- il y a 6 semaines
C'est la reprise d'A vos marques sur Sport en France. Pour ce numéro de rentrée, Salim EJNAÏNI est à l'honneur. Habituellement présentateur, c'est lui qui va répondre aux questions d'Anthony DREVET pour retracer son parcours et sa pratique de l'équitation en tant que personne en situation de handicap. Salim est très actif puisqu'il sera également question de revenir sur ses activités d'auteur, de créateur de contenu et même de pilote d'avion ! Un numéro qui va vous faire découvrir Salim EJNAÏNI sous un autre angle.
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SportTranscription
00:00Musique
00:00Bonsoir à toutes et tous, soyez les bienvenus dans une nouvelle émission d'Avomarque sur Sport en France,
00:24votre émission consacrée aux disciplines parasportives.
00:27Et ce soir, émission un petit peu particulière, on va parler certes d'une discipline que vous connaissez certainement,
00:33la paraéquitation et l'équitation, mais on va surtout être avec quelqu'un que vous connaissez bien sur Sport en France,
00:38puisque c'est le présentateur habituel d'Avomarque, il s'agit de Salim Ejnaïdi.
00:43Bonsoir Salim.
00:44Bonsoir Anthony.
00:45Alors moi ça me fait plaisir de te recevoir parce que justement on va évoquer ton parcours,
00:49tu es présentateur, télévision, tu es également para-athlète, tu es chef d'entreprise, auteur, conférencier, streamer,
00:55bref tu as plein de cordes à ton arc.
00:57Tout à fait, absolument.
00:59Je ne sais pas si on aura suffisamment de temps dans ces 26 minutes d'émission pour pouvoir parler de tout ton parcours,
01:04mais en tout cas on va essayer et justement on va commencer par essayer de tout savoir et de tout comprendre
01:10sur la paraéquitation et l'équitation, c'est tout de suite, c'est dans mon défi.
01:13Alors gros défi aujourd'hui évidemment Salim, puisque je vais évoquer une discipline qui t'est chère,
01:22donc on va évoquer l'équitation, la paraéquitation aussi, qui est adaptée aux personnes en situation de handicap.
01:29Alors est-ce qu'on peut avoir un petit peu les spécificités de cette discipline que toi tu n'as pas beaucoup pratiquée,
01:34parce que c'est une discipline en fait qui est paralympique, mais qui ne concerne que le paradressage ?
01:39Oui, alors en réalité aujourd'hui la paraéquitation est le terme générique qui englobe les disciplines adaptées aux handicaps
01:46dans le milieu équestre en globalité, mais en France, il n'y a aujourd'hui que le paradressage qui est concerné,
01:55puisque la Fédération française d'équitation a fait le choix de se tourner vers la seule discipline paralympique,
02:00aujourd'hui, et pourvoyeuse de médailles.
02:01historiquement, il y a eu pendant quelques belles années, on a eu le para-CSO,
02:07donc le CSO pour concours de saut d'obstacle, qui aujourd'hui n'est plus reconnu en termes fédéral par la FFE.
02:17D'autres disciplines, enfin d'autres nations pratiquent aujourd'hui le para-CSO, le para-jumping,
02:23mais la France a un peu déserté la place aujourd'hui.
02:26Oui, depuis 2015, on y reviendra, on s'intéresse au début d'émission, cette paraéquitation,
02:31donc discipline paralympique depuis 1996, quel est un petit peu le principe ?
02:34C'est quoi ? Ce sont des reprises avec ou sans musique ?
02:37Oui, tout à fait, il y a plusieurs, c'est un peu comme pour le dressage classique,
02:40alors avec la question des classifications, à savoir que les athlètes qui peuvent participer sont beaucoup plus,
02:47l'éventail est beaucoup plus large qu'en CSO, qu'en saut d'obstacle.
02:51Aujourd'hui, on a vraiment pas mal de grades qui sont représentés, ça va jusqu'au grade 5.
02:58Plus on monte dans le chiffre, plus le handicap est considéré comme léger
03:02et on arrive à adapter un petit peu le prérequis technique en fonction du handicap,
03:09c'est-à-dire que sur les grades 1, 2, etc., on a vraiment des notions de difficultés techniques qui sont réduites,
03:17c'est-à-dire qu'il y a des reprises qui, dans un premier temps, ne se font qu'au pas, puis au pas et au trop seulement,
03:22puis on ajoute le galop et on augmente les dimensions du terrain,
03:25puisque sur un terrain classique, on est sur 60 mètres par 20 mètres,
03:31et sur des terrains plus réduits qu'on a sur les premiers grades, grades 1, 2 et 3 si je ne m'abuse,
03:37on est sur des dimensions à 40 par 20.
03:40Donc il y a des petites choses qui changent comme ça, malgré tout, le cavalier lambda reconnaît tout à fait ses petits,
03:47puisqu'on est sur des figures, sur des prérequis techniques que tout le monde connaît
03:52et que tout le monde pratique au quotidien, en club, que ce soit en loisirs ou en compétition.
03:58Alors justement, parlons d'une autre compétition qui te tient à cœur, le CSO,
04:01donc le concours évidemment de saut d'obstacle, ça c'est quelque chose qui t'intéresse ?
04:05Le parcours est défini et l'objectif c'est de franchir les différentes barres ?
04:09Oui, en saut d'obstacle, on définit le niveau un petit peu en fonction des hauteurs de compétition,
04:15grossièrement, enfin des hauteurs d'obstacle pardon, mais grossièrement, plus on monte la hauteur
04:18et plus d'autres difficultés entre enjeux, les contrats de foulée, le nombre de foulées à mettre entre deux obstacles,
04:24les tracés deviennent un peu plus ardues aussi, quand on monte en niveau, on monte en exigence,
04:30donc les profils de chevaux vont changer un petit peu, et c'est vrai que ça devient de plus en plus compliqué
04:37et pas seulement en raison de la hauteur des obstacles, alors c'est vrai que oui, il y a cette notion d'obstacle à franchir,
04:43il faut le faire bien, mais on rejoint malgré tout cette question du dressage,
04:49puisqu'on appelle le dressage la discipline mère de toutes les disciplines équestres.
04:53Parce qu'il faut faire corps avec son cheval ?
04:55Oui, et puis parce qu'un bon dressage, avoir de bonnes aptitudes techniques au dressage,
05:01facilite grandement la vie du duo, du binôme, et quand on a un bon dressage,
05:06tout devient facile pour le couple cheval-cavalier, alors que souvent quand on est en selle, c'est un petit peu différent.
