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  • il y a 2 mois
Alors que Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs dans l'affaire des soupçons de financement libyen, deux de ses anciens ministres ont eux aussi été jugés coupables. Brice Hortefeux était sur le plateau de BFMTV

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Transcription
00:00Bonsoir Brice Ortefeu.
00:01Bonsoir.
00:01Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:03Vous êtes un très proche de Nicolas Sarkozy,
00:05peut-être son plus proche même depuis plusieurs décennies.
00:08Vous avez été condamné aujourd'hui, je le disais tout à l'heure,
00:10à deux ans de prison sous bracelet électronique
00:12pour association de malfaiteurs.
00:14Il y avait trois ans de prison qui étaient requis contre vous.
00:18Vous êtes condamné aussi à une amende de 50 000 euros,
00:20une privation des droits civiques et familiaux de cinq ans.
00:23Vous êtes l'un des hommes clés de ce dossier
00:25puisque ce sont vos voyages à vous et à Claude Guéant en Libye.
00:29Vous en avez fait un de voyages en Libye.
00:31On va en parler dans quelques minutes.
00:32Ces voyages qui ont intrigué la justice
00:34et qui ont amené ce procès et cette condamnation aujourd'hui.
00:38On va parler du fond de ce dossier dans quelques minutes.
00:40On va y passer le temps qu'il faudra.
00:43Mais d'abord, ce matin, vous étiez assis, je crois,
00:44juste à côté de Nicolas Sarkozy au moment du jugement,
00:48au moment où la présidente a annoncé les peines,
00:51les exécutions provisoires,
00:52l'exécution provisoire pour Nicolas Sarkozy.
00:55Est-ce que vous avez pu, à ce moment-là,
00:56voir sa réaction et quelle a été la vôtre ?
00:59Si vous me permettez, d'abord, à titre personnel,
01:03moi, ce soir, je suis affecté et en colère,
01:07l'un et l'autre.
01:09Comprenez bien que cela fait 12 à 13 ans d'enquête,
01:14trois mois de procès,
01:16qui étaient censés établir une preuve irréfutable
01:20d'un financement de la campagne présidentielle
01:23d'il y a 18 ans, c'est-à-dire de 2007.
01:27C'est dites-vous bien que quand vous me recevez ce soir,
01:32c'est dites-vous bien que ça a été pour moi une épreuve, bien sûr.
01:36Mais pour moi, ce n'est pas grave.
01:38Mais pour ma famille, pour mes proches,
01:40pour tous ceux qui partagent mes convictions
01:43et qui savent quelles sont les racines de mon engagement.
01:45Et à l'arrivée ce soir,
01:48qu'observe-t-on ?
01:49Que voit-on ?
01:50Premier élément, on observe...
01:53J'écoutais ce qui vient d'être dit sur le plateau,
01:56mais pardon, les mots ont un sens.
01:58Cette affaire est partie d'une note de Mediapart
02:01qui expliquait qu'on avait signé un accord
02:04pour une subvention, une aide de 50 millions d'euros.
02:09Je vous rappelle que les campagnes présidentielles,
02:11c'est 23 millions d'euros.
02:12Déjà, ça paraissait très bizarre.
02:14En grande partie balayée par la justice,
02:15mais il y a eu depuis des mois d'enquête.
02:17Pas en partie.
02:17Le tribunal, la présidente du tribunal,
02:20a parlé de faute,
02:22qui est d'ailleurs une confirmation.
02:23Mais nous avions porté plainte avec Nicolas Sarkozy,
02:26justement, contre Mediapart sur ce sujet.
02:29Aujourd'hui, c'est fait.
02:30Cette note est qualifiée de faux
02:33par la présidente du tribunal.
02:34Il y avait une deuxième chose.
02:36C'était l'enrichissement personnel.
02:37Il y en a certains qui pouvaient le supposer,
02:41certains peut-être même qui pouvaient l'espérer.
02:43Et à l'arrivée, que se passe-t-il ?
