- il y a 2 mois
François Ruffin n'a pas été convié à Matignon dans le cadre des consultations menées par Sébastien Lecornu, mais le député "Écologiste et Social" de la Somme propose au Premier ministre sur le plateau de BFMTV d'aller chercher "minimum 15 milliards d'euros" auprès "des riches" pour combler la dette.
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TVTranscription
00:00François Ruffin, bonsoir, député écologiste et social, merci d'être là.
00:04Les socialistes sont sortis frustrés, ils sont restés sur leur faim.
00:08Ils nous l'ont dit en sortant de Matignon, vous êtes surpris ?
00:11Écoutez, que le cuistot, le corps nu et des portions qui soient rationnés un petit peu ragoût-bougri,
00:17j'en suis pas surpris.
00:18Et pour ma part, je viens avec beaucoup d'appétit.
00:21Je viens avec beaucoup d'appétit pour les Français.
00:22Je pense que c'est d'abord un appétit de justice fiscale.
00:25La question aujourd'hui, c'est qui doit payer la facture ?
00:28Qui doit payer les factures des 1 000 milliards d'euros de déficit creusés par Emmanuel Macron ces dernières années ?
00:34On voit très largement à qui ça a profité.
00:37J'ai un chiffre qui me marque.
00:39Une année de crise Covid, où les Français sont restés chez eux.
00:43L'économie était à l'arrêt.
00:45Il y avait les aides à domicile, les caristes qui, eux, travaillaient.
00:48Pendant ce temps-là, les milliardaires de notre pays ont fait plus de 136 milliards d'euros.
00:54À la bourse, notamment, en valorisation boursière.
00:56Sur leur patrimoine.
00:57En une année.
00:59Vous savez que c'est une multiplication de 14 sur 30 ans.
01:02Donc, aujourd'hui, qui doit payer la facture ?
01:05Il me semble que c'est clair.
01:06Cette fois-ci, ce n'est pas aux malades de longue durée.
01:09Ce n'est pas aux salariés.
01:10Ce n'est pas aux chômeurs de payer à nouveau cette facture-là.
01:15Vous savez, juste avant d'entrer, j'étais au téléphone avec une dame.
01:18Je vais vous donner son prénom.
01:19C'est dans ma tradition, qui s'appelle Martine, qui habite dans le Rhône, qui est mère d'un gamin de 37 ans.
01:26Ce n'est plus un gamin à 37 ans, quand même.
01:28C'est son fils, en tout cas, en situation de handicap, autiste lourd.
01:33Et jusqu'au printemps, elle touchait une prestation de compensation de handicap de l'ordre de 450 euros par mois.
01:40Et du jour au lendemain, elle reçoit un courrier du département du Rhône qui lui dit,
01:43« Compte tenu de la situation des déficits publics, c'est réduit de 40 %, vous passez à 250 euros par mois. »
01:52Voilà.
01:53Je veux dire, au moment où cette mesure a été prise, il n'y a pas eu des centaines de personnes...
01:58Donc les riches vont régler tous nos problèmes.
02:00En tout cas, il y a une partie.
02:01Aujourd'hui, on n'est plus dans l'ordre symbolique quand on parle de ça.
02:04Moi, je pose un chiffre.
02:06Vous savez, je demande qu'il y ait 15 à 20 milliards d'euros qui soient prélevés.
02:09Mais ce chiffre est contesté.
02:10La taxe Zuckman, c'est celle que vous citez,
02:12ne rapporterait que 5 milliards d'euros pour de nombreux économistes.
02:17Donc ça commence mal.
02:17C'est-à-dire que ça ne rapporte pas ce que vous souhaitez pour trouver l'argent ailleurs.
02:20C'est vous qui vivez, Taxe Zuckman.
02:21Et moi, je dis oui, Taxe Zuckman.
02:23Mais il y a d'autres modalités.
02:25Le retour d'un impôt de solidarité sur la fortune.
02:27Ça ne rapportera jamais 20 milliards, ça.
02:29Taxer davantage les dividendes en relevant le taux de la flat tax,
02:33en finir avec les sociétés écrans.
02:35Vous savez, c'est par le biais des sociétés écrans
02:37que quand Bernard Arnault touche 3 milliards d'euros de dividendes,
02:41il paye 0 euro.
02:41Il se trouve qu'aux Etats-Unis, les sociétés écrans...
02:43Mais vous citez Bernard Arnault.
