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  • il y a 2 mois
Dans cette émission diffusée sur TV5 Monde le 27 septembre 2018, Jean Basselin revient sur « Les rêves mécaniques de Johnny », une œuvre qui met en lumière la passion de Johnny Hallyday pour les motos et les voitures. Une immersion dans l’univers mécanique et artistique du rockeur légendaire.

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Auto
Transcription
00:00– Il a été le secrétaire, le chauffeur et surtout l'ami de Johnny Hallyday.
00:10Jean Basselin publie un livre exceptionnel, « Moto et voitures d'exception ».
00:14J'allais presque dire co-signé avec Johnny, co-signé avec votre ami,
00:18parce que ce sont toutes les voitures, toutes les motos qu'il a eues pendant toute sa vie.
00:22C'est 60 années de passion.
00:24– C'est 60 années de passion, 60 années de véhicules d'exception qu'il a eues toujours.
00:32Johnny a toujours eu ce qui se faisait de mieux en matière d'automobile et aussi de moto.
00:38– Oui, vous le rencontrez comment Johnny ?
00:41– Johnny je le rencontre au début des années 70 par le biais de son secrétaire, Sacha,
00:47avec qui j'étais ami, qui un jour m'appelle, me dit « Johnny a sa moto en panne,
00:51est-ce que tu pourrais passer à la maison pour le dépanner ? »
00:56Moi, Johnny Hallyday, je n'étais pas un grand fan,
01:01mais j'étais allé le voir l'année d'avant au Palais des Sports,
01:03j'avais trouvé ça formidable, et puis je ne le connaissais pas.
01:06Donc je suis allé chez Johnny Hallyday, qui m'a reçu très gentiment.
01:10Il m'a donné les clés et les papiers de sa moto, il m'a dit « Voilà, elle est en panne,
01:13mets-moi un autre guidon, fais-moi ci, fais-moi ça ».
01:15J'ai dit « Ben ok ».
01:17Je lui ai ramené quelques jours plus tard, il était très content,
01:20et il m'a invité sur la tournée d'été.
01:24– Carrément, et il vous dit « Qu'est-ce que tu fais là ? Tu veux venir avec moi ? »
01:27– Il me dit « Qu'est-ce que tu fais cet été ? »
01:28« Ben viens avec nous sur la tournée, on sera en moto, on sera en voiture, on sera sympa ».
01:33Et puis j'ai commencé mon amitié avec Johnny comme ça,
01:37et puis l'année suivante, j'ai aussi suivi un peu la tournée Johnny Circus.
01:41Après, on a eu une grosse coupure, parce qu'on ne s'est pas vus pendant des années,
01:45et on s'est retrouvés au milieu des années 80, un peu grâce à Pierre Billon,
01:52parce que moi à l'époque, je n'occupais pas dans le magasin.
01:53– Son ami, autre passionné de moto.
01:55– Son ami, passionné de moto aussi, qui a beaucoup eu de moto durant toutes ces années,
02:01Pierre, qui est un très bon ami aussi à moi.
02:04Et Pierre m'a amené Johnny au magasin dans lequel je travaillais à Boulogne,
02:09qui s'appelait Custom Bike, dans lequel on importait des motos des Harley des États-Unis,
02:13c'était un peu le renouveau d'Harley Davidson en France.
02:16Et Johnny, on s'est retrouvés, on était vachement contents de se retrouver,
02:19et il a acheté trois motos en 15 jours.
02:22Et puis au bout de ce temps-là, il m'a dit « Viens chez moi, il faut que je te parle ».
02:27Et il m'a embauché.
02:29– Carrément.
02:30– Il m'a dit « Viens travailler avec moi, c'est plus sympa que ce que tu fais ».
02:33Et puis je me suis retrouvé secrétaire chauffeur de Johnny,
02:36organisateur de ce magnifique voyage qu'on a fait aux États-Unis,
02:40que j'ai organisé avec Pierre Billon.
02:43On est partis deux mois et demi, on a traversé les États-Unis en moto,
02:46c'était formidable, formidable.
02:47Pas de contraintes, pas de…
02:49– C'est quoi les mots qui reviennent le plus pour parler de Johnny ?
02:52– Grande gentillesse, grande gentillesse, timidité, humilité.