05:11Ça c'est clair. Alors la hauteur des barres, justement, toi tu as les mêmes spécificités qu'un cavalier valide, comment ça se passe ?
05:18Aujourd'hui je participe en compétition, grâce à un article du règlement général des compétitions de la FFE,
05:24je participe en compétition valide.
05:26D'accord.
05:26Donc en fait je suis face à des cavaliers amateurs qui ont toutes leurs capacités,
05:30toutes leurs possibilités, leurs yeux, leurs bras, leurs jambes, qui n'ont pas de handicap,
05:34et je me mesure à eux avec des adaptations techniques qui sont supposées compenser mon handicap,
05:39sans me favoriser.
05:41C'est-à-dire que la seule chose qu'on me donne, ce sont des informations de direction,
05:45savoir où aller, et non pas comment monter la cheval.
05:48Ce n'est pas un cours d'équitation, on me donne seulement des infos de direction.
05:51Voilà, et je suis moi en niveau amateur 3, amateur 2,
05:56donc sur des hauteurs, les plus grosses hauteurs que j'ai eu à franchir en compétition,
05:59ça a été 1m10, 1m15.
06:01D'accord, ok, on reviendra sur un franchissement un petit peu plus élevé en 2017 notamment.
06:06Alors là tu es venu sur le plateau avec Uno, bon, Uno ne t'accompagne pas sur les différents concours.
06:12Non, enfin si, il m'accompagne sur les concours, pas sur le terrain, je rassure tout le monde.
06:18Non, non, il est en bord de terrain, mais Uno m'accompagne partout, c'est un chien guide,
06:22et comme tous les chiens guides, il peut effectivement aller absolument partout où je suis.
06:25Voilà, il est un peu jeune, donc on va peut-être l'entendre un peu changer de position,
06:29mais là il est plutôt sage.
06:31Plutôt bien, effectivement, donc là c'est ton fidèle lieutenant j'allais dire.
06:35Exactement.
06:36Donc sur les concours, tu as quand même quelqu'un qui te suit un petit peu, comment s'en donner les indications ?
06:40C'est un travail d'équipe. En ce qui me concerne, en fait, on a mis en place cette façon de guider.
06:46Alors il y a eu plusieurs étapes, je pense qu'on va peut-être y revenir,
06:48mais à l'époque du para-CSO, on était deux sur la piste, un peu à l'image de l'athlétisme.
06:54On avait un guide, on était deux cavaliers,
06:56donc le non-voyant suit un cavalier guide qui le précède,
07:00et donc qui lui donne des indications.
07:02Ça posait plusieurs questions, puisque notamment quand le cavalier guide faisait tomber une barre,
07:06ça comptait faute pour le couple.
07:08Et puis il y avait des petites questions de sécurité.
07:11C'est vrai que deux chevaux sur la piste qui se suivent,
07:13bon, quand il y a des combinaisons, des obstacles rapprochés,
07:15comment on fait si le cheval précédent refuse de sauter le deuxième obstacle ?
07:19Bon bref, ça pouvait faire patatrac assez vite.
07:22On a eu de la chance, ça n'est jamais vraiment arrivé.
07:24Mais ces questions se posaient quand on montait le niveau de compétition.
07:28Et puis à un moment donné, on a voulu monter la difficulté,
07:30et j'ai choisi de mettre en place autre chose,
07:32donc d'avoir des crieurs qui sont à côté de chaque obstacle,
07:35qui peuvent se déplacer en cas de souci ou en cas de besoin.
07:38La sécurité est un prérequis, bien sûr, qui rentre en premier lieu.
07:43Et puis, ces personnes m'appellent en fonction de l'obstacle que je dois franchir.
07:48C'est-à-dire que c'est seulement la personne qui est à côté de l'obstacle suivant
07:52qui crie là, là, là, de façon régulière,
07:55de sorte à ce que je sache où je dois aller.
07:57Et en même temps que ces personnes-là,
07:59j'ai une personne qui me sert de guide,
08:00qui elle se déplace un peu partout sur le terrain,
08:02et qui me donne des infos très simples,
08:04qu'on peut reconnaître assez facilement,
08:06qui me dit droite, gauche, ligne, quand il faut aller tout droit, etc.
08:09D'accord, on voit quelques images et on aperçoit les crieurs justement.
08:14Ça c'est quelque chose que tu as mis en place de façon assez rapide.
08:18Comment tu t'es adapté ?
08:19Parce que ce n'est pas simple d'avoir des indications comme ça
08:22quand tu es, je vais le dire, à l'aveugle.
08:24Oui, ça a été long.
08:25Ça a mis un peu plus de temps à s'adapter
08:26plutôt que de monter avec un cavalier guide qui me précède.
08:32C'est vrai que ça prend plus de temps à s'habituer.
08:34C'est techniquement plus compliqué.
08:35Je le dis maintenant sans le moindre doute.
08:38Par contre, c'est tellement plus satisfaisant en ce qui me concerne.
08:40C'est beaucoup mieux.
08:41On a un travail qui repose sur plus de monde,
08:45mais qui au final est beaucoup plus proche du CSO classique.
08:50Alors, j'ai emprunté la méthode des crieurs aux cavaliers malvoyants.
08:54Certains cavaliers malvoyants qui ont besoin de crieurs,
08:57mais ça ne suffisait pas.
08:58Et je me suis dit, autant rajouter un guide
09:00qui lui peut se déplacer sur le terrain
09:02et qui peut me donner plus d'indications techniques,
09:06enfin pas techniques, pardon, de direction, droite, gauche,
09:08par des mots très, très simples, très courts
09:10et de sorte à superposer un petit peu les deux.
09:13Et en réalité, on va superposer ça
09:15à la reconnaissance du parcours qu'on a fait à pied avant.
09:18Et donc, on a un cerveau vraiment divisé en plusieurs fenêtres en même temps.
09:23Ça demande énormément de concentration.
09:26Une minute de parcours paraît en durée parfois 10 ou 15.
09:30Mais voilà, c'est des moments vraiment très, très forts en général.
09:32Et alors, j'allais dire les qualités justement requises.
09:35Alors, quand on est un athlète qui est en situation de handicap,
09:38c'est encore décuplé.
09:39Mais c'est vrai que ce côté reconnaissance du parcours,
09:41il est extrêmement important.
