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  • il y a 2 mois

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00:00Et vous êtes toujours dans Moselle Info, on rejoint le plateau Jonathan Vaucher, journaliste politique à la rédaction de Moselle Info.
00:13Bonsoir Jonathan. Bonsoir Tim.
00:14Et avec nous également Xavier Lacava, orthophoniste et thérapeute avec qui nous parlons de la rentrée et de la source d'angoisse que cela peut représenter pour les enfants et les parents.
00:24Bonsoir et merci d'être avec nous.
00:26Bonsoir.
00:26Alors l'angoisse des enfants dans cette période, c'est une réalité.
00:31Quels sont les principaux signes de stress ou d'angoisse que vous observez chez les enfants au moment de la rentrée scolaire ?
00:37Alors ce qu'on observe principalement, ça va être des maux de tête, des maux de ventre, de l'agitation.
00:45Ça peut être aussi des difficultés à aller se coucher ou à s'endormir.
00:49Ça va vraiment être les principaux.
00:51C'est vraiment ce qu'on va retrouver au départ.
00:52Et on rappelle bien sûr que le sommeil, c'est très important pour combattre l'angoisse et le stress.
01:00Oui.
01:00On a besoin de trois cycles de sommeil si on veut vraiment se reposer et être efficient pour le lendemain.
01:07Qu'est-ce qui déclenche ces angoisses chez les enfants ?
01:09Est-ce que c'est la peur de l'inconnu, le fait d'être séparé des parents peut-être aussi ?
01:12Alors sûrement un peu des deux.
01:14Déjà le cerveau n'aime pas le changement.
01:16Donc se retrouver dans une situation nouvelle dans laquelle on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé.
01:21Pour un enfant, ça va être assez compliqué.
01:24De nouveaux camarades, un nouvel environnement, une nouvelle maîtresse, un nouveau professeur.
01:29Donc il y a ça qui peut être compliqué, qui peut être générateur de stress.
01:32Et puis il va y avoir effectivement l'anxiété de séparation qui peut être effectivement en jeu.
01:41Le fait de se séparer de ses parents peut être anxiogène pour un enfant.
01:48Les parents eux aussi peuvent être anxieux.
01:51On n'en parle pas, peut-être moins souvent en tout cas.
01:54Est-ce que leur propre stress se transmet aux enfants ?
01:57Oui.
01:57Il y a même des études sur cela qui expliquent qu'en psychogénétique, on retrouve des marqueurs qui permettent de constater que de génération en génération, il y a des choses qui se transmettent.
02:12Alors si bien à travers tout ce qui est génétique et également évidemment dans les interactions du quotidien, à travers la parole, les comportements, même dans ce qui n'est pas dit.
02:24Les enfants font un peu éponge.
02:25On dit souvent que ce sont des éponges émotionnelles.
02:28Ils prennent l'information, qu'elles soient conscientes ou non.
02:31Donc un parent anxieux favorise effectivement un enfant anxieux.
02:34Justement, est-ce que la société actuelle aussi, par exemple les réseaux sociaux ou les attentes scolaires, est-ce que ça peut accentuer un petit peu ces peurs aussi pour les enfants ?
02:44Oui, à mon sens, on est dans un monde où tout va plus vite de par la numérisation, de par les réseaux sociaux effectivement aussi.
02:51Les gens changent régulièrement de travail, les retraites sont moins assurées.
02:57Le climat anxiogène de la société fait que effectivement les enfants vont d'office en être impactés et les réseaux sociaux en font partie.
03:05On est dans une société qui favorise peut-être aussi du coup l'individualisation.
03:09On est tous derrière nos écrans.
03:10Les contacts sociaux sont moins facilités par tout ça et ça peut être effectivement générateur de stress et d'anxiété plus importante,
03:20surtout lorsqu'on est face à des enfants qui doivent, qui sont en cours de développement et qui doivent du coup apprendre à sociabiliser et à être en lien de manière sécure.
03:31Est-ce qu'il y a des phrases peut-être qu'il faut éviter en tant que parent ou en tout cas membre de la famille ?
03:37Est-ce qu'il y a des phrases qu'il ne faut pas dire aux enfants ?