02:45Ce matin, je ne sais pas si vous avez écouté RMC,
02:47mais il y avait le patron de la BPI France,
02:49la Banque Publique d'Investissement,
02:51qui disait que la taxe Zuckman était un truc absurde,
02:53une histoire de jalousie à la française,
02:55qu'il faudrait plutôt faire des statuts à l'honneur,
02:59à la gloire de Bernard Arnault, de Xavier Niel ou de François Pinault,
03:03plutôt que vouloir les taxer.
03:04Dans un pays qui taxe déjà énormément les riches,
03:07les riches français sont les plus taxés au monde.
03:09– Vous savez, je suis assez peu surpris que...
03:12– C'est Nicolas Dufour qui parlait.
03:14– Quand on décide de toucher à des milliardaires
03:16qui ont touché depuis des années et des années
03:18des cadeaux fiscaux en série,
03:21que finalement c'est une habitude qui était prise.
03:23Challenge appelle ça,
03:24c'est quand même pas une revue marxiste,
03:26appelle ça les 30 prodigieuses pour eux.
03:28Pour les salariés, ça a été les 30 piteuses.
03:29Je suis assez peu surpris que d'un seul coup il crie
03:32comme si on les a assassinés et qu'il trouve...
03:35– Je parle de Nicolas Dufour qui est patron de la Banque publique d'investissement.
03:38– Et qu'il trouve mille relais sur les plateaux télé.
03:41J'en suis pas surpris.
03:42Mais je demande qui était le relais de Martine ce printemps.
03:45Il n'y a pas eu de relais de Martine.
03:46– Sébastien Lecornu n'est pas opposé au principe
03:48de se pencher sur une meilleure répartition de l'effort fiscal.
03:51C'est ce qu'il a dit le week-end dernier
03:52à la presse quotidienne régionale.
03:54Ça va dans votre sens.
03:55Écoutez, si jamais Sébastien Lecornu
03:58qui incarne la rupture quand même dans la continuité
04:01puisqu'il a été membre de tous les gouvernements de Macron depuis 2017.
04:05Mais si jamais l'ange Gabriel a visité pendant la nuit
04:10Sébastien Lecornu avec ses petites ailes
04:12et qui lui a déclaré
04:13écoutez maintenant il faut en revenir à de la justice fiscale
04:17et faire que dans notre pays les petits payent petits
04:18et que les gros payent gros.
04:20Moi j'en serais ravi et je serais le premier à applaudir.
04:22Maintenant il ne s'agit pas que ça soit une mesure cosmétique.
04:24Il ne s'agit pas que ça soit une mesure superficielle.
04:27Et c'est pour ça que moi, je donne un chiffre.
04:30Je dis minimum 15 milliards d'euros.
04:33C'est pas...
04:34Alors, les modalités, les moyens...
04:36Il faut trouver 15 milliards sur les riches, c'est ce que vous dites.
04:38Voilà, il y a...
04:40Vous savez, des cadeaux fiscaux,
04:41ne serait-ce que ce qu'on a fait comme cadeaux fiscaux aux plus riches,
04:43c'est de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros par an.
04:46Quand vous dites cadeaux fiscaux, de quoi vous parlez précisément ?
04:48Vous le savez bien quand même.
04:50Suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune.
04:52flat tax, exit tax.
04:55Vous mettez tout ça bout à bout,
04:57vous arrivez à 10 milliards d'euros par an.
04:59Alors, normalement, les impôts sont supposés rétablir la balance.
05:03Vous savez, ce que je viens de dire...
05:04Bernard Arnault paye beaucoup d'impôts.
05:05C'est faux de dire qu'il ne paye pas d'impôts.
05:06Vous allez, monsieur, venez contester ce graphique.
05:09Pour le contester, ce graphique.
05:11Attendez déjà, il faut que je lise.
05:12Alors, qu'est-ce qu'il dit ?
05:14Il dit que les classes populaires payent au total 48% d'impôts.
05:17Que les classes moyennes, c'est 52% d'impôts.
05:19C'est Zuckman qui dit ça.
05:21Que les classes aisées payent 53% d'impôts.
05:25Mais ça, c'est très contesté, vous le savez.
05:26C'est pas contesté.
05:28Que les milliardaires...
05:28Gaëtan Mélin avait mis des doutes sur le graphique.
05:31Ils payent 28% d'impôts.
05:32Attendez, je vais le montrer parce qu'on n'a pas beaucoup.
