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  • il y a 5 semaines
Les informés de l'éco de franceinfo du samedi 20 septembre 2025

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00:00Et bienvenue dans les informés de l'éco sur France Info, votre débat du samedi sur les sujets qui marquent l'actualité économique et sociale en partenariat avec le cercle des économistes et avec vous Emmanuel Cuny, bonjour.
00:19Bonjour à tous. Nos invités aujourd'hui, Anne-Sophie Alsif, enseignante en économie à la Sorbonne, chef économiste à la Société d'études BDO France et Christian de Boissieu, vice-président du cercle des économistes. Bonjour à vous deux. Bonjour.
00:32Emmanuel Sébastien Lecornu est en pleine consultation pour construire le prochain budget et on se demande aujourd'hui si la croissance économique peut l'aider lui et son futur gouvernement.
00:40Oui, après la journée de mobilisation sociale jeudi, effectivement, le Premier ministre continue de chercher une certaine stabilité au Parlement et puis surtout voir quelle rupture il peut engager avec l'action de son prédécesseur François Bayrou.
00:56Rupture, oui, notamment sur le plan économique et social. Alors contrairement à l'Allemagne qui est en récession depuis trois ans, la France, elle, peut compter sur une très faible croissance cette année.
01:06On devrait être entre 0,6 et 0,9% selon les prévisions, les scénarios les plus optimistes. La croissance sera-t-elle la planche de salut pour le Premier ministre Sébastien Lecornu ?
01:18Le gouvernement croise les doigts car les dossiers vont être très lourds, comme le rappelle le député Renaissance, Roland Lescure.
01:27Il y a trois sujets aujourd'hui à négocier. Il y a un sujet de trajectoire. Il y a un sujet social, retraite, chômage et un sujet fiscal.
01:33Évidemment, il faut qu'on puisse négocier ces trois sujets. On devra faire des concessions, c'est clair.
01:40Ensuite, il faudra continuer à faire en sorte qu'en France, on innove, on croisse, on crée de l'emploi parce que c'est la condition sine qua non.
01:49Le député Renaissance des Français de l'étranger et ancien ministre de l'Industrie. C'était donc Roland Lescure qui était l'invité du 830 France Info il y a quelques jours.
02:00Alors il y a effectivement du pain sur la planche, petite croissance en face. Comment transformer l'essai ? C'est toute la question.
02:06Alors justement, Anne-Sophie Alcif, d'abord, on parle de petite croissance en France, de récession en Allemagne. Et quels signes faut-il y voir ?
02:14Alors c'est vrai que nous, dans nos prévisions, on est un peu moins optimistes. On serait plutôt à 0,4-0,5 cette année. Pourquoi ?
02:19Parce que quand on regarde les contributions à la croissance, on a une consommation des ménages qui reste positive,
02:24mais beaucoup moins importante qu'elle devrait être, surtout quand on a 19% de taux d'épargne.
02:28Et surtout, on a une contribution de l'investissement des entreprises qui est négative.
02:32Alors que s'il n'y avait pas eu la dissolution, elle aurait dû être positive.
02:34Et donc c'est vraiment cette contribution négative de l'investissement qui vient obérer la reprise de croissance.
02:40La dissolution est vraiment freinée.
02:41Tout à fait. On aurait dû être à 1,2. Donc en effet, comme l'a très bien dit Emmanuel, si on avait déjà deux fois plus de croissance économique,
02:48on n'aurait pas ce niveau de déficit public. Donc vraiment, il faut insister sur ce fait pour se désendetter et pour réduire le déficit.
02:55La croissance, c'est ce qui est le plus efficace.
02:57Et c'est là où c'est assez difficile de faire la prévision, parce que les sous-jacents économiques sont assez bons.
03:02On a une inflation qui est maîtrisée, 1%. Des salaires augmentent plus vite que l'inflation, donc retour du pouvoir d'achat.
03:08Des taux d'intérêt au niveau de la Banque centrale qui ont tendance à baisser, même si la France a été dégradée.
03:12Donc là, on devrait avoir une amélioration. Donc des conditions finalement, un chômage qui augmente légèrement, on n'est pas dans une explosion.
03:18Donc on voit que les entreprises sont prêtes à investir. Les ménages sont prêtes à consommer, on l'a dit, 19% de taux d'épargne.
03:24Mais on est à l'arrêt à cause de la crise budgétaire.