09:42Il faut avoir une bonne mémoire.
09:43Il est très important, surtout qu'on essaye de déranger, entre guillemets,
09:46le moins possible les compétitions.
09:47Donc, je ne demande même pas aux organisateurs
09:49de m'accorder plus de temps de reconnaissance.
09:51En général, je prends le même temps que les autres.
09:53Donc, on a le temps de faire le parcours une fois et demie,
09:55parfois deux quand on a vraiment de la chance.
09:57Mais ça va très, très vite.
09:58Donc, il faut avoir une bonne capacité de spatialisation,
10:02une bonne mémoire dans l'espace.
10:04Et c'est vraiment une cartographie qu'on va se faire,
10:07un peu à la manière d'un GPS, finalement.
10:09On va vraiment avoir le dessin en tête
10:10et essayer de coller le plus au dessin
10:13avec les instructions qu'on nous donne
10:15dans le show, j'allais dire, en plein dans la situation.
10:17Et alors, la technique, a priori,
10:19donc tu as les mains, tu as les jambes,
10:21tu as un petit peu tout.
10:22Mais qui livre le corps.
10:24Non, mais c'est vrai, qui est là pour guider le cheval.
10:25Alors ça, pour le coup,
10:27comme tous les autres athlètes, il n'y a pas de problème.
10:30Exactement.
10:30Tout vraiment, tout pareil.
10:31Je prends les mêmes leçons.
10:33Les chevaux que je monte
10:34ne sont absolument pas éduqués spécialement
10:36pour travailler avec un cavalier aveugle.
10:38Quoique, peut-être que les miens, à force,
10:40ont pris certaines habitudes.
10:41C'est ce que je dis.
10:42Mes chevaux, quand ils veulent me faire plaisir,
10:43ils savent très bien comment faire.
10:44Et quand ils veulent m'embêter un petit peu plus,
10:46ils savent aussi très bien comment faire.
10:47Ils ne se privent pas.
10:48C'est plutôt cool.
10:50Mais c'est passionnant.
10:52Parce qu'en réalité, comme je le dis à chaque fois,
10:54au début des compétitions,
10:55un cavalier qui ne me connaît pas
10:56me regarde un petit peu en ovni.
10:58Et à la fin, il vient me parler en père,
11:01en compatriote presque, en congénaire.
11:03On pratique tous la même discipline.
11:06On parle tous le même langage.
11:07Et c'est assez chouette.
11:08Alors tiens, d'ailleurs, je vais rebondir.
11:09Parce qu'il y a des disciplines par équipe.
11:11Est-ce que toi, tu as pu faire des compétitions par équipe ?
11:16Ou est-ce que ce n'est pas encore arrivé ?
11:17Oui, c'est arrivé.
11:18Alors ce n'est pas sur des championnats
11:20ou des choses comme ça.
11:21C'est surtout des moments en général
11:22plutôt fun, plutôt cool.
11:24Mais bien sûr, c'est arrivé.
11:25Il y a des relais à l'américaine.
11:27Il y a des trucs très, très chouettes.
11:28Et les gens se prennent au jeu.
11:29Et c'est génial.
11:30Voilà, c'est très rigolo.
11:32C'est des moments qui sont faits
11:34pour se faire plaisir.
11:35Et la mission en général est relevée
11:37à chaque fois sans problème.
11:38Et alors les juges,
11:39comment est-ce qu'ils te considèrent
11:41quand tu arrives sur le terrain,
11:43justement sur un concours ?
11:44Est-ce qu'ils ont de la compassion ?
11:46Est-ce qu'ils se disent
11:46que le président, c'est un à-tête comme tout le monde ?
11:47Il y a parfois besoin d'un peu des deux.
11:50En fait, le seul problème que j'ai rencontré,
11:52que j'ai failli rencontrer une fois,
11:53c'est une présidente de jury
11:55qui n'était pas au courant du règlement
11:57et qui voulait faire appel à son pouvoir
11:59de me refuser le départ.
12:01C'est arrivé une seule fois.
12:03On a dû argumenter un petit peu,
12:05discuter, lui expliquer
12:05qu'effectivement, elle pouvait le faire,
12:07mais que ça serait...
12:08que ça constituerait une première, en fait,
12:10qu'elle ferait parler d'elle
12:11plus en me refusant le départ qu'autre chose.
12:13Et au final, en me laissant partir,
12:16elle est venue me voir en sortant du parcours.
12:18Moi, je n'étais pas très content.
12:19Je n'avais pas l'impression
12:20d'avoir fait une belle perf.
12:21Elle est venue me voir pour s'excuser
12:23et pour me dire qu'elle n'avait pas compris
12:24qu'elle verrait du sport aujourd'hui.
12:26Donc, j'ai beaucoup apprécié.
12:27J'ai eu un petit peu les larmes aux yeux.
12:29Et très souvent, c'est comme ça que ça se passe,
12:31en fait, que les gens ne savent pas trop
12:32à quoi ils vont avoir à faire.
12:34Et au final, on se rend compte
12:35qu'on parle le même langage,
12:36on pratique le même sport
12:37et on montre quelque chose
12:40qui dépasse les limites
12:42de ce qu'on pouvait imaginer
12:42avant de savoir que c'était possible.
12:44Et c'est ça qui me plaît au final.
12:45Oui, et puis tu parlais de sport,
12:46justement, ce n'est pas simple
12:47de tracer les courbes,
12:48de pouvoir avoir le bon timing, etc.
12:50C'est sûr que ça doit être un travail
12:53qui se fait de ton côté aux entraînements.
12:55Tu l'estimes à combien l'entraînement
12:57qu'il faut avoir pour vraiment être à l'aise ?
13:00J'ai pour moi une exigence qui est assez folle,
13:02donc ça va être très dur de te répondre.
13:04Je suis rarement satisfait de ce que je donne.
13:07Parfois, j'ai l'impression que par chance,
13:09ça paye et le résultat est au rendez-vous.
13:11Mais très sérieusement,
13:12je pense qu'il faut avoir une exigence
13:14pour atteindre ces résultats.
13:17Il faut avoir une exigence à la hauteur
13:18de ce qu'on veut atteindre.
13:19C'est-à-dire que si on veut se faire plaisir,
13:21autant s'entraîner peut-être légèrement
13:23une fois par semaine
13:24en laissant la place au reste.
13:26Mais si on veut atteindre des résultats,
13:27il n'y a pas de secret.
