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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet donne la note de 1 sur 20 à la copie de Sébastien Lecornu, le Premier ministre qui a révélé ses premières orientations dans un entretien publié dans le Parisien. "L'élève Lecornu n'a toujours pas décollé", commente la numéro 1 de la CGT.
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00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Questions politiques.
00:16Le voilà commencé à se déchirer avec l'interview du Premier ministre aux Parisiens.
00:20Que compte faire Sébastien Lecornu qui se dit lui-même le plus faible chef de gouvernement de la Vème République ?
00:26Eh bien des compromis au Parlement explique-t-il en tendant la main à tous les parlementaires, en particulier les socialistes.
00:33Hors de question de préparer un budget d'austérité et de régression, affirme encore Sébastien Lecornu,
00:39tout en disant non à la taxe Zuckman comme à la suspension de la réforme des retraites.
00:44La gauche qui voit des portes se refermer risque d'en claquer une à son tour.
00:48La menace de censure est encore montée d'un cran à gauche, donc comme au Rassemblement National.
00:53Et l'attention ne se touche pas que le personnel politique.
00:57Voici les partenaires sociaux en ébullition.
01:00Le Medef annonce un énorme meeting patronal,
01:03tandis que les syndicats appellent à une deuxième journée de mobilisation, ce sera jeudi prochain.
01:08Une nouvelle version de la lutte des classes.
01:11Quel impact attendre de ce rapport de force sur les choix budgétaires du troisième Premier ministre depuis la dissolution ?
01:17Nous en parlons ensemble ce dimanche avec la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet,
01:23et dans Questions politiques, c'est en direct sur France Inter, sur France Info, la télé, le canal 16,
01:28et en partenariat avec le journal Le Monde, nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
01:33France Inter, questions politiques, Alexandra Benzaï.
01:38Bonjour et bienvenue Sophie Binet.
01:42Bonjour.
01:42Merci d'avoir accepté notre invitation à mes côtés pour vous interviewer.
01:46Je les salue.
01:47Brigitte Boucher de France Télévisions.
01:49Bonjour Brigitte.
01:50Bonjour Alexandra.
01:50Bonjour Sophie Binet.
01:51Grâce à vos questions, nous allons en apprendre plus tout à l'heure sur la militante Sophie Binet,
01:56militante depuis l'adolescence.
01:57Oui, on essaiera de comprendre pourquoi ces trois lettres vous accompagnent.
02:01Ces trois lettres, ce sont C, P, E, et ce que vous cachez aussi derrière votre feutre gris ou vert
02:06que vous arborez lors des manifestations.
02:09Pas de calvitie jusque-là, ça va.
02:11Et Françoise Fressos du journal Le Monde.
02:13Bonjour Françoise.
02:14Bonjour à toutes et tous.
02:15Avec vous tout à l'heure, on mettra en lumière une des grandes questions
02:18qui occuperont sans doute le débat pendant la présidentielle.
02:21Aujourd'hui, qui touche très au cœur de la CGT,
02:24la réindustrialisation du pays est telle ou non en bonne voie.
02:28Sophie Binet, commençons, si vous le voulez bien, par évoquer les premiers arbitrages budgétaires.
02:33Vous avez découvert, comme nous j'imagine, vendredi soir,
02:36ces choix de Sébastien Lecornu sur le budget.
02:38Une copie à laquelle vous mettriez quelle note ?
02:421 sur 20.
02:43L'élève Lecornu n'a toujours pas décollé.
02:45Le problème, c'est que dans cette interview, les seules choses qui sont claires,
02:48c'est les portes qu'il ferme.
02:49Il donne l'impression de minimiser totalement l'ampleur de la crise démocratique et sociale
02:54qui traverse le pays.
02:56Et on a le sentiment que c'est toujours Emmanuel Macron et le patronat qui tirent les ficelles.
03:00Alors dans cette interview, il y a quand même des choses peut-être qui sonnent plus doucement à vos oreilles.
03:04Hors de question de préparer un budget d'austérité et de régression sociale,
03:07dit le Premier ministre.
03:09Il y aura 6 milliards de plus pour les retraites, 5 milliards de plus pour la santé.
03:13On a le sentiment que ça ne ressemble pas à un gel.
03:16Est-ce que ça ne vous rassure pas ?
03:17Alors sur la santé, on est exactement dans l'épure qui était préparée par M. Bayrou,
03:21puisque ça reviendrait à augmenter autour de 1,8% le budget de la santé,
03:26alors que les dépenses augmentent naturellement de 3 à 4% du fait du vieillissement de la population
03:32et de l'augmentation du besoin de soins.
03:34Notre chiffrage, c'est qu'il faut au moins 7% d'augmentation pour répondre à la grave crise
03:38traversée par les hôpitaux et aux besoins de soins croissants dans la société.
03:43Donc 1,8% d'augmentation en euros réels, ça serait une baisse.
03:48Ça ne permet pas de couvrir l'inflation et l'inflation de demandes liées au vieillissement de la population.
03:53Et 6 milliards sur les retraites ?
03:55Alors sur les retraites, il faut qu'ils nous donnent des précisions.
03:59Ça ne ressemble pas à l'année blanche ?
04:00Ça peut vouloir dire qu'ils reculent sur la désindexation des pensions.
04:05Donc c'est le résultat du rapport de force, mais il faut en avoir la confirmation.
04:08Pour le reste, le problème de ce budget, c'est qu'on reste complètement dans l'épure de François Bayrou.
04:13Et nous savions en fait que dès le début, les ministres avaient préparé une marge de négociation.
04:17Ils avaient commencé avec une copie très violente et ils avaient préparé des marges.
04:21Et donc là, on est exactement là-dedans.
04:23Ils avaient préparé, et c'était prévu qu'il lâche sur les deux jours fériés.
04:26Ils savaient très bien que sur les retraités, ça ne passerait pas.
04:28Le problème, c'est que tout le reste demeure.
04:31A savoir le doublement des franchises médicales, il ne nous en dit rien.
04:34L'année blanche, sur le reste, c'est-à-dire sur les prestations sociales, le salaire des fonctionnaires, le budget des ministères, il n'en dit rien.
04:41Sur l'assurance chômage, il ne ferme pas la porte.
04:44Sur la suppression des 3000 postes de fonctionnaires, il ne nous dit pas qu'il y renonce.
04:49Donc toutes ces régressions sont sur la table, raison pour laquelle il faut se mobiliser le 2 octobre prochain.
04:54Alors sur les marges de manœuvre, il dit non à la taxe Zuckman, il dit non à Sébastien Lecornu à un retour de l'ISF,
05:00mais il entend sous l'inutile la demande de justice fiscale des Français.
05:04Est-ce que vous, à la CGT, vous seriez ouverte à un autre mécanisme de taxation des hauts patrimoines que cette fameuse taxe Zuckman ?
05:11On n'a pas de totem. Ce qu'on veut, c'est un mécanisme qui taxe vraiment les plus riches.
05:15Et le problème, c'est que ça fait des années qu'on nous balade avec des vraies fausses taxations qui, au final, ne rapportent rien,
05:21parce que c'est fait pour.
05:22L'intérêt de la taxe Zuckman, c'est qu'il n'y a pas grand-chose qui passe à travers et que ça tape sur le patrimoine.
05:27Le patrimoine, c'est ce qu'il y a de plus inégalitaire.
05:29C'est ce dont on hérite sans avoir rien mérité.
05:31C'est là qu'il faut taxer. C'est sur les transmissions qu'il faut aussi agir.
05:35Sur, par exemple, le pacte d'Utreil, qui permet à tous les milliardaires de transmettre leur fortune sans payer d'impôts.
05:42Il faut agir sur ces leviers-là.
05:44Sur les retraites, là encore, Sébastien Lecornu dit non à la suspension.
05:48Mais on comprend qu'il y a du grain à moudre.
05:49On est en train de parler des marges de manœuvre sur la pénibilité, sur les femmes.
05:53Pour la CGT, si on ne dit pas de suspension, c'est un casus belli ?
05:56Là, il repart exactement de la copie de François Bayrou.
06:00Il se comporte comme son clone, d'ailleurs.
06:02C'est le clone de François Bayrou, là, dans ses déclarations.
06:05Puisque c'est exactement ce que le Premier ministre avait proposé en juillet.
06:10Et donc, clairement, le compte n'y est pas.
06:12Ce qu'il faut, c'est abroger cette réforme qui ne passe pas, qui fait des ravages.
06:17Et par ailleurs, dans les potentielles conclusions du conclave, il y avait aussi des régressions violentes.
06:23Puisqu'il y avait une remise en cause du dispositif carrière longue.
06:26Il y avait une désindexation partielle de la pension des retraités.
06:30Bon, ben, ça, il ne dit rien non plus.
06:32Donc, on est très inquiets.
06:34Et ce qu'il faut, c'est abroger cette réforme des retraites qui est à l'origine de la crise démocratique dans laquelle on est aujourd'hui.
06:39On entend que vous n'êtes pas satisfaite.
06:41Vous appelez, avec l'intersyndicale, à une nouvelle mobilisation.
06:44La dernière, le 18 septembre, vous aviez réuni 500 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur.
06:49Plus d'un million selon le décompte syndical.
06:51Vous pensez que le 2 octobre, c'est jeudi prochain.
06:54Vous allez faire mieux ?
06:55Ce qui est sûr, c'est que la colère sociale n'est plus à démontrer.
06:59On est dans une rentrée sociale totalement inédite avec bientôt trois journées de mobilisation.
07:05Le 10, le 18 septembre et le 2 octobre.