05:33Alors, tout d'abord, de quoi parlez-vous ?
05:35Est-ce que vous voulez parler de l'impôt sur le revenu ?
05:37Ou bien vous prenez tous les impôts, à savoir la TVA,
05:40toutes les taxes qui sont payées par les Français ?
05:41Là, on prend tout.
05:41Non, c'est important.
05:42Je vais vous dire...
05:43Voilà, parce qu'aujourd'hui, il faut rappeler juste
05:45aux téléspectateurs qui nous regardent
05:47qu'il n'y a que 45% des Français
05:48qui payent l'impôt sur le revenu.
05:51Juste pour revenir sur ce que vous proposez.
05:53Mais laissez-moi répondre.
05:53Je ne sais pas quelle est la source de M. Ruffin,
05:59mais en l'occurrence, mon bavage.
06:01Soit vous démontrez scientifiquement que ça, c'est faux,
06:05soit vous demandez à ce que ça soit corrigé
06:06ou vous dites que ça me convient très bien.
06:08Aujourd'hui, je vous dis moi,
06:10je vous dis les yeux dans les yeux,
06:11soit vous le contestez,
06:12aujourd'hui, les milliardaires, c'est dans Challenge.
06:14Vous savez, ce n'est pas une revue marxiste.
06:16Non, ce n'est pas les chiffres de Challenge,
06:17c'est les chiffres de Zuckman.
06:18Ce sont les chiffres.
06:19On les retrouve dans Challenge, d'accord ?
06:22Mais les milliardaires...
06:23Les fortunes de France sont surtout
06:24des fortunes professionnelles aussi.
06:26Mais ce n'est que des fortunes professionnelles.
06:28Les fortunes,
06:29ils n'ont pas 5 milliards d'euros dans la poche même.
06:31C'est des fortunes boursières.
06:33Il se trouve qu'ils sont taxés
06:36deux fois moins que ne l'est l'infirmière
06:38ou que ne l'est leur secrétaire.
06:40Aujourd'hui, c'est factuel.
06:41Pourquoi ?
06:42Parce que quand Bernard Arnault,
06:44je suis désolé...
06:45Vous savez combien est l'emploi de salariés en France,
06:46Bernard Arnault ?
06:46Est-ce que vous connaissez ce chiffre ?
06:50Peu importe.
06:51Ce n'est pas le sujet.
06:52Si, c'est le sujet.
06:53Oui, parce que si Bernard Arnault s'en va,
06:55c'est peut-être une mauvaise chose pour ses salariés.
06:57Mais alors, vous pensez que Bernard Arnault
06:58n'est pas un patriote
06:59et qu'à la moindre menace
07:00devant laquelle vous vous pliez,
07:02il partira ailleurs ?
07:04Non, ce n'est pas le sujet.
07:05Ah ben si, c'est le sujet.
07:05Ce n'est pas le sujet.
07:06Est-ce que vous trouvez juste
07:08que Bernard Arnault, quand il touche...
07:10C'est 200 000 salariés, le groupe LVLMH.
07:12Que Bernard Arnault, quand il touche...
07:13C'est important de savoir qu'il emploie 200 000 personnes.
07:15Je vois qu'on ne va pas pouvoir discuter.
07:18Ah oui, vous donnez des chiffres,
07:20c'est aussi bien de donner tous les chiffres.
07:22Mais là, on est ce qu'on est là...
07:24Parce que si on prend tout son argent,
07:25ces 200 000 personnes vont se retrouver...
07:26Mais non, il ne s'agit pas
07:28de prendre tout son argent,
07:29il s'agit de se demander...
07:30Je vois que vous les défendez avec ardeur.
07:32Non, non, non, non, non.
07:33Là, vous en êtes...
07:34Non, mais j'essaie d'être nuancé.
07:35Non, vous n'êtes pas nuancé,
07:36vous en êtes les avocats.
07:38Ah bon ?
07:38Aujourd'hui.
07:39Oui, vous en êtes les avocats.
07:40Monsieur Ruffin, une question.
07:4380% des Français...
07:45Monsieur Ruffin, une question, pardon.
07:47Qui crée les emplois ?
07:48Qui investit dans ce pays ?
07:51Non, mais répondez à cette question, s'il vous plaît.
07:52Qui crée les emplois
07:53et qui investit dans ce pays ?
07:54Ce n'est pas les sociétés du CAC 40.
07:56Non, pardonnez-moi, c'est...
