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  • il y a 2 semaines

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00:00La troisième présentation de la journée, j'étais au Sénat tout à l'heure et devant
00:10d'autres organisations en début de matinée.
00:13Donc comme vous pouvez l'imaginer, vu l'actualité internationale, le sujet de l'économie de
00:22défense est particulièrement à la mode, j'ai envie de dire.
00:25Et donc on a la chance, au sein de la chaire économie de défense, d'être en quasi-monopole
00:32sur cette question de recherche.
00:35En tout cas c'est le seul centre de recherche uniquement dédié à cette question en France,
00:40quasiment certainement en Europe et au niveau mondial je ne sais pas, mais globalement
00:45on peut imaginer qu'il n'y a pas beaucoup de centres équivalents.
00:49Alors on est une petite équipe puisqu'on est trois seniors et trois jeunes dans l'équipe.
00:54complétée par des chercheurs associés, donc on est une petite équipe qui participe
01:00aux activités de formation du IHEDM, donc l'Institut des Hautes Études de Défense
01:04Nationale, qui comme son nom ne l'indique pas est un service du Premier ministre et qui
01:09a vocation à former essentiellement des officiers supérieurs ou des cadres privés
01:15et le public pour participer à l'esprit de défense et dont la formation principale
01:23est ce qu'on appelle la session nationale qui est regroupée en différentes majeures
01:28et qui vise sur une cinquantaine de jours par an à former un certain nombre de ces cadres
01:33que je viens d'évoquer aux thématiques et à la défense.
01:37Entre autres activités de l'IHEDM et je vous invite à aller regarder le site de l'IHEDM
01:41qui est bien fait et qui vous permettra d'avoir une vision exhaustive de toutes ces actions.
01:46Donc le sujet sur lequel on m'a demandé de plancher est un sujet évidemment d'actualité
01:50et je précise qu'on m'a proposé ce sujet bien avant qu'il soit à la note.
01:55Je remercie les organisateurs d'avoir eu le nez creux en fait en quelque sorte de vouloir
02:01traiter ce sujet de l'économie de guerre.
02:05Et donc pourquoi cette planche d'illustration pour ouvrir le propos ?
02:11Sur la partie droite du graphique, vous reconnaissez probablement le président de la République
02:17qui est devant un canon César, illustration bien connue de l'économie de guerre,
02:23c'est-à-dire la production d'armement.
02:25Et donc le président de la République a évoqué le passage en économie de guerre en juin 2022 en France.
02:35Et il est en train de discuter, à ses côtés il y a le ministre des Armées Sébastien Lecornu
02:39et il discute, en face de lui vous avez les PDG de Airbus et de MBDA,
02:46une société spécialisée dans la production de missiles.
02:49Donc économie de guerre on va dire 2.0 ou 3.0, je ne sais jamais ce qu'il faut dire,
02:55mais en tout cas version 21ème siècle.
02:58Et puis illustration sur la partie gauche, économie de guerre, version première guerre mondiale.
03:05Alors pour votre information, cette image n'existe pas, elle a été générée par intelligence artificielle.
03:11Mais on voit que malgré tout, l'iconographie, l'image, les illustrations, les couleurs,
03:17en fait on n'est pas loin de la réalité presque d'un bond de guerre quelque part.
03:21Et ça marche bien en fait comme illustration.
03:23L'avion, effectivement, c'est un peu raté par rapport à la période.
03:30On est plutôt en avion de 2ème guerre mondiale.
03:31Mais bon, même pour les chars aussi, même si le char est une innovation de la Première Guerre mondiale.
03:38Mais bon, peut-être que c'est la seconde, je ne sais pas.
03:42En tout cas, toujours est-il que ça marche bien par rapport à ça.
03:47Et donc, ne serait-ce que visuellement, je pense que c'est aussi l'intérêt,
03:51c'est aussi pour ça que j'ai gardé cette image,
03:53c'est qu'on voit bien le décalage qui apparaît
03:57entre la perception de ce qui est dans la dimension historique de l'économie de guerre
04:01et puis ce qu'on vit actuellement, dont on peut imaginer qu'il n'y a pas de...
04:07On en est assez loin en fait de ça.
04:09On n'a pas de munitionnette.
04:11On n'a pas réquisitionné les usines d'automobiles pour faire de l'armement.
04:15Donc on voit bien qu'on est sur d'autres choses.
04:19Et donc c'est un peu le message de cette présentation,
04:21c'est qu'on n'est pas en économie de guerre,
04:25qu'on pourrait appeler économie de guerre totale,
04:27telle qu'on l'a observée durant la Première ou la Seconde Guerre mondiale.
04:30On en est bien sur autre chose,
04:32et c'est bien cette autre chose qu'on va essayer de détailler dans la deuxième partie.
04:36Alors, évidemment, toute la question ici, pour moi,
04:41c'est de vous présenter un certain nombre d'indicateurs statistiques,
04:44puisque c'est bien de ça dont il s'agit.
04:46Avec l'idée que la notion même d'économie de guerre
04:53a des contours assez flous,
04:57mais elle a été assez bien comprise, en tout cas délimitée, on va dire,
05:03avec ce qui s'est passé durant la Première et la Seconde Guerre mondiale.
05:06Et là, je vous ai cité cette définition de Avner Hofer,
05:11qui explique que durant les périodes de guerre,
05:13les marchés sont suspendus, et l'État contrôle une grande partie de l'économie.
05:17Et c'est bien de ça dont il s'agit,
05:19en tout cas pour les exemples historiques de la Première et la Seconde Guerre mondiale.
05:24Donc on a bien une interruption des marchés tels qu'on les connaît,
05:27tels qu'ils fonctionnent normalement,
05:29avec une allocation des ressources, notamment humaines ou des capitaux,
05:34tournée vers la défense nationale,
05:36vers la subsistance de l'État, en fait, tout simplement.
05:41Et donc, dans ce contexte-là, on observe bien, en gros,
05:44une prééminence de l'État qui va allouer de manière prioritaire
05:47les moyens économiques, qu'ils soient capitalistiques ou humains,
05:52vers le secteur de la défense.
05:54Alors, un certain nombre...
05:55Donc j'essaie de classer un peu les indicateurs,
05:58même si c'est un côté un peu scolaire,
06:01mais ça permet aussi de présenter un peu, de manière un peu schématique,
06:04les indicateurs qu'on va utiliser dans le reste de la présentation,
06:07et voir un peu par opposition, par différence,
06:12ce qu'on a vécu d'un point de vue historique
06:14et ce qu'on vit aujourd'hui,
06:15pour voir un peu en quoi la période actuelle
06:18n'est pas vraiment représentative de l'économie de guerre
06:22telle qu'on l'a connue durant les exemples historiques
06:25de la Première et la Seconde Guerre mondiale.
06:27Donc, premier indicateur qu'on va utiliser,
06:30c'est ce qu'on appelle l'effort de défense,
06:32c'est le rapport dépense de défense sur PIB.
06:36Autre indicateur...
06:38Donc, en général, on va considérer qu'il va être très élevé
06:40en période de guerre, ça ne vous étonnera pas.
06:43Un autre indicateur qu'on va beaucoup utiliser, c'est le PIB.
06:45Pourquoi ? Parce qu'en période de guerre,
06:47en particulier la guerre totale,
06:49le PIB a tendance à s'effondrer,
06:51parce qu'il y a la population, notamment masculine,
06:54qui est appelée sous les drapeaux,
06:55donc, en gros, il y a une perte de...
06:57La population active diminue,
07:00elle est utilisée pour la défense de la nation,
07:04et donc, en général, on observe moins de travail dans l'économie,
07:07et donc un PIB qui s'effondre,
07:09et c'est quelque chose qui est assez bien vérifié,
07:12donc le corollaire, c'est la population active.
07:14Et en général, comme on va allouer les moyens de production
07:17au secteur de la défense,
07:19on va plutôt avoir tendance à avoir une forme de pénurie
07:23dans le secteur civil,
07:24et ces pénuries, elles vont se matérialiser par des taux d'inflation,
07:28en particulier sur les biens civils,
07:30qui vont être plus élevés qu'en période normale.
07:33Donc ça, c'est un peu les grands indicateurs macroéconomiques classiques.
07:36Après, il y a des indicateurs industriels
07:38qu'on évoquera aussi,
07:41c'est les capacités de production,
07:43combien on est capable de faire d'unités,
07:46de véhicules terrestres, d'aéronefs,
07:48de navires.