07:07Une unité intersyndicale totale.
07:10Et donc, il faut bien sûr que le 2 octobre soit le plus fort possible.
07:12J'appelle toutes celles et ceux qui nous écoutent à faire grève et à manifester.
07:16Notamment toutes celles et ceux qui sont d'accord avec nous, mais qui n'ont pas manifesté le 18.
07:20Là, il faut vraiment y être, le 2 octobre.
07:22L'ensemble des syndicats appellent.
07:24Il y aura des manifestations sur tout le territoire, des grèves dans toutes les entreprises.
07:27Si on veut être entendu, si on veut mettre fin aux petits arrangements entre amis d'en haut,
07:32où on décide à notre place, de nos vies, de notre avenir,
07:35il faut se mobiliser.
07:37Ce d'autant que nous sommes en position de force, comme le confirme la fébrilité du patronat.
07:41Vous avez l'impression que le rapport de force est en train de se durcir, là ?
07:44On a surtout l'impression que le rapport de force est en train de basculer de notre côté,
07:48puisque c'est le Premier ministre lui-même qui nous a dit trois fois,
07:51quand on l'a vu la semaine dernière à Matignon,
07:53qu'il était le Premier ministre, un des premiers ministres les plus faibles de la Ve République.
07:57Et puis que le patronat en est réduit à nous parler d'organiser des meetings et des manifestations,
08:03alors que d'habitude, il tire les ficelles dans l'ombre.
08:05Donc ça montre que nous sommes en position de force
08:08et qu'enfin, on parle d'inverser cette inégale répartition des richesses.
08:12Le fait que systématiquement, ça soit les travailleurs et les travailleuses
08:15qui soient sommés de passer à la caisse,
08:17c'est ça dont nous ne voulons plus entendre parler.
08:19Les patrons du MEDEF qui appellent à cet énorme meeting patronal,
08:22dans l'invitation, il y a cette phrase à la fin,
08:24le 13 octobre, c'est la date du meeting,
08:27« Soyons fiers d'être les vrais insoumis, ceux qui ne se résignent pas ».
08:30Qu'est-ce qui se joue là, Sophie Binet ?
08:33Est-ce que c'est salariés en lutte contre chefs d'entreprise en résistance
08:35ou alors est-ce que c'est une peur de LFI avec cette référence aux insoumis ?
08:41Moi, ça, je ne suis pas dans la tête de Patrick Martin.
08:43Mais vous l'avez noté, la phrase ?
08:44« Soyons fiers d'être les vrais insoumis ».
08:47Tout à fait, je trouve ça très particulier.
08:51Ça sonne comme une forme de trumpisation du patronat.
08:55Moi, ce que je note, c'est qu'ils sont surtout insoumis à l'intérêt général,
08:59du moins les grands patrons,
09:01et qu'on est dans une situation de totale indécence
09:04avec des grands patrons qui défendent leurs privilèges
09:07et qui n'ont honte de rien
09:09et qui n'ont pas honte de ne pas participer à la bonne marche du pays.
09:12Je rappelle que les entreprises du CAC 40 payent 19% des impôts
09:16quand elles réalisent 60% des profits.
09:20Elles distribuent plus de dividendes qu'elles ne payent d'impôts.
09:23Il faut arrêter de se moquer du monde.
09:24On va passer au détail des dossiers, si vous voulez bien, Sophie Binet.
09:27D'abord, le dossier des retraites et une question de Françoise Fresseuse.
09:31Le conclave sur les retraites, auquel vous n'aviez pas participé,
09:35avait avancé sur un certain nombre de données
09:38et puis ça a capoté sur la pénibilité.
09:41Si d'aventure le Premier ministre n'a pas rien à convaincre le MEDEF
09:45de faire une grosse mesure pénibilité,
09:48est-ce que vous, vous reconsidériez la réforme des retraites
09:51ou vous dites non, de toute façon, on ne la prend pas ?
09:55Le problème, c'est de basculer l'âge de départ en retraite à 64 ans.
09:59Le recul, il est là, parce que s'il y a des mesures sur la pénibilité,
10:02ça ne ferait que maintenir les 62 ans pour certains salariés.
10:05Mais ça tiendrait compte de ceux qui sont dans des métiers les plus pénibles.
10:09Eh bien oui, mais ça serait un recul pour eux, parce qu'aujourd'hui,
10:12elles et eux peuvent partir à 60 ans.
10:14Et là, si la réforme continue à s'appliquer, ça décalerait de deux ans quand même.
10:18Donc pour vous, c'est inaudible ?
10:20Ah bah, c'est pas du tout à la hauteur de la problématique.
10:23Et par ailleurs, ce qui est sur la table en matière de pénibilité,
10:26ce qui était sur la table à la fin du conclave,
10:27c'était un départ anticipé pour quelques dizaines de milliers de salariés.
10:31C'est rien du tout.
10:32Je rappelle que c'est 40% des salariés aujourd'hui en France
10:35qui sont sur un métier avec un critère de pénibilité.
10:38Donc c'était beaucoup trop homéopathique comme mesure.
10:42Sur les retraites, vous vous parlez d'abrogation de la réforme de ces 64 ans.
10:46L'intersyndicale n'est pas sur ce mot d'abrogation.
10:50Vous parlez d'une suspension d'abandon ?
10:51L'intersyndicale, elle est sur l'abandon de 64 ans.
10:53C'est ce qui nous rassemble.
10:55Après, sur les modalités, on peut discuter.
10:57Et de toutes les manières, ce qui est clair, c'est que cette réforme doit être abrogée.
11:02Et je le dis, c'est très simple l'abrogation.
11:04Ça ne coûte pas très cher.
11:05Ça coûterait 3 milliards d'euros en 2026.
11:08Ces 3 milliards, la CGT a mis de longue date des propositions sur la table.
11:11Il suffirait de soumettre à cotisation l'intéressement et la participation pour les couvrir.
11:16Ça créerait aussi des droits supplémentaires pour les salariés.
11:19Donc c'est tout à fait atteignable.
11:20Avec une hausse des cotisations, on vous entend bien.
11:23Avec une hausse des cotisations dans un pays qui dit qu'il est déjà très soumis
11:26au préaliment obligatoire.
11:27En soumettant à cotisation l'intéressement et la participation.
11:30C'est des recettes immédiates, des droits pour les salariés quand ils partiront à la retraite.
11:34Donc c'est pour ça qu'on est d'accord pour le faire.
11:36On est responsable.
11:38Et la question que je pose, c'est pourquoi un tel acharnement a imposé cette réforme
11:43contre l'avis des députés, contre l'avis des syndicats, contre l'avis de la rue,
11:46sachant que c'est à cause de cela que notre pays est dans une telle situation démocratique ?
11:50On frôle la crise de régime.
11:51Excusez-moi, mais est-ce que ce n'est pas vous aussi qui focalisez beaucoup ?
11:54Parce que quand je regarde les revendications, je ne suis pas sûr que l'abrogation de la réforme
11:59soit en tête des revendications.
12:01Il y a beaucoup d'attentes sur le pouvoir d'achat.
12:04Mais je ne vois pas.
12:05Est-ce que vous n'en faites pas, vous, une sorte de totem pour tout bloquer ?
12:09Non, pas du tout.
12:10C'est les salariés qui, sur le terrain, des centaines de milliers de salariés qui vivent
12:14se reculent de façon très concrète, puisque la réforme est en train de s'appliquer
12:17et que les seniors sont licenciés par centaines de milliers actuellement à 55, 60 ans, 62 ans
12:24et qu'aujourd'hui, on leur dit qu'il faudrait qu'ils travaillent à 64 ans, ce qui est totalement impossible.
12:28Et effectivement, ce n'est pas la seule des revendications.
12:31Le problème numéro un aujourd'hui, c'est la question des salaires,
12:36parce que les salaires n'ont pas retrouvé leur niveau de 2020.
12:39Et là-dessus, pareil, nous n'avons aucune réponse, ni du patronat, ni du gouvernement,
12:44à part de nous dire qu'il faudrait baisser les cotisations pour augmenter les salaires nets,
12:47c'est-à-dire nous reprendre d'une main ce que l'on nous donnerait de l'autre.
12:51Sophie Binet, on vous a entendu, vous dites que l'intersyndicale s'entend sur l'abandon de la réforme des retraites.
12:56Vous, vous êtes sur l'abrogation, Marie-Lise Léon, elle est sur la suspension.
13:00Est-ce que vous ne pensez pas que s'il y a, comme le disait Françoise Ressos,
13:04des avancées sur la pénibilité, s'il y a des avancées sur les carrières des femmes,
13:07est-ce que vous ne pensez pas que la CFDT va toper et que le front syndical va se fissurer ?
13:13Il faut en parler avec la CFDT, mais l'échange a eu de façon très claire
13:17quand on a rencontré M. Lecornu la semaine dernière,
13:20et la CFDT a dit à M. Lecornu qu'après l'heure, ce n'était plus l'heure,
13:24et que là, l'objectif, c'était l'abandon des 64 ans de façon très claire.
13:29Donc l'intersyndicale est solide et unie, comme depuis deux ans et demi,
13:33sur l'abandon de cette réforme.
13:34Alors vous, vous voulez l'abrogation de cette réforme des retraites.
13:37Si effectivement, elle est suspendue, cette réforme,
13:39ça veut dire qu'il n'y aura pas de majoration de retraite minimale à 100 euros par mois,
13:43ça veut dire qu'il n'y aura pas d'assurance vieillesse pour les aidants,
13:45ça veut dire qu'il n'y aura pas de surcôte de pension pour les mères de famille dès 63 ans,
13:49ça veut dire que tout ça, on l'oublie.
