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  • il y a 3 mois

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00:00Et pour décrypter toute l'actualité politique du jour, Stéphanie Demuru vous êtes accompagnée par Frédéric Dhabi, directeur général opinion du groupe IFOP.
00:07Oui, on parlait de la rentrée politique. La gauche d'ailleurs s'y met, cette rentrée insoumise écologiste et communiste font cette semaine leur rentrée politique avec leurs diverses universités d'été,
00:19avec en ligne de mire, on en parlait il y a quelques instants avec vous Frédéric Dhabi, la censure du gouvernement qu'elle espère accélérer en soutenant le mouvement de blocage notamment du 10 septembre.
00:29Et la fille qui n'est jamais en mal d'une remarque, d'une proposition en choc, je vous propose d'écouter la dernière en date, celle de Manuel Bompard qui a pris la parole en ouverture des Amphi jeunes organisés le 17 août près de Valence.
00:44Écoutez ce qu'il dit sur les caméras de vidéosurveillance.
00:48Pour la sécurité des gens, les caméras ça sert à rien, c'est mieux d'investir dans de la présence humaine, de faire en sorte qu'il y ait de la vie dans nos quartiers, qu'il y ait de la vigilance collective,
00:57que les gens ne soient pas dans des rues où il n'y a plus personne à part une caméra, parce que ce n'est pas la caméra qui va venir vous sauver si vous avez un problème ce jour-là.
01:07Là aussi je le dis franchement.
01:11Le monde selon Manuel Bompard, on rappelle quand même selon des chiffres officiels du ministère de l'Intérieur en 2022, plus de 75% des enquêtes élucidées à Paris impliquaient par exemple des images de vidéos protection.
01:24Frédéric Dhabi.
01:25Oui c'est vrai qu'il est en décalage avec déjà ce que nous disent les Français.
01:29On est à quelques mois, vous le savez Stéphanie, des élections municipales et depuis maintenant deux ans, il faut paralyser dans des villes grandes, dans des villes moyennes, dans des petites villes, au moins de plus de 5000 habitants,
01:38des enquêtes de climat municipal, voir comment les gens vivent leur vie quotidienne.
01:41Qu'est-ce que l'on voit ? Que la sécurité est un sujet majeur, un sujet d'inquiétude absolument massif, beaucoup plus fort qu'il n'était avant les municipales de 2020,
01:50avec en plus une dimension aggravante, c'est la prise de conscience du trafic de drogue, avec des Français qui utilisent même dans des petites communes le mot de narcotrafic.
01:59Il y a quelques années, narcotrafic, on croyait que c'était un mot qui était dédié à des séries sur Netflix, c'est pas un mot qui parlait aux Français.
02:06Et systématiquement, quand nous travaillons sur les moyens, les Français de gauche comme de droite, le qui va gauche-droite est absolument marginal sur cette question,
02:18appellent de leur vœu des caméras de sécurité. Maintenant, quand on écoute l'ensemble du propos de M. Bompard, on ne peut pas lui donner tort, il faut de la présence humaine,
02:27mais je pense que les Français sont aussi d'accord sur la présence humaine, et je n'ai pas l'impression que dans les villes petites ou moyennes, il n'y ait que des caméras de sécurité.
02:34Mais maintenant, il met le doigt sur une dimension importante, le sentiment chez beaucoup de Français, et je le répète, le clivage gauche-droite
02:42qui avant pouvait séparer la question sur la question de la sécurité, les gens de gauche qui disaient, l'importance, rappelez-vous la phrase de Lionel Jospin,
02:51qui disait qu'il avait été naïf sur la question de la sécurité, qu'avec la baisse du chômage, la sécurité disparaîtrait.
02:56C'est une chimère qui est complètement mise aux oubliés de la part des Français de gauche.
03:00Comment vous parleriez de bascule vraiment dans ce domaine ?
03:02Mais quittons même ce que nous disent les Français, regardons les tribunes récentes du maire de Bordeaux, un écologiste, Pierre-Hermic, du maire de Lyon.
