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  • il y a 3 semaines
Les informés de l'Europe de franceinfo du dimanche 21 septembre 2025

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00:00...
00:00Bienvenue dans les informés de l'Europe, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité européenne chaque dimanche sur France Info avec vous François Baudonnet, bonjour.
00:19Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:21Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, nous parlons aujourd'hui des sanctions européennes et de leur efficacité
00:27alors que l'Europe annonce cette semaine un 19ème train de sanctions à l'encontre de la Russie et qu'il y a des menaces de sanctions économiques également contre Israël.
00:36Et nous avons deux invités pour nous éclairer sur ce sujet, François.
00:38Absolument, nos deux informés de l'Europe sont Gautier Rybinski, éditorialiste en politique internationale à France 24, et Frédéric Seyss, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:49Et on le disait François, alors que la Russie continue d'envoyer chaque jour des centaines de drones sur l'Ukraine, qu'elle teste les limites des pays de l'OTAN,
00:57en survolant la Pologne, la Roumanie, l'Estonie avant-hier, l'Union européenne vient de décider un 19ème train de sanctions à l'encontre de la Russie.
01:05Oui, et ce qui est intéressant je crois, c'est de noter le déroulé de la journée de vendredi.
01:10À 13h pile, l'agence France Presse annonce que la Commission européenne propose un 19ème paquet de sanctions économiques à l'encontre de la Russie.
01:17À 16h32, donc un peu plus de 3h30 plus tard, toujours par le biais de l'agence France Presse,
01:22l'Estonie dénonce, je cite, une violation sans précédent de son territoire, et l'interception donc par des avions de l'OTAN.
01:29Alors en l'occurrence il s'agissait de F-35 italien, mais ça aurait pu être des rafales français avec des pilotes français,
01:36parce que notre armée de l'air et de l'espace participent très régulièrement à ce qu'on appelle, vous savez, la police du ciel au-dessus des Pays-Baltes,
01:42parce que les Pays-Baltes, eux, n'ont pas d'avion de chasse.
01:44Donc, est-ce que cette violation du territoire de l'OTAN est une menace de la Russie à l'Europe pour dire,
01:50vous voyez, si vous continuez à nous sanctionner, puisque ça intervient 3h après, ça va mal se passer pour vous,
01:55ou au contraire, est-ce que le message est, toutes vos sanctions ne servent à rien,
02:00et regardez après les drones en Pologne, en Roumanie, nous envoyons cette fois nos avions de chasse.
02:05En tout cas, la concomitance des deux événements est frappante, et dans ce 19ème train de sanctions,
02:09Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé l'interdiction prochaine du gaz naturel liquéfié russe.
02:18L'économie de guerre de la Russie est soutenue par les revenus des combustibles fossiles.
02:24Nous voulons réduire ces revenus.
02:26C'est pourquoi nous interdisons les importations de gaz naturel liquéfié russe sur les marchés européens.
02:31Il est temps de fermer le robinet.
02:36Voilà, fermer le robinet, alors on ne le sait pas encore, parce qu'on confond souvent avec le pétrole russe,
02:42qui lui, vous vous en souvenez, Benjamin, faisait déjà l'objet de sanctions plus strictes,
02:46mais l'an dernier, la Russie assurait encore près de 20% de l'approvisionnement en gaz de l'Union européenne,
02:52et en limitant ses importations de GNL, donc de gaz naturel liquéfié russe,
02:56et bien l'Union européenne répond aussi, on va en parler tout à l'heure, à un conseil amical,
03:02ou plutôt à une injonction de Donald Trump.
03:04Alors Frédéric Saïs, 19ème train de sanctions, il a eu du mal à accoucher,
03:08parce qu'une fois de plus, la Hongrie ne voulait pas d'une sortie accélérée du gaz naturel liquéfié.
03:14Oui, même si Donald Trump, c'est vrai, fait pression sur l'Europe pour qu'elle fasse litière de sa dépendance au gaz russe.
03:20Il y a d'ailleurs une forme de paradoxe, puisque Viktor Orban est plutôt aligné sur Donald Trump en général.
