Johnny Hallyday – Chronique Culture France Info (07/12/2018) | Pierre Billon évoque Quelque part un aigle - Vidéo Dailymotion

Johnny Hallyday l'icône française

Le 7 décembre 2018, France Info consacre une chronique culture à Johnny Hallyday. Pierre Billon y présente son livre Quelque part un aigle, dans lequel il partage ses souvenirs et anecdotes aux côtés de l’idole des jeunes. Un témoignage intime sur l’homme derrière la légende.

Transcript

00:00Générique

00:00...

00:01Bonsoir Pierre Billon.

00:14Bonsoir.

00:14Vous êtes auteur, compositeur, vous avez écrit quelques tubes pour Michel Sardou,

00:18produit une dizaine d'albums de Johnny Hallyday,

00:20mais je vous reçois aujourd'hui pour ce livre,

00:22ça s'appelle Johnny, quelque part un aigle,

00:24qui vient de sortir chez HarperCollins.

00:26Vous y racontez entre autres votre amitié avec Johnny,

00:28et je me suis demandé, ce livre c'était une nécessité aujourd'hui

00:31pour redorer une image de Johnny qui a quand même été,

00:33on peut le dire, écornée ces derniers mois.

00:35Tout à fait, mais c'était pas...

00:36En vérité, j'ai voulu parler de ma vérité par rapport à Johnny.

00:40Johnny, il avait plusieurs images, plusieurs visages,

00:43certaines personnes que je ne critique pas d'ailleurs,

00:47ont vu une certaine image de Johnny, ont raconté celle-là,

00:49moi je vais raconter la mienne, sauf que la mienne,

00:51elle était au quotidien.

00:53Donc par rapport à tous ces gens qui disent l'avoir bien connue,

00:56qui disent qu'ils étaient pratiquement sous le lit les trois quarts du temps,

01:00moi j'ai été sous le lit souvent,

01:02et donc j'ai vu certains trucs.

01:04Et curieusement, on n'a pas vu la même chose,

01:05donc je préfère raconter ce que j'ai vu moi.

01:07On va dire que c'est plus sain.

01:09Alors dites-nous comment vous vous êtes rencontrés déjà ?

01:10On s'est rencontrés sur une émission de Gilbert Carpentier,

01:14Gilbert Amérique Carpentier, dans les années 70,

01:17où il a fallu qu'on fasse un...

01:18J'ai fallu que je fasse un titre pour lui,

01:20qui était un titre juste éphémère, juste pour l'émission.

01:23Je l'ai fait, on a commencé à discuter ensemble,

01:25on a vu qu'on avait quand même beaucoup de points communs,

01:27ne serait-ce que les motos, les tatouages, les voyages,

01:30notre amour de l'Amérique et tout ça.

01:32Et on est devenus très potes très très vite, mais vraiment très vite.

01:3440 ans d'amitié.

01:35Oui, très amitié.

01:36Alors au-delà du chanteur...

01:37Frère même, à la fin c'était plus une confrérie on va dire.

01:40À partir du moment où on a arrêté de travailler ensemble,

01:42on était très amis quand on a travaillé ensemble,

01:44à partir du moment où on a arrêté de travailler ensemble,

01:46c'est devenu une confrérie.

01:47Je ne suis pas tout seul dans ces confrérie,

01:48on est 6 ou 7 qui sont les gens qui étaient le cercle très très très proches.

01:53Alors au-delà du chanteur exceptionnel qu'il était,

01:55qu'est-ce que vous aimeriez qu'on retienne de lui ?

01:58Moi je voudrais qu'on retienne de lui

01:59cette espèce d'artiste qui a donné énormément aux gens.

02:07Alors ils sont deux, Sardou c'est la même chose,

02:09ce sont des artistes qui n'ont pas chanté pour eux,

02:12ils ne chantaient pas pour eux-mêmes, ils chantaient pour les gens.

02:15Et racontaient leur vie à travers les chansons,

02:17que ce soit Michel qui racontait des fois ses troubles

02:21par rapport à tout ce qui se passait, par rapport à la société,

02:24ou Johnny qui parlait de ses amours,

02:27ou ses envies d'amour, ou ses grandes tristesses.

02:30C'est des gens qui offraient ça.

02:32Donc c'est sa générosité par rapport au public

02:34que je voudrais qu'on retienne de lui.

02:36Alors vous ne parlez pas que de Johnny dans ce livre,

02:38vous vous racontez énormément, et on apprend beaucoup de choses.

02:40Alors j'ai appris que Brassens, vous avez offert votre première guitare,

02:43qu'Edith Piaf s'était penché sur votre berceau,

02:45et pourtant malgré tout ça, vous êtes parti,

02:47c'est le rock'n'roll qui vous a attiré.

02:49Oui, j'aimais que le rock'n'roll, bien sûr.

02:51D'abord parce que je n'étais pas un grand studieux,

02:53et donc la guitare, je l'ai très vite appris,

02:56mais j'allais vers mes dépens, pas du tout à mes dépens,

02:59mais sans aller à l'école, comme le reste d'ailleurs,

03:01parce que j'ai quitté l'école, j'avais 14 ans et demi,

03:03mais j'ai appris tout seul, et donc le rock'n'roll était plus simple.

03:07On va dire, tu sais, c'est toujours trois accords,

03:09et si tu es un peu malin, tu te débrouilles.

03:12Donc le rock'n'roll m'a attiré très vite.