03:11Ça a été tardif quand même.
03:12Mais Pierre-Hermic, quasiment dès le début de son mandat, puis il y a eu le moment des gilets jaunes,
03:17il y a eu l'incendie, et nos auditeurs bordelais l'ont vraiment en tête de manière un peu émue,
03:21de la grande porte historique de la mairie de Bordeaux.
03:27Je pense qu'à l'échelle locale sur les questions d'insécurité,
03:31les Français de gauche et ceux de droite réagissent de manière identique.
03:35Alors un discours un peu jusqu'au butiste comme celui de Manuel Bompard,
03:39les caméras de sécurité, ça ne sert à rien, je pense que les Français, y compris de gauche, n'achètent pas.
03:44Par contre, oui, ce qu'ils disaient sur la présence humaine,
03:47le fait qu'effectivement, la sécurité, ce n'est pas que de la technologie,
03:51c'est d'abord une police de proximité, les Français, de gauche que de droite,
03:55je dirais, prébiscitent les polices municipales,
03:58et même l'armement des polices municipales auxquelles les filles, je crois, très opposées.
04:04Donc on est sur un sujet qui, aujourd'hui, on verra ce qui se passera d'ici mars,
04:08est le premier déterminant du vote des Français aux prochaines élections municipales.
04:14Ce n'est pas un sujet anodin.
04:15Et on va retrouver tout de suite un auditeur, un premier auditeur sur ce sujet,
04:19Grégory, qui nous appelle de Paris, c'est cela. Bonjour Grégory.
04:23Tout à fait. Bonjour, bonjour à tous.
04:25Soyez le bienvenu sur l'antenne d'Europe 1.
04:27Vous souhaitiez réagir sur ce sujet précisément de la vidéosurveillance,
04:32qui ne sert à rien, manifestement, selon Emmanuel Bompard.
04:36Alors, pour Emmanuel Bompard, oui, c'est vrai, pour Emmanuel Bompard, oui,
04:41ça ne sert à rien, mais pour moi, ça sert.
04:43Alors, ceci dit, je suis d'accord avec lui lorsqu'il parle de la présence humaine,
04:47mais bien sûr, ça, il a raison.
04:49Non, mais l'un n'empêche pas l'autre, on le disait.
04:50Bien sûr, tout à fait, l'un n'empêche pas l'autre, vous avez tout à fait raison.
04:54Il faut de la présence humaine, il faut de la sécurité, tout simplement.
04:57Il faut voir des policiers, mais il faut aussi des caméras de surveillance.
05:01Et pour moi, les caméras de surveillance servent beaucoup,
05:05parce que, vous savez, il y a de la violence partout en France.
05:10On n'entend que ça, de la violence, des agressions, des coups de couteau.
05:13Il y a quand même, si on en croit les chiffres, 120 coups de couteau par jour en France.
05:19C'est quand même très, très grave.
05:21Il y a des trafiquants, trafiquants de drogue.
05:25Il y a de tout.
05:25Alors, quand on n'a rien à se reprocher, comme moi, moi, je n'ai rien à me reprocher.
05:28Moi, je peux me balader dans la rue tranquillement.
05:30On peut me filmer, il n'y a pas de problème.
05:33Je ne suis pas un agresseur, je ne suis pas un délaquant.
05:36Je ne suis... Voilà, tout va bien pour moi.
05:38Il n'y a pas de souci.
05:39Mais donc, quand on n'a rien à se reprocher, c'est pas grave.
05:42Il y a des caméras souriées, vous êtes filmé.
05:44Il n'y a pas de problème.
05:44Mais non, pour la vigilance, pour la sécurité,
05:48alors déjà qu'il y a une justice au faible en France,
05:51moi, je le dis tout le temps, il faut une justice beaucoup plus ferme.
05:54Alors, au moins, mettez, laissez les caméras de surveillance.
05:58Moi, je pense que les Français, c'est très vieux quand même.
06:01Ah ben, les publicités.
06:02Je parle sous le contrôle de Frédéric Dhabi qui vient d'aller dans ce sens.
