- il y a 3 mois
- #filmcomplet
Monsieur de Fontenelle a résisté toute sa vie à la passion et aux sentiments amoureux, jusqu’au jour où il fait la rencontre d'Isabella, qui lui fait découvrir ce qu’il a toujours ignoré : l’amour.
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Genre : Nouveautés, Film Cinéma, Téléfilm, Romance, Histoire, Drame
© 2024 - Tous Droits Réservés #FilmComplet
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Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00:00Musique
00:00:008 heures !
00:00:11Votre bouillon !
00:00:15Il faut le boire bien chaud, sinon ça ne vous fera aucun...
00:00:20aucun bien !
00:00:22Musique
00:00:24Sidon !
00:00:38Sidon ! Mathieu !
00:00:44Musique
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00:00:50Musique
00:00:52Musique
00:00:54Musique
00:02:27Je me demande ce qu'il espère
00:02:29S'il croit que les habitants de la Lune vont lui faire signe de montée
00:02:32Il vous a donc convaincu que la Lune était habitée ?
00:02:35Non, pas la Lune
00:02:37Mais, attendez, attendez
00:02:39On ne s'y retrouve plus dans tous ces astres
00:02:42En tout cas, moi je crois que les habitants du ciel en ont assez d'être regardés
00:02:48Avec ses lunettes, qu'on dirait des fusils
00:02:51Monsieur de Fontenay-Labot est un grand savant
00:02:54Il y a des choses qu'à son âge n'en fait plus
00:02:55Madame, il n'y a que vous, sa petite nièce
00:03:00Qui puisse y le raisonner ?
00:03:03Qu'irais-je lui dire ? Il est la raison même
00:03:05Au revoir
00:03:05Tout au plus pourrait en contenir sa gourmandise
00:03:09Oh, ma chère nièce
00:03:17Je vous souhaite le bonjour, mon oncle
00:03:19Vous avez belle mine
00:03:21Je suis ravie
00:03:22N'y aurait-il point du fromage ?
00:03:28Vous ne dînerez point si vous prenez du fromage à cette heure
00:03:30Nouveau revient de Capogne-de-Saunir
00:03:32Je sais trop bien que vous n'en prendrez point qu'un seul morceau
00:03:35Vous serez témoin qu'après 95 ans
00:03:38Je suis condamné à mourir de faim dans ma propre maison
00:03:42Et vous passez pas à la cuisine
00:03:44En effet
00:03:44Et n'avez-vous point remarqué ce qui se préparait pour le dîner ?
00:03:49Des asperges, mon oncle
00:03:50Dieu soit loué
00:03:51C'est étrange comme manger des asperges
00:03:54Il semble pour vous une forme avancée du bonheur
00:03:56Vous parlez du bonheur comme si j'en connaissais les secrets
00:03:59N'est-ce pas la vérité ?
00:04:02Je crois en effet que les secrets du bonheur ne vous sont pas inconnus
00:04:08Vous appelez secrets de simples précautions ?
00:04:12Confie-moi en une
00:04:13Mais la plus simple, il faut se ménager en toutes circonstances
00:04:17Oui, la mesure du bonheur qui nous a été donnée
00:04:24Est assez petite, ma chère nièce
00:04:26J'ai donc prudent de ne rien perdre
00:04:34Et était-ce dans vos précautions que de ne pas vous marier ?
00:04:41Veuillez m'excuser
00:04:42Pertinente question
00:04:47Dans les nœuds de l'hymen, à quoi bon m'engager ?
00:04:55Je suis un, cela doit suffire
00:04:57Si j'étais deux, mon état serait pire
00:05:02C'est bien assez de moi pour me faire enrager
00:05:05Votre science des épigrammes vous tire de toutes les situations
00:05:08Il n'empêche que vous savez vous faire adorer des femmes
00:05:12Peut-être
00:05:13Mais on les épouse
00:05:15Et puis on les connaît
00:05:17Le mariage est chose naturelle pourtant
00:05:19On n'aime pas dans le plan
00:05:20Je dis
00:05:21L'idée a bien dû vous venir
00:05:24De vous marier
00:05:25Quelquefois, oui
00:05:27Le matin
00:05:27Voltaire aurait dit au roi de Prusse que vous étiez
00:05:44L'esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV est porté
00:05:48Un compliment n'étant pas dans sa manière
00:05:51Ils ont déduit qu'il a dû lui arriver quelque chose de fâcheux
00:05:54Le froid peut-être
00:05:56Je m'étonne toujours comme les séances à l'académie ne vous fatiguent pas davantage
00:06:04Pourquoi voulez-vous ?
00:06:06Je n'y ai plus d'ennemis
00:06:26On dirait que vous avez oublié ce que messieurs Boileau et la Bruyère ont dit de désagréable sur vous
00:06:32Ne venez pas enfants, ça racine de l'oublier parmi mes adversaires
00:06:36Je leur ai pardonné
00:06:38Et cela m'a fait beaucoup de bien
00:06:40Non, aujourd'hui
00:06:42Je ne les blâme que d'être tous morts
00:06:45Portez-vous toujours aussi aimablement
00:06:48Amablement, cher enfant
00:06:50Et bien moi c'est monsieur que je trouve trop aimable
00:07:00Il n'en veut à personne et se contente de tout
00:07:03Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense
00:07:09Ou de pas de bonté du tout
00:07:11Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière
00:07:19Il me fait peur
00:07:22Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle
00:07:26Je comprends
00:07:28Être le neveu du grand Corneille, c'est une situation tout de même
00:07:31Pour vous aussi madame
00:07:34Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète
00:07:39Qu'est-ce que vous faites ?
00:08:05Monsieur en avait assez
00:08:06Comment il en avait assez ?
00:08:08Ah oui, il ne veut plus le voir ce coffre
00:08:0960 ans à ce qui paraît
00:08:11Mais il est plein
00:08:12Ah ben pour sûr madame qu'il est plein
00:08:14On sent bien quand on le porte
00:08:16C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans
00:08:19Mais qu'est-ce que tu racontes Simon ?
00:08:21Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre
00:08:22Ah ben je dis point non
00:08:23Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire
00:08:26Qui vous a raconté ces sornettes ?
00:08:29C'est...
00:08:30C'est lui
00:08:31Qui ça lui ?
00:08:33Monsieur de Fontenelle
00:08:37C'est amusant mais cela ne tient pas debout
00:08:40Pourquoi ne les aurait-il pas lus ?