03:27Donc c'est vrai qu'il y a deux scénarios. Un budget, s'il est voté rapidement, ça pourrait redémarrer beaucoup plus vite qu'on le croit.
03:31Par contre, si on est dans une crise qui dure longtemps, en effet, on aura une croissance beaucoup plus faible.
03:36Vous le voyez vous aussi, Christian de Boissieu, comme une vraie force pour la France, cette croissance en légère hausse ?
03:41Écoutez, ça dépend par rapport à qui on se compare.
03:46Alors l'Allemagne cette année, moi j'avais en tête qu'elle était à 0% après deux années de récession, et ça veut dire pas terrible.
03:53Et justement, ils font un plan de relance massif, parce qu'ils ont des marges de manœuvre budgétaire que nous n'avons pas du côté français.
04:00Alors pour l'année prochaine, compliqué de faire des prévisions dans le brouillard actuel, mais la croissance serait probablement autour de 1%,
04:08c'est-à-dire pas terrible, pas assez pour faire beaucoup plus de rentrées fiscales, parce que c'est ça le sujet.
04:15La croissance, ou plus de croissance permettrait d'éduquer toute chose égale par ailleurs le déficit public,
04:21parce que plus d'impôts qui rentrent, TVA, impôts sur les sociétés, impôts sur le revenu, etc., et moins de dépenses, par exemple liées au chômage.
04:29Si on avait plus de croissance, on aurait moins de chômage et moins de dépenses liées.
04:33Le problème, c'est qu'il faut compter, pas trop compter là-dessus, il faut compter sur nous, il faut compter sur des mesures.
04:38C'est qui nous ?
04:38Nous, c'est la France, c'est le gouvernement, c'est les ajustements, dans un contexte, à mon avis, qui va être compliqué.
04:44Je termine en disant, on écoutait tout à l'heure Roland Lescure qui disait, il ne faut pas oublier les facteurs qui sont les moteurs de la croissance.
04:52C'est vrai qu'en même temps qu'on fait cet ajustement budgétaire nécessaire, il faut quand même préparer la croissance,
04:58hier, demain et d'après-demain, en arrivant à mettre le paquet sur tout ce qui est politique d'innovation, de recherche, etc., et financer tout ça.
05:06Et c'est la cadrature du cercle.
05:07Justement, Emmanuel Cuny, comment on peut tirer profit de cette situation pour transformer Lescée, justement ?
05:12C'est l'idée, en fait, il y a une expression que l'on doit, je crois, à un ancien chef d'État américain qui disait,
05:18il faut réparer le toit tant qu'il fait beau, réparer le toit de la maison quand il y a du soleil.
05:23C'est ce qu'on n'a absolument pas fait pendant des décennies, c'est-à-dire qu'on a emprunté 15-20 ans à des taux zéro,
05:31c'est-à-dire que le taux de croissance était supérieur au taux d'intérêt auquel nous empruntions.
05:35Donc, il n'y avait pas de problème, les politiques, qui ne sont pas forcément tous de fins économistes,
05:39se sont dit, bon, allez, sur le long terme, ça va marcher, on va y aller, etc.
05:43On s'est endettés, effectivement, à de bonnes conditions, mais on n'a pas réparé le toit de la maison,
05:47et donc, le toit, il est sérieusement abîmé aujourd'hui.
05:50Donc, c'est le temps des réformes.
05:52Le moment n'est plus du tout à l'attente.
05:55Avantages comparatifs, on en parlait tout à l'heure, l'Allemagne en récession depuis trois ans,
05:59pour les chiffres précis, le PIB allemand, donc la richesse produite par le pays,
06:04était en repli de 0,1% en 2023.
06:06On était à moins 0,2% l'année dernière, et Berlin, normalement, cette année sera aux alentours de 0%.
06:12Et alors, cocasserie, Berlin vient d'adopter son budget 2025.
06:18On est en septembre, donc à pratiquement trois mois de la fin de l'année,
06:21alors que nous, on est déjà en train de construire le budget 2026.
06:24C'est-à-dire que nous, finalement.
06:26Anne-Sophie Alsif, qu'est-ce qui pourrait finalement casser cette dynamique de croissance ?
06:30Vous l'avez dit, les entreprises, peut-être, l'investissement ?
