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  • il y a 4 mois
Sur les réseaux sociaux, plusieurs collectifs appellent à un arrêt de toutes les activités le 10 septembre. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs revendications et quelles actions souhaitent-ils mener à la rentrée ? Les explications de notre journaliste Sarah Spitz.

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Transcription
00:00C'est encore un peu trop tôt pour savoir si ça sera un flop total
00:03ou si au contraire, ça sera un renouveau des Gilets jaunes.
00:12Ce mouvement, on trouve ses débuts à peu près à la fin mai.
00:19C'est un groupe qui s'appelle Les Essentiels,
00:21qui a été créé par un entrepreneur,
00:23un père de famille de 43 ans dans le nord de la France,
00:26qui crée un site internet et qui fait plusieurs comptes sur les réseaux sociaux
00:31avec ce nom Les Essentiels et qui porte des idées, des revendications.
00:35Il y a un ras-le-bol, mais il y a aussi des revendications plutôt souverainistes,
00:38comme par exemple le Frexit, la sortie de la France de l'Union européenne.
00:42Au début, ça passe complètement inaperçu,
00:45sauf que d'un coup, ce mouvement va être totalement amplifié
00:48à partir du 15 juillet, lorsque François Bayrou annonce ses mesures budgétaires
00:52qui sont très mal vécues par une certaine partie de la population,
00:55par les oppositions, qui dénoncent un budget austéritaire.
00:59Il y a notamment une mesure phare qui suscite beaucoup de colère,
01:02c'est la suppression de jours fériés.
01:04Et donc, à partir du 15 juillet, il va y avoir un effet un peu boule de neige.
01:08Il y aura de plus en plus de gens qui vont suivre ce compte Les Essentiels.
01:11Et puis, il va y en avoir un deuxième qui va apparaître.
01:13Et là où le premier était plutôt coloré très à droite,
01:16celui-là est coloré plutôt très à gauche.
01:18Il s'appelle Indignons-nous et il est surtout actif sur la messagerie Telegram.
01:22S'il y a bien une date qui rapproche ces deux groupes, c'est le 10 septembre.
01:28Donc, les deux veulent qu'à partir du 10 septembre,
01:31il y ait vraiment un blocage et un gros coup de pied dans la fourmilière.
01:34Les façons d'y arriver ne sont pas tout à fait les mêmes.
01:37Sur le premier groupe, le groupe d'origine,
01:40il est plutôt question de s'auto-confiner,
01:43c'est-à-dire de boycotter le système,
01:45soit de récupérer l'argent auprès des banques,
01:47d'arrêter les compteurs ou de ne pas aller au travail et de rester chez soi.
01:50Là où le deuxième privilégie plutôt des manifestations,
01:54combien sont-ils ?
01:55C'est toute la question.
01:57Sur le compte TikTok du premier groupe,
02:01celui qui est très à droite et souverainiste,
02:03on compte à peu près 8000 abonnés,
02:05même si certaines vidéos et publications qui sont partagées
02:08peuvent être vues des centaines de milliers de fois.
02:10Et sur le deuxième groupe, c'est à peu près la même proportion.
02:13Il y a 8000 personnes qui sont intégrées à ces messageries
02:17et qui discutent quotidiennement.
02:19Il est possible que le 10 septembre,
02:21il y ait plus de personnes qui se mobilisent
02:24ou qu'il y en ait beaucoup moins.
02:25C'est très difficile à savoir, c'est toute la question.
02:31Sur le compte TikTok des Essentiels,
02:35qui est la branche plutôt très à droite,
02:37il y a des partages de vidéos.
02:39On voit Francis Lalanne, on voit Coluche.
02:42On voit simplement des montages, des visuels
02:44qui appellent à boycotter le système pour le 10 septembre.
02:49Certaines sont très, très vues, d'autres pas du tout.
02:52Et parmi les abonnés de ce compte,
02:55on peut voir des personnes qui se revendiquent
02:56comme ayant été d'anciens gilets jaunes.
