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00:00Jean-François Copé est avec nous.
00:0116h-18h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04Bonjour M. Copé, vous êtes le maire des Républicains de Meaux en Seine-et-Marne
00:10et vous avez donné une interview au Figaro qui a été publiée cet après-midi
00:15et vous dites ceci, il existe une troisième voie,
00:18Emmanuel Macron doit accepter d'entendre que les Français ne veulent plus de lui
00:21et agir en homme d'État.
00:23Emmanuel Macron doit avoir un geste gaullien
00:25et programmer sa démission,
00:27s'adresser aux Français et annoncer son départ dans six mois
00:30au lendemain des élections municipales de mars prochain.
00:34Alors j'entends ce vœu pieux,
00:37mais j'ai le sentiment que la psychologie d'Emmanuel Macron
00:40n'est pas raccord avec votre proposition.
00:44Ah oui, ça je crois que vous avez raison.
00:47Effectivement, on a raison de penser qu'il n'a pas envie de démissionner,
00:53qu'il s'est fait comme un espèce d'objectif personnel de rester quoi qu'il arrive
00:57et de ne pas entendre que tout ce problème est né de cette folle dissolution
01:02qui fait qu'aujourd'hui, on a un système politique qui est totalement dysfonctionnel.
01:08J'entends ce que vous dites,
01:09mais vous prenez la parole pour lui demander de partir,
01:12mais il ne partira pas.
01:14Alors pourquoi cette prise de parole, Jean-François Groupé ?
01:17Parce que je pense que c'est important qu'il y ait des responsables politiques
01:21un peu, qui sont moins dans l'actualité, comme c'est mon cas,
01:26et qui fassent partager leur expérience avec les Français sur ces sujets.
01:32Voilà, je crois qu'il faut que chacun entende quand même
01:34qu'il y a un moment où l'hypocrisie, c'est plus supportable.
01:38Ce gouvernement, ce président de la République, ce Premier ministre,
01:41ils font semblant de faire croire aux gens
01:43qu'ils vont faire des réformes considérables,
01:46que tout ça va très bien se passer,
01:48alors que tout ça, en fait, est faux.
01:49Ça ne peut pas marcher, puisque pour que ça marche,
01:51il faut une majorité absolue.
01:53Et donc, en réalité, le système politique est totalement bloqué.
01:56À un moment où, je ne vous apprends rien,
01:57vous l'évoquez régulièrement sur votre antenne,
02:00on a des événements internationaux gravissimes,
02:03on a des problèmes de sécurité majeurs dans le pays,
02:05à tous égards et partout, on l'a vu,
02:08dans tous les quartiers, dans toutes les villes et dans tous les villages.
02:10Et face à ça, on a un État incroyablement faible,
02:13parce qu'il n'est plus tenu.
02:15Alors, comparaison n'est pas raison, bien évidemment,
02:18mais on pourrait répondre que lorsque Jacques Chirac
02:20avait perdu la dissolution qu'il avait imaginée en 1997,
02:26lorsque Lionel Jospin était devenu Premier ministre,
02:28Jacques Chirac s'était maintenu au pouvoir
02:30et n'avait pas démissionné, alors qu'il avait été désavoué,
02:33en tout cas que sa majorité avait été désavouée.
02:35Alors, je sais qu'en 1997, la situation n'était pas la même,
02:38bien évidemment, que 30 ans plus tard.
02:40Comparaison n'est pas raison, je l'ai dit,
02:42mais on pourrait vous rétorquer cet argument, Jean-François Copé.
02:46Oui, oui, bien sûr.
02:47Mais c'est un argument qui, en fait, n'est pas complètement...
02:49Enfin, ce n'est pas une situation, vous l'avez dit vous-même,
02:51comparable, parce qu'à l'époque,
02:52le système politique n'était pas dysfonctionnel.
02:54Il y avait une majorité absolue.
02:56Elle était de gauche, à mon grand regret,
02:57parce que je ne sais pas qu'elle soit de droite,
02:59mais il y avait une majorité absolue.
03:01Donc, les Français s'étaient exprimés de manière suffisamment claire
03:04pour qu'une politique de gauche,
03:06comme ils le souhaitaient, soit menée.
03:08Là, aujourd'hui, c'est une politique de rien du tout,
03:11puisqu'en fait, tout est dans la main d'une extrême-gauche
03:15qui, objectivement, n'a qu'une idée en tête,
03:17c'est de déstabiliser notre pays.
