00:00Europe 1 Info, votre nouveau rendez-vous sur Europe 1, vous écoutez Clélie Mathias et à 13h19.
00:05Clélie, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour pour décrypter l'actualité de ce mercredi 27 août
00:09avec Kouvou, le chef du service politique chez Valeurs Actuelles, Sébastien Ligné
00:13et le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Therès.
00:16Et bienvenue à tous les deux.
00:17Bonjour Clélie, bonjour Clélie.
00:19Il va être beaucoup question de politique, on va commencer par Emmanuel Macron qui reprend la parole.
00:24Ça y est, une interview au JD News, on y reviendra.
00:26Et puis il y avait ce Conseil des ministres de rentrée après l'annonce, la petite bombe lancée par François Bayrou
00:33avec ce vote de confiance le 8 septembre.
00:37Sophie Prima, la porte-parole du gouvernement, a relayé ce qui s'était dit en Conseil des ministres ce matin.
00:41Écoutez.
00:42Il n'a pas du tout été question de scénario post-8 septembre si la réponse du Parlement devait être négative.
00:53On a beaucoup parlé de combativité et on a beaucoup parlé de nécessité jusqu'au 8 septembre de convaincre.
01:00Il n'a pas été question de l'après 8 septembre du tout.
01:03Donc le terme exact, c'est ni délit de réalité ni catastrophisme.
01:07Les ministres, l'état d'esprit des ministres, est-ce qu'ils pensent qu'une dissolution est possible ?
01:12Écoutez, on n'a pas parlé de ça du tout.
01:14Donc je ne veux pas parler pour mes collègues.
01:16Je vous invite à les interroger.
01:19Jules Therès, tout va bien Madame la Marquise ?
01:21C'est absolument ça, mais je vais vous dire ce que Sophie Prima ne peut pas vous dire puisqu'elle est porte-parole du gouvernement.
01:25C'est bien, merci de nous le dire.
01:26C'est-à-dire que les ministres pensent tous à l'après 8 septembre parce qu'ils savent déjà que François Bayrou a d'infimes chances de rester à Matignon,
01:35que son gouvernement a priori va tomber.
01:37Et donc tous les ministres qui devaient être dans cette rentrée, on en parlera plus tard,
01:41avec des sujets extrêmement brûlants comme ceux de l'éducation, de la sécurité ou même de l'économie.
01:45Et des réformes importantes, ça d'ailleurs.
01:46Et des réformes importantes.
01:47Ils savent très bien qu'il reste très au jour maintenant jusqu'au 8 septembre
01:51et que finalement il ne va rien se passer à part le commentariat de la possible, comment dire, du prochain gouvernement
01:58et de ce qui pourrait se passer après le 8 septembre.
02:00Donc évidemment qu'ils ne sont pas dans un déni de réalité.
02:03Évidemment que Sophie Prima ne peut pas vous dire, évidemment dans 13 jours il ne va rien se passer.
02:07Elle doit faire un petit peu peur aux Français.
02:09Après, c'est ce que François Bayrou a essayé de faire lundi, c'est ce qu'il a essayé de faire hier à la CFDT,
02:13c'est ce qu'il essaiera de faire ce soir aux 20h de TF1.
02:17Mais on voit bien que ça ne fonctionne pas et que Sophie Prima,
02:20et ça je crois qu'on peut le dire parce que nos auditeurs ne le savent pas forcément,
02:23elle est monde des Républicains extrêmement proche de Bruno Rotaillot
02:25et finalement elle est plus porte-parole des Républicains que du gouvernement aujourd'hui.
02:29Alors vous n'avez pas parlé d'Emmanuel Macron, vous avez parlé des ministres.
02:31Plus personne n'en parle d'Emmanuel Macron.
02:33Oui mais il a pris la parole quand même.
02:35Ça va s'y aligner.
02:35Quelle prise de parole.
02:36Il y a un truc qui est très intéressant dans cette séquence,
02:38je trouve que le disque est déjà rayé en fait.
02:42Et c'est très inquiétant quand une nouvelle crise, pour Emmanuel Macron,
02:44c'est-à-dire que quand une crise vient à peine de débuter
02:46et que les premiers arguments qui sont avancés par Emmanuel Macron
02:49semblent dater déjà d'une autre époque,
02:51on a l'impression que...