03:03– Voilà.
03:04– C'est extraordinaire.
03:05Ce livre-là, je ne peux pas ce que dire,
03:07c'est presque le dernier livre qu'il a eu dans ses mains, Johnny.
03:10– C'est vrai, je pense.
03:11– Il l'avait envoyé, il l'a vu.
03:12Laetitia vous a dit quoi ?
03:14– Laetitia m'a dit qu'il avait adoré ce livre
03:16et qu'il l'avait gardé près de lui jusqu'au moment où il est parti.
03:22Donc il était près de lui, dans son bureau.
03:26Voilà, c'était pas son livre de chevet, mais il l'a aimé, il l'a beaucoup aimé.
03:30Ça faisait lui rappeler beaucoup de belles choses.
03:31– Ce livre raconte sa passion pour la mécanique, pour les cylindrées.
03:36Alors ça commence par les bagnoles, vous avez parlé des motos,
03:38mais on va dire que ça commence par quoi, en 1961 ?
03:41– En 1961, ça commence par une Triumph TR3,
03:45qui est la voiture de sport des jeunes,
03:49ce qu'on appelait les blousons dorés à l'époque.
03:51À contrario des blousons noirs qui roulaient plutôt en deux roues,
03:55les blousons dorés, c'était les jeunes des quartiers chics
03:59qui roulaient en voiture de sport.
04:01Et la TR3 était la petite voiture de sport qu'il fallait avoir à cette époque-là.
04:05– On va regarder quelques-unes des photos qui sont dans ce livre,
04:07d'autres véhicules, toujours des véhicules d'exception finalement.
04:11– Oui, toujours parce que, déjà, Johnny aimait profondément les voitures,
04:16il savait les conduire.
04:18Du fait qu'il a commencé à conduire très jeune des voitures de sport,
04:21il a su conduire des voitures puissantes, même s'il a eu quelques accidents.
04:25– Oui.
04:26– Et puis Johnny me disait aussi, si je n'avais pas été chanteur,
04:31si ça n'avait pas fonctionné, j'aurais été pilote automobile.
04:34Ce qui est drôle, c'est que David, son fils, a été pilote automobile professionnel.
04:42Donc on les gêne.
04:44– C'est incroyable, parce qu'il veut la dernière bagnole.
04:46Alors évidemment, c'est des marques d'exception.
04:49Il veut la dernière sortie.
04:50Il fait les magasins l'après-midi.
04:53– Oui, il fait les garages, il passe dans les garages,
04:55il va souvent à la franco-britannique, à Levallois,
04:58qui est l'importateur, Rolls, Bentley, Ferrari.
05:01Et puis il fait son marché.
05:04– Qu'est-ce qu'il aime, Johnny ? Il aime quand ça va vite, d'ailleurs.
05:07– Il aime les voitures de sport.
05:08Il aime les voitures de sport, bien sûr.
05:10Les voitures de prestige, parce que quand il roule,
05:13quand il achète une Ferrari California,
05:16Speeder California 250 GT, c'est la voiture des grands.
05:19C'est la voiture du Chadiran, c'est la voiture du roi Hussein,
05:23c'est la voiture… et de Johnny Hallyday, de Vadim aussi,
05:26d'Alain Delon, mais c'est la voiture des grands.
05:29Il y en a 100 de fabriqués pour le monde entier.
05:31– Il fait faire des voitures presque sur mesure par moment.
05:34C'est-à-dire qu'on met en tous les cas sa date de naissance
05:37sur la plaque d'immatriculation.
05:38– Oui, ça à l'époque, ça se faisait beaucoup.
05:40Quand on avait des relations, on arrivait à se faire immatriculer des voitures,
05:46soit ça date de naissance, soit… je vous dis n'importe quoi,
05:50mais si vous aviez une 504 et que vous aviez envie d'avoir une plaque
05:53d'immunérologique et immatriculer 504 quelque chose 75, ça se faisait beaucoup.
05:58– Mais alors, il y a un autre truc, c'est qu'il a des accidents sans arrêt.
06:01C'est que toutes ces bagnoles extraordinaires, il finit par les planter.
06:04– Il plante beaucoup.
06:05Les voitures de sport de l'époque, il faut dire que ce n'était pas les voitures d'aujourd'hui.