03:20Jean-Luc Mélenchon et ses amis le répètent à longueur de journée,
03:24et ils ont les moyens de le faire,
03:25puisqu'ils bloquent absolument tous les textes
03:27avec un parti socialiste qui est à leurs pieds.
03:30Donc, en fait, le système, il est bloqué.
03:32Il ne l'était pas en 1996.
03:34Mais il est peut-être bloqué aussi de votre fait,
03:36puisque vous refusez, quoi qu'il arrive, cette union de droite
03:39que beaucoup de vos électeurs vous demandent.
03:43Il suffit d'aller sur le terrain.
03:45Jean-François Copé, je ne vous apprends rien.
03:47Vous avez forcément des électeurs républicains
03:49qui vous disent, alliez-vous avec Marine Le Pen.
03:52Vous les rencontrez.
03:53Moi, j'en entends lorsque je vais sur le terrain.
03:55Beaucoup de gens disent, on ne comprend pas que RN ne fonctionne pas avec LR,
04:01avec Debout la France, avec Reconquête, avec toutes les forces de droite.
04:05Alors, bien sûr, il y a des différences,
04:07comme il y avait des différences entre le PC et le PS,
04:09et c'est le programme commun de la droite.
04:11Donc, vous dites, le système est bloqué,
04:13mais vous ne voulez pas le débloquer, si j'ose dire,
04:16avec le Rassemblement National.
04:17C'est une position de principe.
04:18On a souvent eu cet échange tous les deux.
04:20C'est une position de principe sur laquelle vous ne voulez absolument pas revenir,
04:26alors qu'il y a des passerelles entre Bruno Retailleau, par exemple,
04:29et Sébastien Genu.
04:30D'ailleurs, Sébastien Genu, il était chez vous il y a quelques années.
04:33Il était non seulement chez moi, mais il était très proche de moi.
04:36Donc, c'est vous dire.
04:37C'est dire les passerelles.
04:39C'est dire les passerelles.
04:40Mais le problème, encore une fois, ce n'est pas un sujet de passerelles.
04:45Moi, à titre personnel,
04:46constaté qu'il y avait des différences tellement importantes
04:50entre le RN et les Républicains,
04:54sur plein d'éléments,
04:55qu'on risquait, si on faisait une alliance,
04:58en fait, de faire encore un contresens
05:01par rapport à ce qu'on veut vraiment.
05:02Bon, pour plein de sujets et sur plein de raisons.
05:05Mais, si vous voulez, ce n'est pas tant mon point aujourd'hui.
05:07On en a discuté, vous et moi.
05:08Vous ne me convaincrez pas, je ne vous convaincrez pas.
05:11Et j'estime que nos points de vue sont chacun...
05:14Non, je n'ai pas de point de vue.
05:14Je porte la parole de ce que j'entends sur le terrain.
05:17Ce n'est pas mon point de vue que j'exprime là.
05:19Non, mais attendez.
05:20Vous ne portez pas plus la parole que moi.
05:23Vous la portez plus que moi, si vous me permettez.
05:25Vous vous êtes élu, moi, je ne le suis pas.
05:27Non, mais je vois des gens comme vous.
05:29Vous ne portez pas la parole.
05:30Vous exprimez.
05:31C'est votre droit le plus strict, un point de vue,
05:33que vous correspond à ce que vous avez pu entendre,
05:35certainement, au près de ta jambe.
05:36Moi, j'en connais plein qui n'en veulent à aucun prix.
05:39Et en réalité, on ne va pas départager ce débat
05:40aujourd'hui parce qu'on a un désaccord
05:44et que ce n'est pas grave, c'est la vie.
05:45Mais ce qui, moi, m'importe, en réalité,
05:47et c'est ça, le sens de mon interview,
05:50ce n'est pas du tout de parler d'une alliance
05:51entre les uns ou les autres.
05:54C'est, en fait, de rendre la parole aux Français,
05:56mais pas de la rendre sur une dissolution
05:58qui ferait une élection des députés.
06:00C'est, en fait, une élection présidentielle
06:02parce que sous la Ve République,
06:03et ça, je pense que vous me rejoindrez là-dessus,
06:05c'est vraiment le Président de la République
06:07qui fait la ligne,
06:10beaucoup plus qu'en Allemagne,
06:12où ils n'ont pas de pouvoir,
06:13ou même en Grande-Bretagne,
06:14où le roi n'a pas de pouvoir.