00:08:42Monsieur n'aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous
00:08:45Répète quand même, madame te le demande
00:08:47Ben...
00:08:49Il les a point lus
00:08:51Parce qu'il se doutait qu'on disait pas du bien de lui là-dedans
00:08:53Même qu'on l'attaquait
00:08:54Après tout, cela est assez dans sa manière
00:09:03Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gratter votre humeur
00:09:07C'est tout lui, en effet
00:09:10Débarras, allez
00:09:11Et vous repasserez le balai
00:09:13Sous-titres par Jérémy Diaz
00:09:43Sous-titres par Jérémy Diaz
00:10:13Sous-titres par Jérémy Diaz
00:10:43Un âge exige la tempérance
00:10:45Très belle affaire
00:10:46Qu'est-ce que l'âge quand la gloire le surpasse ?
00:10:49Accepterez-vous néanmoins quelques fricons filles ?
00:10:52Allez par ici
00:10:53Monsieur de Fontenelle vous a repéré comme étant le plus spirituel de l'Assemblée
00:10:59Le plus spirituel du salon de madame Geoffrey ?
00:11:03C'est madame Geoffrey
00:11:05Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière
00:11:08Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper
00:11:11De quoi disputiez-vous ?
00:11:14Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme
00:11:16De déceler le sentiment sous une conduite galante
00:11:20Monsieur de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès fait à la sincérité des hommes
00:11:25Alors, qu'en pense le siècle passé ?
00:11:27Ma foi, je n'observe point les sentiments comme je le fais des planètes
00:11:32Vous n'avez pas à observer ce qui vous est simplement donné de ressentir ?
00:11:37Certes, mais il est présomptueux d'avancée que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit
00:11:41Voilà 80 ans que j'ai relégué le sentiment dans mes poésies
00:11:46Et vous appelez ça avoir vécu ?
00:11:52Je crois avoir été oppressé comme il convenait auprès des femmes
00:11:54Mais, l'amour
00:11:57J'entends mal
00:12:00Je parlais de l'amour
00:12:02Lui et moi, sommes des choses incompatibles
00:12:05On dit pourtant que votre roman préféré n'est autre que la princesse de Clèves
00:12:09Le style en est insurpassable
00:12:15Il en est plus vif
00:12:16Il n'en est pas de plus simple
00:12:18Donc, de plus grand
00:12:20Mais, la princesse, c'est une histoire d'amour
00:12:23Qui n'a pas lieu
00:12:24Quelle sagesse
00:12:26Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers
00:12:29Je suppose, ce sont les idées qui ont vos faveurs ?
00:12:32Pas davantage
00:12:33Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner
00:12:38J'aime trop mon repos
00:12:41Et puis
00:12:42Pourquoi polémiquer ?
00:12:46Tout est possible
00:12:48Et tout le monde a raison
00:12:50Allons, allons
00:12:52Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférents
00:12:56Si je vous disais
00:12:57Que monsieur d'Alembert est venu nous lire hier son discours préliminaire à l'encyclopédie
00:13:01Et que le chevalier de Jocourt nous a montré d'admirables planches dans les métiers
00:13:06C'était d'un ennui mortel
00:13:09Vous m'avez l'air encore bien vivant, il me semble
00:13:11Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie ?
00:13:15A instruire les médiocres de choses qu'ils n'entendront point ?
00:13:18Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers ?
00:13:22Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend
00:13:27Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'Académie, j'en réponds
00:13:30Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins
00:13:34Et moi j'entends bien être de l'Académie
00:13:36Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens
00:13:39Mais les composés est d'un aussi dur labeur, croyez-moi
00:13:42Une simple page me prend trois ou quatre heures
00:13:46Vous finirez bien par attraper tout ce temps perdu
00:13:49Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur
00:13:51Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur
00:13:54Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle
00:13:59Dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salon
00:14:00Pauvre Vallière, il se croit à un esprit supérieur
00:14:07Mais la supériorité lui fait bien défaut
00:14:09Et l'esprit lui manque
00:14:11Venez, nous allons entendre la musique de près
00:14:14Elle est bien assez insupportable de loin
00:14:17Vous préférez la peinture ?
00:14:19Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits
00:14:23La sculpture ?
00:14:25Je laisse les statues me regarder
00:14:27Les arts vous touchent donc si peu
00:14:31Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence
00:14:35Plus tard, peut-être
00:14:40Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances
00:14:43Rien ne vous touche, je vous admire
00:14:46Bonsoir, cher Fontenelle
00:14:49Pardon ?
00:14:51Je vous souhaitais le bonsoir
00:14:52Bonsoir
00:23:01Je ne crois pas vous avoir présenté Isabelle.
00:23:03La fille de ma sœur du comte d'Ella Torre.
00:23:06Elle est arrivée de Florence la semaine passée.
00:23:10Ah ! Tes asperges !
00:23:12On dit, monsieur, que vous n'avez pu résister à un mot cruel dont l'abbé Chalon fut l'innocente victime.
00:23:24La cruauté n'est pas ma façon, monsieur.
00:23:25Mais si cela est vrai, ce que j'ai dit semble avoir remis les asperges à la mode.
00:23:31Monsieur le philosophe, il paraît que vous refusez de croire à l'amour.
00:23:38Plaît-il.
00:23:39N'est-il point vrai que l'amour existe ?
00:23:42J'avoue qu'à sept minutes, je ne doute plus.
00:23:50On m'a dit une charmante désenterie qui vous concerne, cher Fontenelle.
00:23:54À quelqu'un qui souhaitait faire un placement d'argent, il a été déconseillé de le faire sur votre tête,
00:23:58sauf à fond perdu, car vous rajeunissez en vieillissant.
00:24:03L'autre jour, j'ai voulu faire déplacer un meuble de famille, un vieux secrétaire qui avait toutes les apparences du neuf.
00:24:09Eh bien, à peine l'a-t-on touché qu'il s'est effondré.
00:24:11Il était vermoulu.
00:24:15Vieillir me fait peur.
00:24:16Pour les femmes, la disgrâce des sens, c'est une horrible chose.
00:24:23Une sottise.
00:24:24Pour éviter à nos sens de vieillir, il faut veiller à leur fonctionnement régulier.
00:24:29Les entretenir, en quelque sorte.
00:24:31À suivre vos conseils, on tomberait vite dans l'excès, il me semble.
