- il y a 3 mois
François Bayrou s'est exprimé ce vendredi en direct de la foire de Châlons-en-Champagne. Il est notamment revenu sur la situation budgétaire de la France.
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00:00Énormément de messages, bien entendu, et ce mouvement très important est celui-ci.
00:07Est-ce qu'un grand pays comme la France, dans un moment particulièrement difficile de l'histoire du monde, de la planète,
00:17planète aux deux sens du terme, la planète livrée aux turbulences des changements climatiques
00:26et la planète livrée aux turbulences des changements stratégiques ?
00:33Avec, depuis l'invasion de l'Ukraine, avec le surgissement d'un nouvel État du monde qui nous concerne,
00:48nous avons vécu, nos pays, et singulièrement la France, ont vécu depuis la guerre,
00:56avec le sentiment rassurant qu'au moins on était entré dans le temps où il y avait une loi internationale,
01:09où les conflits ne se réglaient plus par la violence.
01:15Il y avait les Nations unies, il y avait l'Organisation mondiale du commerce.
01:20On avait l'impression que l'humanité avait appris, dans le pire du pire, dans les 30 millions de morts de la Deuxième Guerre mondiale
01:34et dans les 4 millions de la Première Guerre mondiale, qu'elle avait appris que c'était une chance de pouvoir se référer
01:46à des règles de respect mutuel, que les grands pays ne soient plus les dictateurs qui imposent aux petits pays leurs lois.
01:57Et je dis ça dans la Marne, c'est-à-dire ceux qui ont été en première ligne et en première ligne souffrante
02:10de la guerre. Je viendrai à nouveau dans la Marne dimanche prochain, parce que c'est l'anniversaire de la mort de Charles Péguy.
02:25Et donc je viendrai saluer la mémoire d'un des plus grands esprits et d'un des plus grands sacrifices que notre pays ait connu.
02:39On pensait ça, tous ensemble. Nous imaginions qu'on avait fait un pas vers la civilisation.
02:48Et puis nous avons découvert tous, avec incrédulité pour quelques-uns, avec volontiers de déni pour d'autres,
03:02nous avons découvert tous que le temps de la violence pour imposer sa loi aux autres était revenu.
03:13Et elle est revenue parce que Poutine a jeté les armées russes sur l'Ukraine, qui fait une résistance héroïque encore des morts cette nuit,
03:2714 morts hier dans la nuit, simplement pour asservir un pays, pour le réduire à merci, parce que ce pays-là voulait simplement
03:41exprimer sa liberté et sa souveraineté. Et à cet instant précis, on est quelques-uns à l'avoir senti et dit, à cet instant précis,
03:51le monde a basculé dans une autre époque, dans une autre ère.
03:56On est passé du temps où la force était à la loi au temps où la loi est devenue celle de la force.
04:08Et ceci change tout pour nous tous, parce que, au même instant, on a senti que, par tous les empires,
04:18prenaient acte de ce nouvel état du monde et que tous ceux qui étaient puissances moyennes ou plus petits pays encore
04:31allaient devoir s'adapter à un nouvel état du monde.
04:34Et nous avons vu se développer la crise énergétique, l'inflation, tous ceux qui nous ont plongés dans un univers déstabilisé.
04:52C'est dans cet univers-là que nous devons vivre.
04:54Et nous imaginions que nous avions l'Europe. Beaucoup d'entre nous avaient en tête cet idéal
05:03que nous avions construit un ensemble pour que ceux qui n'avaient pas l'immense puissance du nombre
05:14aient au moins la puissance de leur alliance.
05:19Puis nous avons découvert, dans les derniers mois, les dernières semaines, que, face aux empires,
05:31face à la puissance chinoise qui, commercialement et industriellement,
05:39essaie d'inonder nos marchés avec des productions à des prix sous-estimés,
05:49bradés des prix de dumping.
05:52Alors nous avons découvert que c'était difficile de résister et nous avons découvert que notre plus ancien allié,
05:59les États-Unis, sous l'autorité de son président, M. Trump, avait décidé de nous imposer lui-même sa propre loi.