03:39J'irais plutôt sur ce qui serait préconisé à faire plutôt qu'à ne pas faire, à savoir être à l'écoute.
03:47On parle d'écoute active, on parle de pouvoir mettre des mots sur les besoins et sur les sentiments de l'enfant,
03:53sur ce qui se passe vraiment en lui, plutôt que de chercher peut-être sur ce qu'il ne faudrait pas faire éventuellement,
03:59plutôt que de chercher à donner des conseils, à dire quoi faire.
04:04Voilà, on va plus chercher à identifier ce qui se passe dans l'enfant et apporter une vraie qualité de présence et d'écoute.
04:11Alors, quels conseils on pourrait donner aux familles, aux parents pour préparer une rentrée plus sereine ?
04:18Alors évidemment, il y a le rythme de sommeil, comme on l'a évoqué tout à l'heure.
04:21Il y a préparer peut-être les affaires ensemble avec l'enfant.
04:25Le cartable, peut-être acheter le matériel scolaire avec lui pour qu'il puisse s'approprier ses affaires.
04:33Ça va être aussi pour ceux qui ont des difficultés, effectivement, avec la séparation avec les parents,
04:38de mettre en place des petits rituels de séparation.
04:40Alors ça peut être le matin, une petite comptine explicative qui va, par exemple, rassurer l'enfant
04:46et lui faire comprendre qu'il est en lien avec le parent, malgré la distance physique.
04:50Ça peut être un petit geste secret pour se dire au revoir dans l'idée de favoriser la complicité
04:56avec son parent, entre le parent et l'enfant, et de permettre à l'enfant toujours de comprendre
05:01que ce n'est pas parce que le parent est loin qu'il n'est pas en lien avec.
05:05C'est vraiment le jeu et la complicité qui vont être la clé dans ce type de cas de figure.
05:11Là, on parle des parents.
05:14Les enseignants et le personnel éducatif peuvent, lui aussi, aider l'enfant qui est en situation de stress.
05:20Selon vous, de quelle manière ?
05:22Alors toujours de la même manière, c'est-à-dire plus on va être à l'écoute, plus on va être attentif aux besoins de l'enfant,
05:28moins on va être dans le jugement, plus on va chercher à s'adapter et plus on va favoriser le bien-être de l'enfant et son intégration.
05:39On voit bien que lorsque les professeurs et les enfants sont complices et que les enfants sont à l'aise avec eux,
05:47que ça favorise un environnement, une classe saine, là où certains enfants ont la boule au ventre d'aller à l'école
05:54parce qu'ils ne s'entendent pas forcément bien avec leurs professeurs.
05:57Alors évidemment, il y a des formations à ce niveau-là aussi sur le plan éducationnel pour favoriser une meilleure écoute,
06:07pour favoriser aux professeurs le fait de leur donner les moyens de parvenir à cela avec les classes nombreuses qui, on le sait, ne sont pas faciles à gérer à l'heure actuelle.
06:18Alors une dernière question assez rapidement.
06:21Vous, vous êtes thérapeute et orthophoniste.
06:23Quel rôle peut jouer l'orthophoniste dans ce contexte de stress ?
06:27Dans ce contexte, l'orthophonie vient en soutien aux enfants puisqu'on est amené à avoir des enfants qui ont des difficultés scolaires la plupart du temps
06:38et des difficultés de troubles d'apprentissage au sens large.
06:43Et ça a pour rôle finalement de redonner confiance également à l'enfant.
06:48On est certes dans un processus où on va lui permettre d'accéder à de nouvelles compétences, à de nouvelles capacités.
06:57Mais avant tout, c'est la relation avec l'enfant et avec le parent qui va favoriser une amélioration des difficultés.
07:06C'est vraiment dans la confiance et dans le lien que je perçois qu'il y a une amélioration bénéfique pour l'enfant.
07:13– Très bien, merci beaucoup Xavier Lacava, thérapeute et orthophoniste.
07:18Merci d'avoir été avec nous pour nous éclairer, nous et les parents et personnels éducatifs qui nous regardent.
07:25Merci encore et ma foi, bonne rentrée à vous aussi.