00:24:35L'homme de qualité sait tempérer ses audaces.
00:24:38Je crains, mademoiselle, que nos discours vous ennuient.
00:24:42Les vôtres, vous voulez dire.
00:24:46Quand la beauté et la jeunesse s'accordent si magnifiquement, a-t-on envie d'entendre des propos desséchés ?
00:24:53A-t-on d'ailleurs envie d'entendre quoi que ce soit ?
00:24:56Les paroles retardent toujours les actes.
00:24:58Desséchés ? Oh non, ce n'est pas possible.
00:25:01Grand-pense, votre nièce ?
00:25:03Elle va vous le dire elle-même, baron Grimm.
00:25:05Je n'en suis pas encore à me laisser des conseils qu'elle en me donne.
00:25:09Ce qui n'empêche pas d'en faire le tri.
00:25:10De reconnaître la vérité dans ce qui est généreux, sensible, dévoué.
00:25:16En un mot, dans ce qui vient du cœur.
00:25:19Tous les êtres possèdent un cœur, me direz-vous.
00:25:22Eh bien non.
00:25:24La science nous le cache encore, mais certains en sont réellement dépourvus.
00:25:28Vraiment ?
00:25:29J'en connais personnellement.
00:25:30Dans quelques contrées lointaines, je pense.
00:25:32Point du tout, ici même.
00:25:34Nous direz-vous.
00:25:35À quoi bon ? Il s'est déjà reconnu.
00:25:37Je suis résolu à faire à l'Académie une communication sur l'intelligence de l'asperge.
00:25:51C'est un légume particulièrement savoureux, mais aussi commande à manger.
00:26:00En somme, fait pour nous plaire.
00:26:03Mais avec une discrétion qui enchante.
00:26:05Il suffit d'ailleurs de savoir comment poussent les asperges.
00:26:10Elles passent la tête.
00:26:13Pour d'abord voir si elles ne dérangent pas.
00:26:19Et puis alors, se sachant attendus, elles viennent.
00:26:25Tout entière.
00:26:26Aucun autre légume ne possède cette élégance.
00:26:35À vrai dire, monsieur, ça n'est pas précisément sur l'Académie et les asperges qu'on vous attendait.
00:26:40Sur quoi d'autre ?
00:26:41Eh bien, sur ce qu'affirme monsieur de Vallière.
00:26:43L'absence de cœur.
00:26:45Vous avez dû mal entendre.
00:26:47Comment cela ?
00:26:48Monsieur de Vallière pense que cela n'existe pas parce que le cœur comme le cerveau
00:26:52sont des organes qui lui sont encore étrangers.
00:26:55J'ai cru comprendre que pour l'instant,
00:26:59il ne s'intéressait qu'à la partie comprise entre la hanche et le genou.
00:27:08Bénissons l'esprit, monsieur.
00:27:10C'est lui qui vous tuera.
00:27:12Alors ne songez plus à l'Académie.
00:27:15Vous voilà déjà immortel.
00:27:16Bénissons l'esprit, monsieur, c'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit.
00:27:21Bénissons l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit.
00:27:26Bénissons l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit.
00:27:31C'est l'esprit, c'est l'esprit, c'est l'esprit et l'esprit.
00:33:18Les sceaux et les savants.
00:33:21Je crois qu'un jour viendra où l'homme visitera les planètes.
00:33:24Vous avez raison.
00:33:26Il n'aura pas la sagesse d'y renoncer.
00:33:29Et il ne pourra s'empêcher d'y mettre de l'orgueil.
00:33:32Comme toujours.
00:33:34Vous étiez moins pessimiste avec la marquise.
00:33:38Marquise.
00:33:42Imaginaire.
00:33:45Êtes-vous sérieux ?
00:33:47Je voulais raconter simplement les principes qui réjouissent l'univers.
00:33:52Alors j'ai imaginé des conversations avec une marquise.
00:33:55Le soir, dans le parc d'un château.
00:34:00Je rêvais d'un ouvrage ni trop sec, ni trop léger.
00:34:04Mais il se peut bien qu'en cherchant un juste milieu qui convainc tout le monde,
00:34:08j'en ai trouvé un qui ne convienne à personne.
00:34:11Les justes milieux sont impossibles à tenir.
00:34:16On ne m'y prendra plus.
00:34:17C'est pourtant grâce à vous que les femmes prennent plaisir à la science.
00:34:22Beaucoup d'hommes ne vous le pardonneront jamais.
00:34:26Enfin,
00:34:28l'aveu que vous m'avez fait me dispense désormais de me montrer jalousie vers votre marquise.
00:34:33Je vous demande pardon.
00:34:36J'ai parlé de la jalousie.
00:34:39J'avoue, ignorez ce que c'est.
00:34:42Je vous crois.
00:34:43Il n'y a que la femme pour savoir.
00:34:47Allons, je ne suis pas tout à fait honnête.
00:34:51Pardon.
00:34:51Cette marquise, je ne l'ai pas entièrement inventée.
00:34:58Je me suis inspiré d'une personne réelle.
00:35:01Qui ?
00:35:02Une dame de ma province,
00:35:06auprès de laquelle beaucoup pensaient que j'étais assidu.
00:35:12L'étiez-vous ?
00:35:14Elle fait en sorte que mes manières fussent toujours honnêtes et obligeantes.
00:35:18Les jeunes gens n'entendent plus cela.
00:35:23Le seul intérêt des jeunes gens est de fuir les sentiments.
00:35:29Enfin, monsieur,
00:35:31fuir les sentiments,
00:35:34l'étrange conseil.
00:35:36Quelle importance.
00:35:38On reconnaît les bons conseils à ce qu'ils ne sont jamais suivis
00:35:40et les mauvais à ce que tout le monde s'est hâté de les précéder.
00:35:46Je ne vous ai que trop retardé, monsieur.
00:35:48Aurais-je prononcé quelques paroles pour vous déplaire ?
00:35:51La nuit est fraîche, soudainement.
00:35:56Elle est fort douce, au contraire.
00:35:59Je porte de prendre voie.
00:36:02Je m'en voudrais donner ton point attentif à votre santé.
00:36:12Le troisième acte commence par une scène entre la marquise et Dubois.
00:36:18Buvez.
00:36:25C'est brûlant.
00:36:27Vous vous souciez moins du chaud et du froid dans certaines maisons que je connais.