07:57Mais je vous réponds,
07:58je vous réponds factuellement,
08:00parce que vous êtes là encore
08:01pour les défendre.
08:01Non, pas du tout,
08:02c'est une question tout à fait...
08:03Vous parlez d'une politique punitive.
08:06Vous voulez décourager
08:07la croissance, l'investissement.
08:10Si vous taxez ces entreprises,
08:11comme vous le dites,
08:12ces entreprises,
08:13eh bien, qu'est-ce qu'elles vont faire ?
08:14Elles vont renoncer à leurs investissements,
08:16elles vont renoncer à embaucher...
08:18Je ne vous donne pas
08:19votre licence en économie.
08:21Parce que vous parlez...
08:21Je l'ai déjà.
08:23Excusez-moi,
08:23j'ai même une maîtrise.
08:24Vous parlez de taxer les entreprises.
08:28Là, je n'ai pas parlé
08:28de taxer les entreprises.
08:29Non, je vous ai posé une question.
08:30Je vous ai demandé
08:30qui crée des emplois.
08:32La taxe du man,
08:32c'est l'outil professionnel
08:34qui est taxé.
08:34Non, ce ne sont pas les entreprises.
08:35Ce sont des personnes.
08:38Ce ne sont pas les entreprises.
08:39Ce ne sont pas les entreprises.
08:40Mais l'appareil productif
08:41fait partie du capital
08:43que veut taxer M. Zuckman.
08:45Vous mettez à 4.
08:46Prévenez quand les 4 mousquetaires
08:48sont rassemblés, là, d'accord ?
08:50Les 4 mousquetaires du capital
08:51Vous connaissez que l'appareil productif
08:52est dans la taxe du man.
08:534 mousquetaires du capital
08:54contre, oui,
08:56quelqu'un qui prie tant
08:57maître de la justice fiscale
08:58dans notre pays.
08:58Merci Sébastien Lecornu.
09:00Vous ne votez pas la censure.
09:03C'est bien parce que
09:04pour répondre à tout le monde,
09:05c'est compliqué quand même.
09:07Non, mais je vous réponds, madame.
09:09Parce que vous défendez
09:10les grandes entreprises.
09:11Pas du tout.
09:11Je défends les PME.
09:1399% des entreprises en France
09:15sont des PME.
09:15On est dans la confusion généralisée.
09:17C'est formidable.
09:17Je ne vous le donne pas
09:21votre licence.
09:22Mais je l'ai eu.
09:23Je ne vous le donne pas.
09:24Pourquoi ?
09:25Parce qu'aujourd'hui,
09:26en 10 ans,
09:26les entreprises du CAC 40,
09:28c'est moins de 100 000
09:29emplois dans notre pays.
09:30C'est-à-dire celles qui distribuent
09:31des dividendes tous azimuts,
09:32en 10 ans,
09:33à qui on a donné
09:34des milliards d'euros,
09:35ce sont moins de 100 000 emplois.
09:37C'est différent.
09:38Les dividendes,
09:38c'est quelque chose
09:39de tout à fait différent.
09:42Le rachat des dividendes,
09:45c'est quelque chose
09:46de différent par rapport
09:46à la taxe Zuckman.
09:47Ça n'a rien à voir.
09:48Est-ce que je vous parle de ça ?
09:49Vous m'avez demandé
09:52s'il crée de l'emploi ?
09:53Je vous réponds.
09:54Les entreprises du CAC 40,
09:55c'est moins de 200 000 emplois.
09:56Donc pourquoi ?
09:57Vérifiez-le.
09:58Moins de 100 000 emplois sur 10 ans.
10:00Faites non.
10:00Alors là-bas, allez-y.
10:01Vous pouvez faire un contrôle
10:02sur votre téléphone portable.
10:04En régie,
10:04on peut faire un contrôle
10:05sur le téléphone portable.
10:062 millions d'emplois
10:09créés depuis 3 ans.
10:11D'accord.
10:12Allons-y.
10:13Est-ce qu'on peut avoir
10:13en régie la vérification
10:14pour dire sur 10 ans
10:16est-ce qu'il y a
10:17moins de 100 000 emplois
10:18sur les entreprises de CAC 40 ?
10:19Si Sébastien Le Corneux
10:20fait un geste,
10:21ça veut dire que vous ne votez
10:22pas la censure du gouvernement
10:23Le Corneux ?
10:24Je ne vous demande pas un geste,
10:25je vous demande une rupture.
10:27Une rupture fiscale.
