Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Henri Guénaud vient de s'installer sur le plateau. Bonsoir à vous.
00:02Bonsoir.
00:03Merci d'être avec nous. On a envie de vous entendre sur cette crise politique dans laquelle nous entrons.
00:09On va peut-être d'abord écouter François Bayrou. Il a repris la parole aujourd'hui, vous le savez.
00:12Il était devant le syndicat de la CFDT pour tenter de remettre les syndicats dans le jeu en disant
00:18« je vais vous redonner la parole ». Il a évoqué une sorte d'opposition entre le chaos qui suivrait sa chute
00:26et la responsabilité. On écoute François Bayrou et je vous passe la parole, Henri Guénaud.
00:30Alors je vois bien tous ceux qui, devant cette exigence de clarification, choisissent d'être purement et simplement les artisans du chaos.
00:41C'est le contraire de l'esprit de responsabilité et même de co-responsabilité que défend le courant démocratique, social, lucide, réformiste
00:52qui soude les militants de la CFDT et qui est en partage avec les militants de la démocratie sociale.
01:01Tout le contraire de ce que ceux-là veulent. Et donc, dans les 13 jours qui viennent, les Français vont choisir,
01:14vont influencer leurs représentants pour qu'ils choisissent et disent s'ils se placent du côté du chaos ou du côté de la conscience et de la responsabilité.
01:24Voilà pour François Bayrou. Henri Guénaud, est-ce que vous estimez que cette décision de demander un vote de confiance au Parlement est une faute politique ?
01:33C'est une faute politique et c'est une faute morale.
01:36Pourquoi ?
01:36Alors, d'abord parce que François Bayrou sait très bien ce que sera l'issue de cette question de confiance.
01:44Ça chute.
01:46Ça chute, pourquoi ? Quelles que soient les stratégies, les tactiques, les arrières-pensées des partis,
01:54les partis politiques ont un socle électoral. Ils ont des électeurs.
01:57Et aucun parti de gauche ne peut imaginer à un instant que son électorat lui pardonnerait de voter la confiance.
02:06Quant au Rassemblement national, c'est exactement la même chose.
02:10C'est-à-dire que le socle électoral du Rassemblement national ne pourrait pas accepter que le Rassemblement national vote la confiance.
02:18Bon. Alors après, il reste les autres.
02:21Alors là, je préfère ne pas évoquer le cas des Républicains parce que...
02:25Mais si, si, on va en parler, Auréguéno. C'est votre famille politique.
02:28Oui.
02:28Ils sont complètement divisés.
02:29Ils sont divisés.
02:31Quand je lis le communiqué qui est paru aujourd'hui sur le vote de confiance, c'est à pleurer.
02:39Pourquoi ?
02:39À pleurer. En tout cas, moi, j'en pleure de penser que nous avons eu une histoire commune
02:44et que nous avons pu, à certains moments de cette histoire, penser que nous avions un idéal commun.
02:50Voilà. C'est tout ce qu'il y a de plus absurde, de plus bête, pardon, mais dans tout ce qu'on a pu faire, droite, gauche confondue, depuis une quarantaine d'années.
03:02C'est absurde.
03:03Comment peut-on parler de la nation et ensuite considérer que la politique qui a été annoncée par François Béroux est une politique qui exprime une certaine idée de la nation ?
03:18Vous connaissez le mot de Jaurès ?
03:19On dirait qu'il était socialiste, mais c'est la nation est le seul bien des pauvres.
03:24Comment peut-on faire une nation si tout le monde, alors c'est vrai, c'est pour la gauche, si tout le monde, si les uns disent salauds de riches, les autres salauds de pauvres,
03:33si tout le monde essaie de dresser tout le monde contre tout le monde, car la politique de François Béroux, c'est ça, la politique de François Béroux,
03:40elle vient encore accroître la multiplication des boucs émissaires qui est en train de ravager cette société qui est une société en crise, malade, c'est pas la seule.