07:50Un autre indicateur important,
07:53c'est l'accès aux ressources naturelles.
07:55Est-ce qu'on a capacité à avoir accès,
07:57soit à des ressources naturelles,
08:00en général extractives,
08:02mais en gros, pour faire de l'acier,
08:03ou alors du carburant,
08:04pour faire fonctionner les équipements.
08:07Et puis, il y a un enjeu autour des chaînes de valeur
08:09et des chaînes de sous-traitants,
08:10c'est-à-dire comprendre à l'échelle de la production,
08:14à l'échelle industrielle,
08:15où se situent les sous-traitants,
08:18les équipementiers qui vont fournir
08:21les éléments de base
08:23à la fabrication de chacun des matériels
08:26dont on va avoir besoin.
08:28Et puis, il y a après ce que j'ai appelé
08:29les indicateurs stratégiques.
08:31Donc, ces indicateurs stratégiques,
08:34il y en a beaucoup qu'on peut mesurer,
08:37c'est un des enjeux, on va dire,
08:38qu'on mesure de mieux en mieux.
08:41C'est des enjeux qu'on retrouve
08:42dans une perspective d'histoire économique
08:44ou l'histoire militaire,
08:46dans ce qu'on appelle l'histoire-bataille.
08:48Donc, quelle est la taille des forces armées ?
08:50Combien s'affrontaient les uns par rapport aux autres ?
08:54Une logique qu'on appellerait
08:55en études militaires
08:58« klauswitziennes »,
08:59en gros, les rapports de force
09:01qui s'opèrent ici.
09:05Donc, il y a un enjeu majeur
09:06de compréhension de quelle est la taille
09:08des forces armées,
09:09donc combien de personnel,
09:11quels sont les équipements,
09:12en particulier, est-ce qu'ils sont
09:13de dernière génération ou pas ?
09:16Donc, il y a toute une analyse aussi
09:17un peu sur les matériels.
09:19Donc là, il y a plein de publications
09:21qui font ça,
09:22et là, vous allez retrouver
09:23tout un tas de geeks passionnés
09:25dans les matériels militaires
09:26qui sont capables de vous dire
09:27« Ah oui, telle frégate,
09:29elle a tel canon,
09:30qui fait telle portée,
09:31qui est super efficace
09:32par rapport à d'autres. »
09:33Alors là, vous mettez un doigt
09:34dans un engrenage qui est absolument
09:35sans fin,
09:36une espèce de rabbit hole,
09:39mais qui est assez intéressant.
09:41Capacité de régénération,
09:43ça rejoint la question industrielle
09:44que j'évoquais,
09:45c'est-à-dire,
09:45une fois qu'on perd
09:46des capacités industrielles,
09:48est-ce qu'on est capable
09:49de les recouvrer rapidement ?
09:51Et puis,
09:52le coût des opérations militaires,
09:54on n'en parlera pas ici,
09:55mais c'est quelque chose
09:56de structurant,
09:57en particulier à l'échelle
09:58moderne.
10:01Peut-être avez-vous entendu
10:02parler de cet ouvrage
10:03de Joseph Tiglitz
10:05et Linda Bins
10:06il y a quelques années
10:07sur la guerre en Irak
10:09et en Afghanistan
10:10ponnée par les États-Unis
10:11et c'était la guerre
10:12à 3 000 milliards de dollars,
10:14ce qui est aujourd'hui
10:15peu ou peu la valeur
10:16du PIB français.
10:18Le bouquin est publié en 2008,
10:21les travaux ont été actualisés,
10:22aujourd'hui on est plutôt
10:23à l'autour
10:24de 8 000 milliards de dollars,
10:27donc c'est assez phénoménal
10:29comme calcul.
10:31Alors après,
10:31il y a plein de dimensions,
10:32il y a plein de difficultés
10:33épistémologiques
10:34qu'on pourrait évoquer
10:35si vous avez des questions
10:36là-dessus,
10:36mais globalement,
10:37on ne va pas traiter
10:38cet aspect-là,
10:39mais ça peut avoir
10:41des effets majeurs
10:43en fait,
10:44au-delà d'un certain nombre
10:46de considérations stratégiques,
10:49le coût de ces opérations militaires
10:50et plus récemment,
10:51il y a même une étude
10:52du Kiel Institute
10:53qui fait référence en la matière
10:54et qui essaie de déterminer
10:56le coût moyen
10:57des destructions
10:58qu'on observait
10:59dans les conflits
11:00et étude extrêmement passionnante
11:02et je vous en conseille
11:03la lecture.
11:04Donc voilà pour les indicateurs,
11:06et là on va rentrer
11:06dans le vif du sujet
11:07et quelques comparaisons
11:09internationales.
11:11Donc,
11:12ce qui est intéressant
11:13c'est qu'il y a
11:14plein de travaux
11:15à la fois en économie
11:17et en sciences politiques,
11:18en relations internationales,
11:20qui sont intéressés
11:20à l'évolution
11:21de cet indicateur
11:23que j'ai appelé tout à l'heure
11:23l'effort de défense,
11:24donc la part des dépenses
11:25de défense
11:26en pourcentage du PIB.
11:28Ce qui est intéressant
11:29sur ce graphique,
11:31c'est que,
11:31comme c'est le rapport
11:33dépenses sur PIB,
11:34évidemment,
11:36pour interpréter,
11:36il faut avoir
11:37l'évolution du PIB
11:38et du dénominateur
11:39puisque, évidemment,
11:40ça va avoir
11:41beaucoup d'incidence.
11:43Ce qui choque
11:44sur ce graphique,
11:45c'est évidemment
11:46les deux pics
11:47qui ne sont pas
11:48vraiment des surprises,
11:49donc qui sont
11:50la première
11:50et la seconde guerre mondiale.
11:53Que ces pics,
11:54ils ont été
11:55particulièrement importants
11:56en France
11:57et en Royaume-Uni,
11:58moins aux États-Unis.
11:59Évidemment,
12:01la poids France
12:02et Royaume-Uni,
12:03parce que c'est là
12:03où étaient les conflits,
12:05géographiquement parlant.
12:07Donc,
12:07on retrouve ici ça
12:09de manière très claire.
12:12Avec un pic absolu
12:14atteint en 40%
12:15en France,
12:17on est au-delà
12:18de 70%.
12:19Alors,
12:20je pense qu'il y a bien
12:21un effet de dépense,
12:22mais je pense que là,
12:23l'effet,
12:23il est plutôt lié
12:24au dénominateur
12:24de la fraction
12:25qui est probablement
12:26très faible
12:28par rapport
12:28à la tendance passée.
12:31Donc,
12:31je ne prendrai pas ça
12:32pour argent comptant
12:32le pic de plus de 70%
12:34du PIB dans la défense
12:35en 40% pour la France,
12:37qui, à mon avis,
12:37révèle plus
12:38un effondrement
12:39de la richesse nationale
12:40qu'un vrai réarmement,
12:42même si on voit bien
12:44qu'il y a
12:44une augmentation
12:46assez forte
12:47des dépenses
12:48de défense françaises
12:50avant la guerre.
12:51L'inflexion a apparaît
12:52assez marquée
12:54à partir de 1936.
12:56C'est intéressant
12:56de voir que c'est
12:57dès le front populaire
12:58qu'on a ce réarmement,
13:01mais qui n'empêche pas
13:02la défaite française
13:03en 1940,
13:05bien analysée
13:06par Marc Bloch
13:07dans son ouvrage
13:09« L'étrange défaite ».
13:11Donc,
13:12on a bien
13:12ces deux pics
13:13de guerre mondiale,
13:15en fait,
13:15qui sont assez clairs.
13:18On peut avoir
13:18ponctuellement
13:19des pics
13:19de dépenses
13:21qui vont révéler
13:23un épisode
13:24de conflit
13:24qui peut être intense,
13:25mais qui n'aura pas
13:26la même portée
13:29que les guerres mondiales.
13:30Je pense
13:31à la guerre
13:31de sécession
13:32aux États-Unis
13:33dans les années
13:341860.
13:36On va avoir
13:37la guerre du Vietnam.
13:39Ponctuellement,
13:40on va avoir
13:40ce genre de choses.
13:42Donc,
13:42des efforts
13:43de défense
13:43importants,
13:45significativement,
13:47mais quand même
13:47largement en dessous
13:48en termes d'étiage
13:49de ce qu'on a observé
13:50durant les guerres mondiales.
13:51on peut identifier
13:54des épisodes
13:56de paix.
