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  • il y a 2 mois
Olivier Giroud, attaquant au LOSC Lille, meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, sera l'invité du Grand Portrait de Sonia Devillers. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-portrait/le-grand-portrait-du-jeudi-04-septembre-2025-6121097

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00:00Et bonjour Olivier Giroud. Bonjour. Et bienvenue sur France Inter. Merci. Vous avez quitté les clubs français en 2012.
00:06Est-ce que c'était une évidence de revenir dans le championnat français ? Est-ce que ça fait des années que vous guettez la possibilité de revenir en France ?
00:14Pas vraiment. Pour être honnête avec vous, pas vraiment. Ce n'était pas l'idée, l'objectif jusqu'à il y a quelques semaines, je dirais quelques mois.
00:24Avec cet appel d'Olivier Letan qui m'a tout de suite convaincu que le projet Lillois me conviendrait parfaitement.
00:35Et pour être avec vous, avec mes débuts et les personnes que j'ai rencontrées au sein du club, les supporters et les mecs, le staff technique et médical, je me sens comme un poisson dans l'eau et content de ce choix.
00:50Et alors, quelle image vous aviez du LOSC ? Quelle image vous aviez de Lille avant de venir ?
00:54Alors déjà, Lille en elle-même, cette ville, j'ai entendu beaucoup de belles choses sur la ville, sur l'état d'esprit, la mentalité des gens du Nord.
01:06Donc c'est aussi ce pourquoi je me suis dirigé sur cette ville, cette atmosphère.
01:12Et le club, évidemment, parce que c'est pour moi le plus important quelque part.
01:19Le projet de Lille, depuis plusieurs années, est en fait un projet où on fait monter les jeunes.
01:31Et il faut des mecs d'expérience un peu aguerris pour les entourer.
01:36Et comme Olivier, voilà, dont je fais partie.
01:39C'est-à-dire que là, vous vous placez dans un rôle de passeur qui va transmettre ?
01:43Voilà, je suis exactement dans cette optique-là de redonner au foot ce qu'il m'a apporté pendant toutes ces années et de transmettre tout ce que j'ai appris, mon expérience et être là pour les plus jeunes s'ils en ont besoin.
01:55Donc de très bons jeunes, un très bon staff, un coach avec lequel j'étais excité de commencer à travailler avec, c'est Bruno Genesio.
02:08Et voilà, c'est vraiment tout ce à quoi je m'attendais.
02:11Alors, on remonte le fil. On remonte le fil avant l'Angleterre, avant l'Italie, avant les États-Unis.
02:18On remonte le fil pour revenir justement à ce que vous dites, Olivier Giroud, c'est-à-dire qu'est-ce que le foot vous a apporté à vous ?
02:24On remonte le fil en 98 quand Zidane marque et qu'il ouvre le score face au Brésil.
02:31Vous avez 12 ans. Qu'est-ce que vous vivez à ce moment-là ? Qu'est-ce que vous avez dans la tête et qu'est-ce que vous avez dans le cœur surtout ?
02:37Alors, comme j'ai déjà dit à l'époque, j'ai un ami d'enfance qui m'a rappelé la veille de la finale que l'on a jouée en Russie 2018, la finale de la Coupe du Monde.
02:50Il m'envoie un message et il me dit, n'oublie pas, Olive, en 98, quand on l'a gagné, la première fois, on était tout petit et tu avais dit un jour, moi aussi, je serai champion du monde.
03:00Vraiment ?
03:00J'imagine que beaucoup d'enfants l'ont dit à leur âge.
03:04Oui, mais très, très peu le sont devenus.
03:06Peu le sont devenus. Forcément, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Et j'ai eu la chance de réaliser un rêve de gosse.
03:14Et à cette époque-là, oui, on était là, on avait tous des étoiles dans les yeux quand on regardait cette équipe de France 98.
03:21Dans laquelle il n'y avait pas vraiment d'attaque en star à l'époque ?