03:50C'est vrai aux Etats-Unis, c'est vrai en Grande-Bretagne, c'est vrai en Allemagne, c'est vrai partout.
03:53Donc, quand vous faites la politique qu'il a annoncée, dont j'ai entendu à mon grand désespoir sur tous les plateaux,
04:00au moment où il a annoncé que si on n'était pas pour cette politique, on était un mauvais français,
04:04non, le mauvais français, c'est celui qui est pour cette politique, parce que cette politique, en organisant la rareté et la violence autour de cette rareté,
04:13elle brise l'unité de la nation.
04:16Enfin quoi, chacun se dit, en entendant François Béroux, mais moi je ne veux pas payer, c'est pas à moi à payer, c'est à l'autre.
04:22Et donc on dresse ainsi l'ouvrier contre le cadre, le jeune contre le vieux, le retraité contre l'actif et vice-versa,
04:32le rural contre l'urbain, enfin tout y passe, y compris d'ailleurs l'immigré contre le national.
04:41Enfin, je veux dire, à la fin des fins, chacun a son bouc émissaire, c'est l'autre qui doit payer, c'est l'autre qui doit faire des sacrifices.
04:47Et si en réalité, cette politique des sacrifices était une politique absurde, absurde économiquement.
04:53Donc, on pourra en reparler si vous voulez, mais on ne va pas régler le problème de la France,
04:58qui n'est pas le problème des finances publiques, qui est le problème de l'état de notre économie et de notre société.
05:02On ne va pas le régler en escroquant les retraités et en essayant de faire payer les malades.
05:14On ne peut pas continuer à expliquer qu'on va réhabiliter le travail en tapant de cette façon sur les travailleurs,
05:21car qui par exemple va supporter le coût des jours de carence en matière d'arrêt maladie ?
05:31Ceux qui travaillent, alors bien sûr, il y a des gens qui trichent, mais la majorité,
05:35l'écrasante majorité des travailleurs qui sont malades, sont vraiment malades.
05:40Et donc, on va leur faire payer, alors qu'ils ne sont ni des fraudeurs, ni des fainéants.
05:44Tout ça est totalement absurde.
05:46Et François Béroux le sait.
05:48Il sait aussi qu'il va être battu.
05:50Il fait un coup politique, Origueno ?
05:52Alors, moi, je ne suis pas dans sa tête, mais j'ai le sentiment quand même qu'il veut faire une sortie,
05:58la sortie de celui qui sacrifie un intérêt général que personne ne veut reconnaître.
06:05Personne ne veut voir la vérité en face, sauf lui.
06:08Il pense qu'il se façonne ainsi une stature, mais en réalité, il joue avec l'intérêt national.
06:14Pourquoi ? Parce qu'il organise ainsi, bien après les autres,
06:18il organise ainsi l'instabilité politique.
06:21Or, puisqu'on parle des marchés, puisqu'on parle de la situation de la France
06:25vis-à-vis des investisseurs internationaux et des épargnants,
06:29les marchés, la chose qu'ils craignent le plus, ce ne sont pas les 3 000 milliards de dettes.
06:34C'est l'incertitude, l'instabilité, le désordre politique.
06:38Et la deuxième chose, donc là, il l'organise, il prend un risque.
06:42Alors après, il pourra dire le lendemain, si jamais les choses dérapent,
06:47il pourra dire, regardez, je vous l'avais bien dit.
06:48Mais c'est lui qui l'aura organisé.
06:50C'est lui qui l'aura voulu.
06:51Et la deuxième chose, c'est que la politique qu'il a annoncée
06:54est une politique qui, qu'on le veuille ou non,
06:59mais abîme le consentement à l'impôt.
07:02Vous ne voyez pas, la société française, elle ne sort pas.
07:05Vous pouvez dire, on peut faire des sacrifices quand vous sortez des 30 glorieuses.
07:09Le plan Barre, par exemple, il est arrivé après une période d'explosion des salaires,
07:13où les salaires avaient grignoté, même dévoré,
07:17une partie beaucoup trop grande de la valeur ajoutée.