13:28Il faut s'entraîner, refaire,
13:29consolider la relation avec son cheval
13:31et ne pas hésiter à aller monter
13:32trois, quatre fois par semaine
13:34et même venir pour ne pas monter,
13:36mais juste pour prolonger
13:37la relation avec l'animal.
13:39C'est ce que je dis tout le temps,
13:40mais le cheval, c'est juste un pote
13:41d'une autre espèce.
13:43Je le vois comme ça.
13:44C'est un binaume, un partenaire de jeu.
13:46C'est pas mal de le voir comme ça.
13:47Malheureusement, le circuit national para-CSO
13:49s'est arrêté en 2015.
13:52En 2018, la FFE a décidé d'interrompre
13:55et de supprimer la discipline.
13:56Comment tu l'as vécu,
13:58sachant que tu as été deux fois champion
13:59de cette discipline-là ?
14:01Ça a été un coup dur
14:02ou est-ce que ça t'a forcé
14:03à te réinventer finalement ?
14:04Les deux.
14:04Ça a été très très dur
14:05parce que du jour au lendemain,
14:06on a eu le sentiment
14:07que nos pères nous boudaient,
14:08nous tournaient le dos.
14:10Et au final,
14:10il y a eu une belle consolation
14:12puisqu'on a eu la démonstration
14:14de la part de très très grands
14:15noms du domaine,
14:17de grands cavaliers internationaux.
14:18Je pense à Philippe Rosier,
14:19médaillé d'or à Rio en 2016.
14:21Je pense à bien d'autres
14:23qui nous ont adressé
14:25de beaux témoignages de sympathie.
14:27Camille Condéferra
14:27qui ne manque pas
14:28de me balancer quelques vannes
14:29sur mes parcours notamment.
14:30Des trucs très très chouettes
14:32où on se rend compte
14:33qu'on fait malgré tout
14:34partie de la famille.
14:35Et puis c'est ce dont on fait la preuve
14:37en compétition tous les week-ends.
14:39Je pense à Ninon Forget
14:40qui est non voyante aussi
14:41et qui utilise cette même méthode
14:42depuis quelques années
14:44et qui performent
14:45à très bon niveau aussi.
14:47Voilà, on fait partie de la famille.
14:49On est toujours dans la partie.
14:51Et que la fédération
14:53ne nous reconnaisse plus
14:54en tant que telle,
14:55en tout cas comme discipline
14:57à part entière,
14:58oui c'est triste.
14:59Quelque part,
14:59cette discipline avait des problèmes,
15:02avait des déséquilibres
15:02et ne pouvait peut-être
15:04plus perdurer telle qu'elle était.
15:05Maintenant, on peut croiser les doigts
15:07et espérer en un avenir meilleur
15:08qui se jouera à l'international
15:10puisque les Anglais
15:11font office
15:13de locomotive aujourd'hui
15:15pour ce qui concerne
15:18le para-CSO,
15:19le para-jumping.
15:20Donc on peut espérer
15:20que ça se réinvente
15:21peut-être d'une autre manière
15:22et dans d'autres versions.
15:25Mais ton exemple
15:26et les exemples
15:26que tu nous as cités,
15:27finalement c'est aussi
15:27un moteur peut-être
15:29pour encourager
15:30d'autres para-athlètes
15:32à se lancer.
15:33Est-ce que tu penses
15:33que les clubs sont sensibilisés
15:35justement à la pratique
15:36parasportive ?
15:36Tu mets le doigt
15:37sur ce qui m'embête
15:37le plus aujourd'hui.
15:39Je croule un peu
15:40sous des messages
15:41auxquels je ne sais pas
15:42quoi répondre.
15:42des jeunes
15:43qui voudraient commencer,
15:44des gens qui voudraient
15:45se lancer
15:46et qui ont le sentiment
15:47de ne pas être
15:48dans la bonne discipline,
15:48de ne pas aimer
15:49la bonne pratique
15:50ou de ne pas être
15:51dans la bonne case.
15:52Et moi,
15:52c'est ce qui me chatouille
15:53très très fort personnellement.
15:54Je déteste ce genre
15:55de sentiment
15:56de ne pas aimer
15:57la bonne chose
15:58ou d'être mis
15:58dans une case
15:59de fait
16:00à cause de ce qu'on est
16:01par nature.
16:01Pour moi,
16:02c'est la seule chose
16:02qui reste inacceptable
16:04aujourd'hui.
16:05Il faut pouvoir ouvrir
16:05la porte
16:06à tous ces pratiquants,
16:07à toutes ces pratiquantes
16:08et bien heureusement,
16:09l'article 6.6
16:11du règlement général
16:12des compétitions
16:12est là pour répondre
16:13à tout ça
16:13et les jurys bienveillants
16:15souvent trouvent des solutions
16:16et l'aventure commence
16:18en général par une belle
16:19aventure humaine.
16:20C'est-à-dire que dans les clubs,
16:21il y a toujours le moniteur,
16:23l'instructeur,
16:23la personne qui est là,
16:24l'équipe club
16:25qui se met autour
16:26de la personne,
16:27de l'athlète
16:28qui se prend de passion
16:29et qui veut essayer,
16:30qui veut continuer.
16:31Voilà,
16:31c'est des belles histoires
16:32à écrire
16:32et j'encourage
16:33les jeunes à se lancer
16:35et les personnes
16:35qui ont envie d'essayer
16:36mais à y aller à fond.
16:37Et puis toi,
16:38tu as marqué l'histoire aussi,
16:40on va revenir sur ton parcours
16:41évidemment,
16:42mais en 2017,
16:43tu as donc franchi
16:44des barres extrêmement élevées,
16:47plus d'un mètre 40,
16:47c'est ça ?
16:48Oui,
16:48à l'entraînement,
16:48on avait été plus haut
16:49que ce qu'on a fait le jour J.
16:51On avait été jusqu'à 1m50
16:52à l'entraînement,
16:52on s'est arrêté à 1m40
16:54le jour J,
16:55mais le but,
16:56oui,
16:56était de faire la démonstration
16:57que la hauteur non plus
16:58n'est pas un frein
16:59à une belle préparation
17:00et là,
17:01en l'occurrence,
17:02la préparation a dû être rapide
17:03mais a été de qualité
17:04malgré tout
17:05puisque le cheval,
17:06je ne le connaissais pas,
17:07Calypso by Cartoflex,
17:08je l'avais découvert
17:09un mois auparavant,
17:10donc on a eu un mois
17:11pour se mettre ensemble
17:11à franchir des hauteurs
17:12que je n'avais jamais franchies
17:13de ma vie,
17:14disons-le aussi,
17:15mais c'est faisable en fait.
