00:00Mais d'abord, juste un mot pour terminer notre discussion sur l'Ukraine et sur cette rencontre de vendredi entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
00:09Emmanuel Macron a renouvelé son soutien à l'Ukraine. L'Europe, de son côté, tente toujours de peser dans ces discussions.
00:15La voix de la France et de l'Europe ne sont plus du tout écoutées aujourd'hui. Michel Fayad ?
00:21Malheureusement, oui, parce que je pense que la France et l'Europe ont fait plusieurs erreurs.
00:26La première d'entre elles, ça a été qu'on a rompu avec les règles historiques et de base de la diplomatie.
00:32C'est-à-dire qu'en diplomatie, on nous dit qu'on doit choisir entre être un État neutre ou être un État non neutre.
00:38Et à partir du moment où, comme la France, on est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies et on a la puissance atomique, dans ce cas-là, on doit prendre position.
00:45Et une fois qu'on a pris une position, on doit maintenir des liens de communication avec l'ennemi, l'adversaire.
00:50Donc le problème de la présidence Macron, c'est qu'après avoir rendu visite à Vladimir Poutine en février 2022, il n'y a plus eu de relations jusqu'à cet appel en juillet 2025.
01:02Donc pendant plus de trois ans, il n'y a pas eu de relations entre les deux pays.
01:06Et ça, c'est quand même quelque chose de mauvais. Pour si on veut tout simplement être à la table des négociations, ne plus parler pendant trois ans à son adversaire, ça ne marche pas ainsi.
01:15La deuxième chose, c'est que je pense qu'en Europe, il y a des pays qui jouent sincèrement la carte d'aider l'Ukraine et de faire une Europe de la défense.
01:24Mais il y en a d'autres, et je vise l'Allemagne, qui souhaitent en réalité, et la Pologne, qui souhaitent en réalité se renforcer, elles, d'utiliser ce qui se passe au niveau de la guerre pour se refaire.
01:34Donc par exemple, l'Allemagne va se doter d'ici 2030 d'un budget militaire de 165 milliards d'euros.
01:40Et il y a également le fait que l'Allemagne veut la rotation du siège du Conseil de sécurité des Nations Unies, la rotation de la dissuasion nucléaire.
01:48Et la Pologne veut se doter de chars d'un nombre plus important que l'armée française.
01:52Et nous, on est là, on regarde, et hier, le chancelier Mertz, c'est lui qui a annoncé l'appel entre Zelensky et Trump et les Européens,
01:59alors que c'est quelque chose qui aurait dû relever de la France, encore une fois, parce que c'est la France, la puissance diplomatique au sein de l'Union Européenne.
02:05Allez, un dernier mot sur ce sujet, Gilles Boutin.
02:07Je suis d'accord sur le fait que la France semble moins audible.
02:10Je partage moi votre vue sur l'absence de dialogue avec la Russie pendant toutes ces années.
02:15car, ayant choisi de se mettre au banc du concert des nations, en tout cas qui respectent les règles du droit international,
02:23la Russie s'est d'elle-même mise en retrait et il fallait la sanctionner.
02:27Et ce silence radio qui lui était imposé, cette absence de relation, à mon sens, était compréhensible.
02:33Ce qui était plus difficilement compréhensible, c'était cette dernière prise de contact en juin ou juillet,
02:39je ne sais plus exactement, entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, dont on n'a pas bien compris ce qu'il en ressortait d'ailleurs.
02:46Officiellement sur l'Iran.
02:48Voilà.
02:50Et oui, derrière, l'Europe, plus globalement, essaye, et je pense à encore une légère capacité à se faire entendre,
02:58demain, ils auront une discussion avec Donald Trump, à distance, avec Zelensky.
03:02Et donc, elle a encore cette capacité peut-être à influer et on va bien voir si, à leur dernière prise de contact,
03:08aura une influence sur la façon dont Trump aborde sa rencontre avec Vladimir Poutine.
03:12Poutine est un petit peu, enfin, Donald Trump est un petit peu comme un géant qui a plusieurs cordes.
03:16Vous avez tiré en permanence d'un côté russe ou d'un côté européen.
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