03:25Il y avait Thierry Henry qui était, avec David Trezeguet, les deux grands espoirs, les deux petits jeunes qui avaient une vingtaine d'années, il me semble, qui étaient premiers à un grand avenir.
03:36Il y avait le meilleur buteur de la Ligue 1, Stéphane Guivarch, Christophe Dugarry. Il y avait quand même une très belle équipe.
03:44C'est sûr que Stéphane Guivarch, c'était un attaquant d'expérience et qui était très chevronné au niveau de la Ligue 1.
03:53Après, au niveau international, c'est vrai qu'il n'a pas eu la même carrière que les autres. Par contre, il y avait du potentiel.
04:01Mais le petit garçon que vous étiez à cette époque-là, c'était qui son idole ? C'était qui ? Qui il y avait sur le poster accroché au-dessus de votre vie ?
04:09Andrei Shevchenko.
04:10Andrei Shevchenko. Alors là, il faut raconter. Parce que quand j'étais petit, il y avait Andrei Shevchenko, il y avait Thierry Henry, il y avait Zinedine Zidane.
04:21Voilà, si je me souviens bien. Alors, Shevchenko, pourquoi ? Parce que tu aurais toujours été fan du joueur, de la classe qu'il avait et du grand Milan AC.
04:30C'est ça. C'est un joueur ukrainien, c'est ça ?
04:32Voilà, c'est ça. On y reviendra après peut-être.
04:36Mais c'est pour ça que je me suis senti béni tout au long de ma carrière d'avoir pu jouer dans des clubs que j'admirais quand j'étais plus jeune.
04:45Que ce soit Arsenal, Chelsea, Milan.
04:47Voilà, pour différentes raisons.
04:49Après, Thierry Henry, parce qu'il faisait partie des Frenchies, des Invincibles qui ont tout cassé, si je puis dire, à l'époque.
04:58Qui lui aussi a évolué en Angleterre.
05:00Qui a évolué à Arsenal avec Robert Pires, Patry Vira et compagnie.
05:03Donc, c'était mes joueurs préférés.
05:07Évidemment, Zizou qui a été le héros de la finale 98.
05:10Mais pour moi, en tant qu'attaquant, vraiment, ça a été Andrei Shevchenko.
05:13Alors moi, je voudrais savoir comment on sait qu'on va devenir buteur ?
05:19Qu'est-ce qui fait dans la tête d'un petit garçon qu'on va choisir ce rôle d'attaquant ?
05:25Est-ce que c'est une vraie envie d'être devant, de prendre la lumière ?
05:30Est-ce qu'on sait qu'on va prendre la gloire ?
05:32Est-ce qu'on sait qu'on va prendre des coups aussi, des critiques féroces ?
05:36On est tellement innocents.
05:37Vous faites bien de le préciser.
05:38Parce que c'est le plus beau poste, je dirais, au niveau du foot.
05:43Parce qu'on a la possibilité de procurer un plaisir aux gens extraordinaires,
05:48le fait de marquer des buts.
05:50On n'est vraiment plus nous-mêmes quand on marque des buts.
05:52On a cette sensation, cette montée d'adrénaline qui est assez incroyable.
05:55Et il n'y a rien de plus beau que de marquer des buts.
05:58Et c'est d'ailleurs ce qu'il y a de plus dur dans le foot.
06:01J'imagine qu'on n'a pas conscience de tout ce qui gravite autour.
06:06Quand on est enfant, on veut marquer des buts parce que c'est la finalité du jeu.
06:11On veut.
06:12Je veux.
06:12Je veux.
06:13Je veux.
06:13Parce que c'est aussi ce talent que j'avais de frappe de balle, j'imagine,
06:19et de sang-froid devant le but.
06:21Je pense qu'il y a un truc qui naît à la base.
06:23Maintenant, ça se travaille.
06:25Évidemment, le talent ne suffit pas.
06:27Mais encore une fois, on est après, au fur et à mesure, très exposé.