13:57En moyenne,
13:58c'est inférieur
13:58à 3,5%
14:00du PIB
14:00dans la défense.
14:02Donc,
14:02c'est les périodes
14:03de plateau
14:04que vous observez
14:05entre deux épisodes
14:05de guerre.
14:07Et puis,
14:08il y a un moment
14:09complètement atypique
14:11dans l'histoire,
14:12qui est la période
14:13de guerre froide,
14:14qui est,
14:15donc,
14:15à partir de 1945
14:16jusqu'en 1991,
14:18où on voit
14:19qu'on est
14:19à des niveaux
14:20d'efforts de défense
14:21qui sont plus élevés
14:22que ce qu'on a observé
14:23durant les épisodes
14:24de paix,
14:25mais plus faibles
14:26qu'y compris
14:27durant les périodes
14:28de guerre ponctuelles.
14:30Et en fait,
14:31c'est intéressant,
14:31cette période-là,
14:32parce que
14:32le terme
14:34guerre froide,
14:34ici,
14:35se comprend assez
14:36avec cet indicateur.
14:37C'est-à-dire qu'on voit bien
14:38qu'on n'est pas
14:38en période de paix,
14:40telle qu'on l'a observée
14:40de manière historique,
14:42mais on n'est pas
14:43dans un épisode
14:44de conflictuel
14:44tel qu'on l'a observée
14:45avec un affrontement ponctuel.
14:47Et donc,
14:48je trouve que c'est assez intéressant
14:49de voir que
14:49la période de la guerre froide,
14:51on est sur des niveaux
14:52d'efforts de défense
14:52plus élevés
14:53que les épisodes de paix,
14:55mais pas aussi élevés
14:56que ce qu'on a observé
14:57durant les guerres.
14:59Donc,
15:00ce panorama
15:03un peu historique
15:03qu'on retrouve,
15:04de manière assez cohérente
15:06entre les trois alliés
15:09français,
15:09britanniques et américains,
15:12avec,
15:12on va dire,
15:12post-guerre froide,
15:14enfin,
15:14post-45,
15:15les États-Unis
15:17qui assument
15:17une protection mondiale,
15:20en tout cas,
15:20de ses alliés,
15:21et on voit que l'effort
15:22de défense américain
15:23qui, historiquement,
15:23est assez bas,
15:25ce côté isolationniste,
15:28bien documenté,
15:30au moins jusqu'à la fin,
15:31début de la Première Guerre mondiale,
15:32et qui,
15:34avec une légère réflexion
15:35par la suite,
15:36apparaît très clairement,
15:37donc,
15:37interventionniste américain,
15:38à partir de 1945,
15:39et un niveau d'effort de défense
15:41plus élevé
15:41que pour les autres pays.
15:42Donc,
15:44première dimension,
15:46un effort de défense
15:46important
15:47durant les épisodes de guerre.
15:50J'ai essayé
15:51de mesurer,
15:53enfin,
15:53mesurer,
15:53je ne sais pas
15:54comment il est fait,
15:54j'ai pris les données
15:55de Madison,
15:56donc,
15:57historien,
15:59économiste,
16:00historien,
16:01bien connu,
16:01qui a compilé
16:06des bases de données
16:07dont l'enjeu
16:08est essentiellement
16:08des enjeux de comparabilité.
16:11Je précise juste
16:11sur la donnée précédente
16:12que la base
16:13qui est utilisée ici,
16:14c'est le Corelite of War,
16:16qui a une dimension historique
16:17à tout ça,
16:18et donc,
16:19elle est assez intéressante
16:19pour l'exercice.
16:21Et après,
16:22les données du Cypri,
16:23dont je reparlerai par la suite,
16:24donc,
16:24je fais ma cise,
16:26je vous ferai le Cypri
16:27juste après.
16:28Sur la base de données Madison,
16:29en fait,
16:29l'enjeu essentiel,
16:30c'était de la comparabilité
16:31des macros entre États
16:33dans une dimension historique.
16:35Alors,
16:35vous pouvez remonter
16:35jusqu'en l'an zéro,
16:37donc,
16:37je ne sais pas ce que ça vaut
16:38en termes de qualité statistique,
16:39mais probablement pas grand-chose,
16:40mais je pense que c'est plutôt
16:41un enjeu en termes
16:42de perspective de long terme
16:44et d'ordre de grandeur
16:46plutôt que la beauté
16:47de la précision statistique,
16:49ici,
16:49à mon avis.
16:50Et ce qui est intéressant
16:51de noter,
16:52c'est que
16:53les indicateurs macroéconomiques
16:56que j'évoquais en préambule,
16:57on les retrouve bien ici
16:58dans le cas français,
16:58qui ont bien
17:02les propriétés
17:03que j'évoquais
17:03durant la Première
17:04et la Seconde Guerre mondiale.
17:05On a bien une chute massive...
17:07C'est pour la France.
17:08Pour la France,
17:09exactement.
17:09du PIB par tête
17:12entre le début
17:14et la fin
17:14de la Première Guerre mondiale
17:15et entre le début
17:16et la fin
17:16de la Seconde Guerre mondiale.
17:18C'est même
17:19moins 50%
17:20entre 1939
17:21et 1945.
17:22Donc,
17:23on a bien
17:23ce côté effondrement
17:25du PIB
17:26qui va de pair
17:28avec une baisse
17:29de la population.
17:30Donc,
17:30pareil,
17:31les données de Madison
17:31compilent des éléments
17:34sur la population
17:36et on a bien
17:37une baisse
17:37de la population
17:38beaucoup plus marquée
17:39durant la Première Guerre mondiale,
17:41mais c'est aussi
17:41lié à l'intensité
17:42des combats
17:43entre Français,
17:45entre alliés
17:46et britanniques
17:48et Français
17:49contre
17:49notamment
17:50la Prusse,
17:53là où,
17:53durant la Seconde Guerre mondiale,
17:55la défaite
17:56ayant été actée
17:57assez rapidement,
17:58c'est plus
17:58les enjeux
17:59autour de l'occupation
18:00qu'il faut avoir
18:01à l'esprit
18:01et les déportations,
18:02malheureusement.
18:04Donc,
18:04on a une baisse
18:05de la population
18:05qui est plus mesurée.
18:08Ce qui est intéressant
18:09de voir aussi,
18:09c'est qu'il y a aussi
18:10des données
18:11qui montrent
18:11une inflation importante,
18:13jusqu'à 30%
18:14pour l'inflation
18:15en 1918.
18:17En tout cas,
18:17on constate
18:19que les historiens
18:19qui disent que
18:20globalement,
18:21il n'y a pas de doute,
18:21l'inflation a été
18:22plus élevée
18:23durant les épisodes
18:23de guerre
18:24qu'en période de paix,
18:26ce qui veut bien dire
18:26qu'en gros,
18:27on a bien cette réallocation
18:28des activités productives
18:29vers la défense.
18:31Cet aspect-là,
18:32on va le retrouver aussi
18:33sur le tableau suivant.
18:38Donc là aussi,
18:39il y a plein de données
18:40qui ont été confilées
18:41sur la production
18:44industrielle.
18:47Il y a un qui n'est pas
18:48donné là,
18:48mais qui est assez
18:49illustratif,
18:50c'est qu'au moment
18:50de son pic de production
18:51aux Etats-Unis,
18:53les Etats-Unis
18:54étaient capables
18:55de produire
18:56un Liberty Ship
18:57par jour,
18:58donc une frégate
18:59par jour.
19:02Ils ont produit
19:03durant la Seconde Guerre
19:04mondiale
19:04plus de 150
19:05porte-avions.
19:07Aujourd'hui,
19:08la France en a un
19:09tous les 40 ans
19:09et aujourd'hui,
19:11les Etats-Unis
19:12qui pourtant
19:12en ont beaucoup,
19:13ils n'en ont que 11.
19:14Donc ça vous donne bien
19:15un ordre de grandeur.
19:16Alors évidemment,
19:18on peut imaginer
19:18qu'ils sont autrement
19:19plus complexes
19:20aujourd'hui
19:22qu'ils ne l'étaient
19:23durant la Seconde Guerre
19:24mondiale,
19:25mais l'explication
19:26de la complexité
19:27ne fait pas tout
19:28et on voit bien ici
19:28qu'il y a bien eu
19:29cet enjeu
19:30d'utilisation
19:33de leur production
19:33industrielle
19:34avec une conversion
19:36massive
19:37des industries
19:37civiles,
19:38automobiles en particulier,
19:40mais pas que,
19:41pour la production
19:41d'armes.
