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00:0018h19 sur CNews et Europe 1, Punchline, Michael Dos Santos.
00:11De retour dans Punchline, été toujours en direct sur CNews et Europe 1.
00:16Je suis toujours accompagné d'Eliott Maman, Arnaud Klarsfeld et Reda Bellage avec vous.
00:21Messieurs, on va revenir sur cette agression, celle du maire de la commune de Villeneuve-de-Marx.
00:25C'est dans l'Isère, hier aux alentours de 17h, Gilles Dussault, 63 ans, élu de cette petite commune de 1200 habitants,
00:33a été attaqué par un individu qui portait une arme, un objet contendant.
00:37Il était accompagné de son fils, cet élu.
00:40L'individu a tenté par la suite de l'écraser avec son véhicule avant de prendre la fuite.
00:45Il est activement recherché. Je vous propose de regarder le sujet d'Anaïs Baucher et puis on en reparle juste après.
00:51L'agression a eu lieu en pleine rue, dans cette petite commune de l'Isère.
00:56Il est aux alentours de 17h hier, lorsque le maire de Villeneuve-de-Marx, Gilles Dussault, est violemment pris à partie.
01:03Le suspect frappe l'édile à coup de poing, puis fonce sur lui en voiture avant de percuter un mur et de prendre la fuite à pied.
01:10Dans cette commune de 1200 habitants, c'est la sidération.
01:13Je trouve ça grave. Même si on n'est pas d'accord, on n'a pas à s'en prendre à des personnes comme ça.
01:18Comme quoi on est à l'abri nulle part, même dans les petites campagnes.
01:22Ils étaient en conflit, mais jamais j'aurais pensé qu'à ce niveau-là, qu'ils ont déjonté.
01:29Ils n'auraient jamais dû se terminer comme ça.
01:33Le maire de 63 ans a été rapidement transporté à l'hôpital, dans un état grave.
01:37Son pronostic vital n'est plus engagé aujourd'hui.
01:39Son fils, présent lors de l'altercation, a également été légèrement blessé.
01:44Une nouvelle agression d'élus qui suscite l'indignation.
01:47Je suis en colère face à cette agression aussi grave.
01:54Parce que ce que Villeneuve-de-Marc vit depuis hier soir, c'est très compliqué.
02:00On n'a pas le droit d'agresser un maire dans ses fonctions sur la commune.
02:06On ne peut pas continuer ainsi. La ligne rouge a été franchie, déjà.
02:11Elle continue à être franchie.
02:13Le suspect, un administré de la commune, reste introuvable.
02:16Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherche de Grenoble.
02:19Comment expliquer une telle violence, qui plus est, à l'égard d'un élu, d'un maire,
02:27qui est souvent d'ailleurs, Elliot Norman, le premier relais,
02:30c'est-à-dire que c'est la première personne avec qui on communique dans ces petits villages.
02:34En l'occurrence, là, c'est un village de 1200 habitants.
02:36Oui, absolument.
02:37L'accroissement de la violence dans une partie de la société a fait que les maires ne sont non plus
02:41à portée de baffes, mais à portée de choses bien plus épouvantables.
02:44C'est très difficile d'expliquer comment est-ce que soudainement un individu
02:48peut se livrer à de tels excès de violence.
02:51Pour un motif qui futile, paraît-il, en tout cas on fait confiance bien sûr aux éléments qu'on a obtenus,
02:57mais un motif lié à l'urbanisme, donc différent et futile au vu de la violente agression qui s'en est suivie.
03:04Absolument, mais c'est peut-être aussi un échec de nos politiques éducatives, notamment,
03:09puisqu'il s'agit donc de toute évidence d'un différent d'ordre politique avant tout.
03:13Il y avait donc des doléances que cet individu voulait faire remonter à son mère.
03:18Et on ne peut que s'étonner qu'il n'ait pas préféré la voix orale plutôt que de s'exprimer par la violence.
03:25Peut-être aussi que la progression de l'incapacité à verbaliser un certain nombre de nos souffrances
03:30dans la société, à les mettre en mots, conduit ensuite à extérioriser nos colères par la violence.
03:36C'est une explication un peu bas de gamme, mais parfois on ne peut s'empêcher de penser à cela.
03:41Pourquoi finalement cet individu n'a-t-il pas plutôt préféré entreprendre un débat avec le maire en question ?
03:47Pourquoi n'a-t-il pas préféré écrire par les voix officielles ou à ses services municipaux ?
03:52Peut-être parce qu'il n'en avait pas totalement la capacité.
03:55Peut-être que l'école a échoué de lui transmettre les éléments de base.