03:26Il se reconnaît dans son nationalisme anti-woke, on peut le dire comme ça, des lignes politiques assez similaires.
03:31Mais là, il n'en veut absolument pas de cette fin de la dépendance au gaz russe,
03:36pour deux raisons, me semble-t-il, de la politique étrangère et puis de la politique intérieure également.
03:41Politique étrangère, depuis des mois, depuis des années,
03:44Viktor Orban, c'est le petit caillou dans la chaussure,
03:46dès qu'il s'agit de décider de décisions dures contre la Russie.
03:49On se souvient de tous les conseils européens,
03:51où il a fait valoir sa petite musique, parfois seule, contre 26 autres pays,
03:55pour dire « n'allons pas trop fort sur la Russie ».
03:57Il y a même un conseil européen, fin 2023, me semble-t-il,
04:01où il était sorti de la pièce, prendre un café au moment où les autres délibéraient,
04:05c'était à l'époque pour ouvrir l'adhésion de l'Ukraine,
04:09les négociations en tout cas de l'Ukraine avec l'Union européenne.
04:12Il était sorti de la pièce pour ne pas participer à ce qu'il jugeait être une mauvaise décision.
04:17Ça, c'est pour la politique étrangère.
04:18Et pour la politique intérieure, on l'oublie parfois,
04:20mais se passer du gaz russe pour un pays comme la Hongrie,
04:25qui est assez enclavé, qui ne donne pas sur la mer,
04:27qui n'a pas de port, qui ne peut pas recevoir des bateaux avec du gaz naturel liquéfié américain,
04:31ce que peuvent, par exemple, faire la France ou l'Allemagne,
04:34ça conduit à renchérir la facture pour les ménages hongrois.
04:38C'est la même chose en Slovaquie, qui est un autre pays assez dépendant aux hydrocarbures russes.
04:42Et donc, il a peur, évidemment, que sa population soit extrêmement mécontente
04:45de voir la facture de gaz qui augmente, que ça le fragilise politiquement.
04:48Gauthier Rubensky, François l'a dit d'un mot tout à l'heure,
04:51ces sanctions, elles ont bien été prises sous la pression de Donald Trump, et ça, c'est nouveau.
04:56Oui, d'autant que, si on se rappelle le sommet en Corrède, Poutine-Trump.
05:00En Alaska, oui.
05:01En Alaska, la grande peur des Européens, c'était de se dire,
05:05bon, ils vont brader l'Ukraine vraiment à bas prix,
05:08donc il faut qu'on se précipite de ce qui s'est passé à Washington
05:11pour essayer de retirer un peu en arrière l'ardeur de Trump.
05:16Et en ce moment, c'est lui qui dit, attendez, vous êtes trop mou,
05:19vous n'y allez pas assez fort.
05:21Donc le paradoxe est là, parce qu'il faut s'habituer.
05:23En même temps, je ne crois pas que, contrairement à ce qu'on dit
05:27sur le caractère imprévisible de Trump,
05:29il a une colonne vertébrale qui est surtout idéologique,
05:32et puis ensuite, il peut l'ouvoyer.
05:34Là, au fond, à quoi il pense ?
05:36Alors, bien sûr, à sa cassette, aux sonnantes et aux trébuchantes,
05:39c'est-à-dire 750 milliards d'euros,
05:42ce qui paraît invraisemblable quand même,
05:43qui est énorme en achat de matière issue du caractère fissible du terrain.
05:52Donc, au fond, en combustible,
05:55tout ça, ça revient dans l'escarcelle des Américains,
05:58mais il y a une chose qui est insupportable pour son égo,
06:01c'est les rebuffades qu'il subit avec Poutine.
06:05Et que, si, à titre même provisoire,
06:08il peut faire sentir cette voie-là à travers les Européens,
06:12il ne va pas s'en priver,
06:13quitte ensuite à revenir dans le giron de Poutine en disant,
06:17mais finalement, moi, la démocratie en Ukraine ou pas,
06:21je préfère plutôt pas de démocratie.
06:23Il se dit régulièrement déçu par l'attitude de Vladimir Poutine
06:26dans ce conflit, dans ce règlement du conflit.