07:20Là, on n'est pas dans ce cas.
07:22Ça fait 40 ans, surtout depuis le tournant de la rigueur en 1983,
07:26les socialistes qui ont inauguré ces politiques-là,
07:29que les salaires, que les pouvoirs d'achat des salariés est en retard,
07:33que le travail est de moins en moins bien rémunéré
07:35par rapport au coût de la vie et du coût du logement.
07:39Donc, on arrive après une période où les gens ont l'impression
07:43d'avoir fait d'énormes sacrifices pendant très longtemps.
07:46Et là, on leur dit, allez, il faut encore en faire.
07:49Et là, ils vous disent non.
07:50Et donc, le consentement à l'impôt est abîmé.
07:52Et s'il y a une crise, une vraie,
07:54c'est-à-dire une vraie crise du consentement à l'impôt à cause de tout ça,
07:58type gilet jaune, mais en plus grand,
08:01alors on va révéler aux yeux du monde
08:02que ce qui fait la force de la France sur les marchés internationaux,
08:07sur les marchés financiers, ce qui fait sa force,
08:09c'est que tout le monde pense qu'elle a un État fort
08:12et une administration fiscale efficace
08:14et qu'elle pourra toujours lever l'impôt s'il y a un problème.
08:18Le jour où vous mettez en danger publiquement le consentement à l'impôt,
08:21alors vous créez une situation, là pour le coup, explosive.
08:24Eric Revelle, une question à Henri Guéno.
08:25Oui, moi je suis un peu peiné d'entendre Henri Guéno quand même
08:28écarter d'un revers de main la situation des finances publiques françaises.
08:33Parce qu'en réalité, vous le savez mieux que moi, Henri Guéno.
08:35Je termine juste et puis je vous pose ma question.
08:38Vous le savez mieux que moi, un État qui n'a plus la main sur ses finances publiques,
08:42ce n'est plus un État souverain,
08:43ce n'est plus un État qui peut investir dans la dépense publique
08:46et qui ne fait que rembourser le service de sa dette.
08:48Donc c'est quand même un sujet.
08:50Bon, que la société française soit par terre, vous avez raison,
08:53que Bayrou organise le chaos, c'est vrai que c'est assez troublant comme méthode.
08:58Mais ma question est la suivante parce qu'on en parlait tout à l'heure.
09:00Bon, certains demandent le départ d'Emmanuel Macron,
09:06François Bayrou s'arrête donc le 8 septembre,
09:08la cause est entendue.
09:09Mais en réalité, on se faisait la réflexion tout à l'heure,
09:11on a un tripartisme à l'Assemblée nationale
09:13qui est installé, qui est structurant maintenant.
09:17Est-ce que vous pensez que la Ve République,
09:19quel que soit le Président de la République,
09:21quel que soit le Premier ministre,
09:23peut continuer à exister tel quel,
09:25avec un tripartisme qui ne donnera jamais aucune majorité absolue
09:30à un Premier ministre ou à un Président de la République ?
09:32Alors, il y a deux volets dans votre remarque.
09:36Non, mais il y en a deux grands.
09:37Le premier, question économique,
09:40c'est le problème des finances publiques.
09:42Alors, il y a deux façons de regarder les choses.
09:44La première, c'est cette absurdité intellectuelle
09:48qui consiste à ne les voir que de façon comptable.
09:50C'est-à-dire, on ne fait pas d'économie,
09:53de l'économie, on fait de la comptabilité.
09:55Vous savez, c'est un peu ce qu'on appelle le cost killer,
10:00le tueur de coups qui débarque dans une entreprise
10:02qui est en difficulté.
10:04Dans la plupart des cas, il va tuer l'entreprise
10:06parce qu'il va prendre son petit tableau Excel
10:08et puis il va dire, allez, on coupe ici, on coupe ici, on coupe ici.
10:12Résultat, les meilleurs s'en vont, les gens ne travaillent plus.
10:15Mais moi, je l'ai vécu avec des entreprises
10:16qui ont failli mourir, qui étaient de magnifiques entreprises.
