Pour la première fois sous la Ve République, les députés n’ont pas voté la confiance au Premier ministre, avec seulement 194 voix pour et 364 contre. Ce mardi matin, François Bayrou remettra sa démission au président. Retour sur cette journée qui marque la fin du gouvernement Bayrou.
00:00Le gouvernement Bayrou vient de chuter, c'est la fin du suspense, et c'est aussi loin d'être une surprise.
00:05L'Assemblée nationale n'a pas approuvé la déclaration de politique générale, conformément à l'article 50 de la Constitution.
00:12Le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du gouvernement.
00:19Il prend la sortie ce lundi, après un vote de confiance qui n'a pas obtenu la majorité nécessaire à l'Assemblée nationale.
00:24On revient sur cette journée.
00:25A 15h, le nouveau ex-premier ministre a donné un discours d'une quarantaine de minutes pour convaincre l'Assemblée de le laisser en poste.
00:32Un discours qui ressemblait beaucoup à toutes ses prises de parole ces dernières semaines.
00:36Mesdames et Messieurs les députés, vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement.
00:41Mais vous n'avez pas le pouvoir d'effacer le réel.
00:44Le réel demeurera inexorable.
00:48Les dépenses continueront d'augmenter plus encore.
00:52Et le poids de la dette déjà insupportable sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher.
00:59Où notre pronostic vital est engagé.
01:02Dans la foulée, c'était au tour des présidents de groupe de l'opposition de réagir, comme Boris Vallaud du PS.
01:06Monsieur le Premier ministre, vous n'avez pas été au rendez-vous.
01:09Nous n'avons eu que désinvolture, manœuvres dilatoires.
01:11Fausse promesse est vraie ta raison.
01:14Nous sommes au regret de ne pas pouvoir vous faire confiance.
01:18Les socialistes prennent la responsabilité d'affirmer qu'ils sont prêts.
01:20Avec la gauche et les écologistes à gouverner.
01:22Et à rechercher dans un même élan la stabilité politique et la justice fiscale, sociale, territoriale.
01:27Nos choix ne sont pas les vôtres.
01:29Laurent Wauquiez, DLR.
01:30Vous m'aviez dit que vous étiez prêt à entendre la parole et à clarifier la position.
01:35Cette parole, nous l'avons attendue et nous ne l'avons jamais entendue.
01:40Et je le regrette, je vous le dis avec la même franchise.
01:43Parce que si vous aviez écouté La France qui travaille, vous auriez aujourd'hui le soutien unanime des députés de la droite républicaine.
01:49Ce que je propose, c'est un accord.
01:52Un accord d'intérêt général pour que les 18 mois devant nous soient des mois utiles.
01:57Pour que les 18 mois devant nous ne soient pas ceux du blocage à répétition et de l'impuissance publique.
02:02Oui, nous avons 18 mois.
02:04Pas pour réécrire l'histoire.
02:05Pas pour promettre une révolution à crédit.
02:0818 mois pour chercher des convergences d'intérêt général.
02:11Trancher les urgences.
02:12Après ça, rebelote.
02:13François Bayrou s'est exprimé avant le vote.
02:15Je n'ai pas cité à la tribune les membres du gouvernement.
02:20Mais je veux simplement leur dire à chacune et chacun d'entre eux que ces 9 mois ont été, pour le Premier ministre, des mois de profond bonheur.
02:35Nous avons réussi, contre tous les pronostics, à former une équipe dans laquelle il y avait beaucoup de poids lourd et qui n'a pas eu une seule crise, une seule tension.
02:46Et les députés sont finalement allés aux urnes aux alentours de 18h30 pour voter une question simple pour ou contre la confiance envers le gouvernement Bayrou.
02:54Voici le résultat du scrutin pour l'approbation 194 contre 364.
03:01L'Assemblée nationale n'a pas approuvé la déclaration de politique générale conformément à l'article 50 de la Constitution.
03:09Le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du gouvernement.
03:16La séance est levée.
03:18Même si l'on est habitué à la chute des premiers ministres depuis un an, François Bayrou marque quand même l'histoire.
03:22Il est le premier et le seul Premier ministre de la Ve République à devoir démissionner à la suite d'un vote de confiance.
03:28J'espère que l'électrochoc créé par ce qu'a dit François Bayrou et ce qu'il a voulu dire ces dernières semaines permettra peut-être d'éveiller les consciences
03:34et de faire en sorte que désormais, demain, après-demain, les voies du compromis soient trouvées.
03:39Le pays a besoin de compromis. Les Français attendent ce compromis.
03:42Et donc nous sommes en responsabilité de trouver ce compromis.
03:44Désormais, et comme Gabriel Attal ou Michel Barnier avant lui, François Bayrou devra remettre sa démission à Emmanuel Macron demain.
03:50Il restera quand même à Matignon pour s'occuper des affaires courantes en attendant que la situation n'évolue.
03:54C'est donc loin d'être fini, surtout parce que plusieurs options sont sur la table.
03:58En d'autres termes, personne ne sait ce qui va se passer dans les prochains jours.
04:00C'est évidemment à Jordan Bardella d'aller à Matignon.
04:03Et donc il reste une solution, c'est le nouveau Front populaire.
04:06Et donc le Président de la République, il a plein de noms à sa disposition.
04:09Voilà, c'est lui, vous faites de l'article 8 de la Constitution, qui doit nommer un ou une Première ministre.
04:15Et je le dis, il n'a pas de choix que de nommer quelqu'un issu des rangs du nouveau Front populaire.
04:19Le PS, lui, a déjà présenté un plan de budget pour montrer qu'il était prêt à gouverner.
04:23Je crois que seule la gauche et les socialistes qui souhaitent y prendre leur part sont demain la solution.
04:28D'autres, comme le RN, appellent déjà depuis plusieurs semaines à la dissolution immédiate de l'Assemblée nationale.
04:33C'est sûr que si M. Macron ne veut tirer aucune conséquence de la situation et ne pas dissoudre, ou partir ou démissionner,
04:38évidemment, ça peut être un jour sans fin, comme l'agonie, et c'est aussi le sens du discours de Marine Le Pen, l'agonie de la 4ème République.
04:45Et à gauche, LFI mise plutôt sur autre chose.
04:48Et j'espère très sincèrement qu'il n'y aura pas derrière je ne sais quelle combinaison pour essayer de maintenir en vie le macronisme,
04:55et que tout ça va ouvrir sur un retour au peuple.
04:58Le groupe parlementaire insoumis déposera demain une motion de destitution du Président de la République,
05:03car le problème pour le pays et le blocage pour le pays, c'est lui.
05:06Et dès le 10 septembre, nous serons partout aux côtés des Français et des Françaises
05:10qui bloqueront l'économie du pays pour dire maintenant, ça suffit.
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