10:28Si oui,
10:29ça se chiffre en dizaines de milliards.
10:31Ce qu'on va chercher
10:32sur les plus grandes fortunes
10:33de notre pays,
10:34si jamais ce miracle
10:35advient et on peut avoir
10:36confiance en l'humanité.
10:38Mais si jamais ce miracle
10:39advient,
10:40je vous assure,
10:41je serai le premier
10:42dans l'hémicycle
10:43à applaudir.
10:44Maintenant,
10:45compte tenu du pédigré,
10:46on peut être un petit peu sceptique,
10:47mais on peut avoir aussi
10:48confiance dans l'humanité.
10:49Un mot,
10:50François Ruffin,
10:51sur la mobilisation de demain.
10:53Même Bruno Retailleau
10:54dit qu'elle sera très très forte.
10:56Les chiffres du renseignement,
10:58c'est autour d'800 000 personnes.
10:59C'est pour l'instant une prévision.
11:01Vous le sentez, ça,
11:01que demain,
11:02il y aura beaucoup de colère
11:03et de mobilisation dans la rue ?
11:05Ce que je sens,
11:05c'est un vaste,
11:06ça suffit.
11:07Ça suffit,
11:08cette injustice fiscale,
11:09que les milliardaires
11:10soient moins taxés
11:12que leurs secrétaires,
11:13ça suffit.
11:13Mais que les boueurs,
11:15aujourd'hui,
11:16recevoir le 5 du mois
11:18un SMS de la banque
11:19pour dire qu'il va devoir
11:20payer des agios,
11:21ça suffit.
11:22Mais est-ce qu'il ne faut pas
11:22travailler davantage
11:23sur le salaire, justement ?
11:24Sur l'augmentation des salaires ?
11:26On voit bien,
11:27les prix ont considérablement
11:28augmenté,
11:29notamment pendant la période
11:30d'hyperinflation,
11:31l'alimentaire.
11:31Et on voit bien
11:32que les salaires, eux,
11:33n'ont pas progressé d'autant.
11:34Est-ce que ce n'est pas ça,
11:35finalement,
11:35le plus important
11:36pour tous ces gens
11:37qui défileront demain
11:38dans les rues ?
11:38Écoutez,
11:39il y avait une promesse
11:39faite par le président
11:40de la République
11:41pendant la crise Covid
11:42qui disait qu'il fallait
11:43reconnaissance et rémunération,
11:45notamment pour les personnes
11:46qui avaient continué
11:47à travailler.
11:48Tout à fait.
11:48On a vu zéro.
11:49Au contraire,
11:50qu'est-ce qu'on a vu
11:50sur les métiers physiques
11:51et populaires ?
11:52On a vu, d'un côté,
11:54l'inflation qui est venue
11:55grever les petits salaires
11:56et on a vu, ensuite,
11:57deux années de plus
11:58sur la retraite.
11:59Voilà, le ça suffit.
12:01Donc, oui,
12:02il faut que les Français
12:03puissent vivre de leur travail,
12:04bien en vivre
12:05et pas seulement en survivre.
12:06Mais les Français,
12:07ils sont aussi soucieux
12:08du mal
12:09qui est fait à notre pays.
12:10Du mal qui est fait
12:11à notre pays
12:11en matière d'industrie.
12:13On vient de passer
12:13sous la barre
12:14des 10% de PIB,
12:16ce qui ne s'était jamais produit.
12:17Alors qu'on a fait
12:18des centaines de milliards
12:19d'euros de cadeaux.
12:22On a une école
12:24où un tiers des enseignants
12:25disent qu'ils veulent
12:26quitter l'éducation nationale.
12:28Voilà dans quel état
12:29on a mis notre pays.
12:29Parce qu'ils ne sont pas
12:30suffisamment payés,
12:31encore une fois.
12:32Entre autres,
12:32parce qu'ils ont trop
12:33de gamins dans leur classe,
12:34parce qu'on est
12:35le record d'Europe
12:36sur le nombre
12:37de gamins par classe
12:38aux primaires
12:39et aux collèges.
12:40Peut-être parce qu'il y a
12:40un sens de l'éducation nationale
12:42qui doit être posé aussi.
12:43Mais au férité,
12:44ce qui se passe là,
12:45le sentiment des Français.
12:46D'abord,
12:46c'est du dégoût
12:47pour la petite politique
12:48qui est menée,
12:49pour les institutions,
12:51pour destitution,
12:52pour démission,
12:53matignon,
12:53et ainsi de suite.