03:13D'ailleurs, le premier truc que j'ai fait sérieusement,

03:15c'était quand j'étais en Corse, j'avais 13 ans, 14 ans,

03:18avec Michel Mallory, où il avait monté un groupe et je jouais dedans,

03:23et puis après avec Dick Rivers, je suis parti avec Dick Rivers,

03:25quand il a fini Les Chats Sauvages, bon là je suis parti.

03:28C'est un moment fantastique de ma vie ça aussi.

03:30Oui, et puis les moments fondateurs, c'est quand même à 15 ans,

03:32vous vous retrouvez à Broadway, et là vous allez rencontrer

03:34les plus grandes stars, on peut dire, Frank Sinatra,

03:37Liza Minelli, avec qui vous avez eu une relation,

03:39on peut dire très intime.

03:41Oui, on était un vrai amour qui passait,

03:45à une vraie amitié, toujours teintée d'un vrai amour.

03:48Oui, c'est une femme que j'aime infiniment,

03:51qui est très rock'n'roll, donc déjà j'aimais le rock'n'roll,

03:53ça tombait bien.

03:54L'artiste n'était pas rock'n'roll, l'oeuvre n'était pas rock'n'roll,

03:57mais elle, elle était très rock'n'roll,

03:59dans son attitude, comme dirait Berger.

04:01Alors quels sont les meilleurs souvenirs de cette vie,

04:04qui est quand même très très riche ?

04:05Mon Dieu, il y en a plein de souvenirs.

04:06Il y a des souvenirs extraordinaires avec Sardou,

04:08effectivement, qui l'année dernière

04:11m'a fait la grande joie de me demander

04:13de produire son album et d'écrire les chansons,

04:15ce que j'ai fait.

04:16Et puis après, il m'a demandé d'être sur scène avec lui.

04:18Ça faisait 35 ans que je n'avais pas été sur scène

04:20et que je n'avais pas joué de la guitare.

04:21Et on a refait exactement ce qu'on avait fait dans Les Ricains,

04:24ce que nous avions fait 35 ans avant,

04:26c'est la guitare sèche et voix.

04:27Sauf que là, cette fois-là,

04:28on le faisait devant 20 000 personnes tous les soirs.

04:30Et ça, c'est des gros souvenirs.

04:32Et puis le souvenir merveilleux avec Johnny,

04:34quand on se retrouve tous les deux

04:36dans un trip en moto en 2016

04:38et qu'on se retrouve dans un tout petit motel,

04:40ça aussi, les gens ne savent pas.

04:41Johnny pouvait être dans un palace le lundi

04:44et le mardi dans un hôtel à 40 euros.

04:47C'est ça qui est...

04:47Et souvent, il préférait l'hôtel à 40 euros.

04:49Mais on ne va pas penser à autre chose.

04:51Et puis on est dans ce motel extraordinaire

04:53qui est un petit motel.

04:55On est assis tous les deux.

04:55On a l'air de deux vieillards

04:56parce que ça fait je ne sais combien de kilomètres

04:58qu'on s'est tapé dans les pattes en moto.

05:00Et puis le garçon qui fait le petit film pour nous

05:04est en train de filmer.

05:05François est en train de nous filmer.

05:07Et puis Johnny dit

05:08« Pourquoi tu me filmes moins ?

05:09Retourne-toi, regarde de l'autre côté. »

05:11Et effectivement, la caméra se retourne

05:12et il y a le Grand Canyon.

05:14C'est une image que tu ne peux pas oublier jamais.

05:17Ce n'est pas possible.

05:18Alors vous avez composé, on l'a dit,

05:19quand même pas mal de tubes

05:20pour Johnny et Sardou.

05:23Mais vous avez composé ça pour vous.

05:24Vous allez écouter.

05:25Comment vous avez réagi

05:38quand ce disque a été exhumé par le net ?

05:40C'est quand même 3 millions de vues aujourd'hui.

05:41Je crois que ça a beaucoup aimé Johnny.

05:43Alors oui.

05:44D'abord, c'est mes enfants en premier

05:45qui m'ont appelé en disant

05:46« Mais qu'est-ce que c'est que ce truc,

05:48papa, qui se balade sur le net ? »

05:49où tu es absolument habillé de façon ridicule

05:52en train de taper dans tes mains, etc.

05:54Et alors je me suis dit

05:54« Mais oui, c'est un truc que j'avais fait,

05:56mais bon, je l'ai fait en gag

05:57et puis je trouve que maintenant, ça marche. »

05:59Et puis un jour, je suis en télé,

06:01justement en train de travailler en télé,

06:02et j'écoute le téléphone

06:03et c'est Johnny qui m'appelle en disant

06:05« Je suis super fier de toi,

06:06la bande-batterie, c'est génial,

06:08tu en as vendu 3 millions et demi. »

06:09Je lui dis « Non, je n'en ai pas vendu 3 millions et demi.

06:11Il y a 3 millions et demi de vues, ça arrive à voir. »

06:12À ce moment-là, il me passe Laetitia

06:13qui commence à me chanter au téléphone

06:15« La bande-batterie, c'est pas bon. »

06:17Merci beaucoup, Pierre Billon.

06:18Je rappelle le titre du livre.

06:19Johnny, quelque part un aigle,

06:20ça vient de sortir chez HarperCollins.

06:23Tu l'as bien dit.

06:25Merci infiniment.

06:26Merci à toi, c'était super.

06:27Merci beaucoup.

06:27Merci.

06:33– Sous-titrage Société Radio-Canada

Johnny Hallyday – Chronique Culture France Info (07/12/2018) | Pierre Billon évoque Quelque part un aigle

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