07:29C'est la rentrée pour tout le monde.
07:31Allez, tout de suite, on enchaîne, la chronique politique.
07:32– Sous-titrage Société Radio-Canada
07:34– Jonathan Vaucher, journaliste politique à la rédaction de Moselle Info.
07:42Aujourd'hui, vous nous parlez des députés.
07:45Les députés sont-ils des justiciables comme les autres ?
07:48Et puis en plus, c'est l'occasion de reparler de ce verdict dans l'affaire Belladade-Jacobéli.
07:53– Qui vient de tomber, en effet.
07:54C'est un procès hors normes qui s'est tenu à Thionville en juin dernier.
07:58Hors normes alors non pas par son ampleur,
08:00mais parce qu'il opposait deux élus de la République, deux députés, ce qui est presque unique.
08:05Deux de Moselle, là pour le coup, c'est la première fois.
08:08D'un côté, Laurent Jacobelli du Rassemblement National,
08:10de l'autre, Belkir Belladade de Ensemble.
08:13Hors normes aussi, car l'altercation avait été captée par le téléphone de notre confrère Damien Golini du Républicain Lorrain.
08:20C'était le 13 octobre 2023, lors d'une visite ministérielle à Ayange.
08:24Regardez.
08:24– Sous-titrage Société Radio-Canada –
08:39Alors vous entendez le propos qui a fait polémique.
09:05Joupa Tarakaï, on entend aussi, il va bien le Hamas,
09:08qui fait référence à la députée LFI de la troisième circonscription à l'époque.
09:12Charlotte Leduc accusée de complaisance après l'attaque en Israël.
09:15Une tension qui illustre les débats houleux entre RN et Nupes depuis 2022,
09:19qui déteignent aussi sur les autres parties.
09:21Alors pour le contexte, on a deux hommes radicalement opposés,
09:25qui ne s'appréciaient déjà pas avant.
09:27D'un côté, on a donc Laurent Jacobelli, député RN de la huitième circonscription depuis 2022,
09:32celle de Florenges et de Ayange, député depuis 2022, réélu en 2024.
09:38Il est porte-parole de Jordan Bardella aux Européennes,
09:41habitué des plateaux télé, ancien cadre dans les médias.
09:44Il a rebasculé une circonscription historiquement à droite,
09:47mais qui s'était plutôt mis à gauche depuis 20 ans.
09:50C'est surtout un habitué, des petites phrases bien senties à la télé,
09:53comme dans les hémicycles.
09:54En face, Belkir Beladad, ancien adjoint au maire socialiste de Metz,
09:59député élu sous l'étiquette macroniste dans la première circonscription,
10:02celle de Metz et de Romba, en 2022.
10:05Il est réélu en 2024 dans cette circonscription plutôt de gauche.
10:08Son style est un peu plus posé, ça on peut le dire,
10:11mais il est lui aussi plutôt un batailleur.
10:13Et la question de l'identité française, c'est déjà ce qui a fait qu'il avait quitté
10:16le groupe Ensemble à l'Assemblée en février dernier,
10:19après s'être opposé au vote de son parti.
10:21Alors, dans les altercations de ce type, c'est plutôt rare d'en voir.
10:26Ça arrive, mais c'est rare.
10:27En novembre dernier, par exemple, à l'Assemblée,
10:29il y en a eu une entre un élu du Modem et un groupe NFP.
10:32Ça a mené à des excuses publiques et à une réunion du bureau de l'Assemblée
10:35sur son cas, sans sanctions pour l'instant.
10:38Aller jusqu'en justice, c'est arrivé aussi.
10:40Les plus anciens se souviennent de Rachida Dati,
10:42ministre de la Justice,
10:43qui avait poursuivi le député PS Arnaud Montebourg en 2009 pour diffamation.
10:47Belkir Beladad, lui, n'a pas hésité.
10:50Il a porté plainte dès 2023 pour injure et diffamation
10:52à l'encontre d'un membre du Parlement.
10:55Et le 8 avril 2024, Jacobelli est mis en examen.
10:58Soutenu par de nombreux élus et par SOS Racisme,
11:00qui a aussi porté plainte,
11:01Beladad, d'origine algérienne, voulait faire un exemple.
