- il y a 3 mois
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00:00On évoquait la crise politique, mais il y a aussi la crise de société.
00:04On est avec notre invité Aurore Berger, ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes
00:08et de la lutte contre les discriminations. Bonsoir à vous.
00:10Bonsoir.
00:11Merci beaucoup d'être sur notre plateau.
00:13Vous avez saisi à bras le corps le problème de l'antisémitisme dans notre pays.
00:16L'assaillant de Marseille, qui a été neutralisé par les policiers,
00:21un individu tunisien de 35 ans, a proféré des injures antisémites par le passé.
00:27Son pédigré judiciaire sera connu dans les prochaines heures.
00:32Mais d'ores et déjà, le procureur de Marseille a signifié que c'était un individu
00:35qui était connu des services de renseignement.
00:38C'est un portrait classique, je dirais, aujourd'hui.
00:42Ce n'est pas à moi d'établir le portrait.
00:44Le portrait sera établi par le procureur de la République.
00:47Le ministre de l'Intérieur est sur place.
00:49Je veux d'abord avoir une pensée, évidemment, pour les sept victimes qui ont été blessées,
00:53certaines extrêmement lourdement, suite à cette attaque.
00:56Mais c'est intéressant de noter, malheureusement, en effet,
00:59que dans le portrait robot qui est décrit, il y a la question de l'antisémitisme.
01:03Parce que ce n'est pas anodin, les insultes antisémites, les attaques antisémites.
01:07Et quand on parle de lutte contre l'islamisme,
01:10évidemment que ces sujets sont aussi intimement liés
01:13et qu'on doit assumer de le dire.
01:15Parce que ça veut dire que c'est un front commun républicain
01:18qu'on doit avoir, évidemment, face à ces sujets.
01:20On est sur un individu, encore une fois, dont on ne connaît pas les motivations.
01:26Le parc national antiterroriste ne s'est pas saisi du dossier.
01:31Il aurait préféré des mots comme « à la Ouagbar »,
01:33à confirmer par les enquêteurs.
01:36Mais néanmoins, on a l'impression que l'antisémitisme est la clé
01:40qui relie toutes ces agressions.
01:43En fait, je pense qu'il y a deux sujets sur la question de l'antisémitisme.
01:46Il y a l'antisémitisme qui frappe, qui a violé aussi
01:49cette jeune fille de 12 ans à Courbevoie
01:52qui a été violée parce qu'elle était juive.
01:55Et puis, il y a une forme d'antisémitisme d'atmosphère.
01:57Et c'est peut-être celui-ci le plus pernicieux,
01:59c'est-à-dire la capacité qu'on aurait à nous habituer
02:02comme si on pouvait accepter de s'habituer à l'antisémitisme.
02:05Et cet été, malheureusement, a été très révélateur de ça.
02:08Des enfants qui ont été sortis d'un vol commercial,
02:11c'était en Espagne, mais c'était des enfants français.
02:13Mais comme ils étaient juifs, ils ont été pris pour cible.
02:18De facto, j'ai échangé assez longuement avec Benjamin Haddad
02:20et l'accompagnatrice qui était avec eux,
02:23qui a eu plusieurs jours d'ITT, qui est assez traumatisée,
02:25on le comprend là-dessus.
02:26On l'a vu dans un parc de loisirs français.
02:28On l'a vu sur l'arbre d'hommage à Ilan Halimi
02:31qui a été tronçonnée.
02:32C'est tous ces événements successifs
02:34qui font qu'on a le risque de s'habituer
02:37au réenracinement de l'antisémitisme dans notre société.
02:39Et c'est face à ça, évidemment, qu'il faut qu'on lutte.
02:42Ce qu'on fait, ce qu'on fait avec le président depuis le 7 octobre.
02:45Et je pense que c'est aussi important de le rappeler.
02:47Ce que vous faites, je vous l'accorde.
02:49Oui, non, moi j'assume de dire que c'est une mobilisation
02:51qui est une mobilisation générale.
02:53Quand vous avez des policiers et des gendarmes
02:54qui sont mobilisés sur les lieux de culte et sur les écoles,
02:57ils s'engagent et ils s'engagent très clairement.