03:59Et dans certains contextes sociaux, hélas, les parents ne peuvent pas non plus soutenir totalement leurs enfants
04:05dans l'apprentissage de la langue, dans l'apprentissage de l'écriture de courriers administratifs,
04:10qui peut parfois sembler extrêmement oppressante pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude de les écrire.
04:15Et évidemment, ça n'excuse en rien, mais je pense que c'est assez fondamental.
04:18C'est une capacité croissante à mettre en mots des souffrances qui ensuite conduit parfois à des excès de violence.
04:25Des excès de violence, et on n'est pas, vous parliez à portée de baffe tout à l'heure,
04:29vous employez cette expression, mais on n'est même plus sur des coups,
04:32on n'est même plus sur la volonté de blesser avec une arme blanche.
04:35L'individu, l'arrêt d'Abeladge, a voulu écraser l'élu avec son véhicule.
04:40Oui, alors en fait, on vit dans une époque, une société où la violence est devenue un moyen de communication.
04:48Vraiment, vraiment un vrai moyen de communication.
04:50Et comme vous l'avez dit, monsieur l'a dit si bien avant, il y a bien sûr un gros problème d'éducation.
04:55Et puis on voit aussi que quand vous attaquez un élu, quand vous vous attaquez un policier, un gendarme,
05:01un policier municipal, un pompier, il n'y a quasiment pas de réponse pénale.
05:06Donc au final, les gens se disent pourquoi pas.
05:09Et puis ils se laissent dans l'excès, ils sont violents.
05:11Et en fait, c'est la société, c'est ce qu'on vit aujourd'hui en société.
05:17Nous, en tout cas sur le terrain, on ressent, on ressent bien sûr la violence contre nous, contre nous les policiers.
05:21On ressent ce surplus de violence.
05:24Je ne sais pas s'il y a plus d'actes, mais en tout cas, les individus sont de plus en plus violents en fait, avec les élus.
05:30Et pourquoi ? Parce qu'ils représentent les collectivités locales.
05:36Et nous, on représente quoi ? On représente l'État.
05:39Et on représente l'autorité.
05:41Et beaucoup de gens aujourd'hui dans notre société ont un problème avec l'autorité.
05:45Et on arrive à ce type de méfait.
05:47Oui, et là où avant, et vous avez tout à fait raison de faire la comparaison avec les policiers,
05:53mais là où avant on craignait les policiers,
05:56on craignait, ou en tout cas plus que de la crainte,
05:59il y avait du respect, le respect de l'uniforme du policier,
06:02le respect du maire de la commune pour la fonction qu'il exerçait,
06:04aujourd'hui malheureusement aussi ça n'est plus...
06:06Oui, et dans les témoignages, il y a une dame qui a dit, on est à l'abri nulle part.
06:11C'est ce que je me tue à vous dire sur ce plateau.
06:14Vous n'êtes plus à l'abri nulle part en France en fait.
06:16Oui, je rappelle que cette commune compte 1200 habitants.
06:18Voilà, et puis on a un maire, comme vous l'avez dit,
06:22qui part à l'hôpital et qui est dans un état grave.
06:25Avant c'était une insulte, une gifle, voilà.
06:28Maintenant aujourd'hui on n'hésite plus à écraser un maire, un policier, un gendarme,
06:32c'est devenu normal en fait.
06:34Parce qu'on sait qu'au fond on se dit, bon, why not, puisqu'on ne risque pas grand chose.
06:38Donc voilà, je vous dis à un moment, il va falloir revoir le logiciel,
06:42échanger des choses, et que les gens comprennent qu'on représente l'État,
06:46que les élus représentent les collectivités locales, ils ont été choisis par des gens,
06:50ça leur plaît ou pas, c'est comme ça, et il y a des règles qui existent,
06:52et ces règles doivent être respectées.
06:54Il faut peut-être aussi renforcer la sanction, je me tourne vers vous Arnaud Clarsfeld,
06:58renforcer la sanction, même si la sanction existe déjà, ou du moins l'appliquer.
07:02Voilà, c'est ça.
07:04Peut-être ça aussi, mais voire la renforcer, puisqu'on parle des élus,
07:08mais de tout acte, de tout délit, à l'encontre d'élus, de pompiers, de professeurs,
07:14voilà, tous ces corps qui représentent l'État.
07:17Arnaud Clarsfeld.
07:18Vous vouliez une citation, je me souviens d'une citation de Racine,
07:21quand j'étais petit, c'était, je veux, c'était un roi qui disait,
07:24je veux des châtiments dans l'univers frémices,
07:27qu'on tremble en comparant l'offense et le supplice.
