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  • il y a 2 jours
Imaginez que vous ayez l’occasion de rencontrer une actrice X et que vous puissiez lui poser toutes vos questions sans tabou ni limite.
3 inconnus sont venus échanger à l'aveugle avec @lizadelsierraoff .Séparés par un rideau, ils s'entendent mais ne se voient pas.

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00:00Avec combien d'hommes t'as couché dans le porno ?
00:01C'est quoi un salaire pour une top actrice ?
00:04Est-ce que faire du porno, ça crée une addiction ?
00:06C'est quoi le scénario, la scène la plus tordue qu'on t'ait proposé de faire ?
00:11Est-ce que par exemple le soir, quand tu rentres, t'as envie de toucher ton mec ?
00:13Est-ce que le porno, c'était mieux avant ?
00:15Imaginez que vous avez eu l'occasion de rencontrer une ancienne actrice porno
00:18et que vous puissiez lui poser toutes vos questions sans tabou, sans limite.
00:22Trois inconnus sont venus échanger à l'aveugle avec notre invité,
00:25séparés par un rideau, ils s'entendent mais ne se voient pas.
00:27À quel moment tu te dis je vais faire ça ?
00:30Est-ce qu'en troisième, quand tu vas voir la conseillère d'orientation,
00:32tu te dis choix numéro un, c'est ça ?
00:35Alors clairement non, c'est pas un choix parcours sup.
00:38J'ai rencontré un couple qui faisait ce métier,
00:41avec qui je me suis bien entendue, ils ont fait des photos de moi,
00:44j'ai été contactée par une première prod parce que j'avais pas vraiment sacralisé l'intime,
00:49j'avais pas mis de sens particulier dans ma sécurité, c'était juste un truc fun,
00:53donc ça me dérangeait pas.
00:54De fil en aiguille, j'ai commencé à tourner pour de plus en plus de productions,
00:58puis à un moment donné je me suis dit, allez ça va être mon métier.
01:00Est-ce que tu dirais qu'il faut beaucoup aimer le s*** pour pouvoir faire du p*** ?
01:04Je dirais que c'est un plus, c'est comme d'avoir une troisième langue vivante
01:07quand on veut travailler, tu vois ?
01:11Mais c'est pas une obligation, on peut tout à fait être une actrice lambda,
01:16je pense à une actrice à une époque qui a très bien marché,
01:18mais qui était frigide, mais frigide quoi, genre frigidus.
01:21On a cohabité quelques temps aux Etats-Unis et elle faisait presque une grimace de dégoût
01:26quand je lui disais, on n'avait qu'une chambre dans notre appartement,
01:28et je lui dis, je vais aller me coucher la prems.
01:30Un jour, elle a compris en fait que je me m**** littéralement, quotidiennement,
01:34et chaque fois que je vais aller me coucher, elle faisait sa petite tête là, genre,
01:37alors qu'elle était actrice X quand même.
01:40Mais je pense qu'elle n'aimait pas le s***, elle aimait l'argent que lui ramenait le s***,
01:43elle aimait la qualité de vie que lui prodiguait le s***.
01:46Elle aimait être une princesse, elle aimait être regardée, elle aimait être la plus belle,
01:49mais elle n'avait probablement pas encore connu l'homme qui allait ouvrir toutes les portes.
01:54Elle était au clair, elle n'était pas en souffrance, pas une seule seconde.
01:56Quels sont les films que tu as préféré faire ?
01:58En fait, j'ai un peu fait toujours la même chose.
02:00Je m'ennuyais pas mal sur les trucs lesbiens.
02:04J'aime beaucoup les femmes, mais j'ai pas eu assez de rapports avec les femmes dans ma vie personnelle
02:10pour savoir les apprécier dans ma vie professionnelle.
02:12Et puis malgré ce qu'on pense, nombreuses actrices X sont très hétéro, mais font de l'homo.
02:17Et du coup, le désir n'est absolument pas là.
02:20On est un peu perdus face à une...
02:21Voilà, on fait ce qu'on doit faire.
02:25Ça a rarement été une source, jamais d'ailleurs, une source de grand plaisir.
02:29C'est quoi un salaire pour une top actrice en France et aux Etats-Unis ?
02:33Alors, il y a prescription pour le fisc, sachez-le.
02:36On parle de choses qui remontent un petit peu.
02:39Et vous n'avez le droit de revenir que sur 5 ans ?
02:41Alors, en gros, le salaire, c'est de multiples sources de revenus.
02:46Évidemment, il y a les scènes en elles-mêmes.
02:47Quand on va sur un tournage, on est rémunéré à la scène.
02:50Quand on tourne dans un film où on a un rôle, où on va rester plusieurs jours sur le tournage,
02:55ça se cumule et évidemment, à la fin, on peut faire un petit forfait.
02:57Mais de base, en fait, je ne me déplaçais pas à moins de 1 500 euros pour la journée
03:02que j'ai une scène de... ou pas.
03:03Même si je viens que pour de la comédie, en fait, je pourrais être ailleurs à faire une scène de...
03:07Donc moi, c'était 1 500 la journée.
03:08Peu importe ce que je fais, c'est comme ça pour les scènes...
03:11Et donc après, selon les pratiques, évidemment, plus c'est demandeur, plus c'est cher.
03:16Il y a une pratique, en l'occurrence, que j'aimais bien,
03:19mais bon, on ne va pas non plus y passer tous les jours.
03:20C'est la double... où j'avais mis un tarif à 5 000 euros pour en faire pas très souvent.
03:25Donc c'est cool, je n'en ai pas trop fait.
03:26Il y a les webcams.
03:27Aujourd'hui, il y a les pages payantes, comme OnlyFans et Mime, par exemple.
03:30Donc il y a beaucoup, beaucoup de sources de revenus.
03:32Et toutes les actrices ne sont pas égales.
03:35Mais je pense qu'aujourd'hui, une actrice qui travaille correctement,
03:38qui est intelligente, elle peut facilement gagner 10 000 euros par mois.
03:41Est-ce que tu saurais dire avec combien d'hommes tu as couché dans le...
03:43Non, j'ai probablement couché avec beaucoup d'hommes.
03:47Je ne sais pas, il y a eu des périodes plus fastes que d'autres.
03:51Beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
03:53Une fourchette, une fourchette, une fourchette.
03:54Grosse louche, hein.
03:56J'ai eu une année très faste, une année de célibat,
03:59où clairement, j'ai énormément consommé, que ce soit sur les tournages ou dans ma vie privée.
04:02J'ai compté avec combien de partenaires différents j'avais couché cette année-là.
04:07J'avais beaucoup travaillé, non, j'avais beaucoup tourné.
04:09J'étais un peu en roue libre, je me remettais d'une séparation.
