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Le Quotidien
  • il y a 4 mois

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Transcription
00:00Au cours de la deuxième semaine d'août 1848, Théogène François Page quitte l'île Bourbon
00:08contre l'avis du gouverneur Joseph Grebe.
00:11Ce dernier doit préparer l'arrivée de Sarda Gariga qui doit le remplacer en octobre.
00:16Et si Grebe est inquiet du départ de Page, c'est que celui-ci est le commandant de la frégate Rennes Blanches
00:21et de la station navale de l'île Bourbon et de Madagascar.
00:24Or Grebe craint des mouvements de colère, voire pire, de la part de certains colons lors de l'arrivée de Sarda Gariga.
00:33Il estime que la puissance de feu de la Rennes Blanches pourrait être nécessaire.
00:38Il est vrai que, écrit Jean-François Géraud dans la revue historique de l'Ossan Indien,
00:42le projet de rembarquement forcé du représentant du gouvernement Sarda Gariga dès son arrivée,
00:48envisagé, voire claironné par certains colons, ranime la perspective de trouble.
00:53Le gouverneur redoute le passage à l'acte de ce qu'il qualifie d'individus exaltés
00:59qui ont malheureusement fait entendre des paroles de résistance assurées au moment du débarquement de Sarda Gariga.
01:08Sur l'île Bourbon, le climat est tendu.
01:11Toujours cité par Jean-François Géraud, l'abbé Collin écrit à propos des habitants qui envisagent d'expulser Sarda,
01:17« Pauvres gens, songez opposer la force. Ne serait-ce pas se faire écraser en un moment ? »
01:24« Ils auraient contre eux, d'une part, la station navale qui les bombarderait, d'autre part, les troupes qui comptent 2800 hommes,
01:32et enfin les Noirs en massacrerait une grande partie, mettrait le feu aux cannes et aux habitations. »
01:39Au final, le commandant refuse de prêter main-forte à Grèbe pour une éventuelle répression de ses colons
01:48qui tenteraient un coup de force contre Sarda Gariga.
01:51Selon Jean-François Géraud, sans la moindre estime pour le gouverneur, il juge ces craintes totalement infondées,
01:57les qualifiant de « terreur imaginaire » ou de « veines alarmes »,
02:02et de ce fait exclut de devenir l'égorgeur de la population.
02:05D'autant que son navire, la Reine Blanche, est devenu, selon ses termes, un véritable instrument de guerre,
02:13l'emploi de la puissance de feu, l'engagement de son équipage bien entraîné et discipliné,
02:18provoquerait un véritable carnage.
02:21Au final, il n'y a pas eu de bain de sang en octobre, Sarda Gariga débarqua malgré les craintes de certains,
02:28et l'abolition de l'esclavage fut enfin proclamée.
02:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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