19:42Et c'est ce qu'on retrouve
19:43ici sur ce tableau.
19:45Donc il y a eu
19:4625 millions de fusils
19:47et carabines
19:48qui ont été produits
19:49par les alliés,
19:50là où les puissances
19:51de l'Axe,
19:51donc Allemagne,
19:53Italie et Japon,
19:55n'en ont produit
19:55que 13 millions,
19:56donc un rapport
19:57de 1 pour 2.
19:58Et en fait,
19:58on voit bien ici
19:59que quel que soit
20:00le type de matériel,
20:02la puissance industrielle,
20:03notamment américaine,
20:04a complètement surpassé
20:05les puissances
20:06de l'Axe,
20:07ce qui fait dire
20:07à beaucoup d'historiens
20:08militaires
20:09que de toute façon,
20:11les puissances
20:11de l'Axe ne pouvaient
20:12jamais gagner la guerre
20:13une fois que les Américains
20:14sont rentrés
20:15parce que la puissance
20:16industrielle
20:16qu'ils étaient capables
20:17de déployer
20:18leur ont permis
20:19de complètement
20:21satisfaire les besoins
20:22militaires
20:23et donc d'écraser
20:24les puissances
20:26de l'Axe.
20:27Donc on constate
20:28370 000 avions
20:30produits par les puissances
20:32alliées
20:32contre 144 000
20:34pour les puissances
20:35de l'Axe.
20:37Pour les véhicules
20:37blindés,
20:38on est sur 216 000
20:39contre 51 000.
20:40Donc on a un rapport
20:41de 1 pour 4.
20:42Et pour les navires
20:43de guerre,
20:44le rapport est de quasiment
20:45plus de 5.
20:46Quasiment 9 000 unités
20:48pour les alliés
20:48contre 1734
20:51pour les puissances
20:51de l'Axe.
20:52Quand je dis
20:52navires de guerre,
20:53ça inclut aussi
20:53les sous-maras
20:54pour lesquels
20:56les Allemands
20:56avaient un avantage
20:57comparatif là aussi.
20:58Donc on voit bien ici
20:59qu'on est sur des outils
21:01militaires
21:03produits dans des quantités
21:04qui sont littéralement
21:06industrielles.
21:07et on verra tout à l'heure
21:09avec un exemple concret
21:10sur les avions de combat
21:12aujourd'hui
21:13que les chiffres
21:14que je présente ici
21:15ne sont sans commune mesure
21:17avec ce qu'on observe
21:19aujourd'hui
21:19dans les équipements,
21:22le parc de matériel
21:23des pays industrialisés
21:25ou au niveau mondial.
21:26Donc...
21:28Une question de plus
21:29que je vous ai dit
21:29peut-être de Malsen,
21:30la production
21:30des usines Renault
21:31pendant l'occupation,
21:33elle est dans quelle colonne ?
21:35J'ai bien peur
21:36qu'elle soit dans
21:36la puissance de l'Axe, oui.
21:37Mais non, mais non,
21:37c'est...
21:38Oui, c'est...
21:40Et c'est une...
21:42C'est un vrai sujet
21:44en fait de savoir
21:46que durant les...
21:50la Seconde Guerre mondiale,
21:52les Allemands ont utilisé
21:53pleinement
21:54les outils de production
21:56qui existaient
21:56donc en France, évidemment,
21:58mais en République tchèque,
22:00en Slovaquie,
22:01toutes les puissances occupées
22:03en fait ont donné,
22:04ont contribué.
22:05Alors je ne saurais pas dire
22:06si elles ont été
22:07plus efficaces
22:08ou moins efficaces
22:09que durant la Première Guerre mondiale
22:10pour lesquelles
22:11il n'y a pas cet enjeu
22:11d'occupation.
22:13Mais en tout cas,
22:14clairement,
22:15il y a bien eu
22:16cette domination
22:17de la part des Allemands
22:19et qui a contribué
22:22à leur effort de guerre,
22:23évidemment.
22:24Alors,
22:26si on essaie
22:27de regarder aujourd'hui,
22:29est-ce qu'il y a
22:30un pays
22:30qui est représentatif
22:31de cet effort de guerre
22:32que j'évoquais
22:33dans cette notion
22:35d'économie de guerre
22:36que je viens d'évoquer
22:37et de retracer ?
22:38Le seul qui représente ça
22:40aujourd'hui,
22:41de manière...
22:42avec un parallèle
22:43assez important,
22:44c'est l'Ukraine.
22:45L'Ukraine passe
22:46d'une situation
22:47en 2014,
22:48elle dépense
22:483% du PIB
22:49dans sa défense,
22:50donc en gros,
22:50la situation
22:51qu'on peut appeler
22:52période de paix,
22:54a aujourd'hui
22:5537% du PIB
22:56dans la défense.
22:59Donc,
22:59évidemment,
23:00l'enjeu ukrainien,
23:02pour vue des Ukrainiens,
23:03c'est un enjeu
23:04de souveraineté
23:06et de défense
23:09de la nation
23:09telle qu'on l'a observée
23:10durant les guerres mondiales.
23:12De la même manière
23:13que le PIB
23:14s'est effondré
23:15durant la première
23:15et la seconde guerre mondiale
23:16pour les pays gérants,
23:17on retrouve une baisse
23:19du PIB
23:19qui est à peu près
23:20cohérente
23:20pour l'Ukraine.
23:22Donc,
23:22ils ont perdu
23:23entre 20 et 30%
23:24de leur PIB
23:24et ils n'ont jamais
23:26recouvré
23:26le niveau d'avant-guerre.
23:28Donc,
23:29il y a bien
23:29un effondrement
23:30qui est durable.
23:31On a des pics d'inflation.
23:34Alors,
23:34l'inflation est structurellement
23:35beaucoup plus élevée
23:36historiquement en Ukraine
23:37par rapport aux pays
23:38d'Europe de l'Ouest.
23:40Donc,
23:40les chiffres ne sont pas
23:41forcément comparables
23:41avec ce qu'on connaît nous.
23:43Mais,
23:43ce qu'il faut avoir à l'esprit,
23:44c'est qu'ils ont bien eu
23:45aussi un pic d'inflation
23:47qui a été essai élevé
23:48le premier hiver
23:49de la guerre
23:50en novembre 1922.
23:53Donc,
23:53assez représentatif
23:55là aussi
23:55de ce qu'on a observé
23:56durant la première
23:57et la seconde guerre mondiale.
23:59Et,
23:59de la même manière
24:00qu'on a observé
24:01une baisse de la population
24:02pour les belligérants
24:04durant les conflits mondiaux.
24:05On a la même chose
24:06en Ukraine
24:06où là se conjuguent
24:08deux effets.
24:08Évidemment,
24:09les personnes
24:09qui décèdent
24:11parce qu'elles ont combattu.
24:14Autant les statistiques
24:15sur les décès russes
24:16sont assez bien détaillées.
24:18Autant cette information
24:19sur le cas ukrainien
24:20n'est pas du tout évoquée.
24:21Même si on imagine
24:22que l'ordre de grandeur
24:23n'est pas si éloigné
24:24de ce que les russes perdent.
24:26Et puis,
24:27à côté de ça,
24:27il y a aussi
24:28une grande partie
24:28de la population ukrainienne
24:29pour des raisons
24:30de sécurité
24:31a aussi quitté le pays.
24:34Et donc,
24:34on a eu
24:35un effet
24:36de...
24:38Enfin,
24:39un nombre de réfugiés
24:40ukrainiens
24:41un peu partout
24:42en Europe.
24:44Ce qui fait que,
24:44aujourd'hui,
24:45l'Ukraine a quasiment
24:46perdu 5 millions
24:46d'habitants
24:47sur un pays
24:48qui n'en faisait
24:48qu'un peu plus de 40
24:49au début de la guerre.
24:51Sachant que les statistiques
24:52de population ukrainienne,
24:53là aussi,
24:53sont à prendre
24:54avec des pincettes.
24:55Et c'est plus
24:56l'ordre de grandeur
24:57qu'il faut avoir
24:57à l'esprit
24:58que la vérité
24:59des chiffres
25:00parce que,
25:01semble-t-il
25:02que cette information
25:03soit avec des contours
25:06relativement peu précis
25:08et peu fiables.
25:10En particulier,
25:11il n'y a pas pu faire
25:11de recensement.
