Renoncer au 49.3 est-ce une garantie de non censure ?

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Transcript

00:01J'ai décidé de renoncer à l'article 49 à l'ENA 3 de la Constitution, puisque cet article, au fond, permet au gouvernement d'interrompre les débats, d'engager la responsabilité du gouvernement et au gouvernement d'écrire la copie.

00:15Et on le sait très bien, je défends la Vème République et sa Constitution, c'est un outil utile, mais c'est un outil qui a plutôt été imaginé par Michel Debray pour contraindre sa propre majorité.

00:25Or, dans un parlement qui fonctionne, dans un parlement en plus qui a été renouvelé il y a plus d'un an, qui ressemble au français, avec ses divisions, on ne peut pas passer en force et on ne peut pas contraindre son opposition.

00:37Les vraies voix Sud Radio

00:38Et c'est la question du grand débat du jour, renoncer au 49.3, est-ce une garantie de non-censure ?

00:45Eh bien pour vous non, puisque vous dites à 88% que ça ne garantit absolument pas Sébastien Lecornu et son gouvernement, enfin son futur gouvernement, de ne pas se faire censurer.

00:55En tout cas, ça nous arrange, parce que tout le monde, parce que je rappelle quand même qu'Elisabeth Borne, ça a été 23 fois l'utilisation du 49.3 qui n'était pas la plus.

01:06C'était Michel Rocard à un moment donné.

01:07Est-ce que, pour répondre à cette question, Philippe Bilger, est-ce que ça promet, en tout cas ça aide à la non-censure ?

01:15Absolument. J'ai bien confiance que Sébastien Lecornu, depuis quelques jours, quelques semaines, cherche désespérément des moyens qui ne sont pas forcément fondamentaux pour tenter d'échapper au futur qui le guette.

01:30Mais je trouve que l'argumentation qu'il développe sur le 49.3 n'est pas du tout absurde, notamment lorsqu'il rappelle que le 49.3, à l'origine, était pour contraindre le groupe majoritaire qui soutenait le gouvernement.

01:47Et j'aime beaucoup l'explication qu'il donne, qui paraît paradoxale, mais qui est très juste.

01:54Quand on a une assemblée décomposée en trois forces, eh bien le 49.3 deviendrait presque une offense plutôt qu'une nécessité.

02:07Il faut multiplier le dialogue dans sa vérité et son authenticité, si toutes les forces pratiquent cet esprit, bien sûr.

02:18Alors, une chose importante, il avait parlé de rupture le jour où il a été nommé. Là, c'est quand même une rupture. Un Premier ministre qui parle à l'heure du petit déjeuner, un vendredi matin.

02:27J'avoue que moi, j'étais en train de regarder les sujets d'actu sur mon ordinateur et je vois que Sébastien Lecornu parle.

02:33Donc, évidemment, j'ai mis la télé en direct, j'étais sur mon ordinateur.

02:36Souvenez-vous, Philippe, c'est que François Bayreau avait fait mieux. Il avait fait une allocution à 8h du matin, une fois.

02:40Oui, c'est vrai.

02:41Il y a quelques mois, je vous ai vu, pour calculer ?

02:42Absolument.

02:44Aujourd'hui, on attendait un gouvernement, quand même.

02:45Oui, bien sûr.

02:46Pas depuis deux ou trois jours. C'est pour ça que c'est étonnant.

02:48J'en ai à dire. On l'aura.

02:50Je pense que pour qu'il dise ça, quelques minutes de recevoir notamment Marine Le Pen, qui est allée a priori avec un chat et pas avec Jordan Bardella.

02:57C'est intéressant à savoir. Non, non, ce n'est pas une plaisanterie.

02:59D'accord.

02:59Elle y est allée avec un bébé chat, a priori. J'ai lu ça dans l'après.

03:02C'était un cadeau ?

03:03Ah, c'est possible.

03:04C'est possible.

03:05Ce n'est pas vous qui allez critiquer les bêtes.

03:07Non, non, non.

03:08Vous l'apportez tous les jours.

03:09Non, ce n'est pas vrai.

03:10Vous lui apportez un doudou.

03:13Je pense qu'il y a quand même une arrière-pensée.

03:15Déjà, c'est vrai que 149.3, pas de motion de censure sur le budget.

03:19Mais en revanche, comment va-t-il faire passer son budget ?

03:22Le RN a dit, s'il le fait par ordonnance, on censure.

03:26Donc, quid ?

03:28C'est-à-dire qu'il ne va pas se faire censurer,

03:30mais on n'a pas plus d'informations sur comment il va faire voter son budget.