06:32Oui, le vrai sujet, c'est deux éléments, c'est vraiment l'investissement des entreprises,
06:36qui a une contribution négative, parce qu'il n'y a pas de prévision, encore une fois, de moyen long terme.
06:40On l'a vu, on donne souvent l'exemple de la prive RENOM, qui a changé 15 fois en moins de deux ans.
06:46Donc, c'est sûr que quand vous êtes une entreprise dans ce secteur-là, c'est très compliqué de vous procher,
06:50alors que les entrepreneurs vous disent, on a de la demande, mais voilà, je ne vais pas plus s'embaucher,
06:54parce que je ne sais pas si demain, le dispositif va encore changer une et mienne fois.
06:57Donc, c'est vraiment ça le problème, c'est qu'on n'a pas de planification, on n'a pas de vision à long terme.
07:02Sur l'industrie, c'est pareil, par secteur, on n'a pas de plan à 10-15 ans,
07:05en disant, voilà, on va être leader dans tel ou tel secteur,
07:07et donc on va flécher l'investissement productif sur ces secteurs.
07:11On n'a vraiment pas cette vision de planification,
07:14et donc, de fait, on réagit au coup par coup en fonction des chocs exogènes.
07:17– Christian, ce manque de vision, vous le voyez aussi comme enfant ?
07:19– Il y a deux facteurs aujourd'hui qui minent la confiance,
07:22à la fois du côté des consommateurs et des entreprises,
07:26et à la fois la situation géopolitique internationale.
07:29Il ne faut pas penser que tout est dû uniquement à ce qui se passe en France.
07:32Il y a le contexte qu'on connaît, sur lequel je n'en reviens pas,
07:35et puis il y a les problèmes français.
07:36Et le débat central, à mon avis, il faut réduire l'instabilité politique.
07:42La seule manière, c'est un compromis.
07:43Un compromis entre le bloc central et une partie de la gauche,
07:48et le débat sur la trajectoire des finances publiques me paraît essentiel.
07:51C'est-à-dire qu'on ne peut pas aller pour l'année prochaine
07:55vers un déficit public qui serait supérieur à 5% du PIB,
07:58parce qu'on risque une nouvelle dégradation de la note, et ça suffit.
08:02C'est-à-dire, si vous avez trop de déficits,
08:04vous aurez une augmentation des taux d'intérêt
08:07et une croissance encore plus faible.
08:09Et en même temps, il faut ce compromis politique,
08:11donc le 4,6% qui était prévu dans le budget Bérou pour l'année prochaine,
08:15je parle du déficit public, mais sans doute plus d'actualité,
08:18il ne faut pas aller trop au-dessus de 5.
08:20Moi, je viserais plutôt 4,8%, une voie intermédiaire,
08:24pour justement essayer de trouver ce compromis, mais d'avancer.
08:27Et on va justement parler dans quelques instants des politiques sociales
08:30avec vous, Christian de Boissieu et Anne-Sophie Alcif.
08:32On va poursuivre cette discussion dans les Informes et de l'Éco avec vous,
08:35également Emmanuel Cuny, évidemment.
08:37Ce sera après le film Info de 9h48 avec Julien Raymond.
08:40Et Julien Israël va frapper Gazaville avec une force sans précédent.
08:43Déclaration hier d'un porte-parole de l'armée israélienne
08:46après la fuite de près d'un demi-million de gaz à ouïes
08:49face à une offensive majeure largement décriée par la communauté internationale.
08:53Les Israéliens, toujours soutenus par les Etats-Unis,
08:56souhaitent anéantir définitivement le Hamas.
08:59Avant l'Assemblée Générale de l'ONU, lundi qui verra 9 pays reconnaître officiellement
09:03un État de Palestine, un autre pays prendra un petit peu d'avance.
09:07Le Portugal fera cette démarche dès demain,
09:10annonce son ministre des Affaires étrangères.
09:135 personnes arrêtées soupçonnées d'avoir escroqué 8 millions d'euros
09:17à l'assurance maladie via la facturation de faux actes médicaux à Paris et à Marseille.
09:22C'est la Gendarmerie Nationale qui a fait cette annonce hier soir.
09:26Une place en finale de la Coupe du Monde de rugby
09:28à aller chercher pour le 15 de France féminin.
09:30France-Angleterre, c'est cet après-midi à 16h30.
09:33L'Angleterre est la grande favorite.