17:17Ce qui est impressionnant
17:18visuellement,
17:18n'est pas le plus compliqué
17:20en pratique,
17:21c'est ça qu'on voulait
17:22aussi démontrer,
17:23c'est-à-dire qu'une bonne gymnastique,
17:25un bon timing,
17:26un bon tempo,
17:27une belle entente
17:28cheval-cavalier
17:28peut suffire à créer
17:30un beau moment de sport
17:32et c'est ce qu'on a voulu démontrer
17:33ce jour-là.
17:35Vraiment,
17:35c'est fort,
17:36en plus,
17:36tu t'es accompagné
17:37de quelques personnalités,
17:40j'allais dire,
17:40Guillaume Canet
17:41était là aussi.
17:42Oui,
17:42on avait une belle aventure
17:43sur le Masters de Paris,
17:44le longé de Masters de Paris
17:45à l'époque,
17:46Christophe Ameux,
17:47bien sûr que je salue,
17:48qui a répondu présent
17:49et qui m'a donné mes chances
17:50au pluriel
17:51sur ces fois-ci,
17:53mais le but était
17:54de montrer aussi
17:55qu'on pouvait partir,
17:56moi je voulais faire le lien
17:57entre le commande des mortels,
17:59le plancher des vaches
18:00et les grands cavaliers
18:01qui allaient franchir
18:02sur cette compétition
18:04de 6 bar
18:04des hauteurs vertigineuses,
18:06je crois que ça s'arrêtait
18:06à 2 mètres et quelques.
18:07Je voulais faire le lien
18:08entre 0 et le départ
18:10à 1,50 m.
18:10Voilà,
18:11et quelque part,
18:12on a relevé un peu ce défi
18:13et on l'a fait au profit
18:14d'une cause qui m'est chère
18:15puisque c'est la scolarisation
18:18de tous
18:18puisqu'on a remis un chèque
18:21au profit de l'association
18:23sur les bancs de l'école
18:24pour la scolarisation
18:25des jeunes en situation
18:26de handicap.
18:26Ah, c'est top.
18:27Oui, parce que finalement,
18:28les obstacles les plus difficiles,
18:30ce n'est pas forcément
18:30ceux qui sont les plus hauts,
18:31mais peut-être des fois
18:32à 30 cm,
18:33ce n'est pas forcément évident.
18:34Parfois, ça peut être compliqué.
18:36Bon, en tout cas,
18:37on en sait un petit peu plus
18:38sur l'équitation,
18:38la paraéquitation.
18:40On va revenir sur ton parcours.
18:41Justement,
18:41tu connais bien cette rubrique,
18:43c'est Parcours Perth.
18:48Ah, ça doit faire bizarre
18:49d'être l'invité de ton émission.
18:51J'ai failli le dire
18:52en même temps que toi,
18:52tu vois.
18:54Bon, alors Salim,
18:55je vais revenir sur ton parcours.
18:56Tu es né en 92 à Bordeaux.
18:58Assez rapidement,
18:59malheureusement,
19:00tu es diagnostiqué
19:01avec un problème de santé.
19:03Et donc,
19:04quand est-ce que tu découvres
19:05l'équitation ?
19:06Est-ce que c'est déjà
19:06le premier sport
19:07que tu découvres ?
19:08Pas du tout.
19:08J'ai découvert les chevaux
19:09relativement tard
19:10par le loisir,
19:12par les petites balades
19:13à poney qu'on peut faire.
19:14Moi, c'était à Disney
19:15pour faire du brand dropping.
19:18C'était ça.
19:19Ma mère travaillait à Disney
19:20et puis on a eu l'occasion
19:21de faire une petite balade à poney.
19:22Et en fait,
19:23depuis,
19:23j'ai eu un peu ça
19:25dans un coin de la tête
19:26tout en ayant en même temps
19:27le fait que c'était trop beau
19:29pour être accessible.
19:30Pour moi,
19:31c'était un rêve,
19:31un truc,
19:32il y avait un piédestal
19:32extraordinaire
19:33sur lequel y avait les chevaux
19:34et ça m'a mis pas mal de temps
19:36avant de vraiment pratiquer.
19:37J'ai commencé à 12 ans
19:38en club.
19:40Ce qui est relativement tard
19:41pour beaucoup de compétiteurs
19:42qui sont nés dedans,
19:43qui ont toujours connu ça.
19:43Moi, ce n'est pas mon cas.
19:44Et tout de suite,
19:45tu as compris qu'il fallait
19:46nouer une relation particulière
19:47avec tes chevaux.
19:48Tu en as eu combien des chevaux ?
19:49J'ai eu,
19:51à moi,
19:52j'ai dû avoir 4 ou 5 chevaux
19:53à moi.
19:54Là, j'en ai 2 aujourd'hui.
19:56Rhapsody
19:56plus un jeune aujourd'hui
19:58qui est Cannon Boy,
20:00qui est un jeune
20:01par la suite.
20:03Rhapsody à quoi ?
20:04Rhapsody à quoi ?
20:04Rhapsody à 23, 24 ans,
20:07je crois.
20:08Mais je crois que
20:09je lui dois bien
20:10tout ce qu'il m'a donné.
20:11Je lui dois bien
20:12de faire de sa vie,
20:15de rajouter 5 belles étoiles
20:17de confort à sa vie
20:18jusqu'au bout.
20:19C'est top.
20:20Alors du coup,
20:21en 2008,
20:22quand tu perds totalement la vue,
20:24tu vas prendre part
20:25à des compétitions.
20:26Ça, ça a été quoi le déclic,
20:27finalement ?
20:27Tu t'es dit
20:27je ne veux pas me laisser arrêter ?
20:30Le déclic n'a pas du tout
20:31été en 2008
20:32et c'est ce que je dis
20:32à chaque fois
20:33quand je dois raconter
20:34l'histoire de la perte
20:36de ma vue,
20:36c'est que j'oublie tout le temps
20:37de citer cette date
20:39qui pourrait paraître
20:40fatidique à beaucoup de monde.
20:42Mais pour moi,
20:42ça a été plutôt insignifiant.