02:45Aucun enrichissement personnel.
02:47Il y avait une troisième chose,
02:50c'était la corruption.
02:52Et là aussi, il est établi
02:53qu'il n'y a eu aucune corruption.
02:56Et enfin, le financement.
02:59On était au tribunal,
03:0113 années d'enquête,
03:02pour établir un financement.
03:04Et il est établi ce soir
03:06qu'il n'y a pas de preuves
03:08et qu'il n'y a pas de preuves de financement.
03:10Et ce qui est établi,
03:11c'est l'association de malfaiteurs.
03:14Et vous savez pourquoi
03:15il n'y a pas de preuves de financement ?
03:17Vous savez pourquoi ?
03:18Parce qu'il n'y a pas de financement.
03:21Et quand il n'y a pas de financement,
03:22évidemment, c'est difficile de poursuivre.
03:23Alors, vous avez raison.
03:25Il reste une chose me concernant.
03:27Il n'y a pas une petite chose.
03:28L'association de malfaiteurs.
03:29Il reste une chose me concernant.
03:31Une seule chose.
03:33Le fait que j'ai rencontré
03:36pendant une quarantaine de minutes,
03:38traduction comprise,
03:40le numéro 2 du régime libyen,
03:44le numéro 2, pas...
03:45le numéro 2 du régime libyen,
03:47à l'occasion d'un seul déplacement,
03:50et c'était il y a 20 ans.
03:53Vous m'entendez bien ?
03:53Allons-y, soyons extrêmement précis.
03:55Quelques dizaines de minutes,
03:57un seul déplacement,
03:59et il y a 20 ans.
04:00Vous dites le numéro 2 du régime libyen.
04:02On parle d'Abdallah Senoussi.
04:03Il est aussi chef des services secrets
04:05du régime libyen,
04:06qui est une dictature.
04:08Il est aussi commanditaire
04:10d'un attentat qui a fait 170 morts.
04:13Attentat contre le décès du Théa.
04:14170 morts, dont des dizaines de Français.
04:17Condamné en France,
04:18recherché par la France.
04:19Il est aussi le beau-frère de Muammar Kadhafi.
04:21Ce n'est pas le ministre des comptes publics.
04:25Des choux farcis, vous avez raison.
04:26Des choux farcis que vous rencontrez.
04:27Et ce n'est d'ailleurs pas non plus votre homologue.
04:29Parce que vous, à ce moment-là,
04:29vous êtes ministre des collectivités territoriales.
04:32Qu'est-ce que vous êtes allé rencontrer en Libye ?
04:33Il faut être très précis,
04:35parce que vous comprenez bien
04:36que tout se fait sur la précision.
04:39J'étais ministre délégué à l'intérieur
04:41en charge des collectivités territoriales.
04:43C'était ça.
04:44Ce n'est pas toujours le cas.
04:45Vous avez des ministres des collectivités territoriales
04:46qui ne sont pas du tout du ministère de l'Intérieur.
04:49Regardez aujourd'hui, d'ailleurs,
04:50il n'y a pas de lien.
04:51J'étais en Libye à trois jours de Noël en 2020.
04:53Oui, justement.
04:54C'était le moment où il y avait un creux.
04:56Parce que c'est le moment où il y a le moins d'activité.
04:58Vous avez parfaitement raison.
04:58Moi, quand j'ai des creux dans mon agenda,
05:00je ne parle pas en Libye.
05:01Moi non plus.
05:01D'ailleurs, j'y suis allé qu'une seule fois
05:03en plus de 60 ans.
05:05Donc, c'est la preuve qu'effectivement,
05:06ce n'était pas forcément ma tasse de thé.
05:09Mais vous avez parfaitement raison.
05:11C'est un personnage totalement sulfureux.
05:14Et il y a une évidence.
05:16Et c'est d'ailleurs ce qu'on va souligner.
05:18Parce que, naturellement, je fais appel.
05:20Encore une fois,
05:21tout le reste a été balayé.
05:23Tout le reste a été écarté.