00:36:33Je dois écrire une lettre.
00:36:36Allez.
00:36:36C'est brûlant.
00:36:38C'est brûlant.
00:36:39C'est brûlant.
00:36:40C'est brûlant.
00:36:41C'est brûlant.
00:36:49C'est chaud.
00:37:15Oh, mon pauvre ami, vous voilà dans un triste état.
00:37:18À cause de l'humidité de votre jardin.
00:37:21Que me dites-vous là ?
00:37:23Que les faiblesses arrivent par où on ne les attend pas.
00:37:27Ma nièce m'a chargée de vous remettre cette lettre.
00:37:31Elle vous remercie d'être restée pour l'écouter chanter.
00:37:35Je crois avoir bien agi en exigeant qu'Isabelle s'installe chez moi.
00:37:39Elle ne pouvait rester à Florence plus longtemps.
00:37:41Sa mère n'aurait jamais trouvé sur place remède à son mal.
00:37:44De quel mal souffre-t-elle donc ?
00:37:46De quoi voulez-vous ?
00:37:48L'amour, mon ami.
00:37:50L'amour.
00:37:53Isabelle a connu il y a peu le revers d'une passion qu'elle croyait partager.
00:37:57Elle a surpris celui qui lui avait juré sa flamme dans les bras d'une autre.
00:38:01Enfin, quand je dis dans les bras, j'espère que vous me comprenez.
00:38:05Ma sœur s'est alarmée, car la santé d'Isabelle donnait des signes d'inquiétude
00:38:08après cette pénible déconvenue.
00:38:09On ne saurait compter le nombre de fois où Isabelle a été surprise en larmes.
00:38:15Sans parler de ce jour pas si lointain où elle a voulu se jeter dans la rivière.
00:38:20Enfin !
00:38:21J'ai arraché ma nièce à son tourment et la voilà guérie.
00:38:23Je vous vois fatigué, chère Fontenelle.
00:38:30Vous dites ?
00:38:31Ah oui.
00:38:33L'amour.
00:38:34Me pardonnerez-vous, monsieur, un comportement aussi ce qu'inexplicable,
00:38:43alors que vous me faisiez la faveur de votre immense savoir.
00:38:47Il me faudra bien du courage pour reparaître devant vous,
00:38:51alors même que je ne saurais me résigner à ne plus vous voir.
00:39:04Sous-titrage Société Radio-Canada
00:39:34Mademoiselle, mademoiselle, monsieur de Fontenelle m'a chargé de vous remettre ceci.
00:39:42Ah, monsieur de Fontenelle, je suis bien naze de vous revoir.
00:40:09M. Diderot et M. d'Alembert disaient à l'instant que vous étiez leur maître.
00:40:13Ce n'est pas un mince privilège, madame, que d'être née avant tout le monde.
00:40:18Mademoiselle, vous avez retrouvé bonne mine.
00:40:21Ma nièce sera ravie de vous revoir.
00:40:24Au juste moment, mademoiselle.
00:40:24Cette jeunesse nous donne le vertige.
00:40:35Qu'il me soit permis de saluer l'esprit le plus libre et le plus avancé de notre temps.
00:40:42M. D'Alembert, vous me faites trop d'honneur.
00:40:45Notre encyclopédie vous est sans foire de vables.
00:40:48Vous verrez que mon âge finira par me rapporter.
00:40:57Je ne suis point de ces hommes qui exhibent des certitudes.
00:41:02Mais je sais que c'est par la connaissance et le raisonnement que le monde sortira des ténèbres.
00:41:07Nos articles lui ouvriront les yeux.
00:41:08Et nos souscripteurs ne seront pas que des lecteurs.
00:41:12Comprenez-vous, ils transmettront, ils témoigneront.
00:41:17Ah, M. de Fontenay.
00:41:22On me dit que vous ne ménagez point votre peine pour nous soutenir.
00:41:25Soyez-en mille fois remerciés.
00:41:27Ce premier volume de votre encyclopédie me ravit, M. Diderot.
00:41:32C'est une vaste entreprise.
00:41:34Trop vaste, peut-être.
00:41:35En tout cas, elle vous apportera peu de satisfaction.
00:41:39Les hommes tels que vous sont faits pour les grandes aventures et la règle des 3D.
00:41:46J'ignore cette règle.
00:41:48Déconvenu, difficulté, découragement.
00:41:52Eh bien, j'en ajoute un quatrième.
00:41:54Défine.
00:41:55Je veux le relever.
00:41:56Vous avez raison.
00:41:58Il était tombé assez bas ces derniers temps.
00:42:05Charmant tableau.
00:42:08Lequel se tient l'autre ?
00:42:09Oh, Diderot préférera toujours Fontenay à Voltaire.
00:42:12Il vaut caresser un chat qu'un scorpion.
00:42:14Ah ah ah !
00:42:16Monsieur de Fontenay.
00:42:24Vous me voyez confuse.
00:42:28Je veux vous assurer que l'idée que vous avez de moi n'est pas la bonne.
00:42:31Mais puisque je n'ai rien vu...
00:42:33Le jour où vous m'avez surprise, mon mari m'avait insultée.
00:42:39Imaginez mon trouble.
00:42:40Comment elle pourrait-je, madame ?
00:42:42C'est parce qu'il m'avait infligé cet affront que je me suis vengée de lui.
00:42:46Imagine que pareille vengeance vous coûte énormément.
00:42:48Personne n'est mort d'avoir été infidèle, n'ose pas ?
00:42:53Certains m'aiment vivre, madame.
00:42:56Mon mari m'a traité de catin.
00:42:59Pourtant, j'ai éprouvé de l'affection et de la tendresse pour tous les hommes qui m'a été donnée de connaître.
00:43:05Dans ce cas, madame, ce n'est pas une insulte, c'est de la reconnaissance.
00:43:09Un peu de fraîcheur, un peu de fraîcheur me fera du bien.
00:43:12Quelle situation, monsieur ?
00:43:24Comment cela ?
00:43:26Ce rendez-vous que vous m'avez fixé dans les plus grands secrets.
00:43:29À la suite d'une lettre de vous et votre tante, qui me l'a remise,
00:43:33croit encore que vous m'adressiez de simples remerciements.
00:43:38Je vous devais des excuses.
00:43:39J'ose à peine imaginer ce que vous avez pensé de moi après cette soirée.