04:13Donc 179.
04:14Waouh !
04:15J'ai eu peur.
04:15Non, non, moi aussi, je me suis dit waouh.
04:17Je me suis dit mais n'importe quoi, ça n'a aucun sens.
04:19Parce que je me suis aussi dit qu'il n'y en avait pas un seul qui m'avait particulièrement marqué.
04:25Si, ils m'ont tous un petit peu marqué, non, tu parles.
04:27Je pense au MST, le suivi.
04:30Est-ce qu'il y a un suivi strict là-dessus ?
04:32Non, on se refile tout et n'importe quoi.
04:35Non, je rigole.
04:36Évidemment, c'est checké.
04:37Encore plus à l'étranger qu'en France.
04:39L'exemple de la Hongrie, qui est quand même un gros épicentre de la photographie, où en gros, il y a des laboratoires référents.
04:46Donc, il faut aller dans ces laboratoires-là et pas dans d'autres.
04:48En l'occurrence, parce que les résultats ne sont pas falsifiables.
04:51Et aussi, ils ont un système de centralisation.
04:53Par exemple, je suis encore dans les listes, même si je ne travaille plus depuis un certain temps.
04:58Ce mardi, à 11h15, a été testé positive à la chlamydia une actrice ou un acteur, on ne sait pas.
05:04Donc, tous les tests qui sont antérieurs à ce jour, cette heure-là, ne sont plus valables.
05:08Et donc, tout le monde doit se retester pour pouvoir se présenter en tournage.
05:11Et c'est hyper respecté parce qu'on a des agents à l'étranger qui oeuvrent pour le bien-être des acteurs et des actrices
05:17et qui n'enverront pas une actrice ou un acteur sur un tournage sans avoir en amont vérifié le test du ou de la partenaire prévu.
05:23C'est leur boulot.
05:24Maintenant, évidemment, ça a ses failles.
05:26On n'est pas à l'abri que notre partenaire ait fait son test le lundi matin.
05:30Le lundi soir, soit allé dans une soirée coquine.
05:33Et le mercredi, tourne avec nous et nous refile une...
05:36C'est une question de confiance et c'est une question de bon sens et une question de professionnalisme.
05:40Maintenant, qu'on soit bien clair, si ça arrive une fois, la personne est sérieusement blacklistée.
05:45Parce qu'on a tous et toutes une blacklist.
05:48Ça fait partie des éléments qui peuvent te faire vite, vite dégager du business.
05:52Ce n'est pas pardonné ni pardonnable.
05:54En France, ce n'est pas aussi bien encadré parce qu'on a ce fameux secret médical qu'on n'arrive pas à faire lever.
05:59On essaye de créer un syndicat, une association.
06:02On a essayé beaucoup de formes.
06:03On s'est rendu au ministère de la Santé.
06:04On a essayé pour pouvoir faire centraliser nos tests.
06:07Parce qu'on a eu, par exemple, en 2012, une épidémie de syphilis en France.
06:11Où il y a eu un arrêt des tournages pendant 4 mois.
06:14Ça, ça arrive très fréquemment.
06:16La moindre hésitation, il y a un arrêt des tournages et ça peut être mondial.
06:19C'est déjà arrivé que mondialement, il n'y ait plus aucun tournage pendant 6 mois.
06:23Parce qu'il y a eu une maladie et qu'elle s'est répandue très vite et que voilà, tout s'arrête.
06:27Est-ce que tu as déjà vécu des situations dangereuses dans le milieu du plateau ?
06:31J'ai vécu une situation sur mon tout premier tournage
06:34où je me suis retrouvée seule avec un acteur qui a voulu profiter de la situation.
06:38Mais du coup, ce n'est pas inhérent à la porte de la fille.
06:41C'est inhérent au comportement des hommes.
06:43J'ai 18 ans, 19 ans.
06:44J'arrive sur mon premier tournage.
06:46Ils envoient un acteur me chercher à la gare parce que les conditions de tournage étaient comme ça.
06:51Il était disponible.
06:51Il a dit, je vais y aller, vous êtes en train de tourner.
06:53Voilà, ça arrive, c'est le bordel des fois sur un tournage.
06:55Aujourd'hui, ça n'arriverait plus parce qu'encore une fois, je charge déontologique.
06:58Il y a quelqu'un qui est désigné pour faire les runs.
07:00On appelle ça les runs.
07:01Cet acteur se présente à la gare.
07:03Il me ramène à mon hôtel.
07:04Et là, il s'impose.
07:05T'es venu pour ça ?
07:06Alors non.
07:07Si, si, t'es venu pour ça.
07:08Petite s***, nanana, nanana, il met un doigt dans ma culotte.
07:11Il prend une table de chevet sur la s***.
07:12Fin de l'histoire.
07:13Ok.
07:13C'est tout.
07:14Mais parce que c'est quelqu'un qui a mal compris,
07:18qui a cru percevoir un message simplement de ma présence.
07:21Et ça, c'est une erreur d'homme.
07:23Ce n'est pas une erreur due au p****, le monde du p****.
07:25Alors oui, il me dit, ouais, mais si t'es venu là, c'est bien parce que tu cherches quelque chose.
07:28Oui, mais quelque chose que je vais trouver dans deux jours devant une caméra,
07:31avec un partenaire prédéfini qui n'est pas toi, quoi.
07:34Je voulais ton avis sur une catégorie dans le p****.
07:37Que moi, je trouve ça assez nastie.
07:39C'est le p**** avec des meufs enceintes.
07:43Puis j'ai une image, quand je te parle de ça, du coup, je veux juste comprendre.
07:48Ça ne t'excite pas, les femmes enceintes ?
07:50Non, c'est compliqué.
07:51Il y a un moutard quand même dedans et il participe au truc, quoi, indirectement.
07:54Enfin, indirectement, dans le coup.
07:56Plus tard, il pourra voir la vidéo et dire, ah, mais j'étais là.
07:59Ça, ce n'est pas idéal.
08:01Je peux comprendre qu'une femme, pendant sa grossesse,
08:04qui voit son corps changer sans aucun contrôle dessus, c'est assez inéluctable,
08:07et besoin de se sentir sexy, de se maquiller, de mettre une belle lingerie
08:11et de se filmer, de poster des photos d'elle sexy.
08:14Maintenant, clairement, sans c**** en l'air avec quelqu'un qui n'est pas le papa,
08:18pour un but purement lucratif,
08:20pour des plateformes qui vont distribuer ça au plus grand nombre,
08:23je t'avoue que je n'émettrai pas de jugement,
08:25mais personnellement, ce n'est pas quelque chose que je pourrais faire.
08:28Est-ce que faire du p****, ça crée une addiction à l'envie d'en faire encore et encore ?
