Général Bruno Clermont, consultant défense, s'explique sur la France qui mobilise 3 chasseurs Rafale : «Le but est de montrer la solidarité de l'OTAN et de la France à la Pologne qui se sent menacée».
00:00Alors les avions vont se mettre en place très rapidement sur une base aérienne en Pologne qui n'a pas été déterminée pour l'instant,
00:06en tout cas qui n'est pas annoncée pour des raisons de sécurité.
00:09Des avions qui seront en configuration défense aérienne, c'est-à-dire qu'ils seront équipés de missiles Mika et de missiles météores avec évidemment des canaux.
00:18Leur mission, ça va être de prendre de l'alerte aérienne pour défendre l'espace aérien polonais.
00:22Alors il y a plusieurs manières de prendre l'alerte aérienne, ce que l'autant appelle la QRA, la Quick Reaction Alert.
00:27Soit vous la prenez au sol et vous êtes capable de décoller en moins de 15 minutes, voire en moins de 2 minutes si vous êtes à bord de l'avion.
00:35Ou alors vous la prenez l'alerte en vol, ce qu'on appelle la Combat Air Patrol.
00:39Et à ce moment-là, c'est les systèmes radars qui vous guideront vers l'interception de l'objet intercepté.
00:48Les objets interceptés, clairement, ce sont des drones.
00:51On a vu qu'une vingtaine de drones avaient franchi la frontière de la Pologne.
00:56Et donc le but de ce déploiement très rapide, comme l'armée de l'air a l'habitude de le faire, il est double.
01:02D'abord, c'est de montrer la solidarité de l'OTAN et de la France vis-à-vis de la Pologne qui se sent menacées.
01:08On y reviendra, qui se sent vraiment extrêmement menacées par la Russie.
01:11Et le deuxième but, c'est de montrer la détermination de la France et de l'OTAN à soutenir la Pologne
01:17et les pays qui se sentent agressés face à des opérations d'intimidation ou de provocation de la Russie.
01:24Général, clairement, un petit détail.
01:26Vous avez parlé de la QRA.
01:27Est-ce que vous pouvez nous redire ce que c'est ?
01:31La Quick Ration Alert, c'est une posture prise par un ensemble de chasseurs
01:36déployés aux abords des flancs est de l'OTAN,
01:40qui sont aux ordres de décollage de l'état-major de l'OTAN, d'un centre d'opération de l'OTAN.
01:44Cette alerte se prend soit au sol, et à ce moment-là, les pilotes ont 15 minutes pour décoller,
01:49soit à bord de l'avion, ils sont prêts à décoller, ils n'ont que deux minutes pour décoller,
01:53ou cette alerte se prend en vol.
01:55C'est la manière de gérer les opérations d'interception par l'OTAN.
02:00Ça se fait en France, ça se fait également dans l'ensemble des pays de l'OTAN.
02:04L'alerte à la réaction rapide.
02:07Donald Trump a dit qu'il pouvait s'agir d'une erreur des Russes.
02:11C'est possible, ça ou pas ?
02:12Alors en tout cas, il a parlé de « mistake ».
02:17Alors si vous regardez dans le défilé, ce qu'il veut dire « mistake »,
02:19ça n'a pas tout à fait le sens d'erreur, ça a plutôt le sens de méprise excusable.
02:24C'est-à-dire qu'en fait, on assiste à quoi ?
02:26On assiste à la fois du côté américain, mais également du côté de l'OTAN,
02:28où c'est vrai que l'OTAN s'est réunie hier matin dans le cadre de l'article 4,
02:32à la demande de la Pologne, pour se concerter, pour voir quelles mesures il fallait prendre.
02:36Alors, écoutez le communiqué de presse du secrétaire général de l'OTAN,
02:41ça a été de parler d'un incident et d'expliquer que c'était toujours à l'étude.
02:45Donc il y a une vraie volonté de la part des Américains, de la part de l'OTAN,
02:48de minimiser cet incident qui est appelé « incident ».
02:51D'ailleurs, vous voyez dans le vocabulaire, le président de la République parle d'intrusion et de violation,
02:55on parle d'intimidation, mais personne, mis à part la Pologne et l'Ukraine,
02:59ne parle d'attaque ou d'agression de la part de la Russie.
03:02Donc Donald Trump s'inscrit dans cette logique qui est de minimiser la situation.
03:06Il y a une option qui est évoquée, alors moi je n'ai pas confirmation,
03:10parce qu'effectivement le cas est à l'étude, qui est une possibilité,
03:13qu'une partie de ces drones en tout cas, aient été les victimes du brouillage GPS
03:18qu'effectuent les Ukrainiens de manière massive pour empêcher,
03:21pour protéger leur pays des attaques de drones.
03:23Voilà, on en est là, en tout cas, en tout état de cause.
03:25Cette situation est aussi la conséquence de la faiblesse de Trump,
03:29la conséquence du tapis rouge qu'il a déployé à Poutine en Alaska,
03:34la conséquence également de la désinhibition dont fait preuve Poutine face à l'agression de l'Ukraine.
03:41On peut remarquer quand même deux choses importantes.
03:43D'abord, c'est que la réponse de l'OTAN est très très rapide,
03:45des avions ont découlé rapidement.
03:48Et puis la solidarité a fonctionné très bien.
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