06:15Chez nous, le Président de la République,
06:16c'est vraiment un rendez-nous cardinal
06:18avec les Français.
06:19Et donc, moi, il n'est pas question
06:20qu'il démissionne en 24 heures,
06:21ça n'a aucun sens.
06:22Mais dire qu'aujourd'hui, tout est bloqué
06:24parce qu'on n'a pas de majorité absolue,
06:26c'est une évidence.
06:28Et donc, la seule manière d'en sortir,
06:30c'est d'être lucide sur le fait
06:31que les Français ne veulent plus,
06:33en réalité, d'Emmanuel Macron.
06:34On peut le regretter.
06:35Moi, je n'ai pas un débat personnel.
06:37Mais on le voit bien.
06:38On le voit à travers les sondages.
06:40On le voit aussi à travers le désintérêt
06:42des Français pour la politique nationale.
06:44C'est très frappant.
06:45Ils en parlent à peine.
06:46Ils en ont ras-le-bol.
06:47Et donc, moi, je trouve
06:48que ça aurait beaucoup de sens
06:49de dire, voilà,
06:50on revient au rendez-vous dans six mois
06:52pour avoir une vraie campagne,
06:55un vrai projet.
06:56Les forces politiques s'organisent,
06:57ils font des primaires,
06:58ils choisissent leurs candidats.
07:00Et puis, il appartiendra aux Français
07:01de trancher entre les lignes politiques.
07:03Et une bonne fois pour toutes,
07:04et pour reprendre de la durée.
07:06Parce qu'aujourd'hui,
07:06on vit au jour le jour
07:07et on ne peut plus mener
07:08de politique de fond.
07:09Bon, c'est plus complexe que ça,
07:11le désintérêt des Français
07:12pour la politique,
07:13parce que je m'aperçois
07:13que les chaînes d'info,
07:14par exemple hier,
07:15ont particulièrement bien marché.
07:16et elles ont parlé
07:18beaucoup de ce sujet-là.
07:19Dernière chose
07:19qui m'a étonné
07:20dans cette interview,
07:21vous dites,
07:21si le président de la République
07:22décide de dissoudre
07:23l'Assemblée nationale,
07:24alors Jordan Bardella
07:25sera Premier ministre.
07:26Donc, vous imaginez
07:27que le Rassemblement national
07:28est la majorité
07:29à l'Assemblée nationale.
07:31Et Emmanuel Macron
07:32portera une responsabilité
07:33historique impardonnable.
07:34Cette phrase m'a étonné.
07:35Pourquoi ?
07:35Parce que c'est le peuple
07:36qui décide.
07:37C'est le peuple.
07:38Si le Rassemblement national
07:39est élu
07:40et que le Rassemblement national
07:42est au pouvoir,
07:45après,
07:45le peuple
07:46l'aura décidé.
07:48Et vous,
07:48vous parlez d'une responsabilité
07:49historique impardonnable.
07:51Pourquoi ?
07:52Parce que,
07:53je vous le répète,
07:53pour moi,
07:54le vrai rendez-vous,
07:55c'est l'élection présidentielle.
07:57Et autant,
07:57je trouverais
07:58parfaitement
07:59en cohérence
08:00que les Français choisissent
08:01le président de la République,
08:02y compris
08:03venu du Rassemblement national,
08:04autant si ça doit être
08:05le produit
08:06d'une élection législative,
08:07ce sera
08:08en demi-teinte.
08:09Ce sera
08:10parce qu'il y a eu
08:10un nombre de députés
08:11un peu plus important.
08:12Et ça peut être lié au fait
08:13que d'autres partis
08:14ne se sont pas suffisamment
08:15organisés
08:16pour avoir des candidatures uniques
08:17et être présents
08:17au deuxième tour.
08:18Donc,
08:19c'est beaucoup plus confus.
08:20Et c'est pour ça
08:21qu'encore une fois,
08:22je vous dis,
08:22je connais vos positions
08:23et encore une fois,
08:24je n'ai pas de position.
08:26Je n'ai pas de position,
08:28Jean-François Copé,
08:29ne me faites pas.
08:29Je porte la parole
08:31de rien du tout.
