00:00Terry Gilliam, membre légendaire des Monty Python, est un réalisateur que l'on ne présente plus.
00:04Sa vision singulière, son sens du cadre et son regard sur le monde lui ont permis de se constituer une filmographie passionnante,
00:10où on peut y retrouver le très populaire L'Armée des Douze Singes.
00:13Adapté du photoroman La Jetée de Chris Marker, les deux œuvres partagent des thématiques communes et un amour évident pour Vertigo, tel Fred Hitchcock.
00:21Chris Marker avouera que le film sera sa principale inspiration, et Terry Gilliam ira jusqu'à l'intégrer dans son film,
00:26s'inspirant de son jeu de lumière et de sa relation ambiguë entre les deux personnages principaux.
00:31Il courut vers elle, et lorsqu'il reconnut l'homme qu'il avait suivi depuis le camp souterrain,
00:38il comprit qu'on ne s'évadait pas du temps, et que cet instant qui lui avait été donné de voir enfant,
00:45et qui n'avait pas cessé de l'obséder, c'était celui de sa propre mort.
00:51C'est tout le propos de ces deux œuvres de science-fiction,
00:54mais c'est aussi le fardeau de John Ferguson dans Vertigo,
00:57tentant de déjouer le temps en confondant présent et passé,
01:00essayant de recréer un moment qui est déjà arrivé avec une personne qui fait désormais partie d'une époque révolue,
01:05et n'appartenant plus qu'à ses souvenirs.
01:14Ces trois œuvres vont aussi partager l'importance de leur sonorité respective.
01:19La Jetée rythme ses images à l'aide de son baroque.
01:21Très nihiliste, le court-métrage reprend ce qu'était la beauté formelle d'une scène de filature dans Vertigo,
01:26où les dialogues laissent place à une sonorité intrigante qui sublime un enchaînement d'images,
01:30où le protagoniste se fera spectateur d'une illusion qu'il croit être la réalité.
01:34Guillaume, lui, avec l'aide du compositeur Astor Piazzola,
01:37misera sur un son plus éreintant,
01:39sublimant l'absurdité des situations et la mélancolie qui se dégage de chaque décor.
01:43Une mélodie que beaucoup trouvent insupportable,
01:45mais qui s'y est à merveille à la folie ambiante.
01:47C'est bien le mot d'ordre ici, la folie.
01:50La caméra de Guillaume adoptant très souvent le Dutch Angle,
01:53les gros plans et les ralentis pour la suggérer.
01:55La photographie très granuleuse va également accentuer le désespoir de la situation.
01:59Car dans leur folie, les humains se sont condamnés eux-mêmes à l'exil,
02:02laissant l'armée des douze singes libérer les animaux qui reprendront leurs droits.
02:05C'est tout le propos du film.
02:07Qu'est-ce qui constitue un être humain ?
02:08Comment celui-ci va être influencé par ses expériences de vie ?
02:11Et que va-t-il en faire ?
02:12Bruce Willis joue un de ses plus beaux rôles.
02:14Il est dans un contre-emploi magistral.
02:16C'est toujours compliqué pour un acteur de jouer la folie.
02:18Il faut toujours faire preuve d'une certaine subtilité.
02:20Et Bruce Willis, comme Brad Pitt d'ailleurs, porte le film merveilleusement bien.
02:24Terry Gilliam lui suggérera d'ailleurs de ne pas faire du Bruce Willis dans son interprétation.
02:29Bien vu.
02:30La renommée de l'acteur permettra au film de connaître un vrai succès surprise
02:34et lui offrira par la même occasion un nouveau classique à sa filmographie.
02:37Je suis un grand fan de Terry Gilliam's travail.
02:39Je pense qu'il est un très accompli visuel artiste.
02:44Et c'est l'un des raisons que j'ai voulu faire le film.
02:46Parce que je sais qu'il a un grand style de visuel.
02:48Et c'est l'un des raisons que j'ai voulu faire le film.
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