08:34Je pense que c'est personne dépendant.
08:35Je pense qu'il y a des acteurs et des actrices
08:36que oui, effectivement, ça peut en être dans une spirale de surconsommation,
08:40parce que ça peut être la roue libre totale.
08:42Et puis alors, clairement, quand on fait ce métier, toutes les portes sont ouvertes.
08:44Et à l'inverse, au contraire, on peut...
08:46Et moi, ça n'a plus été mon cas, vraiment sacraliser la relation à deux.
08:51Moi, je me suis longtemps privée.
08:52C'est-à-dire, si dans la vie privée, tu t'approches de moi, tu as accès à moi,
08:56sache que ce n'est pas l'actrice à laquelle tu as accès, c'est l'autre.
08:59J'ai mis de nombreuses années avant d'accepter certaines pratiques dans la vie privée,
09:03que j'ai acceptées en tournage sans aucun problème et avec beaucoup de plaisir,
09:06parce qu'il était hors de question qu'il y ait le moindre amalgame.
09:09Ne me demande pas de m'habiller sexy, ne me demande pas de te dire des choses
09:12ou de faire certains trucs.
09:13Là, on est à la maison.
09:15Si tu veux, tu as une actrice, ce n'est pas comme ça.
09:17Ce n'est pas chez moi, dans le cadre de ma bulle, dans mon milieu personnel.
09:23Non.
09:24Je me suis beaucoup privée, beaucoup punie,
09:25parce que j'avais cette espèce de vent d'état.
09:28Il faut que je m'assure le respect.
09:29Il faut que je m'assure que c'est bien moi qui intéresse cette personne,
09:32parce que forcément, on tombe sur des gens qui nous ont déjà vus dans les films,
09:36qui se font tout un film sur comment ça va se passer,
09:38qui ont des attentes, en fait,
09:39auxquelles moi, je n'ai pas envie de répondre quand je ne suis pas au boulot.
09:42C'est quoi le scénario, la scène la plus tordue qu'on t'ait proposé de faire ?
09:46Des petits scénarios un peu bizarres.
09:48J'en compte deux, où vraiment j'étais mal à l'aise.
09:51Donc, il y en a un où j'avais déjà un certain âge.
09:55Je devais faire une scène avec un homme beaucoup plus jeune,
09:57qui s'est avéré vraiment être nul, mais nul.
10:01Vraiment, c'était nul.
10:02Un cercueil, un cercueil avec une b...
10:03Et le scénario était qu'il était mon demi-frère.
10:08Ils appellent ça le, je ne sais pas, sneaky, je ne sais pas trop.
10:10Et en fait, ça ne m'a pas plu du tout.
10:12Je n'aimais pas l'idée, en fait, de faire du s... en famille.
10:15Et donc, mon père nous surprenait.
10:17Bon, ce n'était pas ouf, mais en fait, je me serais super éclatée.
10:20Ça m'aurait moins dérangée, mais vraiment, ça a été une longue journée.
10:23Et l'autre scène qui me vient en tête, c'était aux Etats-Unis.
10:25C'est ce qu'on appelle un...
10:27Alors, je ne connaissais pas le principe.
10:29En gros, je m'en... en l'air avec un homme de couleur extrêmement bien membré.
10:33Donc, il s'agit de mandigo, on parle d'un truc de 40 cm quand même.
10:37Et à côté, il y a un petit blanc, avec vraiment, le pauvre, pas grand-chose à mettre sur la table.
10:42Et l'idée, c'est de le ridiculiser.
10:44Donc, je dois être un peu méchante avec lui.
10:46En gros, lui dire 100 fois que je m'éclate beaucoup sur cette énorme b... de couleur.
10:50Et que lui, il est nul, il ne sert à rien, c'est qu'un petit blanc tout pourri.
10:52Et en fait, je n'arrêtais pas de m'excuser auprès du mec.
10:55Dès que ça coupait, je suis vraiment désolée.
10:57Vraiment, je ne pense pas une seconde de ce que je te dis.
10:59Et on me disait, ouais, sois plus méchante quand même.
11:01Vas-y, attaque-le un peu, tu peux le taper.
11:02Je disais, what ? Mais pas du tout, je ne fais pas ça.
11:05Et vraiment, je n'étais pas bien.
11:06Et en fait, il s'est avéré que...
11:07Déjà, l'acteur mandigo, il a un tel membre qu'il a beaucoup de mal à garder une...
11:13Et en plus, pour la petite histoire, je lui avais interdit l'accès à mon...
11:17J'avais dit, en fait, un va-t'en, ça a une fin.
11:18Ton s'est beaucoup trop large, beaucoup trop long.
11:21Je ne vais pas prendre de plaisir.
11:22C'est trop gros, ce n'est pas possible.
11:24Par contre, physiquement, un an n'a pas une fin.
11:27Il n'y a pas un col au bout qui ferme.
11:29Donc, tu vas exclusivement passer par derrière.
11:31Donc, il n'était pas content.
11:32Et donc, il n'était pas hyper agréable.
11:35Et pour conclure, le monsieur, le petit blanc avec sa petite...
11:39À la fin, il m'a dit qu'il était très déçu
11:41parce qu'il aurait voulu se faire bien plus insulter que ça.
11:44Que lui, il venait gratos pour en prendre plein la...
11:46Et que s'il y avait des meufs qui allaient à reculons, ils préféraient être payés.
11:48J'étais là, OK, écoute, très bien.
11:52C'était une drôle de journée aussi.
11:54Quelle est la rencontre la plus improbable que tu aies fait avec un fan ?
11:57C'est toujours un peu cocasse, mais c'est jamais désagréable.
12:00Je n'en sais rien.
12:01Ce midi, Gare du Nord, les flics au bout du quai qui réclament une photo.
12:05J'arrive au taxi et le mec qui place les taxis, qui me dit
12:08« Ah, Lisa, je peux trouver une voiture tout de suite ! »
12:10C'est marrant.
12:11C'est toujours plutôt bienveillant et plutôt cool.
12:15Je pense qu'on nous renvoie l'image qu'on donne.
12:17Et je pense avoir réussi à me présenter comme un humain,
12:20à me présenter comme une femme.
12:21Je pense que les réseaux sociaux ont beaucoup aidé là-dessus
12:23pour humaniser les actrices.
12:25Et j'ai la chance d'avoir pu réaliser ce tournant-là.
12:27Ce qui fait que c'est jamais désagréable.
12:30C'est jamais agressif.
12:31C'est jamais dans l'insulte.
12:33En plus, aujourd'hui, je mène des combats quand même
12:34pour l'égalité homme-femme, pour la reconnaissance de cette profession,
12:37pour les femmes de manière générale,
12:39pour les libertés individuelles de tout le monde.