10:20Donc, ça, c'est la pire des façons de faire.
10:23Alors, ça peut parfois, rarement, mais parfois, avoir un sens.
10:28Je veux dire, quand vous avez la Cour de Versailles
10:31qui avale une partie trop importante de la valeur ajoutée du pays,
10:36c'est normal d'aller couper dans ces dépenses
10:39qui sont des dépenses de consommation et de consommation somptuaire.
10:42Mais là, quand vous êtes dans la situation dans laquelle on se trouve,
10:46encore une fois, c'est totalement absurde.
10:49D'où viennent les difficultés de nos dépenses, de nos finances publiques ?
10:54Ce qui laisse de côté, parce que c'est une autre question,
10:58la question de la bonne gestion.
11:00Ne pas gaspiller les deniers publics, mais ne pas gaspiller,
11:03c'est toujours un problème de gestionnaire,
11:04que vous soyez en excédent ou en déficit.
11:06Là, le problème, il n'est pas là.
11:07Le problème principal, il est dans le fait que notre économie est par terre
11:10et que notre société est dans un désordre accablant.
11:13Alors, ça a tous les problèmes, c'est-à-dire l'école, l'immigration, l'insécurité.
11:20Tout, plus rien ne fonctionne.
11:21La désindustrialisation, il n'y a plus d'aménagement du territoire,
11:24il y a la ronde foncière qui a explosé.
11:26Bref, on se retrouve dans cette situation.
11:28Et surtout, le retard d'investissement.
11:30Alors, non seulement le retard d'investissement physique.
11:33L'OCDE a fait un travail l'année dernière qui est assez intéressant
11:36puisqu'il montre qu'on a rattrapé, par rapport à la tendance,
11:40avant la crise financière, avant 2008,
11:42de l'investissement physique,
11:44ce qu'on appelle la formation bruit de capital fixe en comptabilité nationale,
11:48moins de la moitié de ce qu'on a perdu à l'époque.
11:52Voilà, moins de la moitié.
11:53Donc, on a un retard d'investissement colossal
11:55auquel il faut rajouter le retard d'investissement immatériel,
11:58encore une fois, l'école, la recherche, etc.
12:00Le retard d'investissement dans les infrastructures.
12:02Et c'est ça le problème.
12:04On n'a plus un euro de vaillant.
12:04C'est ça le problème majeur.
12:07Est-ce que la cinquième, elle peut vivre avec ce tripartisme ?
12:10Est-ce qu'elle peut survivre à ça ?
12:12D'abord, l'Assemblée, elle reflète l'état de la société.
12:15Mais elle reflète aussi l'état de notre système politique.
12:19Premièrement, on ne résoudra pas le problème
12:22par une dissolution de l'Assemblée nationale
12:25parce que le problème, il ne peut éventuellement être résolu
12:30que lors de l'élection présidentielle.
12:32Et pas une élection présidentielle ratée,
12:34c'est-à-dire en un mois,
12:37comme ce serait le cas si le président de la République démissionnait.
12:40Parce que ça sera encore un rendez-vous raté.
12:42Ça se sera fait sans que le peuple puisse donner un vrai mandat
12:48à celui ou à celle qui sera élue.
12:50Donc, ça sera foutu.
12:51Mais ça ne peut se régler de toute façon
12:52qu'au moment de l'élection présidentielle.
12:54Et s'il y a un vrai mandat,
12:57s'il y a une vraie majorité,
12:58pas comme les deux dernières fois,
13:00où on a eu l'affaire Fillon,
13:03et puis il y a eu 2022
13:05qui a été notre rendez-vous démocratique complètement raté.
13:09Donc, si le rendez-vous démocratique n'est pas manqué,
13:12on peut espérer après que l'Assemblée nationale
13:15se reflètera moins la majorité présidentielle.
13:18Et qu'on pourra gouverner correctement.
13:20On pourra gouverner à condition de s'en donner les moyens.
