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  • il y a 7 heures
Après la réussite de la journée de mobilisation du 18 septembre dernier, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) se prépare à une nouvelle journée d'action ce jeudi 2 octobre pour dénoncer les positions du Premier ministre Sébastien Lecornu, notamment sur les retraites et sur le budget 2026. Sophie Binet, Secrétaire générale de la Confédération générale du travail est l'invitée de RTL Midi.

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Transcription
00:01Amandine Bégaud, RTL Midi, les auditeurs ont la parole.
00:04Et bonjour Sophie Binet.
00:05Bonjour.
00:06Bienvenue sur RTL, secrétaire générale, je le rappelle, de la CGT.
00:09On évoquait à l'instant dans le journal ce courrier que Sébastien Lecornu vous a envoyé,
00:14à vous et aux autres syndicats, une lettre dans laquelle il propose d'inscrire l'amélioration de la retraite des femmes
00:21dans le budget de la sécurité sociale.
00:23Que lui répondez-vous ? Bravo.
00:25Si l'objectif c'était de nous motiver encore plus à manifester et faire grève demain,
00:29c'est réussi, il faut être très nombreux et nombreuses à manifester, faire grève demain, partout en France.
00:34Ça ne vous dissuète pas ?
00:35Mais non, au contraire, c'est un hors-sujet complet ce courrier, il ne répond à aucune de nos exigences.
00:40Sur les retraites, les choses sont claires, il faut abroger la réforme des retraites.
00:44Sur l'assurance chômage, il ne nous dit toujours pas qu'il abandonne la réforme de l'assurance chômage
00:48que son prédécesseur voulait nous imposer.
00:51Et sur le budget, il ne nous donne aucune réponse à nos questions.
00:55Il ne nous dit pas qu'il abandonne l'année blanche,
00:56il ne nous dit pas qu'il abandonne le fait de supprimer 3000 postes de fonctionnaires,
01:00le fait de vouloir doubler les franchises médicales.
01:01Et c'est quoi du coup ? Une fausse main tendue ? Il se moque de vous ?
01:05Ça s'appelle un hors-sujet.
01:06J'avoue qu'en lisant le courrier, je me suis même demandé si ce n'était pas le président du MEDEF qu'il avait écrit.
01:11Puisque en fait, c'est un recyclage des sujets qui sont en cours de négociation avec le patronat
01:16et sur lesquels le patronat voudrait qu'on négocie.
01:19On n'a pas besoin d'un Premier ministre pour nous imposer un agenda patronal.
01:22La mobilisation, on le disait, s'annonce a priori et on verra bien sûr demain un peu plus faible
01:28que celle du 18 septembre, moins de mobilisation en tout cas dans les transports ou encore à l'école.
01:34Sincèrement, est-ce que ça vaut le coup de manifester quand on sait que Sébastien Lecornu a dit non à l'attaque Zuckmann,
01:39non aussi au retour de l'ISF ?
01:41Oui, c'est très important de manifester puisque ce que l'on sait, c'est que le Premier ministre est le plus faible de la Ve République
01:48et que le patronat, il l'a dit lui-même, il nous l'a dit trois fois quand on l'a rencontré,
01:52et que le patronat lui-même est fébrile.
01:53Ça montre que nous sommes en situation de force.
01:56Rien n'est écrit d'avance et le niveau de mobilisation de demain, c'est nous qui allons le faire.
02:00J'appelle toutes celles et ceux qui nous écoutent, qui partagent les motifs de mobilisation,
02:04mais qui peut-être n'ont pas pu manifester, faire grève le 10 ou le 18, à descendre dans les rues demain.
02:10Il faut y être, il faut faire nombre.
02:13C'est comme ça qu'on pourra être entendu et qu'on pourra changer les choses.
02:16Il y a besoin d'être là.
02:16Sophie Binet, c'est quoi votre objectif aujourd'hui ? Faire tomber Sébastien Lecornu ?
02:20L'objectif, c'est de faire tomber ce budget que son prédécesseur voulait nous imposer.
02:25Le problème, c'est qu'à ce stade, M. Lecornu, il passe son temps à vouloir recycler des choses qui étaient dans les tuyaux en juin.