12:41Et je pense que ça prend le pas sur le côté un peu fantasme.
12:44Aujourd'hui, l'homme avec qui tu partages ta vie,
12:46est-ce que c'est une personne qui vient aussi du monde ?
12:49Eh bien, c'est très bizarre et extrêmement paradoxal.
12:52C'était un fan.
12:53Ah !
12:54Donc, tu t'es quand même...
12:56Qui l'eût cru, hein ?
12:57Qui l'eût cru.
12:58Mais dans un contexte très particulier.
13:00Alors, tous les fans, ne commencez pas à vous faire des films.
13:04Ça ne va pas.
13:06Enfin, non, non.
13:07En fait, il est médecin.
13:09Et donc, moi, je suis infirmière.
13:10Et pendant la crise du Covid, j'ai été confinée seule
13:13parce que je me séparais, en fait, à ce moment-là.
13:15Et surtout, je suis réserviste.
13:17Et donc, je suis partie en mission dans le cluster de l'Oise à l'époque.
13:20Et ça a été extrêmement difficile.
13:21Je n'ai pas travaillé selon mes valeurs.
13:23Et j'ai été surtout très seule
13:24parce qu'on était confinée dans nos chambres d'hôtel.
13:26On rentrait du boulot, on avait 15 décès dans la tête.
13:28Et il y avait ce jeune médecin
13:29qui m'envoyait des messages sur Instagram,
13:32qui lui-même vivait la situation de son côté en Belgique.
13:34Et c'est vrai que, voilà, sur un moment de faiblesse,
13:37un instant de faiblesse, je lui ai répondu.
13:38Et je n'ai pas eu l'impression qu'il écrivait à l'actrice, en fait.
13:41Ah, c'est ça que je voulais savoir.
13:43Mais, bon, clairement, il écrivait à l'actrice.
13:47Tu veux dire que tu l'as grillé en DM ?
13:49Par exemple, je ne voulais pas...
13:50Il me dit, mais tu ne veux pas faire une photo de moi,
13:51voir à qui tu parles ?
13:52Je dis, mais ça ne m'intéresse pas du tout.
13:53Je dis, on ne se rencontrera pas, on n'est pas amis.
13:55Là, on se soutient, c'est cool, mais il était un peu poussif, quand même.
13:57Et donc, voilà, il m'a couru après quelques temps.
13:59J'ai fini par accepter de partir en vacances avec lui.
14:02Chacun sa chambre, bien sûr.
14:03Et le premier soir, je me souviens, je lui ai dit, je l'ai regardé,
14:08je lui ai dit, mais entre toi et moi, il n'y aura aucune intimité.
14:10Ça n'arrivera jamais.
14:11Et puis, au final, quelques mois après, je ne sais pas,
14:14il y a eu un revirement de situation.
14:15Soudainement, je me suis rendu compte que j'étais très éprise de ce jeune homme.
14:18Malgré que, oui, il aimait beaucoup mon personnage.
14:21Il avait consommé toutes les vidéos de mon personnage.
14:24Il les connaissait par cœur.
14:26Il ne pensait pas, en fait, qu'on allait tomber amoureux.
14:28Il ne pensait pas que j'étais une femme valable, en fait, clairement.
14:31Il ne pensait pas que j'étais une femme valable.
14:32C'est fort, ça.
14:33Et au final, il a rencontré quelqu'un.
14:36Je reprends ces mots, je ne me jette pas de fleurs,
14:38mais tout à fait attentionné, plutôt douce.
14:42En tout cas, hors grossesse et postpartum.
14:44Ouais.
14:45Plutôt douce.
14:46Est-ce que quand toute la journée, tu as tourné des scènes de scène,
14:49est-ce que, par exemple, le soir, quand tu rentres,
14:50tu as envie de toucher ton mec ?
14:52Ben...
14:52Enfin, encore envie.
14:54Ce n'est pas exactement la même sécurité.
14:56Dans une journée, il faut savoir qu'en général,
14:57on ne tourne qu'une seule scène.
14:59Il est rare de faire plus.
15:00Ça peut être très fatigant.
15:02On donne beaucoup d'énergie.
15:03Mais ce n'est pas du tout pareil.
15:05J'avais envie, en rentrant, de retrouver mon copain
15:07et d'avoir une intimité avec lui.
15:09C'est plus difficile pour le partenaire
15:10de passer immédiatement après,
15:12même si on a pris une douche et tout ça.
15:14J'ai le souvenir d'un compagnon qui...
15:16Non, le soir même, ça ne marchait pas.
15:18Il n'était pas chaud.
15:19Mais moi, c'était à l'inverse.
15:20C'était une manière de vraiment rentrer à la maison.
15:24L'annonce aux proches,
15:25vu qu'on est dans une société
15:26où ça reste quand même super tabou.
15:28Comment tu l'annonces ?
15:29Est-ce que tu l'annonces ?
15:30Comment tu fais pour les préserver ?
15:31Parce que j'imagine que ça choque quand même.
15:33Il n'y a pas eu d'annonce particulièrement.
15:35Je viens d'une famille nombreuse
15:37où on est tous super proches.
15:40On a tous fait beaucoup de conneries.
15:42Et je pense que clairement,
15:43dans la tête de mes parents,
15:44c'était juste...
15:44Eh voilà, elle nous fait encore
15:45quelque chose de tordu.
15:47Ça n'a pas été mal accueilli.
15:50Évidemment, ce n'était pas attendu.
15:51Évidemment, ce n'était pas le choix rêvé
15:53pour des parents.
15:54Mais au final,
15:55j'étais quand même une adolescente
15:56et une jeune femme très libre.
15:58Et que soudainement,
16:00j'arrête d'aller en soirée techno,
16:02de bouffer des ex-midi,
16:03d'avoir les ongles sales
16:04et que je puisse prendre un appartement,
16:06que je devienne féminine,
16:07que je fasse du sport,
16:08que je fasse hyper attention
16:09à mon alimentation,
16:10que j'ai de l'argent
16:11et que je le gère bien.
16:13Au final, ils se sont dit
16:14que c'est un mal pour un bien.
16:15Voilà, ça m'a permis
16:16de financer mes études.
16:18Ça m'a permis de soutenir mes proches.
16:20Ça m'a grandement aidée dans la vie.
16:23Et ça, ça a été forcément
16:24bien perçu par mes parents,
16:25même si à la base,
16:26ils n'ont pas du tout considéré ça
16:28comme un job
16:28et qu'ils étaient très mal à l'aise avec ça.
16:30Je pense que la plupart des gens
16:31imaginent la p**** comme un milieu sale,
16:34dégradant et vulgaire.
16:35Qu'est-ce que tu penses de ça ?