13:22Si vous ne changez pas la hiérarchie des normes,
13:24si vous ne changez pas le cadre juridique,
13:26si vous ne réglez pas les problèmes constitutionnels,
13:29les problèmes de contrôle des frontières,
13:30vous ne gouvernerez pas.
13:32Vous ne pourrez pas gouverner avec ou sans majorité.
13:34Et puis, il faut bien comprendre une chose,
13:36si le système politique, il est verrouillé.
13:38Tout le monde s'en moque,
13:39sauf la veille des élections.
13:40Et puis après, on passe à autre chose.
13:42Il est verrouillé.
13:42Pour se présenter, il faut 500 signatures.
13:44On ne vous dit que c'est rien.
13:45Sauf que la plupart des maires ne veulent pas se mouiller
13:48et ne veulent pas donner de parrainage.
13:51Et que d'autre part, pour ceux qui en donnent,
13:54ce sont ceux qui sont affiliés à des partis.
13:55Deuxièmement, le financement de la vie politique,
13:58il est organisé sur le principe,
14:02sur le critère des élections précédentes.
14:07Voilà.
14:08Et aucun parti ne veut changer, bien sûr.
14:10C'est une rente terrible.
14:11Donc, toutes ces questions-là,
14:13elles doivent être posées.
14:14Et si elles ne sont pas posées,
14:16si on se contente de dire...
14:16Donc, ça veut dire en régulièrement
14:17qu'un retour aux urnes ne changerait rien.
14:19Là ?
14:20Non, rien.
14:20Une dissolution...
14:21Rien, ça va encore mettre du désordre.
14:25Le problème, c'est que, par exemple,
14:27Michel Barnier, il n'avait pas besoin
14:28de faire un 49-3.
14:29Il pouvait très bien constater
14:31que son budget n'était pas approuvé
14:33et en faire un autre.
14:34Bon, François Bérou,
14:35il n'avait pas besoin de poser
14:37la question de confiance.
14:38C'est encore pire,
14:38puisque là, il n'y a que les voix pour qui comptent.
14:40Donc, il est sûr.
14:42Il est sûr, de toute façon,
14:44de ne pas être maintenu.
14:48Bon, donc, on n'était pas obligé.
14:50Tout ça rajoute du désordre au désordre,
14:51du chaos au chaos.
14:52Tout ça abîme les institutions,
14:54comme la dissolution les a abîmées,
14:56comme l'attitude du président de la République
14:57après la dissolution et l'élection
14:59de la nouvelle Assemblée nationale
15:01les a abîmées aussi.
15:02Quand il a refusé,
15:03je sais que cela ne va pas faire plaisir
15:04à tout le monde,
15:05mais quand il a refusé
15:06de nommer d'abord quelqu'un
15:08qui venait de la...
15:09en représentant de la majorité...
15:11Enfin, de ce groupe qui est arrivé...
15:13Majoritaire.
15:13Voilà, de la coalition majoritaire...
15:16Pas majoritaire,
15:16mais la plus importante en siège,
15:18quitte à être renversée
15:21par une motion de censure
15:22deux semaines après
15:23ou une semaine après.
15:24Mais il faut...
15:26Plus personne ne respecte aucun principe.
15:28Plus...
15:28Voilà.
15:29Donc, tout le monde organise le chaos,
15:31l'instrumentalise.
15:34Moralement, c'est scandaleux.
15:35Institutionnellement,
15:36politiquement, c'est fou.
15:37Économiquement, c'est très dangereux.
15:38Eric Nolot, une question à Henri.
15:40Mais d'abord,
15:40je vous ai trouvé très sévère
15:41avec François Bayrou
15:42parce que tout le monde
15:42tenait pour acquis
15:43de toute façon
15:44que son gouvernement tomberait
15:45à l'automne.
15:45Donc, il devance l'appel
15:47de quelques jours.
15:47Mais ma question, c'est que...
15:48Non, il aurait pu changer son projet.