09:354 matchs, 4 victoires dans la compétition
09:37et surtout 14 succès consécutifs contre les Françaises.
09:40Et avec également Anne-Sophie Alsif, chef économiste à la Société d'études BDO France
09:56et Christian de Boissieu, vice-président du Cercle des économistes.
09:59Emmanuel Cuny, nous parlons donc des chances de Sébastien Lecornu
10:02de réussir à construire un budget avec une croissance assez faible,
10:06mais une croissance quand même.
10:07Oui, alors maintenant il va quand même falloir peaufiner
10:10et finaliser ce fameux budget sans oublier qui que ce soit,
10:14sans oublier la droite, la gauche, le centre, etc.
10:16Christian de Boissieu l'expliquait tout à l'heure.
10:18Alors c'est vrai que Sébastien Lecornu a déjà supprimé,
10:22enfin est revenu sur la suppression des deux jours fériés
10:26qu'envisageait son prédécesseur François Béroux,
10:29mais le chef du gouvernement, nouvelle formule,
10:32et puis on attend aussi la formation de sa nouvelle équipe gouvernementale
10:36dans les prochaines semaines, ils ne vont pas pouvoir reculer sur tout.
10:38Donc se pose la question des projets, des priorités,
10:42et puis surtout des marges de manœuvre budgétaires
10:44pour y parvenir avec un État pour le moins impécunieux,
10:48c'est-à-dire qu'il n'a plus d'argent.
10:49Et quelle marge de manœuvre voyez-vous justement, Christian de Boissieu,
10:52si on devait suivre un axe ou deux là ?
10:54– Merci pour cette question, c'est facile.
10:57– Vous êtes ministre de l'économie.
10:58– Je suis ministre de l'économie, je reviens sur ce que j'ai dit,
11:02excusez-moi, je persiste en disant qu'il faut accepter un petit dérapage
11:07de déficit public par rapport à ce qui était prévu dans le budget Béroux,
11:11je reviens sur le chiffre de 4,86% pour l'année prochaine,
11:14cette année on va avoir un déficit public en France de 5,4%,
11:17donc de toute façon il y a une marche à faire,
11:19et ce qui compte pour les marchés, pour les investisseurs,
11:21c'est le sens de la variation, voilà, donc il n'est pas question
11:25d'aller vers un déficit public de 6, il faut à mon avis aller vers 4,8% ou 4,9%.
11:30– Au moins le maintenir, et sur les marges de manœuvre alors ?
11:32– Alors sur les marges de manœuvre, je pense qu'il faut,
11:35pour des raisons politiques, il faut une mesure fiscale sur les hauts patrimoines
11:40qui ne sera pas la taxe du Kman.
11:43– Vous n'y croyez pas ?
11:43– Alors j'y crois pas, et ce n'est pas une question de croyance,
11:46c'est que je pense que le défaut principal de cette taxe,
11:49c'est quand même de taxer les biens professionnels,
11:51et on retrouve le débat qu'on avait à l'époque,
11:55c'est-à-dire que la France a quand même un problème sur ces questions de taxation.
12:00Donc il faudra une mesure fiscale,
12:02je voudrais insister sur un point, c'est que par rapport à l'ambiance générale,
12:05quand vous regardez ce qui s'est passé le 18, il y a deux jours,
12:10il y a eu quand même beaucoup de demandes sur les salaires.
12:14Moi je pense que la question des salaires est une question qu'il faut ouvrir de manière non dogmatique,
12:18pas au niveau de l'État, je ne suis pas pour un grenelle des salaires,
12:21mais je dis, dans le babal d'entreprises, vous avez je pense des marges de manœuvre,
12:25alors peut-être pas dans la PME du coin de la rue qui a des problèmes financiers,
12:28mais la question des salaires me paraît, devoir est ouverte.
12:32– Ce n'est pas pour vous forcément une augmentation du SMIC ?
12:34– Le SMIC il a suivi l'inflation, donc il est plutôt protégé contre l'inflation.
12:39Il y a d'autres salaires qui sont au-dessus, qui n'ont pas été tellement protégés,
12:42et je pense que là, c'est un sujet social qu'il faut ouvrir.
12:46– Anne-Sophie Alcif, vous voyez une marge de manœuvre importante vous ?
12:48– C'est ça le vrai sujet, le vrai sujet c'est le taux d'emploi.