13:51Ce n'est pas dommage ?
13:52Le minimum de pension, c'est prévu dans la loi depuis 2003 et ce n'est pas appliqué,
13:56donc il n'y avait pas besoin de cette réforme pour le prévoir.
14:00Et ce qui est sûr, c'est qu'un blocage immédiat de la réforme,
14:04ça permet de bloquer la grave régression, la régression centrale,
14:08qui est de nous voler deux ans de vie.
14:10C'est ça le point central.
14:11Et donc pour nous, c'est une étape vers l'abrogation
14:14et il faut que le Premier ministre l'annonce immédiatement.
14:17Encore une question sur ces retraites.
14:18Vous dites abrogation de la réforme et donc des 64 ans.
14:22Est-ce que pour vous, si le gouvernement lâchait à 63 ans, ça serait une victoire ?
14:26Vous voulez aller jusqu'où en réalité ? 60, 62, 63 ?
14:30Nous, évidemment, nous pensons qu'il faut abroger cette réforme
14:33et ensuite la CGT porte la retraite à 60 ans comme une large majorité de salariés
14:38qui savent très bien qu'on ne peut pas travailler dignement après 60 ans
14:43et qu'ils se font licencier par centaines de milliers
14:45avec des boulots qui sont beaucoup trop pénibles.
14:47Donc 63 inacceptables ou pas ?
14:49En fait, le blocage de la réforme, c'est une première étape.
14:53Ça sera une première étape pour nous vers l'abrogation.
14:56Et on le prendra comme tel, bien sûr.
14:57L'autre point de crispation, Sophie Binet, c'est la taxation des ultra-riches,
15:02la taxe Zuckman ou alors le retour de l'ISF ou alors encore autre chose.
15:06Question de Brigitte Boucher.
15:07Cette taxe Zuckman, à laquelle vous n'êtes pas forcément attachée,
15:10mais dans le principe, cette taxe au patrimoine,
15:15qu'est-ce que vous répondez au patron de Mistral qui dit, lui,
15:18moi je ne fais pas de bénéfices, je ne fais pas de dividendes
15:20et pourtant ma société, elle est valorisée 14 milliards.
15:24Il ne peut pas payer cette taxe Zuckman.
15:26Qu'est-ce que vous lui répondez ?
15:27Et est-ce que le risque, ce n'est pas qu'Apple rachète Mistral ?
15:31Eh bien justement, les initiateurs de cette taxe ont trouvé des solutions
15:35pour ce type de problème avec la possibilité que le fait de s'acquitter de cette taxe
15:40se transforme en prise de participation avec l'État qui pourrait rentrer au capital.
15:44L'intérêt, c'est que ça permet d'avoir un actionnaire de long terme,
15:47de stabilité et d'avoir un État qui joue son rôle sur l'économie.
15:51Et vous croyez que l'État pourra investir, renflouer cette boîte comme Mistral a hié,
15:57alors que des investisseurs...
15:58Là, il ne s'agit pas d'investir, il s'agit de bénéficier d'actions gratuites
16:01en échange de ce qu'ils devraient payer comme fiscalité.
16:03Donc ça ne coûterait rien à l'État.
16:04Oui, sauf que ça sera nationalisé et qu'après, l'État n'aura pas assez de moyens pour investir.
16:072%, on est loin de la nationalisation. Il faudrait beaucoup d'années pour nationaliser.
16:13Et donc, ça permet justement de solidifier nos entreprises stratégiques.
16:18Je pense que ça serait une opération intéressante.
16:19François Fresseuse.
16:20On est quand même dans un univers mondialisé.
16:22L'Italie a des dispositions fiscales pour attirer tous ceux qui font de la transmission d'entreprises.
16:28Il y a des paradis fiscaux en Europe.
16:30Comment est-ce que vous arrivez à raisonner sans tenir compte de cet environnement
16:35qu'on peut changer, qu'on peut rêver de changer, mais qui existe ?
16:38Quand François Hollande avait voulu faire la taxe à 75%, elle n'est pas passée.
16:42C'est les classes moyennes qu'on payait.
16:44Comment est-ce qu'on peut encore dire qu'on va faire un gros impôt sur le patrimoine,
16:51y compris l'outil de travail, dans un seul pays ?
16:53C'est ça que je n'arrive pas à comprendre.
16:56Comment vous pouvez la défendre ?
16:57En fait, personne ne dit qu'on le fait dans un seul pays.
17:00Mais il faut bien commencer par un pays pour pouvoir l'étendre après.
17:03Et la France, ça n'est pas n'importe quel pays.
17:05Il y a eu un mouvement de tentative de taxation des très riches à l'échelle de la planète.
17:10Ça a été interrompu, notamment par l'offensive Trump.
17:13Donc ça, c'est la réalité aussi.
17:14Comment vous faites pour essayer de faire de la production, de la réindustrialisation
17:19et, au fond, de la justice ?
17:21Est-ce qu'il ne faut pas rentrer dans des mesures plus techniques
17:24et éviter les grands slogans qui ne marchent pas de fait ?
17:28Oui, mais là, je crois qu'on n'est pas sur des grands slogans.
17:30Moi, ce que je note, c'est que cette question de la justice fiscale,
17:33elle se pose au plan mondial.
17:34Par exemple, actuellement, il y a beaucoup de débats en Allemagne aussi sur la justice fiscale.
17:37Absolument, mais pour le moment, rien ne s'enclenche parce qu'il y a du blocage aussi,
17:41notamment de ces mêmes ultra riches qui empêchent de passer à la caisse.
17:46Mais aujourd'hui, pourquoi est-ce que ce débat, il se pose dans le monde entier ?
17:49Parce que les inégalités entre celles et ceux qui vivent dans leur rente
17:52et celles et ceux qui vivent de leur travail n'ont jamais été aussi élevées.
17:55C'est ça, le problème qui est posé au plan mondial.
17:57Bien sûr.
17:57Et donc, il faut bien commencer quelque part.
17:59Mais entre l'envie de justice et la réalisation,
18:01est-ce qu'il n'y a pas des mesures plus techniques à trouver qui soient un peu efficaces ?
18:04Et donc lesquelles, alors ?
18:05Plutôt que des choses ?
18:06Lesquelles ?
18:06Eh bien, par exemple, essayer de lutter contre les holdings, l'optimisation fiscale,
18:10aller le plus possible dans le détail, le concret,
18:14sans essayer de faire fuir les gens.
18:16Il faut tout faire.
18:17Et évidemment, personne ne veut faire fuir les gens.
18:19Vous savez qu'il y a une étude qui vient des services de Matignon
18:22qui prouve que les différentes mesures de fiscalisation des plus hauts revenus
18:25ont eu un impact extrêmement faible sur leur mobilité,
18:28dans un sens comme dans l'autre.
18:29C'est-à-dire, quand Emmanuel Macron a supprimé l'ISF,
18:31il y a très peu de riches qui sont revenus en France.
18:34Et de l'autre côté, quand on a augmenté la taxation des plus riches,
18:36il y en a très très très peu qui sont partis.
18:38Donc ça, c'est un compte qui a été démonté par la réalité.
18:43Et ensuite, on ne peut pas...
18:46Si, dans notre société démocratique, on accepte en disant
18:49« En fait, les riches, on ne peut pas les taxer parce qu'ils vont s'en aller... »
18:52Si le gouvernement arrive à trouver un dispositif qui ne soit pas la taxe du Kman,
18:57qui ne soit pas le retour de l'ISF,
18:59mais qui arrive à lutter sur certaines mesures d'optimisation fiscale,
19:02notamment sur les holdings, est-ce que vous dites « Ok » ?
19:05Nous, le juge de paix, ça sera le rendement.
19:07On en a assez d'avoir...
19:09Et c'est quoi le rendement, alors, pour vous ?
19:10Eh bien, le rendement de la taxe du Kman, c'est 20 milliards.
19:12Oui, alors c'est ça la barre pour vous ?
19:14C'est 20 milliards ?
19:15Oui, c'est que, en fait...
19:16Ça veut dire à taxer le patrimoine productif.
19:18Par exemple, oui, bien sûr.
19:19Mais pourquoi est-ce que je dis 20 milliards ?
19:21En fait, je devrais dire 40 milliards.
19:23Parce que, depuis qu'Emmanuel Macron est élu,
19:26les plus riches et les plus grandes entreprises ont vu leurs impôts baisser
19:29de 40 à 50 milliards chaque année.
19:31Il est là, le problème.
19:32C'est eux qui ont creusé la dette.
19:34Sauf que, et ils vous répondront que l'impôt sur les sociétés en France
19:37est nettement supérieur à celui de la moyenne européenne
19:40et que c'est pour ça aussi qu'ils demandent des allègements
19:43parce qu'ils ne sont pas compétitifs.
19:45Mais c'est une réalité aussi, ça.
19:46Oui, oui, mais parce que c'est la fuite en avant au plan mondial
19:49qui est organisée sur « On fait baisser les impôts en France
19:51et derrière, on s'en sert comme d'argument pour aller les faire baisser ailleurs ».
19:54Donc, à un moment, quand est-ce qu'on arrête avec ça
19:56et qu'on envoie un signal fort ?
19:57Et donc, oui, il faut une fiscalité juste en France
20:01et il faut porter ce combat au plan européen et au plan mondial
20:03et la France est très bien placée pour le faire.
20:06Il faut une vraie harmonisation fiscale en Europe
20:08parce que les paradis fiscaux, ils ne sont pas dans des atolls exotiques,
20:11ils sont au cœur de l'Europe.