12:54Il y a un dégoût
12:55qui s'exprime.
12:55Par ailleurs,
12:56de manière plus vaste,
12:57il y a un horizon
12:58qui est bouché.
12:59Une inquiétude
13:00qui est devenue
13:00une certitude
13:01que nous vivons
13:02moins bien de nos parents
13:03et ce sera pire
13:04pour nos enfants.
13:05Et je crois que
13:06la seule manière
13:06de déboucher ça,
13:07on voit,
13:08ça ne va pas se passer
13:08par les petites rampes
13:10à Matignon.
13:11Ça ne va pas se passer
13:11par l'Assemblée.
13:12Donc,
13:13on s'en est sortis
13:14dans notre pays
13:14quand il y a eu
13:15des grands élans populaires
13:16qui ont permis
13:17de déboucher.
13:18Vous vous situez où,
13:19François Ruffin,
13:19entre les écologistes,
13:21les socialistes,
13:21les communistes
13:22qui vont discuter
13:22avec le Premier ministre
13:23et qui disent
13:23peut-être,
13:24en tout cas pour les socialistes,
13:26qu'on peut trouver
13:26une porte de sortie
13:28et les insoumis
13:29qui ne vont même pas
13:30à Matignon
13:31parce qu'ils disent
13:31de toute façon,
13:35parce que quand il y a
13:35un nouveau Premier ministre,
13:36on aille échanger avec lui,
13:38l'écouter,
13:39regarder à ce qu'il a
13:40à mettre sur la table
13:41et ce qu'il a dans la tête.
13:42Bon, voilà,
13:43ça fait partie
13:43du protocole républicain.
13:45En revanche,
13:46j'irai avec beaucoup de doutes.
13:48Je ne suis pas invité
13:49à y aller.
13:49Mais si j'y allais,
13:51ça serait avec beaucoup
13:52d'exigences
13:53et beaucoup de doutes.
13:54Et vous appelez la gauche
13:55à trouver des voies de passage
13:56avec le Premier ministre,
13:57à faire aussi des concessions,
13:58chacun doit faire un geste ?
13:59Je vais vous dire,
13:59je vous ai dit,
14:01M. Daré,
14:02je vous ai dit,
14:03si jamais il y a un miracle
14:04qui se produit
14:04et qu'il y a de véritables ruptures,
14:06s'il y a une véritable rupture
14:07sur la justice fiscale,
14:09s'il y a une véritable rupture
14:10sur le plan social,
14:11abrogation de la retraite,
14:12qui a été refusé
14:13par 80% des salariés
14:15et qui est en fait
14:16un viol démocratique
14:18qui est encore ressenti aujourd'hui.
14:19Par exemple,
14:20il y a une rupture
14:21sur aller signer
14:22des traités de libre-échange
14:23tous azimuts
14:24et accepter la politique
14:25de Mme van der Leyen
14:26à l'égard des États-Unis
14:27ou sur le Marc-au-sour.
14:29Si jamais il y a
14:30Sébastien Lophenu
14:31marque une vraie rupture là-dessus
14:33et qui est en accord
14:33sur les trois thèmes
14:34que je viens de donner,
14:35qui est en accord
14:35avec 80% des Français.
14:37Si jamais il y a
14:38ce débouché,
14:39je vous le redis,
14:40à l'Assemblée,
14:41j'applaudirai.
14:42Maintenant,
14:42oui,
14:43ce n'est pas fait.
14:44Vous avez demandé
14:46de vérifier.
14:47Vous avez partiellement raison,
14:48François Ruffin.
14:49C'est-à-dire qu'il y a
14:50une nette baisse d'emplois
14:52dans les entreprises
14:53du CAC 40
14:54sur une période
14:55de 10 ans.
14:56En revanche,
14:57elles ont recruté
14:58ces mêmes entreprises françaises
14:59du CAC 40
14:59sur les marchés étrangers
15:01et selon un reportage
15:03qui date d'il y a
15:04à peine une semaine,
15:06ça vient d'Usines Nouvelles,
15:07le magazine que vous connaissez,
15:09deux grands groupes
15:09vont recruter le plus
15:10en 2025,
15:1217 700 emplois
15:13chez LVMH
15:14et 13 000 personnes
15:16du côté de Bouygues
15:17qui sont deux grosses entreprises
15:18du CAC 40,
15:19la moitié en CDI
15:20et en particulier
15:21des étudiants
15:22en alternance.