15:51Vous savez, vous avez dit vous-même
15:52que les partis sont dans une logique
15:54de toute façon de posture
15:55où il faut complaire à un électorat
15:57donc ils auraient refusé...
15:58Non, ce n'est pas complaire à un électorat.
15:59Ils n'avaient pas forcément envie,
16:05de normalisation et de modération.
16:08Donc, ils n'avaient pas forcément envie.
16:10Le Parti Socialiste n'avait pas envie
16:13forcément non plus.
16:14Mais quand vous présentez
16:15un projet de ce genre,
16:16vous savez que la pression des électorats,
16:19et c'est même ça la démocratie,
16:20les partis ne sont que l'expression
16:21de leur électorat,
16:22eh bien, elle va être telle
16:23que, quels que soient les calculs
16:25des partis et leurs arrières-pensées,
16:26ils vont devoir refuser ce projet.
16:30Alors, Eric Nolot,
16:30la question, c'est qu'on a bien compris
16:31ce que vous ne vouliez pas
16:32à partir du 9-7 ans,
16:33mais qu'est-ce que vous voulez ?
16:34Parce que, quelle est la solution, en fait ?
16:36Le 9-7 ans, il n'y a plus de gouvernement.
16:38On appelle qui
16:39pour essayer de former un gouvernement,
16:41pour essayer de tenir quelques mois ?
16:43Il n'y a pas de dissolution,
16:44donc il n'y a pas de nouvelles donnes.
16:45On ne peut pas s'appuyer
16:46sur des nouvelles urnes.
16:47Il faut composer
16:48avec l'Assemblée nationale
16:50telle qu'elle est.
16:50Qu'est-ce qu'on fait ?
16:51On compose avec l'Assemblée nationale
16:52telle qu'elle est.
16:53Le Président va choisir
16:54un Premier ministre.
16:55J'espère qu'il va essayer
16:57de trouver quelqu'un
16:57qui peut gérer la situation
16:59jusqu'à la fin,
17:01plus tôt que son meilleur ami,
17:02sur celui à qui il pourra...
17:05Vous pensez à quoi ou à qui, alors ?
17:07Non, mais je pense à personne aujourd'hui.
17:10Mais je ne sais pas.
17:11On verra si le Président fait ça.
17:13Mais en tout cas,
17:14le critère, ça ne doit pas être
17:15la fidélité au Président de la République.
17:16Le critère, ça doit être
17:17ce qu'il peut tenir.
17:18Mais faire ce qu'on n'a pas fait
17:20dès le départ.
17:21Dès le départ,
17:21il fallait comprendre
17:22que le gouvernement
17:24qui a été nommé
17:25dans les conditions
17:26auxquelles avait abouti
17:29la dissolution,
17:31ne pouvait pas gouverner
17:33comme un gouvernement normal,
17:34ne pouvait pas réformer le pays.
17:36Il n'en avait aucun mandat.
17:38Aucun mandat.
17:38Comment un gouvernement
17:39qui n'a pas de mandat
17:40peut s'engager
17:40ni dans la politique budgétaire
17:43de Béroud,
17:44ni même dans une vraie réforme
17:45des institutions du pays, etc.
17:47Ça n'est pas possible.
17:49Ce futur premier ministre,
17:50votre futur Premier ministre,
17:52il devra présenter un budget,
17:54il se heurtera aux mêmes écueils,
17:55il ne va pas faire plus
17:56de dépenses publiques.
17:57Il va essayer d'en faire moins.
17:58Il n'aura pas la majorité,
17:59il sera renversé.
18:00Mais non, il peut faire moins
18:01de dépenses publiques
18:01sans faire ce qu'il a fait là.
18:03Enfin, c'est dingue.
18:04Vous êtes obligés.
18:05Les gens qui vous répètent
18:06pendant des années,
18:07des décennies,
18:07que le rabot, c'est stupide
18:08et qui, dès qu'ils arrivent au pouvoir,
18:10font du rabot.
18:11Alors, entre les partisans
18:13de la tronçonneuse
18:14qui délire dans leur coin
18:15et les partisans du rabot,
18:17on est servi.