25:12Il n'y a pas eu
25:12de recensement,
25:13mais depuis
25:13plus d'une dizaine
25:14d'années,
25:15en fait,
25:15depuis l'invasion
25:18de la Crimée
25:18par la Russie
25:19et l'occupation
25:21du Donbass,
25:22parce que pour les Ukrainiens,
25:22en fait,
25:23la guerre ne commence pas
25:23en 2002,
25:24elle commence en 2014,
25:26donc avec l'invasion
25:26de la Crimée
25:27et l'occupation
25:28illégale
25:29d'une partie
25:30du Donbass
25:31par des séparatistes
25:32soutenus
25:32par les agents
25:34de Moscou.
25:37Alors,
25:38si on...
25:39si on...
25:40on...
25:41géographiquement parlant,
25:42on descend entre
25:42le propos de l'Ukraine
25:43qui est vraiment
25:44le cas
25:45de l'économie de guerre
25:46telle qu'on l'a observée.
25:47Sur ce graphique,
25:48issu des chiffres du CIPRI.
25:50Alors,
25:50les chiffres du CIPRI,
25:51la dernière année disponible,
25:52c'est 2023.
25:54On n'aurait pas...
25:54il n'est pas...
25:55il est a priori...
25:56C'est le CIPRI.
25:58Oui.
25:59Les chiffres de 2024,
26:00a priori,
26:00ne sont pas très différents.
26:02Alors,
26:02le CIPRI,
26:03c'est le
26:04Stockholm International
26:05Peace Research Institute.
26:07C'est un centre de recherche,
26:08comme son nom l'indique,
26:09qui est basé à Stockholm.
26:11Pourquoi Stockholm ?
26:12Parce que,
26:12historiquement,
26:13et jusqu'à il y a encore
26:14un an et demi,
26:16la Suède était un pays neutre
26:17et dans la grande tradition
26:19de la neutralité suède
26:20et des peace science,
26:21des peace travaux de recherche
26:23sur la baie,
26:25il y a eu ce centre de recherche
26:26qui,
26:27profitant de cette neutralité,
26:29bien que plutôt acquis
26:30au bloc occidental
26:31par construction,
26:33a essayé de représenter
26:35les rapports de force
26:36entre l'OTAN
26:39et en particulier
26:40les États-Unis
26:41versus
26:42le pacte de Varsovie
26:44et l'URSS.
26:46Dans cette logique
26:46où le système économique
26:48soviétique
26:49était évidemment
26:50assez différent
26:51du système économique
26:52qu'on connaît
26:53dans les pays
26:53européens
26:56ou du bloc occidental,
26:57on va dire,
26:57au sens large,
26:58et donc les comparaisons
26:59internationales
27:00n'avaient rien
27:01de quelque chose
27:01de facile
27:02compte tenu
27:04de ces différences
27:05de modèles
27:05de production.
27:09Donc,
27:09le CIPRI
27:10acquit vraiment
27:10depuis plus d'une soixantaine
27:12d'années maintenant
27:13une expertise reconnue
27:14dans les enjeux
27:15de comparabilité
27:16internationale.
27:18Et donc,
27:18ils ont trois bases
27:19de données
27:19qui sont parmi les plus utilisées
27:22dans les travaux de recherche.
27:23Une sur les dépenses
27:23de défense,
27:25une sur les transferts
27:26d'armement,
27:27donc en gros
27:27les flux
27:28d'importation
27:31et d'exportation
27:31de matériel de guerre
27:33entre États.
27:36Là aussi,
27:36avec des enjeux
27:37de comparabilité,
27:39ce n'est pas l'objet
27:39de cette présentation,
27:40mais en tout cas,
27:40si vous avez des questions,
27:41je peux y revenir.
27:42Et une dernière base
27:43sur l'industrie
27:44de défense mondiale
27:45qui représente
27:46les entreprises
27:47les plus importantes
27:48du secteur.
27:50Ce qu'on constate,
27:51c'est que
27:52dans ce top 20,
27:54donc si on met
27:54l'Ukraine
27:55qui est évidemment
27:55totalement à part
27:57et dont on voit bien
27:58que son niveau
27:59d'effort de défense
28:00est sans commune mesure
28:01avec les autres,
28:02on va observer
28:03en gros
28:04des pays
28:05qui sont
28:06dans des situations
28:09sécuritaires
28:10pour le moins
28:12troublés,
28:13pour ne pas dire,
28:14en période
28:14d'épisode de conflit.
28:16Donc,
28:17sans grande surprise,
28:17on va retrouver
28:18la Russie
28:18qui n'est pas loin
28:19des 6% du PIB,
28:21son PIB dans la défense.
28:23On voit bien aussi
28:23le rapport de force
28:24entre Ukraine et Russie
28:26dans cette optique
28:28du conflit.
28:29On va retrouver
28:30l'Algérie
28:30qui est dans une situation
28:31sécuritaire
28:32là aussi compliquée.
28:33On va retrouver
28:33bon nombre de pays
28:34du Moyen-Orient,
28:35du Proche
28:35et du Moyen-Orient.
28:36Vous allez retrouver
28:37le Liban,
28:38l'Arabie Saoudite,
28:39Oman,
28:40Israël,
28:40Jordanie,
28:40le Koweït
28:41et c'est tout.
28:44Ça fait déjà pas mal.
28:46Vous allez retrouver
28:47l'Azerbaïdjan
28:48et l'Arménie,
28:49donc des pays
28:49qui sont là aussi
28:50engagés
28:51dans un épisode
28:51de conflit.
28:53Vous allez retrouver
28:54Myanmar
28:54qui est donc
28:55un pays
28:55qui est une situation
28:58sécuritaire
28:59un peu compliquée
28:59compte tenu
29:00de l'importance
29:00de sa juinte militaire.
29:03Donc,
29:04pourquoi le Togo ?
29:05J'avoue que je ne suis pas
29:05un expert du Togo
29:06donc je ne saurais pas
29:07vous dire
29:07mais il y a peut-être
29:09des enjeux spécifiques
29:10à la région.
29:12Et donc,
29:13en fait,
29:13ce qui est intéressant
29:14de voir
29:14dans une perspective
29:16un peu comparée,
29:17c'est que
29:17c'est bien un enjeu
29:18de conflictualité
29:19qui fait qu'aujourd'hui
29:20vous n'avez pas
29:21le 21ème
29:23c'est les Etats-Unis
29:23du classement.
29:26Mais ils ne sont pas
29:26dans le top 20
29:27alors que historiquement
29:28ils y étaient.
29:30Historiquement,
29:31dans le top 20,
29:31vous allez retrouver
29:32la Grèce,
29:33la Turquie
29:33dont on comprend bien
29:34l'enjeu de rivalité
29:35aussi régionale
29:36qui sont en ce classement
29:38et qu'on ne retrouve pas là.
29:40Et donc,
29:40on va retrouver
29:40plutôt des pays émergents,
29:42des pays en développement
29:43et c'est plutôt lié
29:45à la situation sécuritaire
29:48avec l'idée que
29:50la France,
29:51aujourd'hui,
29:51elle est au 51ème rang
29:53avec 2%
29:54qu'elle dépense
29:55dans la défense.
29:56Autre statistique,
29:59c'est maintenant
30:00si on prend
30:01le niveau
30:02de dépense
30:03par pays,
30:04mais non plus
30:05en pourcentage
30:06du PIB
30:06mais en valeur
30:07en milliards
30:09en fait.
30:10Donc là,
30:10je vous ai cité
30:11une autre source
30:11pour que vous ayez
30:12toutes les sources
30:12à disposition
30:13dans l'esprit,
30:14c'est le Military Balance.
30:15Donc il y a un document
30:16qui est publié
30:17par un think tank
30:17non pas suédois
30:18mais britannique,
30:20l'International Institute
30:21for Strategic Studies.
30:22Pourquoi j'aime bien
30:24ce graphique ?
30:24Parce qu'on voit
30:27la domination
30:27sans partage
30:28des Etats-Unis
30:29sur la partie droite.
30:30C'est quasiment
30:311000 milliards
30:31qui dépensent.
30:33Là où la France,
30:34c'est 64 milliards.
30:35Donc ça met bien
30:36le rapport de force
30:37ici entre France
30:38et les Etats-Unis.
30:40Et en fait,
30:41quand vous faites
30:41la somme
30:42des dépenses américaines,
30:43c'est quasiment
30:44la somme
30:45des 14 autres pays
30:46du top 15.