06:10Et on voit très bien de quoi il s'agit. Nous avons accepté la décision des États-Unis sans rien opposer en échange.
06:26Je dis cela dans un pays producteur du plus grand vin du monde.
06:35Nous avons accepté, probablement parce que nous ne pouvions pas faire autrement.
06:41Je dis entre nous qu'on aurait pu s'économiser de dire que c'était formidable.
06:45Nous avons accepté les 15% de droits de douane et hier, nous avons annoncé que l'Europe mettrait 0% de droits de douane
06:58sur toutes les productions des États-Unis.
07:02Alors économiquement, je comprends. Il y a un raisonnement qui ne m'est pas totalement étranger, que j'arrive à suivre,
07:12parce que même dans les Pyrénées, on arrive à comprendre les raisonnements économiques.
07:18Le raisonnement est très simple. Les droits de douane qui les paient, c'est les consommateurs.
07:22Donc si tu abaisses les droits de douane, tu rends service aux consommateurs.
07:27Mais symboliquement, géopolitiquement, du point de vue de la force de ce que nous sommes
07:40et de la parole que nous portons, ce déséquilibre accepté et puis voulu a une signification
07:51dont je ne suis pas sûr qu'elle soit fidèle à ce que nous qui avons, dans notre tradition, été parmi les fondateurs
08:06de l'Union européenne. Je ne suis pas sûr que ça ressemble à ce que nous voulions, si je puis dire ça, au nom de cette tradition.
08:23Et il y a eu un discours très important sur lequel j'appelle votre attention, de Mario Draghi.
08:30Vendredi, il y a une semaine exactement, à Rimini, et Mario Draghi a dit
08:38« Ce mois d'août, nous avons vu s'évaporer le rêve d'une Europe respectée. »
08:52Et je dis ça en Champagne, naturellement.
08:56Et puis, dans cet état du monde-là, la France.
09:03Et la France devant un rendez-vous qui est, à mes yeux, un rendez-vous crucial,
09:08que j'ai voulu parce que je n'imaginais pas qu'on puisse vivre et vivre les décisions que nous avons à prendre pour la rentrée
09:20sans avoir clarifié un point fondamental.
09:25Est-ce qu'il y a...
09:26Je dis ça devant Charles de Courson.
09:28Est-ce qu'il y a, dans notre pays, une situation à laquelle nous devons faire face,
09:34qui est une situation qui a deux caractéristiques ?
09:37La première, c'est qu'elle est grave, et la deuxième, c'est qu'elle est urgente.
09:44Est-ce que ceux d'entre nous qui, depuis des années...
09:48Franck, tu as eu la gentillesse de le rappeler.
09:51Qui, depuis des années, disons, le recours perpétuel à la dette,
09:57ce n'est pas une solution, ni pour une famille, ni pour une entreprise,
10:02ni pour une association, ni pour un pays.
10:07Passer son temps à dire, écoutez,
10:10on va dépenser de l'argent pour notre vie d'aujourd'hui,
10:15et c'est ceux qui viendront après qui paieront.
10:19Est-ce que c'est digne ? Est-ce que c'est respectueux ?
10:23Entre nous, est-ce que c'est moral ?
10:25De laisser aux travailleurs et aux enfants
10:33la charge des dépenses que le pays ne veut pas réduire.
10:41Silence !
10:41C'est-à-dire vous !
10:43Chut !
10:45Merci.
10:46Je ne sais pas qui est la jeune femme qui s'est exprimée.
10:49Pardon. Merci beaucoup.
10:51Je suis désolée de j'avoir un petit peu.
10:52Non, non, mais vous avez très bien fait, parce que le brouhaha, au fond de la salle,
10:57vous avez raison de dire qu'il méritait d'être rappelé à l'ordre.
11:01Et c'est bien que ce soit vous qui l'ayez fait.
11:02Et donc, est-ce que c'est normal ?
11:12Et est-ce que c'est moral ?
11:14C'est ça, le constat, le point de départ.
11:21Après vient la discussion sur les mesures.
11:23Après le choix d'une stratégie, est-ce qu'on peut redescendre à un point d'équilibre
11:37en quelques années, avec prudence mais détermination ?