06:33C'est un poste où, dès qu'on ne marque pas pendant quelques matchs,
06:37on est sous le feu des critiques.
06:39Donc, c'est vrai que quand tu es jeune, tu n'as pas conscience de tout ça.
06:43Tu veux juste faire vibrer tes potes, ta famille et surtout te faire vibrer toi-même
06:48parce que marquer des buts, c'est ce qu'il y a.
06:50Mais c'est l'équivalent.
06:51C'est l'idée que quand on va rentrer dans un groupe de rock, on veut devenir le chanteur.
06:54C'est ça.
06:55On n'est ni le bassiste ni le batteur.
06:57On est le chanteur, on est devant.
06:57Ce n'est pas faux, mais on a besoin de tous ces coéquipiers pour briller.
07:01C'est ça.
07:02Moi, je voudrais rentrer dans la tête d'un buteur.
07:06Est-ce que vous, le but, il se dessine dans votre tête ?
07:10Est-ce que vous le voyez, le but ?
07:12Est-ce que vous le mentalisez avant de le marquer ?
07:16Alors, moi, j'ai une spécificité.
07:20C'est que beaucoup de mes buts, je les ai marqués, je les marque encore aujourd'hui en une touche de balle.
07:27C'est-à-dire que dans la surface, des fois, tu n'as pas le temps de contrôler et de prendre l'information de tout ce qui se passe autour de toi parce que c'est la zone de vérité.
07:35Encore une fois, c'est ce qu'il y a de plus dur de se démarquer dans cette surface et de se libérer.
07:41Donc, des fois, quand le ballon est bien donné, tu n'as pas besoin et surtout, il faut, je dirais même plus, finir en une touche.
07:49C'est un peu la complexité de ce poste parce que tu n'as pas beaucoup de temps et il faut garder son sang froid en une fraction de seconde.
07:59Il faut être bien placé, avoir un bon timing et surtout très bien connaître ses partenaires.
08:03Et il y a beaucoup de buts que j'ai mis sans regarder la cage, prendre l'information, savoir où est le gardien.
08:11Ça, c'est incroyable.
08:13Ça, c'est incroyable parce que ça signifie que vous savez toujours où est le but, les yeux fermés et même quand vous êtes de dos.
08:20Je sais me situer par rapport au but et des fois, je n'ai pas besoin de prendre l'information et surtout, je n'ai pas le temps de regarder où est le gardien.
08:29C'est-à-dire que je vais faire un geste et ça, c'est de l'instinct, ça.
08:33C'est de l'instinct ou c'est un entraînement féroce de la répétition ?
08:36C'est les deux.
08:37Comme je l'ai dit, c'est inné, c'est de l'instinct.
08:40Comme vous vous sentez un peu béni, c'est aussi quelqu'un qui vous aide un peu.
08:44Exactement, qui m'a donné ce don quand j'étais plus jeune et qui m'a permis de toujours l'améliorer.
08:50Ce but que vous marquez en 2017, le 1er janvier, vous êtes au Gunners, vous êtes à Arsenal à l'époque, face à Crystal Palace.
08:57On appelle ça un coup du scorpion.
08:59Je ne sais pas ce que ça veut dire.
09:00Vous allez me l'expliquer.
09:01Ça vous vaudra un prix, vraiment.
09:03Du meilleur but remis par la FIFA cette année-là.
09:07Est-ce que vous pouvez nous décrire ce but, ce coup du scorpion et nous le décomposer ?
09:12Alors déjà, ce n'est pas un geste qu'on travaille à l'entraînement.
09:16Il faut le savoir.
09:17Déjà, ça ressemble à quoi ?
09:18C'est un geste acrobatique.
09:20Alors, pour le coup, j'ai le ballon qui doit être dans ton dos, derrière toi.
09:26Peut-être que le centre n'est pas forcément bien donné.
09:33En général, tu aimes avoir le ballon sur toi ou devant toi.
09:37S'il est derrière toi, tu essayes un geste acrobatique.