30:49Et le reste du monde,
30:50c'est la moitié,
30:51donc les 192
30:54moins 15 pays,
30:56leur dépense cumulée,
30:59c'est moins
30:59de la moitié
31:00des dépenses américaines.
31:01Donc on voit bien
31:02que le marché
31:03est très concentré
31:04dans une poignée de pays
31:05et en particulier
31:06les plus gros.
31:07Et donc en fait,
31:07ce qui est intéressant,
31:08c'est que c'est quasiment
31:10le classement
31:11du tiercé dans l'ordre
31:12des pays
31:13qui ont leur
31:14fonction de leur PIB.
31:16Et donc,
31:17qui va dépenser beaucoup ?
31:18C'est des pays
31:18qui vont avoir
31:19un PIB élevé.
31:21Ce n'est pas vraiment
31:22une surprise.
31:22Les deux contre-exemples
31:23étant l'Ukraine,
31:24évidemment,
31:25compte tenu de la guerre,
31:26et Israël
31:27qui est un plus petit pays
31:28que sa 13ème position
31:30aujourd'hui représentée.
31:32Un élément ici,
31:34juste méthodologique,
31:35mais je pense que c'est
31:36aussi le lieu pour le faire,
31:37c'est qu'on a
31:38une difficulté intrinsèque.
31:39c'est que le secteur
31:42de la défense
31:43n'a pas de parité
31:47de pouvoir d'achat
31:47militaire.
31:49Et donc,
31:50en fait,
31:50aujourd'hui,
31:51on va comparer
31:51les quasiment
31:531000 milliards
31:54de dépenses américaines
31:55avec les 235 milliards
31:57de dépenses chinoises.
31:58Sauf qu'on peut imaginer
32:00qu'un dollar militaire
32:01aux États-Unis
32:02permet d'acheter
32:04moins de choses
32:05qu'en Chine.
32:06Et donc,
32:07il faudrait corriger
32:08ce biais-là
32:10par une parité
32:12de pouvoir d'achat
32:12militaire.
32:14Ça n'existe pas.
32:15Il y a un auteur
32:16qui a essayé
32:16de faire ça une fois.
32:18C'est une machinerie
32:19statistique
32:20absolument épouvantable
32:21pour finalement
32:21avoir un truc
32:22qui se rapproche
32:24de PPA civil.
32:26Donc,
32:27c'est beaucoup
32:27de méthodes
32:28pour finalement
32:29un résultat
32:29qui est assez cohérent.
32:31Même si,
32:32on peut imaginer
32:33qu'il y a des spécificités
32:34propres
32:34au secteur militaire.
32:37Ce qui est intéressant
32:38plutôt dans cette optique-là,
32:39c'est que si,
32:40quand on fait
32:41la PPA chinoise,
32:43en fait,
32:43on a quasiment
32:44multiplié par deux
32:45leurs dépenses.
32:46C'est la partie
32:47pointillée du schéma.
32:50Et ce qui est intéressant
32:51à regarder,
32:51c'est plutôt
32:51pour la partie russe,
32:52parce que,
32:53vu des Européens,
32:54c'est ça qui nous intéresse,
32:56c'est savoir comment
32:56les Européens,
32:57une fois qu'on a
32:58cumulé toutes leurs dépenses,
32:59les pays européens
33:00se positionnent
33:01par rapport à la Russie.
33:02beaucoup disent,
33:04non,
33:04mais la Russie,
33:05elle dépense
33:05trois fois moins
33:07que ce que dépensent
33:08les Européens
33:08une fois qu'on a
33:09fait la somme
33:11de ce que les Européens
33:12dépensent.
33:13C'est vrai.
33:13Mais une fois qu'on a
33:14corrigé en parité
33:15de pouvoir d'achat,
33:16en fait,
33:16les Européens,
33:17ils dépensent moins
33:17que ce que dépense
33:18la Russie
33:21corrigée
33:21de cet effet de PPA.
33:22Donc,
33:23en fait,
33:23il faut faire attention
33:24à cet effet.
33:26C'est comme bien souvent
33:28avec les PPA.
33:29En tout cas,
33:30sans PPA,
33:30c'est plus facile
33:31de comparer des pays
33:32de niveau de développement
33:32équivalent.
33:34Or là,
33:34on va comparer
33:35des pays qui n'ont pas
33:36le même niveau
33:36de développement
33:37et donc,
33:37statistiquement,
33:38on va avoir ce biais-là.
33:42C'est Purchasing
33:44Power Parity.
33:46Donc,
33:46c'est la PPA,
33:46en fait,
33:47c'est ce terme-là.
33:48Petite illustration
33:53aussi par rapport
33:54à une perspective
33:55plus générale,
33:56c'est le graphique suivant.
33:59J'aime bien ce graphique
33:59parce qu'il montre
34:01une espèce de paradoxe
34:02qui est, à mon avis,
34:03fondamental aujourd'hui.
34:05C'est qu'on est
34:06dans une situation
34:07où,
34:09même durant la guerre froide,
34:10en milliards,
34:12on n'a jamais
34:12autant dépensé.
34:14Si vous faites,
34:15donc là,
34:15les données du Cypri,
34:16vous faites la somme
34:17des chiffres du Cypri,
34:18aujourd'hui,
34:19on dépense
34:1950% de plus
34:21que ce qu'on dépensait
34:22durant la fin
34:22de la guerre froide,
34:24qui était le pic historique.
34:27Donc,
34:27c'est quand même intéressant,
34:28c'est la courbe
34:29en bleu
34:30sur ce graphique
34:31sur l'échelle de gauche.
34:32Donc,
34:33on est à plus
34:33de 2 300 milliards
34:34en cumulé.
34:35Et si vous regardez
34:36en pourcentage du PIB,
34:38alors,
34:38plutôt que de faire
34:39la moyenne
34:40ou la médiane
34:40des efforts de défense
34:41de tous les pays,
34:43j'ai préféré
34:44prendre la somme
34:45divisée par le PIB mondial.
34:46C'est un indicateur,
34:48mais globalement,
34:49ça ne change pas grand-chose.
34:50Si on avait fait
34:51la médiane
34:51ou la moyenne,
34:53on aurait eu
34:53une forme
34:54relativement similaire.
34:55La valeur aurait été différente,
34:57mais la forme
34:57aurait été similaire.
34:58C'est la courbe en orange
34:59ici sur ce graphique,
35:01sur l'axe de droite.
35:03Et en fait,
35:03ce qu'on constate,
35:04c'est qu'en moyenne,
35:05durant la guerre froide,
35:06on était entre 3 et 4 %
35:08du PIB
35:08dans la défense
35:09au niveau mondial.
35:11C'est peu au coût
35:11ce qu'on dépensait en France,
35:12de toute façon.
35:13Et aujourd'hui,
35:14on est plutôt aux alentours
35:15de 2 %
35:15de la richesse mondiale.
35:18Et en fait,
35:18on a une forme de paradoxe,
35:19je trouve,
35:20c'est qu'on n'a jamais
35:21autant dépensé
35:22en valeur absolue,
35:24en milliards de dollars.
35:25Et parallèlement à ça,
35:26ça n'a jamais aussi
35:27peu coûté
35:28en pourcentage
35:29de la richesse
35:29consacrée à la défense.
35:31Et donc,
35:32dans l'optique
35:32du réarmement mondial
35:33qui s'annonce,
35:35et globalement,
35:35on peut imaginer
35:36qu'on va avoir
35:39des niveaux de dépenses
35:41qui sont orientés
35:42à la hausse
35:43et assez substantiellement
35:44orientés à la hausse.
35:46En fait,
35:48pour vous donner,
35:49j'ai essayé de faire
35:50la stimulation,
35:51c'est un produit en pro,
35:52en fait,
35:52mais en première approximation,
35:54ce n'est pas si mal que ça.
35:56Si aujourd'hui,
35:58on avait le même niveau
35:59d'effort de défense
36:00que celui qu'on avait observé
36:02durant la guerre froide,
36:03c'est-à-dire 3,5%,
36:04ce n'est pas
36:062 300 milliards
36:07qu'on dépenserait,
36:07c'est plutôt
36:084 000 milliards.
36:09Et donc,
36:10avec 4 000 milliards,
36:11je vous laisse imaginer
36:11ce que ça implique
36:12sur l'état
36:13des relations internationales,
36:15la conflictualité,
36:16les marchés d'armement,
36:17etc.
36:18Et donc,
36:18on peut imaginer
36:18qu'il y aura
36:19des choses différentes
36:21sur...
36:22en tout cas,
36:23ça aura des effets stratégiques
36:24certains.