00:43:44Mais ce que j'ai pensé dans l'instant n'a rien à voir avec ce que je crois désormais.
00:43:49Que voulez-vous dire ?
00:43:52Que sans l'évocation d'un sentiment qui vous tourmente,
00:43:55plus qu'il ne faudrait,
00:43:57je n'aurais pas assisté à un départ qui ressemblait à une fuite.
00:44:03Vous savez donc ?
00:44:07Je suis moins forte que je le pense.
00:44:11Je crois oublier.
00:44:12Je ne fais qu'un fouir.
00:44:13Il est vrai et je crois que ce sera là ma plus grande gloire.
00:44:18Par quelle force faut-il donc être habité ?
00:44:21Je ne vois rien de banal dans les mouvements du cœur,
00:44:24mais j'ai préféré m'en garder.
00:44:25Comme si nous avions les choix.
00:44:29Nous l'avons.
00:44:31Il ne faut jamais chercher qu'à simplifier sa vie.
00:44:35Pour ma part, j'ai voulu faire l'économie d'histoire d'amour
00:44:38qui m'eussent laissé pantelons.
00:44:41Je me connais trop bien.
00:44:43Mais vous avez aimé, monsieur.
00:44:45Il avait été en retour.
00:44:47Soutiendrez-vous le contraire ?
00:44:49C'est un sujet bien personnel pour qui déteste parler de soi.
00:44:54Ainsi donc, vous pourriez tout connaître de moi
00:44:56et n'auriez-vous me confié en retour ?
00:45:00Qui mon existence intéressera-t-elle ?
00:45:05Moi.
00:45:09Pourquoi je m'en prie ?
00:45:12Je ne sais.
00:45:14Ou plutôt, pour la première fois,
00:45:18je le sentimente d'être comprise.
00:45:22Nous nous connaissons peu, il est vrai,
00:45:24et pourtant, il me semble que nous avons déjà partagé un peu de notre vie.
00:45:32Vous ne voulez donc rien me dire ?
00:45:35Un jour.
00:45:37Quel jour ?
00:45:39Un prochain jour.
00:45:42Protégez-vous des secrets.
00:45:46C'est avec pareil raisonnement
00:45:48que ma petite-nieuse prétend que tout m'a réussi.
00:45:51Je crains que l'affection qu'elle me porte
00:45:53me fasse voir de travers.
00:45:57En quoi aurait-elle tort ?
00:45:58Il suffit de regarder de quelle manière
00:46:01j'ai parcouru le chemin.
00:46:03Quand j'ai voulu embrasser la carrière d'avocat
00:46:05dans ma ville natale,
00:46:07j'ai perdu la seule affaire
00:46:08qui me fut confiée.
00:46:10Quelle importance !
00:46:11Vous aviez la poésie !
00:46:12Je ne lui ai donné plus qu'elle ne m'a rendue.
00:46:16Je fais mine aujourd'hui d'être détaché,
00:46:18mais je sais à quel point
00:46:19les détracteurs avaient raison.
00:46:21Mes ouvrages ne faisaient qu'imiter
00:46:23ce que l'on représentait de pire
00:46:25sur le théâtre.
00:46:26L'académie vous a pourtant accepté ?
00:46:30Après quatre tentatures,
00:46:32ils auraient su que j'allais vivre vieux,
00:46:35qu'ils me faisaient attendre davantage.
00:46:38Vous êtes un grand savant.
00:46:40Sans la lecture de vos ouvrages,
00:46:42aurais-je du goût pour les sciences
00:46:44et aurais-je commis...
00:46:45Quoi donc ?
00:46:47Un petit traité.
00:46:50Un petit traité.
00:46:52Deux remarques plutôt
00:46:54sous la réfraction de la lumière.
00:46:56Aurais-je l'honneur de les lire ?
00:46:58Accepteriez-vous en échange
00:47:00de m'enseigner l'observation des étoiles ?
00:47:03Je suis trop mal habile.
00:47:05L'observation des...
00:47:06Isabelle !
00:47:07L'observation des étoiles, oui ?
00:47:09Je ne m'y entends guère
00:47:10enseigner quoi que ce soit.
00:47:12Isabelle !
00:47:13Allons, acceptez-vous.
00:47:15Quel entêtement !
00:47:16Isabelle !
00:47:17Soit, soit.
00:47:20Quel était cet air que vous chantez ?
00:47:24C'est un air qu'on chante à Florence
00:47:30et qui parle d'amour.
00:47:33Isabelle !
00:47:36Qui sait à quel instant
00:47:41de la succession des générations animales
00:47:43nous en sommes ?
00:47:45Qui sait si ce bipède déformé
00:47:47qui n'a que quatre pieds de hauteur
00:47:48qu'on appelle encore un homme
00:47:50et qui ne tarderait pas à perdre ce nom
00:47:52en se déformant un peu davantage
00:47:54n'est pas l'image d'une espèce qui passe ?
00:47:57Diderot est merveilleux.
00:47:59C'est grâce à des hommes comme lui
00:48:00que le monde va s'ouvrir.
00:48:02Le monde, vous rendez-vous compte ?
00:48:04Qui puis-je ?
00:48:05Nous allons découvrir tant de choses nouvelles
00:48:07comme j'ai hâte et comme j'ai envie.
00:48:09Mon fils, les envies sont inutiles
00:48:11quand on peut tout avoir.
00:48:13Qui sait si tout ne tend pas à se réduire
00:48:14à un grand sédiment inerte et inolive ?
00:48:18Qui sait quelle sera la durée de cette inertie ?
00:48:21Qui sait quelle race nouvelle ?
00:48:24peut résulter d'un amas aussi grand
00:48:29de points sensibles et vivants.
00:48:39Il sera plus aisé d'enseigner la mécanique
00:48:42que la tolérance.
00:48:44Sans doute.
00:48:44Il le faudra pourtant.
00:48:48C'est peut-être là notre véritable dessein.
00:48:50Certes.
00:48:52Mais l'homme, l'homme,
00:48:54il avance et il recule.
00:48:57Vous ne le changerez pas aisément.
00:48:59Je ne suis pas pessimiste.
00:49:01Des soirs comme celui-là,
00:49:04moi non plus.
00:49:04Je ne sais pas.
00:49:34Eh bien !
00:49:56Qu'attend-on ?
00:49:57Françoise ?
00:49:59Il n'y a personne !