20:13À un moment, c'est complètement interrompu parce qu'il y a cette grosse vague libérale aussi
20:17et cette compétition Chine-États-Unis qui est la réalité du monde.
20:22Mais l'Europe peut agir quand même.
20:23L'Europe peut agir.
20:24Et donc, quand est-ce qu'on met fin aux paradis fiscaux qui sont en Europe ?
20:28Le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas par exemple,
20:31dans lesquels vont se réfugier les holdings de nos multinationales.
20:34Là, on peut peut-être agir là-dessus.
20:35Est-ce qu'on va réussir à avoir un débat serein sur cette taxe et les hauts patrimoines ?
20:40Là, cette semaine, le député ex-LFI François Ruffin dit qu'il veut priver de droits civiques ceux qui fuient l'impôt.
20:45L'économiste Thomas Piketty dit à Bloomberg
20:47« Si vous ne payez pas, vos avoirs peuvent être gelés, vous pouvez être arrêtés à l'aéroport ».
20:51Est-ce que tout ça, ça a été un peu contre-productif ?
20:54Est-ce que là, ils ne sont pas en train, ces grandes voies, d'enflammer le débat ?
20:58C'est l'inverse. Le problème, ce n'est pas eux qui enflamment le débat.
21:01C'est ceux qui refusent de payer l'impôt et qui n'ont pas honte.
21:05Je rappelle de quoi on parle. La taxe d'Ukman, c'est les 1800 personnes qui ont plus de 100 millions d'euros de patrimoine.
21:13Ça sert à quoi d'avoir plus de 100 millions d'euros de patrimoine ?
21:17C'est à cause des cadeaux fiscaux qu'on leur a donnés depuis 8 ans que nos services publics sont à l'os,
21:22que nos hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, qu'il manque des milliers d'enseignants dans nos écoles.
21:27Ces gens-là nous disent qu'ils ne peuvent pas payer alors que ce sont les mêmes qui, il y a quelques mois, nous expliquaient
21:32un, qu'il fallait du sérieux budgétaire et qu'il fallait arrêter la dette alors que c'est eux qui en sont responsables
21:36et deux, qu'il fallait faire payer les privilégiés, à savoir les retraités.
21:41Ils n'ont quand même honte de rien.
21:42Mais quand même, Sophie Binet, pour bien comprendre, on est à plus de 115% de dette.
21:46On paie des intérêts, des charges de la dette de plus en plus élevées.
21:50Ça empêche d'avoir de bonnes politiques publiques.
21:52Vous, là, vous êtes dans l'idée qu'il faut réduire cette dette, réduire le déficit, revenir à 3% ou pas du tout.
21:58Et est-ce que vous voulez le faire essentiellement par l'impôt, faire payer les riches ?
22:01Ou est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il va falloir couper des dépenses ?
22:04Et pas seulement des dépenses sur les entreprises ?
22:06Il faut avoir une trajectoire de réduction de la dette, mais moins violente que celle qui était portée par François Bayrou,
22:11parce qu'elle serait très récessive, ça, tous les économistes l'ont dit.
22:15Il faut que cette trajectoire, elle s'appuie d'abord sur de nouvelles recettes,
22:18parce que toutes les études démontrent que la dette, elle a augmenté à cause d'un recul des recettes,
22:23pas à cause d'une augmentation des dépenses.
22:26Et puis, il faut avoir une vraie politique de relance, comme par exemple l'a eu l'Espagne,
22:30qui a fait reculer l'Espagne, a augmenté le salaire minimum de 80%,
22:35a supprimé les contrats précaires et est en train de réduire le temps de travail des salariés sans réduction de leur salaire.
22:40Et ça, on peut se le permettre ?
22:41Eh bien, regardez la situation de l'Espagne.
22:43La dette a été considérablement réduite et l'Espagne a une croissance bien plus importante que celle de la France.
22:49Aujourd'hui, ce qui nous mène dans le mur, c'est cette politique de l'offre,
22:52qui est un fiasco complet d'un point de vue économique, social et démocratique.
22:56On nous a argumenté à chaque fois qu'il fallait baisser les impôts des plus riches et des plus grandes entreprises
23:01pour réindustrialiser le pays.
23:03Le résultat, c'est quoi ? On a des usines qui ferment tous les jours.
23:06Il faut arrêter de nous raconter n'importe quoi.
23:08On parle des politiques publiques.
23:10Parlons de politiques tout court, si vous voulez bien, avec une question de Françoise Fresseuse.
23:15Oui, c'est sur le rôle que vous vous assignez dans l'intersyndical.
23:21Vous étiez partie sur l'intersyndical pour dire qu'on ne veut plus du plan Bayrou.
23:25Le plan Bayrou, d'après ce qu'on comprend, il est évacué.
23:28Quel est votre objectif essentiel ?
23:30C'est quoi votre principale revendication ?
23:32Qu'est-ce que vous voulez obtenir ?
23:34Un, le plan Bayrou n'est pas évacué puisqu'il ne nous a pas dit qu'il renonçait à la réforme de l'assurance chômage,
23:39qu'il renonçait au doublement des franchises médicales, qu'il renonçait à l'année blanche, à la suppression de 3000 postes de fonctionnaires.
23:44Donc, on fait table rase.
23:45Ça, déjà, c'est la première chose.
23:47Nous ne voulons pas de régression pour le monde du travail.
23:50Nous avons déjà payé depuis 8 ans.
23:52Nos salaires n'ont toujours pas retrouvé ceux de 2020.
23:54Nous avons eu une réforme du code du travail, 4 réformes de l'assurance chômage, 1 réforme des retraites.
23:59Ça suffit.
24:00D'accord.
24:00Ensuite, la deuxième chose, c'est que nous voulons l'abandon des 64 ans, de cette réforme des retraites.
24:07Nous voulons des moyens pour nos services publics.
24:10Nos hôpitaux, nos écoles, nos universités sont à l'os.
24:12Donc, ça veut dire que vous êtes contre la baisse des dépenses publiques ?
24:15Ah oui, tout à fait.
24:15Nos services publics, nos écoles, nos universités, nos hôpitaux ont besoin de plus d'argent.
24:20Vous n'avez pas l'impression qu'aujourd'hui, notre modèle social nous coûte trop cher, qu'on n'a plus les moyens de ce modèle ?
24:26Non, on a les moyens.
24:27Si on va les chercher, le problème, c'est qu'on ne va pas les chercher là où ils sont.
24:30Et aujourd'hui, ce qui mène le pays dans le mur, c'est la situation catastrophique de nos services publics.
24:36C'est très inquiétant.
24:36La situation de nos universités, de nos organismes de recherche, par exemple, c'est grave.
24:40Pourquoi est-ce que la Chine et l'Inde sont en train de nous passer devant d'un point de vue industriel ?
24:44C'est parce qu'en matière de recherche, de R&D, etc., ils sont beaucoup plus forts que nous.
24:48Sophie Binet, en tant que représentante des salariés, d'une organisation de salariés,
24:52vous vous dites, si on parle de politique, qu'est-ce qu'il vaut mieux ?
24:54Est-ce qu'il vaut mieux qu'on continue avec des gouvernements qui continuent à tomber, des dissolutions ?
24:59Est-ce qu'il vaut mieux qu'Emmanuel Macron parte ? C'est ce que disent certains.
25:02Que voulez-vous aujourd'hui ?
25:04Qu'est-ce qui serait bon pour les salariés en politique, en stratégie ?
25:08Eh bien, d'avoir un gouvernement qui réponde aux exigences sociales.
25:11Ça fait 8 ans qu'on nous demande et 8 ans qu'on n'a pas de réponse.
25:12Oui, mais il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, donc en fait, ce n'est pas possible.
25:15Mais pourquoi ça ne serait pas possible ?
25:16Il n'y a pas de majorité pour ce que vous dites, même les projets que vous défendez.
25:19Il n'y a pas de majorité pour ça ?
25:20En fait, il y a une large majorité de députés qui a voté l'abrogation de la réforme des retraites le 5 juin dernier.
25:25Il y a une majorité de députés qui a voté la taxe Zuckman en mai dernier.
25:28Il y a une majorité de députés qui, à l'automne dernier, dans le débat budgétaire,
25:32avaient revu considérablement la copie.
25:34Donc on mélange tout, la gauche et l'extrême droite, pour faire tomber Macron, c'est ça ?
25:41Nous, notre objectif, ce n'est pas de faire tomber Emmanuel Macron.
25:44On n'a rien contre lui.
25:45On a d'ailleurs besoin d'un président qui préside au niveau international,
25:48au vu de la crise géopolitique dans laquelle on est.
25:49Et vous trouvez qu'il préside bien, là, au niveau international ?
25:52Sur la reconnaissance de la Palestine, c'était très important de le faire.
25:55Par contre, il faut aller jusqu'au bout, ça ne peut pas être seulement des paroles,
25:58il faut des sanctions, il faut agir.
26:00Donc vous dites, en fait, qu'on peut avoir une majorité au Parlement,
26:04droite, gauche, extrême droite, pardon, extrême droite, extrême gauche, gauche,
26:09pour faire chuter la réforme des retraites.
26:12Ça, ça ne vous dérange pas ?
26:13En fait, nous, ce qui compte, c'est que les exigences sociales des salariés soient entendues.
26:18Pourquoi est-ce que l'extrême droite, à ce stade,
26:20avait voté sur l'abrogation de la réforme des retraites ?
26:23Parce qu'il y a un rapport de force et que les salariés le veulent.
