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  • il y a 2 mois

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00:00L'éditeur politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:05On en parle évidemment ce matin sur Europe 1.
00:07Emmanuel Macron va reconnaître ce soir l'état de Palestine en politique intérieure.
00:11Alors ça lui vaut l'approbation de la gauche, un silence gêné des macronistes.
00:15La droite et l'ERN considèrent que c'est une mauvaise décision.
00:18Est-ce que vous diriez qu'il pense ou qu'il joue contre son camp le président ?
00:22Alors avec un président aussi plastique, Dimitri, c'est difficile de lui attribuer un camp.
00:26Mais si l'on fait un peu d'histoire immédiate, on s'aperçoit que nous vivons depuis la chute de François Bayrou
00:31une forme de retour aux origines du macronisme sur le plan diplomatique,
00:35mais aussi politique, notamment dans sa nouvelle passion pour le parti socialiste.
00:38Prenons d'abord la reconnaissance de la Palestine.
00:41On peut y voir une filiation directe avec le Macron de 2016.
00:44On l'a oublié, mais celui qui à l'époque était ministre de l'économie de François Hollande
00:47avait fait sa première incursion hors de son domaine sur la question du terrorisme islamiste.
00:52Contre Manuel Valls, tenant du choc des civilisations,
00:55le jeune Macron, dans une tribune publiée par Le Monde,
00:58cherchait des causes économiques et sociales au terrorisme.
01:02Il considérait même que la France, par ses manquements,
01:04avait créé un terreau favorable au développement du djihadisme.
01:07Résolument multiculturel durant toute sa campagne de 2017,
01:10il était alors sur la question de l'islamisme l'un des membres les plus éminents du parti du déni.
01:15Pour lui, la prospérité économique, la discrimination positive
01:19et les reconnaissances communautaires finiraient par avoir raison de l'islam politique.
01:24Depuis, le chef de l'État a évolué.
01:27Il oscille entre les coups de menton sécuritaires et les créations de comités banlieue
01:30avec son conseiller Yassine Belattar.
01:32Mais au fond, sur la question de la reconnaissance de l'État palestinien,
01:36on retrouve la même ligne de partage qu'en 2016,
01:38avec d'un côté le chef de l'État, Olivier Faure, Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon,
01:42et de l'autre, Manuel Valls, Bruno Retailleau et Marine Le Pen.
01:45Diriez-vous que sur le plan économique, Emmanuel Macron retourne aussi à gauche ?
01:49Ça, c'est en tout cas ce qu'il a demandé à Sébastien Lecornu,
01:52obtenir, quoi qu'il en coûte, la neutralité bienveillante des socialistes.
01:55Et on a parfois l'impression d'avoir emprunté la machine à remonter le temps,
01:58quand on entend François Hollande définir le chemin
02:01qui permettrait au gouvernement d'éviter une motion de censure.
02:04Depuis un mois, Dimitri, nous sommes tympanisés par la fanfare socialiste.
02:08C'est un peu la croisière années 80 qui reprend tous ses vieux tubes,
02:12argent trop cher par Gabriel Glucksmann,
02:14où j'aurais voulu être un ministre, remixé par Olivier Faure.
02:17Malgré ces 17% de bonnes opinions,
02:20Emmanuel Macron continue de raisonner dans le cercle étroit de l'État socialiste,
02:25qui reste très puissant dans la haute administration,
02:27l'école, l'université et dans l'audiovisuel public.
02:30Disons que le chef de l'État s'accroche à ce que Mathieu Bocoté appelle le régime,
02:34plutôt que d'aller au peuple.
02:35L'avantage de cette période sidérante,
02:37c'est qu'elle permet le grand dévoilement d'un pouvoir de moins en moins représentatif,
02:41mais de plus en plus accroché à ce qu'il lui reste d'influence,
02:44et sans doute de privilèges.
02:46Cette distorsion est au cœur de notre crise démocratique.
02:48Mais le président de la République a été élu,
02:51Vincent, il y a quand même l'onction des heures.
02:53Personne ne dit le contraire, Dimitri,
02:54mais cela n'empêche pas certaines interrogations.
02:56Prenons la déclaration de ce soir à l'ONU.
02:59C'est une décision d'une extrême gravité,
03:01avec des conséquences diplomatiques,
03:02mais aussi évidemment nationales.
03:04Le chef de l'État, qui sera à la tribune ce soir à New York,
03:07a perdu sèchement deux élections nationales l'an passé.
03:10Son pays n'a pas de gouvernement.
03:12Et le Parlement, qui pour le moment ne siège pas,
03:15n'a même pas été consulté sur cette décision,
03:18qui divise pourtant profondément le pays.
03:20Il y a de moins en moins de tas,
03:22et son chef est de plus en plus contesté.
03:25On peut voir dans cette scène de l'ONU
03:26quelque chose de fantomatique,
03:28qui renvoie à la fin du mandat de François Hollande.
03:32Beaucoup à droite ont voulu croire
03:33qu'Emmanuel Macron n'était finalement pas de gauche.
03:35Il découvre aujourd'hui que le macronisme,
03:38c'est la continuation du socialisme,
03:39mais par d'autres moyens.
03:40L'édito politique sur Europe.
03:42Merci Vincent Trémolet de Villers.
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