06:09Les voitures, il n'y avait pas d'anti-patinage, il n'y avait pas d'ABS, il n'y avait rien.
06:13C'était des voitures très puissantes, des voitures qui faisaient souvent 300, 400 chevaux,
06:18propulsion arrière et voilà, c'était la liaison, c'était entre le pied et les roues arrière.
06:25Donc des fois, ça dérapait un peu.
06:27Les voitures, ça partait vite en tête à queue.
06:29– Il y a une photo étonnante, on voit une 2 chevaux complètement écrasée sur le trottoir.
06:33Il a laissé un petit bout de papier avec son nom et son assurance sur le truc.
06:38– Mais ça, c'est toujours la grande classe de Johnny.
06:40Bon, il fait une connerie, mais il l'assume.
06:43– Donc il casse des voitures, il en rachète tout de suite après parce qu'il ne veut pas les réparer,
06:47il en veut une autre.
06:48Et puis les motos, ça, ça reste quand même Johnny et les motos.
06:51– Ah oui, ça, ça reste une grande histoire.
06:55L'histoire, elle commence en fait avec Presley.
06:58Parce que Johnny a eu la chance, mais il partait aux États-Unis très tôt.
07:01Son idole, c'était à la base, c'était quand même Elvis Presley,
07:04qui aimait aussi les belles autos et les belles motos.
07:08Et donc Johnny, c'est obligatoire pour lui d'avoir une Harley.
07:11Puisque Presley roule en Harley, il fallait que Johnny Allier roule en Harley.
07:15Et sa première Harley, il l'a acheté au début des années 60,
07:18à l'époque où il était à l'armée.
07:19Il avait racheté cet Harley à un catcheur célèbre de l'époque,
07:25qui était une 1200 Hydra Glide, qu'il a fait restaurer,
07:28et repeinte aux couleurs qu'il aimait, etc.
07:31Et il a eu cette moto durant son armée.
07:35Et il avait un de ses très bons amis qui lui emmenait la moto en Allemagne
07:37pour qu'il puisse s'en servir le week-end,
07:40qu'il a ramené après en France.
07:41– C'est des histoires d'amour avec ses véhicules.
07:45Alors il les fait transformer, les pots d'échappement qui partent en l'air,
07:48des choses étonnantes.
07:49– Bien sûr, étonnant parce que Johnny, encore une fois,
07:52beaucoup de voyages aux États-Unis.
07:54Donc c'est vrai que les États-Unis ont été précurseurs dans ce genre de choppeurs,
07:59ce qu'on appelait les choppeurs, à savoir des pots en l'air, des grandes fourches.
08:03Et Johnny prenait ses idées là-bas.
08:05Et plus souvent après, pour ses spectacles,
08:09il mettait en place des motos un peu exceptionnelles pour ses spectacles.
08:12Mais il prenait ses idées beaucoup aux États-Unis, oui.
08:16– Oui, alors les bagnoles, des fois, il les faisait envoyer aux États-Unis.
08:20C'est vous qui étiez chargé de les…
08:21« Tiens, j'aimerais bien que tu me la fasses envoyer parce que je m'ennuie sans elle. »
08:25– Oui, ça c'est vrai aussi.
08:26Ça m'est arrivé là, il y a une dizaine d'années, avec sa Ford GT qui était en France.
08:31Et un jour, Johnny m'appelle, il me dit « S'il te plaît, envoie-moi ma voiture,
08:34je m'ennuie, j'aimerais de la voir. »
08:37Alors, je me suis occupé de mettre sa voiture dans l'avion,
08:39de l'envoyer, d'aller à Los Angeles la réceptionner.
08:41– Vous avez klaxonné devant la porte et dit « Johnny, voilà, ton joujou est arrivé. »
08:45– Pratiquement, quand Johnny a entendu le ronronnement du V8 arriver dans sa cour,
08:49il s'est illuminé, il était content, ça y est, son jouet était arrivé.
08:54C'était formidable.
08:55J'ai fait la même chose avec une moto aussi.
08:56– Quand je dis « c'est un jouet », parce que c'est ça Johnny,
08:59j'ai l'impression qu'il s'est amusé comme un gamin.
09:01Il avait les jouets qu'il voulait.
09:02– Oui, qu'il voulait.