16:36Je pense que c'est quelque chose
16:37qui existe, malheureusement,
16:38mais qui n'est pas représentatif
16:39de l'ensemble de ce métier.
16:41Il ne faut pas confondre
16:42le fond et la forme.
16:43On peut tourner des choses trash,
16:45qui peuvent paraître humiliantes,
16:47dégradantes,
16:48dans un endroit
16:48qui peut paraître glauque.
16:50Mais ça peut aussi être
16:51de la mise en scène.
16:52Moi, j'ai tourné, par exemple,
16:53pour Kink,
16:53aux États-Unis,
16:54à San Francisco,
16:55où, effectivement,
16:56la mise en scène
16:57fait qu'on trouve ça
16:58un peu trash,
16:59voire même un peu cracra,
17:01un peu abusé,
17:02un peu glauque.
17:03Mais c'est extrêmement professionnel.
17:05On est maquillé,
17:06coiffé,
17:06mis en scène.
17:07On a accepté le job.
17:08On est bien payé.
17:10On a validé chacune des pratiques
17:12qui va être mise en scène.
17:13Et il y a un contrat de travail,
17:14etc.
17:15C'est très pro.
17:15Il ne faut pas confondre
17:16le fond et la forme.
17:17Après, il y a, évidemment,
17:18il ne faut pas le nier,
17:19des choses bien plus immondes
17:21qui se font
17:22dans des conditions terribles.
17:23C'est des dérives,
17:24parce qu'il n'y a pas d'encadrement,
17:25notamment en France,
17:26comme des castings mal foutus
17:28dans des chambres d'hôtels
17:30minables
17:30par des mecs qui ne se protègent pas,
17:32qui se prétendent du milieu
17:33sous prétexte
17:33qu'ils ont une caméra
17:34et une bite.
17:34Ce n'est pas ça, en fait.
17:36Dans les pays où c'est mieux encadré,
17:37ces choses-là n'existent pas.
17:38Est-ce que le p*****,
17:38c'était mieux avant ?
17:39Le p***** était différent avant,
17:41parce que le métier a évolué
17:43avec les canaux de diffusion,
17:45avec les médias,
17:45avec les réseaux sociaux.
17:46Moi, quand j'ai débuté dans le p*****,
17:48personne n'avait Facebook déjà.
17:49C'était rare.
17:50On avait une distance
17:51super confortable
17:52avec les consommateurs.
17:54C'est-à-dire,
17:54pour voir une actrice,
17:55il fallait se déplacer
17:55en salon érotique.
17:56Elle était derrière un pupitre,
17:57entre deux gorilles.
17:58Elle signait ton autographe
18:00et tu partais.
18:00Les gens faisaient la queue
18:02pour venir nous voir.
18:03Je me rappelle,
18:03le salon du Bourget,
18:049h30 du matin,
18:06ça ouvrait à 11h.
18:06Il y avait déjà la queue
18:08tout autour du parking,
18:09des centaines de personnes
18:10qui attendaient.
18:11C'était incroyable.
18:12C'est vrai qu'on était un mythe,
18:14on était des reines.
18:15On était rares, déjà.
18:16C'était une espèce rare,
18:17l'actrice X.
18:18Et on s'en sortait pas mal.
18:19Et surtout,
18:19on n'avait pas à gérer
18:20notre image,
18:21notre communication,
18:22les messages,
18:23tout ce qui est partenariat,
18:25Instagram,
18:26blablabla,
18:27droit de la femme.
18:27On n'avait pas à se défendre
18:28de faire ce qu'on faisait.
18:29Personne venait nous poser la question.
18:31On était inaccessibles.
18:32Et du coup,
18:32l'arrivée des réseaux sociaux,
18:34ça a été à double tranchant
18:35parce que d'un côté,
18:36on a pu devenir des humains.
18:37On a pu devenir
18:38nos propres entreprises.
18:40On ne vend que nous-mêmes
18:41puisqu'une actrice,
18:42on ne fait pas de placement de produits.
18:43Il n'y a toujours aucune marque
18:44qui nous fera confiance
18:44malgré notre énorme taux d'engagement.
18:46Et donc,
18:47une actrice,
18:48aujourd'hui,
18:48elle a Instagram
18:49et elle survit très bien
18:50sans mettre un seul pied
18:51sur un tournage.
18:52Donc, le métier a changé
18:53parce qu'on n'est plus simplement
18:54une actrice X,
18:55on est une personnalité publique.
18:57Tu voulais savoir,
18:58en tant qu'actrice,
18:59comment tu te sentais
19:00en tant que femme
19:01quand tu as démarré ?
19:02Toute puissante.
19:03Mais ce n'est rien
19:03par rapport à aujourd'hui
19:04où je suis au-delà du pouvoir.
19:08Je me sentais clairement invincible.
19:10Choisissons un âge précis,
19:11elle est 25 ans.
19:12À 25 ans,
19:13je voyage dans le monde entier.
19:15Je gagne très bien ma vie.
19:17Je rencontre des gens incroyables.
19:18C'est quand même
19:19une vie de rockstar
19:20avec beaucoup de solitude
19:21parce que quand tu as fait
19:22ta journée sur le plateau
19:23que tu as croisé 50 personnes,
19:24quand tu as dit 100 fois
19:25que tu étais la plus belle,
19:25la plus géniale,
19:26la plus désirable.
19:27Et que le soir,
19:28tu as atterri dans ta chambre d'hôtel
19:29seule avec toi-même
19:30et ton vie.
19:31Parce que le soir,
19:32tu finissais au vie.
19:34Oui, c'est assez...
19:36C'est des habitudes de vie.
19:40C'est des habitudes de vie.
19:42Comme dans tout métier,
19:43il y a des jours avec,
19:44des jours sans.
19:45Et là, dans ton métier,
19:46comment ça se passe ?
19:46C'est exactement pareil.
19:48Il y a des jours avec,
19:49il y a des jours sans.
19:50Mais en soi,
19:50on est professionnel.
19:52Moi, j'estime
19:53que quand on s'est engagé
19:53sur un taf,
19:54il faut faire le taf, quoi.
19:55Il faut être à l'heure,
19:56il faut être sympathique,
19:56il faut être souriant,
19:57il faut respecter les collègues,
19:58il faut respecter le gars,
19:59le réal, le prod
20:00qui a fait en sorte
20:00de réunir tous ces gens
20:01pour travailler.
20:02Après, il est évident
20:04qu'il y a des choses
20:05inhérentes au corps humain
20:06qui peuvent jouer.
20:07Ça va être un peu trash,
20:08mais tu as une super angine.
20:10Évidemment,
20:11c'est hyper compliqué
20:12de prodiguer une fête
20:13pendant trois heures
20:14et de faire des grandes grandes.