12:52C'est en effet un taux d'emploi qui est plus fêche chez moins de 25 ans
12:54et surtout chez les 55-64 ans, qui est à peu près 10 points inférieurs
12:58aux pays comme l'Allemagne ou les pays du Nord,
13:00et parce qu'on a ce taux d'emploi plus bas, on a en effet beaucoup moins de cotisations,
13:04et là on parle, si on est au même niveau de l'Allemagne, de 100 milliards.
13:07Donc c'est vrai qu'il y a deux choses, on a les petites mesurettes,
13:09entre guillemets, où on est sur du 5-15 milliards pour essayer de boucler le budget
13:13à minima, à court terme, vu la situation politique.
13:16Et il y a de l'autre côté des grandes réformes,
13:18si on veut vraiment régler ce problème de financement,
13:21et justement que le travail paie plus,
13:23de réformer et surtout d'augmenter le taux d'emploi,
13:27encore une fois déjà des 55-64 ans.
13:30Donc là on ne parle pas des personnes qui sont à la retraite,
13:32ou d'augmenter le taux, l'âge de départ à la retraite.
13:34Et c'est ça à mon sens, mais ça veut dire quoi ?
13:36Ça veut dire se remettre autour de la table,
13:37c'est-à-dire d'avoir une vision beaucoup plus avec une carrière longue,
13:40c'est-à-dire que les syndicats soient moins,
13:42toujours focus sur le salaire,
13:44et beaucoup plus sur la formation.
13:46En France, c'est un des pays de la zone euro
13:48où les non qualifiés n'ont quasiment aucune formation.
13:50C'est-à-dire que vous travaillez dans le bâtiment à 20 ans,
13:52à 30, 40, 50 ans, vous êtes au même poste, au même salaire.
13:54Et les budgets pour la formation ont pu baisser.
13:56Exactement, et donc c'est sûr que quand vous allez à la retraite,
13:58vous avez hâte d'aller à la retraite.
14:00Donc il y a très peu de mobilité quand vous êtes peu qualifié en France.
14:03Et puis de l'autre côté, c'est en effet sur les salaires.
14:05Moi, je pense qu'on devrait beaucoup développer tout ce qui est actionnariat,
14:08prise de participation dans l'entreprise.
14:10Déjà, ça motive, parce que vous êtes dans l'outil productif.
14:13Et puis aussi, ça permet en effet d'augmenter vos revenus.
14:17Christian, je vous donnerai la parole dans quelques secondes,
14:18juste parce qu'il faut qu'on avance un petit peu
14:20pour évoquer notamment les politiques sociales.
14:22Emmanuel Cuny, parce qu'effectivement,
14:23vous avez commencé à parler du salaire,
14:25mais il y a des politiques sociales peut-être plus larges à mener.
14:27Qu'est-ce qui pourrait fédérer tous les partis ?
14:29Alors, on accroche, je vais citer le gouverneur de la Banque de France,
14:32François Villerois de Gallo,
14:33dans un communiqué qu'il a publié sur le site de la Banque de France.
14:37Il dit qu'il n'y a pas de solution facile sans effort
14:39pour redresser les finances publiques du pays.
14:41Il estime nécessaire que cet effort soit juste et partagé par tous.
14:45Plus notre pays attendra pour s'y attaquer,
14:47plus le traitement sera douloureux.
14:49Donc Sébastien Lecornu va devoir composer.
14:52Les dossiers, quels sont-ils ?
14:54Alors, les retraites, est-ce qu'on peut aller plus loin ?
14:55La fiscalité, on va y revenir peut-être.
14:57Et puis, il faut revoir de fond en comble, on le sait,
15:00le financement de la protection sociale,
15:03quel poids du financement par les cotisations assises sur le travail,
15:06et puis le poids qui repose sur les revenus du capital.
15:11Et tout ça, ça va peser sur le pouvoir d'achat.
15:13Christian de Boissieu, justement, sur quel levier peut-on agir ?
15:15Alors, sur la retraite, moi, je pense qu'il ne veut pas revenir sur la règle des 64 ans.
15:19Ça serait un mauvais signal.
15:21Mais par contre, il faut rouvrir les débats sur tout ce qu'il y a autour,
15:24c'est-à-dire pénibilité, carrière longue, carrière féminine.
15:28Ça, le conclave n'a pas débouché vraiment sur des choses très concrètes.