02:59Quand vous avez une circulaire de politique pénale
03:01qui est mise en place dès le 7 octobre
03:03pour garantir des condamnations rapides,
03:06quand on essaye, évidemment, d'aller encore plus loin,
03:08on a revu la question de la formation des enseignants.
03:11C'est intéressant, cet après-midi, j'étais avec des lycéens.
03:14Et c'était intéressant de les écouter.
03:15Notamment un lycéen qui s'exprime,
03:18qui prend la parole et qui dit,
03:20et qui lit le sujet avec Gaza.
03:23Et on voit, en fait,
03:24qu'il y a une espèce de confusion généralisée.
03:27Essayer de réexpliquer
03:28qu'on doit distinguer les situations,
03:30qu'il y a d'un côté une situation,
03:31qu'il y a une situation géopolitique, diplomatique,
03:34et qu'on a le droit, tout le droit,
03:35de critiquer la politique d'un gouvernement
03:37et du gouvernement israélien,
03:39mais que ça ne donne aucun droit,
03:41évidemment, de placer des cibles
03:42dans le dos de nos compatriotes juifs.
03:44Et avoir cet enjeu de clarification,
03:46c'est un travail qui n'est pas évident
03:47de la part de nos enseignants,
03:49ce d'autant plus dans un pays
03:50qui a connu des événements dramatiques
03:53et des enseignants qui ont été pris pour cible.
03:55Et je rappelle que cet après-midi,
03:57vous avez lancé la 7e édition
03:58du prix Ilan Halimi
03:59en vous rendant à Sainte-Geneviève-des-Bois.
04:02On est dans ce contexte
04:04de crise avec ces faits de société abominables
04:07qui surviennent chaque jour au Rorberger.
04:09On a un pays qui semble au bord du collapse,
04:12en fait, de la crise politique,
04:13de la crise économique,
04:14de la crise morale.
04:16Et on se demande à quoi jouent nos politiques.
04:17Je vais passer la parole à Louis de Ragnel,
04:19mais on a le sentiment
04:20qu'il y a une forme de déconnexion
04:21avec la réalité des Français sur le terrain,
04:23c'est-à-dire l'insécurité,
04:25les problèmes de pouvoir d'achat.
04:27Est-ce que les politiques réalisent bien
04:28dans quel état nous nous trouvons ?
04:30Est-ce que le gouvernement l'a bien en tête ?
04:31Est-ce que le président de la République
04:33est bien aux affaires ?
04:34Je crois que le risque,
04:35c'est un peu ce que vous décrivez,
04:37c'est-à-dire on parle de déconnexion,
04:38mais c'est le risque qu'on soit
04:39un peu dans la pièce à côté,
04:41que les Français, finalement, zappent,
04:43plus envie de regarder,
04:44plus envie d'écouter,
04:45parce que les uns et les autres,
04:46à la fin,
04:46on est dans une espèce de grande masse
04:48et qu'on n'est pas jugé suffisamment crédible
04:50et qu'on n'est plus en capacité
04:51d'être audible.
04:52Donc c'est la raison pour laquelle
04:53il faut clarifier et clarifier vite
04:54le vote,
04:56parce que là,
04:56tous les yeux sont rivés,
04:57en tout cas les nôtres de microcosme,
04:59sont rivés sur le vote
05:00qui aura lieu à l'Assemblée
05:01le 8 septembre.
05:02Mais quelle que soit la réponse,
05:03que ce soit pour...
05:04Mais c'est ce que je dis,
05:05je dis les nôtres.
05:06Je dis les nôtres,
05:06quand même j'essaie d'être encore lucide.
05:08Par contre,
05:09les questions,
05:10elles vont continuer.
05:11Elles vont continuer.
05:12Le 9 septembre,
05:14on aura les mêmes questions
05:15sur la question de la dette,
05:17du mur budgétaire,
05:17de la question fiscale,
05:19de la manière avec laquelle
05:20nos entreprises doivent pouvoir
05:21prévoir et prévoir vite
05:23ce qui va se passer dans le pays.