06:28François, quand on voit le renforcement des attaques russes sur l'Ukraine,
06:31la multiplication aussi des intrusions sur le territoire,
06:34on se dit que toutes ces sanctions européennes
06:35prises depuis plus de trois ans,
06:37elles ne servent à rien, non ?
06:38Alors, je comprends qu'on dise ça.
06:40Et à la fois, qu'est-ce qu'on aurait dit
06:41s'il n'y avait pas eu de sanctions européennes ?
06:44Et qu'est-ce que pouvait faire l'Europe d'autre
06:46que de prendre des sanctions ?
06:48On n'allait pas partir en guerre contre la Russie.
06:50Ensuite, je crois que c'est quand même...
06:54En fait, c'est faux de dire que ces sanctions européennes
06:58ne servent à rien.
07:00D'abord, ce qu'il faut quand même noter,
07:01c'est qu'elles ont été largement contournées.
07:03Ça, c'est vrai.
07:03Et peut-être qu'au début, en tout cas,
07:05dans les premiers paquets de sanctions, comme on dit,
07:07en fait, l'Europe a été un peu naïve.
07:10Ensuite, elle a essayé, si vous voulez, de rectifier le tir.
07:12C'est-à-dire qu'il y a même certains trains de sanctions
07:14qui ont été pris spécifiquement pour corriger ça.
07:17Vous vous souvenez de ces navires fantômes ?
07:18Il y en a d'ailleurs encore.
07:19Dans ce dernier train de sanctions, le 19ème,
07:22il y a justement de nouveaux bateaux fantômes
07:24qui sont mis sur la liste pour être certains
07:26justement qu'ils ne puissent plus continuer
07:28à amener de l'hydrocarbure.
07:30Ils le font sans être... sans pavillons russes.
07:33C'est ça, oui, oui, c'est ça.
07:35Ils n'ont pas de pavillons russes.
07:37Et donc, après, peut-être que l'Europe
07:39aurait pu aller encore plus loin
07:40avec ce 19ème paquet de sanctions
07:42en prenant ce qu'on appelle des sanctions secondaires,
07:44c'est-à-dire en sanctionnant les pays
07:46qui achètent justement du gaz russe
07:49et surtout du pétrole russe d'ailleurs
07:51à la Russie.
07:53C'est le cas de l'Inde et c'est le cas de la Chine.
07:56En fait, l'Europe n'a pas osé le faire.
07:58Pour la Chine, c'est clair,
07:59parce que c'est un partenaire commercial trop important.
08:01Pour l'Inde non plus,
08:02alors que les États-Unis, eux, l'ont fait.
08:05Mais l'Europe n'a pas osé aller plus loin.
08:06Donc, en un mot pour résumer,
08:08je pense qu'effectivement,
08:09si l'objectif c'était de faire écrouler l'économie russe,
08:12c'est raté parce qu'on voit que
08:13ce n'est pas le cas, ça n'existe pas.
08:15Mais il fallait, je crois, prendre ces sanctions.
08:17On va continuer à parler des conséquences
08:19de ces sanctions pour l'économie russe
08:20dans quelques instants,
08:21dans les Informes et de l'Éco,
08:22avec vous, Gauthier Ribensky et Frédéric Sey.
08:24Ce sera juste après le fil info de Julien Raymond
08:27à 9h48.
08:27Et Julien Sébastien Lecornu
08:29fait un premier pas vers l'intersyndicale.
08:31Le nouveau Premier ministre propose aux 8 organisations syndicales
08:34de les rencontrer.
08:35Mercredi à 10h,
08:36la dernière rencontre entre Matignon
08:38et l'intersyndicale au complet.
08:40Remonte à octobre 2023.
08:42Les syndicats ont posé un ultimatum
08:43à Sébastien Lecornu
08:44vendredi dernier,
08:46en lui demandant de répondre
08:47à leurs revendications.
08:49Aux États-Unis,
08:50un hommage national rendu ce soir
08:52à Charlie Kirk,
08:53programmé dans un stade à Phoenix,
08:55en Arizona.