00:50:01Françoise !
00:50:02Qu'est-ce que vous avez à crier comme ça ?
00:50:04D'abord, que faites-vous debout ?
00:50:06Ben, il est bien temps, il me semble.
00:50:08Cette heure n'a pas encore sonné ?
00:50:09Oh, voilà !
00:50:10Mais qu'ai-je besoin des cloches ?
00:50:12Mon horloge à moi
00:50:14me dit qu'il est là !
00:50:15L'heure de quoi ?
00:50:16Mais...
00:50:17Voyez-vous !
00:50:18Bon horloge à moi !
00:50:35...
00:51:05Je sais que, quand on se comporte ainsi dans sa 95e année,
00:51:30c'est que la déraison est à l'œuvre.
00:51:35Ben, vous ne dites rien, bien sûr.
00:51:43Eh bien, mon oncle, que faites-vous là ?
00:51:46J'attends.
00:51:49Vous attendez ?
00:51:50Oui, une jeune personne qui doit me montrer certains traités qu'elle a commis.
00:51:58Et resterez-vous là jusqu'à son arrivée ?
00:52:01Ben, à vrai dire, elle ne viendrait que plus tard.
00:52:05Mais je tenais à m'assurer que tout était en place.
00:52:12J'attends.
00:52:12Vous n'oserez jamais me dire que c'est plat.
00:52:29Vous n'acceptez que juste de l'impunité que l'âge me confère
00:52:36pour vous dire la vérité ?
00:52:39Votre étude est fort judicieuse
00:52:41et le style à votre image,
00:52:44pure et sensible.
00:52:45Pensez-vous, monsieur ?
00:52:46Mon souci de vivre selon des règles simples m'invite
00:52:51à toujours penser
00:52:55comme je dis.
00:52:59Je ne vois toutefois guère ce qu'il y aurait maintenant à vous apprendre
00:53:02sur
00:53:03l'observation des étoiles.
00:53:09Pardonnez-moi, monsieur, si je me suis mal faite entendre.
00:53:12En fait, ma tante ne possède pas des lunettes astronomiques.
00:53:16Et vous voudriez ?
00:53:19Venir étudier chez vous.
00:53:23Mais...
00:53:24La nuit ?
00:53:26Naturellement.
00:53:28Mais si cela est votre souhait,
00:53:29eh bien, je vais...
00:53:31Je vais vous rendre votre excellente étude.
00:53:35Il y a d'autres choses dont vous m'avez promis de m'instruire.
00:53:40Ah, je...
00:53:41Je ne vois pas.
00:53:43Comment avez-vous si vous détachez de l'amour ?
00:53:46Alors, monsieur,
00:53:49souvenez-vous de votre promesse.
00:53:53Comprenez mon embarras.
00:53:55Qu'y a-t-il d'embarrassant ?
00:53:57Rien.
00:53:58Eh bien...
00:53:59On se dévoile toujours trop ?
00:54:05Quel danger !
00:54:06Il ne faut pas raconter sa vie.
00:54:09Après, les gens vous demandent des comptes.
00:54:13Ils estiment que je la les regarde.
00:54:17Alors...
00:54:18Bien...
00:54:19Dans ma dix-septième année, une jeune fille de quinze ans, une lointaine parente, était venue passer la belle saison chez nous.
00:54:28Un soir que nous nous promenions, j'ai osé lui donner un baiser.
00:54:35Dans son regard, j'ai vu une...
00:54:37Une confiance qui m'a ému bien plus que...
00:54:41Que le baiser lui-même.
00:54:44Cet instant de grâce n'a été gâché par...
00:54:47Par aucune parole.
00:54:50C'est la seule fois de ma vie où j'ai ressenti quelque chose.
00:54:54N'avez-vous jamais revu cette jeune fille ?
00:55:00Je n'ai pas voulu.
00:55:02C'est pour cela que je ne l'ai jamais oublié.
00:55:05Mais après ?
00:55:08Ce souvenir a suffi à me garder des ravages du cœur.
00:55:13À ne point fixer le mien.
00:55:16Ce qu'il me fallait, je l'ai trouvé.
00:55:19La sérénité de complicité aimable et bien vécue.
00:55:24Pour le reste, regardez le calendrier.
00:55:30Vous verrez qu'il faut à l'amour bien du talent pour résister.
00:55:34En lieu et place de l'émerveillement perpétuel,
00:55:38vous trouverez l'exactitude et la régularité des jours.
00:55:44Un vertige.
00:55:47Il faut que la présomption domine
00:55:49pour répondre favorablement à la seule question qui vaille
00:55:53« M'aimerez-vous encore demain ? »
00:56:02J'aimerais qu'il m'arrive quelque chose d'heureux.
00:56:08Pourquoi est-ce si difficile ?
00:56:11Ça ne doit pourtant pas demander à Dieu un effort bien considérable.
00:56:15Qu'espérez-vous ?
00:56:19Ce que vous avez refusé.
00:56:22Vous vous y êtes déjà brûlée.
00:56:25Mais comment, enfin, pourrait-elle voir autrement sa vie
00:56:28qu'accordée à celle de l'homme qui sera l'aimée ?
00:56:31T'en as fait une croyance assez répandue
00:56:33en dépit des dégâts qu'elle cause.
00:56:37Vous parlez comme un impie.
00:56:38Ne mêlez pas Dieu à cela.
00:56:41Le diable, alors.
00:56:42T'es souvent son homme d'affaires.
00:56:44Pour ne pas vous déplaire,
00:56:47il faudrait donc renoncer.
00:56:49Le cœur ne doit pas faillir.
00:56:52Souhaitez-vous cela pour moi ?
00:56:54Ne cherchez-vous point de conseil ?
00:56:57On ne se marie pas avec la solitude.
00:56:59N'est-ce pas préférable à un homme
00:57:02qui serait indigne de vous ?
00:57:04Vous possédez assez d'intelligence
00:57:06pour être jamais seul.
00:57:08Vous n'avez pas envie de connaître
00:57:09cette chose exquise et rare
00:57:11qu'on nomme liberté
00:57:12et de jouir par la même
00:57:15de cette autre merveille
00:57:16qu'on appelle la paix ?
00:57:19Je dois partir.
00:57:25Regardez,
00:57:26le soir est déjà tombé.
00:57:28En effet.
00:57:29Bonsoir, M. de Fontenelle.