18:18Enfin, Millet,
18:18il y a l'air de rétablir
18:19l'économie argentine
18:20si vous faites...
18:21Non, ça, c'est une blague.
18:21Ah bah non, c'est pas une blague.
18:22Je regardais les chiffres.
18:23Oui, oui, c'est une blague.
18:24C'est une blague.
18:25C'est une blague.
18:26Ah bon, blague.
18:27Non, c'est une blague.
18:27D'abord, parce qu'on ne sait qu'après.
18:30Vous voulez qu'on regarde
18:31ce qu'est devenu le Canada
18:32après les réformes chrétiennes
18:33des années 90 ?
18:34On nous a balan...
18:35Vous plaisantez.
18:36Allez, attendez.
18:37Mais vous plaisantez.
18:38Aujourd'hui, aujourd'hui,
18:39aujourd'hui, le Canada,
18:40aujourd'hui, c'est le Canada.
18:42Le Canada, c'est le pays
18:43comme il y a eu moins
18:44d'endettements d'États,
18:45mais maintenant,
18:45ils sont pratiquement
18:46au même endettement
18:46que la France.
18:47sera à 100 et quelques pourcents.
18:49Et les ménages canadiens
18:51sont les plus endettés,
18:52quasiment les plus endettés
18:53de l'OCDE,
18:54à des dizaines de points
18:55d'endettement au-dessus
18:56des ménages français.
18:56Henri Guéno, un tout petit mot
18:57d'Éric Lombard,
18:58le ministre de l'économie.
18:59Ce matin, il nous dit
19:00attention, si le gouvernement
19:01de Bayrou tombe,
19:01le FMI va intervenir.
19:03Bon, il aurait trop
19:04pédalage dans l'après-midi.
19:06Ça, pour vous,
19:06c'est de la manipulation ?
19:08Qu'est-ce que c'est ?
19:08Non, c'est pas de la manipulation.
19:10C'est toujours la même histoire.
19:11Ou c'est de l'incompétence,
19:17qui met en danger
19:18la signature de la France.
19:19Et ce qu'il dit de juste,
19:22c'est ce qu'il dit
19:22dans son tweet de cet après-midi.
19:24Il dit, ah bah oui,
19:24il n'y a aucune menace.
19:25Qui en fait,
19:26c'était tellement intenable,
19:28c'est tellement bête,
19:30pour être précis,
19:31et tellement dangereux.
19:31Et tellement dangereux.
19:33Et tellement dangereux.
19:34Vous pouvez parler
19:37à tous les économistes
19:37de marché
19:38qui s'intéressent à ces questions.
19:40Vous pouvez regarder
19:41ce qui se passe
19:41sur les marchés.
19:44Non, nous ne sommes pas menacés
19:45par le FMI.
19:47Non, ça n'est pas menacé
19:49d'être mis sous tutelle
19:50par le FMI.
19:51Voilà, c'est totalement absurde
19:53brandir ce genre de menaces.
19:56Encore une fois,
19:57c'est jouer contre son pays
19:58parce que c'est affaiblir
19:59la crédibilité du pays.
20:01Que le ministre des Finances...
20:02Pardon, mais il y a quand même des faits.
20:04Mais il y a quand même des faits, là.
20:05Les taux d'emprunts français
20:07sont supérieurs à ceux de l'Espagne
20:09quasiment au même niveau qu'Italie,
20:11supérieurs à ceux de la Grèce, etc.
20:13Ça, c'est quand même...
20:14D'abord, on est dans des...
20:16Dans des Pouillèmes.
20:17Mais non, mais attendez,
20:18les Pouillèmes, c'est des milliards...
20:19Par exemple, j'ai regardé...
20:20C'est très intéressant.
20:21C'est la fin de l'Horé Guéno qui parle.
20:22J'ai regardé hier.
20:24C'était intéressant
20:24parce qu'entre hier et aujourd'hui,
20:27tous les taux sont montés.
