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  • il y a 3 mois
Dans son édito du 27/08/2025, Thomas Bonnet revient sur le chantage de la macronie.

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Transcription
00:00On n'en peut plus d'être sans arrêt soumis à ce dilemme monté de toute pièce.
00:05Ne pas être d'accord avec les options politiques de la Macronie ferait de vous un artisan du chaos.
00:09C'est vrai pour la dette comme pour tout un tas de sujets.
00:12Alors dans le JD News en kiosque aujourd'hui, Emmanuel Macron surenchérit.
00:16Si les forces politiques s'avéraient facteurs de désordre,
00:19ce serait une lourde responsabilité dans le moment géopolitique délicat que nous vivons.
00:24Autrement dit, la guerre en Ukraine nous oblige à accepter, sans rien dire, un plan d'économie.
00:29S'écarter de la voie imposée par le gouvernement fait de vous quasiment un agent russe.
00:34D'ailleurs, on nous a ressorti le complot russe pour parler du mouvement du 10 septembre.
00:39En fait, ces derniers jours, on nous a ressorti toutes les ficelles, surtout les plus grosses.
00:43Alors, certains au gouvernement ont même été obligés de rétro-pédaler.
00:47Oui, parce que Eric Lombard, ministre de l'Économie, disait hier matin
00:50que la perspective d'une mise sous tutelle du FMI n'était pas totalement à exclure.
00:55C'était le matin et à ce moment-là, visiblement, la consigne était encore de jouer la peur au maximum.
01:01Donc, dire aux Français que le plan d'économie était la seule solution pour éviter que le FMI ne débarque,
01:06le sang et les larmes qui vont avec.
01:08Bon, visiblement, il est allé un peu plus loin que ce qui lui avait été initialement demandé.
01:12Et dans l'après-midi, le même Eric Lombard se modérait sur le réseau social X
01:16pour expliquer que finalement, nous ne courons pas le risque d'être sous tutelle.
01:20Nous voilà rassurés par le Eric Lombard du soir, quand le Eric Lombard du matin était franchement inquiétant.
01:26Je rappelle aussi les mots d'Elisabeth Borne qui avait dit, avant la censure de Michel Barnier,
01:30que la chute du gouvernement serait une catastrophe,
01:33que les cartes vitales cesseraient même de fonctionner.
01:36L'argument de la peur tourne parfois au ridicule.
01:39Oui, c'est vrai que c'est limpide, l'exemple d'Eric Lombard, là, dont vous nous parlez.
01:44Bon, pourquoi est-ce que la Macronie a recours à cet argument aussi souvent ?
01:47D'abord parce que ça a marché, en 2022 particulièrement,
01:51puisqu'Emmanuel Macron a bénéficié du vote de ceux qui craignaient de changer de cap
01:55en pleine guerre en Ukraine, alors qu'on sortait à peine du Covid.
01:58Et puis cet argument, il permet aussi de ne pas aller sur le fond des sujets.
02:02Prenons l'exemple de la dette.
02:04Le sujet, en fait, il est très consensuel.
02:06Tout le monde, ou presque, s'accordera sur la nécessité de s'attaquer au sujet des finances publiques.
02:11Là où il y a un désaccord, en fait, c'est sur la méthode à employer.
02:13Qui doit contribuer le plus ?
02:14Est-ce qu'on peut vraiment réduire davantage les dépenses ?
02:18Poser ces questions, c'est aller dans le cœur du débat
02:20et admettre qu'une autre voie est possible.
02:22C'est long, c'est embêtant, ça demande de penser contre soi-même.
02:26Alors à la place, on préfère le débat sur la notion de chaos.
02:29Le chaos, je vous le disais, ça marche sur tous les sujets.
02:31Tout est chaos, pour citer une grande auteure.
02:33On est un peu dans un remake de Pierre qui criait au loup.
02:36Mais à force de crier au loup, on ne le croira plus.
02:38Le jour venu, le jour où on empruntera un taux supérieur à la Grèce.
02:42Le jour où les hôpitaux devront faire des cagnottes pour s'acheter un scanner.
02:45Le jour où les policiers évolueront dans des commissariats délabrés.
02:49Le jour où il n'y aura pas un professeur devant chaque élève.
02:52Le jour aussi où l'insécurité touchera tout le territoire.
02:54Où le narcotrafic imposera sa loi dans certains quartiers.
02:57Le jour où les flux migratoires seront hors de contrôle.
03:00En fait, on nous vend moi ou le chaos depuis 8 ans.
03:04La réalité, c'est qu'on a eu eux, mais aussi le chaos.
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