00:57:39N'aimez-vous pas mon prénom ?
00:57:41Vous ne le prononcez jamais.
00:57:44Je vous l'apprivoige.
00:57:53Je voudrais ne pas me rappeler
00:57:54votre conseil, monsieur.
00:57:57Mais...
00:57:58Peut-être est-il déjà trop tard.
00:58:10Bonjour, Françoise.
00:58:12Comment un autre homme de matin ?
00:58:13Comme hier, madame.
00:58:14Et comme avant-hier.
00:58:15Il s'entonne,
00:58:16se fait raser et poudrer
00:58:17une heure durant,
00:58:18exige des rubans
00:58:19à son habit.
00:58:20Et il ne ressent plus
00:58:21aucune douleur.
00:58:22On prétend même
00:58:23que son ouïe
00:58:23ne l'a jamais fait souffrir.
00:58:24Voulez-vous mon avis ?
00:58:27Monsieur se moque de nous.
00:58:30Et le pire,
00:58:32c'est que son appétit
00:58:32a redoublé.
00:58:34Il redemande de tout.
00:58:36J'en suis à me demander
00:58:37si c'est un signe
00:58:37de bonne santé
00:58:38ou de quelques dérangements.
00:58:39Et je ne saurais vous dire
00:59:00à quelle heure il se couche.
00:59:02Pense-t-il seulement à dormir ?
00:59:04Sait-il encore où est sa chambre ?
00:59:35Lui, qui ne s'est jamais agité de sa vie, on dirait que rien va assez vite.
00:59:39Mathieu et Simon se plaignent de ce qui les a transformés en courants d'air.
00:59:42Tout ça n'est pas bon, madame, je vous le dis.
01:00:04Les visites de la jeune Isabelle semblent avoir sur vous un effet souverain, mon oncle.
01:00:20Êtes-vous inquiète ?
01:00:21Non point, mais vous qui avez toujours accueilli, avec la même humeur tranquille, les gens et les choses,
01:00:28il semble que la jeune Isabelle puisse se flatter de provoquer le changement dans vos habitudes.
01:00:33Je suis attentif à ses travaux.
01:00:36Elle entend la science à merveille et pratique le raisonnement et la déduction comme peu de gens.
01:00:44Voudriez-vous que je fusse absent quand l'intelligence, la finesse, l'esprit et la beauté se sont donnés rendez-vous ?
01:00:53Je vous assure qu'il m'est plus agréable d'écouter et de regarder Isabelle que tous les académiciens réunis.
01:01:03L'autre jour, M. la marquise de Villemin, une femme qui devait pas voir dans les 40 ans,
01:01:12se mit à nous observer comme si elle s'inquiétait qu'Isabelle fût si jeune ou que je fût si vieux.
01:01:19Quelle tristesse que de se trouver entre deux âges.
01:01:25Vous avez changé, mon oncle.
01:01:28Ah bien.
01:01:30C'est comme...
01:01:31Pardonnez-moi, j'allais dire une sottise.
01:01:35Allez, allez.
01:01:36Eh bien, c'est comme si, soudainement, vous vous découvriez un cœur.
01:01:42Je vous ai blessé, je suis impardonnable.
01:02:12Je suis confuse.
01:02:19Quelle étrange grisserie.
01:02:21Cet air frais.
01:02:24Il est possible que cela porte un nom ?
01:02:27Ne le prononcez pas.
01:02:28Quand on me demande, eh bien, monsieur, comment va votre encyclopédie ?
01:02:46J'ai l'impression qu'on me transperce le cœur.
01:02:49Voulez-vous la vérité ?
01:02:50Nous sommes persécutés par des coquins qui espèrent de nous la résignation.
01:02:54Et Voltaire qui nous conseille d'aller continuer en pays étranger.
01:02:56Mais quelle idée se fait-il donc du courage ?
01:02:59Oui, nous continuerons.
01:03:01Mais à poursuivre nos ennemis.
01:03:03Et nous retournerons à notre profit la bêtise de nos censeurs.
01:03:06Il est heureux de vous entendre parler ainsi, monsieur Diderot.
01:03:10D'Alembert disait ici même l'autre soir que vous vous sentiez découragé.
01:03:14D'Alembert subit plus que moi les assauts des imbéciles.
01:03:18Mais il est vrai que le repos me tente.
01:03:22Je rêve parfois d'une vie tranquille, au fond de ma province.
01:03:25Alors tout s'apaiserait.
01:03:29Et je pourrais voir dans les cœurs un peu d'innocence.
01:03:34Mais il faut être utile aux hommes.
01:03:38Et travailler.
01:03:41Je me demande pourtant si l'on ne fait pas autre chose que les amuser.
01:03:45Quelle différence y a-t-il entre le philosophe et le joueur de flûte ?
01:03:48On ne peut changer les hommes, monsieur.
01:03:50Et tantôt ils se tourneront vers votre philosophe,
01:03:53Tantôt ils préféreront le joueur de flûte.
01:03:56Vous croirez entendre, monsieur de Fontenelle ?
01:03:58Votre remarque me flatte, monsieur.
01:04:01Moi, je crois que les hommes sont faits de plusieurs petits récipients.
01:04:04Celui de la raison, celui de l'imagination, celui de l'esprit.
01:04:08Mais qu'il y a aussi une grande marmite de pure bêtise.
01:04:13Ah !
01:04:13Voilà bien la preuve que tous les êtres ne se ressemblent pas.
01:04:18Et que pour certains d'entre eux, le destin n'est plus que dans la grande marmite.
01:04:23Eh bien, moi, j'avance que tous les êtres humains doivent être considérés de la même façon.
01:04:29Vous ne pouvez quand même pas prétendre qu'ici même, nous sommes tous pareils.
01:04:33Et laissez donc le Seigneur seul juge de ce que nous sommes et de ce que nous allons.
01:04:39De qui parlez-vous ?
01:04:41Je suis surpris, monsieur, de ne pas vous avoir entendu blasphémer plus tôt.
01:04:47Et voulez-vous que je me rattrape ?
01:04:49Taisez-vous.
01:04:52Je vais vous dire ma manière de penser, monsieur.
01:04:56Ah !
01:04:56Le châtiment est terrible.
01:05:00Je veux vous entendre en confession au plus tôt.
01:05:03En confession.
01:05:04On dit, mademoiselle, que vos travaux sont du plus grand intérêt.