09:40Ça peut être une retournée, une bicyclette, une reprise.
09:43En fait, comme un scorpion qui buterait avec sa queue.
09:45Et donc, en fait, tu as le corps en avant et tu essayes exactement de ta jambe avec laquelle tu vas essayer de toucher le ballon, frapper, entre guillemets.
09:56Je ne sais pas comment je peux dire ça.
09:58Il y a une photo du moment où je marque ce but et c'est vrai que je lève la jambe très haute et on dirait que c'est la queue du scorpion qui s'apprête à piquer.
10:10Alors, il y a plusieurs styles d'attaquants.
10:12Vous, vous êtes un pivot et donc ça nous amène à parler de ce qui est formidablement...
10:20Devant la cage pour marquer des buts.
10:23Maintenant, encore une fois, on m'avait posé la question, est-ce que vous en changeriez votre titre de champion du monde contre le titre de meilleur buteur de la compétition ?
10:32Je crois que c'était Kane, il avait marqué 6 ou 7 buts.
10:34Je ne dis jamais de l'avis parce que ça, ça reste le graal dans le football.
10:41Donc, je sais ce que j'ai apporté à l'équipe et beaucoup m'ont soutenu à ce moment-là.
10:47Mais c'est vrai qu'il y avait un petit bémol du fait de ne pas avoir marqué un but.
10:51Mais encore une fois, 4 ans après, lors de cette Coupe du Monde 2022...
10:56Vous butez, vous marquez.
10:57J'ai marqué et je finis.
10:59Sauf que 2022, ça commence par le retour de Benzema en équipe de France.
11:04Et ce n'est pas vous qui êtes titulaire, c'est le psychodrame à l'époque.
11:09Et puis finalement, Benzema est blessé.
11:11Donc, c'est vous qui jouez et vous marquez.
11:13C'est ce que vous dites.
11:14D'abord, est-ce que vous pensez que vous avez toujours été considérée à votre juste valeur et par le public et par l'équipe de France ?
11:23Puis après, j'aimerais bien que vous me parliez de Benzema.
11:25Peut-être que vous n'avez pas envie de parler de Benzema.
11:27Non, non, je n'ai aucun problème.
11:28Est-ce que vous trouvez que vous avez été considérée à votre juste valeur ?
11:32Alors, il y a des personnes qui disent que peut-être par rapport à mon profil et encore une fois du fait qu'on ne peut pas plaire à tout le monde.
11:41Il y a des personnes, c'est vrai qu'il y a une certaine époque, il y avait eu, je dirais, une partie des Français qui préféraient voir Benzema en équipe de France que moi-même.
11:52Et aussi, je ne vais pas revenir là-dessus, mais qu'on m'avait un peu reproché entre guillemets l'absence de Karim en équipe de France.
11:58Alors, j'avais été sifflé avant l'Euro 2016 et ça, ça m'avait fait très...
12:02Très mal.
12:02Ça m'avait été très douloureux, parce que je ne comprenais pas, alors que je marquais.
12:06Je marquais beaucoup de buts à cette période-là.
12:09Et donc, pareil, à l'Euro 2016, j'avais marqué 4 ou 5 buts.
12:13À la Coupe du monde 2022, 4 buts aussi.
12:17Voilà, ça a été une période pas facile à vivre.
12:23Benzema, comment on vit cette espèce de duel installé par les médias ?
12:28Par les supporters, parfois, par les coachs de l'équipe de France qui sont obligés de choisir.
12:36Comment ça se passe psychologiquement quand on se retrouve toujours en face de la même personne ?
12:40C'est lui ou vous ? C'est vous ou lui ?
12:43Oui, après, c'est le sélectionneur qui fait ses choix, mais encore une fois...
12:48Et la presse ? Et les plateaux télé ?
12:49Ça peut arriver, mais quand le coach Didier Deschamps m'avait dit, quand il avait rappelé Karim pour cette Coupe du monde,
12:56d'ailleurs à l'Euro 2021 aussi, j'avais eu un rôle différent que les rôles que j'avais eus en 2016-2018.