26:25Mais au fond d'eux-mêmes, on le sait très bien, ils le disent,
26:27comme ils sont de plus en plus proches des grands patrons et des plus riches,
26:31ce n'est quand même pas leur tasse de thé.
26:33Donc c'est le rapport de force sociale qui fait qu'il y a une majorité pour abroger cette réforme.
26:38Il n'y aura pas de stabilité sans réponse aux exigences sociales
26:41et sans abrogation de la réforme des retraites.
26:43Est-ce que vous n'allez pas installer le Rassemblement National au pouvoir
26:46si le gouvernement ne tombe et si cette Assemblée est dissoute ?
26:51Mais nous, on ne veut pas la chute de ce gouvernement.
26:54C'est d'ailleurs pour ça qu'on fait tout ça maintenant,
26:56pour le forcer à revoir sa copie
26:58et avoir une copie qui réponde aux exigences sociales des travailleurs et des travailleuses.
27:02Il y a cinq gouvernements qui sont tombés depuis deux ans
27:05à cause de cette politique de passage en force d'Emmanuel Macron,
27:08notamment sur la réforme des retraites.
27:10Et à chaque fois, c'est tout changé pour ne rien changer.
27:13On en a ras-le-bol de cette nuit sans fin du macronisme avec ce disque rayé.
27:17Quand est-ce qu'ils comprendront que cette politique de l'offre,
27:20il faut en changer et répondre aux exigences sociales ?
27:23Le Rassemblement National, sa force, sa puissance aujourd'hui, sa dynamique,
27:27est-ce que ça, ça vous effraie ?
27:28Oui, considérablement.
27:29Est-ce que c'est ça qui est le risque avec cette instabilité ?
27:32C'est un énorme risque.
27:34Et moi, ce que je constate, c'est que, alors qu'aujourd'hui,
27:36nous avons réussi à centrer l'actualité sur les questions sociales,
27:39c'est les résultats de notre mobilisation.
27:41Donc, toutes celles et ceux qui nous écoutent venaient dans les rues le 2 octobre.
27:43On a déjà changé les choses dans la tonalité.
27:47Moi, ce que j'observe, c'est que pendant ce temps-là,
27:49l'extrême droite essaye de mettre l'actualité sur des clivages identitaires.
27:52Avec, par exemple, cette pétition sur l'immigration,
27:55avec ce qui s'est passé en Grande-Bretagne,
27:57de manifestations contre l'immigration qu'ils voudraient organiser en France.
28:00Et donc, ça, ça confirme ce que nous disons à la CGT.
28:04Il n'y a pas de pire ennemi pour les travailleurs et les travailleuses que l'extrême droite.
28:07Parce que, quand on met l'actualité sur les clivages identitaires,
28:12quand on fait comme si le problème, c'était les immigrés,
28:14eh bien, les plus riches et les grands patrons ont la paix.
28:16Pourtant, c'est le vote ouvrier employé.
28:19Après l'abstention, le vote Rassemblement National, c'est là qu'il se dirige le plus.
28:23Malheureusement, toutes les catégories de population votent pour le Rassemblement National.
28:27C'est pour ça qu'il est aux portes du pouvoir.
28:28Et moi, ce que j'observe surtout actuellement, c'est des liaisons dangereuses
28:31entre une partie du patronat et l'extrême droite.
28:33C'est d'ailleurs comme ça que Donald Trump est arrivé au pouvoir aux États-Unis,
28:36grâce à son alliance avec l'homme le plus riche du monde, Elon Musk.
28:39Chacun montre ses muscles, mais la dernière manifestation,
28:43elle était quand même nettement moins importante que celle pour la mobilisation des retraites de l'intersyndicat.
28:47Est-ce que vous ne craignez pas, au fond, d'avoir un langage très dur
28:51et d'avoir une mobilisation beaucoup plus faible qu'au moment où vous vous bâtiez très fortement contre cette réforme ?
28:57Non, pas du tout. Le contexte est complètement différent aujourd'hui.
29:01Avoir un million de personnes dans les rues un 18 septembre, c'est inédit en termes de rentrée sociale.
29:05Moi, je n'ai jamais connu une rentrée sociale où, au 2 octobre, on est à la troisième journée de grève et de manifestation.
29:11Si la colère est si forte à la base, est-ce que vous n'auriez pas pu mobiliser presque davantage qu'au moment du conflit des retraites ?
29:18Et est-ce que vous ne craignez pas que je dis, au fond, qu'il n'y ait pas tant de monde que ça ?
29:23Et que ce ne soit pas un si fort moyen de pression ?
29:25J'adore les commentaires des observateurs.
29:27Mobiliser davantage que sur le conflit des retraites.
29:29Le conflit des retraites, c'était un niveau de mobilisation historique dans l'histoire sociale de la France.
29:33Donc à un moment, comme on a battu tous les records, vous nous demandez d'en battre encore.
29:36Mais il faut quand même être un peu objectif sur les niveaux de mobilisation.
29:41Et ce qui est sûr, c'est qu'avec cette mobilisation du 10, puis du 18 et maintenant du 2 octobre,
29:47on a réussi à déjouer tous les calculs d'Emmanuel Macron et de son gouvernement
29:51qui pensaient étouffer la mobilisation en faisant sauter son premier ministre François Bayrou.
29:57Eh bien non, il y a eu quand même une très forte mobilisation.
30:00Qui pensait qu'il n'y aurait plus de mobilisation après que les deux jours fériés seraient supprimés.
30:03Eh bien non, il y a eu quand même une très forte mobilisation.
30:06Et donc, le piège de tout changer pour ne rien changer, maintenant les gens ont bien compris,
30:11on ne veut pas un changement de casting, on veut un changement de politique.
30:19Sophie Binet, invitée de Questions Politiques.
30:21L'événement marquant dans l'actualité de cette semaine, c'est la condamnation de Nicolas Sarkozy
30:25pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen.
30:28Je vous propose de l'écouter, c'était à la sortie de l'audience.
30:30La haine n'a donc décidément aucune limite.
30:39Et s'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison.
30:45Mais la tête haute.
30:48Je suis innocent.
30:49Ceux qui me haïssent à ce point pensent m'humilier.
30:57Ce qu'ils ont humilié aujourd'hui, c'est la France.
31:01Sophie Binet, ce matin dans le journal du dimanche, interview fleuve de l'ancien chef de l'État,
31:07Nicolas Sarkozy qui redit qu'il se battra jusqu'à son dernier souffle pour faire reconnaître son honnêteté.
31:13Un combat qu'il mène, dit-il, pour l'État de droit.
31:16Comment réagissez-vous ?
31:18Justement, en fait, cette déclaration d'un ancien président de la République,
31:21je la trouve extrêmement inquiétante pour notre démocratie et pour l'État de droit,
31:25qu'il se permette de remettre en cause une décision de justice qui a pourtant été travaillée de façon extrêmement approfondie
31:34avec, comme l'a dit la présidente du tribunal, des charges d'une exceptionnelle gravité.
31:39Et donc, je suis très inquiète de cette classe politique qui donne le sentiment d'avoir un deux poids, deux mesures.
31:45Ce sont les mêmes qui ont des discours extrêmement fermes
31:47et qui nous disent qu'il faut enfermer des mineurs de moins de 16 ans ou de moins de 14 ans dès le premier délit
31:52et qui, par contre, quand il s'agit d'eux, eh bien là, il ne peut pas y avoir de condamnation
31:57et il n'y a plus d'État de droit.
31:58La justice, elle est la même pour tout le monde et c'est très important qu'elle soit indépendante.
32:02Sophie Binet, la présidente du tribunal, avait manifesté contre Nicolas Sarkozy
32:06et lui-même avait traité les juges de petits poids sans saveur.
32:10Beaucoup s'interrogent sur la partialité de la justice.
32:13Qu'est-ce que vous leur répondez ?
32:15Justement, avec cette décision, la justice, elle montre son indépendance
32:19malgré toutes les pressions qu'elle a subies, malgré le manque de moyens énormes qui est le sien.
32:24Moi, je suis très inquiète par la situation de la justice en France
32:27face à des défis énormes avec le narcotrafic qui n'a jamais été aussi important,
32:32avec une trumpisation de la vie politique et des hommes et des femmes politiques
32:36qui se permettent de s'attaquer frontalement à la justice.
32:39Il y a besoin de protéger nos juges, de protéger la justice et de dégager des moyens.
32:43Mais la justice, elle n'est pas politisée ?
32:44Quand on a vu le mur des cons, vous, le syndicat de la magistrature, entre syndicats, vous vous soutenez ?
32:49Ça, d'abord, c'était il y a au moins 10 ou 15 ans et c'était un fait divers.
32:53Enfin, ça s'appelle de la liberté.
32:56C'est dans un local syndical, ce qui est affiché dans un local syndical.
33:00Et c'était il y a au moins 15 ans, je pense.
33:02Donc, je suis quand même étonnée qu'on m'en parle encore aujourd'hui.
33:04Ça fait partie de la liberté syndicale de pouvoir afficher ce qu'on veut dans son local.
33:08Et donc, ensuite, la justice, évidemment, les juges ont le droit, à titre individuel, d'avoir leurs opinions.
33:16Ils ont le droit d'aller voter, ils ont le droit de manifester, ils ont le droit de se syndiquer.
33:19Ça fait partie des libertés fondamentales.
33:21Et pour autant, dans l'exercice de leurs fonctions, il et elle, d'abord, ne décident pas seuls.
33:26Il y a quand même toute une procédure pénale qui est respectée et qui est extrêmement ambitieuse.
