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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Crise politique : quelle place pour la gauche ?»
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il y a 2 jours
Dans son édito du 06/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur la crise politique que traverse le pays.
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00:00
Est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
00:03
C'est intéressant parce qu'aujourd'hui, l'EPS, ils ont déclaré
00:05
« On est prêt à revenir au pouvoir pour éviter l'extrême droite. »
00:08
Toujours. En fait, il faut comprendre que la France politique,
00:11
le régime français depuis, même pas 2022,
00:15
dans le fait depuis 2017 et même avant,
00:17
la légitimité politique est une légitimité négative.
00:20
J'en ai déjà parlé ici.
00:22
C'est-à-dire, pourquoi voter pour nous ?
00:24
Parce que nous ne sommes pas eux.
00:26
Et pourquoi nous ne sommes pas eux ?
00:27
Parce que c'est le diable.
00:28
Et nous, nous sommes peut-être médiocres, peut-être pas parfaits,
00:31
mais nous ne sommes pas le diable.
00:32
Et le barrage antifasciste et le barrage constitutif
00:35
qui dérèglent l'ensemble de la vie politique française depuis des années.
00:40
Alors, il faut y revenir.
00:41
La gauche, effectivement, se croit appelée, croit son heure venue.
00:44
Je dirais que le génie de la gauche, et ce n'est pas une insulte de le dire,
00:48
la gauche croit toujours que son heure est venue.
00:50
Quelles que soient les circonstances, la gauche dit « C'est mon tour,
00:53
et si c'est mon tour, on va trouver le moyen de s'unir pour prendre le pouvoir. »
00:57
Alors que la droite, même quand les circonstances sont idéales,
01:00
la droite trouve toujours une raison de se diviser.
01:03
Le peuple de droite est d'accord, les appareils de droite expliquent
01:06
qu'ils ne s'entendront jamais entre eux.
01:08
Cela dit, dire que la gauche veut revenir au pouvoir,
01:11
qu'est-ce que ça veut dire dans les circonstances présentes ?
01:14
Eh bien, il y a le retour du mythe du NFP.
01:15
On a entendu depuis hier, on a même entendu Alain-Lucy Castette,
01:19
on l'avait oublié celle-là, mais on va l'oublier demain, il ne faut pas se tromper,
01:22
dire « Il faut en revenir à la victoire majoritaire de 2024. »
01:26
Qu'est-ce qu'on va l'oublier demain ? Pardon, je fais une petite parenthèse comme ça en douce.
01:29
Je pense même, soyons honnêtes, ce soir.
01:32
On va pouvoir venir de façon régulière maintenant.
01:35
Mais oui, mais on peut se toujours rappeler.
01:37
Alors, ce qui est assez intéressant, c'est qu'on est devant des gens
01:40
qui réactivent le mythe de 2024, qui consiste à dire « Le NFP a gagné,
01:44
les élections, nous sommes les vainqueurs,
01:46
le fait qu'on ne gouverne pas aujourd'hui est un bris de démocratie. »
01:49
Donc, le NFP a tout fait pour tripatouiller,
01:51
en fait, le plus largement, le Front populaire,
01:54
le Front républicain que dis-je,
01:57
a tripatouillé les résultats des élections en produisant un dérèglement électoral majeur.
02:01
Le NFP dit « Eh bien, le pouvoir devrait nous revenir, donnez-nous le pouvoir. »
02:06
Mais ils ne le veulent pas tous de la même manière.
02:08
Alors, les socialistes, qui ont la culture parlementaire,
02:11
ils disent « On est prêts à gouverner, donnez-nous le pouvoir
02:13
et nous allons gouverner d'une manière ou de l'autre. »
02:15
Les écolos sont aussi dans cette logique.
02:17
LFI, c'est un peu autre chose.
02:19
LFI, vous l'avez dit, vous avez d'ailleurs passé l'extrait d'Emmanuel de Jean-Luc Mélenchon,
02:24
qui lui considère, et on peut le comprendre, c'est sa psychologie, c'est sa stratégie,
02:29
qu'il ne peut s'épanouir que dans le chaos.
02:32
Jean-Luc Mélenchon ne croit pas les victoires parlementaires classiques de LFI.
02:35
Jean-Luc Mélenchon croit, plus la situation est chaotique,
02:39
plus nous sommes capables de prendre le pouvoir parce que nous sommes les seuls à contrôler la rue.
02:43
Il ne faut jamais oublier que dans l'imaginaire politique de la gauche,
02:45
le contrôle de la rue, ça compte.
02:47
C'est la capacité de paralyser un pays,
02:49
et LFI ne se désole jamais lorsque la politique passe de l'Assemblée à la rue.
02:53
Par ailleurs, vous noterez une chose qui m'a frappé aujourd'hui,
02:56
LFI fait des propositions d'alliance à des partenaires plus faibles.
03:00
LFI dit, vous les socialistes, vous les communistes, vous les écolos,
03:03
venez vous asseoir avec nous, nous allons construire une coalition ensemble.
03:07
Donc LFI, le partenaire le plus puissant de cette coalition,
03:11
dit, je ne gouvernerai pas seul, j'ai besoin de mes alliés.
03:14
Si je me tourne à droite, de l'autre côté du spectre politique,
03:17
je constate que le parti dominant veut gouverner seul
03:19
et réfractaire à toute forme d'alliance.
03:22
J'ai entendu par exemple aujourd'hui quelqu'un du RN dire
03:24
que M. Retailleau adhère individuellement au RN, il sera le bienvenu,
03:28
mais un accord d'appareil entre LR, IDL, reconquête, le RN,
03:32
nous n'en voulons pas, nous gagnerons seuls.
03:34
Autre élément, quelle est cette coalition ?