08:56100 000 personnes sont attendues.
08:57Charlie Kirk,
08:58militant d'extrême droite,
09:00assassiné le 10 septembre dernier
09:02par un jeune homme de 22 ans.
09:04Aux États-Unis,
09:05toujours,
09:05les frais de 100 000 dollars
09:07pour des visas de travail
09:08s'appliqueront uniquement
09:10aux nouvelles demandes,
09:11précise la Maison Blanche,
09:13annonce faite par Donald Trump
09:14vendredi dernier.
09:16Ces frais concerneront uniquement
09:17les nouveaux visas
09:18et non pas les renouvellements
09:19ni les actuels détenteurs.
09:21Le classique entre l'Olympique de Marseille
09:23et le Paris Saint-Germain
09:24en Ligue 1 de football,
09:26menacé d'un report
09:27à cause de la météo.
09:28De fortes pluies
09:29sont attendues ce soir
09:30sur Marseille.
09:31Une décision sera prise
09:324 heures avant la rencontre.
09:34Avant ça,
09:354 autres rencontres
09:36sont au programme
09:37dont Paris-FC Strasbourg.
09:39C'est à 15h.
09:39La suite des informés de l'Europe
09:52sur France Info
09:53avec nos deux invités
09:54Gauthier Ribinski,
09:55éditorialiste en politique internationale
09:57à France 24
09:58et Frédéric Saïs,
09:59journaliste à la rédaction internationale
10:00de Radio France.
10:02On évoquait Frédéric
10:02il y a quelques instants
10:03les conséquences
10:04pour la Russie
10:05de ces sanctions
10:06prises par l'Europe.
10:08Est-ce que l'économie russe
10:09souffre vraiment ?
10:11C'est évidemment difficile à dire
10:12parce que là,
10:13il y a un brouillard de guerre
10:14comme il existe sur le terrain.
10:16Il existe aussi sur l'économie.
10:17Évidemment,
10:18les statistiques
10:18qu'on va obtenir
10:19ne sont pas du tout fiables.
10:20Et si jamais
10:21il y avait des vulnérabilités,
10:22elles ne vont bien sûr
10:23pas être documentées,
10:25j'allais dire,
10:25par l'INSEE russe
10:26qui montrerait comme ça
10:28que ces sanctions
10:28sont efficaces.
10:29Ce qu'on sait,
10:30c'est qu'il y a une forte inflation
10:31en Russie.
10:32Ça, c'est exact.
10:34Il y a aussi
10:34de très forts taux d'intérêt.
10:36On est à 17%
10:37de taux d'intérêt
10:38par comparaison.
10:39En Europe,
10:39on est entre 3 et 4.
10:40Aux Etats-Unis,
10:41c'est la même chose.
10:41Donc évidemment,
10:42ça grève
10:42la puissance économique russe.
10:46Ce qui est vrai aussi,
10:47c'est que s'attaquer
10:47au pétrole et au gaz,
10:48c'est vraiment toucher
10:49au portefeuille
10:50l'économie russe.
10:51L'énergie,
10:52la vente d'énergie,
10:52ça représente
10:53près d'un quart
10:53du budget fédéral russe.
10:55Donc c'est un instrument puissant.
10:57Mais effectivement,
10:57après,
10:57comme le disait
10:58François Bedonné,
11:00les Russes sont parvenus
11:01à contourner ces sanctions
11:02à la fois avec
11:03cette fameuse flotte fantôme
11:04avec des navires
11:06qui transportent
11:07sans le dire
11:07du pétrole russe,
11:08mais aussi l'agence Reuters
11:09a identifié par exemple
11:10des mécanismes de troc
11:11et non plus d'argent
11:12par exemple
11:13avec des entreprises chinoises.
11:14Russes et chinois
11:15qui troquent des matériaux
11:16pour ne pas passer
11:17par le circuit financier
11:18et pour éviter
11:19d'être désignés
11:20justement sur les listes
11:21de sanctions occidentales.
11:23Ce qu'il faut souligner,
11:24c'est que ces sanctions,
11:25elles sont effectivement
11:26essentiellement occidentales.