20:15Ça fait mal.
20:16Ça s'entend, en fait.
20:17C'est un métier humain avant tout
20:19où, j'en sais rien,
20:20t'as signé pour une scène
20:22de s*****
20:23et en fait,
20:24t'es un peu barbouillé
20:25depuis quelques jours,
20:26ça n'est pas possible.
20:27Idem, ça s'entend.
20:28Le tout, c'est comme
20:29dans tous les boulots,
20:30c'est de s'expliquer,
20:31de dire ce qui se passe,
20:33d'en parler.
20:34En France,
20:35c'est un peu plus rock'n'roll
20:36parce qu'on n'a pas d'agent,
20:37parce qu'on ne rende compte
20:38à personne,
20:38parce qu'on est porteur
20:39de son propre business.
20:40Donc, c'est peut-être
20:41plus facile d'appeler la veille
20:42et de dire
20:42je ne viendrai pas,
20:44ce sera mal perçu,
20:44mais c'est faisable.
20:46Moi, j'ai pas mal travaillé
20:47aux Etats-Unis
20:47et ça,
20:48c'est absolument pas faisable là-bas.
20:49Donc, tu vas bosser
20:50ou tu payes l'amende
20:51d'annulation.
20:52Tu penses que c'est plus facile
20:53d'être actrice
20:55que d'être acteur ?
20:57Ça dépend pourquoi.
20:58C'est plus facile
20:58d'être actrice
20:59qu'acteur sur un plateau.
21:01Les journées sont plus longues
21:01pour la fille,
21:02elle est maquillée,
21:03elle est coiffée,
21:03il y a beaucoup d'attentes
21:04sur son physique,
21:05sur son professionnalisme,
21:07mais l'acteur,
21:08on lui demande
21:08une performance tout autre quand même.
21:12Et on ne passe pas finalement
21:15tant de temps que ça
21:16sur un plateau.
21:17Et le plus difficile
21:18va être le jugement social
21:19et le Don Quichotte
21:20et la s*****.
21:21Donc, le Don Juan, pardon.
21:23Oh, ça va !
21:24Don Quichotte, il b**** aussi.
21:26Ah bah, certainement, oui.
21:27Non, mais je pense que...
21:29Ouais, non, c'est plus facile
21:30d'être un mec
21:30qui pécho
21:31qu'une meuf qui pécho.
21:32Et ça, c'est pas normal
21:33une fois de plus,
21:34mais c'est un autre sujet.
21:34Ah non, ça n'est pas normal,
21:35mais c'est un autre sujet.
21:37Donc, tu disais
21:37que tu étais actrice
21:39et réalisatrice.
21:40Tu n'es devenue que réalisatrice
21:42et tu as arrêté d'être actrice
21:43et si oui,
21:44à quel moment
21:44tu fais le switch, en fait ?
21:45Donc, moi, ça fait 18 ans
21:47que je travaille dans la...
21:48Ça fait un petit temps, déjà.
21:49J'ai été actrice
21:50entre 2004 et 2013.
21:53Ensuite, j'ai arrêté.
21:54Je suis devenue réalisatrice.
21:56Je suis redevenue actrice
21:57très rapidement en 2017.
21:58Donc, j'ai juste fait
21:593-4 scènes.
22:00Et ensuite, je suis devenue
22:01productrice et réalisatrice.
22:03Aujourd'hui, je ne me considère
22:03plus comme actrice,
22:04mais ça dépend
22:06de l'échelle de valeur
22:07de chacun
22:07parce que j'ai des pages payantes,
22:10des pages où les gens
22:11s'abonnent pour me voir
22:12ou je me produis toute seule,
22:13où je fais des vidéos toute seule
22:15ou des fois avec des copines.
22:16Mais enfin, vraiment,
22:17c'est très mesuré.
22:17Ça fait bien longtemps
22:18qu'une personne
22:20qui n'est pas mon compagnon
22:21ne m'a pas mis un doigt.
22:22Le truc le plus loin
22:23que je fais en ce moment,
22:24c'est me faire bouffer
22:24les pieds par une autre fille.
22:25Donc, ce n'est pas non plus
22:26très, très important.
22:27Donc, j'ai fait le switch
22:28en 2013
22:29parce que j'avais rencontré
22:30quelqu'un
22:31qui me plaisait vraiment.
22:32Donc, avec un sentiment
22:33de frustration
22:34mais beaucoup d'amour,
22:35j'ai décidé d'arrêter.
22:36Et l'opportunité
22:37m'a été donnée de réaliser.
22:39Parce que moi, clairement,
22:39quand j'ai arrêté,
22:40j'avais bac moins 12
22:41et je suis allée
22:42faire femme de ménage.
22:43Donc, quand on rentre
22:43de Los Angeles,
22:44qu'on a 27 ou 28 ans,
22:46qu'on vient d'acheter sa baraque,
22:47qu'on a un énorme crédit
22:48sur le dos
22:49pour une maison
22:49bien au-dessus de nos moyens
22:50et qu'on devient femme de ménage,
22:52le choc n'est pas rude
22:53mais en tout cas,
22:54on se dit
22:55que ça serait tellement facile
22:57demain d'aller passer
22:58une journée sur un tournage
22:59et de prendre 1 500.
22:59Mais j'étais prête,
23:02j'étais mûre à point
23:02pour rentrer dans la vie civile
23:03comme on dit chez nous.
23:04Et donc, voilà,
23:05je suis devenue réalisatrice
23:06et j'ai trouvé ça super.
23:07Je pense qu'en plus,
23:08ça aurait été dommage
23:09après toutes ces années
23:09dans ce milieu,
23:10tous les gens que je connaissais,
23:11toutes les connexions,
23:12toutes les expériences que j'avais
23:13de juste tirer ma révérence
23:15et disparaître.
23:15Est-ce que toi, aujourd'hui,
23:16dans les films que tu proposes,
23:17on a une nouvelle image des femmes ?
23:20Une image plus actuelle,
23:21certainement.
23:22Après, nouvelle, j'espère pas
23:23parce qu'actuelle,
23:24normalement, ça doit être l'image
23:25que le plus grand nombre
23:29est bien dans leur tête.
23:31J'essaye que les choses
23:32soient saines.
23:33Moi, je trouve que quand même,
23:34ça reste quand même très fermé.
23:35Je trouve que la plupart
23:36des pages qu'on met en avant
23:36et qu'on voit,
23:37ce n'est pas des pages montées
23:39et produits et écrits
23:41par des femmes.
23:41Alors, effectivement,
23:43il y a encore trop peu de femmes
23:44qui passent derrière la caméra.
