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  • il y a 2 jours

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00:0047. À la prison de Perpignan, à chaque jour, ces violences.
00:03Une surveillante a été giflée par une détenue hier.
00:06La semaine dernière, deux surveillants ont été frappés par un détenu.
00:09Ils ont dû être hospitalisés.
00:11La prison de Perpignan, véritable cocotte minute.
00:14Simon Colbog, votre invité, va nous raconter ce qui se passe à l'intérieur des murs de la prison.
00:18Bonjour Vincent Matta.
00:19Bonjour.
00:19Vous êtes le secrétaire local adjoint du syndicat UFAP-UNSA.
00:23Le détenu qui a violemment frappé deux de vos collègues la semaine dernière.
00:26Ce détenu a été condamné hier.
00:27Il était jugé en comparution immédiate à Perpignan.
00:29Il est copé de trois ans de prison ferme.
00:32C'est ce que vous attendiez comme sentence ?
00:34C'est un minimum, trois ans de prison ferme.
00:38Maintenant, ce qui est à souligner, c'est la rapidité avec laquelle il est passé en comparution
00:41et à laquelle il a été jugé.
00:44Ça, c'est une très bonne chose pour nous et pour nos collègues.
00:47Et ce qui est important de préciser, c'est que ce détenu violent a été transféré à Béziers.
00:51Il n'est plus à la prison de Perpignan.
00:52Oui, effectivement.
00:53De toute façon, c'est compliqué après une agression de garder et de surveiller ce genre de détenu.
00:57Donc, il a été normalement dirigé vers un autre établissement.
01:01Vos collègues agressés, ils étaient présents hier à l'audience au tribunal de Perpignan.
01:04Comment vont-ils aujourd'hui ?
01:06Alors, c'est encore tout frais puisqu'on parle d'une agression qui a eu lieu jeudi dernier.
01:09Donc, on va dire que le plus compliqué, c'est le moral, c'est le psychologique.
01:14Là, il va falloir un certain temps.
01:17Ils sont pris en charge et suivis correctement.
01:20Ensuite, on a un collègue qui est...
01:21Bon, notre collègue surveillante a pris beaucoup de gifles, de coups.
01:27Vous parlez de l'agression d'hier ?
01:28De jeudi.
01:29De jeudi dernier.
01:30Parce qu'il y a eu aussi une hier, malheureusement.
01:32Et le deuxième qui a un doigt cassé.
01:34Mais ça, c'est du mécanique, on va dire.
01:36Ça, ça va se remettre.
01:38Le plus délicat, c'est le côté psychologique et se remettre d'une telle agression.
01:41Effectivement, on parlait d'une agression hier.
01:43Encore une agression sur un officier.
01:46Alors, en maison d'arrêt femme.
01:48Donc, une détenue qui n'était pas contente de ne pas être reçue dans l'instant T par l'officier.
01:56Qu'on se rende compte, les violences, c'est tous les jours à la prison de Perpignan ?
02:01C'est quasiment...
02:02C'est très souvent.
02:02Tous les jours, on ne peut pas dire ça.
02:03Mais nous sommes dans un moment de stress.
02:09Le travail, vraiment, est très stressant.
02:12Puisque c'est une...
02:14Il faut faire attention en permanence.
02:16Nous avons affaire à des détenus qui sont de plus en plus psychologiquement malades.
02:22Et c'est très compliqué de travailler actuellement avec, notamment, notre manque d'effectifs actuel sur l'établissement.
02:29Ce que vous dites, c'est qu'il y a des détenus qui sont en ce moment à Perpignan
02:31et qui ne devraient pas y être et qui devraient plutôt être en hôpital psychiatrique, selon vous ?
02:35Tout à fait. Il y a des détenus qui viennent chez nous puisqu'on a un SMPR, un service médico-psychologique régional.
02:42Mais une fois arrivé ici, le médecin estime que le psychiatre, finalement, il peut aller très bien en détention normale.
02:49Et c'est là qu'interviennent souvent les agressions.
02:53Parce que nous ne sommes pas prêts à gérer.
02:55Il existe des unités spécialisées, les UHSA, les unités hospitalières spécialement aménagées,
03:01ou les UDV, les unités de détenus violents.
03:04Et nous, nous demandons que ces profils de détenus partent immédiatement vers ces structures-là.
03:13Aujourd'hui, vous diriez que vos collègues, quand ils bossent en ce moment à la prison de Perpignan,
03:17ils ont la boule au ventre, vraiment. Ils savent qu'à tout moment, on peut leur sauter dessus ?
03:20C'est la boule au ventre. Alors, je pense, je suis représentant, moi, des services, des surveillants, des agents surveillants.
03:30Mais il ne faut pas oublier le personnel technique, administratif et nos collègues du service d'insertion et probation.
03:37Et tous les matins, quand on arrive à l'appel, il faut combler les trous.
03:41C'est-à-dire, un agent ne sait pas trop où il va se retrouver.
03:46Il faut, comme je dis, combler les trous.
03:47Donc, on est en ce moment à tenir un, deux, voire trois postes.
03:52Oui, parce que vous ne cessez, et ça fait des années que ça dure, de demander plus d'embauches, des moyens humains supplémentaires.
03:59Il faudrait combien d'embauches, selon vous, à la prison de Perpignan ?
04:01Alors, nous, il faudrait une quarantaine d'embauches.
04:03Là, actuellement, nous sommes, en théorique, 205 surveillants.
04:07On en a 161 de disponibles.
04:09Et nous allons avoir, sur la prochaine cap de mutation, 17 agents qui devraient être affectés sur Perpignan.
04:18C'est très loin du compte.
04:21Ça va à peine couvrir, même pas, les départs à la retraite d'ici la fin 2025 et courant 2026.
04:26Un manque de surveillance, ça veut dire aussi que les détenus peuvent s'adonner à tous les trafics possibles ?
04:32Drogue, téléphone, des armes aussi ?
04:36Oui. Alors, le manque de surveillance, je ne sais pas si c'est directement lié à cela,
04:40mais c'est vrai que c'est plus compliqué d'encadrer avec un nombre moindre de surveillants qu'un effectif complet.
04:48Ça veut dire qu'il y a, aujourd'hui, le dispositif anti-drone, par exemple, qui ne fonctionne pas à la prison ?
04:53Alors, il fonctionne, mais ils ont dû trouver la parade, il ne fait pas trop son effet, il s'adapte vite.
05:01C'est tous les jours la drogue ?
05:02Oui, c'est quasiment tous les jours.
05:04Et qu'ils livrent quoi quand vous retrouvez les colis ?
05:06Alors, la drogue, évidemment, notamment beaucoup de stupes, mais également de la viande.
05:14Ils doivent considérer qu'ils ne sont pas assez bien nourris.
05:16On trouve pas mal de nourriture dans les colis qui sont livrés, soit par projection extérieure, soit par les drones.
05:23Merci beaucoup, Vincent Matta. Je rappelle que vous êtes le secrétaire local adjoint du syndicat UFAP-UNSA.
05:28Vous travaillez à la maison d'arrêt de Perpignan, où, donc encore hier, une de vos collègues a été agressée, giflée par une détenue.
05:36Bonne journée à vous.
05:36Bonne journée à vous.

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