20:28La France est juste montée
20:29un peu plus que les autres.
20:31Et puis, d'autre part,
20:33vous voulez qu'on parle des taux d'intérêt ?
20:35Alors, parlons de la Banque Centrale Européenne,
20:37parlons de la politique monétaire.
20:39Quand vous voyez ce que la politique monétaire française,
20:41pas française, européenne, aujourd'hui,
20:43qui continue à essayer d'éponger des liquidités,
20:45qui maintient des taux élevés,
20:47alors qu'il n'y a pas d'inflation en ce moment,
20:49surtout en France,
20:50qui est la plus défavorisée dans cette histoire,
20:52parce qu'elle a quasiment un taux d'inflation
20:55qui est à moins de...
20:56C'est dramatique.
20:58On rajoute aux 15% de droits de douane,
21:00on rajoute déjà plus de 12%,
21:02mais bientôt 15%
21:04de réappréciation de l'euro
21:06depuis le début de l'année.
21:07Non, mais c'est une vraie question.
21:09On peut la mettre sur la table, oui ?
21:10Oui, oui.
21:11On peut la mettre sur la table.
21:13On avait 600 milliards de dettes françaises
21:17dans les comptes de la Banque de France,
21:19rachetées par le système de banque centrale européenne.
21:22Pourquoi on ne les a pas annulées ?
21:24Pourquoi au moins on ne s'est pas engagé
21:25à ne jamais les remettre sur le marché ?
21:27Pourquoi ?
21:28Pourquoi ?
21:29C'est totalement absurde.
21:34Et donc, ce qu'on fait,
21:35va si ça continue comme ça,
21:37et si ça met la panique partout,
21:39va finir par faire monter les taux
21:40de façon très très importante.
21:41Mais c'est la politique
21:43et le discours qu'on tient depuis le début,
21:44pas seulement depuis Bérou,
21:46depuis 2024.
21:49Tout le monde savait
21:50qu'il y avait 300 000 milliards de dettes.
21:52La France n'avait aucun problème de refinancement.
21:55elle n'avait aucun problème de coût,
21:57de refinancement.
21:58Et puis, plus que moi,
21:59on a créé le désordre politique
22:01et le risque politique
22:02et on a commencé à introduire le doute
22:04sur le consentement à l'impôt.
22:06Ah ben là, ça va changer.
22:07Mais enfin, quand vous avez un service de la dette
22:08qui dépasse les 100 milliards dans deux ans,
22:10Henri Hainaut,
22:11c'est supérieur au budget d'éducation nationale ?
22:14Je vous réponds.
22:16Vous savez,
22:17quand vous parlez de la maîtrise de la dette,
22:19quand il y a un effet de boule de neige,
22:20c'est lorsque le taux d'intérêt nominal
22:23est supérieur à la croissance du PIB nominal
22:27ou bien le taux d'intérêt réel
22:29à la croissance du PIB à l.
22:30Aujourd'hui,
22:31on est effectivement
22:32avec un taux d'intérêt
22:33qui est supérieur au taux de croissance.
22:34Alors, il y a deux façons de raisonner.
22:36La première, c'est qu'on baisse les taux
22:37en fait d'une politique monétaire
22:39qui au moins essaie de contribuer à la baisse des taux
22:40et surtout,
22:41on essaye de remonter le taux de croissance.
22:43Où sont les mesures pour produire
22:45et pour remonter le taux de croissance
22:46dans le plan Bérou ?
22:47Henri Guénaud,
22:49qui était avec une analyse au scalpel
22:51et qui dit que c'était une faute politique
22:53de François Bayrou.
22:54C'est aussi une faute économique et morale.
22:56Eh ben voilà.
22:57Les trois.
22:58Politique, économique et morale.
22:59Merci beaucoup Henri Guénaud,
23:00Eric Nolo, Eric Revelle aussi.
23:01Bonne soirée à vous sur Europe 1
23:03avec Pierre Domino et sur CNews
23:04avec Christine Kelly.
23:05A demain.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations