Le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, revient sur la démission de Sébastien Lecornu : «Nous sommes revenus à la IVe République».
00:00On est revenu à la Quatrième République, ça prouve bien que tous ceux qui ont participé à ce marécage ont bien eu tort,
00:08et je crois que le vrai problème maintenant, c'est d'avoir une dynamique présidentielle,
00:12parce que la Constitution de la Cinquième, elle a une clé de voûte, c'est la présidence de la République,
00:18et c'est Emmanuel Macron qui est responsable, c'est Emmanuel Macron qui doit partir,
00:22et je crois que les parlementaires ont un instrument qui existe, qui est l'article 68 de la Constitution, c'est la destitution.
00:28Il faut le faire partir, parce qu'on ne va pas vivre 18 mois comme ça encore.
00:33Alors on nous dit destitution, oui, des solutions, pourquoi pas ?
00:37Mais c'est lui qui décide la dissolution, tandis que la destitution, ce sont les parlementaires qui la décident.
00:42Ils ont cette arme dans les mains, qu'ils l'utilisent, qu'ils ne laissent pas ce spectacle navrant,
00:47et le pays qui court à l'abîme encore des mois, je ne vois pas comment on peut continuer comme ça.
00:53Franchement, pour la destitution, elle est très encadrée.
00:55Une majorité immense qui est inatteignable en l'État, et surtout il faut motiver le fait qu'il y ait des manquements au devoir du président de la République,
01:03une forme de trahison, et ça il faut le démontrer, ce n'est pas simple.
01:06Mais c'est un vote politique, et puis ce sera un moyen de pousser Macron à la démission.
01:13Imaginez le retentissement si une motion de destitution est lancée.
01:16C'est un instrument politique, le vrai problème.
01:20Est-ce que la classe politique française veut vivre dans ce marécage pendant 18 mois encore,
01:26ou est-ce que la classe politique française...
01:27Il y a la carte de la dissolution avant, Nicolas Dupont-Aignan, il y a la carte de la dissolution.
01:34Mais elle ne dépend pas des parlementaires ?
01:36Non, mais si demain le président de la République va sans doute s'adresser aux Français,
01:41si demain ou après-demain il décide de dissoudre,
01:44et que c'est une carte intéressante, et de voir un nouveau paysage.
01:48En revanche, moi ce que je retiens, et Gérard Carreau qui est le plus ancien ici autour de cette table,
01:52jamais un président de la République, me semble-t-il,
01:54il y a eu un tir comme cela de feu pour demander qu'il parte.
01:59C'est jamais arrivé avec Giscard, jamais avec Mitterrand, jamais...
02:03Donc on est dans un état aujourd'hui où il devient...
02:07Où des hommes politiques, c'est pas n'importe qui, c'est des hommes politiques,
02:11demandent au président de la République de quitter sa fonction.
02:15Ce qui est tout à fait particulier.
02:17Et c'est ce que vous faites, Nicolas Dupont-Aignan.
02:19Oui, mais Pascal Praud, n'oubliez pas que la dissolution peut aboutir
02:23à une assemblée ingouvernable,
02:25ou un désaveu encore plus fort pour le président de la République.
02:28Et après une deuxième dissolution perdue,
02:31alors là, le départ sera politiquement obligatoire.
02:35Donc Emmanuel Macron n'a pas envie de dissoudre,
02:38parce qu'il sait que si la dissolution aboutit à un score encore pire,
02:43il sera là encore plus obligé de partir.
02:47Vous voyez bien que ce...
02:48Oui, mais la destitution, elle n'est pas possible, Nicolas Dupont-Aignan.
02:52Mais parce que vous ne trouverez jamais combien il faut...
02:54C'est le Parlement, je m'amène ?
02:56Le 3e 5e du Parlement, donc...
02:58Les 2 tiers du Parlement, vous ne les aurez pas.
03:03Donc c'est pour ça que j'aime bien parler de choses qui sont...
03:05Pascal Praud, c'est un rapport de force politique.
03:09Un homme qui a conduit la France dans cet État.
03:13Il faut que la classe politique, à un moment,
03:15arrête de jouer les petites manœuvres avec lui.
03:18Donc soit il dissout, et on verra le résultat.
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