33:31Et donc, quand le résultat d'un jugement n'arrange pas dire qu'il y a une justice qui est partielle, c'est quand même un peu facile.
33:37Sophie Binet, aujourd'hui, la juge qui a condamné Nicolas Sarkozy, elle est inquiétée.
33:41Elle reçoit des menaces de mort.
33:43Il y a deux enquêtes qui sont ouvertes.
33:46Est-ce que vous-même, vous êtes inquiète de ces développements ?
33:49Que faut-il faire ? Que faut-il dire ?
33:51Qui doit faire et dire pour cette juge ?
33:54Je trouve que c'est très grave.
33:56Et donc, d'abord, je tiens à leur adresser tout mon soutien, aussi, d'un point de vue personnel.
34:01Parce que de savoir qu'une juge est mise sous protection judiciaire et policière, c'est très inquiétant.
34:07Et donc, respect aussi pour le courage et l'abnégation dont il et elle ont fait preuve.
34:13Et je pense que le problème, c'est surtout que c'est très grave pour notre démocratie.
34:17Ça donne l'image que les juges ne peuvent pas s'attaquer aux puissants.
34:20Et quand ils s'attaquent aux puissants, ils ont des pressions énormes.
34:22C'est pour ça que c'est très important de protéger les juges.
34:24On voit l'extrême droite très à l'offensive, notamment sur l'idée qu'il y ait une exécution provisoire.
34:33Et qu'avant de pouvoir avoir le jugement en appel, Nicolas Sarkozy sera incarcéré.
34:41Est-ce que vous comprenez, vous, ce point de focalisation ?
34:45Est-ce que vous comprenez cette espèce de collusion entre droite et extrême droite pour dire, au fond, il faut remettre en cause tous ces jugements ?
34:55Est-ce que vous trouvez que la gauche parle suffisamment fort sur ce sujet ?
34:59Comment vous appréhendez tout ce qui se passe depuis trois jours en France ?
35:03Mais je trouve, encore une fois, que c'est très inquiétant, que ça donne l'impression d'avoir des copains et des coquins qui se serrent les coudes pour défendre des pratiques qui étaient...
35:12On n'entend pas beaucoup la gauche ?
35:15Peut-être que... Je ne sais pas. C'est à eux qu'il faut demander.
35:19Mais peut-être qu'ils ne s'expriment pas non plus pour ne pas politiser les choses, parce que ça pourrait être contre-productif.
35:25Je ne sais pas si...
35:26Est-ce que là, on n'est pas en pleine politisation, justement ?
35:28Oui.
35:28Est-ce qu'on n'est pas en plein combat politique ?
35:30Bien sûr. Et c'est justement la droite et l'extrême droite qui politisent les choses, alors qu'il y a un jugement qui est fondé sur des faits d'une extrême gravité.
35:37Parce que je rappelle que c'est un président de la République qui, pour se faire élire, est allé chercher de l'argent auprès d'un dictateur,
35:43qui avait d'ailleurs commis un attentat grave contre des ressortissants français.
35:49Il y a eu plusieurs morts dans cette affaire.
35:52Enfin, c'est quand même une exceptionnelle gravité.
35:54Il n'y a pas eu du tout d'argent libyen qui a circulé sur les 12 ans d'enquête.
35:59Vous voulez faire un rassemblement en avril dernier. Vous avez fait un rassemblement.
36:02Après la condamnation de Marine Le Pen, le RN était monté très fort sur la tyrannie des juges.
36:07Et vous aviez appelé un rassemblement, une mobilisation, c'était le 12 avril, avec SOS Racisme et la Ligue des Droits de l'Homme pour l'État de droit.
36:15Est-ce que c'est quelque chose que vous voulez réitérer ?
36:17Vous n'y avez pas pensé, visiblement.
36:20Non, non, mais en fait, on a une grosse mobilisation à préparer le 2 octobre, une actualité sociale qui est très chargée.
36:25Mais évidemment, ça fait partie des possibilités.
36:27Et là, si les choses continuent à se dégrader, la CGT sera bien sûr disponible pour le faire.
36:32Parce que nous pensons que notre démocratie est en danger.
36:34Et que c'est grave que des responsables politiques se permettent de la sorte de remettre en cause l'indépendance de la justice.
36:40C'est très inquiétant, sachant que ce sont les mêmes qui ont criminalisé l'action syndicale, qui multiplient les gardes à vue contre celles et ceux qui se mobilisent.
36:49Et qui, là, derrière, nous expliquent que ça serait un scandale, qu'il y ait une exécution provisoire d'une peine.
36:54Alors que dans 85% des cas, il y a une exécution provisoire d'une peine.
36:59Et là, en fait, on n'est pas d'accord parce que ça concerne l'ancien président de la République.
37:03Ben non, la justice, elle est la même pour tout le monde.
37:05C'est ce que ce jugement rappelle et qui est très important.
37:08Et visiblement, ce que je constate, c'est que c'est ça qui dérange aujourd'hui dans le pays.
37:12Les privilèges ont été abolis. Ça fait 300 ans maintenant.
37:15Sophie Binet, il y a la reconnaissance de la Palestine qui a été accordée par Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU.
37:22On voit qu'il y a un accord de paix qui pourrait se dessiner.
37:26Le journal Aharetz israélien dit que le Hamas serait prêt à accepter un accord.
37:32Est-ce que vous pensez que c'est grâce à Emmanuel Macron et grâce à la reconnaissance d'un État palestinien ?
37:38Est-ce que ça, ça a pu faire bouger les choses ?
37:40C'est grâce à la mobilisation internationale.
37:44C'est terrible que deux ans et demi après, il n'y ait toujours pas d'accord de paix,
37:49alors qu'il y a eu plus de 65 000 morts, des catastrophes énormes auprès des civils,
37:55un territoire qui est complètement détruit et de plus en plus d'experts qui parlent de génocide.
37:58Donc il y a une urgence absolue pour les organisations syndicales.
38:03C'est aussi un point important puisque nous sommes historiquement mobilisés pour la paix,
38:08mobilisés pour le droit à l'autodétermination des peuples et donc aussi des palestiniennes et palestiniens.
38:13La CGT est impliquée dans la flottille pour Gaza.
38:15Nous avons un militant qui est à bord et cette flottille s'est d'ailleurs fait attaquer de façon très violente ces derniers jours.
38:20Nous demandons à avoir une protection immédiate de la France pour la flottille.
38:25Et puis la CGT a aussi lancé une grande collecte pour l'UNEROA.
38:27Donc l'organisme de l'ONU qui vient en aide aux réfugiés pour empêcher ce génocide qui est en cours actuellement à Gaza,
38:37sous nos yeux et face auquel on se sent très impuissant.
38:41C'est ça qui est terrible.
38:42Et donc moi ce que je veux dire à celles et ceux qui nous écoutent, c'est notre mobilisation fait changer la donne.
38:47La preuve, enfin, peut-être, il va y avoir une paix et un cessez-le-feu.
38:50Sophie Binet, vous êtes sur France Inter, l'invité de questions politiques.
39:03C'est le moment du « Qui êtes-vous ? » de Brigitte Boucher.
39:06On va tenter de mieux vous connaître.
39:08Sophie Binet, on vous entend à la tribune.
39:28Antony, ce « Macron, si tu continues, tu vas finir dans le noir ».
39:31C'était à Clermont-Ferrand en mars 2023.
39:34Vous êtes la première femme élue à la tête de la CGT en mars 2023.
39:38Vous parlez cash, vous assumez votre radicalité.
39:41Vous êtes sortie du chapeau, vous qui arborez un feutre, je l'ai dit,
39:45pour succéder à Bernard Thibault et Philippe Martinez et sa célèbre « Big Moustache ».
39:49Alors ce n'est pas le même genre de beauté, mais on n'avait dit pas le physique.
39:52Votre premier combat, on pourrait dire que c'est contre le CPE.
39:55En 2006, ironie du sort, deux ans plus tard, vous devenez CPE.
39:59Alors rien à voir, vous êtes comme poursuivie par ces trois lettres.
40:01CPE donc, mais un vrai contrat.
40:03Le travail, c'est un de vos combats, ou plutôt la loi travail, puis la réforme des retraites.
40:07Mais avec des horaires que vous avez et votre dévouement de l'UNEF au PS, en passant par la CGT.
40:15Mon petit doigt me dit que votre engagement ne va pas s'arrêter, et même à 64 ans.
40:18D'où vous vient cet engagement ?
40:21En fait, c'est à l'âge de 15 ans, je me suis rendu compte des injustices et de la reproduction sociale.
40:26Parce que quand j'étais dans ma classe de seconde, j'étais dans un lycée mélangé,
40:31et j'ai vu à la fin de la seconde un tri social.
40:33Et je me suis rendu compte que celles et ceux dont les parents n'étaient pas cadres,
40:37qui n'avaient pas les moyens d'avoir du soutien scolaire, ne continuaient pas leurs études en général.
40:41Et donc, c'est pour ça que j'ai commencé à militer sur les questions éducatives.
40:45D'abord, je me suis mobilisée en 1998 contre une...
40:48Enfin, c'était à l'époque Claude Allègre.
40:51Pour justement qu'il y ait plus de pédagogie à l'école.
40:55On avait créé une sorte de petit syndicat lycéen, en fait, dans mon lycée.
40:58On ne savait pas ce que c'était qu'un syndicat, donc on ne s'appelait pas syndicat.
41:01Et puis ensuite, j'ai continué à l'université pour qu'il y ait une vraie pédagogie à l'université,
41:05pour permettre à toutes et tous de réussir.