07:30Mais comme vous l'avez dit, le code pénal est bien fait,
07:33il a été écrit au 19ème siècle,
07:35et il est suffisamment répressif pour faire face aux situations,
07:38après c'est au juge d'apprécier le comportement de chacun,
07:42mais vous savez, les querelles de voisinage et les querelles de permis de construire
07:47sont, vous devez le savoir, sont ce qui empoisonne le plus les petites communes,
07:53et les tribunaux tant judiciaires qu'administratifs
07:57sont engorgés de plaintes sur les querelles de voisinage
08:02et les querelles sur les permis de construire.
08:04Maintenant, sur les attaques concernant les policiers et les maires,
08:10il faudrait peut-être faire une étude, je ne sais pas si on a le droit de faire ce genre d'études,
08:14mais en mettant sur une fiche
08:17quels sont ceux qui ont porté atteinte à l'intégrité du policier ou du maire
08:23et voir s'il y a une tendance ou s'il n'y a pas de tendance.
08:26En tout cas, si une étude comme ça n'est pas faite,
08:28on ne peut pas en tirer des leçons.
08:32La tendance, et je réponds à votre question, Arnaud Clarsfield,
08:35la tendance est à la hausse, puisque sur l'année 2024,
08:39il y avait une augmentation de plus de 6% d'agressions contre les élus à la fonction physique.
08:43Oui, mais qui est responsable ?
08:46Il faudrait aussi le savoir pour voir s'il y a une tendance et s'il y a des choses à faire.
08:51Mais si on ne fait pas l'étude, on ne peut pas non plus remédier à cet état de choses.
08:56Après, ce qui est grave dans cette affaire, c'est que...
08:59Je ne suis pas juriste, mais je suis policier.
09:03Je ne sais combien de circonstances aggravantes, en fait.
09:06Et moi, c'est ça qui me pose problème.
09:07C'est que vous attaquez un élu ou que vous attaquez...
09:10Je ne sais pas quel âge il a, mais personnage élu, policier,
09:14armes par destination, violences, états graves.
09:17Donc, ça veut dire qu'il a au moins plus de 8 jours d'ITT.
09:19Donc, en fait, les circonstances aggravantes, elles sont réunies.
09:22Et j'espère, en tout cas, s'il a interpellé...
09:24Alors, peut-être parce que ça a été médiatisé, il sera peut-être condamné à de la prison ferme.
09:28Mais, en fait, arrêtons tout ça.
09:31Et puis, mettons en place des peines courtes.
09:33Comme vous l'avez dit, ou comme je l'ai dit juste avant,
09:36le code pénal est bien fait.
09:37Il y a des peines qui existent, en fait.
09:38Les individus, ils ont une, deux, trois, quatre...
09:41Là, ce n'est pas une peine courte, c'est une tentative de meurtre.
09:43Bien sûr.
09:43Là, c'est ça.
09:45Normalement, il risque 30 ans de meurtre.
09:47Oui, mais ça, c'est...
09:48Alors, moi, j'essaie de...
09:50Moi, je vis depuis 28 ans, enfin, bientôt 28 ans dans la police.
09:54Moi, je vis dans un monde de bisounours.
09:56Moi, j'ai vu des collègues se faire inverser.
09:58Mais après, quand vous arrivez devant le juge, ce n'est pas la même histoire.
10:00Oui, mais c'est la première fois.
10:02Oui, bon, il n'a pas fait exprès.
10:04Il n'était pas bien.
10:05Il vient de s'engueuler.
10:06Vous avez fait des jugements, voilà.
10:09Non, mais la qualification, normalement, c'est une tentative de meurtre.
10:12Puisqu'il lui rentre dedans, il rentre à l'hôpital avec son pronostic vital engagé.
10:19Ce qui n'est plus cas, évidemment.
10:20Si je suis un juge, je ne peux commettre tentative de meurtre.
10:25Renverser quelqu'un en voiture, c'est une tentative de meurtre.
10:28Il faut quand même, même en étant bienveillant,
10:29et j'estime être quelqu'un de bienveillant,
10:33renverser quelqu'un en voiture, c'est une tentative de meurtre.
10:36Et être âgé n'est malheureusement pas une circonstance agrévante.
10:39Non, mais contre une personne vulnérable.
10:43Mais voilà, nous, sur le terrain, en tout cas, les choses qu'on vit,
10:47je suis d'accord avec vous, mais le problème, c'est que...
10:50Moi, en tout cas, l'expérience que j'ai fait qu'à chaque fois,
10:54on trouve une circonstance atténuante pour l'auteur, présumée,
10:58mais jamais on regarde les circonstances et ce que ça va donner pour la victime.
11:02Ils sont obligés de regarder.
11:03Ça, c'est un très, très gros problème en France.