15:23En tout cas,
15:24la VAR dit
15:24moins de 100 000 emplois
15:26pour les entreprises
15:26du CAC 40
15:27en 10 ans.
15:28Les marchés sont souvent
15:29à l'étranger
15:30pour ces entreprises.
15:30Je vous dis
15:31que d'ailleurs,
15:33c'est une erreur.
15:34Vous avez vu,
15:35elles recrutent
15:36cette année en France.
15:36D'accord.
15:38Marions là-dessus.
15:38Vous savez,
15:39ça fait des années
15:39qu'on nous le promet.
15:40Donc voilà,
15:41revenons dans un an.
15:42En tout cas,
15:42ce qui est au présent,
15:44la réalité,
15:45c'est moins de 100 000 emplois
15:46en 10 ans.
15:47Deux choses,
15:48nulle part.
15:49La taxe Zuckman
15:50et les autres taxes
15:51qu'on propose.
15:52Ce sont des taxes
15:52quand il y a du patrimoine
15:53qui est supérieur
15:54à 100 millions d'euros.
15:55Donc,
15:55on ne parle pas des PME.
15:57Ce n'est pas le sujet.
15:58Et par ailleurs,
15:59les aides publiques,
16:00elles ont largement profité
16:01aux entreprises du CAC 40
16:03bien plus
16:03que aux autres entreprises.
16:04Il y a eu des aides publiques
16:05également pour les ménages
16:06au moment du Covid.
16:07Vous avez oublié
16:08de le mentionner.
16:08Je vous dis,
16:10en tout cas,
16:10les aides publiques
16:11pour les entreprises,
16:12elles ont largement plus bénéficié.
16:13C'était des prêts.
16:14La suppression de la contribution
16:15sur la valeur ajoutée
16:16des entreprises
16:16a largement plus bénéficié
16:18aux grandes entreprises
16:19qu'aux petites entreprises.
16:20Et j'ajoute,
16:21c'est le point fondamental,
16:23que quand on donne
16:241 million d'euros
16:24à une grande entreprise,
16:26ça produit 0,6 emplois.
16:28Quand on donne
16:291 million d'euros
16:29aux PME,
16:30ça produit 13 emplois.
16:32C'est un rapport officiel.
16:33Donc,
16:33ça veut dire
16:33un rapport de 1 à 20.
16:35Donc, évidemment,
16:36ce que je recommande,
16:37c'est qu'il n'y a pas
16:38pour les TPE,
16:39les PME et les ETEI.
16:41Au contraire,
16:42que les aides publiques
16:42à la place de les arroser,
16:43211 milliards d'euros
16:44d'aides publiques.
16:45C'est un chiffre
16:46qui est contesté aussi.
16:47Qu'à la place
16:48d'arroser tous azimuts,
16:50on cible,
16:50moi, je demande
16:51depuis des années,
16:51du ciblage.
16:52Du ciblage sur l'industrie,
16:53d'une part,
16:54et du ciblage
16:55sur les PME, ETEI.
16:57Et les entreprises de la TEC.
16:58Parce que c'est là
16:58que se produit.
16:59Oui, mais là aussi,
17:00là où il y a un secteur
17:02qui peut embaucher,
17:02c'est le secteur de la TEC.
17:04Vous avez entendu
17:05ce qu'ils disent ?
17:05Ils disent,
17:06mais attendez,
17:07aujourd'hui,
17:07nous, on n'a pas l'argent
17:08pour payer cette taxe
17:09de l'Ukman,
17:10puisque on a une valorisation.
17:12Mais aujourd'hui,
17:13notamment le patron de Misra,
17:14il dit,
17:15peut-être qu'il faut plus
17:15de justice fiscale,
17:17mais ça ne peut pas passer
17:17par cette taxe.
17:18Cette taxe va nous tuer.
17:20Est-ce que vous l'entendez, ça ?
17:22Je vous dis,
17:23moi, je ne fais que l'un volume.
17:24Je dis,
17:25il faut de 15 à 20 milliards d'euros
17:27qui soient pris là.
17:28Chez ceux qui ont gagné
17:291 000 milliards en 30 ans.
17:30Donc c'est quand même raisonnable.
17:32Ce n'est pas gigantesque.
17:33Et après,
17:34les instruments qui sont employés.
17:35La taxe Zuckman a ses vertus.