13:02Là, j'étais titulaire.
13:04Quand il avait rappelé Karim en 2021, j'étais à 7 euros, qui ne s'est pas super bien passé,
13:10mais je n'avais pas beaucoup joué.
13:11J'avais dû jouer 45 minutes en tout et pour tout, dans toute la compétition.
13:15Pour la Coupe du monde 2022, qui arrive un an et demi après seulement cette compétition,
13:20j'étais à deux doigts de ne pas être convoqué par Didier Deschamps.
13:23Parce qu'à l'époque, le coach Didier Deschamps pensait que je ne pouvais pas retourner sur le banc
13:30après avoir eu un rôle majeur pendant tant d'années.
13:32Pour lui, il pensait que j'allais être trop frustré et que je n'allais pas pouvoir donner le meilleur de moi-même pour l'équipe.
13:37Ce n'était pas que vous n'étiez pas au niveau ?
13:39Non, ce n'est pas ça.
13:40C'est parce que j'avais été champion d'Italie avec le Milan AC, j'avais fini le meilleur buteur de mon équipe.
13:45J'avais fait une superbe saison.
13:48Donc, j'avais grand espoir d'aller à cette Coupe du monde.
13:52Mais vous lui en voulez à ce moment-là à Benzema d'être titularisé ?
13:55Non, aucunement.
13:57Parce qu'en fait, le coach fait ses choix et j'ai toujours été là pour respecter.
14:00Moi, l'équipe de France, ça a toujours été, et ça sera toujours, et pour n'importe quel joueur, ils vont dire la même chose,
14:07c'est la cerise sur le gâteau, c'est le fil rouge d'une carrière, c'est une chance, une fierté, un honneur.
14:12Donc, en fait, ce maillot, même quitte à avoir des miettes, comme l'avait dit le coach Deschamps à l'époque,
14:18tu auras peut-être que des miettes à cette Coupe du monde.
14:21Est-ce que tu es prêt ?
14:21Oui, je suis prêt parce que pour lui, il pensait que ça allait être difficile pour moi.
14:26Mais moi, j'étais prêt à, entre guillemets, avoir que des miettes parce que je voulais faire partie de ce groupe.
14:31Et au final, comme vous l'avez dit, le malheur de Karim qui se blesse a fait que j'ai pu jouer à cette Coupe du monde.
14:40Je voudrais, Olivier Giroud, que vous nous parliez de ce que c'est que d'avoir 39 ans sur un terrain.
14:44À ce micro, l'année dernière, on a fait une très, très belle interview de Teddy Riner qui parle magnifiquement bien de la douleur de son corps,
14:54de comment il gère cette douleur, cette usure, les blessures d'antan qui sont ravivées, compétition après compétition.
15:02Alors aujourd'hui, les progrès de la médecine aussi, des soins qu'on peut avoir, des équipements qu'on peut avoir avec le staff médical fait qu'on a beaucoup d'outils pour durer plus longtemps dans le corps qu'il y a 20 ans, 30 ans en arrière.
15:20Mais je dirais que même si tu prends soin de ton corps, il y a la notion de motivation, de détermination à vouloir toujours sortir de sa zone de confort, de se faire mal, d'y retourner tous les jours.
15:37Et forcément, oui, ton corps, comme le dit Teddy Riner, à un moment donné, il dit stop.
15:43Moi, j'ai toujours dit que je voulais jouer jusqu'à ce que mon corps me le permette.
15:47et parce que j'ai cet amour et cette passion du jeu pour le foot.
15:51Et tant qu'elle m'animera et j'aurai cette détermination de toujours faire les efforts et donner le maximum,
15:58c'est ce pourquoi je suis revenu à Lille aussi.
16:01Moi, qui avais dit au revoir au très haut niveau avec l'équipe de France en 2024 et le Milan qui arrive au même moment.
16:07J'étais parti aux États-Unis, mais en fait, il me manquait quelque chose là-bas.
