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  • il y a 2 jours
Célina Sampedro, directrice régionale adjointe des Petits Frères des Pauvres Occitanie, invitée d'ICI Occitanie du mercredi 8 octobre.

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Transcription
00:00L'invité d'ici matin, Jeanne-Marie Marcos, c'est la directrice régionale adjointe de l'association des petits frères des pauvres en Occitanie.
00:05Bonjour Célina San Pedro.
00:07Bonjour.
00:08On vous invite parce que c'est la semaine bleue, la semaine nationale consacrée aux retraités et aux personnes âgées
00:12et parce que votre association vient de publier un baromètre sur l'isolement des seniors.
00:17On apprend, et c'est édifiant, que 54 000 personnes sont en situation de mort sociale rien que dans notre région.
00:25D'abord, qu'est-ce que c'est la mort sociale ?
00:28Alors la mort sociale, c'est quand on n'a plus de contact avec son entourage.
00:32Donc l'entourage familial, l'entourage associatif, l'entourage du voisinage, l'entourage vraiment proche.
00:38On n'a plus de contact avec ce qu'on appelle ces cercles de sociabilité et on se retrouve extrêmement seul, vraiment en situation de solitude.
00:46Quand on ne voit absolument personne ?
00:48On ne voit absolument personne, on ne parle surtout à personne.
00:50Des personnes veuves essentiellement ou des conflits familiaux ? C'est ça souvent l'origine de cette mort sociale ?
00:58Alors l'origine, effectivement, il y a le déplacement de plus en plus des familles.
01:02Les enfants s'en vont loin. Des fois, on n'a pas de famille lorsqu'on vieillit.
01:06Et effectivement, on se retrouve seul, ça peut être la maladie aussi, nous amène à être de plus en plus seul, la perte d'autonomie.
01:14Il y a vraiment plusieurs facteurs qui fait qu'à un moment donné, la perte de l'entourage notamment, on se retrouve isolé.
01:20Et plus on est isolé, plus on s'isole.
01:22C'est ça aussi le problème de la mort sociale.
01:25C'est que plus on est isolé, moins on a envie de sortir.
01:27Et parfois, on n'en a pas les moyens aussi.
01:29La pauvreté est un vrai facteur d'isolement social.
01:32Et quelles conséquences ça a ?
01:34Les conséquences, ça a aussi justement, quand on est parfois en perte d'autonomie, on s'isole.
01:39Et on va encore moins bouger et encore plus provoquer cette perte d'autonomie.
01:43Ça a des conséquences sur la santé.
01:44Sur la santé mentale aussi, on en parle de plus en plus.
01:47On a des situations de dépression lorsqu'on ne peut pas parler à quelqu'un autre qu'une fois de temps en temps, peut-être dans les petits commerces.
01:55Ça, c'est très important.
01:56Mais on se retrouve seul et sur la santé mentale, c'est un impact très important.
02:00Ça s'aggrave ou pas dans notre région, 54 000 personnes en mort sociale ?
02:03Ça s'aggrave partout en France, mais effectivement, bien sûr, dans notre région, notamment dans les milieux ruraux,
02:09où les situations d'isolement sont facteurs, notamment sur les questions de mobilité.
02:15Quand on ne peut pas sortir de chez soi, qu'on est isolé en milieu rural, on se retrouve effectivement de plus en plus seul.
02:22Le fait que la population vieillit, comme partout, on a de plus en plus de personnes qui vieillissent.
02:27Et c'est un facteur aussi d'isolement que de vieillir et de perdre son entourage.
02:30Donc, votre mission première chez les petits frères des pauvres, c'est d'aider ces personnes-là, de les détecter.
02:35Comment vous faites pour repérer une personne isolée ? C'est hyper difficile, j'imagine.
02:38Alors ça, c'est très important de travailler avec les partenaires institutionnels.
02:42Donc, on est en lien avec les CCAS des villes, par exemple, qui favorisent le repérage des personnes.
02:47On compte aussi sur l'entourage de proximité.