02:52C'est parce que ce n'est pas la première fois qu'on vit cette crise.
02:55On pourrait peut-être adapter, tenter de mettre à jour son logiciel,
03:00de tenter pourquoi pas, je ne sais pas, de s'excuser
03:02et de revenir sur certaines de ses décisions,
03:04notamment la dissolution et reconnaître certains de ses torts.
03:06Là, on a l'impression qu'on nous ressort les mêmes arguments
03:09qui honnêtement sont inaudibles pour les Français.
03:14Quand un président de la République vous explique encore aujourd'hui
03:16qu'il faut faire preuve de responsabilité
03:18et qu'il faut faire attention à ne pas tomber dans une période d'instabilité,
03:22ce sont des arguments qui sont déjà désuets
03:23et qui ne peuvent plus être entendus par les Français.
03:25Mais quels peuvent être les arguments alors ?
03:27C'est-à-dire que les arguments,
03:28ça peut déjà être de prendre sa propre responsabilité,
03:30de dire voilà, je me suis trompé.
03:31Ce gouvernement n'a pas fonctionné,
03:35François Bayrou n'a pas réussi à faire ce que je lui avais demandé
03:41en demandant de faire un budget et de l'adopter.
03:44Donc, je me suis trompé, on va essayer de faire les choses différemment.
03:47Là, il n'est même pas dans cette optique-là.
03:49Et c'est ça le problème, c'est-à-dire que pour fixer un cap,
03:51il faut déjà avoir le pouvoir de fixer un cap.
03:53Et la question aujourd'hui, c'est est-ce qu'Emmanuel Macron peut fixer un nouveau cap ?
03:57Je ne suis pas certain.
03:58La seule manière de fixer un nouveau cap en réalité, c'est soit de faire une dissolution,
04:02soit de démissionner.
04:03Et à aujourd'hui, on n'a pas l'impression que ce soit les deux options privilégiées d'Emmanuel Macron.
04:06Donc, en l'état, il n'a plus grand-chose, il n'a plus de prise sur la situation.
04:11Et donc, en fait, on en est résout, et on va peut-être parler du JD News tout à l'heure,
04:14c'est qu'en fait, c'est un président commentateur.
04:17Il commente une actualité dont il n'a plus aucun pouvoir et dont il n'a plus aucune prise sur sa décision.
04:24Là où vous êtes un peu sévère, c'est qu'il fait un début de maire à coup le pas dans le JD News.
04:29Il dit, écoutez, j'assume, et on va en débattre, vous nous direz d'ailleurs pourquoi vous n'êtes pas d'accord.
04:35J'assume ma part de responsabilité.
04:38Donc, à partir du moment où cette part, c'est la protection des Français face à des crises historiques.
04:43C'est le salaire versé pendant le Covid, la facture d'électricité gelée pendant l'inflation, ou la retraite indexée.
04:51Mais, et il ajoute, j'assume aujourd'hui qu'après avoir beaucoup dépensé pour protéger, il faut économiser et travailler pour rembourser.
05:00Et je trouve singulier que les partis politiques qui pensaient qu'il fallait dépenser plus durant les crises,
05:05affirment qu'il faut rembourser moins aujourd'hui.
05:08Je suis complètement d'accord avec Emmanuel Macron sur cette dernière partie.
05:13Il a en effet raison sur la dernière partie.
05:15J'ai bien précisé parce que, en effet, tous ceux qui aujourd'hui réclament la démission du président de la République,
05:22le départ de François Bayrou, alors qu'ils proposent objectivement un budget qui n'est pas parfait,
05:26mais qui au moins dresse un constat qui réalise sur la situation des finances publiques,
05:30ils étaient tous pour le quoi qu'il en coûte pendant le Covid.
05:33Personne, à part peut-être sur les plateaux de CNews de Pascal Praud,
05:37réclamait la fin du quoi qu'il en coûte.
05:39Et le quoi qu'il en coûte a coûté plus de 300 milliards d'euros,
05:41qui, à la fin, représente une manne de 700 milliards d'euros.