23:46Si elles le font,
23:47elles sont produites souvent
23:48par des maisons de production
23:49dirigées par des hommes
23:51qui s'adressent à des hommes
23:52malgré leurs statistiques,
23:54mais qui ont du mal
23:55à sortir de leur ligne de conduite.
23:57Je pense plus particulièrement
23:58à la maison d'Orsel,
23:59que j'adore,
24:00avec qui on est très proche,
24:01qui sont mes distributeurs.
24:02Mais il n'y a encore pas si longtemps,
24:04je vois passer la bande-annonce
24:06d'un gros film.
24:06C'est le gros film de l'année.
24:07C'est le truc incroyable.
24:09Et tu as deux nanas
24:09dans une voiture
24:10qui passent 5 minutes
24:11à se mettre du gloss.
24:11Déjà, ils sont maquillés
24:13comme des camions volés.
24:15Et il est question d'amour.
24:16Et en fait, dans l'amour,
24:17il est surtout question
24:18de trouver un mec
24:18qui va bien les b...
24:19Et du coup,
24:20j'ai trouvé le raccourci.
24:21Bon, voilà.
24:21Je leur dis,
24:22mais les gars,
24:22on ne peut plus faire ça.
24:23On est en 2022.
24:24Ce n'est pas possible.
24:26Il n'y a pas si longtemps,
24:26ils avaient sorti un film
24:27où au début du film,
24:28une nana se faisait larguer.
24:29C'était la fin du monde.
24:30Et au final,
24:31elle intègre une coloc
24:32avec des meufs botoxées
24:33et elle finit en double p...
24:34dans un club échangiste
24:35digne des années 80.
24:37Ce n'est plus possible,
24:37ce genre de scénario ?
24:38Ouais, clairement.
24:39Stop.
24:40Est-ce qu'un film p...
24:41avec les yeux d'une femme
24:43réalisé par une femme
24:44fait rentrer autant d'argent
24:45qu'un film p...
24:46écrit par un mec hétéro 6
24:48pour des hétéros mecs ?
24:49Le fait est qu'on n'est déjà
24:51pas du tout
24:51dans la même économie d'échelle.
24:52Moi, en l'occurrence,
24:53je fais deux films par an.
24:54Les deux sont destinés
24:55à une chaîne cryptée
24:56puis distribuées
24:57par la Maison d'Orsell.
24:58Le fait que je n'en fasse que deux,
24:59je passe beaucoup de temps
25:00à l'écriture,
25:01je passe beaucoup de temps
25:01au casting,
25:02je passe beaucoup de temps
25:03à repérer mes décors.
25:04Je fais toutes les musiques
25:05de mes films
25:06parce que pour moi,
25:06la musique,
25:07c'est un personnage
25:07à part entière.
25:08Je ne sais pas qui
25:09se branche sur de l'accordéon,
25:10pas moi.
25:12C'est juste pas possible.
25:14Ce qui fait que j'ai le temps
25:15de les travailler,
25:16j'ai le temps
25:17de les réfléchir.
25:19Je fais de l'artisanat.
25:19Quand on est une société immense
25:21qui en font 10 comme ça
25:23par mois,
25:24c'est plus compliqué
25:25d'y mettre du sens.
25:27C'est plus compliqué
25:28d'aller chercher
25:29l'actrice
25:30qui va incarner le truc,
25:31le machin, le bide.
25:32Je ne dis pas
25:32que les réalisateurs,
25:33quand ils ont leur budget,
25:34leur sujet,
25:35ils ne sont pas attentifs
25:36et attentionnés.
25:37Je dis juste
25:37que c'est leur 15e film
25:38de l'année.
25:39Il ne faut quand même
25:40pas leur enlever
25:40à ces grandes maisons de production
25:42qui distribuent
25:42les petits artisans
25:44que je suis
25:44et que sont d'autres réalisatrices.
25:46Mais effectivement,
25:47on n'est pas
25:48dans la même économie d'échelle.
25:50Nous,
25:50on s'en fout quelque part
25:51que le film marche bien
25:52et fasse de l'argent.
25:53Alors,
25:53je sais que tu es devenue infirmière.
25:55Est-ce que tu as pu subir
25:56des discriminations ?
25:58Est-ce qu'on a pu te faire
25:59des remarques
26:00dans le cadre de ton travail ?
26:01Alors oui,
26:01j'ai eu des remarques
26:02mais c'est assez bizarre.
26:05Tant que je suis en rédemption,
26:06si je puis dire,
26:07c'est-à-dire que je ne suis plus actrice,
26:09c'est plus...
26:10L'hôpital est un milieu
26:10où on se veut hyper ouvert,
26:13hyper bienveillant.
26:14Ce n'est pas grave
26:14ce que tu as fait,
26:15mais ça reste un milieu de meufs.
26:17Donc bon,
26:18au final,
26:18on se fait quand même
26:19bien dézinguer par derrière.
26:21Donc venant des femmes,
26:22ça a plutôt été ça.
26:23Par contre,
26:24les hommes,
26:25ça n'a été pas aussi fastoche.
26:26Je me souviens d'un médecin
26:27qui a eu des remarques désagréables
26:30et ma collègue le reprend.
26:32Il lui dit,
26:32oh docteur,
26:33ça ne va pas ?
26:34Et il répond,
26:35c'est bon,
26:35je sais exactement
26:36ce qu'elle a sous sa blouse.
26:37Super.
26:38Je me rappelle aussi
26:39d'un infirmier
26:39qui avait pris le malin plaisir
26:41à dire à toute la clinique
26:43qui j'étais
26:43ce que j'avais fait
26:44et qui vient me toper le matin
26:45à 7h quand j'embauche
26:46en me disant,
26:47écoute,
26:47maintenant tout le monde est au courant.
26:49Ça faisait quoi ?
26:49Deux semaines que j'étais là.
26:50Et on va voir ma petite,
26:52si tu tiens la marée,
26:53garde la tête haute,
26:54lâche rien.
26:55Et en fait,
26:55il jouait l'allié
26:56alors qu'en fait,
26:57c'est lui qui m'avait vendu
26:58ce gros co...
26:58Je ne sais pas,
26:59c'était assez tordu.
27:00Donc souvent,
27:01de la part des hommes,
27:02il y a un truc un peu tordu,
27:08tout s'adressait à moi.
27:09De manière générale,
27:10dans mon boulot d'infirmière,
27:11que ce soit pendant mes études,
27:12dans ma pratique
27:13ou quand j'étais soignante avant,
27:14je m'en sors
27:15en étant irréprochable.
27:16Je suis une grande professionnelle
27:18et ce n'est pas du tout
27:19prétentieux de dire ça.
27:20J'ai fait mes études
27:21en gardant un cap,
27:22c'est d'être la meilleure.