16:10Ce n'était pas un football que je connaissais et qu'il y avait cette exigence.
16:15Et je voulais revivre cette adrénaline, cette passion qui était la mienne.
16:20Là, vous vous êtes fait un peu mal, non ? Le week-end dernier, vous n'avez pas pu jouer ?
16:23Non, c'était à l'entraînement.
16:25Oui, à l'entraînement.
16:25Mon corps, voilà, encore une fois, bientôt 39 ans, m'a rappelé que...
16:32Attention, il faut quand même...
16:34Ça faisait longtemps que je n'avais pas joué 3 fois 90 minutes en 10 semaines.
16:38Donc, je me suis senti très bien sur les matchs.
16:41J'ai eu des très bonnes stades, comme le disait le prépa physique.
16:45Trois jours après le match de Monaco, à l'entraînement, je pense que j'avais une fatigue et ça a un peu lâché.
16:53Et donc, c'est pour ça que...
16:54Là, ça va mieux ?
16:55Ça va mieux.
16:55On se guérit bien et j'espère mieux pour le prochain match.
16:57Mais vous pensez que vous êtes parti pour une deuxième saison au LOSC ?
17:00Ouh là, je ne vais pas jusque là.
17:02Là, vous m'amenez trop loin.
17:03Déjà, faire cette saison, faire un maximum de matchs et puis apporter Pierre à l'édifice.
17:10Et puis, comment vous le trouvez le championnat français, là, à votre tour en France ?
17:14Je dis ça parce que vous êtes quatre très grands joueurs de très haut niveau, Pavard, Thauvin, Pogba,
17:21à revenir en France la même année.
17:23Oui, c'est génial.
17:23Quatre anciens champions de 2018.
17:26Sportivement et puis financièrement, c'est quand même un championnat qui ne va pas bien du tout, du tout, du tout, en ce moment.
17:31Il y a des très grosses inquiétudes sur l'avenir du championnat français.
17:34C'est vrai.
17:35Et on espère, entre guillemets, redonner un petit coup de projecteur sur apporter notre Pierre à l'édifice.
17:42Chacun, les champions du monde de 2018, mais aussi pas qu'eux.
17:46Je pense que tout le monde travaille main dans la main, que ce soit la Ligue, les clubs, les présidents, puis les supporters.
17:53Tout le monde a envie de voir une Ligue 1 revenir au top niveau.
17:58Je ne parle pas du niveau sur le terrain, je parle de vraiment au niveau droit télé et compagnie,
18:04parce que c'est vraiment ça qui fait vivre aujourd'hui le football, les clubs.
18:08Et quand tu compares les droits télé avec la Première Ligue, moi qui ai passé neuf ans là-bas, c'est incomparable.
18:15D'ailleurs, là, le Mercato, l'Angleterre a tout ratissé.
18:20Ils ont tellement, tellement, tellement plus d'argent.
18:22Ils ont énormément de moyens et c'est très difficile de rivaliser avec...
18:26En France, il y a Paris quand même qui est hors catégorie, qui joue de moyens quand même différents.
18:32Mais c'est bien avec les moyens que les clubs français ont.
18:36Je trouve ça génial ce qu'ils arrivent à faire encore sur la scène européenne.
18:41Pour finir, Olivier Giroux, je voudrais qu'on revienne sur ce petit garçon béni de Dieu.
18:45Évidemment, parce qu'on sait que vous avez un psaume tatoué sur le bras, parce qu'on sait que vous avez un crucifix tatoué sur l'autre bras.
18:54Je suppose, là, vous avez un sweatshirt.
18:55Le dos.
18:56Dans le dos ?
18:56Ah d'accord, là, vous avez le sweatshirt.
18:59Donc, je ne le vois pas.
19:02Je me suis...
19:03Donc, vous êtes chrétien, observant, pratiquant.
19:06Vous en avez souvent parlé.