11:27Les Etats-Unis,
11:28l'Europe,
11:29le reste du monde
11:30se sent assez peu concernés
11:31par ce dossier.
11:32Ils continuent de commercer.
11:33Quand on parle d'ailleurs
11:34des clients de la Russie,
11:35on parle notamment
11:37de la Chine,
11:37de l'Inde,
11:38mais aussi de la Turquie.
11:40Et là,
11:40il y a un dilemme
11:41effectivement pour les occidentaux.
11:42Est-ce que vous allez faire
11:43des sanctions secondaires
11:44sur ces pays-là
11:44au risque de les pousser
11:46encore plus
11:47dans une rhétorique
11:48« Ah, l'Occident est gémonique,
11:50ils sont contre nous, etc. »
11:51et de les pousser dans les bras
11:52effectivement de la Chine
11:53et de la Russie
11:53comme on l'a vu récemment
11:54avec le sommet de Pékin.
11:56C'est pour ça
11:56que ces sanctions
11:57sont des choses assez...
11:59Le curseur est très très fin
12:00à régler
12:01et c'est pour ça
12:01d'ailleurs qu'il y a
12:0219 paquets successifs
12:03parce que,
12:04comme le disait François,
12:04on apprend des paquets précédents.
12:06C'est ça, exactement.
12:07Gautier Rivinski,
12:07difficile de savoir
12:08si la Russie souffre vraiment
12:10malgré ces indicateurs
12:11qu'on peut avoir ?
12:12Écoutez,
12:13la Russie passait
12:14au début du conflit
12:15très près du gouffre
12:16tout simplement
12:17parce qu'il y avait
12:18une fuite phénoménale
12:19des capitaux
12:19et qu'ensuite,
12:21paradoxalement,
12:21c'est le contrôle d'échange
12:22qui a été introduit
12:23par l'Ouest
12:24qui a freiné cette fuite.
12:26Bon, mais pour le reste,
12:27je suis assez d'accord
12:28avec ce que dit
12:29Frédéric Saïs.
12:30Il y a eu,
12:32si vous voulez,
12:32la mise en place
12:34d'une économie de guerre
12:35qui est drainée aussi
12:37par le nationalisme
12:39mais qui commence
12:41à s'essouffler,
12:42c'est-à-dire que
12:43vous avez par exemple
12:44ce phénomène
12:45qu'on appelle
12:45le cannibalisme en Russie.
12:46Vous savez,
12:47quand il y a deux chars,
12:48on va prendre des chars d'assaut
12:49qui sont en déshérence,
12:52on prend une pièce
12:53dans l'un
12:53pour mettre sur l'autre
12:55mais en général,
12:56ça donne quoi ?
12:56Ça donne deux chars
12:57qui sont inutilisables.
12:58Et là,
12:59même y compris
13:00dans l'industrie
13:01de l'armement,
13:01il y a ce type de choses
13:02où on n'arrive pas
13:03à avoir des pièces
13:04de rechange, etc.
13:05Et c'est là
13:06que le 19e paquet
13:07des sanctions
13:08me semble intéressant
13:09non seulement
13:10parce qu'il prend
13:11la Russie,
13:12l'administration russe
13:13à la gorge,
13:13notamment avec les acteurs
13:15directs
13:16des hydrocarbures,
13:17je pense à Rosneft
13:18par exemple,
13:19mais parce que du coup,
13:20par ricochet,
13:22ça touche aussi
13:22ce type d'industries
13:23qui sont en délicatesse
13:25et encore une fois,
13:26il faut bien le souligner,
13:28il y a un paradoxe
13:29peut-être
13:29qui va être résolu
13:30par ce 19e paquet,
13:31il faut l'espérer,
13:32c'est qu'on ne peut pas
13:32d'un côté soutenir l'Ukraine
13:34et de l'autre
13:34ne pas attaquer
13:35finalement l'organisme
13:37ou le centre
13:38qui contribue
13:39à la machine de guerre russe.