05:25Donc, c'est ça aussi
05:26ce qu'on doit avoir,
05:28nous, collectivement,
05:28en tête,
05:29parce qu'il faut qu'on arrive
05:30à donner des réponses rapides
05:31et donner un peu
05:32de prévisibilité aussi.
05:33Alors, Louis...
05:34Alors, les réponses économiques,
05:35évidemment,
05:36vous avez raison là-dessus
05:37par rapport aux exigences
05:38des Français,
05:39mais je reviens quand même
05:39sur ce qui s'est passé à Marseille.
05:41Il s'agit quand même
05:41d'une personne
05:42qui est en situation régulière
05:44sur le territoire national,
05:45qui a un titre de séjour
05:46valable jusqu'en 2032,
05:48et ça, c'est quelque chose
05:49qui rend ce qui est insupportable
05:50pour les Français,
05:51puisqu'il y a eu 343 000
05:53premiers titres de séjour
05:54qui ont été délivrés l'an dernier
05:56et on a quand même l'impression,
05:57et on le voit,
05:58il n'y a plus aucun contrôle,
05:59il n'y a pas de filtre,
06:00en réalité,
06:01et même si c'est des gens
06:03qui sont censés avoir fait l'objet
06:05d'une étude de leur dossier,
06:06eh bien, on voit bien là
06:07que c'est une personne
06:08qui était un peu...
06:10qui était plus suivie
06:11par les services de l'État,
06:13qui avait simplement
06:13qui était connue
06:14des services de police et de justice.
06:15En théorie,
06:16si on regarde
06:16les dernières instructions
06:17des derniers ministres
06:18de l'Intérieur,
06:19cette personne aurait dû être expulsée
06:20et puis elle est toujours là
06:21et en réalité,
06:22on sait que les préfets
06:23sont submergés
06:23par tous ces dossiers
06:25qu'ils n'arrivent pas à suivre.
06:26On ne peut pas dire
06:27qu'il n'y a rien qui est fait,
06:28je crois que le ministre
06:29de l'Intérieur,
06:30il agit,
06:30il agit justement
06:31sur la question migratoire,
06:32sur la manière avec laquelle
06:33on a des contrôles,
06:35et les contrôles à la fois
06:37des flux entrants
06:37et la capacité qu'on a
06:38à expulser
06:39ceux qui n'ont rien à faire
06:40sur le territoire national.
06:41C'est aussi la raison
06:42pour laquelle
06:42on a fait changer la loi
06:44sur un certain nombre
06:44de sujets.
06:45Souvenez-vous qu'il n'y a pas
06:46si longtemps,
06:47quand vous étiez arrivé mineur
06:48sur le territoire français,
06:49vous ne pouviez pas
06:50être expulsé si majeur,
06:52vous commettiez un délit.
06:54Ça, nous l'avons changé
06:55dans la loi.
06:55Tout le monde ne l'a pas voté,
06:57mais nous, on l'a changé.
06:57Il s'agit d'un majeur,
06:59connu du service
07:00de police et de justice,
07:00menaçant,
07:02injure antisémite,
07:03il est toujours là.
07:04Je montre aussi
07:04ce qui pouvait nous bloquer
07:05et ce qu'on a essayé
07:06de changer.
07:07Et ce qu'on a changé
07:08concrètement dans la loi
07:09et qui permet de garantir
07:10un certain nombre d'expulsions.
07:11On a assumé aussi
07:12des rapports de force,
07:13des rapports de force diplomatiques
07:14qui sont loin d'être évidents.
07:16Vous les avez souvent décrits ici,
07:17notamment avec l'Algérie.
07:18Et pourquoi ?
07:19Parce que si vous n'avez pas
07:20ce rapport de force puissant,
07:21vous n'avez pas la capacité
07:22ensuite à obtenir des expulsions.
07:24Est-ce que c'est simple ?
07:25Non.
07:25Et tous les ministres de l'Intérieur
07:27qui se sont succédés,
07:28quel que soit d'ailleurs
07:28leur bord politique,
07:29vous disent tous
07:30qu'en effet,
07:31ce n'est pas simple
07:32d'assumer le pouvoir.
07:33Vous parlez par exemple
07:34des rapports de force diplomatique.
07:35Je fais une toute petite digression.
