Et votre étude, c'est plus ce qu'on a appris pendant les études qui est visée.
03:09Mais si, avant de partir sur cette étude précisément, on parle du diplôme,
03:12le diplôme en tant que tel, quand je sors d'une grande école,
03:15là, le poids de ce diplôme, il est intact ou pas ?
03:19Alors, il est sans doute toujours aussi important dans un pays un peu traditionnel de ce point de vue-là en France.
03:24Mais il est moins dans certains autres pays, notamment des pays anglo-saxons.
03:30Et surtout, il a un impact qui est déclinant malgré tout,
03:34dans le sens où, encore une fois, en une génération, c'est un changement qui est très rapide.
03:38On est passé de seulement 25% de la population qui avait un diplôme du supérieur à plus de 50%.
03:43Donc, ce qui était finalement un moyen de sélection, a priori, dans certains cas,
03:49et c'est tout aussi frustrant pour les candidats, est devenu presque un prérequis indispensable.
03:53Mais ça ne m'empêchera pas d'aller vérifier si, par ailleurs, il y a des compétences qui sont bien acquises.
03:57Parce que malgré tout, donc là, je me tourne vers vous, Vincent,
04:00c'est que quand on est diplômé, alors on pourrait citer Howard, pour citer Columbia,
04:04pour citer des grandes universités anglo-saxonnes, américaines,
04:07celles qui sont bien classées au classement de Shanghai, par exemple,
04:10on imagine qu'au-delà de ce qu'on y apprend, c'est aussi les réseaux qu'on y crée,
04:14et surtout, on parle beaucoup des relations école-entreprise, université-entreprise,
04:19et donc si je sors d'une grande école, malgré tout,
04:22j'ai peut-être accès directement à plus de grosses entreprises et à des meilleures poches.
04:26Sors d'une grande école, c'est aussi comme avoir un label,
04:29être certifié par cette école-là, d'avoir certains soft skills, d'avoir une certaine rigueur,
04:33et d'avoir aussi acquis un certain réseau, le temps de scolarité.
04:36Des codes.
04:37Exactement, des codes, aujourd'hui, que certaines grandes entreprises recherchent,
04:40et c'est pour ça que ces grandes entreprises vont aller souvent sourcer dans ces écoles-là,
04:44non pour les diplômes en soi, mais plus pour les soft skills que ces personnes ont développées.
04:47Et les garanties que l'entité, l'institution apportent.
04:50Exactement, le label de cet étudiant.
04:52Sur le marché du travail, les recruteurs, parce que visiblement,
04:56c'est deux salles d'ambiance, le ressenti des recruteurs est un peu plus critique,
05:00qu'est-ce qu'ils reprochent à leur candidat ?
05:03Qu'est-ce qu'ils manquent en termes de compétences ?
05:05C'est du technique ? C'est du soft ?
05:07C'est plutôt du soft skills, ce qu'on observe à la fois par cette étude qu'on a pu faire avec SensuSwide,
05:11ou même juste dans la rencontre entre les millions d'offres d'emploi qu'on trouve sur Indeed
05:15et les centaines de milliers de recruteurs qui sourcent des candidats.
05:19C'est que malgré tout, ils mettent en place de plus en plus des manières d'aller détecter des soft skills,
05:25comme la capacité à collaborer efficacement en entreprise, une certaine forme d'agilité, de curiosité, d'écoute,
05:32donc des compétences interpersonnelles aussi.
05:34Modestie ?
05:35Modestie, alors ça, ça ne ressort pas de notre étude, donc je ne me lancerai pas sur cette opinion plus personnelle.
05:42Par contre, il y avait l'adaptabilité 28%.
05:43Voilà, et l'adaptabilité qui, sans doute, devient de plus en plus importante dans le sens où on sort aussi d'une époque
05:51où les compétences qui étaient requises au travers d'une carrière pouvaient durer plus longtemps.
05:56Et là, on a une obsolescence, pas forcément juste du diplôme, mais des compétences en général.
06:01Ce qu'on attendra de nous dans 10 ou 15 ans est sans doute très différent de ce qu'on avait appris en tout début de carrière.
06:05Et il y a une autre compétence, une autre soft skills qui est mentionnée à 27%, c'est la gestion du temps.
06:12Et là, je me tourne vers vous, puisque vous êtes, Vincent, dans les toutes jeunes générations.
06:16On est dans une époque où, justement, on ne prend pas forcément le temps de faire les choses.
06:20On est ultra sollicité, ne serait-ce que par les applications, les loisirs.
06:24On nous demande aussi de toujours faire les choses plus vite, savoir gérer son temps.
