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  • il y a 2 jours

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00:00Bonjour Michèle Boudoin, éleveuse dans la chaîne des puits, présidente de la Fédération Nationale OVINS,
00:06qui vous donne un rôle très politique, mais de rien dans ce sommet, il faut gérer les visites, des ministres, des délégations.
00:12Sauf que là c'est un sacré bazar, comment vous avez réagi vous en apprenant cette démission du Premier Ministre ?
00:18Comment vous dire ? C'est un peu le chaos politique depuis plus d'un an, mais là on ne voit pas bien l'issue.
00:24Et c'est vrai que quand on prépare un événement comme le sommet de l'élevage, qui est à la fois un carrefour économique, un carrefour pour nos exposants,
00:34l'ADN qui est surtout la convivialité et un regroupement d'éleveurs, le carrefour politique aussi nous permet de faire passer des messages et que là c'est le néant.
00:46Oui c'est ça, donc là, ne serait-ce que la venue d'Emmanuel Macron dans ce contexte, vous n'y croyez plus ?
00:52Alors je ne sais que vous dire, ce que je sais c'est que les éleveurs seront présents, les exposants sont là, les brebis sont là,
00:59parce que ça fait deux ans que nous n'avons pas eu beaucoup de brebis sur le hall 5, avec les différents problèmes sanitaires que nous avons eus.
01:07Nous regrettons que les bovins ne soient pas à nos côtés, parce que l'élevage dans son ensemble est complémentaire,
01:14entre l'élevage au vin, l'élevage bovin, on a 60% des producteurs de brebis qui ont des bovins.
01:21Et puis ça manque dans ce sommet, on le voit, ça sonne un peu vide.
01:24Et puis c'est surtout qu'on ait plus de force ensemble.
01:27En tout cas les politiques seront là malgré tout, vous avez des députés, notamment le Rassemblement National qui a prévu de venir en grosse délégation,
01:34enfin il y aura des politiques ?
01:35Alors il y aura bien sûr des politiques, il y a le Sénat qu'on a déjà vu hier et qui sera sur site aujourd'hui, la Commission économique.
01:43Bien évidemment il y a des députés, des députés de droite, de gauche et des extrêmes qui seront là,
01:50il y a des délégations aussi d'écologistes, la Commission européenne qui sera là vendredi.
01:55Le travail reste à faire et le sommet de l'élevage c'est un endroit particulier pour justement lier ce contact
02:02et montrer aussi l'intérêt de l'élevage durable, de l'élevage ruminant sur nos territoires.
02:07C'est quoi les messages qu'il y a à faire passer ?
02:09Là on est dans ce hall au vin, il y a une grande banderole qui a été accrochée je crois par la FNSEA,
02:13c'est marqué non au Mercosur, on en voit un peu partout dans ce sommet,
02:16qui est pourtant ouvert à l'international, mais il y a aussi des messages à faire passer par rapport à ce commerce international ?
02:22Je pense que ce qu'il faut montrer aussi c'est que notre modèle durable il est aussi avec des normes de qualité
02:26pour nos concitoyens et pour nos consommateurs.
02:29Et ce n'est pas sur le hall 5 qu'on va dénigrer, nous on comprend, ça fait 40 ans que le monde au vin est loué à des accords internationaux
02:41qui ont détricoté cet élevage en France et en Europe.
02:45Et on connaît les conséquences et les impacts qu'un accord de libre-échange sans mesure miroir, sans clause de sauvegarde,
02:52ça peut détruire aussi la biodiversité, ça peut détruire aussi le fait que nos citoyens puissent se promener par exemple dans la chaîne des puits,
03:02parce que le revenu des éleveurs il est composé d'un tout, il est composé d'un produit enraciné sur un territoire,
03:10d'une qualité et d'une norme avec des exigences et qu'on ne peut pas tolérer d'importer des produits qui n'ont pas ces mêmes exigences.
03:18Donc le message c'est attention, attention à ce que vous mettez dans nos assiettes ?