11:46Et après, quelles sont les mesures ?
11:50Alors, le point d'équilibre...
11:54J'entendais hier un journaliste qui disait
11:57« On n'a toujours pas compris pourquoi il faudrait 40 et quelques milliards ».
12:01Alors, je vais le rappeler.
12:04Nous avons, nous sommes, nous étions l'année dernière
12:11tout près d'un déficit de 6% de notre production annuelle
12:20dans le budget de l'État.
12:23Ça veut dire plus de 10% du budget de l'État, déficit.
12:26Puisque le budget de l'État, c'est à peu près la moitié de la production annuelle.
12:30Et donc, nous étions à ces sommes-là.
12:38Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:38Ça veut dire que tous les ans, la charge de la dette, les annuités...
12:45Quand vous empruntez, vous avez des mensualités à la banque.
12:48Pour la France, c'est la même chose.
12:51Vous empruntez et vous avez à rembourser vos créanciers.
12:55Je dis tout bas qui sont, pour 60% d'entre eux, étrangers.
13:04Ce n'est pas une dette à l'égard des Français.
13:07C'est une dette à l'égard de l'étranger, des partenaires, des prêteurs.
13:14Donc, vous devez rembourser tous les ans.
13:16On était, en 2020, à 30 milliards de remboursements annuels.
13:22Pour vous donner une idée de ce que c'est,
13:28parce que c'est des sommes tellement astronomiques
13:30qu'on n'arrive pas à les mesurer,
13:35la France, toute entière,
13:38toutes les productions, tous les salaires, tous les revenus,
13:41la France produit chaque année,
13:45si elle est en croissance,
13:47environ 50 milliards de plus que l'année précédente.
13:50chaque année.
13:54Et la charge de la dette,
13:57elle était de 30 milliards.
14:00Elle est passée l'année dernière,
14:03d'étape en étape,
14:04à 60 milliards.
14:07Elle sera, cette année,
14:08à 67 milliards.
14:11Elle sera, l'année prochaine,
14:12à entre 75 et 76 milliards.
14:16Et la Cour des comptes dit,
14:17en 2029,
14:18elle sera à plus de 100 milliards.
14:21Qu'est-ce que ça veut dire ?
14:23Ça veut dire que tout le travail
14:24et toute l'énergie des Français
14:26est pompée
14:27par le remboursement de la dette.
14:31Et donc la question qui est devant nous,
14:32c'est,
14:33un, est-ce que c'est vrai ?
14:36Est-ce que ce que le Premier ministre,
14:38le gouvernement raconte,
14:40est-ce que c'est vrai ?
14:42Est-ce que c'est vérifié ?
14:45Alors, il y a ici
14:46toutes les compétences disponibles
14:48qui peuvent garantir,
14:50si quelqu'un se pose la question,
14:52que c'est vrai.
14:53Deux, est-ce que c'est grave ?
14:55Parce qu'il y a un certain nombre de gens
14:57qui disent,
14:57c'est pas grave du tout.
15:00Ça n'a pas d'importance.
15:01On n'aura pas besoin de rembourser.
15:02Ah, ceci est une question
15:05très intéressante
15:06parce que
15:06si votre voisin
15:09ou votre cousin
15:10ou votre meilleur ami
15:12vous prête
15:141 000 euros
15:14parce que vous avez
15:16un passage difficile
15:17et que
15:20le jour venu
15:22du remboursement,
15:23vous lui dites,
15:24écoute,
15:24j'ai deux choses à te dire.
15:26La première,
15:26je ne te rembourserai pas.
15:27La deuxième,
15:28est-ce que tu peux me prêter
15:291 000 euros de plus ?
15:30C'est exactement la situation.
15:36Ni je ne déforme,
15:38ni je n'exagère,
15:40ni je dramatise.
15:43La France ne peut pas
15:45au rythme
15:46où nous sommes entrés
15:47depuis 50 ans.
15:49On n'a pas eu
15:49un budget en équilibre
15:51depuis 1974.
