00:00Qui était abonné et qui payait parfois pour que par procuration on lui inflige des sévices.
00:07Alors je crois que chez un certain nombre de jeunes il y a un vide intellectuel et culturel abyssal qui est un peu le produit quand même, il faut qu'on fasse notre mea culpa, nous les adultes, d'une société où le sacré a disparu, où les modèles identificatoires qui tirent vers le haut ont quand même beaucoup disparu, où il y a peu de sentiments d'appartenance positif.
00:25Et donc la technologie devient à ce moment-là un boulevard pour que la violence s'exprime de manière illimitée et en toute impunité.
00:33Plus l'imaginaire est pauvre, plus le niveau d'instruction est bas chez les jeunes, moins il y a de points d'appui j'ai envie de dire pour sublimer une pulsion de destruction qui est à l'oeuvre chez l'être humain depuis toujours.
00:44Je veux dire à l'époque des romains et on allait au cirque voir des gens se faire dévorer par les lions.
00:49Donc le mal n'est pas né avec la technologie, simplement la technologie dont on pensait qu'elle allait nous libérer du mal,
00:55est en réalité un outil d'amplification puisqu'il y a cet effet aussi d'anonymat, etc.
01:00Donc ces jeunes qui ont un vide en eux énorme laissent libre cours à leur pulsion de destruction avec un sentiment d'impunité et des traits pervers tout à fait caractéristiques
01:11parce que la plupart d'entre nous on est quand même effrayé, on passe notre chemin face à ce type de contenu, voire on les signale.
01:16Chez eux, on retrouve un certain nombre de traits caractéristiques de la perversité, c'est l'absence d'empathie, c'est l'absence de conscience de soi, c'est l'absence de conscience d'autrui.
01:23L'autre est un jouet, l'autre est un outil, l'autre n'est pas une personne.
01:26Et puis cette jouissance de la meute déchaînée, l'absence totale de conscience morale, la tendance à se victimiser ou se déresponsabiliser,
01:33c'est-à-dire que ceux qui payaient se sentaient pas du tout coupables parce que finalement c'était pas eux qui portaient le coup
01:39et ceux qui portaient les coups venaient se justifier après coup en disant on a payé, il y a une demande, on n'est pas les commanditaires.
01:46Donc on voit bien comment on se victimise, on se repasse la culpabilité
01:49et c'est vrai que c'est effrayant de voir cette satisfaction grégaire chez ces jeunes
01:54mais je crois que ces pratiques sacrificielles d'un autre temps reviennent malheureusement aussi avec Internet
02:00parce qu'il y a une sorte de culture de l'humiliation où on jouit de voir l'autre avoir mal
02:05et pas n'importe quel autre, ce n'est pas un coupable, c'est une personne vulnérable
02:09qui devrait mobiliser chez tout un chacun un esprit de secours.
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