08:33Je suis un observateur
08:35de la vie politique.
08:36Sur le fond,
08:37je peux entendre
08:37ce que vous dites
08:38qu'idéalement,
08:39ce serait bien
08:39qu'il y ait une nouvelle
08:40élection présidentielle.
08:41Non, mais moi,
08:42je suis d'accord avec vous.
08:43Simplement,
08:43je pense qu'il ne faut pas
08:45demander la démission
08:48du président de la République
08:49parce qu'on entre
08:49dans ces cas-là,
08:50dans quelque chose.
08:52Il a été élu pendant 5 ans,
08:53c'est à lui de décider.
08:54Mais au fond,
08:55là où je vous rejoins,
08:56c'est que ce serait plus clair
08:56si Emmanuel Macron,
08:57de toute façon,
08:58ses 2 ans sont terminés,
08:59son quinquennat
09:02et ses 3 années
09:03sont achevés.
09:05Le bilan est globalement négatif.
09:07Peut-être un des pires bilans
09:08d'un président de la République
09:09sous la 5ème République.
09:10Donc, je vous rejoins là-dessus.
09:12Ce serait sans doute
09:12la meilleure solution
09:13de repartir à zéro.
09:14Mais comme il ne le fera pas...
09:15Et puis, troisième élément,
09:16attendez, pardon,
09:17je rajoute un troisième point,
09:17c'est que tout est bloqué.
09:19Oui, tout est bloqué.
09:20Vous avez raison.
09:20Mais, et c'est l'argument
09:22que je vous ai dit aussi
09:22tout à l'heure,
09:23c'est que vous,
09:23vous participez au blocage
09:25d'une certaine manière.
09:26Et je comprends
09:27vos arguments,
09:28je les entends,
09:29mais la famille LR
09:30ne souhaite pas
09:31l'union des droites
09:32pour les raisons
09:33que vous avez expliquées
09:34et qui sont tout à fait
09:35respectables
09:36et entendables.
09:37Je remarque simplement
09:39que les LR
09:40étaient régulièrement
09:41entre 18 et 20 points
09:43au premier tour
09:43d'une présidentielle
09:44ou à plus,
09:45que la dernière fois,
09:45ils ont terminé
09:46à moins de 5
09:46avec une stratégie
09:47qui ne me paraissait pas
09:48forcément la plus efficace.
09:50Alors, c'est vrai
09:51que l'incarnation
09:51de Mme Pécresse
09:52n'était peut-être
09:53pas aussi puissante
09:53que celle de M. Retailleau,
09:56mais manifestement,
09:57il y a un sujet
09:58pour la droite française.
10:00Merci en tout cas,
10:00Jean-François Copé.
10:01Il y a un énorme sujet.
10:02Il faudra qu'effectivement,
10:03un jour ou l'autre,
10:04les 8 ou 9 candidats
10:05virtuels
10:05se mettent d'accord
10:06pour qu'il n'y en ait plus qu'un.
10:07Mais bien sûr,
10:08mais nous sommes d'accord
10:10et dans ces candidats
10:11virtuels,
10:12vous mettez
10:12Édouard Philippe sans doute,
10:13vous mettez
10:13Gérald Darmanin évidemment,
10:15vous mettez Bruno Retailleau
10:16pourquoi pas,
10:18vous mettez Laurent Vauquiez,
10:20David Lysna,
10:21vous avez...
10:21Oui, voilà.
10:24Et peut-être même
10:24Jean-François Copé.
10:26Et peut-être même
10:26Jean-François Copé.
10:27Je ne vais pas être le 9ème,
10:28Pascal Praud,
10:29ça suffit là,
10:30c'est bien.
10:30On est déjà 8.
10:31Xavier Bertrand,
10:31il est de droite ?
10:32Xavier Bertrand est de droite,
10:33demande Gauthier Lebrecht,
10:34mais il est assez ironique,
10:35généralement.
10:37Je l'avais deviné.
10:39Bon, merci en tout cas
10:40Jean-François Copé,
10:41merci,
10:41il est 16h45
10:43et je renvoie donc
10:44à cette interview
10:44à nos confrères du Figaro
10:46publiée cet après-midi.
10:47Emmanuel Macron doit accepter
10:48d'anticiper sa démission,
10:51dit le maire de Meaux
10:53en Seine-et-Marne,
10:54Jean-François Copé.
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