02:59On voit aussi beaucoup des drapeaux français.
03:01Parfois, il y a des commentaires qui appellent,
03:03par exemple, à voter RN.
03:04Sur Telegram, la deuxième branche,
03:07qui est beaucoup plus à gauche,
03:09là, c'est beaucoup plus tentaculaire.
03:11Il y a des conversations dans tous les sens.
03:13Il y a une conversation nationale qui structure l'ensemble,
03:16mais ensuite, il y a plein de ramifications,
03:18de sous-discussions régionales, départementales.
03:21Il y a aussi des discussions thématiques.
03:23Ça part un peu dans tous les sens.
03:24C'est globalement l'opposition au budget Bayrou qui prime,
03:27mais pas que.
03:27On retrouve aussi des personnes qui demandent
03:30à instaurer un référendum d'initiative citoyenne,
03:32qui était une revendication portée par les gilets jaunes
03:35à l'époque, en 2018.
03:36Il y a aussi question de la destitution d'Emmanuel Macron.
03:38Il y a aussi question du financement du système de santé français.
03:42C'est vraiment très, très dense.
03:47Alors, au début, les politiques sont restées plutôt en retrait,
03:50tout simplement parce qu'il est difficile, en fait,
03:52d'identifier quelles sont les racines idéologiques
03:54et le corpus qui sous-tend ces deux branches très, très différentes
03:58et qui se cherchent encore un peu elles-mêmes.
04:00Et donc, d'un camp comme dans l'autre, on a pu se poser des questions.
04:04Est-ce que, finalement, le mouvement finira par porter des propositions,
04:08des revendications d'extrême droite que la gauche pourra regretter après,
04:12si jamais elle le soutient,
04:13et inversement du côté du RN et de l'extrême droite ?
04:16Il y avait aussi cette distance, tout simplement,
04:18parce que, là, pour le coup, les deux branches se disent toutes les deux apartisanes.
04:22Et donc, pendant un certain moment,
04:24les politiques souhaitaient respecter cette indépendance, cette autonomie.
04:28C'est d'ailleurs ce qu'avait écrit Jean-Luc Mélenchon dans son blog le 30 juillet.
04:32Il disait, en gros, qu'il soutenait le mouvement,
04:34mais qu'il respectait l'autonomie et l'indépendance de cette mouvance.
04:38Sauf que, maintenant, ça, c'est fini.
04:40Depuis le 17 août, LFI a officialisé son soutien à ce mouvement.
04:44Très vite, les écologistes ont suivi, le Parti communiste aussi.
04:49En revanche, le PS est un peu plus prudent et garde un peu plus ses distances,
04:53tout comme le RN, qui, plus il voit la gauche récupérer,
04:57quelque part, ce mouvement, plus il souhaite, en tout cas, pour l'heure, s'en distancier.
05:01Alors, les syndicats, eux aussi, sont discrets,
05:04essentiellement parce qu'ils sont en vacances, déjà.
05:06Il y a certains syndicats locaux ou certaines fédérations
05:09qui soutiennent le mouvement,
05:11mais pas encore au niveau central, au niveau des confédérations.
05:14La décision n'a pas encore été prise, tout simplement,
05:16parce que c'est une décision qui se fait de façon collégiale.
05:19Chaque syndicat doit consulter ses instances.
05:21Pour ça, il faut attendre la rentrée.
05:23Alors, avec tout ça, qu'en pense le gouvernement ?
05:25Est-ce qu'il est inquiet ? Est-ce qu'il n'est pas inquiet ?
05:27Pour l'instant, c'est difficile à dire.
05:29Il attend de voir.
05:29Il attend de voir ce que donnera ce mouvement.
05:31C'est encore un peu trop tôt pour savoir si ça sera un flop total
05:35ou si, au contraire, ça sera un renouveau des Gilets jaunes.
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