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  • il y a 2 mois
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et ancien ministre des Affaires étrangères, était l’invité du Face-à-Face de ce jeudi 25 septembre. Il a été interrogé sur une potentielle mise à contribution des plus riches dans le budget 2026.

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Transcription
00:00Je suis en faveur d'une contribution des plus riches.
00:04Et je suis pour qu'on sorte des vaches sacrées, des discours théologiques.
00:08On voit aujourd'hui Gabriel Zuckman, prêt à partie, c'est un économiste,
00:13il fait une proposition au gouvernement, avec les partenaires sociaux,
00:18d'être capables, et les forces politiques, d'être capables de faire l'offre
00:22qui sera à la fois la plus juste en matière sociale,
00:25et en même temps qui préservera l'efficacité économique.
00:28Il ne s'agit pas d'aller tuer les entreprises, il faut prendre en compte la situation.
00:33L'assiette ne doit pas prendre en compte, par exemple, la valorisation boursière d'une entreprise ?
00:37L'assiette doit prendre en compte la situation des entreprises en croissance.
00:41On évoque toujours le cas de Mistral, qui n'a pas encore d'argent dans les caisses
00:46et qui serait ponctionnée pour un argent qu'il n'a pas.
00:49Donc ça, ce serait une faute ?
00:50Absolument, prenons en compte ces situations,
00:53faisons en sorte d'avoir la contribution la plus juste pour les plus riches,
00:58pour les plus grandes entreprises qui ont fait des profits considérables
01:02au cours des dernières années.
01:04Vous savez, la justice sociale, c'est un point de départ dans notre société.
01:07Et aujourd'hui, on voit bien que la défiance vis-à-vis de la politique,
01:10la défiance vis-à-vis du système,
01:13eh bien, elle repose d'abord sur cette frustration.
01:16On va y revenir très précisément, mais j'aimerais une réponse la plus concrète possible.
01:20Le débat, ça fait trois semaines désormais qu'il a lieu autour de cette taxe Zuckman
01:22et désormais de la question d'un retour au nom de l'ISF.
01:25Ce n'est pas exactement la même assiette, ce n'est pas exactement les mêmes profils.
01:29Vous parliez des 1 800 contributeurs les plus élevés, les plus riches de ce pays.
01:36Ça, c'est la taxe Zuckman.
01:37L'ISF, c'est une assiette plus large, telle qu'elle était jusqu'à l'arrivée d'Emmanuel Macron.
01:45Laquelle de ces deux options a votre faveur ?
01:47Les deux, mon général, mais les deux repensées,
01:51adaptées à la situation de l'économie française
01:54et avec le souci de la justice sociale.
01:57Une fois de plus, pas de théologie.
01:59On s'écharpe et aujourd'hui, on voit les entreprises qui veulent se mobiliser.
02:04Oui, il y a même une mobilisation des patrons annoncée le 13 octobre.
02:06C'est un pays où l'incompréhension vis-à-vis des entreprises a très souvent existé.
02:11Et je le dis aux patrons, ne vous placez pas en situation d'opposition frontale
02:18par rapport au monde du travail.
02:20Il faut au contraire réconcilier ces deux mondes.
02:23Il se trompe pour vous, il ne faut pas qu'ils se mobilisent les patrons,
02:25il faut qu'ils acceptent de participer.
02:27Et qu'ils fassent des propositions qui permettent à la fois d'avoir une contribution des plus riches
02:33dès lors qu'une partie de ces grandes fortunes échappe à l'impôt proportionnel qui devrait être le leur.
02:40Et faisons en sorte, si la situation est difficile,
02:45si l'on estime qu'il faut par ailleurs une contribution du type de l'impôt sur la fortune,
02:50faisons en sorte de tirer les leçons de cet impôt que nous connaissons bien,
02:53puisqu'il a duré pendant des années, pour l'adapter.
02:57Ça veut dire quoi l'adapter ?
02:58L'adapter, prendre en compte les excès qui ont pu exister.
03:01C'était quoi les excès ?
03:02Frapper les patrimoines au-dessus d'un million d'euros, un million six.
03:07Vous voulez dire que la limite était trop basse ?
03:08Est-ce que c'est la bonne fourchette en prenant en compte par ailleurs la résidence principale ?
03:15Taillons à travers le dialogue social ce qui serait le meilleur outil,
03:20dans le premier cas concernant l'impôt sur la fortune,
03:23et faisons en sorte que les contributions des plus riches et des plus grandes fortunes
03:27soient aussi mises à contribution, avec le souci une fois de plus.
03:31Le souci de l'efficacité économique, il ne s'agit pas pour notre pays
03:35d'arbitrer entre la rigueur budgétaire,
03:40qui deviendrait alors l'objectif principal,
03:43en oubliant l'efficacité économique, en oubliant les investissements d'avenir,
03:48parce que dans ce cas-là, nous serions amenés à payer beaucoup plus cher
03:51le redressement financier de la France.
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