15:54Depuis 50 ans,
15:56tout courant politique
15:57confondu.
15:59Et je ne jette
15:59la pierre à personne.
16:00mais pour avoir
16:03dénoncé
16:03cette situation
16:04depuis 20 ans,
16:07ça me donne
16:07la liberté
16:09de dire
16:09nous ne pouvons
16:13pas vivre
16:13sans emprunter.
16:14Ce n'est pas
16:15le cas
16:15de nos voisins.
16:18Nos voisins
16:19qui ont fait
16:19des efforts,
16:20l'Italie,
16:20par exemple,
16:21des gens qui
16:22pourraient vivre
16:24sans emprunter,
16:25nous,
16:25on ne peut pas
16:25pour payer
16:27les fonctionnaires,
16:27pour payer
16:28les retraites.
16:29Nous avons besoin
16:30tous les ans
16:30d'emprunter.
16:32Est-ce que c'est
16:33viable longtemps ?
16:35Non,
16:36ça n'est pas viable
16:36longtemps si nous sommes
16:38responsables,
16:38si nous sommes adultes,
16:40si nous sommes
16:41un peuple
16:42qui a les yeux
16:43ouverts.
16:45Et donc,
16:45cette question-là,
16:47qui est une question
16:48centrale,
16:50est-ce que ça peut
16:50continuer comme ça ?
16:52Notre réponse,
16:52c'est non,
16:53il faut que nous
16:53corrigions les choses.
16:54et il faut que nous
16:56le corrigions,
16:56nous.
16:58J'ai été très frappé
16:59parce que,
17:00dans les débats
17:01auxquels j'ai participé,
17:04j'ai,
17:06pour la première fois,
17:07pu faire entendre,
17:08de manière plus
17:09perceptible,
17:12par nos concitoyens,
17:14une question qui est
17:15terrible,
17:16qui est la question
17:16des générations.
17:17Et j'ai reçu
17:21énormément de messages
17:22de jeunes
17:23qui disent
17:26pour la première fois
17:28qu'on a parlé de nous
17:29parce que j'ai employé
17:29le mot qu'ils avaient
17:30choisi, eux,
17:31de boomers
17:31pour les générations
17:32de l'après-guerre,
17:35pour les générations
17:36du baby-boom
17:37qui ont beaucoup
17:40travaillé,
17:40qui ont beaucoup
17:41fait marcher le pays,
17:42qui ont bien mérité
17:43de la patrie,
17:43comme on dit,
17:44mais qui ne peuvent
17:45pas se désintéresser
17:47de la situation
17:48qui est faite
17:50aux jeunes Français.
17:52Ils ne peuvent pas
17:53s'en désintéresser,
17:54à mes yeux.
17:56On peut faire semblant,
17:59mais si on est responsable,
18:01si on a des enfants,
18:02c'est notre cas,
18:03beaucoup d'entre nous,
18:04si on a des petits-enfants
18:06pour quelques-uns d'entre nous,
18:07est-ce qu'on peut
18:07se désintéresser
18:08de la situation ?
18:09On ne peut pas.
18:11C'est ça,
18:11la question qui est devant nous.
18:13Et vous voyez bien
18:14que c'est une question
18:14séquencée.
18:17La première question,
18:18c'est est-ce que c'est grave,
18:20est-ce que c'est urgent,
18:21est-ce qu'il faut faire
18:21quelque chose ?
18:24Et est-ce qu'on peut
18:24s'entendre sur l'effort ?
18:27Alors je disais
18:27que j'allais justifier
18:28les 44 milliards.
18:30C'est assez simple.
18:33Nous étions à 6%
18:35de déficit l'an dernier.
18:37Et tout le monde,
18:38tous les économistes,
18:40ont défini le seuil
18:42approximatif
18:45à partir duquel
18:47la dette
18:48ne grandit plus.
18:51Ce seuil approximatif,
18:52c'est un peu moins
18:53de 3%.
18:54Et donc,
18:58on a dit,
18:59bien écoutez,
19:00on va,
19:01en plusieurs années,
19:02en 4 ans,
19:04on va se fixer
19:05comme objectif
19:06de revenir
19:08à ce seuil
19:10où la dette
19:11ne grandit plus.