06:27En effet, on ne s'en rend pas forcément compte, mais ceux qui savent le faire, ils ont un avantage concurrentiel énorme.
06:32Totalement. La gestion du temps, c'est quoi ?
06:34C'est même un des peines de notre société actuelle.
06:36Aujourd'hui, les jeunes, par exemple, en passant trop de temps sur nos écrans,
06:40on perd beaucoup de temps aujourd'hui à se crôler sur TikTok ou Instagram,
06:43au lieu de faire des choses qui vont vraiment nous aider dans la vie,
06:45qui vont nous permettre de nous développer.
06:47Aujourd'hui, c'est pour ça que les entreprises, même depuis l'avènement de l'intelligence artificielle pour tous,
06:52qui peut remplacer énormément de compétences techniques.
06:53Et qui est essentiellement de nous faire gagner du temps.
06:55Exactement, ça nous fait gagner du temps, mais ça facilite les compétences techniques.
06:58Donc les entreprises, même moi, quand j'ai discuté des entreprises,
07:00sont beaucoup plus concentrées sur des soft skills qui peuvent s'adapter à différents postes aujourd'hui.
07:04La technique, ils l'apprendront sur le terrain.
07:06La technique, ils l'apprendront sur le terrain, ils seront formés.
07:08Et aujourd'hui, je pense que dans dix ans même, l'IA sera encore dix fois plus puissante qu'aujourd'hui.
07:12Il pourra aider un humain à 50% dans ses tâches professionnelles.
07:15Et Charles, sur l'étude, quand on rentre dans le détail,
07:19la question qui est posée aussi, c'est ce qu'on fait dans la formation
07:22et le temps qu'on passe dans sa formation en entreprise.
07:25Et visiblement, quand on regarde les chiffres, l'alternance, les stages,
07:29finalement, ce qui ressort, c'est que c'est là où on apprendrait le plus.
07:33Oui, c'est ce qui permet en quelque sorte de faire la passerelle
07:35entre ces petits manquements de nos études peut-être théoriques,
07:39actuellement académiques, et le monde réel de l'entreprise.
07:43Donc c'est vrai que c'est assez intéressant d'observer
07:45qu'on a nos étudiants qui estiment à plus de 80%
07:48que le diplôme est très utile et indispensable pour rentrer sur le marché du travail.
07:53Et puis une fois qu'ils rentrent en entreprise,
07:55ils se disent finalement, ils n'ont plus que 40% à dire que ça les a bien préparés.
07:59Parce qu'ils découvrent effectivement cette difficulté,
08:01et notamment en tout début de carrière,
08:03où je pense qu'il va y avoir une certaine souffrance chez les jeunes diplômés,
08:07puisqu'on leur a promis pendant des années que c'était indispensable
08:09de faire ces grandes études.
08:10Finalement, barrière à l'entrée, puisque serpent qui se mord la queue,
08:13on me dit, attendez, vous n'avez pas encore de première expérience,
08:15alors qu'ils sont en train d'en demander une.
08:16Ça, c'est un peu la faute des employeurs aussi,
08:18qui doivent aussi prendre en compte le manque d'expérience.
08:20De ce point de vue-là, la bonne nouvelle,
08:21c'est que justement, quand même, ce qu'on détecte chez les recruteurs,
08:25c'est qu'on en a quand même 66% qui disent que dans les dernières années,
08:28ils ont fait changer leur mode de sélection
08:30pour prendre en compte davantage d'analyse de compétences.
08:35L'intégration d'ailleurs de l'IA va aussi s'appliquer au processus de recrutement.
08:38Là, c'est aux écoles de s'adapter.
08:40Voilà, mais surtout, on va redonner du temps à nos recruteurs
08:42pour se consacrer à des choses un peu plus intéressantes
08:44que simplement le screening sur la nature des études que vous avez effectuées.
08:48Est-ce que vous avez bien le permis B pour tel ou tel métier ?
08:51Et plus discuter avec le candidat.
08:52Et passer plus de temps à aller vérifier que les critères soft,
08:55dont on parlait tout à l'heure, sont bien réunis chez le candidat.
08:58La question à 1 million d'euros,
08:59si on apprend beaucoup plus en stage, en alternance,
09:02à quoi ça sert d'aller en études supérieures ?
09:04Pourquoi on va encore à l'école si c'est moins efficace ?
09:07Alors autant, l'importance du diplôme semble déclinée,
09:11mais encore une fois, je pense que...
09:12Mais c'est relatif, ça reste important ?
09:13Voilà, ça reste malgré tout important.
09:16Encore une fois, il faut bien distinguer le fait
09:18que c'est plus ce que ça paraît ne plus suffire.
09:22Malgré tout, il faut être honnête.