02:50Je pense aux pharmacies, qui sont des liens avec les personnes âgées, les médecins.
02:54Les petits commerces, j'en parlais, c'est des gens qui rencontrent des personnes âgées isolées.
02:58Et il ne faut pas hésiter à nous contacter si régulièrement, on voit qu'on a une personne plus seule que les autres,
03:03à lui donner l'information qu'elle est la bienvenue dans notre association.
03:06Et les gens qui nous écoutent, qui nous regardent à la télé, si on a un voisin, une voisine,
03:10qui visiblement n'a aucune visite, on appelle qui ?
03:13On appelle l'association Les Petits Frères des Pauvres.
03:15On a un site internet sur lequel ils peuvent trouver notre numéro au niveau de l'Occitanie, notamment.
03:21On contacte via les réseaux sociaux aussi.
03:23Et ils trouveront, effectivement, de quoi s'ouvrir en lien avec des bénévoles,
03:28puisqu'on a des équipes bénévoles partout en Occitanie qui peuvent accueillir ces personnes isolées.
03:33Alors, justement, vos bénévoles, ils font quoi ? Ils rendent visite, ou quelques heures par mois ?
03:38C'est vraiment ça. On est vraiment sur du lien social.
03:40L'idée, c'est de rendre visite, de faire des temps de convivialité,
03:43de pouvoir rendre visite à domicile, ou en établissement aussi,
03:46parce qu'il y a des gens qui sont seuls en EHPAD, qui n'ont pas forcément de famille.
03:50On organise des actions collectives.
03:53Les fêtes de Noël sont des moments très importants aussi, qui sont organisés dans l'association.
03:57Donc, vraiment, on est sur le lien social.
03:59Quand on est bénévole, c'est qu'on a envie de discuter, d'offrir un temps d'écoute aux personnes qu'on accompagne.
04:04On a toujours peur que notre proche soit agressé.
04:07Il y en a des agressions de personnes âgées.
04:09Comment vous garantissez-vous que la personne qui va venir visiter notre proche est une personne sûre et de confiance ?
04:15Alors, les bénévoles sont intégrés dans des équipes.
04:18Donc, elles sont suivies par d'autres bénévoles.
04:20Les bénévoles vont en binôme chez les personnes.
04:23Donc, une fois sur deux, c'est un bénévole différent.
04:25Et puis, on forme aussi les bénévoles.
04:27Donc, il y a un vrai accompagnement de l'association pour garantir justement ce cadre,
04:31et qu'il n'y ait pas de déviance dans l'association.
04:33Il y a un vrai accompagnement.
04:35Et vous cherchez des bénévoles.
04:36Il faut être dispo, vous l'avez dit, hors antenne,
04:39deux à quatre heures par mois à peu près pour rendre visite à une personne âgée.
04:43Dernière question.
04:44Vous êtes une association qui dépend surtout des dons,
04:46puisque vous n'avez que 10% de subventions publiques.
04:49Est-ce qu'elles ont été rabotées, ces subventions ?
04:51Alors, effectivement, on voit globalement l'instabilité politique à même
04:56que, effectivement, il y ait du rabotage au niveau des finances publiques.
05:00Mais la générosité du public aussi, sur laquelle on compte,
05:03et on remercie d'ailleurs les donateurs et donatrices,
05:06c'est important dans cette instabilité.
05:08On n'a pas forcément, on hésite à donner,
05:10parce qu'on a aussi nos propres soucis.
05:13Et du coup, nous, on compte aussi là-dessus.
05:14Donc, globalement, on est dans ce...
05:16C'est un défi, on va dire, le financement des associations à l'heure actuelle.
05:19Et pour donner, ou pour être bénévole, votre site ?
05:22lespetitsfrèresdespauvres.fr
05:24Voilà, pour vous contacter directement.
05:25Merci beaucoup, Célina Sanpedro,
05:27directrice régionale adjointe des Petits Frères des Pauvres en Occitanie.
05:30Bonne journée.

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