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  • il y a 4 mois

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Transcription
00:00Et à 7h20 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko place à l'édito éco.
00:04Bonjour Olivier Babaud.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa.
00:06Bonjour Olivier.
00:07Alors vous nous parlez ce matin Olivier des boomers, la génération née après guerre
00:11et les jeunes accusés d'avoir profité sans soucier de l'avenir.
00:15Vous voulez défendre les boomers ?
00:17Oui Dimitri, c'était un thème en fait très présent déjà sur les réseaux sociaux
00:20mais depuis les déclarations de François Bayrou le sujet s'est enflammé.
00:24On reproche aux boomers d'avoir eu la belle vie, la croissance, le plein emploi,
00:27des retraites grasses et longues et de nous laisser en héritage la dette,
00:31le réchauffement climatique ou le logement hors de prix.
00:34Mais cette vision oublie que sans eux nous n'aurions pas le niveau de vie dont nous bénéficions aujourd'hui.
00:38Je veux ici défendre l'honneur des boomers.
00:40Alors qu'est-ce qu'on oublie exactement ?
00:42D'abord un fait simple, cette génération a reconstruit le pays.
00:44Quand les baby-boomers naissent, la France sort exempte de la guerre, tout est à refaire.
00:48Ils ont d'ailleurs subi l'étiquette de rationnement jusqu'en 1949.
00:51C'est leur effort qui va permettre l'explosion de l'éducation, de la santé, de l'équipement des ménages.
00:55En 1950, seuls 5% d'une classe d'âge allait à l'université.
00:5930 ans plus tard, c'est près d'un tiers.
01:01On a aussi les infrastructures, l'accès au confort moderne, tout ça c'est leur œuvre.
01:04Mais est-ce qu'ils n'ont pas surtout eu de la chance finalement ?
01:07Ah oui, ils ont profité d'un contexte exceptionnel, mais ils ont aussi pris leurs responsabilités.
01:11Ce sont eux qui ont fait ce que notre génération n'arrive pas à faire, des enfants.
01:14Ils les ont élevés, soutenus, nourris avec ce que cela implique de sacrifices financiers et personnels.
01:19Sans eux, pas de renouvellement démographique, pas de main d'œuvre pour faire tourner l'économie.
01:23Et concernant le travail ?
01:24A l'époque, souvenons-nous, personne n'imaginait partir à 62-64 ans avec 25 ans de vie à la retraite devant soi.
01:31Les boomers s'attendaient à travailler comme leurs parents, jusqu'à la mort, ou presque.
01:34Leur bonne situation actuelle n'était pas un privilège garanti d'avance,
01:37mais une heureuse surprise ajoutée à une vie de travail par l'allongement de l'espérance de vie.
01:41Mais pourquoi il y a tant de critiques à leur égard aujourd'hui ?
01:43Parce qu'on juge le passé avec les lunettes du présent,
01:46et qu'on les rend responsables de ce qui n'était pas leur choix.
01:48Quand ils polluaient, ils produisaient, logeaient, nourrissaient, consommaient,
01:51c'était libérer des millions de familles de la misère.
01:54La conscience écologique n'est née qu'ensuite.
01:56Et sur l'immobilier, oui, les boomers ont bénéficié de la forte raréfaction de l'offre relative de logement,
02:00mais c'est bien l'État, le responsable, et pas eux.
02:03Donc vous dites, arrêtons le procès à la charge des boomers.
02:06Exactement.
02:07Oui, la condition des jeunes est aujourd'hui objectivement difficile.
02:10Oui, les boomers ont eu la chance, mais ils ont aussi construit à force d'efforts
02:13ce dont nous profitons tous, avec des conditions de travail que beaucoup refuseraient aujourd'hui.
02:17Ils ont soutenu l'effort collectif, investi dans leurs enfants, énormément travaillé.
02:22Nous montons tous sur les épaules de nos aînés.
02:24Signature Europe 1, Olivier Babaud. Merci beaucoup, Olivier.
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