02:31La preuve, ce courrier.
02:32Moi, le message que j'ai à lui faire passer, c'est que dans l'économie circulaire, il y a la phase compost.
02:37Là, il faut envoyer au compost toutes ces mesures qui étaient prévues.
02:40C'est pour ça qu'il faut se mobiliser demain.
02:41On ne veut pas de doublement des franchises médicales.
02:43On ne veut pas de suppression de postes dans la fonction publique.
02:45On ne veut pas de réforme de l'assurance chômage.
02:47On ne veut pas d'année blanche.
02:48Et ce qu'on veut, c'est l'abrogation de la réforme des retraites.
02:51C'est l'augmentation des salaires.
02:52Ce sera 2027, on en reparlera.
02:54Mais il est hors de question.
02:56Il l'a dit, il redit, il dit revenir.
02:57Il va falloir qu'il s'explique avec le Parlement, parce qu'il y a une large majorité de parlementaires qui, le 5 juin dernier, ont voté l'abrogation de la réforme des retraites.
03:05Il n'y aura pas de stabilité sans réponse aux exigences sociales.
03:08Il y a eu cinq premiers ministres avant lui qui sont tombés à cause de la violence de leur politique.
03:12Mais vous n'avez pas l'impression, à vouloir le faire tomber, de rajouter encore un peu plus à cette instabilité politique ?
03:19Elle est compliquée, dangereuse pour les entreprises, pour les salariés aussi, cette instabilité.
03:24Mais nous, ce n'est pas notre objectif. Nous, ce qu'on veut, c'est un changement de politique, pas forcément un changement de casting.
03:30Et aujourd'hui, Emmanuel Macron fait tout l'inverse.
03:32Il change de casting pour maintenir la même politique.
03:34Et il est prêt au chaos institutionnel pour éviter d'avoir à changer de politique.
03:39Sa politique de l'offre est un fiasco économique, social et démocratique. Il faut en changer.
03:43Mais il y aura zéro concession. Vous n'êtes prête à faire aucune concession ?
03:47On a des exigences qui sont claires. Je pense que ce n'est pas la lune.
03:50Mais c'est tout ou rien ? C'est tout le package ?
03:52Franchement, ça fait huit ans qu'on paye.
03:53Depuis huit ans, on a eu à subir une réforme du code du travail.
03:57Le résultat, c'est l'explosion des morts et des accidents du travail
03:59parce qu'on a supprimé les CHSCT, les comités hygiène, santé, sécurité.
04:03Quatre réformes de l'assurance chômage, une réforme des retraites.
04:06Nos salaires n'ont toujours pas retrouvé le niveau de 2020.
04:09Et aujourd'hui, on nous explique encore qu'il faudrait qu'on passe à la caisse.
04:12On en a assez de cette nuit sans fin du macronisme et de ce disque rayé.
04:15Maintenant, il faut aller chercher l'argent là où il est, dans les poches des plus riches et des plus grandes entreprises.
04:20Ce matin sur RTL, Michel Picon, qui est le patron de l'UP, proposait de supprimer la CSG pour redonner du pouvoir d'achat.
04:27Et pour compenser tout ça, il disait pourquoi pas la flat tax, pourquoi pas taxer les dividendes ou éventuellement une hausse de la TVA.
04:35Vous dites bravo Michel Picon ?
04:37Hausse de la TVA, non, parce que c'est nous toutes et tous qui le payons, et notamment les plus pauvres et les plus précaires.
04:42Par contre, aller taxer les grandes entreprises et les plus riches, oui.
04:46Depuis dix ans, les chiffres sont clairs.
04:48Les petites entreprises, c'est une étude de l'INSEE qui est sortie l'année dernière, enfin pardon, hier.
04:52Les petites entreprises ont créé 1,9 million d'emplois quand les entreprises du 440 ont supprimé 170 000 emplois.
04:59Dans le même temps, elles ont capté toutes les aides publiques et c'est elles qui ont récupéré les cadeaux fiscaux d'Emmanuel Macron.
05:05Il faut récupérer l'argent là où il est et aller chercher les choses dans les poches des multinationales qui ne jouent plus le jeu de l'emploi en France.
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