Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino s'est exprimé sur les drapeaux palestiniens hissés devant certaines mairies françaises : «L'argent d'une commune ne peut pas servir à ça».
00:00Tout m'a choqué, mais là sur les drapeaux qui ont été distribués,
00:05s'ils ont été achetés avec l'argent de la commune, c'est un détournement de fonds publics.
00:09Là il y a des règles très précises, c'est-à-dire que l'argent de la commune ne peut pas servir à ça.
00:15Et là il y a des procédures judiciaires qui doivent être engagées
00:17si effectivement ça a été payé par l'argent de la commune.
00:20Mais le reste me choque aussi.
00:23Le reste c'est-à-dire ?
00:24C'est-à-dire les drapeaux au fronton des mairies.
00:30J'ai beaucoup entendu sur les plateaux qu'il n'y avait pas de moyens de sanctionner cette action.
00:37Il y a eu une amende de 150 euros aujourd'hui.
00:39Non, non, non, mais ce n'est pas du tout.
00:41Il y a autre chose, c'est que l'exécutif a le pouvoir de révoquer ou de suspendre les maires
00:51quand ils commettent des fautes graves.
00:54Alors oui, il faudrait révoquer les maires qui ont mis les drapeaux palestiniens.
00:56En tout cas, c'est de la responsabilité du politique.
01:00Dire qu'il n'a absolument aucun moyen, ça n'est pas vrai.
01:02Donc en plus, dans la loi, les motifs ne sont pas définis à part que ça doit être grave.
01:08Voilà, bon, ça doit être grave.
01:09Vous pouvez soit révoquer, et à ce moment-là, le maire ne peut même pas se représenter pendant un an.
01:15Il est inéligible pendant un an.
01:17Ça, ça se décide en Conseil des ministres.
01:20Mais alors, vous savez qu'ils ont mis le drapeau palestiniens pour justement être réélus.
01:23Pas pour être révoqués, mais pour être réélus.
01:25Justement, ils auraient pris un risque si on avait un vrai gouvernement.
01:31Voilà, un vrai gouvernement.
01:32Il y a une autre possibilité qui est dans l'ordre de la gravité moins grave,
01:37mais qui est la suspension pour un mois.
01:40Mais au moins cet acte symbolique, c'est-à-dire suspendre le Conseil municipal pour un mois.
01:45Olivier, mais Henri, ils vont tous vous dire, mais on a célébré le discours formidable du président de la République à l'Assemblée des Nations Unies.
01:53Le problème, c'est que la justice administrative s'est déjà prononcée.
01:59Il y a donc un motif, en tout cas pour les pouvoirs publics, de sanctionner cette attitude.
02:04Après, il restera évidemment au maire à pouvoir faire un recours devant la justice administrative, devant le Conseil d'État.
02:09Peut-être que la mesure sera allumée.
02:10Mais on est quand même allé, et qu'on est dans un truc complètement incohéreux.
02:13En tout état de cause, maintenant, en tout état de cause, le pouvoir politique peut prendre une décision.
02:20Et je trouve que ça serait justifié. Pourquoi ?
02:22Parce qu'importer ce conflit en France est une chose très, très grave.
02:27J'écoutais ce que disait Pierre tout à l'heure sur les tensions religieuses, ethniques, etc., dans notre pays.
02:33Et donc, il y a déjà des tensions qui sont propres à la société française aujourd'hui.
02:39Importer ce conflit est un acte, à mon sens, très grave.
02:42Voilà. Et se servir...
02:44Il est là, hein ?
02:45On est d'accord, il est là.
02:46Ça fait deux ans, on en rajoute tous les jours.
02:49On en rajoute tous les jours.
02:49Et là, se servir des biens publics, de la symbolique de la mairie qui est un bâtiment public,
02:56pour aggraver encore cette situation, me paraît, moi, un acte très grave.
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