01:05:15Monsieur de Fontenelle me prodigue des encouragements.
01:05:18Je voudrais y joindre les miens.
01:05:20Et...
01:05:21voudrais tout autant que vous ne refusiez pas que je vous entende chanter.
01:05:24Je ne peux, monsieur.
01:05:26Il n'y a personne pour tenir le clavecin.
01:05:27Si ?
01:05:28Moi ?
01:05:30Moi ?
01:05:31Bienvenue.
01:05:32Sous-titrage MFP.
01:06:02Musique de générique
01:06:32...
01:07:02Nel !
01:07:20Ah, c'est en matinale !
01:07:21Je dois voir votre nièce pour lui remettre ceci.
01:07:26Elle est sortie. Mais pourquoi avez-vous pris vous-même la peine de...
01:07:30Où est-elle ?
01:07:31Monsieur Diderot est venu la chercher.
01:07:33Voulez-vous me confier ce que vous avez là ?
01:07:36Je la peux attendre.
01:07:38À tantôt.
01:07:50Mais enfin, monsieur le Fontenelle, puisque je vous dis que monsieur Diderot n'est pas là !
01:07:53Où est-il alors ?
01:07:54Ah, il est... pour vous dire sincèrement, il est...
01:07:56Où cela ?
01:07:57Le lieu, je l'ignore, monsieur, mais il est... avec une personne.
01:08:01Et que font-ils ? L'avez-vous vue, cette personne ?
01:08:04Ah, celle-là, non, je ne l'ai pas encore vue.
01:08:06Non, bah, vous avez bien une idée.
01:08:08Elle doit être jeune, non ?
01:08:11Jeune et belle.
01:08:13Elles sont toutes jeunes et belles, monsieur.
01:08:15Allez, je vais l'attendre.
01:08:42Monsieur Fontenelle !
01:08:44Mais qui attine ?
01:08:45Il n'y a que peu de choses à vous dire, monsieur.
01:08:51Ce que vous faites...
01:08:52Oui ?
01:08:54Ce que vous faites est...
01:08:58Elle est...
01:08:59Incomplet.
01:09:01De quoi parlez-vous, non ?
01:09:03De votre encyclopédie.
01:09:07Qu'a-t-elle d'incomplet ?
01:09:09Vous n'y traitez point des passions, du sentiment.
01:09:12Qu'avez-vous à rire ?
01:09:19C'est vous, monsieur de Fontenelle, qui parlez de sentiments.
01:09:22Ah, et puis faites comme vous voulez.
01:09:24Je ne m'apprendrai à donner des conseils.
01:09:25Eh bien, une colère du paisible Fontenelle, l'événement est unique.
01:09:29C'est un honneur.
01:09:29J'envie vos emportements.
01:09:31J'aimerais vous ressembler.
01:09:33Permettez que je vous renvoie le compliment.
01:09:35Mais vous n'êtes pas sérieux.
01:09:36Qu'est-ce donc que je possède qui vous manquerait ?
01:09:38C'est quoi, c'est bon ?
01:09:45Sous-titrage Société Radio-Canada
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01:16:24sortir au matin de la maison et rentrer fort tard.
01:16:26Je le sens bien tous les reproches qui peuvent m'être faits.
01:16:29Je ne me suis point alarmée,
01:16:31sachant comme elle se passionne pour les sciences.
01:16:33Mais je connais aujourd'hui les raisons de sa conduite.
01:16:37Eh bien, M. Liderot a fait se rencontrer ma nièce
01:16:41et l'un de ses libraires.
01:16:43Ce jeune homme est l'un de ceux qui continue à soutenir l'encyclopédie,
01:16:45mais il part s'installer en Flandre, à Lille,
01:16:47et il a demandé Isabelle en mariage.
01:16:51Je ne sais que faire, mon bon ami.
01:16:54Vous qui lui fûtes si précieux,
01:16:56qu'il l'avait aidé à sortir de son tourment par l'étude de la philosophie,
01:16:59vous devez me conseiller.
01:17:03Lille, très belle ville.
01:17:14Néanmoins, il ne se rebute à point encore.
01:17:17Il fit tout ce qu'il peut pour la faire changer de dessin.
01:17:20Des années entières s'étant passées,
01:17:26le temps et l'absence ralentirent sa douleur
01:17:28et éteignirent sa passion.
01:17:32Mme de Clèves vécu d'une sorte
01:17:34qui ne laissa pas d'apparence
01:17:36qu'elle put un jour revenir.
01:17:38«Votre visite m'a enchanté.
01:17:50Je suis heureux de vous savoir à Lille,
01:18:07tout au service de la librairie.
01:18:11Je sais ce que je vous dois, monsieur.
01:18:14Et je chercherai toujours
01:18:16de quelle façon vous exprimer ma reconnaissance.
01:18:19Je n'aurais plus à chercher longtemps, je pense.
01:18:22Qui voulez-vous dire ?
01:18:24Mon âge a fini par me rattraper.
01:18:27Vous vous portez à merveille.
01:18:29J'étais venue dans l'espoir
01:18:33que vous me pardonnerez.
01:18:35Je n'ai pas un remarqué d'offense.
01:18:37Je préférais vous entendre dire
01:18:39que je m'étais montrée en grade.
01:18:42Nous ne sommes pas assez parfaits
01:18:44pour être toujours affligés.
01:18:48Travaillez-vous en ce moment ?
01:18:50J'étudie notre langue française.
01:18:54C'est un sujet inépuisable.
01:18:57Je m'étonne toujours
01:18:59de ce que tant de choses
01:19:00puissent loger dans si peu de mots.
01:19:04Regardez, il n'en faut que deux
01:19:07pour dire que le temps
01:19:08n'est pas à notre disposition.
01:19:12Et c'est des mots ?
01:19:14Trop tard.
01:19:20Au revoir, monsieur.
01:19:44Je ne chante plus, monsieur.
01:19:46Et pourtant, chaque fois
01:19:47que j'aimerais le faire,
01:19:48je pense à vous.
01:20:07Oh, Dieu, il s'appelle.
01:20:11Hé !
01:20:12Rentrez.
01:20:28Il fut encore frais.
01:20:29Vous avez raison.
01:20:55Il y en a une dure.
01:20:57Il y a un pas.
01:21:12Il y a une dure.
01:21:17Il y a un pas.
01:21:20Il y a un pas.
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