05:44Donc, Emmanuel Macron est responsable de ce dérapage des finances publiques sur 8 ans,
05:48mais les oppositions aussi.
05:50En revanche, quand ils utilisent cette stratégie de la peur,
05:52qui est également utilisée par François Bayrou,
05:54en disant, finalement, soit vous nous laissez là, ou alors c'est le chaos,
05:58je ne suis absolument pas d'accord avec cela.
05:59C'est-à-dire que ça montre, en effet, Sébastien l'a dit,
06:01une rhétorique qui est extrêmement anxieuse, anxiogène.
06:05On voit un président qui est affaibli, un président qui est acculé,
06:08et un président qui ne peut plus, aujourd'hui, donner de projet clair.
06:11Pourquoi ? Parce que ce qu'il va faire dans les prochains jours,
06:15l'option la plus probable, c'est qu'il nomme un nouveau Premier ministre.
06:18Bon, ben, ce sera le troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron.
06:23Depuis un an, il y a eu Michel Barnier, il y a eu François Bayrou.
06:25Il va peut-être nommer M. Lecornu, ça durera quelques mois.
06:28Peut-être arrivera-t-il, parviendra-t-il à faire voter un budget.
06:31Mais c'est le sujet...
06:32On espère pour la France.
06:33On espère pour la France, mais justement, c'est ce que j'allais vous dire,
06:35c'est que c'est le sujet de la France qui est au milieu de ça.
06:37Et donc, est-ce que la situation nécessiterait une dissolution ?
06:40Est-ce que ce serait beaucoup plus clair avec une dissolution ?
06:43Par exemple, Gérald Darmanin considère qu'aujourd'hui,
06:46l'impasse politique pourrait se résoudre par une dissolution.
06:49Je fais plutôt partie de cela.
06:50Patrick Martin, le président du MEDEF,
06:52vous savez que les entrepreneurs se réunissent à partir d'aujourd'hui,
06:55ne souhaite, lui, ni la dissolution de l'Assemblée,
06:57ni la démission d'Emmanuel Macron,
06:59au risque de fragiliser, justement, l'économie française.
07:02C'est ce qui compte, dit-il.
07:03Il était sur France Info ce matin.
07:09Patrick Martin, qu'on en va écouter.
07:11Je lance un appel à la responsabilité.
07:14La situation est assez critique pour que les responsables...
07:17Ça suffit.
07:18Ça suffit.
07:19On ne joue pas avec l'économie.
07:21On ne joue pas avec l'économie.
07:23L'économie est très rationnelle.
07:25Donc, on voit bien qu'il y a une rétention d'investissement,
07:28on voit qu'il y a une rétention de consommation,
07:30on voit qu'il y a des capitaux qui partent à l'étranger
07:32ou qui ne viennent plus en France.
07:33Je rappelle que la moitié de la capitalisation du CAC 40
07:37est détenue par des étrangers.
07:38Je rappelle que la moitié,
07:39plus de la moitié de la dette française,
07:40est détenue par des non-résidents, des étrangers.
07:44Donc, ces gens-là, on ne peut pas leur faire un procès en patriotisme.
07:48S'ils considèrent que la France n'est plus crédible,
07:50ils partiront.
07:51Et là, il y a un risque majeur d'affaissement, en définitive,
07:54de l'économie.
07:55Et si l'économie s'affaisse, le pays s'affaisse.
07:57Sébastien Ligné.
07:58Mais pardon, mais qui a créé ce risque de voir les investissements et les investisseurs partir ?
08:05Mais enfin, le blocage, il a bien été créé.
08:10Le dérapage budgétaire, il a bien été créé par quelqu'un.
08:12Et c'est pour ça que moi, je ne vois absolument pas des excuses d'Emmanuel Macron
08:15quand il nous dit finalement,
08:17« Oui, j'ai cramé la caisse, mais j'avais une raison.
08:19Et aujourd'hui, j'ai cramé la caisse.
08:21Et maintenant qu'il faut rembourser, ça va être aux Français de rembourser. »
08:23Vous savez quoi ?
08:23Moi, je ne vois pas une excuse là-dedans.
08:25Et Léonore Carrois, les députés apparentés Ensemble pour la République,
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