17:37Peut-être qu'elle ne répond pas
17:38à toutes les questions.
17:39Qu'il soit ajouté
17:40la suppression des sociétés.
17:43Quand je vous le redis,
17:43comment ça se fait
17:44que la France et l'Europe
17:45acceptent des sociétés
17:46qui sont en fait
17:47des possibilités
17:48d'évasion fiscale permanente
17:50qui font que l'impôt
17:52sur les revenus
17:53des plus grandes fortunes
17:53est de 2 %.
17:54Voilà.
17:55Vous savez,
17:56quand je dis
17:57les milliardaires payent
17:59moins que leurs secrétaires,
18:01Warren Buffett
18:02qui était le numéro 1 mondial,
18:05à un moment,
18:06il déclare
18:06la guerre des classes existe.
18:08C'est un fait,
18:08mais c'est la mienne,
18:09la classe des riches
18:09qui mène cette guerre
18:10et nous sommes en train
18:11de le renforcer.
18:11Il est des États-Unis.
18:11Et quand il déclare ça,
18:14parce qu'il regarde
18:15sa feuille d'impôt
18:16et il voit
18:16qu'il est moins imposé
18:18en proportion
18:19que ne l'est
18:19sa propre secrétaire.
18:21En plus,
18:22le discours que je tiens là,
18:23je pense qu'il serait raisonnable
18:25que vous le fassiez passer
18:26dans les milieux d'affaires,
18:27que vous le fassiez passer
18:28auprès des dirigeants.
18:29Parce que moi,
18:29je veux qu'on parvienne
18:30à la justice fiscale
18:32par le biais
18:33de la démocratie,
18:34par le biais
18:35de l'échange,
18:36par le biais
18:36de la loi
18:36et que ça ne produise pas
18:38du ressentiment
18:39dans le pays
18:40qui dépoucherait
18:41par un tel sentiment
18:42d'injustice
18:42qu'on en arriverait
18:43à de la violence.
18:44François Ruffin,
18:45merci d'avoir été avec nous.
18:47Juste une dernière chose.
18:49Les anciens premiers ministres,
18:50on enlève leurs privilèges.
18:51Est-ce qu'il faut moins
18:51payer les députés ?
18:53Vous savez que je n'ai pas
18:54de problème avec ça.
18:54Je suis le seul député au SMIC.
18:55Donc ça ne me pose pas de problème.
18:56Mais sur les anciens premiers ministres,
18:58moi je suis pour que...
18:59Vous savez,
18:59François Bérou est parti
19:00avec une prime de 50 000 euros
19:01à la fin.
19:04Gabriel Attal est parti
19:05avec une prime de 50 000 euros.
19:06Comment ça avec une prime ?
19:07Non, c'est les 3 mois,
19:08on les paye 3 mois ensuite.
19:09Oui, c'est une prime.
19:1150 000 euros.
19:12Je suis pour qu'on supprime
19:13cette prime de 50 000 euros.
19:15Surtout au rythme
19:15où on use des premiers ministres
19:17par les temps qu'ils courent.
19:18Et moins rémunérer
19:18les députés aussi.
19:20En tout cas,
19:20c'est une piste qui peut être faite.
19:21Mais vous savez,
19:22je n'ai pas de difficulté avec ça.
19:24Je suis un député au SMIC.
19:25Mais je vous dis...
19:26Comment ça quand vous dites
19:26que vous êtes un député au SMIC ?
19:27Ça veut dire ?
19:28Ça veut dire que je reverse
19:29l'essentiel de ce que je touche,
19:32je le reverse à des associations.
19:33Voilà.
19:34Parce que c'est une promesse
19:35de campagne
19:36que j'avais faite en 2017.
19:37Je m'y tiens.
19:38Mais en revanche,
19:40là où il y a des ressources
19:41qui sont possibles,
19:42c'est pas là.
19:43De manière symbolique
19:45qu'on le fasse
19:46pour être à l'égal du peuple,
19:49pour ainsi dire,
19:49ça me va.
19:50Mais là où il s'agit
19:51de financer la nation,
19:52ça se fera par les grandes fortunes
19:54et par les grandes entreprises
19:55et le temps de la justice fiscale,
19:56le temps d'un Robin des Bois
19:58qui se retrouvait à Matignon
20:00est venu.
20:00J'ignore si Sébastien Lecornet
20:02va demain être transformé
20:04en Robin des Bois.
20:05Ce sera peut-être vous.
20:06Merci François Ruffin.
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