07:36Vous aviez le Premier ministre
07:38qui expliquait
07:39qu'il a fixé un ultimatum
07:40à l'Algérie
07:41avec un délai.
07:42Et en réalité,
07:42le délai a été expiré.
07:44L'Algérie n'a pas obtempéré.
07:46Il n'y a eu aucune menace.
07:47Tout ce qu'a dit le Président
07:47de la République cet été
07:47et les instructions
07:49qu'il a données justement
07:50au ministre de l'Intérieur
07:51sur le sujet.
07:53Donc, cet été,
07:54c'était il y a à peine
07:54deux, trois semaines.
07:55Je crois qu'on a assumé
07:57en tout cas
07:57une rupture sur ce sujet
08:00parce qu'il n'est pas acceptable
08:02que la France soit maltraitée.
08:04Il n'est pas acceptable
08:05que la France soit maltraitée.
08:06Et donc, il y a la nécessité
08:07de...
08:07Mais c'est la raison
08:10pour laquelle
08:10à un moment,
08:11encore une fois,
08:12sur la question migratoire,
08:13on ne peut pas être juste
08:13sur le Yaka Faucon
08:14parce qu'on sait tous
08:15autour de cette table,
08:16si on est lucide et honnête,
08:17que cette tâche,
08:18elle est immense
08:18et qu'elle est difficile à remplir.
08:20Le risque,
08:21c'est le risque de l'impuissance.
08:23C'est ce contre quoi
08:23on doit lutter.
08:24C'est qu'à partir du moment
08:25où on a des responsabilités,
08:27on doit exercer le pouvoir.
08:28Et donc, exercer le pouvoir,
08:30ça veut dire qu'on montre
08:30qu'on peut agir.
08:31Agir pour changer la loi,
08:33pour changer le droit
08:33quand parfois c'est ça
08:34qui bloque,
08:35mais agir aussi concrètement,
08:36notamment sur la question
08:37des FUTF.
08:38C'est un peu ce que
08:39les Français vous reprograment.
08:39Les circulaires qui ont été donnés
08:42aux préfets
08:42sont extrêmement claires.
08:44Invité sur votre plateau
08:45n'importe quel préfet de la République,
08:47ils vous diront
08:47les instructions très claires
08:48de l'État,
08:49du gouvernement,
08:51qu'ils ont reçues
08:51pour ne rien laisser passer
08:52sur les dossiers
08:53qu'ils ont à instruire,
08:54sur la question des renouvellements
08:55des titres de séjour
08:56et sur ensuite
08:57la question des expulsions aussi.
08:58Une question de Dérèque Revelle.
08:59Oui, Mme Berger,
09:00le pays se déchire,
09:02le pays se fracture.
09:05Les crises sont à nos portes,
09:06sociales, économiques, sécuritaires.
09:10Il y a quelque chose
09:10qui soudait, me semble-t-il,
09:12encore les Français
09:13il y a quelques années,
09:14c'était pour les parents
09:16l'assurance que leurs enfants,
09:18notamment des classes moyennes,
09:19vivraient mieux qu'eux-mêmes.
09:22Or, ce modèle-là,
09:23il est en train de s'effondrer
09:24sous leurs yeux.
09:25Et j'attire votre attention,
09:26Mme la ministre,
09:27parce que c'était encore
09:29un ciment
09:30qui faisait que les Français
09:32espéraient dans le pays
09:33et dans leur avenir.
09:34Aujourd'hui, pardon,
09:35vous êtes également sur le terrain,
09:37ce sentiment-là,
09:38il s'est effondré.
09:39Donc, ne prenez pas
09:41à la légère
09:41la colère du pays
09:43parce que cette colère-là,
09:45l'avenir de nos enfants,
09:47c'est ce qui est essentiel
09:48pour les parents.
09:49Et ça, c'est en train
09:50également de tomber.
09:51Bon, Robert,
09:52je suis lucide
09:53sur le constat
09:54et j'échange
09:55et j'écoute
09:55et je vois
09:56cette réalité-là.
09:57Je vois aussi
09:58une autre réalité.