05:24Il reste juste ça, pour moi, le rendez-vous.
05:27Eh bien, je fais appel tout simplement
05:29parce que je vais souligner, rappeler
05:31que, bien évidemment, moi,
05:34pas plus qu'un autre, n'importe quel autre,
05:36de gauche, de droite, du socialisme,
05:38des républicains, de renaissance,
05:40n'aurais pris le risque,
05:42je mets de côté toute considération morale,
05:44d'aller rencontrer, ne serait-ce que quelques minutes,
05:47tout le responsable de la mort de 54 Français
05:52et de 160 personnes.
05:55Quand vous prenez le billet pour aller en Libye,
05:57vous avez rendez-vous avec lui.
05:58Pas du tout.
05:59Non.
05:59Vous le découvrez à quel moment ?
06:00Mais bien sûr.
06:01Il y a quelqu'un qui vous pousse dans le dos,
06:02vous disant, rentre dans la pièce ?
06:04Bien sûr.
06:05Vous pensez bien.
06:06À quel moment vous découvrez
06:07qui vous avez face à vous ?
06:08Il faut bien comprendre
06:09que si j'avais été prévenu
06:13d'un rendez-vous avec ce personnage,
06:16naturellement, je n'y serais pas allé.
06:19Et encore une fois, je vous le dis,
06:20moi ou n'importe qui d'autre,
06:22personne ne vous trouverez pas
06:23un responsable politique français
06:25qui dira, tiens, chic,
06:26je vais prendre un café
06:28avec le responsable de la mort de 150 personnes.
06:31Donc, comment ça s'est passé ?
06:32Je l'ai expliqué au tribunal.
06:35Il avait été annoncé
06:37que je devais voir le chef de l'État.
06:40Très bien.
06:41Et finalement,
06:42que ce n'était pas le chef de l'État.
06:43Et on me dit,
06:43à la fin d'un déjeuner,
06:45après un banquet,
06:47en quelque sorte de protocolaire,
06:49avec le ministre de l'Intérieur,
06:53tout ça, il y a des photos,
06:54il y a un accord.
06:56L'accord a été d'ailleurs aujourd'hui
06:57reconnu comme étant tout à fait sérieux
06:59et ainsi de suite.
07:01Et on m'a, à la suite de ce dîner,
07:04je suis tombé, appelons ça comme on veut,
07:08un guet-apens, un piège,
07:10un traquenade.
07:11Mais un piège de 40 minutes.
07:11Un traquenade, oui,
07:12de quelques dizaines de minutes.
07:13Vous auriez pu dire,
07:14je comprends qui vous êtes,
07:15il est hors de question,
07:15je vous sers la main.
07:16Mais vous avez,
07:17ce qu'il faut aussi bien comprendre,
07:18c'est si c'était que moi qui disais,
07:20je comprends très bien,
07:21que vous puissiez m'interroger soupçonneux,
07:23et vous auriez raison.
07:24Simplement,
07:25vous avez cinq témoins
07:27qui ont été sollicités,
07:28deux ambassadeurs,
07:30un responsable du policier,
07:32d'autres diplomates
07:34qui tous ont dit
07:35que c'était dans les méthodes
07:37de la Libye,
07:39c'était dans la méthode
07:40de ce régime de l'époque.
07:41Vous dites que c'est un piège.
07:41Donc c'est un piège.
07:42Je me suis rendu
07:42qu'une fois sur place
07:43il était cet homme,
07:44et à aucun moment,
07:45il n'y a eu d'échange de ribes.
07:48Rien, bien sûr.
07:50Et à quelques minutes,
07:52et au bout de quelques minutes,
07:53ça a duré encore une fois,
07:53je vous dis,
07:54quand je dis que ça a 40 minutes,
07:55c'est peut-être le maximum,
07:56avec une traduction,
07:57c'est-à-dire qu'il n'y avait rien
07:59du tout sur ce document.