20:43En fait,
20:44quand j'ai perdu la vue,
20:45j'ai même fait croire
20:46à mes parents
20:47et à mes proches
20:47qu'il n'en était rien.
20:48C'est-à-dire qu'au début,
20:49j'ai continué à essayer
20:50de faker tout ça
20:51parce que j'étais déjà
20:52très malvoyant.
20:53Je savais déjà lire en braille
20:54comme...
20:55J'ai mon petit prompteur
20:56que j'ai pris comme exemple
20:57aujourd'hui.
20:58Que tu utilises d'ailleurs
20:58à chaque émission.
20:59Oui, bien sûr.
21:00Donc je connaissais déjà le braille.
21:02En fait,
21:02il n'y a pas eu
21:02de vrai vacillement
21:05de mes bases
21:06si ce n'est que je ne pouvais plus
21:07voir de mes yeux
21:08pour jouer aux jeux vidéo,
21:09pour regarder la télé
21:09ou quelques petites choses
21:11qui paraissent
21:12un peu anecdotiques.
21:13Mais au final,
21:14dans ma vraie vie,
21:15il n'y a pas eu de changement.
21:16Tout ce que j'ai eu à faire
21:17en termes de compétition,
21:18c'est à poursuivre
21:19le plan
21:20qu'on avait déjà initié
21:21quelques années plus tôt
21:22puisque depuis 2006,
21:25on s'était dit
21:26qu'on commençait
21:27à me préparer
21:28pour la compétition
21:29un beau jour
21:30et ce beau jour
21:30est arrivé effectivement
21:31en 2008
21:32au Jumping de Bordeaux.
21:33D'accord.
21:33Et alors attends,
21:34tu as dû t'entourer de coachs.
21:36Il y a Tiffany
21:36qui t'a longtemps accompagné.
21:37Il y a Tiffany
21:38qui m'a accompagné
21:39depuis le début.
21:40C'est drôle de me dire
21:41que des années plus tard,
21:42voilà,
21:42mais on était à l'époque,
21:45moi j'étais un gamin,
21:46j'étais au collège
21:47et Tiffany était élève monitrice.
21:50Elle n'était pas diplômée
21:51ni rien.
21:52Et en fait,
21:52on a commencé
21:53comme une équipe
21:54un petit peu,
21:54à se découvrir
21:56sans trop savoir
21:57où on allait
21:57et on a attaqué
21:59les choses ensemble
22:00sur effectivement
22:02le Jumping de Bordeaux.
22:03Je suis entré en piste
22:03ce jour-là,
22:04je connaissais à peine
22:05le règlement du sport
22:06auquel je participais
22:07et on était,
22:09on vivait un truc
22:10dont on ne savait pas
22:11où ça nous mènerait.
22:12Ça nous a amené
22:12très très loin,
22:13voilà,
22:13des années plus tard.
22:14Et après,
22:14tu t'es accompagné
22:15de Fanny,
22:16je crois,
22:16c'est ça ?
22:16Oui,
22:17j'ai eu Tiffany
22:18pendant des années
22:19avec qui on a travaillé.
22:20On a ensuite
22:21poursuivi le travail
22:21avec Fanny Poleto
22:22qui est dans le sud-ouest
22:24sur Coutras.
22:26J'ai travaillé
22:26avec pas mal de monde,
22:27avec Florian Paoli
22:28par la suite.
22:30Il y a eu vraiment
22:30pas mal de monde.
22:32Aujourd'hui,
22:32je travaille avec une amie
22:33d'enfance
22:33qui s'appelle Alice.
22:34Je la salue.
22:35Elle la surprendra
22:36peut-être de savoir
22:36que je vais parler d'elle
22:37aujourd'hui.
22:37Mais voilà,
22:38on travaille ensemble
22:38aujourd'hui
22:39et il y a pas mal
22:40de changements
22:42qui se poursuivent
22:44aujourd'hui.
22:44J'ai pas mal changé
22:45d'équipe,
22:45c'est vrai,
22:46parce que ce que j'ai recherché
22:47dans un premier temps,
22:48mais le premier prérequis
22:50aujourd'hui pour moi,
22:51c'est le confort
22:51de mes chevaux.
22:52C'est certaines conditions
22:53de vie,
22:53je suis très très exigeant.
22:55Avec ça,
22:55aujourd'hui,
22:56j'ai eu de vrais déclics
22:57sur le bien-être animal,
22:58sur la bonne santé
23:00de mes chevaux
23:01et pour moi,
23:02c'est quelque chose
23:02sur lequel je ne peux
23:04pas transiger
23:05et je ne veux pas
23:06reproduire d'erreurs
23:08que je vois trop souvent
23:10se faire autour de moi.
23:12J'ai un oeil très critique
23:13sur moi-même là-dessus.
23:14Ouais, je comprends.
23:15Ça passe par quoi ?
23:16Moins d'entraînement
23:17peut-être pour mes chevaux ?
23:18Non, c'est pas tellement ça.
23:19Ou à la limite,
23:20c'est pas tellement ça la question.
23:21C'est surtout avoir la possibilité
23:23de vivre leur vie de cheval
23:24en extérieur,
23:25d'avoir un bon moral,
23:27de voir des copains régulièrement.
23:29Ils sont en formule
23:30qu'on appelle pré-box,
23:31c'est-à-dire qu'ils sont
23:31au pré la journée,
23:32ils dorment au box la nuit
23:33au chaud, tranquille,
23:35à couvert.
23:36Et puis voilà,
23:37ils ont la possibilité
23:38de jouir pleinement
23:39de leur corps.
23:41C'est un luxe
23:41qui n'est pas offert à tous.
23:43J'ai conscience
23:44que ce n'est pas toujours possible.
23:46Mais voilà,
23:47vu que je peux le faire,
23:47je ne m'en prive pas.
23:49C'est même pas
23:50comment tu fais pour faire ça
23:50parce qu'il y a ça,
23:52mais il y a aussi
23:52d'autres activités.
23:53Donc j'en ai parlé un petit peu.
23:54Tu as sorti un livre
23:55en 2019 également.
23:57Ça, c'est quelque chose
23:58qui te tenait à cœur,
23:58ton autobiographie justement ?
23:59Oui, il y a eu beaucoup
24:00de changements
24:01qui ont mené à ce livre.
24:02Moi, j'ai changé de vie.
24:03J'étais kiné à l'origine.
24:04J'ai changé de vie
24:05pour beaucoup de choses,
24:05notamment me tourner
24:06vers le journaliste,
24:07qui me mène à vous aujourd'hui.
