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La violence sexuelle est utilisée comme une arme de guerre en République démocratique du Congo. Médecin et prix Nobel de la paix, Denis Mukwege témoigne à Paris lors du lancement du film « Muganga », une fiction inspirée de son combat auprès des victimes. À Panzi, son hôpital a soigné plus de 30 000 femmes en 12 ans. Face à un conflit ayant déjà fait plus de 6 millions de morts, Mukwege rappelle qu’aucune paix ne peut être construite sans justice ni reconnaissance des victimes.

#RDC #DenisMukwege #Viol #Muganga #Film #PrixNobel
#Justice #Congo

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Transcription
00:00En fait, le viol a une véritable armée des guerres,
00:03par son efficacité.
00:07En 12 ans, l'hôpital de Panzi, que je dirige,
00:10a pris en charge plus de 30 000 femmes.
00:15Chaque femme violée,
00:18je l'identifie à ma femme.
00:20Je m'appelle Denis Monkwege,
00:22je viens de la République démocratique du Congo.
00:25Je travaille à l'est de la RDC, à Panzi,
00:29dans le sud qui vaut comme gynécologue obstétricien.
00:32Et aujourd'hui, je suis à Paris
00:35pour le lancement du film Munganga.
00:38Munganga qui veut dire tout simplement
00:40« Médecin ou l'homme qui soigne ».
00:43C'est un film de fiction
00:45qui est basé sur une histoire réelle
00:50racontée par moi-même et le professeur Guy Bernard.
00:54« Le docteur Kadir est venu de Belgique pour vous soigner. »
01:00« Toutes ces femmes attendent pour être opérées ? »
01:02« Certaines n'ont nulle part où aller.
01:04Elles sont considérées comme impures. »
01:06Je crois que peut-être que la question la plus profonde,
01:09c'est celle de savoir pourquoi ça doit continuer,
01:12pourquoi cette guerre…
01:14Il faut savoir que ce conflit est le plus meurtrier
01:17après la Seconde Guerre mondiale.
01:19Plus de 6 millions de personnes ont déjà été tuées.
01:22« Toutes ces atrocités se déroulent autour des mains.
01:25Tout ce chaos est extrêmement lucratif.
01:27Le viol est devenu une arme à bas coût. »
01:30L'ONI est en place maintenant, depuis deux décennies,
01:33mais malheureusement, la crise continue malgré sa raison.
01:37« Chaque mère violée, je l'identifie à ma mère.
01:42Et chaque enfant violée, je l'identifie à mes enfants. »
01:51En fait, le viol a une véritable armée des guerres par son efficacité.
01:56En fait, on a les mêmes conséquences, les mêmes impacts que les armées classiques.
02:02Les groupes armés pratiquent des viols sur des femmes
02:06qui traumatisent non seulement la victime,
02:09mais traumatisent aussi son entourage.
02:13Et je ne vois pas comment on peut construire de la paix sans justice.
02:17Comment on peut penser à résoudre ces problèmes
02:21en disant « bon, on termine la guerre, on se sert de la main,
02:24et puis les victimes, qu'est-ce qu'on en fait ? »
02:27« Mon Dieu, qu'est-ce qu'il en fait ? »
02:29« C'est la troisième fois que j'opère cette femme. »
02:32« On va l'opérer combien de fois, nous ? »
02:33« À quoi ça sert ? »
02:36« Il ne suffit pas de faire le bien de nous. Il faut le faire savoir. »
02:40« Je crois que le cinéma, c'est un mode de communication très, très puissant.
02:45Je crois qu'il y a eu beaucoup de documentaires
02:48par rapport à ce qui se passe à l'est du Congo.
02:51Et là, c'est une fiction qui s'adresse à un autre type de public.
02:56Donc notre espoir à ce que ça puisse augmenter,
03:00une prise de conscience, la visibilité sur cette question qui est critique. »
03:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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