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Coup de théâtre ! « Les conditions n'étaient plus remplies. » C’est par ces mots que le Premier ministre Sébastien Lecornu a justifié l'impasse politique actuelle. Après trois semaines de vaines tentatives pour trouver un compromis sur le budget sans recourir à l'article 49.3, il a pris acte de la déclaration du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) fustigeant une composition du Gouvernement qui « ne reflète pas la rupture promise. » et convoquant me comité stratégique des Républicains.
Dénonçant les « appétits partisans » et le refus de construire un accord, estimant ne plus être en mesure d'exercer ses fonctions, il a remis sa démission au président Emmanuel Macron, qui l'a acceptée. Retrouvez son discours intégral. Une déclaration forte où il appelle la classe politique à « préférer son pays, à son parti » pour sortir la France du blocage.

SebastienLecornu #PremierMinistre #Gouvernement
#Retailleau #LR #BrunoRetailleau #Politique

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Transcription
00:00Être Premier ministre est une tâche difficile, sans doute encore un peu plus difficile en ce moment,
00:07mais on ne peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas remplies.
00:10Depuis trois semaines pourtant, j'ai bâti, tenté de bâtir les conditions pour lesquelles nous pourrions faire adopter un budget
00:20pour la France, pour l'État, mais aussi pour la sécurité sociale et répondre à quelques urgences importantes
00:25qui ne peuvent pas attendre 2027, l'élection présidentielle. Je ne veux pas toutes les citer, mais on le sait,
00:31sécurité du quotidien, les questions liées au pouvoir d'achat et au travail, la Nouvelle-Calédonie, les armées,
00:37dans un contexte international difficile, et tant autres sujets. Depuis trois semaines, ma parole a été rare
00:44et j'ai tenté de construire un cheminement avec les partenaires sociaux, forces patronales, forces représentant les syndicats salariés,
00:54notamment sur des sujets qui ont pu faire l'objet de blocages depuis maintenant de nombreuses semaines,
01:00voire pour certains sujets, je pense au travail, aux retraités, pardonnez-moi, à la pénibilité aux femmes, aux carrières longues,
01:07des sujets qui sont parfois bloqués depuis plus de 20 ans et sur lesquels nous étions en train d'avancer
01:12sur des solutions concrètes, sur l'assurance chômage, sur le financement de notre sécurité sociale
01:19et permettre au fond des deux manifestations qui s'étaient tenues dans le pays tout au long de ce mois de septembre
01:25d'être capables de refaire vivre le paritarisme et la démocratie sociale.
01:30Ce temps, je l'ai aussi consacré avec les formations politiques du socle commun pour bâtir une feuille de route,
01:35mais aussi évidemment de l'opposition, puisque c'est elle qui décide en grande partie du sort et de l'avenir
01:40non seulement du gouvernement, mais aussi du pays à travers l'adoption ou non d'un budget.
01:47Ces consultations officielles, parfois plus discrètes, nous ont permis d'avancer sur un certain nombre de sujets.
01:55Je l'avais dit vendredi matin, dans le secret du bureau, les langues se délient et les lignes rouges deviennent oranges
02:01et parfois vertes, avec parfois évidemment quelques lignes qui bougent sur l'assurance chômage,
02:10sur la question de la justice fiscale ou encore sur la question des retraites.
02:16Avec néanmoins toujours ce sentiment que la ligne se recule à chaque fois que nous avancions,
02:21mais de cela aussi j'y reviendrai dans un instant.
02:25Et puis j'en suis arrivé à la conclusion vendredi dernier qu'au fond,
02:28le Parlement devait toujours avoir le dernier mot, que l'article 49 à ligne A3 de la Constitution
02:34était un moyen de contraindre sa majorité dans l'esprit du constituant,
02:38notamment de Michel Debré et du général de Gaulle,
02:41et que cela ne servait à rien de donner l'impression que les débats n'iraient pas jusqu'au bout.
02:48En ce lundi matin, les conditions n'étaient plus remplies pour que je puisse exercer ces fonctions de Premier ministre
02:55et permettre au gouvernement d'aller devant l'Assemblée nationale demain, pour trois raisons.
03:02La première, c'est que précisément ces formations politiques ont fait mine parfois de ne pas voir
03:07le changement, la rupture profonde que représentait le fait de ne pas se servir de l'article 49 à ligne A3 de la Constitution.