03:34Donc, maintenant, comme disait Churchill, wait and see.

03:36En tout cas, l'annonce...

03:38Ah, mais je dis que l'idée est bonne aussi, mais on n'a pas plus de réponses que ça.

03:42Juste un petit mot, pardon.

03:43L'annonce a été faite à 8h45.

03:45À l'issue de cette annonce, il recevait plusieurs parties.

03:49Et son sortie de là, Marine Tondelier qui a dit,

03:53il n'a rien à faire là.

03:54Ce que je trouve un petit peu violent.

03:57Et Olivier Faure a annoncé que, finalement,

04:00il dénonce une copie insuffisante, voire alarmante.

04:04Pardon, je vous donne la parole.

04:05Je vous en prie.

04:06Non, mais, excusez-moi, mais cette annonce de ne pas avoir recours au 49.3

04:11n'a aucun sens.

04:12De toute façon, parce qu'il n'avait plus de pouvoir de l'utiliser.

04:14Parce que s'il utilisait ce 49.3, il avait une censure d'office.

04:18Donc, c'est pour moi un effet qui n'a pas d'intérêt...

04:20Il n'a pas d'accord avec vous, sauf s'il faisait un budget acceptable pour le R.

04:25Alors, justement, auquel cas, il n'y avait pas de motion de censure.

04:28Vous êtes très pertinent.

04:29Non, mais pas du tout, pas du tout.

04:30Enfin, c'est pas qu'il n'est pas pertinent, mais je ne suis pas d'accord.

04:32Non, mais le problème...

04:33Et pour vous, c'est un coup de com', ça veut dire ?

04:34Non, mais ça n'a pas d'intérêt.

04:36Maintenant, le principal, c'est quel va être son discours de politique générale,

04:40quel va être son budget, quel va être son plan.

04:42Est-ce que vous avez vu le défilé à la sortie de Matignon de tous les leaders politiques ?

04:48Ah bah oui, il y a eu Olivier Faure.

04:49Non, mais attendez, pour moi, il est évident que Sébastien Lecornu va se trouver à moment donné devant une impasse.

04:54Il ne peut pas donner un peu à l'un, un peu à l'autre.

04:58Alors, je donne un peu de transactions financières que je vais imposer.

05:02Je vais donner un peu peut-être d'écologie pour Marine Tondelier.

05:05Je vais donner un peu de...

05:06Et par contre...

05:07C'est ça l'ouverture.

05:08Oui, mais d'autant plus qu'il ne donne rien.

05:11Non, mais pour moi, justement, c'est ping-ouverture.

05:13Non, il ne donne rien.

05:13Il ne donne rien.

05:14Mais vous savez que même certains collaborateurs...

05:16J'ai entendu ça tout à l'heure sur une chaîne Info.

05:17Alors maintenant, il faut croire ce qui est politique.

05:19Certains collaborateurs du Premier ministre ont dit

05:21le plan, c'est qu'il n'y a pas de plan.

05:24C'est-à-dire qu'on ne sait pas où on va.

05:25Et même les LR, c'est interroge.

05:27Et vous savez que quand même, ce discours, c'est dans six jours.

05:29C'est le 13 octobre, je crois, non ?

05:31Déjà, on devrait avoir le gouvernement un peu avant.

05:34Ce qui déterminera, à mon avis, en partie, le discours de politique générale.

05:39Mais je vous trouve un peu dur, vous qui êtes quand même plutôt macroniste,

05:43on va dire que ça, là, je vous trouve un peu dur,

05:45parce que je trouve que Sébastien Lecornu l'a joué finement,

05:49l'a joué finement.

05:50Et je pense que s'il fait ça, c'est qu'il a dû avoir des garanties

05:55du côté du RN sur le budget pour ne pas se faire censurer.

05:59Mais d'ailleurs, Marine Lecornu l'a salué.

06:01Voilà.

06:02Excusez-moi, elle a salué très mollement.

06:05Elle a dit qu'il n'y a aucune vision.

06:06Et il y a Sébastien Chenou, qui est quand même un homme respectable,

06:09qui a dit, à mon avis, ça sent la censure.

06:12Mais excusez-moi, avant, avant, avant, il l'a dit, avant.

06:15Avant la noix, la fin de bref.

06:17Vous datez un peu.

06:20Vous avez trop d'activité.

06:24Excusez-moi, quand vous voyez Marine Lecornu...

06:27Alors, c'est encore pire ce que vous dites.

06:29Il y a peut-être des tractations de la Quatrième République.

06:32Ils sont tous en train de...