09:23Beaucoup d'entre nous, quand on recrute,
09:25beaucoup de recruteurs le voient un peu comme un espèce de prérequis.
09:28Encore une fois, un gage de sérieux,
09:30c'est-à-dire la capacité à travailler très jeune,
09:34à emmagasiner de l'information.
09:36C'est un mode de sélection comme un autre.
09:37Il y a ses défauts.
09:38Il faut suivre des critères de sélection jusqu'au bout.
09:41Exactement.
09:41On a bien imposé, on a tous appris sans doute
09:44des compétences en mathématiques qu'on n'exploite pas au quotidien.
09:47C'était un mode d'entraînement de notre cerveau
09:49et de sélection aussi comme un autre,
09:51même si on n'est pas devenu mathématicien,
09:52en l'occurrence en tout cas, certainement pas moi.
09:54Vincent, vous, vous êtes d'une génération assez jeune,
09:57mais vos parents, c'était, j'imagine, génération Y ou X.
10:01Et eux, en fait, ils ont étudié dans une époque
10:04où on leur disait « tu vas apprendre un métier
10:06et ce que tu vas apprendre va te servir toute ta carrière ».
10:09Et c'est peut-être pas évident pour des parents
10:12de gérer des enfants qui, en fait, eux,
10:14arrivent sur un marché du travail qui va être radicalement différent.
10:17C'est que motiver un étudiant à dire « tu vas apprendre un métier,
10:21mais ça va être ton métier que pendant peut-être 3, 4 ou 5 ans ».
10:24Totalement. Après, je pense aujourd'hui qu'on est dans une génération
10:27où les parents sont de plus en plus connectés.
10:30Donc aujourd'hui, ils sont au courant de l'évolution des choses, exactement.
10:34Moi, par exemple, pour vous dire la vérité,
10:35moi, j'ai quitté l'école après le bac.
10:37Donc, ça a été une grande surprise pour ma mère
10:39pourquoi j'ai quitté l'école.
10:40Mais le système scolaire et moi,
10:41à cause de l'handicap invisible, n'étaient pas compatibles.
10:43Mais pourtant, j'ai réussi à avoir des compétences
10:45que j'ai développées parce que j'ai commencé à travailler tôt.
10:48Dans l'entrepreneuriat aussi.
10:49Dans l'entrepreneuriat, j'ai commencé à l'entrepreneuriat très tôt
10:51et ça a été des compétences transversales.
10:53Après le bac, au bout de 6 mois,
10:55je suis devenu directeur d'agence dans une boîte d'assurance
10:57et je suis devenu le même directeur.
10:58J'ai fait un million de chiffres d'affaires
10:59et ça m'a montré qu'aujourd'hui aussi,
11:01j'ai compris très tôt et ma mère, elle a compris aussi
11:03au travers de mon parcours que ce qui était important,
11:05c'était l'expérience et les compétences qu'on acquitait.
11:08Ce qui est à la fois un peu minoritaire,
11:10c'est des parcours qui ne sont pas forcément les plus courants,
11:12mais il y a 20 ans, 30 ans,
11:14ce type de parcours de personnes n'ayant pas été douées pour les études
11:18mais qui devenaient entrepreneurs, chefs d'entreprise,
11:20ça existait déjà.
11:21Ça, ce n'est pas une nouveauté en soi
11:23qu'on puisse se former en dehors du système éducatif
11:26parce qu'on n'y était pas adapté.
11:27Non, tout à fait, puisque comme on le disait tout à l'heure,
11:29on avait quand même 75% de la population
11:31qui n'avait pas de diplôme.
11:33Il y avait des chefs d'entreprise dedans.
11:34C'était le cas ultra majoritaire,
11:36donc effectivement, mes parents sont dans ce cas-là exactement.
11:39Aujourd'hui, c'est vrai que la nouveauté,
11:40c'est qu'on va retrouver des profils atypiques ayant fait des études,
11:44c'est-à-dire des gens qui ont fait des études
11:45et qui ne les appliquent pas du tout dans leur carrière professionnelle
11:48et qui bifurquent une fois, deux fois, trois fois dans leur carrière.
11:51Et justement, c'est peut-être ça la grande nouveauté.
11:54Ça dit quoi de notre société ?
11:55Le fait qu'on va devoir peut-être même apprendre
11:58pendant les études à savoir apprendre pour la suite.
12:01C'est peut-être plus ça l'enjeu,
12:02c'est de se former à savoir apprendre de nouvelles compétences
12:05tout au long de la vie.
12:06Oui, c'est ce qu'on retrouve quand effectivement
12:07nos employeurs ou les recruteurs disent qu'ils cherchent de l'adaptabilité.