03:15C'est-à-dire qu'au fond, il n'y avait plus de prétexte pour une censure préalable.
03:20En tout cas, il n'y avait plus de prétexte pour faire que les parlementaires refusent de faire leur métier de parlementaire,
03:27c'est-à-dire de discuter la loi, de l'amender, et le cas échéant, de voter ou non un texte.
03:34Et cette rupture, je le dis, elle a été soulignée par un certain nombre d'observateurs, d'acteurs de la vie politique,
03:39certains opposants d'ailleurs qui le demandaient historiquement, mais elle n'a pas permis ce choc de se dire
03:47« on peut faire différemment et on peut construire les choses différemment ».
03:51La deuxième des choses, c'est que les partis politiques continuent d'adopter une posture
03:58comme s'ils avaient tous la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
04:03Et au fond, je me suis retrouvé dans une situation dans laquelle j'étais prêt à des compromis,
04:08mais chaque parti politique veut que l'autre parti politique adopte l'intégralité de son programme.
04:13C'est vrai des formations parfois du socle commun, c'est vrai aussi des oppositions.
04:18Or, nous l'avons dit, pas de coalition large, c'est un choix qui a été fait par les différentes formations politiques de l'opposition,
04:24de ne pas venir avec le socle commun au gouvernement, mais de permettre les débats et d'organiser ensuite les compromis,
04:30sachant que les compromis ne sont pas la compromission.
04:32Mais pour cela, évidemment, il faut changer d'état d'esprit et ne pas vouloir appliquer l'intégralité de son projet et de son programme.
04:40La troisième des choses, c'est que la composition du gouvernement au sein du socle commun n'a pas été fluide
04:47et a donné lieu au réveil de quelques appétits partisans, parfois non sans lien, c'est d'ailleurs très légitime,
04:53avec la future élection présidentielle.
04:57Je le dis, ou je le redis, si ce moment est le moment le plus parlementaire de la Vème République,
05:06en aucun cas il faut revoir vivre ici les mauvais moments de la Vème République.
05:12Et que donc, par définition, la construction d'un gouvernement se fait en fonction de la Constitution,
05:16sur proposition du Premier ministre, nommé par le Président de la République.
05:23Le dernier message que je veux dire aux Français, c'est qu'au fond,
05:27et c'est un message véritablement d'espoir et d'optimisme, de caractère, je ne le suis pas toujours,
05:32mais il suffirait de peu pour que ça fonctionne.
05:35J'avais dit ici même, on va y arriver, et je veux le redire,
05:39dans le secret des échanges que j'ai pu avoir, il suffirait de peu pour que l'on puisse y arriver.
05:43En étant plus désintéressé, pour beaucoup, en sachant aussi faire preuve d'humidité,
05:50peut-être aussi un peu parfois d'effacement de certains égaux.
05:55Et je me suis employé, en tout cas je l'espère, à le faire.
05:58Ensuite, toujours avoir le sens de l'intérêt général et du fond.
06:02Ce qui compte, c'est ce qu'on va faire.
06:04En ayant l'humilité de considérer que certaines choses peuvent être faites avant 2027,
06:08d'autres choses seront faites ensuite, pendant le débat de l'élection présidentielle.
06:12Et au fond, il y a beaucoup de lignes rouges, dans la bouche de beaucoup,
06:17en tout cas de certains, pas de tous, pas de tous.
06:21Il y a rarement des lignes vertes.
06:23Or, le principe même de bâtir un compromis entre les formations politiques,
06:26c'est d'être capable justement de conjuguer des lignes vertes
06:29et de tenir compte d'un certain nombre de lignes rouges.
06:32Mais on ne peut pas être dans les deux extrêmes,
06:35et certaines formations politiques de l'opposition l'ont compris,
06:39et je tiens à les remercier. Désormais, il faut que l'on puisse avancer,
06:42en tout cas que celles et ceux qui veulent trouver un chemin pour le pays puissent avancer.
06:47Et le dernier point, et je le dis avec respect,
06:52moi qui suis un militant, qui au fond gravit les marches de la méritocratie républicaine
06:59grâce à l'élection, comme maire, comme président de département, comme sénateur,
07:03je suis un militant et j'ai du respect pour celles et ceux qui s'engagent.
07:06Mais il faut toujours préférer son pays à son parti,
07:10et il faut savoir écouter ses militants,
07:12mais toujours penser aux Françaises et aux Français.
07:16Merci à toutes et à tous. Je vous remercie.
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