36:26Alors,
36:27est-ce que...
36:28recentrer le focus
36:30sur le cas français,
36:32est-ce qu'on est
36:32en économie de guerre ?
36:33Je ne vous cache pas
36:34que non.
36:35Sur ce graphique,
36:37je vous ai représenté
36:38l'évolution
36:38de ce qu'on appelle
36:39la mission défense,
36:40donc c'est le budget
36:41du ministère des armées
36:42hors pension.
36:44Aujourd'hui,
36:44la mission défense,
36:45elle est à péniblement
36:461,7% du PIB
36:48d'hors de la défense.
36:48Si on raboûte les pensions,
36:49on est à 2%.
36:50Pourquoi raboûter les pensions ?
36:51Parce que c'est la définition
36:52internationale
36:53qui est standard rotaïen.
36:55Aujourd'hui,
36:56quand on fait
36:56la valeur réelle
36:57de cette mission défense,
36:59en fait,
37:00on est en dessous
37:00du pic
37:01de la fin de la guerre froide
37:02en 1991.
37:03Aujourd'hui,
37:04en pouvoir d'achat,
37:04le ministère des armées
37:05dépense moins
37:06que ce qu'il ne dépensait
37:07à la fin de la guerre froide.
37:10C'est un élément
37:11de réponse,
37:12en particulier
37:13par rapport
37:13au discours
37:14du prix de la République
37:15que j'évoquais
37:15en préambule.
37:16La partie basse
37:18du graphique,
37:19c'est la composition.
37:20Vous avez les dépenses
37:21d'équipement
37:21et les dépenses
37:21de fonctionnement.
37:23Les dépenses d'équipement,
37:23elles sont intéressantes
37:24parce que du coup,
37:25c'est ce qui va déterminer
37:26la part du gâteau,
37:28finalement,
37:28qui va être allouée
37:29pour les programmes
37:30d'armement
37:30et qui vont permettre
37:31de faire fonctionner
37:33les industries de défense.
37:34On voit que la cyclicité,
37:36elle est là,
37:36en fait,
37:36elle est sur ces dépenses
37:37d'équipement.
37:38Là où les dépenses
37:39de fonctionnement
37:40sont extrêmement stables,
37:42ce qui n'est pas
37:43sans poser
37:44à certains moments
37:44de difficultés
37:45parce que j'ai eu
37:47la chance
37:47de ne pas avoir
37:48fait le service militaire.
37:49Je ne sais pas si c'est
37:49une chance,
37:49mais en tout cas,
37:50je n'ai pas fait
37:50de service militaire.
37:52Et donc,
37:52en fait,
37:52sur ce schéma,
37:53il y a bien la fin
37:53de la conscription,
37:54mais qu'on ne voit pas
37:55dans les statistiques.
37:57Il n'y a pas de test
37:58des dépenses
37:58de fonctionnement.
37:59Alors que le ministère
38:01des Armées
38:01est passé d'une situation
38:02où ils avaient
38:02une classe d'âge
38:04tous les ans
38:04dans leurs...
38:06enfin,
38:07les hommes,
38:07évidemment,
38:08mais ça n'apparaît pas
38:11ici.
38:11Et entre 2008
38:12et 2014,
38:13dans le cadre
38:13de la RGPP,
38:15le ministère des Armées
38:16a perdu 25%
38:17de ses effectifs.
38:18On voit qu'il n'y a pas
38:19vraiment d'inflexion
38:20non plus sur cette période.
38:22Donc,
38:22ce qui veut bien dire
38:23qu'il y a bien un sujet
38:24sur le fonctionnement ici,
38:26qui dépasse totalement
38:27le cadre de cette présentation,
38:29mais sauf si vous avez
38:29des questions,
38:30on pourra y revenir.
38:31Mais normalement,
38:31ce qu'il faut retenir,
38:32c'est qu'on ne voit pas
38:33d'inflexion majeure
38:34sur la dépense
38:35de fonctionnement
38:35dans ce graphique-là.
38:37Alors,
38:40toujours dans la dimension
38:41industrielle,
38:42la France se positionne
38:43plutôt bien
38:44dans la dimension industrielle
38:45par rapport
38:46aux autres pays.
38:46Donc,
38:47c'est un des enjeux
38:49de ce qu'on appelle
38:49la politique
38:50d'autonomie stratégique.
38:53Donc,
38:53c'est le schéma
38:54où on voit
38:56à la fois
38:56ce côté
38:57positionnement
39:00dans la hiérarchie
39:02assez haut à droite,
39:03c'est-à-dire
39:03une industrie de défense
39:04sophistiquée,
39:06donc capable
39:06de faire des produits
39:07à haute valeur ajoutée
39:08avec un scope
39:09qui est considéré
39:10comme élevé,
39:10c'est-à-dire
39:11la capacité
39:11de l'industrie
39:12de défense
39:12de faire
39:13des matériels terrestres,
39:14de l'aéronautique,
39:15du matériel naval
39:16dans tous les domaines,
39:17beaucoup de types
39:18de matériels différents
39:18et avec un disque ici
39:21qui va représenter
39:22la taille de l'industrie
39:23qui est assez important.
39:23Donc on voit
39:25que l'industrie française
39:26elle est plutôt
39:27bien positionnée,
39:28c'est-à-dire
39:28qu'elle est plutôt
39:29en haut à droite
39:30par rapport
39:30aux autres pays européens,
39:33ce qui est une bonne chose
39:34dans l'optique
39:35du réarmement européen
39:37qui s'annonce.
39:40Malheureusement,
39:40le revers de cette médaille,
39:42je ne sais pas si c'est
39:42le revers de la médaille,
39:43mais en tout cas,
39:43ce qu'on constate,
39:44c'est que l'industrie
39:45de défense française
39:46elle est en fait
39:48pour paraphraser
39:49le secrétaire américain
39:51à l'acquisition
39:52Bill Laplante,
39:53il disait
39:54vous avez l'industrie
39:55de défense
39:55que vous avez financée.
39:57Et en fait,
39:57on a financé
39:58une industrie de défense
39:59avec moins de 2%
40:00du PIB dans la défense
40:01et donc péniblement
40:03moins de 1%
40:04en agrégé,
40:071% dans les dépenses
40:08d'équipement.
40:09Donc en fait,
40:09on a une petite industrie
40:10et c'est ce qu'on a observé,
40:12c'est-à-dire que
40:12au début de la guerre
40:13en Ukraine,
40:14on avait une industrie
40:15qui était effectivement
40:16sur un scope très large,
40:17on savait faire de tout,
40:18par contre,
40:18en toute petite quantité.
40:20Au début de la guerre
40:21en Ukraine,
40:22KNDS France,
40:25ex-nexter,
40:26ex-jiat industrie
40:27pour ceux qui connaissent
40:29les arsenaux d'armement,
40:31produisaient
40:322 canons par mois.
40:35Pour vous donner
40:35un ordre de grandeur,
40:36au début de la guerre
40:37en Ukraine,
40:39la Russie en possédait
40:40plus de 5 000.
40:42Donc on a fabriqué
40:442 par mois.
40:44Donc on voit bien ici
40:47l'enjeu,
40:48en fait on sait faire
40:49de tout,
40:49mais de manière
40:50microscopique.
40:52Et donc la guerre
40:53en Ukraine,
40:54elle est révélatrice
40:55de cette faiblesse-là aussi.
40:56C'est-à-dire que
40:57les Ukrainiens
40:58ont besoin
40:59de la part
41:02des Occidentaux
41:03d'environ
41:031 à 2 millions
41:05d'obus
41:06d'artillerie
41:06par an
41:07pour faire face
41:08aux besoins
41:09pour répondre
41:10à la Russie.
41:12avant la guerre
41:13en Ukraine,
41:15les forges
41:15de Tarbes,
41:16qui étaient donc
41:17le sous-traitant
41:18qui faisait
41:19les cordes
41:19obus,
41:20faisaient
41:202 000 obus
41:21par mois.
41:22C'est moins
41:23que ce que tirait
41:24l'Ukraine
41:25par jour.
41:26Au pic,
41:27la Russie
41:28tirait
41:2920 000 obus
41:29par jour.
41:32Donc là,
41:32on voit bien
41:32qu'il y a un décalage
41:34absolument phénoménal
41:34entre les besoins
41:35qui ont été exprimés
41:36par la guerre
41:37et puis la production.