08:00Ce que je ne comprends pas,
08:01c'est pourquoi vous n'êtes pas parti
08:02au bout de 5 minutes.
08:03Mais parce que,
08:03je vais vous dire,
08:05vous êtes,
08:06vous admettez que vous soyez
08:08un jeune journaliste.
08:08Moi, si je vois,
08:09si un jour on me pousse dans un bureau
08:11et que j'ai face à moi
08:12un homme qui a du sang sur les mains
08:13et que je le sais...
08:14D'abord, je ne connaissais pas le détail
08:15puisque personne,
08:15personne ne m'avait mis en garde.
08:17Personne.
08:18Je n'avais pas de note
08:19du service du ministère.
08:20Je n'avais pas de note
08:21du quai d'Orsay.
08:22Je n'avais pas d'avertissement
08:23de l'agent de sécurité intérieure.
08:25Je n'avais pas de précaution
08:30comme ça, je ne connaissais pas.
08:32Mais je suis resté,
08:33encore une fois,
08:34quelques minutes
08:34et bien évidemment,
08:36oui,
08:36quelques dizaines de minutes,
08:38encore une fois,
08:38traduction comprise.
08:40Et au cours de ces 40 minutes,
08:42on a parlé du problème
08:43de l'immigration
08:44et de la demande formulée
08:46par le régime
08:47de financement par la France
08:49et par l'Europe
08:50de la lutte contre les migrations
08:53qui arrivaient dans leur pays.
08:55Et ça s'est limité à ça.
08:56Et là, vous rentrez à Paris.
08:57Et après, plus rien,
08:58plus aucun contrat,
09:00plus aucune...
09:00Oui, bien sûr.
09:01Ce que vous dites est exact.
09:02Vous rentrez à Paris.
09:02Vous vous rendez compte...
09:03Le si est de trop, pardon.
09:05C'est ce que je vous dis
09:06est strictement exact.
09:07Vous rentrez à Paris.
09:08Vous vous rendez compte
09:09du piège immense
09:10qui vous a
09:11ou vous aurait été
09:12tordur là-bas.
09:12Parce que, pardon,
09:13il ne s'est rien passé.
09:14Vous n'en parlez pas
09:15à Nicolas Sarkozy.
09:15J'en ai parlé.
09:16J'en ai parlé.
09:16D'abord, il ne s'est rien passé
09:17au cours de cet entretien.
09:19Rien du tout.
09:19Vous venez de rencontrer
09:20un criminel.
09:20Il ne s'est rien passé.
09:23J'ai rencontré
09:24le numéro 2 du régime
09:25de manière non pas demandée,
09:27de manière non pas souhaitée,
09:28mais de manière subie.
09:30C'est ça, la réalité.
09:31Et quand je suis rentré,
09:33je l'ai évoqué naturellement
09:34avec Claude Guéant,
09:35qui était le directeur de cabinet.
09:37Mais encore une fois,
09:38il ne s'est rien passé.
09:39Il ne s'est rien passé.
09:40Et rien n'est remonté à Nicolas Sarkozy.
09:41Et c'est là où il m'a dit
09:42qu'il s'était fait piéger
09:44exactement les mêmes conditions.
09:45Vous comprenez bien
09:46que si...
09:47Ce n'est pas très difficile,
09:48d'ailleurs, à comprendre.
09:50S'il y avait eu
09:50une arrière-pensée,
09:52s'il y avait eu quelque chose,
09:53s'il y avait eu, en l'occurrence,
09:55une demande de financement.
09:57Mais je vous aurais donné
09:58une explication bien plus précise,
10:00bien sûr,
10:01bien plus rationnelle,
10:02bien plus construite et tout ça.
10:04Moi, ce que j'ai dit
10:05et ce que je vous dis,
10:06c'est la spontanéité de la vérité.
10:08C'est ça, la réalité.
10:09Alors, pour tout ça,
10:10c'est très simple.
10:12Effectivement,
10:12on fait appel.
10:14Et moi, j'ai toute confiance, d'ailleurs.
