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Le Quotidien
  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00Le 8 octobre 1841, des extraits d'une lettre signée par Sully Brunette sont publiés par le Créole.
00:08Sully Brunette est un avocat, magistrat et homme politique né à la Réunion.
00:12Il fut un de ceux qui, en 1811, avait refusé de prêter serment d'allégeance aux Anglais
00:18et qui pour cela avait été exilé dans l'Hexagone.
00:22De retour sur l'île Bourbon en 1816, il va participer activement à l'affaire Furcy.
00:27A leur conseiller auditeur de l'île Bourbon, il accepte d'entendre la requête de Furcy qui conteste son statut d'esclave.
00:35Pour cela, Sully Brunette est suspendu de ses fonctions.
00:38Dans les années 1830, pourtant grand propriétaire d'esclaves, il se positionne peu à peu en faveur de l'affranchissement général,
00:46notamment par la publication en 1840 d'un plan d'abolition,
00:50ce qui lui vaut la perte de son mandat de délégué du conseil colonial de Bourbon.
00:57C'est dans ce contexte qu'en 1841, Sully Brunette répond au Globe que si l'organe spécial des colons
01:06croit l'émancipation impossible, lui croit la continuation de l'esclavage impossible.
01:12Des extraits de cette lettre sont donc publiés dans le journal Le Créole, le 8 octobre 1841.
01:19Dans un article intitulé « Presse et esclavage à l'île de la Réunion au temps de l'émancipation »,
01:25l'historien Hubert Gerbeau rappelle qu'avant 1848, la censure régnait sur la presse réunionnaise.
01:32Malgré cela, le débat sur l'abolition est vif à la Réunion,
01:36de par notamment sa proximité avec l'île Maurice, où l'émancipation des esclaves est en cours.
01:42« La grande peur des colons, c'est qu'une fois libres, les esclaves les massacrent ».
01:47Hubert Gerbeau écrit « Dès son premier numéro, daté du 22 juin 1837,
01:54le conservateur porte en exergue la maxime « Toutes les propriétés sont inviolables ».
02:00Propriétés au premier rang desquelles les colons placent à l'évidence leurs esclaves.
02:05Le conservateur s'oppose ainsi à deux autres journaux, l'hebdomadaire et l'indicateur.
02:11En mars 1844, ce dernier écrit « La glorification de l'esclavage est sans contredit le pire système
02:19et le plus absurde système de défense qu'il soit possible d'invoquer en faveur des colonies ».
02:25Cependant, il est maintenant encore celui qui trouve le plus d'adeptes
02:29ou rencontre le plus de dupes parmi les colons.
02:35À l'approche de l'abolition de 1848, la presse réunionnaise s'empare du sujet.
02:43« Pendant longtemps, écrit Hubert Gerbeau, la place que les esclaves tenaient dans les journaux
02:49avait surtout été celle de biens meubles susceptibles de vente et de location.
02:55À ces listes s'ajoutaient celles des marrons conduits au bloc
02:58et celles d'esclaves plus heureux dont on envisageait ou dont on annonçait l'affranchissement.
03:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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