24:08Oui, vous toutes et tous.
24:09Mais on est passés par là,
24:14notamment pour écrire mon livre.
24:15Et j'ai souhaité raconter cette histoire,
24:18non pas pour mettre en avant une personne,
24:19mais pour mettre en avant un parcours
24:20et qu'il serve à d'autres.
24:22Surtout,
24:23moi, on m'a opposé à chaque étape.
24:25On m'a opposé mille impossibles
24:26pour une réussite.
24:28Et à chaque fois,
24:28on m'a dit,
24:28non, tu ne peux pas.
24:29C'est évident que ça n'est pas possible.
24:31Et c'était tellement évident
24:32que personne ne savait me dire pourquoi.
24:33Notamment la compétition,
24:35notamment pas mal d'autres choses.
24:36Et j'ai eu envie de titrer ce livre
24:38« L'impossible est un bon début »
24:39parce qu'à chaque fois,
24:40cette notion d'impossible
24:41a été le bon début
24:42d'une belle aventure.
24:44Voilà.
24:44Et pour moi,
24:45l'exemple doit servir la personne,
24:48doit servir le lecteur.
24:50Et j'espère que d'autres
24:51se retrouveront là-dedans,
24:52bien en dehors des chevaux,
24:53bien en dehors du handicap visuel.
24:55Je veux que ça parle à tout le monde
24:56dans leur quotidien.
24:57Voilà, tout simplement.
24:57Tu ne savais pas que c'était impossible,
24:58alors tu l'as fait.
24:59C'est un petit peu la phrase.
25:00La fameuse citation
25:01qui est très aéronautique d'ailleurs, Anthony.
25:03Oui, parce que tu es dans l'aviation également.
25:05Aussi.
25:06Et pilote d'avion.
25:07Raconte-moi, on a des images,
25:08je n'arrive pas à y croire.
25:09Je suis élève pilote, en fait, en réalité.
25:10Je suis élève pilote
25:11puisque j'appartiens à l'association
25:12Les Miros Volants.
25:13Voilà, Les Miros,
25:14comme on se surnomme.
25:15D'accord.
25:16Voilà, le nom officiel,
25:17c'est AEPHV,
25:18donc Association Européenne
25:19des Pilotes Handicapés Visuels.
25:21Mais Les Miros Volants,
25:21c'est plus marrant.
25:23Et en fait,
25:23on participe à des stages de pilotage
25:26qui sont organisés
25:27un peu partout en France,
25:28sur plusieurs clubs,
25:28Aero Club,
25:29qui nous accueillent.
25:30Le but, c'est de piloter
25:31par nous-mêmes
25:32avec une solution
25:33de conduite de vol
25:34aux personnes
25:35qui ne peuvent pas voir.
25:36Donc, on a des...
25:37C'est quoi ?
25:38C'est le Sound Flyer ?
25:38Le Sound Flyer, exactement,
25:39qui a été développé par Thalès
25:40à l'époque.
25:41Donc, un gros cocorico,
25:42encore une fois.
25:44Mais un beau moyen
25:45d'avoir dans le casque
25:46des indications sonores
25:48et vocales
25:48pour piloter
25:51et pour savoir par nous-mêmes
25:53comment conduire un avion.
25:54Alors, tout simplement,
25:55on n'est pas seul
25:56pour tout ce qui est
25:57de la sécurité extérieure.
25:58On a l'instructeur
25:59qui est à côté.
26:00Mais il arrive
26:00pendant des vols entiers
26:02du décollage
26:04à l'atterrissage
26:04que l'instructeur
26:07ne fasse absolument rien
26:08et ne dise pas grand-chose.
26:10Voilà, ça peut arriver
26:11et ça nous arrive
26:12le plus souvent possible,
26:14en tout cas.
26:14Mais rassurez-vous,
26:15on ne sera pas
26:16sur vos vols de ligne.
26:17Ah oui, pas encore ?
26:18Pas de pilote Miro,
26:19non, non,
26:19ça, c'est pas prévu.
26:21En tout cas,
26:21tu es très actif.
26:22Tu fais aussi,
26:23alors on m'a dit,
26:23du parcours
26:24et de l'airsoft.
26:25Ça explique-moi quand même.
26:26Je ne comprends pas
26:26comment tu peux faire
26:27l'airsoft sans voir.
26:28Ça, c'est quelque chose ?
26:29L'airsoft, alors c'est oui.
26:30Donc, on se met effectivement
26:31en situation
26:32de simulation militaire
26:33avec des répliques d'armes.
26:35C'est des répliques.
26:36On se tire des petites billes.
26:39Le but, c'est de faire ça au bruit
26:40et de trouver mon point fort
26:43dans l'écoute.
26:44Voilà, mais ça existe tout à fait.
26:46Il y a des associations
26:47avec lesquelles on peut jouer.
26:49Il y a d'autres pratiquants,
26:51non voyants.
26:52Je ne suis pas le seul en France.
26:53Voilà, j'ai peut-être été
26:54un des premiers,
26:54mais je ne suis pas le seul.
26:55C'est le radar, il paraît.
26:56Et on me surnomme le radar,
26:57c'est vrai, dis donc.
26:58C'est vrai, c'est vrai.
27:00Au début, on se demande
27:01à quoi je vais servir.
27:02Et en fin de journée,
27:03enfin, milieu fin de journée,
27:04il y en a qui me surnomment
27:05effectivement le radar
27:05parce qu'ils me veulent avec eux
27:06parce que j'entends
27:07à travers les broussailles.
27:08Donc, c'est assez pratique.
27:09J'entends là où vous ne pouvez pas voir
27:10et je peux dire,
27:11non, non, attends,
27:11on ne va pas là.
27:12Ils sont deux,
27:12ils nous attendent par là-bas.
27:13Donc, on va plutôt
27:14les prendre à revers.
27:15Ça peut arriver, oui.
27:16C'est vrai.
27:16C'est énorme.
27:17Alors, parle-nous rapidement aussi
27:18parce qu'on va arriver
27:19au terme de cette émission
27:20qui est très intéressante.
27:22Ton rôle de présentateur aussi,
27:23tu t'y es vraiment athlée.
27:25Tu participais déjà
27:26à la Victoire Éternel
27:27avec Alexandre Elperrier.
27:28Bien sûr qu'on salue
27:29très très fort, Alex.
27:32Pour moi,
27:33ça a été une belle découverte.