19:12Parce que quand elle
19:12ne grandit plus,
19:13alors la croissance
19:14remet le bateau à flot,
19:16si je puis dire.
19:18Et pour arriver
19:19à ce seuil
19:21en 2029
19:23auquel la dette
19:25ne grandit plus,
19:25il faut des marches.
19:28Et la première marche,
19:30c'est la marche
19:31qui va nous faire passer
19:32entre 4,5 et 5%
19:36de déficit
19:36venant de 6
19:37pour arriver à 3.
19:40Et donc,
19:40je dis aux journalistes
19:41qui s'interrogeaient
19:42en disant,
19:43mais on ne nous a toujours
19:44pas expliqué pourquoi.
19:45Peut-être qu'ils n'ont pas
19:46suivi exactement
19:47les explications
19:48que nous avons données.
19:50Voilà l'explication
19:51du seuil
19:52qu'il faut franchir.
19:54Alors,
19:54il y a des gens
19:54qui disent,
19:55mais il faut aller
19:57beaucoup moins vite.
19:58Je traduis en français
19:59ce qu'ils disent.
20:01Ils disent,
20:01il faut encore
20:02augmenter la dette
20:04pendant des années.
20:05C'est ça,
20:05la vérité.
20:08Ce n'est pas
20:08avoir une dette stable
20:11et aller lentement
20:12pour la réduire.
20:12Ce n'est pas ça.
20:14C'est que nous proposons
20:16d'aller
20:16en 4 années
20:18jusqu'à la stabilisation
20:20de la dette
20:21et ils proposent
20:22de continuer
20:22à augmenter la dette
20:23dans le pays
20:25qui a
20:26le plus de charges
20:28de la dette
20:28d'Europe
20:29et le plus d'impôts
20:30de toute l'Europe.
20:31Alors voilà,
20:33ce n'est pas
20:35une discussion
20:35politique,
20:37ce n'est pas
20:38une discussion
20:38de parti politique,
20:40ce n'est pas
20:41les avantages
20:41des uns
20:42contre les avantages
20:43des autres,
20:44ce n'est pas
20:45des avantages
20:46particuliers
20:47défendus
20:48au détriment
20:49des autres.
20:51C'est une question
20:52de père
20:53et de mère
20:53de famille
20:54et c'est une question
20:56pour les plus jeunes
20:57parce que
20:58ceux qui ont
20:58d'absolument
21:00impensables,
21:01incroyables,
21:03ils ont réussi
21:04à enrôler
21:06un certain nombre
21:08de jeunes généreux
21:09autour de l'idée
21:10qu'il faut absolument
21:12augmenter la dette
21:12encore.
21:14Autrement dit,
21:16j'ai employé
21:16le mot
21:17hier
21:18qui est exactement
21:19ce que je pense,
21:20c'est l'esclavage
21:21des plus jeunes
21:22et on les a convaincus
21:25de demander
21:25encore plus
21:26de chênes,
21:28de porter
21:29encore plus
21:30de poids
21:30et de fonte
21:31sur les épaules.
21:33Eh bien,
21:33je dis que
21:34simplement
21:37comme citoyen
21:39et en tenant
21:42compte
21:42enfin
21:43des plus jeunes
21:44que nous ne
21:44regardons pas
21:45depuis des années,
21:47il y a quelqu'un
21:48qui m'a écrit
21:49enfin dans ce que
21:49vous avez dit
21:50j'ai eu le sentiment
21:53qu'on me voyait
21:54et c'est
21:58le devoir
22:00qui est le nôtre.
22:02Si on accepte
22:04de se mettre
22:04d'accord
22:05sur le diagnostic,
22:08après on aura
22:09toutes les discussions
22:09possibles
22:10sur les mesures
22:11à condition
22:12qu'on respecte
22:13le seuil.
22:15Voilà exactement
22:16la stratégie
22:16du gouvernement.
22:18Alors est-ce que
22:19c'est un risque ?
22:20Oui.
22:21C'est un risque
22:21pour le Premier ministre.
