L'INVITÉ DE 7H45 - Franck Proust - Vidéo Dailymotion

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00:00Ici Gare Lozère, le réveil 100% local, ici Matin.

00:05Avec nous au studio ce matin, votre invitée, Maya Baldoro-Fredon, c'est le président de Nîmes Métropole.

00:09Bonjour Franck Proust.

00:10Bonjour.

00:11Merci d'être avec nous ce matin, ce triste anniversaire des inondations de 88, il y a 37 ans.

00:17Franck Proust, vous étiez à Nîmes, à l'époque, quels souvenirs, est-ce que vous en gardez ?

00:21A l'époque, j'habitais un petit studio, résidence mairie de Lacroix, route de Courbesac,

00:25et j'avais pris ma voiture, parce que souvenez-vous, cette inondation, il n'avait plus toute la nuit,

00:31et en fait, Nîmes a subi ces inondations catastrophiques au moment de l'embauche.

00:39Et donc je prenais ma voiture, il était 7h40, et j'ai vu comme une vague arriver,

00:43et donc je suis descendu du parking, je suis remonté de suite, en ne comprenant pas trop ce qui se passait,

00:49et figurez-vous qu'après, j'ai écouté France Bleu à l'époque,

00:56parce que c'était le seul lien que nous avions avec une autre radio qui était plus municipale à l'époque,

01:02Radio Némo, parce qu'il n'y avait pas les portables et autres,

01:05et toutes les moyens de communication étaient coupés,

01:08donc c'était le seul lien que nous avions avec la réalité des choses.

01:12Oui, qui était assez difficile, puisqu'il y a eu 11 morts à l'époque, dont 9 à Nîmes.

01:17Depuis, on a beaucoup progressé, évidemment, qu'est-ce qu'on a fait,

01:20qu'est-ce qu'on a construit pour qu'un tel scénario ne se reproduise plus ?

01:23J'allais dire qu'on a fait en sorte que chaque investissement vise à ce que l'histoire ne se répète pas,

01:30et si je puis m'exprimer ainsi, c'est l'invisible qui protège le visible.

01:36La protection des biens et des personnes a toujours fait partie des priorités,

01:38vous savez que c'est une priorité aujourd'hui à Nîmes Métropole.

01:42Depuis ces inondations, donc on peut dire entre 90 et aujourd'hui,

01:46c'est près de 300 millions d'euros qui ont été investis.

01:49Alors, d'une part par la ville, et puis la compétence est passée ensuite à l'agglomération,

01:55et encore sur ce mandat, c'est près de 126 millions d'euros qui sont investis.

02:00Alors, avec deux niveaux, des bassins de rétention en amont,

02:05et l'élargissement de cadereaux pour faire en sorte que ces flux qui arrivent du nord de la ville

02:12puissent se répartir et puissent se diriger vers le sud le plus rapidement possible.

02:18Oui, le dernier gros chantier, c'était évidemment le cadereau d'Uzès,

02:21qui s'est terminé là il n'y a pas longtemps.

02:23Avec ce type de chantier assez inédit, c'est un tunnelier qu'il a creusé,

02:28est-ce qu'un scénario 88, ça pourrait se reproduire aujourd'hui ou pas ?

02:31Alors, 88, c'était ce qu'on qualifiait d'une crue millénaire.

02:36Donc, on serait toujours un peu en difficulté,

02:39mais en tout cas, beaucoup moins qu'en 89.

02:43Mais nous venons, et vous l'avez dit, de terminer les tunneliers

02:47sur le chemin des limites et sur le cadereau d'Uzès.

02:50On est sur une phase de raccordement, justement, sur toutes les phases amont.

02:56Et donc, d'ici fin 2025, toute la partie chemin des limites sera réalisée,

03:02connectée, cadereau d'Uzès, 2026, début 2026.

03:07À partir de là, je veux dire, l'ensemble de la ville de Nîmes

03:10sera protégé sur une crue centenaire.

03:14Après, il reste encore du travail.

03:16C'est notamment tout ce qu'on appelle la partie sud,

03:19débarsant du Vistre, je pense notamment à toutes les communes

03:23comme Bernis, Suchot ou autres,

03:25où on a vu les dernières inondations ont marqué ces territoires.

03:29Et puis, on aura peut-être un autre enjeu aussi,

03:31parce que quand on voit ces inondations,

03:33on est un peu dans une schizophrénie.

03:35C'est-à-dire qu'à un moment donné, nous avons des bassins de rétention,

03:38c'est des millions et des millions de mètres cubes qui sont stockés.

03:41Et cette eau, on la dirige le plus rapidement possible vers la mer.