10:16Vous savez,
10:17le tribunal dit son droit
10:19et l'appel dira le droit.
10:23Et c'est pour ça
10:23que j'ai toute confiance.
10:24Dans quelques semaines,
10:25Nicolas Sarkozy
10:26va entrer en prison.
10:27On ne sait pas encore
10:27la date exacte.
10:28Qu'est-ce que vous dites ?
10:29C'est un scandale,
10:30comme il l'a dit lui,
10:31aujourd'hui devant le tribunal,
10:32où nul n'est au-dessus des lois ?
10:34Nicolas Sarkozy,
10:36j'en suis totalement convaincu,
10:38est totalement,
10:39totalement,
10:40totalement,
10:41totalement,
10:41totalement innocent.
10:43Je peux le répéter
10:43cent fois, ce mot-là.
10:45Et donc,
10:45qu'il soit très touché,
10:47c'est tout à fait normal.
10:48Alors, chacun s'exprime
10:49avec ses mots,
10:50avec son histoire,
10:51avec son tempérament.
10:52Mais moi,
10:53je vous dis une chose,
10:54c'est que quand il y a
10:55une injustice,
10:56que doit-on faire ?
10:58On doit combattre
10:59l'injustice.
11:00Et moi,
11:00c'est ce que je fais,
11:01c'est ce que je vais faire
11:02en faisant appel,
11:03appel que j'ai d'ailleurs fait
11:04aujourd'hui.
11:05Mais pas avec les mêmes mots,
11:06on l'aura noté,
11:07que Nicolas Sarkozy
11:08contre la justice,
11:09qui a dénoncé la haine
11:10contre lui aujourd'hui.
11:11Ce ne sont pas vos mots
11:12ce soir ?
11:13Chacun s'exprime
11:14avec ses mots.
11:15Et encore une fois,
11:15je comprends
11:16que Nicolas Sarkozy
11:17soit personnellement
11:18très touché
11:19par cette décision
11:21qui est objectivement
11:22totalement surprenante.
11:23Vous lui avez parlé
11:24depuis ce matin ?
11:25Non,
11:25je l'ai vu ce matin,
11:27mais on ne sait pas
11:27reparler aujourd'hui.
11:28Vous parlez toujours ?
11:29Oui, bien sûr.
11:30On se reparle depuis aujourd'hui
11:34puisqu'il avait
11:34un contrôle judiciaire.
11:36Il n'avait pas de contrôle judiciaire,
11:37mais lui avait un contrôle judiciaire,
11:38donc on ne se parlait pas avant.
11:40Et là, vous vous reparlez
11:41aujourd'hui,
11:41vous avez le droit de le faire.
11:43Vous reparlez de cet épisode-là
11:45entre vous ?
11:46Non, mais ça,
11:46on ne l'a pas...
11:47Je vous pose la question
11:48parce que pendant le procès,
11:50Nicolas Sarkozy,
11:50interrogé sur vos déplacements
11:53en Libye
11:53et ceux de Claude Guéant,
11:54a dit
11:54je n'étais informé de rien,
11:56ils ont été naïfs,
11:57ils ont commis une erreur.
11:58Ça ressemble quand même
11:59un petit peu à un lâchage.
12:00Non, pas du tout.
12:02Vous avez été naïf ?
12:03Non, il a été...
12:04Non, mais il a dit
12:05à vrai dire quelque chose
12:06de très juste.
12:09Il a dit que c'était une erreur.
12:11Mais bien sûr que c'est une erreur.
12:13Cette erreur,
12:13il me l'a reproché une fois,
12:14mais pardon,
12:15mais moi je me la reproche
12:16tous les matins.
12:17Vous vous rendez compte
12:1713 années d'enquête,
12:193 mois de procès,
12:20mais qu'est-ce que vous croyez
12:21que je me félicite le matin
12:22d'avoir vu
12:22le bras droit d'un despote ?
12:26Non, mais pardon,
12:27ce n'est pas ma motif de fierté
12:28dans ma vie, ça.
