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  • il y a 2 mois
Emmanuel Macron a annoncé à la tribune de l'ONU que "la France reconnaît aujourd'hui l'État de Palestine". Une déclaration saluée par l'Autorité palestinienne qui se félicite d'une décision "historique et courageuse". Mais cette décision ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique française.

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Transcription
00:00Place à signer BFM avec l'édito politique d'Arthur Berda.
00:04Et pour vous, Arthur, c'est définitif.
00:06Emmanuel Macron a échoué à réconcilier les Français ?
00:08Oui, et cet échec, c'est sans doute le plus difficile à admettre pour le Président,
00:12alors que c'est peut-être le plus évident de sa présidence.
00:15Parce que réconcilier les Français, ça n'était pas qu'une formule dans l'esprit du chef de l'État,
00:20mais c'était la promesse fondatrice de son engagement politique.
00:24Or, huit ans après le souffle et l'espoir suscités par son élection en 2017,
00:30le bilan est franchement décevant.
00:32Il suffit de voir le contexte dans lequel s'inscrit la reconnaissance
00:35par la France de la Palestine annoncée hier à l'ONU.
00:39Cette décision, elle a certes été applaudie par le Hamas,
00:42elle a été suivie par une partie de la communauté internationale,
00:46elle a été saluée par la gauche mélenchonisée,
00:49mais elle n'en a pas moins provoqué des fractures dans le pays
00:52et loin d'avoir réconcilié les identités dans un pays
00:56qui abrite pourtant les plus importantes communautés juives et musulmanes d'Europe.
01:01Elle a au contraire révélé un dangereux mariage entre l'islamo-gauchisme des uns
01:05et l'antisionisme des autres, dont le résultat n'est autre qu'une explosion de l'antisémitisme.
01:11Si je suis votre raisonnement, Arthur,
01:13parce qu'il aurait décidé de reconnaître l'État de Palestine,
01:16il aurait échoué à réconcilier les Français ?
01:19C'est un peu court, si on me permette.
01:20Absolument, et c'est pour ça d'ailleurs qu'il y a d'autres exemples,
01:23l'Algérie par exemple, là aussi l'ambition était de réconcilier
01:26les mémoires fracturées du siècle dernier,
01:28mais après des années de repentance stérile,
01:31on se retrouve aujourd'hui en crise avec un pays qui se croit tout permis
01:35et dont une partie de la diaspora s'en donne à cœur joie.
01:38Voilà pour le volet diplomatique, mais il y a aussi le volet domestique,
01:42c'est ce que Gérard Collomb appelait, souvenez-vous,
01:44le côte-à-côte et le face-à-face.
01:46Le face-à-face, c'est ce que l'on a vu avec la crise des gilets jaunes
01:49et toutes les conséquences que cette côte-minute sociale a eues à l'époque
01:53et pourrait avoir à nouveau.
01:55Alors heureusement, il y a eu quelques parenthèses enchantées,
01:58comme lorsque Notre-Dame a brûlé,
02:00puis lorsqu'elle a miraculeusement réouvert 5 ans à peine plus tard.
02:04Autre parenthèse enchantée, celle des Jeux olympiques de l'année dernière,
02:08évidemment, et ça n'est pas à négliger.
02:10Pour autant, il y a eu d'autres fractures dans le pays,
02:13y compris politiques, souvenez-vous de cette promesse du dépassement.
02:16Eh bien, elle s'est fracassée sur le mur du retour des clivages,
02:20le clivage droite-gauche en tête, avec un résultat sans appel.
02:23Emmanuel Macron avait promis lors de son élection
02:25qu'il n'y aurait plus aucune raison de voter pour les extrêmes.
02:29Eh bien, que s'est-il passé ?
02:30Le RN et LFI n'ont jamais été aussi forts qu'aujourd'hui.
02:33Sous-titrage Société Radio-Canada
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