03:21Exactement, c'est aussi pour ça que dans le hall 5, dans le hall des brebis, il y a non au Mercosur,
03:26nous ne sommes pas du tout concernés par cet accord, par contre dans quelques semaines nous serons encore concernés par l'Australie,
03:32qui va revenir d'une façon offensive et cumulatif, nous avons tellement, tellement, tellement d'accords qui pèsent sur la tête des éleveurs de moutons,
03:41on veut aussi dire à tous les politiques qui passent, attention, vous voyez la résistance qu'a opérée la filière aux vignes,
03:49mais elle a perdu plus d'un million de brebis depuis plus de 15 ans, elle continue à en perdre, il faut donner des perspectives,
03:56et je reviens sur le politique, il faut une stabilité, il faut des perspectives,
04:01et en force est de constater que le monde politique ne donne pas vraiment l'exemple.
04:05Là on n'y est pas. Autre menace qui pèse sur l'élevage c'est le loup,
04:07il y a eu des changements dans les réglementations à partir de l'année prochaine, en cas d'attaque de troupeau,
04:12il n'y aura plus besoin d'autorisation pour pouvoir tuer un loup,
04:15est-ce que ça, ça va vraiment changer la donne pour les éleveurs, est-ce que c'était un sujet important pour vous ?
04:19C'est un sujet important, là aussi on peut se dire que la Convention de Berne est un réel succès,
04:25puisque le loup a progressé dans toute l'Europe, et puis il y en a une espèce en voie de disparition,
04:30ça a été reconnu par la Convention de Berne, puis par la Commission, puis par le Parlement,
04:33donc aujourd'hui il s'agit de transposer ce droit européen en droit français,
04:37alors oui c'est un premier pas dans la porte, parce qu'effectivement là on pourra défendre nos troupeaux.
04:43Moi je crois qu'il faut qu'on fasse comprendre à vos auditeurs que nous notre intérêt,
04:46notre objet c'est pas d'aller à la chasse aux loups, on s'en fout du loup.
04:50Nous ce qui nous importe c'est nos brebis, le bien-être de nos brebis,
04:53et aussi le revenu de nos familles, et le bien-être aussi de nos familles,
04:58à travers une prédation qui psychologiquement et économiquement n'est pas tenable à l'aube du XXIe siècle.
05:06Donc c'est un premier pas dans la porte, effectivement, on pourra défendre les troupeaux,
05:10mais il reste quelques petits curseurs, notamment le taux qui...
05:14Parce qu'il y a un palier, on peut aller jusqu'à 19% de la population de loups estimée.
05:19Donc déjà le premier, c'est de savoir combien il y a vraiment de loups, réellement.
05:22C'est pas évident de savoir.
05:23C'est pas évident parce qu'on a des indices de présence,
05:27et nous on se dit qu'il faut plutôt caler ces choses-là sur le taux de pression de prédation,
05:34parce que ça c'est factuel.
05:35Donc le nombre d'attaques.
05:36Le nombre d'attaques et le nombre de victimes.
05:39Et après il faut un traitement d'équité aussi pour tous les éleveurs de toute la France.
05:43Il n'est pas question pour nous de privilégier le quota de régulation sur le premier semestre
05:51en laissant dans la désespérance nos éleveurs transhumants,
05:55nos éleveurs qui se font du pastoralisme dans la zone historique
05:58où il y a le plus de meutes, et il y a le plus d'attaques et le plus de victimes,
06:02en ayant été protégés le plus aussi.
06:05Donc vous voyez, il y a beaucoup de choses à faire encore.
06:07C'est encore un enjeu...
06:08C'est un enjeu encore à traiter et à faire évoluer.
06:10Merci beaucoup Michel Boudoin, président de la Fédération nationale.
06:14Oui, et je voulais dire, on vous attend tous au sommet
06:16parce que c'est important pour les éleveurs que les visiteurs soient là
06:20et pour les exposants, puisque c'est quand même un très grand rendez-vous.
06:24De partager avec eux. Merci à vous et bon sommet alors.
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