03:45Mais la grande question, et nos services y travaillent,

03:48avec les nouvelles technologies aujourd'hui,

03:50c'est de savoir comment on pourrait éventuellement récupérer cette eau,

03:54en tout cas, remettre dans nos nappes phréatiques,

03:57cette eau, parce que parfois, ces bassins sont pleins.

04:00Et puis, un mois, deux mois après,

04:02je pense notamment à l'aise de la gare de Nynck,

04:04c'est tout ce qui est au nord de l'agglomération,

04:07nous sommes en situation de sécheresse.

04:08Et c'est un peu dommage de voir partir toute cette eau,

04:11sur la mer.

04:12Ça, effectivement, c'est des enjeux sur le plus long terme.

04:15Et justement, ça aussi, c'en est un, l'urbanisation.

04:18Nîmes est en grande partie en zone inondable,

04:20et pourtant, on continue de construire.

04:22Est-ce que c'est bien raisonnable, aujourd'hui, de continuer de construire,

04:24alors qu'on sait que la bétonisation, ça empêche le revissellement ?

04:27Alors, il y a des grandes vigilances.

04:30Et puis, on ne peut pas dire que les textes de loi

04:32nous facilitent les choses.

04:35Vous avez, malgré d'ailleurs, les ouvrages qui sont faits,

04:41je vais prendre ma casquette professionnelle 30 secondes,

04:43vous savez que je suis assureur.

04:45Eh bien, parfois, les périmètres n'ont pas beaucoup évolué

04:49sur la qualification de zone inondable.

04:52Et donc, même les assureurs, parfois, ont des difficultés à assurer des biens,

04:57malgré les investissements qui ont été faits.

04:58Vous avez aussi tout un tas de lois, je pense aux ânes notamment,

05:03qui nous posent beaucoup de soucis, sur le zéro artificialisation nette.

05:06Mais sachez qu'il y a des précautions énormes qui sont faites.

05:10Et il y a une prise de conscience des décideurs locaux,

05:14bien sûr, de tous les gens qui travaillent sur l'urbanisme,

05:18avec un scott de plus en plus vigilant.

05:21Et puis, il y a aussi une prise de conscience dans le risque aussi,

05:27avec les bons gestes.

05:29Je me souviens, sur les premières inondations,

05:31le premier réflexe qu'avaient les parents d'élèves,

05:33c'est d'aller chercher leurs enfants.

05:35Donc, vous créez des flux de circulation.

05:37Or, les enfants, il vaut mieux les mettre dans nos écoles,

05:40à l'étage T plus 1, T plus 2,

05:43attendre que tout ça se passe,

05:45et laisser les parents en toute sécurité sur leur lieu de travail.

05:48Il y a des dispositifs aussi, ni malabris.

05:52Donc, il y a une prise de conscience globale sur la ville,

05:55sur la gestion de risque.

05:57Il y a même des filières universitaires,

05:59l'école des mines d'Alès,

06:01qui crée des formations spécifiques,

06:04qui font en sorte que le danger s'éloigne.

06:07Mais on n'est jamais à l'abri

06:09de catastrophes naturelles d'une grande ampleur.

06:13Et ce qui est vrai sur les inondations,

06:15est vrai également sur les incendies.

06:16C'est la culture de la gestion du risque.

06:18Donc, on a bien entendu, effectivement,

06:19que tout avait beaucoup avancé depuis cette époque-là.

06:23Franck Proust, c'est la fin de l'interview.

06:24Je sais que vous n'êtes pas là pour ça,

06:25mais je vais vous poser la question, quand même, obligée.

06:29Julien Plantier et vous, ça y est ?

06:30Le divorce est consommé ?

06:32Le lien avec le plan de protection contre les inondations...

06:36Il n'y en a pas, on est d'accord, c'est sans transition.

06:37Il n'y a pas de divorce,

06:38parce qu'il n'y avait pas forcément de mariage d'abord.

06:40Mais l'entretien s'est passé de manière très cordiale.

06:44En tout cas, il y aura deux candidats,

06:45pour la droite, au municipal.

06:47L'avenir nous le dira.

06:47Vous savez, le dépôt des listes,

06:49c'est le 31 janvier,

06:51si ma mémoire est bonne.

06:53C'est un peu comme dans les décisions politiques,

06:55il faut apprendre à travailler avec le temps long.

06:58Bon, ce sera le mot de la fin.

07:00Merci beaucoup Franck Proust,

07:01président de Nîmes Métropole,

07:02d'avoir été notre invité ce matin.

07:03C'est à réécouter en replay sur l'appli ici.

07:06Voilà, toutes les questions,

07:06y compris la dernière.

07:07Maya Baldoro-Fredon.

07:08Merci Maya, à tout de suite pour le journal.

07:10Ici Gare-Losère,

07:12le réveil 100% local.

07:14Ici Matin.

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