09:03– Ben oui, quand Johnny dit le rock'n'roll, c'est les voitures de sport,
09:09les femmes, bien évidemment, et la bagarre,
09:12ça résume un peu ce qu'est le rock'n'roll.
09:14– Alors, les voitures de sport et les motos, c'est les tops qu'il faut.
09:17Les femmes, c'était les plus jeunes possibles.
09:19Puis la bagarre…
09:21– La bagarre, à l'époque, c'était qui allait se friter avec Johnny Hallyday.
09:25C'était la référence.
09:26Si Johnny Hallyday était quelque part, avec une réputation un peu sulfureuse,
09:34de mauvais garçon, de blouson noir, il fallait aller se battre avec lui.
09:37Si on voulait avoir une référence, on disait « tiens, j'ai fait le coup de poing avec Johnny Hallyday ».
09:41Donc, tous les jours, il se retrouvait confronté avec des guignols
09:44qui avaient envie d'en débattre avec lui.
09:46– Oui, cette passion pour les bagnoles…
09:47– C'est pour ça qu'il avait un garde du corps comme Sacha.
09:50– Oui, mais cette passion pour les bagnoles et les motos ne l'a jamais quitté.
09:52C'est-à-dire, quand il est mort, il avait encore une bagnole avec lui.
09:56– Ah oui, et puis surtout, il y a un peu moins de 15 ans, une douzaine d'années,
10:01il s'est fait faire un hot rod chez Coddington, le pape du hot rod en Californie.
10:06Johnny rêvait d'un hot rod depuis longtemps, longtemps,
10:09sauf qu'un hot rod, ça coûte très cher, parce qu'il faut le faire fabriquer sur mesure.
10:14Et Johnny, quand il est parti habiter en Californie,
10:18il est allé chez Coddington, il a dit « je veux un hot rod ».
10:21Il savait exactement ce qu'il voulait, tel modèle, tel moteur,
10:24telle roue, tel intérieur.
10:27Et là, il a roulé en hot rod et…
10:29Il n'y a qu'en Californie qu'on peut faire ça.
10:31Ce n'est pas possible aujourd'hui de rouler avec un hot rod en France.
10:34– Pour rêver encore avant de se quitter,
10:36la bagnole la plus belle qu'il ait jamais eue dans sa vie, c'était quoi ?
10:39– Indéniablement, la plus belle qu'il ait jamais eue, c'est sa Ferrari.
10:44Son Speeder California 250, c'est la voiture, début des années 60.
10:49– Oui, on la voit, c'est celle-là.
10:51– Sans fabriquer, puis elle lui allait tellement bien.
10:54– Alors ça, non, mais juste pour donner une idée, ça vaut combien ça ?
10:57– À l'époque, je ne sais pas ce que ça valait,
11:00aujourd'hui ça vaut beaucoup d'argent,
11:01parce que dans la dernière vente aux enchères,
11:03celle d'Alain Delon s'est vendue 17 millions, ex-Alain Delon.
11:07Alors je pense qu'une ex-Johnny Hallyday, ça vaut à peu près le même prix.
11:10– Oui, vous ne lui avez pas dit un jour, tu en as cassé un paquet, ça fait quand même…
11:15– Non mais celle-là, il la regrette,
11:16parce que c'est une des plus belles autos qu'il ait eues,
11:18et puis il me dit, tu se rends compte, si j'avais cette voiture aujourd'hui,
11:20ça vaut 17 millions, ça vaut le prix de sa maison à Marne-la-Coquette.
11:24C'est ahurissant.
11:26– Oui, merci Jean-Baslin, vous parlez de lui au présent d'ailleurs,
11:28je vous entends parler de lui au présent.
11:29– Il est présent pour moi, il me manque beaucoup,
11:32il sera toujours présent pour moi,
11:34parce que j'ai eu un grand privilège de croiser ce monsieur.
11:37– Merci Jean-Baslin, c'est peut-être le plus beau livre,
11:39le plus personnel pour connaître et mettre Johnny,
11:42« Moto et voiture d'exception » chez Hugo.
11:44Et voici donc Jean-Baslin, le livre un peu de votre vie.
11:48Merci d'avoir été notre invité.
11:49– Merci de l'avoir reçu.
11:50– Merci.
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