41:07Et c'est pour ça que j'ai choisi ce métier-là.
41:09Parce qu'en fait, je voulais mettre les mains dans le cambouis,
41:11et savoir concrètement sur le terrain ce qu'on pouvait faire pour vraiment permettre à toutes et tous de réussir.
41:17Cet engagement syndical, la retraite à 60 ans, très peu pour vous, ou vous l'attendez avec impatience ?
41:23Je fais une différence entre un métier et un engagement.
41:27Moi, mon engagement n'est pas mon métier.
41:29Et donc, mon engagement, il me poursuivra, je pense, jusqu'au bout.
41:34C'est parfois un peu dur pour ma famille, mais voilà.
41:36Un engagement, un métier aussi, c'est-à-dire que ceux qui sont passionnés peuvent peut-être avoir envie de travailler longtemps.
41:42Oui, mon travail, c'est d'être conseillère principale d'éducation en lycée professionnel.
41:45C'est toujours ma fiche de paye de l'éducation nationale que j'ai.
41:49Donc, je distingue bien les choses.
41:51Vous étiez à la jeunesse ouvrière chrétienne alors que vos parents étaient anti-cléricaux.
41:56Vous êtes croyante ? Vous allez à la messe ?
41:58Non, pas du tout.
42:00Je ne suis pas baptisée, je ne suis pas croyante, mais j'ai commencé à militer à la jeunesse ouvrière chrétienne
42:07parce que j'y ai trouvé des méthodes d'éducation populaire.
42:12Et surtout, c'était le slogan « Aide-toi le ciel, tes droits ».
42:16Et donc, de partir de chacune et de chacun et de permettre à chacune et chacun de se mettre debout,
42:22de prendre sa vie en main et d'agir.
42:24Et donc, c'était une formidable école de l'émancipation,
42:27d'apprendre qu'évidemment, il faut avoir des objectifs de justice et tout ça,
42:30mais la façon dont on le fait est très importante.
42:33Et donc, le faire en permettant à chacune et chacun d'agir lui-même en refusant le délégataire
42:38pour pouvoir prendre sa vie en main.
42:40Une dernière question.
42:40Vous avez été élue, chapeau l'artiste, juste avant Marie-Lise Léon.
42:44Deux femmes à la tête de deux grands syndicats.
42:47Ça vous rapproche ou ça vous éloigne ? Confidente ou concurrente ?
42:51Non, les logiques de concurrence, franchement, on a...
42:54Effectivement, il y a beaucoup de...
42:56Le patronat, le gouvernement, essaye toujours de mettre en concurrence CGT et CFDT pour diviser le syndicalisme.
43:04Je pense qu'on a la maturité de dépasser ça et de comprendre qu'aujourd'hui, l'enjeu, c'est la situation du syndicalisme.
43:10Ce qui nous rassemble, c'est la détermination à gagner des avancées concrètes pour les salariés,
43:14pour montrer l'utilité du syndicalisme.
43:16En un mot, pourquoi ce chapeau, ce feutre que vous arborez dans toutes les manifestations, dans tous vos rendez-vous ?
43:23Alors, pas dans tous.
43:24En fait, c'est juste qu'anti-pleu.
43:25C'est une très bonne protection contre la pluie, voilà.
43:27Uniquement ça.
43:29Pour compléter ce portrait, Sophie Binet, on vous a donné une carte blanche.
43:32Pour cette carte blanche, vous avez choisi de parler de l'aide sociale à l'enfance.
43:36Alors, je fais un peu de mise en perspective.
43:38Plus de 384 000 mineurs et jeunes sont suivis en France par la protection de l'enfance.
43:43L'Inspection Générale des Affaires Sociales a encore alerté ce mois-ci sur l'accompagnement insuffisant,
43:50parfois incohérent, disparate, des jeunes qui sortent de l'ASEU.
43:53Et plus globalement, on connaît la situation.
43:56Il n'y a pas assez d'éducateurs, il n'y a pas assez de psys, pas assez de familles d'accueil, pas assez de contrôles, pas assez de suivi des dispositifs.
44:02Est-ce qu'en 2025, la protection de l'enfance, pour vous, c'est un service public qui s'effrite ?
44:09Oui, tout à fait. En fait, c'est une des choses qui me révolte le plus au quotidien, et pourtant, il y en a beaucoup d'autres.
44:15Parce que les enfants, c'est ce qu'on a de plus précieux, c'est notre avenir.
44:19Et donc, de savoir qu'il y a aujourd'hui des centaines de milliers d'enfants qui sont en danger,
44:25parce qu'ils sont en danger dans leur famille et qu'on ne peut pas les protéger,
44:28parce qu'il n'y a pas assez d'éducateurs, pas assez de foyers.
44:30Ou alors des centaines de milliers d'enfants qui sont aussi en danger dans leur foyer ou dans leur famille d'accueil,
44:36parce qu'il n'y a pas un taux d'encadrement suffisant, que les familles d'accueil ne sont pas assez formées, reconnues, accompagnées.
44:43C'est catastrophique.
44:44Et derrière, on tourne le dos à notre avenir,
44:47puisque aujourd'hui, on sait que la situation de ces enfants en danger,
44:52ce sont les premiers qu'on retrouve dans la rue, qu'on retrouve en prison,
44:57qu'on retrouve au chômage, en difficulté sociale, parce que la République ne sait pas les protéger.
45:03Ça nécessiterait assez peu de moyens, en fait.
45:06Et je suis scandalisée.
45:07Il y a déjà 10 milliards sur cette politique.
45:09Qu'est-ce qu'il faudrait faire de plus ?
45:10Il y a plusieurs responsables.
45:11Il y a l'État, les départements, les associations.
45:13Est-ce que c'est une question d'organisation ?
45:15Vous dites que ce n'est pas vraiment une question de moyens.
45:17Que faudrait-il dire ?
45:17C'est une question de moyens.
45:18C'est clairement une question de moyens, parce qu'il n'y a pas assez d'éducateurs,
45:21pas assez de travailleurs et de travailleuses sociales,
45:24pas assez de structures d'accueil.
45:26Il faut revaloriser ces métiers.
45:29Par exemple, le fait d'être famille d'accueil, c'est une mission hyper dure.
45:33Et c'est un sacerdoce énorme.
45:35C'est très mal reconnu.
45:36Il y a très peu de formations.
45:38C'est très récent, d'ailleurs.
45:39Alors que c'est très, très dur, ce à quoi sont confrontés les familles d'accueil.
45:42Et que leur rôle est déterminant pour permettre à ces enfants de se construire, de se reconstruire.
45:48On a des enfants qui sont polytraumatisés et qui sont des grands blessés de la vie.
45:52Moi, j'ai eu dans mon métier, j'y ai été confrontée à beaucoup d'entre elles.
45:56Et beaucoup d'entre eux, j'ai toujours été hyper impressionnée par leur combativité, leur maturité.
46:01Mais tellement choquée par le sort qu'on leur faisait.
46:04Et ce qui est terrible, c'est que moi, ça fait dix ans que je ne suis plus au travail.
46:07Puisque j'ai des responsabilités syndicales.
46:09Vous avez un autre travail.
46:09Voilà, c'est ça.
46:11Il y a dix ans, la situation, elle était déjà catastrophique avec des enfants dont je m'occupais que je n'arrivais pas à faire prendre en charge.
46:17Aujourd'hui, la situation, elle s'est considérablement dégradée, considérablement dégradée.
46:21Avec une prostitution des mineurs et des jeunes filles qui n'a jamais été aussi importante.
46:27Avec un nombre de demandes de placement qui n'a jamais été aussi important avec jamais autant d'attente.
46:31Il y a un rapport parlementaire qui a été réalisé il y a six mois avec une grande mission d'enquête.
46:37Sitôt réalisé, sitôt enterré.
46:39La protection de l'enfance, ça devrait être une grande cause nationale qui nous rassemble toutes et tous.
46:44Il faut dégager des milliards supplémentaires.
46:46Mais ça coûte très peu par rapport, ça s'appelle de la prévention.
46:50Derrière, aujourd'hui, cette absence de prévention, on le paye.
46:53La violence qu'il y a dans les établissements scolaires, par exemple, l'agression au couteau dont a été victime.
47:00L'enseignante du barin la semaine dernière, le garçon qui l'a agressé avait 14 ans.
47:06C'était justement un enfant placé qui avait été victime de violences dans sa première famille d'accueil.
47:11Victime de graves troubles psychiatriques et sans prise en charge à la hauteur.
47:15Donc, on le paye, ça.
47:17Et la première leçon de ce qui s'est passé, ça devrait être de s'interroger.
47:20Pourquoi est-ce que cet enfant, on n'a pas été capable de le protéger ?
47:24Sophie Binet, ça sera peut-être une question dans le débat de la présidentielle.
47:27François Sressos en a une autre pour vous.
47:30C'est notre séquence France 2027.
47:31Nous parlons de la réindustrialisation du pays, Françoise.
47:34Oui, c'est un thème cher à la CGT qui s'est toujours battu autour de l'industrie.
47:39Il y a une première question un peu piégeuse, c'est ce qui se passe autour du réarmement.
47:45On a vu la direction générale de l'armement qui demande à Renault d'essayer de faire de la production de masse
47:50de certains drones et de certaines munitions qui manquent.
47:55On voit Dassault qui ouvre sa première usine depuis 50 ans pour les Rafales.
47:58Est-ce qu'aujourd'hui, la réindustrialisation du pays va passer par le réarmement ?
48:03Et que dit la CGT sur ce dossier ?