11:04Son avocat demandait une inéligibilité,
11:07compliqué à dire,
11:08et 10 000 euros d'amende.
11:10Le procureur avait requalifié les faits en contravention
11:13et non en délit, car les propos étaient, selon lui, non publics.
11:16Laurent Jacobelli a donc été ce matin relaxé
11:18du chef de l'injure non publique en raison de l'origine.
11:21Mais condamné pour l'outrage et la diffamation non publique,
11:24soit environ 300 euros d'amende
11:26et 150 euros de dommages et intérêts.
11:28Il commente cette quasi-victoire au micro de Marie-Vin.
11:31Tout simplement, M. Beladad a fait commerce
11:33de cet argument depuis des semaines, des mois maintenant.
11:36Il en fait sa publicité.
11:38Il parle de racisme à longueur de journée.
11:40À mon encontre, le voilà bien déçu.
11:43J'imagine aujourd'hui d'entendre le jugement.
11:46Reste que je suis, c'est vrai, condamné pour outrage.
11:48C'est étonnant pour avoir utilisé un terme
11:50que beaucoup de gens utilisent.
11:53On verra ce que nous ferons,
11:54mais 300 euros d'amende avec sursis,
11:56ça montre bien que tout cela n'est pas très important.
11:59C'est clairement une défaite pour M. Beladad.
12:02M. Beladad qui fait commerce de la victimisation
12:05et qui s'en retrouve, je crois, le bec dans l'eau.
12:08Il va falloir maintenant qu'il parle d'autre chose,
12:09qu'il parle de son bilan.
12:10Il n'a peut-être pas envie.
12:12De son côté, Belkir Beladad nous expliquait
12:15il y a quelques minutes qu'il était scandalisé
12:17par, je cite, une décision injuste
12:20qui contribue à la dédiabolisation du RN.
12:22Regardez.
12:23Je ne demandais pas des dommages et intérêts importants.
12:26Je demandais à ce que ce caractère d'injure
12:29pour propos racistes soit pris en considération.
12:34D'autant plus que le procureur, dans ses réquisitions,
12:37a caractérisé cette altercation
12:41comme étant de caractère non public.
12:44Elle l'était, puisqu'il y avait autour de moi
12:47des journalistes, il y avait des militants,
12:49il y avait au moins une quarantaine
12:50ou une cinquantaine de personnes.
12:52Est-ce que M. Laurent Jacobelli serait quelque part
12:55finalement protégé lorsque des élus
13:00du RN font face à la justice
13:02avec des éléments aussi caractérisés
13:06en matière d'insultes vis-à-vis d'un autre élu ?
13:09La main de la justice tremble.
13:11La main de la justice tremble.
13:13Le député a déjà annoncé faire appel,
13:15notamment pour caractériser le seul chef
13:16où Jacobelli a été relaxé.
13:18L'injure en raison de l'origine, ce sera son combat, dit-il.
13:22Au-delà de ça, la décision rappelle aussi
13:23que les députés sont justiciables,
13:25comme vous et moi, ou presque.
13:27Un député ou un sénateur ne peut pas être poursuivi
13:29pour des opinions ou votes émis dans le cadre
13:32de ses fonctions.
13:33Ça, c'est l'immunité parlementaire,
13:34l'article 26 de notre Constitution.
13:37L'autre volet de cette immunité,
13:38c'est qu'un député poursuivi pour des faits extérieurs
13:40à son mandat, comme par exemple une injure
13:42ou un délit routier, dispose d'une protection.
13:44Il ne peut pas être arrêté, ni placé en garde à vue,
13:47sans autorisation du bureau de l'Assemblée,
13:49sauf en cas de flagrant délit ou de condamnation définitive.
13:52Les poursuites judiciaires sont par contre engagées normalement,
13:55comme une mise en examen ou un procès
13:56comme celui qui vient de se tenir en Moselle.
13:59Merci beaucoup Jonathan pour toutes ces infos.
14:02Restez avec nous, on se retrouve dans un instant
14:04pour la suite de l'actualité.
14:04Sous-titrage Société Radio-Canada
14:08Sous-titrage Société Radio-Canada
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