09:59Je vois la réalité
09:59de ceux qui bossent,
10:01de ceux qui essayent
10:01de construire le pays,
10:02de ceux qui s'engagent,
10:03des élus locaux,
10:04des associatifs,
10:05partout sur le territoire.
10:06Donc, il y a à la fois
10:07ceux qui cherchent
10:08à fracturer
10:08et à renforcer
10:09des fractures
10:10qui sont déjà parfois
10:11béantes,
10:11quand on parle
10:11de l'antisémitisme,
10:12on voit bien
10:13qui attisent aussi
10:14ce feu-là,
10:15y compris politique,
10:16à l'Assemblée nationale
10:17et au-delà.
10:18Puis, il y a ceux
10:18qui essayent de réparer.
10:19Parfois, il faut aussi
10:20arriver à se concentrer
10:21sur ceux
10:21qui essayent de réparer
10:22qui sont aussi
10:23sans doute plus nombreux.
10:25Et je pense,
10:25en tout cas,
10:26que c'est une réalité
10:27aussi de notre pays,
10:28une réalité sociale,
10:29une réalité économique,
10:30des chefs d'entreprise
10:30qui essayent de tenir
10:31et qui tiennent bien.
10:32On a aussi des réussites
10:33dans ce pays
10:34et on ne peut pas faire
10:35comme si ces réussites-là
10:35n'existaient pas.
10:36Les réussites économiques,
10:38notamment,
10:39elles sont importantes.
10:40Regardez dans les priorités
10:41des Français
10:41à quel point ça a changé
10:42sur un certain nombre
10:43d'entre elles,
10:43notamment sur le chômage.
10:45Si ce n'est plus
10:45dans le top 3,
10:45dans le top 5,
10:46dans le top 10
10:46des priorités,
10:48c'est peut-être
10:48qu'il y a quelque chose
10:48qu'on a réussi aussi là-dessus.
10:50Donc, ça ne veut pas dire
10:51que tout va bien,
10:52je suis très lucide.
10:53Mais ça veut dire
10:53qu'il y a des choses
10:54qui, heureusement,
10:55font mieux.
10:56L'un des bilans
10:56des gouvernements
10:56auxquels vous avez appartenu
10:57et qu'on continue
10:58d'appartenir,
10:59c'est qu'il y a
11:009 millions de pauvres
11:02dans ce pays.
11:03Il y a 9 millions
11:03de pauvres dans ce pays.
11:04C'est-à-dire qu'il y a
11:04des gens qui n'arrivent plus
11:06à finir la fin du mois,
11:08à se nourrir correctement.
11:15Les inégalités sont creusées
11:18et la pauvreté a augmenté.
11:20C'est comment on garantit
11:21que ceux qui bossent
11:22vivent dignement
11:23de leur travail.
11:24C'est ça, la priorité.
11:25Comment on garantit
11:26que chacun ait accès
11:27et puisse retrouver un emploi ?
11:28Comment on ne crée pas
11:29de disparité
11:30entre celui qui travaille
11:31et qui a l'impression
11:31de toujours travailler plus
11:33ou en tout cas
11:33de travailler déjà beaucoup
11:34et celui qui, aujourd'hui,
11:36ne travaille pas ?
11:36Pourquoi il ne travaille pas ?
11:38Est-ce qu'il y a
11:38des empêchements
11:39d'accès au logement,
11:40d'accès à la mobilité,
11:41des familles monoparentales
11:42qu'on aide,
11:43notamment plus particulièrement ?
11:44Parce que ça,
11:44c'est aussi un vrai fait
11:46de société.
11:47L'absence des pères,
11:48notamment,
11:48et le fait qu'on se repose
11:49beaucoup, beaucoup,
11:50trop souvent, je trouve,
11:51sur les femmes
11:52et sur les mères.
11:52Vous voyez,
11:53il y a tous ces phénomènes
11:54de société-là,
11:54mais oui, moi,
11:55j'ai aussi envie
11:55de me concentrer
11:56sur ceux qui essayent
11:57de réparer,
11:58qui, je l'espère,
11:58sont plus nombreux
11:59que ceux qui essayent
11:59de fracturer.