12:29Donc, bien sûr,
12:30il a dit que c'était une erreur,
12:32mais en même temps,
12:33il a bien dit une chose.
12:34C'est pour ça que je suis...
12:36Il m'inscrit totalement en faute
12:37sur ce que vous dites.
12:38Et il n'a pas dit
12:39que c'était une faute.
12:40Parce qu'une faute,
12:41ça suppose l'intention.
12:43Une erreur.
12:43Ça suppose l'intention.
12:44Il n'y avait naturellement
12:45aucune intention.
12:46Une erreur, bien sûr.
12:47Voilà.
12:48Mais moi, je vous dis une chose.
12:49Quelqu'un, à cette époque,
12:50ça fait 20 ans,
12:51encore une fois,
12:52ça fait 20 ans,
12:52jeune ministre,
12:53inexpérimenté,
12:54pas proche à l'époque
12:55du président de la République,
12:56je n'en connais pas un seul
12:57qui réagit différemment de moi.
12:59Pas un seul.
13:00Voilà.
13:00Je vous le dis,
13:01c'est comme ça.
13:01Vous êtes là,
13:02vous êtes dans une situation,
13:03vous la subissez,
13:04vous la vivez,
13:05vous dites vivement que je m'en aille,
13:07ce qui est fait.
13:07D'ailleurs, je suis parti très vite.
13:09Et puis, après,
13:10plus jamais de nouvelles,
13:11plus aucun contact,
13:12rien du tout,
13:13pendant 20 ans
13:14et un seul déplacement.
13:15Vous ne parlez pas
13:16de procès politique
13:17comme certains
13:17aujourd'hui en France.
13:19Les juges n'ont pas voulu
13:20se faire,
13:20Nicolas Sarkozy
13:21et ses proches.
13:22Moi, je suis concentré
13:23sur la vérité.
13:28Je suis satisfait
13:29parce qu'il y a eu la vérité
13:31sur cette note bidon
13:32de Mediapart.
13:33Je suis satisfait
13:34parce qu'il y a eu la vérité
13:35sur le fait
13:36qu'il n'y a pas eu
13:36d'enrichissement personnel.
13:38Je suis satisfait
13:39parce qu'il n'y a pas eu
13:40de corruption.
13:45Je suis satisfait
13:46parce qu'il n'y a pas
13:47de financement
13:48de la campagne présidentielle.
13:51En revanche,
13:52c'est vrai que je suis
13:53totalement mobilisé
13:54sur cette injustice
13:56à la suite de ce rendez-vous
13:57pour lequel personne
13:59ne peut dire
14:00qu'il y a eu autre chose
14:01que ce que je vous affirme.
14:03Personne ne peut dire
14:03le contraire.
14:04Et donc,
14:05c'est pour ça que moi,
14:06j'ai confiance
14:06dans la procédure d'appel.
14:08Quel est le message
14:09que vous auriez envie
14:10d'envoyer à Nicolas Sarkozy
14:11ce soir ?
14:13Je n'ai pas...
14:14Je n'ai pas de...
14:15Un message, oui,
14:15un message d'affection,
14:17d'amitié.
14:18Je n'ai pas besoin
14:18de lui souhaiter
14:19du courage
14:20et de la détermination
14:21parce que la sienne
14:22est intacte.
14:24Merci à vous,
14:25Brice Hortefeux,
14:25d'avoir accepté
14:26l'invitation de BFM
14:28après votre condamnation.
14:29Donc, je rappelle,
14:29deux ans sous bracelet électronique.
14:31Il n'y a pas d'incarcération.
14:33Sans passer par la prison
14:34avec bracelet électronique.
14:35Vous savez déjà
14:36quand vous l'aurez ?
14:36Non, non, ça,
14:37je ne sais pas du tout.
14:37Ça n'est pas encore.
14:38Merci beaucoup,
14:39Brice Hortefeux.
14:40Merci beaucoup.
14:40Merci beaucoup.
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il y a 2 mois