06:05Je crois que j'ai un sondage d'IFOP.
06:06Il date un petit peu, mais 81% des Français favorables à la vidéosurveillance.
06:10On est sur ces chiffres.
06:11Tout à fait.
06:12Et comme je vous disais, à l'échelle locale, dans des grandes métropodes,
06:14dans des petites villes, dans des villes de taille moyenne,
06:17c'est également des pourcentages équivalents.
06:20Ça, c'est nouveau, Frédéric Dhabi, dans les petites villes, justement, de campagne.
06:24Oui, il y a dans des...
06:25On a fait, dans le cadre d'un livre à sortir avec Brice Socol,
06:29on a interrogé des maires, des maires de petites villes, de communes rurales.
06:33Il ne faut pas oublier, la France, c'est un tissu de petites communes.
06:37Il n'y a que 1000 villes ou 1050 villes de plus de 10 000 habitants.
06:41On va les regarder fortement pour les municipales, mais il y a tout ce tissu de petites communes.
06:46Et les maires des petites villes de communes rurales nous disent,
06:49on a maintenant les inconvénients de la ville sans les avantages.
06:53Et ces inconvénients, c'est le trafic de drogue, souvent, et ces actes d'insécurité.
06:56Le fait majeur, ce n'est pas l'évolution du chiffre.
06:58C'est comme je vous le disais tout à l'heure, et je veux insister là-dessus,
07:02que le clivage gauche-droite qui était avant majeur sur les questions d'insécurité a complètement disparu.
07:07Vous voyez, tout à l'heure, on écoutait les rappels du titre avec la phrase polémique du député Aurélien Taché.
07:14Quand nous faisons des enquêtes, on en fait une chaque année pour l'humanité, sur l'identité de gauche,
07:18on ne trouve jamais une majorité de sympathisants de gauche qui disent que la police tue.
07:22Il y a quelque chose qui est, lors d'un décalage...
07:24On a Libération encore fait sa une aujourd'hui sur les violences policières.
07:28Elles existent peut-être, mais pour les Français, y compris de gauche, ce sont des phénomènes très marginaux.
07:34Frédéric Dabiche, vous voyez réagir aussi à ce que nous disait Grégory sur la justice.
07:38Il exprimait son opinion.
07:40Grégory est très représentatif de ce que j'appelle la mutation de l'insécurité.
07:45Premièrement, plus de clivage gauche-droite, on l'a dit.
07:47Deuxièmement, pourquoi les actes d'insécurité marquent quand on interroge les Français
07:50sur ce qui les a marqués en matière d'insécurité ?
07:53Ils parlent de choses qu'ils ont connues personnellement.
07:56Bien sûr, les faits divers affreux, l'affaire de Thomas à Crépole,
08:00la petite Lou divine, etc., Philippines, pardon, choc.
08:04Mais pour les Français, ils sont peut-être également des personnes victimes d'actes d'insécurité
08:10qui ont une part réelle ou symbolique d'autorité de l'État.
08:13Très récemment, un maire dans l'Isère, vous le savez, a été frappé quasiment à mort.
08:19Alors, ils citent des pompiers, ils citent des médecins qui ne peuvent pas rentrer dans les cités.
08:23Et par rapport à ce qu'a dit Grégory, et c'est la troisième mutation sur la question de l'insécurité,
08:28c'est de moins en moins une question de police ou de vidéosurveillance,
08:32c'est une question de justice et donc d'insuffisante réponse pénale.
08:36Et c'est en ça que l'habileté de Gérald Damanin de passer de Beauvau à la place Vendôme,
08:43il a suivi, si je puis dire, dans ce cheminement ministériel,
08:47les attentes des Français qui disent que c'est au niveau de la justice
08:49que peut-être les choses ne sont pas efficientes en matière de lutte contre l'insécurité.
08:54Merci Grégory, en tout cas, d'être intervenu sur l'antenne d'Europe 1.
08:58Frédéric Dhabi, si vous le voulez bien, vous restez un petit peu avec nous.
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