12:00Aurore Berger,
12:01aujourd'hui,
12:02demain, Nicolas Sarkozy
12:03dans Le Figaro
12:03estime qu'il n'y a pas
12:04d'autre solution
12:05que la dissolution.
12:06C'est-à-dire que,
12:07quoi qu'il arrive lundi,
12:08avec ce vote de confiance
12:09ou pas à l'Assemblée nationale,
12:11il faut en revenir
12:12au peuple.
12:13Est-ce que vous aussi,
12:14vous pensez que
12:15le retour aux urnes
12:16est indispensable ?
12:17Je crois que
12:17ce n'est pas souhaitable.
12:19Je crois que ce n'est pas souhaitable.
12:19Ce n'est pas souhaitable
12:20le retour au peuple ?
12:21En tout cas,
12:22maintenant,
12:22de manière précipitée,
12:23une nouvelle dissolution,
12:24est-ce qu'elle apporterait
12:25plus de clarification
12:26ou de stabilité ?
12:27Personne ne peut le garantir.
12:29Personne ne peut vous dire
12:30que demain,
12:31tel ou tel parti politique
12:32gagnerait en majorité
12:34absolue à l'Assemblée nationale.
12:35Ça veut dire qu'il va falloir
12:36qu'on s'habitue à vivre
12:37à minima jusqu'en 2027,
12:40mais peut-être au-delà,
12:41à quelque chose
12:42à laquelle on n'était pas
12:42habitué avant,
12:43c'est-à-dire une fracturation
12:44à l'Assemblée nationale,
12:45une fracturation du Parlement
12:47et le fait que personne seul
12:48n'est majoritaire.
12:50Moi, j'ai vécu
12:50les trois situations.
12:52Un premier quinquennat
12:52où on était majoritaire seul,
12:54on nous reprochait d'ailleurs
12:55de l'arrogance de ce fait-là
12:57parce qu'on pouvait décider
12:58finalement seul
12:59et aller vite
12:59sur un certain nombre de sujets.
13:01Une majorité relative,
13:03on n'était pas seul
13:03mais on était suffisamment
13:04confortable pour agir
13:05et là, l'absence pour chacun
13:07d'une majorité.
13:09Et donc, on est tous
13:09en train d'abandonner.
13:10Donc, une difficulté à gouverner
13:12mais pas ingouvernable.
13:14On a réussi.
13:14On n'a pas de budget.
13:15Mais on a réussi
13:15il y a quelques mois.
13:16Il y a quelques mois.
13:18Avec le même gouvernement
13:18et avec la même Assemblée,
13:20on a réussi à faire voter
13:22un budget.
13:23Le même gouvernement,
13:24la même Assemblée,
13:25ont réussi à faire voter
13:26un budget.
13:27Pourquoi ce serait impossible
13:28demain,
13:29alors même qu'on voit bien
13:31que d'un point de vue économique,
13:32on n'a jamais eu autant besoin
13:33de stabilité pour avancer.
13:35C'est ça que nous disent.
13:36N'importe quel chef d'entreprise
13:37que vous interrogez
13:38sur votre plateau,
13:38que vous rencontrez
13:39d'artisans de commerçants,
13:41attendent quand même
13:41cette stabilité-là.
13:43Dernière question, Louis.
13:44Une question,
13:45s'il y avait des élections
13:46législatives anticipées
13:47et que votre parti
13:48décidait de mettre en place
13:50un front républicain,
13:51d'appeler notamment
13:52à voter pour des candidats
13:53LFI.
13:54C'est vrai que c'est pas
13:54le choix que moi
13:55qui jouais de manière très claire.
13:56Je le sais,
13:56c'est pour ça que je me permets
13:57de vous reposer la question.
13:58Qu'est-ce que vous faites, vous ?
13:59Moi, je tiens à une position
14:00qui est constante.
14:01C'est-à-dire que je l'ai dit
14:02dès les précédentes élections
14:04législatives,
14:05que pour moi,
14:05il était impensable
14:06de penser qu'on puisse
14:07battre l'ERN
14:09avec un bulletin de vote
14:09LFI.
14:10Jamais LFI.
14:11Non, jamais LFI.
14:12Et regardez les sujets
14:13dont on a parlé aujourd'hui.