12:11En fait, on pourrait le résumer comme ça.
12:12C'est une clave d'apprendre.
12:13La compétence ultime peut-être pour nos enfants,
12:16c'est de leur apprendre à apprendre en permanence,
12:18qu'ils aient bien conscience qu'encore plus,
12:21sans doute pour les générations qui arrivent que pour la nôtre,
12:23la carrière linéaire de 40 ans ou 42 est complètement terminée.
12:26La carrière à papa, tu ne l'auras pas.
12:28C'est d'ailleurs potentiellement quelque chose de très souhaitable.
12:34Sans doute, ça nécessite un engagement quand même assez fort.
12:37Je comprends que ça puisse créer une source de stress
12:38pour certaines personnes qui préféraient avoir une vie un petit peu plus linéaire.
12:42Pour autant, ça va aussi permettre à plus de monde
12:44de trouver un métier dans lequel ils s'épanouissent.
12:47Les carrières de nos parents très linéaires que certains idéalisent
12:50étaient aussi des carrières où on attendait beaucoup moins de son emploi.
12:53qu'ils payaient mes factures et que j'avais un bon niveau de vie
12:57pour moi et mes enfants, c'était suffisant.
12:59C'est vrai que la génération qui arrive après
13:01attend aussi un intérêt intellectuel de s'y épanouir, de s'y construire.
13:05Là, la grande question, j'ai envie de dire,
13:07elle est plus macroéconomique.
13:09C'est-à-dire qu'on parle de faire plusieurs carrières dans la même vie.
13:13Sauf qu'on sait que les seniors qui perdent un emploi
13:16ou qui changent d'emploi ont du mal à en retrouver.
13:19C'est l'une des catégories d'âge les plus touchées par le chômage.
13:21Donc là, comment on peut faire pour que la société change dans le bon sens
13:25pour que ce ne soit plus un problème de ne pas faire la même carrière toute sa vie ?
13:29Aujourd'hui, le monde change.
13:30Déjà, on est déjà sur le lancement.
13:32Les entreprises avec qui on discute ont compris qu'aujourd'hui, le monde change.
13:37Et aujourd'hui, même les seniors avec qui je discute sur LinkedIn
13:39ont compris qu'ils devaient se former et ne plus attendre
13:42et ne plus compter sur leurs anciens diplômes.
13:43Et pas attendre une rupture de contrat.
13:44Non, exactement.
13:45Maintenant, aujourd'hui, il y a énormément de seniors en alternance,
13:48en stage, en reconversion professionnelle.
13:50C'est-à-dire que même cette population-là s'est adaptée au code d'aujourd'hui
13:54qui est aujourd'hui l'apprentissage en continu
13:56et essayer d'avoir le maximum d'expérience et de compétences possibles.
14:00Et de faire des choses nouvelles régulièrement.
14:02Charles, vous voulez ajouter quelque chose ?
14:03Le mot de la fin.
14:04Il y a quand même quelques éléments qui vont nous aider à faire cette bascule.
14:07Je pense qu'il y a une prise de conscience.
14:09En tout cas, il y a des biens conscients qui sont débusqués enfin.
14:12Et puis surtout, on va commencer à avoir les outils,
14:14que ce soit techno ou aussi cette approche basée plutôt sur les compétences
14:18que sur les diplômes, qui vont nous permettre d'aller détecter des talents
14:22que l'on ne regardait pas.
14:24Et ça va être fait par la force des choses,
14:25puisque le vieillissement de notre population
14:26et le tarissement de nos bassins d'emploi
14:29vont nécessiter de se tourner vers les personnes plus âgées.
14:32C'était un luxe, si je puis dire, néfaste de période de chômage élevé
14:36qu'avaient les entreprises de pouvoir négliger en quelque sorte
14:40des franges entières de la population.
14:41Charles Chantala, merci beaucoup.
14:43Spécialiste de l'emploi chez Indeed.
14:44On a parlé de cette étude faite Indeed et à Censuswide.
14:49Et Vincent Azouani, co-fondateur de WAPLY.
14:52Moi, je prononçais WAPLY, mais W-A-P-L-Y.
14:55Chacun comme on le préfère.
14:57Merci beaucoup d'être venu.
14:58On a parlé des soft skills comme l'une des demandes des entreprises.
15:01Justement, le livre de Smart Job qu'on va traiter après ce jingle
15:05parle de l'intelligence relationnelle
15:07qui est peut-être la mère de toutes les soft skills.
Recommandations
10:34
|
À suivre
6:06
0:48
1:07
5:25
5:36
6:45
6:02
6:42
6:41
Écris le tout premier commentaire