03:36
Donc ça peut être une coalition autour de LFI,
03:38
mais qui a le culte de la rue, je l'ai dit,
03:40
où se dessine aussi une autre coalition possible,
03:43
et ça on en parlait aujourd'hui, Mme Tondelier l'évoquait d'autre,
03:46
une coalition qui serait PCF, Écolo, PS et la gauche de la Macronie.
03:51
Et c'est là qu'on croise l'hypothèse Glucksmann.
03:53
Vous savez, en ce moment, on est au cœur de l'opération Glucksmann.
03:57
Peut-être pas depuis 48 heures,
03:59
mais la semaine dernière, on l'a vu,
04:01
le système cherche à imposer en ce moment cette idée
04:04
qu'il y a une candidature Glucksmann en ascension,
04:06
et tous sont appelés à voir en cette candidature
04:09
la nouvelle candidature rédemptrice,
04:11
rédemptrice, pour être capable d'éviter l'extrême droite au pouvoir.
04:14
Donc, la gauche veut gouverner, il y a donc trois scénarios devant elle.
04:18
Soit le scénario NFP, on reconduit,
04:21
soit le PS, qui avec l'espèce de coalition des gauches
04:23
plus l'élément frange de la Macronie, dit « nous sommes prêts à gouverner »,
04:27
ou alors il y a cette espèce de précipitation vers 2027,
04:30
et on y arrive, en disant « la séquence présente, elle est transitoire,
04:35
2027 toutefois, nous sommes capables de l'emporter avec une nouvelle coalition,
04:39
et encore une fois, je le rappelle parce que c'est fondamental,
04:41
la gauche croit toujours en sa capacité de s'unir, et elle y parvient,
04:45
ce n'est pas la même chose de l'autre côté du spectre politique. »
04:48
Selon vous, il n'y a pas de dénouement possible avant la présidentielle ?
04:51
Aucun dénouement fondamental.
04:53
On est en ce moment dans un système électoral qui a produit du faux.
04:57
Il faut bien comprendre que le Front républicain, tel qu'on l'a connu,
05:00
ne visait pas, Charlotte le disait très justement,
05:02
à produire un gouvernement conforme aux tendances lourdes du pays.
05:06
Il visait à empêcher les tendances lourdes du pays de s'exprimer.
05:09
Mais quand on dit « pas d'appel au peuple »,
05:11
parce que sinon, il y aura une vague brune, brune comme dans l'Asie,
05:14
quand on dit ça, il y a cette idée très particulière
05:17
d'une politique qui se construirait contre la majorité.
05:20
Ça va encore plus loin.
05:21
Les systèmes d'alliances que l'on connaît jusqu'à présent sont plutôt morts.
05:24
J'entends par là qu'il n'y a aucune des coalitions telles qu'elles existent en ce moment
05:29
qui peut gouverner.
05:30
Mais on sait qu'il y a une flexibilité stratégique à gauche qui existe.
05:33
Et quand on se demande est-ce que la gauche peut gouverner,
05:35
c'est autour de cette flexibilité stratégique
05:37
qu'elle peut s'emparer du pouvoir demain ou après-demain.
05:40
Il faut se rappeler une chose qui est fondamentale.
05:41
La pulsion fondamentale en France aujourd'hui, c'est le dégagisme.
05:45
C'est le dégagisme, c'est cette idée qu'ils sont tous nuls.
05:48
Franchement, il n'y en a pas un pour sauver l'autre.
05:51
Ils sont globalement nuls.
05:52
Ils sont interchangeables dans leur nullité.
05:54
Et nous n'en voulons plus.
05:55
Je ne dis pas que c'est vrai, évidemment.
05:57
Je dis que le sentiment dominant, c'est celui-là.
05:59
Et je le redis, je l'ai évoqué une première fois,
06:01
mais je le redis pour qu'on le comprenne bien.
06:03
Le système est parfaitement capable d'instrumenter la pulsion dégagisme.
06:08
Et il n'est pas, tout comme en 2017, ne l'oublions pas,
06:10
Emmanuel Macron était un instrument du dégagisme.
06:13
Il n'est pas inimaginable que demain, M. Glucksmann,
06:15
soit l'instrument du dégagisme du régime
06:17
qui fera tout pour se maintenir à tout prix.
06:20
Tout pour se maintenir à tout prix.
06:22
Peut-être une dernière question subsidiaire en 10 secondes.
06:25
Va-t-on vers une sixième république?
06:26
– Je ne crois pas, je ne crois pas.
06:28
Ça, c'est l'objectif de LFI.
06:29
Je pense qu'on se redire, soit si la droite l'emporte un jour,
06:32
c'est le retour à la cinquième république des origines restaurées.
06:35
Si la gauche l'emporte, je crois qu'on va être dans une espèce de régime baroque
06:38
qui, officiellement, sera la cinquième,
06:40
mais dans les faits, ne le sera plus du tout.
06:41
Mais soyons honnêtes, ça fait bien des années qu'on n'est plus dans la cinquième du tout.
06:44
Quand le gouvernement des juges et la dictature des juges
06:46
a remplacé la référence au peuple,
06:48
dans les faits, nous ne sommes plus en cinquième république.
06:50
Nous sommes dans une forme de néant institutionnel.
06:52
– Moralité, rien ne va se passer, selon vous, d'ici l'élection présidentielle.
06:56
Et moralité, selon ce que disait Charles Donnella,
06:59
se peut même qu'à l'élection présidentielle,
07:01
on n'obtient pas forcément le résultat que les Français souhaitent avoir.
07:03
– Mais vous avez absolument raison, je pense qu'il est toujours possible
07:06
que le pire succède l'encore pire,
07:09
car comme j'aime le dire, au fond du trou, il y a toujours une pelle.
07:12
– Sous-titrage ST' 501
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