14:14Moi, je ne peux pas me battre
14:15contre l'antisémitisme
14:16et appeler à voter
14:16pour la France insoumise.
14:18C'est impensable et impossible.
14:19Je pense que ça n'a pas
14:20refaire monter
14:20le Rassemblement national.
14:22Ça n'a pas d'autre effet.
14:23Moi, je vous écoute
14:25avec beaucoup d'attention.
14:25Pourtant, vous faites
14:28un constat très lucide,
14:29mais il y a quelque chose
14:30que vous ne paraissez pas saisir.
14:32C'est que ça ne peut pas
14:32durer longtemps,
14:33ce décalage
14:34entre une crise intégrale
14:35qui accable la France
14:36et les petits jeux politiques
14:38façon 4ème République.
14:40C'est ravageur.
14:41Parce que là,
14:41vous vous êtes dit
14:41non, mais alors,
14:42pas la dissolution,
14:43puis d'autres vont dire
14:43la dissolution.
14:44Ça veut dire que pendant
14:45des mois ou peut-être
14:46des années,
14:47on ne pourra pas s'attaquer
14:47de manière sérieuse
14:49à tous les problèmes
14:49que vous avez énumérés.
14:51Moi, je pense que ça peut
14:52que s'est terminé mal
14:53parce que les Français
14:54ne le supportent pas.
14:54La dissolution ou pas,
14:56la seule question à un moment,
14:58c'est est-ce qu'avec
14:58celles et ceux
14:59qu'on élit,
15:00que les Français choisissent,
15:01c'est possible
15:02que le pays aille mieux ?
15:03Les Français,
15:03ils ont choisi
15:04cette Assemblée Nationale-là.
15:06Ils l'ont choisi.
15:06Alors, elle est très diverse,
15:08elle est même fracturée,
15:09elle ressemble peut-être
15:10un peu plus à la France
15:11qu'avant aussi,
15:11dans ses fractures,
15:13dans ses colères,
15:13dans ses nuances.
15:13Ils n'ont pas choisi
15:14la dissolution des Français.
15:16Très bien, mais ils ont voté
15:16et ils ont voté
15:17très massivement
15:18et beaucoup plus
15:19qu'à d'autres élections législatives
15:20dans cette dissolution-là.
15:22Peut-être parce qu'il y a
15:22de l'angoisse, de la peur,
15:23mais à la fin,
15:23ils ont participé
15:24et très massivement
15:25au moment où ils ont pu
15:26retourner aux urnes.
15:28Donc, dissolution ou pas,
15:30à la fin,
15:31vous avez des parlementaires.
15:33Est-ce que ces parlementaires-là
15:34sont suffisamment responsables
15:36et je nous mets dans le lot aussi,
15:37je ne m'exonère pas,
15:38pour se dire que de toute façon,
15:40il y a des choses
15:40qui sont un peu plus importantes
15:41qu'eux-mêmes,
15:42que nous-mêmes,
15:43qui est la trajectoire
15:43qu'on donne au pays
15:44et la stabilité économique
15:45et fiscale,
15:46qui sont les questions morales
15:47aussi qu'on a posées
15:48et qui sont essentielles
15:49dans le débat public,
15:50qui sont même sans doute
15:51parfois plus importantes
15:52dans le quotidien des Français
15:53que les enjeux économiques
15:54ou fiscaux.
15:55C'est ça la question.
15:56Nouvelle dissolution,
15:57est-ce qu'elle apporterait
15:58plus de clarté ?
15:59Aujourd'hui, je ne le pense pas
16:00et je ne pense pas d'ailleurs
16:01que ce soit souhaitable
16:02que le débat public reprenne
16:04tel qu'on l'a connu
16:05au moment de la précédente dissolution
16:06où honnêtement,
16:07on voit bien
16:08un certain nombre
16:09de nos citoyens
16:09qui étaient pris pour cible
16:10et je ne crois pas
16:11que ça ait fait du bien
16:12en termes,
16:12en tout cas d'apaisement.
16:13Aurore Berger,
16:14ministre de l'égalité
16:16entre les femmes et les hommes
16:17et la lutte contre les discriminations
16:19et l'invité de CNews et Europe.
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