13:40Voilà,
13:40pour la Russie,
13:42il y a un autre pays
13:42qui est dans le collimateur
13:43de l'Union Européenne,
13:44François Baudonnet,
13:45c'est Israël
13:46avec la chef de la diplomatie européenne
13:48qui a proposé
13:48de sanctionner fortement
13:50l'État hébreu.
13:51Oui,
13:51ça fait des mois
13:52que l'Union Européenne
13:53tergiversait,
13:54mais avec la situation
13:55absolument insupportable
13:56qu'on connaît aujourd'hui
13:57à Gaza,
13:57il n'était plus possible
13:58d'attendre,
13:59de continuer à fermer les yeux
14:00et Kaya Callas
14:01a proposé cette semaine
14:02au 27
14:03de sanctionner
14:03les exportations israéliennes
14:05vers l'Union Européenne,
14:07des exportations
14:07d'aéropassages
14:08qui sont essentiellement
14:09agricoles
14:09et pour la première fois
14:11depuis le début
14:11de la guerre à Gaza,
14:12il s'agirait
14:14d'annuler
14:14toutes les exemptions
14:15ou réductions
14:16de droits de douane
14:16dont bénéficie
14:18actuellement
14:18une partie
14:20des importations
14:20israéliennes
14:21dans l'UE.
14:21Donc en fait,
14:22ça serait une petite révolution
14:23parce que ça veut dire
14:24qu'Israël deviendrait
14:24aux yeux de l'Union Européenne
14:26un pays comme les autres,
14:27ce qui n'est pas le cas
14:28aujourd'hui.
14:29Ce sont des propositions
14:30de sanctions
14:30qui sont fortes
14:31parce que jusqu'à présent
14:32l'Union Européenne
14:34n'avait jamais
14:34osé faire ça.
14:35Pourquoi ?
14:35Parce qu'on le sait,
14:36c'est un dossier
14:37sur lequel les Européens
14:38ne sont absolument pas
14:40d'accord entre eux
14:41d'où cette frilosité
14:42que beaucoup d'ailleurs
14:44jugent coupable
14:45et ça intervient
14:46à la veille
14:47ou juste avant
14:49en tout cas
14:49la reconnaissance
14:50par la France
14:50de l'État de Palestine
14:52ce sera demain
14:53à l'ONU
14:53et encore une fois
14:54cette concomitance
14:55des dates
14:56n'est sûrement pas un hasard.
14:57Frédéric Saïs,
14:58si ces sanctions
14:58étaient prises
14:59ce serait un problème
15:00majeur pour Israël ?
15:01Alors Benyamin Netanyahou
15:02a déjà déminé
15:03cette question
15:03il affirme
15:04le Premier ministre israélien
15:05que ça n'affectera
15:07pas beaucoup
15:07le pays
15:08alors on peut en douter
15:09on peut en douter
15:10évidemment
15:11quand c'est affirmé
15:12de manière aussi
15:13forte et préventive
15:14on peut se dire
15:15que ça correspond
15:16effectivement
15:16à une forme
15:17d'angoisse économique
15:17d'ailleurs
15:18les entreprises israéliennes
15:19ont fait savoir
15:19qu'elles étaient
15:21effectivement embêtées
15:22ça représente
15:22un tiers
15:23du commerce international
15:25l'Union Européenne
15:26pour Israël
15:27c'est un tiers
15:28c'est au-delà
15:28c'est devant
15:29les Etats-Unis
15:30notamment
15:31et les autres ensembles
15:32géopolitiques mondiaux
15:34alors cette punition
15:34effectivement
15:35elle viserait d'abord
15:35les produits agricoles
15:37qui sont exportés
15:38vers l'Europe
15:39mais aussi
15:39du matériel médical
15:40du matériel de transport
15:42la commission
15:43a déjà chiffré
15:44ce que pourrait représenter
15:45ce surcoût
15:46pour les entreprises israéliennes
15:48elle évoque
15:49220 millions d'euros par an
15:50ça n'est pas rien
15:51mais ça n'est pas non plus
15:52si massif que ça
15:53puisque les exportations
15:54israéliennes vers l'Europe
15:55c'est 16 milliards par an
15:57donc ça représente
15:58un peu moins de 2%
15:59de cette somme
16:00et puis il reste désormais
16:01la question de leur application
16:02Gauthier Rebinski
16:03est-ce qu'elles seront appliquées
16:04ces sanctions ?