22:23Bon,
22:24il s'en remettra,
22:25ce n'est pas ça
22:26la question.
22:28C'est un risque
22:28pour le gouvernement,
22:29il y aura toujours
22:29un gouvernement.
22:31Mais le risque
22:33maximal
22:34c'est de ne rien faire
22:35dans une situation
22:36comme celle-là.
22:39Nous sommes
22:40sur un bateau,
22:41il y a une voie
22:42d'eau
22:42sous la ligne
22:43de flottaison,
22:45il y a de l'eau
22:45qui entre
22:46dans la cale.
22:48La responsabilité
22:49c'est de s'attaquer
22:51à cette question-là
22:53et de réparer
22:55le bateau
22:55et de faire
22:57que la fuite
22:58soit de moins
22:59en moins importante
23:00jusqu'au moment
23:01dans 4 ans
23:01où elle n'existera plus.
23:03voilà la stratégie.
23:07Alors,
23:07c'est une question
23:08je ne disais pas politique,
23:11c'est une question civique
23:12et je traduis,
23:15c'est une question
23:15de père et de mère
23:16de famille,
23:17c'est une question
23:17d'enfants
23:18pour leurs amis,
23:19leurs frères,
23:20leurs copains,
23:21c'est une question
23:21pour les jeunes
23:22qui sont bloqués
23:25par la charge
23:27qu'on leur impose,
23:29bloqués
23:29dans leur développement,
23:31dans leur projet de vie,
23:32dans leur carrière
23:33et vous voyez bien
23:34que
23:35la démoralisation
23:40des plus jeunes
23:41elle est plus grave
23:43que toute autre
23:44démoralisation du pays.
23:48Nous,
23:49nous croyons
23:49à ce que
23:52les jeunes adultes,
23:56les plus jeunes
23:57des Français
23:57portent l'élan
23:58de la nation,
24:00portent l'élan
24:01de la communauté
24:02que nous formons ensemble,
24:03ils ont envie de vivre,
24:04ils ont bien le droit
24:05d'avoir les mêmes droits
24:06que les générations
24:07précédentes,
24:09ils ont bien le droit
24:10d'être respectés
24:11et soutenus
24:12au lieu d'être
24:13constamment ignorés
24:16et alourdis
24:17par des engagements
24:18qu'on a pris
24:19en leur nom
24:19sans leur demander
24:21leur avis.
24:22et je dis
24:23que c'est précisément
24:26dans cette situation
24:26que
24:27les générations
24:28plus expérimentées,
24:30on va dire ça comme ça,
24:32doivent prendre
24:33leur responsabilité
24:35en disant
24:35nous,
24:36nous ne voulons pas
24:37laisser ça aux jeunes.
24:39Voyez que c'est un combat
24:39comme on dit
24:40intergénérationnel.
24:43C'est un combat
24:44de toute la nation,
24:46c'est un combat
24:46de l'unité du pays.
24:47et c'est pourquoi,
24:49oui,
24:50Franck,
24:50c'est un moment
24:51très important,
24:52c'est un moment critique.
24:54Moi,
24:54je crois
24:55qu'à ce combat,
24:57les Français
24:57vont s'associer.
24:59Je crois que quelque chose
25:00est en train de bouger.
25:01Les économistes
25:02commencent à dire
25:03quand même
25:03que c'est vrai
25:03et les plus jeunes
25:08s'engagent
25:09dans ce combat
25:10et eux,
25:11ils ont des armes
25:12que d'autres
25:15maîtrisent mal.
25:16Ils ont les réseaux
25:17sociaux,
25:18ils ont l'engagement,
25:19ils ont la mobilisation
25:20de leurs amis
25:24et de leurs proches.
25:25Ils ne vont pas
25:26laisser le pays
25:27comme ça
25:27et nous n'allons pas
25:28laisser le pays
25:29comme ça
25:29et c'est bien
25:30qu'on le dise
25:31à Chalon.
25:32Merci à tous.
25:33Applaudissements
25:34Sous-titrage Société Radio-Canada
25:34Sous-titrage Société Radio-Canada
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