06:34Ah, pardon, de faire...

06:34Merci, madame.

06:35Voilà.

06:39On fait une petite pause.

06:40On aura la fin de la phrase.

06:42Surtout que moi, je n'étais pas né sous la Quatrième République.

06:45Mais moi non plus.

06:47Je me demande si vous n'étiez pas déjà là, mais...

06:50Allez, à tout de suite.

06:52Sud Radio.

06:53Sud Radio.

06:54Parlons vrai.

06:55Sud Radio.

06:56Parlons vrai.

06:57Les Vraies Voix Sud Radio.

06:5918h20, Cécile Dominibus, Philippe David.

07:03Et on vient sur cette annonce du Premier ministre Sébastien Lecornu.

07:06Ce matin, à 8h45, qui annonçait ne pas utiliser, ne pas vouloir utiliser l'article 49.3.

07:13Et je vais revenir sur cette phrase que je trouve assez étonnante, qu'il a dit ce matin.

07:21Qu'il a dit ce matin.

07:22Mon problème, c'est que dans le secret de mon bureau, dans le secret des discussions que nous pouvons avoir avec les différentes formations,

07:28les différents syndicats, les compromis sont possibles, les discussions sont sérieuses.

07:32C'est toujours technique et toujours sincère.

07:35Et quand on entend ce qui est dit à l'extérieur, au sortir de Matignon avec les micros, on entend totalement l'inverse.

07:44Bien sûr.

07:44Donc, qui dit la vérité, en fait ?

07:46Mais c'est lui.

07:48Je veux dire...

07:49Non, mais c'est simple.

07:52Sur la question que vous formulez, c'est lui.

07:55On sait que depuis toujours, la vie politique est insincère, parce qu'en réalité, ce qu'on dit dans le secret n'est jamais redit publiquement.

08:05Et c'est pour ça que la vie politique est gangrenée.

08:08C'est un théâtre, donc.

08:10Et puis d'autre part, j'en profite, ma chère Cécile.

08:13Dites à mon ami René Suisse que ça n'est pas parce qu'il y a une nouvelle formule qu'il a le droit de parler davantage.

08:20René Chiche.

08:23Mais non, mais excusez-moi, Philippe, vous dites que c'est lui qui a raison.

08:26D'abord, je ne sais pas de vous qui dit ça.

08:28Mais vous imaginez qu'il va y avoir des compromis entre qui et qui dans cette histoire ?

08:34Entre n'est pas dit ça.

08:35Mais c'est l'essentiel qui compte maintenant.

08:37Non, on dit que, juste, il dit, il a raison de dire, il ne sort pas cette phrase par hasard,

08:44que les compromis qui sont décidés, ou en tout cas discutés, ne sont pas les mêmes qu'à l'extérieur.

08:49D'ailleurs, il n'y a aucune raison qu'il dise cette phrase.

08:51Non, mais écoutez, c'est ça.

08:53Allez-y, excusez-moi.

08:54Non, allez-y.

08:55Mais il dit une chose vraie.

08:57Qui ?

08:58Sébastien Le Corbus.

08:59Ah, d'accord, parce que je pensais que c'est de René Chiche.

09:01Excusez-moi, mais même s'il y a beaucoup de femmes en politique aujourd'hui,

09:04la politique, c'est avant tout de la testostérone.

09:07Mais même pour les femmes.

09:08En général, les femmes sont deux.

09:09On disait de Margaret Thatcher, c'est un vrai homme.

09:11C'est-à-dire qu'on roule les mécaniques sur les plateaux télé, devant les caméras et sur les estrades,

09:17mais après, dans le silence feutré des bureaux des médias...

09:19Bon, c'est pas vrai, c'est pas vrai.

09:21Mais vous ne l'induisez pas de votre vie personnelle.

09:27Mais tout le monde sait que les patrons de chaque groupe parlementaire

09:31ont le téléphone des autres groupes parlementaires.

09:34Mais ça, c'est la vie politique.

09:36Mais c'est la vie politique, Philippe, vous avez raison.

09:38Mais, par exemple, c'est pas vrai.

09:40Quand il y a eu Bayrou, ils avaient annoncé qu'ils avaient le censuré

09:42et qu'ils n'étaient pas d'accord avec leur politique.

09:44Ils l'ont annoncé ouvertement, ils l'ont fait.

09:46Vous verrez ce qui va se passer prochainement.

09:48Vous verrez avec le corps nu.

09:50Qu'est-ce qu'on regarde ?

09:51Non, mais pas du tout.

09:54J'étais en train de parler à notre réalisateur.