27:34J'ai toujours été passionné
27:35d'images, de télé,
27:38ce qui mène à la création
27:38de contenu aujourd'hui
27:39de mon côté aussi, bien sûr.
27:41Et puis, la proximité
27:42avec Sport en France
27:43qui est mon partenaire aussi sportif.
27:47Il y a un vrai sens
27:47à ce qu'on fait ensemble.
27:49Ils m'ont mis le pied
27:50à l'étrier,
27:51si on peut dire ici aussi.
27:52J'ai eu cette belle découverte.
27:56Et puis, c'est un vrai plaisir
27:57pour moi, comment te dire,
27:59d'animer cette émission,
28:01de rencontrer des profils passionnants.
28:03Je ne fake pas ça,
28:04je vous le dis, les amis.
28:05C'est vraiment un grand kiff
28:06pour moi d'être ici
28:07et de rencontrer des gens.
28:10Moi, je suis un peu
28:10un touche-à-tout,
28:11question sport.
28:12Et j'ai un gros problème, Anthony.
28:13Je ne te le cache pas,
28:14c'est qu'à chaque fois
28:15qu'on finit une émission,
28:15j'ai envie d'essayer
28:16à la discipline
28:16sur laquelle je viens d'intervenir.
28:18Donc, j'ai plein de rendez-vous
28:19que je prends
28:20et j'ai très envie
28:21d'essayer pas mal de choses.
28:22Donc, non, non,
28:23c'est vraiment un vrai plaisir,
28:24un très beau rendez-vous
28:25bimensuel.
28:27Et puis, voilà,
28:28je souhaite que ça continue
28:29le plus longtemps possible,
28:30bien évidemment.
28:31Et après, ça te fait des formats,
28:32je dis, pour ta chaîne YouTube.
28:33Eh bien, pourquoi pas ?
28:34Et puis, vraiment,
28:35pour moi,
28:35ça a été la découverte
28:36d'un vrai possible.
28:38C'est-à-dire qu'on se rend compte
28:38que ce n'est pas compliqué
28:39pour l'expliquer
28:40à celles et ceux
28:41qui nous regardent.
28:41Mais Anthony est mon petit
28:43Gemini Croquette
28:43que j'ai dans l'oreille.
28:45Alors, on est du mot
28:45carrément, tu vois,
28:46sur une émission.
28:47Mais oui.
28:47Sur scène, en vrai.
28:49Exactement.
28:49Mais en fait,
28:50on se rend compte
28:50qu'il suffit quoi ?
28:51D'une oreillette,
28:51d'un prompteur.
28:53Et puis, le reste,
28:53la technique n'a pas vraiment
28:55de changement
28:56par rapport à quelqu'un
28:57de valide
28:58qui aurait ses yeux.
28:59Alors, je ne sais pas
29:00quel est votre ressenti
29:01à vous,
29:02toutes et tous
29:02qui nous regardez.
29:03Mais en tout cas,
29:04le mien est un vrai plaisir.
29:06Celui que vous me faites
29:06quand on se croise
29:08dans la vraie vie
29:09est tout aussi positif.
29:10Je souhaite que ça dure
29:11le plus longtemps possible
29:12et je prends un vrai plaisir.
29:13On se rend compte
29:13que c'est possible
29:14et ce n'est pas si compliqué
29:15que c'est à faire, Anthony.
29:16Alors, toi,
29:16tu as une question signature.
29:17Je ne vais pas te l'appliquer.
29:19Je veux juste te demander
29:20si tu as encore des rêves
29:21parce que rêver,
29:22c'est évidemment
29:23le moteur que tu as,
29:25j'imagine,
29:26et des ambitions,
29:27peut-être sportives
29:28ou non, d'ailleurs.
29:29Oui, j'en ai beaucoup.
29:31On parlait de parcours.
29:32Moi, j'aime beaucoup
29:33les premières,
29:34les premières mondiales.
29:34Pourquoi pas ?
29:35Le parcours,
29:36avec un cas,
29:38est une discipline
29:39qui me plaît énormément
29:40et dans laquelle
29:41je suis en train
29:41de me noyer à 200%.
29:43Mon rêve,
29:44s'il faut en avoir un,
29:45c'est ne jamais arrêter
29:47d'avoir des objectifs,
29:48de jamais arrêter
29:49de rêver grand.
29:50Voilà,
29:50c'est un joli rêve.
29:52Et surtout,
29:53on se rend compte
29:53qu'en osant espérer,
29:55en osant prendre
29:56un petit risque d'échec,
29:58au pire,
30:00on risque de réussir
30:01et d'apprendre quelque chose.
30:02Et pourquoi pas
30:03d'emmener des gens avec nous ?
30:04Voilà,
30:04donc mon souhait
30:05est de toujours emmener
30:06le plus grand nombre
30:07de personnes avec nous
30:08et d'avoir toujours plus
30:09de personnes qui me disent
30:09« Vous voyez,
30:11je me suis rendu compte
30:11que peut-être
30:12je pouvais essayer,
30:13je pouvais peut-être
30:13croire en mes rêves
30:14et j'ai réussi quelque chose
30:16en vous voyant,
30:17en vous lisant,
30:18en croisant votre histoire. »
30:19Et voilà,
30:20donc je souhaite ça
30:21le plus au monde possible,
30:22le plus longtemps possible.
30:23C'est génial,
30:24c'est une belle conclusion.
30:25Merci beaucoup.
30:26Salim et Jenaeni,
30:26en tout cas,
30:27tu as accepté mon invitation,
30:28tu t'es prêté au jeu
30:29et on s'est régalé
30:31dans ce nouveau numéro
30:32d'Avomarque.
30:32Merci aux équipes en régie,
30:34François Laréal,
30:35Clément au son,
30:36Sandrine au maquillage,
30:37évidemment,
30:38et puis merci à toi
30:39encore une fois.
30:39Merci Anthony,
30:40merci beaucoup.
30:41C'était un vrai plaisir.
30:41On se retrouve très vite,
30:43bien sûr,
30:43pour une nouvelle émission
30:44d'Avomarque
30:45avec Salim en présentateur,
30:46évidemment,
30:47pour décrypter
30:48tous les parasports
30:49qui vont nous intéresser
30:52et vous intéresser,
30:52mesdames et messieurs.
30:53On vous souhaite
30:54une très belle soirée
30:55et on se dit à très bientôt.
30:56Ciao !
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