11:05Ils sont obligés de regarder, quand ils qualifient l'infraction,
11:08enfin, ou le crime d'ailleurs, parce que pour moi, c'est un crime,
11:11ils sont obligés de regarder les circonstances aggravantes.
11:14Un, qu'il était maire.
11:15Deux, que la personne savait qu'il était maire.
11:17Trois, que quand on renverse une personne avec une voiture,
11:20c'est une tentative de meurtre.
11:22Et quatre, que son pronostic vital était engagé.
11:25Bon, ça ne peut être qu'une tentative de meurtre, selon moi.
11:28Dans la Fernelle, oui, et après, je vous laisse tranquille avec ce sujet.
11:31Je suis obligé d'en reparler, mais vous voyez, dans la Fernelle,
11:34le policier, tout le monde a vu, oui, le policier a tiré, c'est un drame et tout.
11:39Mais ça reste dans la tête d'un policier, c'est prévu.
11:42La justice va décider s'il rentrait bien dans le cadre réglementaire de la loi
11:46ou du Code de sécurité intérieure.
11:49Ça, c'est la justice qui va faire son travail.
11:50Mais en attendant, le collègue, il était sur un capot.
11:54Le gamin, il a failli renverser trois personnes auparavant, ou deux personnes.
11:58Trois jours avant, il était en garde à vue.
11:59Donc, je vous dis, et au final, qu'est-ce qui s'est passé ?
12:02Il s'est passé quoi ?
12:02Le policier, il est parti en détention provisoire pendant cinq mois.
12:06Voilà, moi, c'est ça que je retiens.
12:07Donc, je vous dis, on ne comprend plus rien dans cette société.
12:10Et c'est l'homicide volontaire qui a été retenu.
12:14Alors qu'on pouvait juger que ça pouvait être un accident
12:19ou qu'il avait pu prendre peur et tout ça.
12:23Et qu'il faisait son travail aussi.
12:24Ça, c'est l'interprétation.
12:25Mais en tous les cas, renverser quelqu'un de front en voiture,
12:28pour moi, c'est une tentative de meurtre.
12:30Allez, un dernier mot peut-être là-dessus.
12:32Eliott, qui assiste à ce débat passionnant, il faut le dire,
12:35entre Reda Bellag et Arnaud Clarsfeld.
12:38C'est ce que je disais à l'instant.
12:38On est d'accord.
12:39Oui, vous êtes d'accord.
12:41Mais pour une fois que la justice et la police sont d'accord,
12:44je vous taquine, bien sûr, messieurs.
12:46Un dernier mot là-dessus, Eliott Mamann.
12:47C'est vrai qu'il y a aussi un point qu'il faut souligner.
12:50C'est que ce qu'il se passe, cette violence de certains administrés,
12:53pas tous, heureusement, mais avec leurs élus, avec leurs maires,
12:57décourage.
12:58Et il faut échanger avec les maires.
12:59Et c'est assez facile, d'ailleurs, quand on échange avec eux,
13:02de faire ce constat.
13:03Ça les décourage aussi de parfois renouveler leur mandat.
13:08Puisqu'ils se disent, on est confronté à de plus en plus de violence.
13:11Le travail est de plus en plus complexe.
13:14Et le jeu n'en vaut pas forcément toujours la chandelle.
13:16Oui, absolument.
13:17Et d'ailleurs, le taux de maire qui ne se représente pas à sa succession
13:21augmente d'élections municipales en élections municipales,
13:24ce qui est tout de même le signe de quelque chose d'extrêmement préoccupant.
13:27Parce que, par ailleurs, on se plaint bien régulièrement
13:29de la détérioration du niveau de notre classe politique.
13:32Il faut peut-être aussi voir quel traitement on réserve
13:35à notre classe politique en premier lieu.
13:37Et ça rejoint un certain nombre de préoccupations populaires
13:40que vous caractérisez, d'ailleurs, et la Bélèche tout à l'heure,
13:43où il y a une espèce de ressentiment, parce qu'il peut parfois y avoir l'impression,
13:46évidemment que ce n'est pas toujours le cas, ce n'est pas chez tous les magistrats,
13:50mais qu'il y a toujours une espèce d'atténuation de la peine,
13:54dès lors que quelqu'un qui est au bas de la hiérarchie,
14:00dans la répartition des tâches administratives de notre République,
14:04s'attaque à quelqu'un de puissant.
14:07Et ça, c'est quelque chose qui produit énormément de ressentiment.
14:10C'est cette lutte que peuvent parfois avoir certains magistrats
14:12contre les puissants, parce que c'est aussi quelque chose de très idéologique
14:16et qui, de manière tragique, peut rejoindre certains actes criminels,
14:21en l'occurrence absolument abominables.
14:23Et en effet, ensuite, ça crée un climat politique insoutenable.
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