48:06Est-ce que vous en avez parlé avec Sébastien Lecornu quand il était ministre des Armées ?
48:10Et quelle est votre position là-dessus ? Parce qu'il y a des débats au sein de Renault d'ailleurs.
48:13Alors non, il n'avait jamais souhaité nous rencontrer avant.
48:16Ensuite, sur la situation du réarmement, il y a un énorme paradoxe.
48:20C'est que soi-disant, on s'arme pour affirmer notre souveraineté face aux Etats-Unis, à la Russie et aux autres.
48:27Mais en fait, on s'arme sur injonction des Etats-Unis.
48:29Et on met plus de moyens dans l'OTAN qui nous lâchent et on va nourrir le complexe militaro-industriel américain.
48:37Quand vous voyez des drones qui viennent dans l'Union européenne, quand on voit nous à quel point on est démunis,
48:42est-ce que vous ne dites pas « oui, il faut se convertir » et on va peut-être dire « oui ».
48:46Non mais la première des choses, c'est d'avoir une vraie souveraineté européenne.
48:49Et aujourd'hui, ce n'est pas du tout ce qu'on fait, puisqu'on ne sort pas du tout de l'OTAN.
48:53On est toujours dans le commandement intégré.
48:54Alors que Donald Trump s'assoit sur les règles de fonctionnement de l'OTAN.
49:00La deuxième chose, c'est qu'il faut que l'Europe et la France portent une voix singulière au plan mondial
49:05en insistant sur le droit international, les valeurs démocratiques et l'enjeu du désarmement.
49:11Moi, je suis très choquée de voir que toute la grande tendance de désarmement mondial
49:15qui avait été enclenchée à partir de la guerre froide, maintenant c'est fini.
49:18On tourne le dos et on n'a jamais autant augmenté les budgets d'armement qu'aujourd'hui.
49:21Renault, vous dites non, il ne faut surtout pas qu'on commence à faire des chaînes de production de drones.
49:26Ou est-ce que vous dites oui, ça s'étudie quand même ?
49:29Ce que nous disons, c'est que la première responsabilité de Renault, c'est de produire des voitures en France.
49:33D'accord.
49:33Et que Renault ferme une à une toutes ses lignes de production en France,
49:37notamment la Zoé qui ne va plus sortir de flingue, pourtant c'est une voiture électrique.
49:40Sur l'armement, est-ce que vous dites on est farouchement hostile ou vous dites ça se négocie ou ça se discute ?
49:45Mais on dit c'est plus compliqué que ça. Et donc nous, notre stratégie sur la question du militaire, c'est d'abord de dire il faut de la dualité.
49:52Nous ne voulons aucune industrie militaire qui ne fasse que du militaire.
49:55Il faut de la dualité civile et militaire pour ne pas dépendre exclusivement du militaire
49:59et pour que les technologies utilisées pour le militaire puissent aller nourrir le civil.
50:02Ensuite, ce que nous disons, c'est qu'il faut un pôle public de la défense
50:06pour que ces dépenses, c'est essentiellement des dépenses publiques,
50:09elles arrêtent d'aller nourrir la spéculation et l'enrichissement des grands groupes d'armement
50:13comme Dassault, Thalès, etc., qui ne se sont jamais aussi bien portés qu'aujourd'hui.
50:17Mais cet argent, il ne va pas pour les salariés, il va dans les dividendes.
50:20Et puis ce pôle public, il est très important pour avoir une vraie stratégie démocratique
50:24et pour pouvoir décider de quelles armes on produit, pour quoi faire et pour qui,
50:28avec d'énormes enjeux déontologiques.
50:30C'est pas non, c'est oui, mais à condition que...
50:32Et surtout, le dernier point, c'est qu'aujourd'hui, ce qu'on nous explique,
50:35c'est qu'il faut de l'austérité pour nos services publics
50:37pour aller payer une augmentation des budgets de l'armement.
50:40Ça, c'est une spirale qui est mortifère pour notre société démocratique.
50:43Françoise, une question, puis Brigitte.
50:45Une question sur la politique de l'offre.
50:47Depuis le tournant de la politique de l'offre que vous avez contesté,
50:50on voit quand même un mouvement de réindustrialisation très ténu.
50:53Là, c'est un moment de désindustrialisation très clair.
50:56Non, très ténu, il y a eu des créations nettes en 2022, 2023, 2024, ça se tarit.
51:01Mais pourquoi est-ce que vous restez si obstinément hostile à cette politique de l'offre,
51:06alors qu'au fond, ça a quand même mis un terme à une lente désindustrialisation
51:10qui s'est poursuivie pendant des décennies ?
51:13Parce que je suis en désaccord total avec ce que vous dites,
51:16et d'ailleurs, c'est pas moi, c'est la Cour des comptes.
51:18Prenez les chiffres de la Cour des comptes,
51:19qui a sorti l'année dernière un excellent rapport sur les aides publiques aux entreprises
51:23et la politique de réindustrialisation,
51:25et qui a montré que ça nous coûtait un pognon de dingue pour très peu de résultats,
51:29et que le pays ne se réindustrialisait pas du tout.
51:31Très peu de résultats, mais il y en a quand même.
51:32Il y a eu 176 sites nouveaux en 2022, 189 en 2023, 89 en 1984.
51:39Effectivement, ça se tarit.
51:40Ces sites sont en train de fermer.
51:42L'actualité du moment, c'est notre industrie qui part.
51:44Il y avait eu un profond mouvement de désindustrialisation.
51:47Donc, comment est-ce que vous faites, vous, pour dire
51:50on va réindustrialiser, alors qu'il y a quand même quelques résultats ?
51:54En fait, ces résultats, ils sont liés à la dynamique internationale
51:57qu'il y avait à l'époque, et la France d'ailleurs,
52:00et le pays qui a eu la croissance économique plutôt plus faible
52:03que ses voisins dans le même contexte.
52:05Nous, notre stratégie industrielle, c'est de dire
52:07qu'il faut un vrai ministère de l'industrie
52:10qui s'émancipe des grands groupes et des multinationales,
52:13et qui utilise des leviers pour agir sur l'économie.
52:16Par exemple, j'étais la semaine dernière à Valeo,
52:18équipementier automobile.
52:20Valeo, 900 suppressions d'emplois en France.
52:22Qui est le premier actionnaire à Valeo ?
52:24L'État français.
52:25Qu'est-ce qu'il fait ? Rien.
52:26Valeo bénéficie chaque année de millions d'euros d'aides publiques,
52:29notamment sur le crédit impôt recherche,
52:31qui lui a permis de développer de la R&D
52:33pour avoir d'autres systèmes de boîtes de vitesse
52:36qui fabriquent des boîtes de vitesse.
52:38Le résultat, c'est quoi ?
52:39C'est que ces boîtes de vitesse qu'il a développées,
52:41il les envoie en Turquie, avec des aides publiques françaises.
52:43C'est une crise noise aussi qui fait que nos entreprises,
52:45et notamment en automobile, ont beaucoup de mal à s'en sortir.
52:48Est-ce qu'on n'a pas perdu le combat de l'industrie automobile ?
52:51On voit qu'il y a des emplois qui sont supprimés,
52:52des usines à l'arrêt, comme à Célantis Poissy.
52:55En fait, c'est toute l'industrie.
52:56Ce n'est pas seulement l'industrie automobile.
52:58Et oui, il faut changer de stratégie face à la situation mondiale.
53:02La CGT, on a toujours été très opposé à la spécialisation productive,
53:05c'est-à-dire au fait de dire que, par exemple,
53:08en France, on ne pouvait plus être un pays de production
53:11qu'on ne faisait que de la recherche.
53:12On en voit le résultat aujourd'hui.
53:14Aujourd'hui, il faut rentrer dans un nouveau monde.
53:16Il faut relocaliser l'industrie, au plan national, au plan européen,
53:20et donner à notre industrie comme mission
53:22de répondre aux besoins des populations françaises et européennes,
53:25plutôt que d'espérer inonder les marchés mondiaux.
53:28Et donc, il faut protéger notre industrie
53:29avec des normes du commerce fondées sur le droit social, environnemental et fiscal
53:34pour que ces droits de douane soient modulés
53:37en fonction des normes sociales, environnementales et fiscales.
53:39Sophie Binet, 30 secondes pour terminer cette émission de Vrai ou Faux,
53:43vous êtes prête ?
53:44Avec Marylise Léon, la dirigeante de la CFDT,
53:46vous vous appelez presque tous les jours.
53:47Vrai ou Faux ?
53:48Vrai.
53:48Depuis votre arrivée à la tête du syndicat,
53:50la CGT dialogue beaucoup moins avec Greenpeace.
53:52Vrai ou Faux ?
53:54Faux.
53:56Jean Castex, à la tête de la SNCF,
53:58vous aviez fait savoir en haut lieu tout le bien
54:00que vous pensez de cette nomination.
54:02Vrai ou Faux ?
54:02Faux.
54:03Comme votre collègue de la CFECGC,
54:05vous trouvez Sébastien Lecornu d'un niveau supérieur à François Bayrou.
54:08Vrai ou Faux ?
54:09Vrai.
54:10La CGT n'est pas machiste,
54:11mais il y a encore trop de machos à la CGT.
54:13La phrase de Philippe Martinez,
54:15votre prédécesseur, reste Vrai ou Faux ?
54:18Faux.
54:20Sophie Binet, merci d'avoir répondu aux questions de questions politiques.
54:24Je souhaite à tous les auditeurs,
54:25les auditrices, téléspectateurs, téléspectatrices,
54:27un excellent week-end à la semaine prochaine.
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