09:58On a cru que vous siffliez à la fin de la récré.

10:00Non, mais pas du tout.

10:02Il est clair, si on est encore dans les temps,

10:04que Sébastien Lecornu est probablement dans une impasse.

10:09Objectivement, là, je vous rejoins.

10:11Mais le 49-3, là, ça, c'est une pression.

10:14C'est tout de même un moyen pas totalement désespéré

10:17de complaire à certaines fractions de l'Assemblée.

10:21Excusez-moi, comme a dit Cécile au début,

10:22pour moi, c'est un coup de com'

10:23et c'est quelque chose qui n'a pas vraiment d'effet.

10:27Excusez-moi.

10:27Il a quand même ouvert le débat ce matin

10:29en disant qu'il y avait des compromis à faire de chaque côté.

10:33C'est sûr qu'il doit y avoir des PMI.

10:36Mais alors, vu le nombre de demandes des uns et des autres,

10:39je me demande comment il va arriver à ces compromis.

10:41C'est ça le problème.

10:42Je me demande comment il va y arriver.

10:43Je veux dire le pire.

10:44Je pense que, parce que ce matin,

10:46il a parlé des politiques et des partenaires sociaux,

10:48et je vous prends le pari

10:49que ça se passera plus facilement et mieux

10:51avec les politiques qu'avec les partenaires sociaux.

10:54C'est sûr.

10:54C'est sûr, c'est pas sûr.

10:56Mais comme nous sommes redevenus dans une quatrième république,

10:59à mon grand regret,

11:00parce que là, c'est les pures tractations entre partis, etc.

11:02Excusez-moi, c'est la quatrième république aujourd'hui.

11:06Bah si.

11:07Attendez, pardon.

11:08Je termine mon propos.

11:11Le problème des partenaires sociaux,

11:12c'est qu'aujourd'hui,

11:13certains, je pense à la CGT,

11:14se sont vraiment radicalisés avec Sophie Binet.

11:17Et que donc, ils disent, limite,

11:18on veut la retraite à 60 ans.

11:20Vous voyez ce que je veux dire ?

11:20Alors que c'est refinanceable.

11:21Ce que veut aussi le Rassemblement National.

11:23Non, pas à 60, à 60.

11:24Bah excusez-moi, vous connaissez pas Bardella et tous les...

11:27Non, ils ont demandé à 62, pas à 60.

11:29Si vous avez 40 ans d'annuité, d'ancienne,

11:33vous pouvez avoir...

11:34Si vous prenez votre retraite,

11:35avec Jordan Barri l'a dit,

11:37si vous prenez votre retraite,

11:37vous commencez à 18 ans ou 20 ans,

11:39vous pouvez prendre votre retraite à 60 ans.

11:41Ah si, ah si, si, si, si.

11:42Moi, c'est un point de commun que j'ai avec Cécile.

11:44On est assez d'accord que ça doit être plus

11:46le nombre d'années de cotisations qui comptent que la nuit.

11:48Oui, oui, oui.

11:49Mais non, mais c'est vrai, ça me semble important.

11:50Non, je comprends pas que le gouvernement n'est pas si vive.

11:55On en avait parlé il y a quelques semaines,

11:57c'est pour ça que je...

11:58Et donc, l'idée, c'est que...

12:00Pardon.

12:01Il va arrondir les angles avec les politiques.

12:04Je trouve qu'il est très habile.

12:05Beaucoup plus habile que...

12:06Mais il ne se fera pas censurer par le RN, à mon avis.

12:09Vous verrez.

12:10Et la première phase,

12:11c'est qu'ils ont à nouveau deux vice-présidents.

12:12Et qu'on va arranger un peu les choses.

12:17Rarrondir les angles, si vous voyez ce que je veux dire.

12:19Non, mais là, sur les vice-présidents,

12:20Philippe, on est revenu à une démocratie normale.

12:23Mais c'était...

12:23Ah, ça, je suis d'accord.

12:24Excusez-moi, je suis d'accord.

12:25C'était le B.A.B.

12:26pour ne pas se faire censurer à toute vitesse.

12:29C'est pour ça que le nouveau Front Populaire

12:31hurle à l'accord électoral.

12:33Le RN dit, mais non, nous, on a fait...

12:35On a appliqué la démocratie.

12:36Yael Broun-Pivet a fait une vidéo intéressante

12:38où elle dit, moi, je veux que tout le monde soit représenté.

12:40Mais elle a raison.

12:41Et donc, je pense qu'il est habile.

12:44Il est beaucoup plus habile que Bayrou.

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