19:08Je me suis demandé, moi, si vous aviez eu, dans les générations d'avant, dans les aînés en France, des modèles de joueurs chrétiens, croyants, qui expriment leur foi sur le terrain en France.
19:22Parce qu'on a tous comme image les joueurs sud-américains qui se signent avant d'entrer sur le terrain, les joueurs africains qui regardent le ciel et qui remercient Dieu.
19:32Mais en réalité, pas tellement les Français.
19:35Pas tellement, parce que c'est peut-être, ouais, le côté culturel.
19:41On n'est pas vraiment très démonstratif par rapport à nos croyances, nos foi français.
19:47Les Brésiliens, les Brésiliens prient avant les matchs.
19:50C'est vrai que les équipes africaines aussi, ils chantent, ils louent le seigneur.
19:56Dans les vestiaires ?
19:57Dans les vestiaires, bien sûr.
19:57Vous avez déjà assisté à ça ?
19:59Je n'ai pas assisté à ça, mais par exemple, aux États-Unis, avec le chaplain, le pasteur, ça m'est arrivé de prier avant un match avec nos adversaires.
20:10C'est vrai ?
20:10Ça, j'ai trouvé ça très fort.
20:12C'est vrai, c'est un très beau moment de communion.
20:13C'est clair, c'est clair.
20:14Et ça m'a permis aussi, cette expérience aux États-Unis, qui a été malgré tout, avant tout, je dirais, une très belle expérience de vie pour ma famille et moi-même.
20:24Ça m'a permis d'aller voir des matchs de baseball, de football américain, de basket.
20:31Et ce qui m'a choqué aussi, c'est qu'à la fin des matchs, tu as des mecs qui prient aussi sur le terrain.
20:37Ah bon ?
20:37Oui.
20:38Choqué en quel sens ?
20:39Ça vous a surpris ?
20:40Ça m'a agréablement surpris.
20:41Agréablement surpris.
20:43Parce qu'on le voit très peu, ça, en Europe.
20:46Donc, c'est très présent aussi aux États-Unis.
20:48Il y a beaucoup, encore une fois, de pasteurs qui sont présents dans les clubs.
20:52Il faut préciser que vous étiez catholique et vous avez rejoint l'Église évangéliste.
20:56Oui, voilà.
20:57Qui est beaucoup plus courante et beaucoup mieux représentée aux États-Unis qu'en Europe.
21:02Voilà, c'est ça.
21:03Mais pour moi, on est tous frères et sœurs.
21:06Dans la chrétientité.
21:07Voilà, exactement, dans notre foi.
21:10Et j'ai aussi des frères musulmans, des frères juifs, orthodoxes et compagnie.
21:16Mais le fait d'avoir cette foi et de toujours relativiser ce qui nous arrive par rapport à la vie de Jésus, moi, a été vraiment un rocher, quelque chose, un ancrage très important dans ma carrière.
21:31Et à chaque fois qu'on me le demande, je ne suis pas là non plus pour en parler tous les jours ou faire...
21:37Ou faire du prosélytisme.
21:38Voilà, c'est exactement du prosélytisme.
21:42J'accepte d'en parler parce qu'il y a beaucoup de jeunes aussi, quand je suis arrivé, par exemple, au LOS, qui m'ont dit...
21:48Ah ouais, par exemple, il y a un ou deux jeunes qui m'ont dit...
21:50Ouais, ma famille, ma sœur ou ma mère m'a dit reste avec Olivier, suis-le parce que c'est un très bon petit.
21:58Et qu'il a des valeurs.
21:59Et qu'il a...
22:00Voilà, il est très croyant et voilà, il va pouvoir t'accompagner.
22:05Mais c'est vrai qu'on ne le voit pas beaucoup en France, en Europe.
22:09Mais il y a beaucoup de mecs qui prient de leur côté, en tout cas.
22:15Merci Olivier Giroud.
22:16Merci à vous, c'était cool.
22:17Et longue vie au LOSQ.
22:19Allez le LOSQ.
22:20Allez le LOSQ.
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