27:22Je ne me suis pas du tout
27:23laissée aller,
27:24je n'ai rien laissé au hasard
27:25parce que pour les gens,
27:26il y a une sorte d'illégitimité,
27:28il y a une sorte d'imposture.
27:29Moi, j'ai entendu une collègue demander
27:31mais elle est vraiment là,
27:31elle va vraiment torcher les c*****
27:32parce qu'elle doit être riche.
27:33Elle a 100 000 abonnés sur Instagram.
27:35Je suis vraiment là,
27:36je vais vraiment torcher les c*****
27:36et avec grand plaisir,
27:38je torche les c*****.
27:38C'est mon travail.
27:39Est-ce que tu as des gens
27:40qui étaient fans,
27:41qui t'ont influencés,
27:42qui t'ont dit
27:43« je me suis mis dans le X
27:44parce que je voulais faire comme toi »
27:45ou même mieux,
27:46qui voulaient se retrouver
27:47sur une scène avec toi ?
27:48Si ça a été le cas,
27:50de la part de garçons,
27:51parce que j'ai quand même vu
27:51beaucoup d'acteurs débuter,
27:52je pense que les acteurs d'aujourd'hui,
27:54j'ai vu la plupart débuter,
27:55si ça avait été le cas,
27:56qu'ils avaient envie
27:56de se retrouver sur une scène avec moi,
27:58je pense que je suis la dernière personne
27:59à qui ils l'auraient dit,
28:00dans le sens où je ne suis quand même
28:01pas toujours très commode
28:03et je pense que c'est le meilleur moyen
28:05pour que j'annule la scène.
28:07Donc non.
28:08Mais je ne suis pas certaine
28:09qu'aujourd'hui,
28:09il y en a encore beaucoup
28:10qui ont envie de me pécho.
28:12On verra ça quand va tomber le mur.
28:14Ouais, alors tu vas être déçu mon lapin.
28:17Est-ce que du coup,
28:17parfois, tu as eu des réactions marrantes
28:19avec des patients ?
28:20Ouais, ouais.
28:20Avec les patients,
28:21il y a eu des trucs drôles.
28:22Alors la plupart des patients
28:23ne calculent pas du tout.
28:24Il ne faut pas oublier
28:25qu'on passe à l'hôpital
28:26dans un moment où on n'est pas bien,
28:28où on est ultra vulnérable,
28:29où on a des fois,
28:30sa vie est en danger.
28:31Moi, j'ai particulièrement travaillé
28:33aux urgences,
28:33mais surtout en réanimation.
28:35Donc ce n'est pas un moment de sa vie
28:36où on peut contextualiser
28:38son actrice pour ton préféré.
28:39Par contre,
28:39j'ai travaillé à un moment donné
28:40dans un service de cardiologie
28:41et il y avait ce vieux monsieur
28:42qui me sonne.
28:43J'arrive et il est avec son petit-fils.
28:45Et ce vieux monsieur me regarde
28:46et me dit,
28:46j'ai envie de ch***.
28:47Et là, le petit-fils,
28:48il me regarde
28:48et il se décompose.
28:49Il dit,
28:49mais non, papy,
28:50tu ne peux pas lui dire ça,
28:51pas à elle.
28:51Papy, s'il te plaît.
28:52Et je dis,
28:52non, mais il n'y a pas de souci, monsieur,
28:53je vais m'en occuper.
28:54Je vais vous demander de sortir
28:55et je vais mettre votre grand-père
28:56sur la chaise d'aisance
28:57et lui changer la protection.
28:58Enfin, il n'y a pas de souci,
28:59c'est mon travail.
29:00Et là, vraiment,
29:00pas bien, quoi.
29:01Genre, mais non, non, non,
29:02vous pouvez appeler quelqu'un d'autre.
29:03Vous n'allez pas faire ça
29:04à mon grand-père.
29:05Et c'était super drôle.
29:06Et après,
29:06il revient le lendemain
29:07avec des chocolats,
29:09des fleurs.
29:09Je suis vraiment désolée.
29:11J'espère qu'il se comporte mieux,
29:12qu'il ne vous parle pas toujours comme ça.
29:14Je dis, non, mais je suis là pour ça, en fait.
29:16Je me rappelle d'une patiente
29:17qui n'a pas voulu
29:17que je m'occupe d'elle
29:19parce que son mari lui avait dit,
29:21mais tu te rends compte,
29:22c'est l'actrice.
29:23Et je devais lui faire un soin
29:24particulièrement désagréable, en plus.
29:26Donc, elle a préféré quelqu'un
29:27en qui, finalement,
29:28elle avait plus confiance.
29:29Elle n'arrivait pas
29:30à mettre de la confiance en moi,
29:31même avec l'uniforme.
29:33Voilà.
29:33Maintenant qu'on a échangé,
29:35qu'on a pu parler de plein de trucs,
29:36comment tu m'imagines ?
29:38Alors, écoute,
29:39tu m'as donné deux infos
29:40qui n'ont rien à voir
29:40l'une avec l'autre.
29:41Ton personnage,
29:42c'était une Latina brune,
29:43curvy,
29:44et que des gens te traitaient
29:45de queen arienne.
29:46Donc, du coup,
29:46quand tu m'as dit ça,
29:47je t'ai imaginé blonde aux yeux bleus.
29:48C'est dur, déjà,
29:49je t'ai pas reconnu.
29:50Ouais, j'ai pas reconnu ton rire,
29:51mais vous rigolez pas trop,
29:52trop non plus dans les scènes.
29:54Je pense savoir qui tu es.
29:55J'ai trouvé ton secret,
29:56on est dans Secret Store.
29:56Tu vas buzzer,
29:58tu vas voler ma cagnotte.
30:00Et en même temps,
30:00tu m'as donné des infos de Latina,
30:01mais en même temps,
30:02Shakira est blonde.
30:03Donc, je ne sais pas,
30:04mais j'ai vraiment hâte
30:05de te rencontrer.
30:12Hello.
30:13Salut.
30:13Merci pour cet échange.
30:15C'était chouette.
30:15On avait plein d'autres choses à se dire.
30:16Je te connais.
30:18C'est sûr,
30:18parce que personne n'a dire,
30:19je l'imagine,
30:20un peu vulgose,
30:20en mini-jupe,
30:21fort maquillée,
30:21avec des gros seins.
30:23Enchanté.
30:23Vince.
30:24Lisa, du coup.
30:25Ah ouais.
30:26Ça n'avait rien à voir.
30:28Ah.
30:28Putain, elle est trop drôle.
30:29Trop bien.
30:30Tu pensais à qui ?
30:31À Lisa Monet.
30:32Oh non,
30:32elle est tellement vulgaire.
30:34Pardon.
30:34Je ne sais pas le dire.
30:36Au secours.
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