41:38Alors évidemment,
41:39on peut se dire
41:39que c'est des besoins
41:40qui sont temporaires
41:41liés à la guerre
41:41et que l'industrie
41:42était liée
41:43aux besoins passés.
41:44Mais on voit bien
41:45qu'il y a un enjeu
41:46aujourd'hui
41:46de réarmement
41:48qui passe par
41:48une augmentation
41:50des cadences
41:51et quand on a regardé
41:52les chiffres,
41:52on constate
41:53qu'il y a eu
41:54des efforts
41:55qui ont été faits
41:56assez substantiels.
41:57Il faut reconnaître
41:57que les industriels
41:58ont joué le jeu
41:59mais aujourd'hui
41:59qui ne permettent pas
42:00de penser la France
42:01comme étant
42:02un pilier unique
42:04pour soutenir
42:05un effort de guerre
42:06en particulier,
42:07celui de l'Ukraine.
42:09Et donc,
42:10le dernier exemple
42:12de ça
42:13et puis j'arrêterai
42:14mon propos liminaire,
42:16c'est la question
42:17finalement
42:18de est-ce que
42:18la France
42:19n'est pas
42:20ce que certains
42:22collègues politistes
42:23ou en recherche stratégique
42:24ont évoqué
42:25une représentative
42:26d'une armée
42:27bonsaïe,
42:28c'est-à-dire
42:28quelque chose
42:29de mignon,
42:30efficace,
42:31joli
42:31et petit.
42:33Et c'est quelque chose
42:35qu'on retrouve
42:35de manière très claire
42:36ici sur ce schéma.
42:38Avec des collègues,
42:40on s'est intéressé
42:40aux dynamiques
42:41du marché
42:41de l'aviation
42:42de combat
42:43en Europe
42:44et aujourd'hui,
42:47la France,
42:48c'est le pays européen
42:48qui a le plus
42:49d'avions de combat.
42:51Donc,
42:52270 unités.
42:55Sachant que
42:56dans ces 270 unités,
42:57vous avez aussi
42:58une quarantaine
43:00qui sont des rafales
43:02qu'on va utiliser
43:03pour la marine nationale
43:04pour équiper
43:05le porte-avions.
43:07Tous les avions
43:07ne sont pas des avions
43:08qui servent
43:09l'armée de l'air
43:09et de l'espace.
43:12Ce qui est intéressant
43:13de noter,
43:14c'est qu'aujourd'hui,
43:15on a divisé
43:16par plus de deux
43:17par rapport
43:17à la fin
43:18de la guerre froide
43:18le nombre
43:20d'avions de combat.
43:20On est passé
43:21de 602
43:21à 269.
43:22Et au niveau européen,
43:25puisque ce schéma
43:26est au niveau européen,
43:28on est passé
43:29de quasiment
43:295000 unités
43:30d'avions de combat
43:32à moins de 2000
43:34aujourd'hui.
43:36Donc,
43:36ce qui veut bien dire
43:36que la France seule
43:38n'a pas la capacité
43:40d'avoir une taille critique.
43:42Je vous ai mis
43:42les chiffres après
43:43pour comparer
43:45avec les autres
43:45grands acteurs.
43:47Aujourd'hui,
43:47les États-Unis
43:48ont 2300 avions.
43:51Donc,
43:51on voit bien
43:51que la France seule
43:52n'a pas la taille critique.
43:53Par contre,
43:54au niveau européen,
43:54on a un ordre de grandeur
43:56relativement similaire
43:57aux États-Unis.
43:58On a un ordre de grandeur
44:00qui surpasse
44:02la Chine
44:03et qui surpasse
44:04la Russie.
44:05Donc,
44:05on voit bien ici
44:06que cet enjeu
44:07de taille
44:08d'équipement,
44:09en fait,
44:09de parc,
44:13est bien
44:13un enjeu
44:14lié
44:14à la dimension européenne
44:18et que,
44:19individuellement,
44:20la France
44:21n'a absolument pas
44:22la capacité
44:22de mener
44:24un combat seul.
44:25Ce qui veut dire
44:25que l'échelle
44:26pertinente
44:27pour ce genre
44:27de réflexion,
44:28c'est une échelle
44:28européenne.
44:30Et ça,
44:31ça répond
44:31à une forme
44:32d'effet de ciseau.
44:33C'est-à-dire que,
44:34post-guerre froide,
44:35on a eu une baisse
44:36des budgets
44:37de défense,
44:39alors que,
44:39dans le même temps,
44:40aujourd'hui,
44:41on a du Rafale
44:42qui est un avion
44:42de dernière génération,
44:44alors qu'au début,
44:45enfin,
44:45à la fin de la guerre froide,
44:46on avait
44:47d'autres types
44:48de matériel,
44:48des Mirages,
44:49des Jaguars,
44:50donc des avions
44:52de génération
44:52antérieure,
44:54et qui coûtent,
44:55en moyenne,
44:55c'est ce que nous dit
44:56la loi d'Augustine,
44:57deux à trois fois
44:57moins cher à l'unité
44:58que la génération
44:59la plus moderne.
45:01Donc,
45:01on a un effet ciseau,
45:02c'est-à-dire que
45:02les budgets augmentent peu,
45:04voire même,
45:04ont été réduits,
45:05alors que,
45:05dans le même temps,
45:06le prix des équipements
45:07à l'unité
45:08coûte deux à trois fois
45:09plus cher.
45:10Et donc,
45:10en fait,
45:11c'est un peu
45:11une voie de Malthus,
45:12mais appliquée ici
45:13au programme d'armement,
45:15une décorrélation
45:15entre
45:16des coûts d'équipement
45:20qui suivent
45:21une logique exponentielle,
45:22là où les budgets
45:23ne suivent pas
45:23la même logique.
45:24Et donc,
45:25aujourd'hui,
45:25on se retrouve
45:26dans cette configuration
45:27d'attrition,
45:29en fait,
45:29en tout cas,
45:30de réduction majeure
45:31du format,
45:32et cet exemple
45:33qui est lié
45:33aux avions de combat,
45:34il est lié,
45:35enfin,
45:36vous le retrouvez
45:36dans tous les autres domaines.
45:37Alors,
45:38on a essayé
45:39de compenser ça
45:40par des matériels
45:41de plus en plus sophistiqués,
45:42des avions,
45:43par exemple,
45:44des avions,
45:44en tout cas,
45:45des matériels
45:45qu'on appelle
45:46multimissions,
45:47capables de couvrir
45:48un spectre de missions
45:48beaucoup plus large,
45:50mais à un moment donné,
45:51se pose la question
45:51de comment on fait
45:52de la masse
45:53dans ce contexte.
45:54Les Ukrainiens
45:54ont répondu,
45:55je terminerai là-dessus,
45:57pour reboucler
45:58sur l'économie de guerre,
46:00les Ukrainiens
46:01n'ont pas
46:01d'avions de combat,
46:02ces avions de combat,
46:03c'est ceux
46:03qu'on aura livré,
46:04donc des Mirage 2000,
46:05des F-16 américains,
46:07ce que les alliés
46:09ont bien voulu
46:09leur transmettre.
46:11Pour compenser
46:12leur absence
46:12d'avions de combat,
46:13ils ont fait des drones.
46:15Et en ce moment,
46:16ils produisent
46:17entre 1 à 2 millions
46:18de drones par an
46:19pour les mettre dessus
46:22une charge explosive
46:23et ensuite faire
46:24des opérations
46:24qui leur permettent
46:25de compenser
46:26le fait qu'ils n'ont pas
46:27d'avions de combat.
46:29Et donc,
46:29on retrouve bien
46:30une nouvelle fois
46:31cet enjeu de masse
46:32qu'on retrouvait
46:33durant les conflits mondiaux
46:36et que finalement,
46:37les armées occidentales
46:38n'ont pas embrassé
46:40parce qu'elles ont fait
46:40d'autres choix stratégiques
46:41pour se justifier
46:42et qui aujourd'hui
46:44se révèlent peut-être
46:45plus compliquées
46:46compte tenu
46:46de la situation internationale.
46:49Et je vais m'arrêter là
46:52pour mon propos linéaire.
46:53Je vous remercie.
46:53J'ai peut-être été
46:54trop bavard,
46:55comme d'habitude,
46:56mais je pense que
46:58c'est la période
46:58des questions
47:00et des réponses.
47:00Donc, merci de votre attention
47:03et j'attends
47:04vos questions
47:05et vos commentaires
47:05avec impatience.
47:06Applaudissements
47:08Merci.
47:09Merci.
47:10Merci.
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