16:05on sait que c'est compliqué
16:06à prendre comme décision
16:06au sein de l'Europe
16:07c'est ce que nous disait François
16:08exactement
16:09la question elle est à la limite
16:11plus politique qu'économique
16:12Frédéric le disait
16:14c'est pas non plus
16:15227 millions
16:16c'est pas quelque chose
16:17d'insurmontable
16:19en revanche
16:20ce qui est en train
16:21de se passer en Israël
16:22c'est-à-dire
16:22forte réduction
16:24de l'état de droit
16:24une forme de mise en coupe
16:28réglée
16:29de la société israélienne
16:30de ce qu'est Israël
16:31c'est-à-dire
16:32jusqu'à présent
16:33une authentique démocratie
16:34si ça
16:35ça se poursuit
16:36alors effectivement
16:37il y a peut-être
16:38un ressort supplémentaire
16:39pour insister
16:40sur ces sanctions
16:41je n'en sais rien
16:43tout dépendra
16:44de la manière
16:44dont ce qui se passe
16:45c'est pour ça que je disais
16:46c'est plus politique économique
16:47dont se passent
16:48les choses en Israël
16:49avec aussi
16:51il faut bien voir
16:51tout le côté affect
16:53le côté idéologique
16:55qui est en train
16:55de se jouer
16:56avec l'extrême droite
16:56israélienne
16:57avec le fait
16:58qu'on lâche pas
16:58un centimètre carré
16:59de terre
17:00et tout ça
17:01c'est aussi fonction
17:02ça entraînera
17:04une réaction différenciée
17:05le meilleur thème
17:06entre guillemets
17:07qui puisse exister
17:08à ce propos
17:09c'est la Cisjordanie
17:10et le sort qui l'attend
17:11et on peut voir
17:11finalement François
17:12oui vous voulez y ajouter
17:13oui je pense que
17:14donc là en fait
17:15ça fonctionne comme ça
17:16c'est-à-dire que
17:16pour l'instant
17:17ces sanctions
17:17c'est une proposition
17:18de la commission européenne
17:19ensuite ça doit passer
17:20devant le conseil
17:21c'est-à-dire en fait
17:22les 27 états membres
17:24et c'est une décision
17:25qui doit être prise
17:26à la majorité qualifiée
17:28en gros
17:28une majorité d'états
17:30qui représentent
17:30une majorité
17:31de la population européenne
17:32et on sait qu'il y a
17:33des pays qui sont contre ça
17:34donc du coup
17:35en particulier par exemple
17:36l'Allemagne
17:36il y a 3 ou 4 pays
17:37comme ça
17:38mais qui sont des grands pays
17:39donc qui ont un poids
17:40donc ça veut dire que
17:41malgré cette annonce
17:42qui est forte
17:43il est quand même
17:44assez peu probable
17:45que ces sanctions
17:47soient prises
17:48et soient réellement
17:50appliquées vis-à-vis d'Israël
17:52il y aura
17:53et vous l'avez dit
17:53en attendant
17:54demain à l'ONU
17:55ce discours d'Emmanuel Macron
17:57et cette reconnaissance
17:58de l'état de Palestine
17:59ce sera évidemment
18:00très suivi
18:00ce sera à suivre d'ailleurs
18:01en direct sur France Info
18:03merci beaucoup
18:03les informés
18:04merci Gauthier Ribinski
18:05on vous retrouve sur France 24
18:07pour parler politique internationale
18:08merci Frédéric Saïs
18:09rédaction internationale
18:10de Radio France
18:11et merci à vous
18:12François Baudonnet
18:13vous retrouvez cette émission
18:14en intégralité
18:15en vidéo
18:15sur le site
18:16de France Info
18:17l'info continue
18:18très bon dimanche
18:19très bon dimanche
18:19merci à vous
18:20merci à vous
18:21merci à vous
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