15:31Sur l'augmentation qu'évoquait Anne-Sophie des taux d'emploi des jeunes et des seniors,
15:35je suis complètement pour les augmenter.
15:37Le problème, c'est que ce n'est pas en trois mois ou en six mois que ça va se faire.
15:39Donc là, il y a un problème d'articulation court terme et long terme.
15:43Une remarque, on n'a pas du tout parlé des...
15:45On parle fiscalité, mais je veux dire, le gouverneur le dit aussi dans son communiqué,
15:51la question de la maîtrise des dépenses publiques.
15:53On ne peut pas faire l'impasse sur la question d'améliorer l'efficacité des dépenses publiques.
15:58L'ajustement ne peut pas se faire principalement ou uniquement par les impôts.
16:03La question de la maîtrise des dépenses publiques aux trois étages de la fusée,
16:06État, collectivité territoriale et protection sociale, se pose.
16:11Christian de Boissieu nous a dit, Anne-Sophie Alcif, on ne touche pas à la retraite à 64 ans.
16:15Vous voyez d'autres leviers, vous ?
16:17Alors, en effet, pourquoi ?
16:18Parce qu'on voit, dès qu'on augmente l'âge de départ, tout de suite,
16:20vous avez ce fameux taux d'emploi des seniors qui augmente.
16:22On l'a vu dans le note de l'INSEE, on a à peu près à moins de deux ans tout de suite.
16:26Donc là, c'est compliqué et on le voit politiquement, c'est quand même très compliqué de trouver un accord.
16:30Donc là, en effet, je pense qu'il faut avoir un consensus beaucoup plus large
16:33et surtout sur quelles dépenses on veut faire.
16:35Il faut savoir qu'au moment où on se parle, on a toujours des chèques énergie.
16:38À un moment où le prix de l'énergie s'est effondré.
16:41Donc le grand problème, c'est que l'on fait de la dépense,
16:43mais qui n'est pas toujours efficace et productive.
16:46Il faut revenir dessus, selon vous.
16:47Sur quoi ? Sur l'échec énergie ?
16:49Sur l'échec énergie, aujourd'hui, quand vous avez le prix de l'énergie qui s'est effondré,
16:52oui, le but, c'est ça augmenter, on vous aide, c'est revenu à un taux bas, on arrête.
16:55Ça reste un coup de main pour les foyers les plus modestes.
16:57Oui, mais quand vous regardez le pouvoir d'achat au niveau macro, non, le pouvoir d'achat augmente.
17:00Donc on ne peut pas toujours être en aide tout le temps alors que les prix sont effondrés.
17:04C'est pareil pour l'alimentaire, même si bien évidemment il y a des dichotomies.
17:07Donc c'est ça le problème, c'est que dès qu'on fait une politique de quoi qu'il en coûte,
17:09on reste dans cette politique à long terme et on n'arrête pas.
17:12Et la conclusion, on regarde le budget qui a été voté l'année dernière,
17:15qu'est-ce qui a été sacrifié ?
17:16L'éducation, l'innovation et la transition écologique.
17:19Là où la Chine et les Etats-Unis investissent des dizaines et des dizaines de milliards.
17:22Donc on n'investit pas au bon endroit.
17:24On sacrifie l'investissement productif pour des mesures court-termistes pour soutenir la consommation.
17:29Il faut aussi arriver à préparer la croissance d'après-demain,
17:32parce que ce n'est pas uniquement le sujet de la croissance des six prochains mois qui se posent.
17:36Et pensez donc à nouveau à long terme, vous l'évoquez Christian.
17:39La innovation recherche, on retrouve le rapport Draghi.
17:42Ce que dit le rapport Draghi pour l'Europe, il faut aussi l'appliquer à la France.
17:45L'innovation, oui, c'est un mot très important qu'il faudra retenir dans les prochains mois.
17:49Merci beaucoup à vous trois.
17:51Anne-Sophie Alsif, chef économiste à la Société d'études BDO France.
17:55Christian de Boissieu, vice-président du Cercle des économistes, d'avoir été avec nous.
17:59Merci Emmanuel.
18:00Les informés de l'écho reviennent bien évidemment samedi prochain.
18:03Vous retrouvez cette émission en intégralité, en vidéo sur franceinfo.fr et en podcast.
18:08L'info continue sur France Info.
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