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  • il y a 3 mois
Dans ce spectacle au vitriol, Dieudonné revient plus libre que jamais. Initialement prévu avec Jean-Marie Bigard, "Foutu Pour Foutu" devient un solo explosif où l’humoriste balance tout : politique, médias, religion, société… Aucun sujet n’est épargné. Fidèle à son style provocateur, il transforme la scène en champ de bataille humoristique, où le rire devient une arme de résistance

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00:00Musique
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00:00:04Musique
00:00:06Musique
00:00:08Est-ce que ce spectacle, il devait avoir lieu ou pas, Jean-Marie ?
00:00:10Pas du tout, il n'y a jamais de l'avis, quoi.
00:00:13C'est-à-dire, le bouffant,
00:00:15euh, qui n'est pas courageux,
00:00:18est un lécheur de trous du cul.
00:00:21Qu'est-ce qui va se passer le 29 novembre, alors ?
00:00:23Hein ?
00:00:24Qu'est-ce qui va se passer le 29 novembre ?
00:00:25Dieu Donné va faire un spectacle, quand même ?
00:00:26Jean-Marie, est-ce que...
00:00:28Vous êtes lu avec Dieu Donné, vous êtes parlé ou pas du tout ?
00:00:31Pardon ?
00:00:32Vous l'avez écrit, le spectacle ?
00:00:33Non, non, non, non, non.
00:00:35Jean-Marie parle de pression, il utilise toujours des mots un peu trop forts.
00:00:38Il y a ça aussi.
00:00:38Pourtant, ce n'est pas des pressions, c'est des conseils.
00:00:41Hein ?
00:00:41Tu ne vas pas faire le spectacle ?
00:00:43Hein ?
00:00:43Tu ne vas pas faire le spectacle ?
00:00:44Mais non, mais...
00:00:45Non, mais il va faire le spectacle.
00:00:47Je ne veux faire le spectacle.
00:00:48Non, mais le sien, il ne fera pas le duo avec Dieu Donné.
00:00:51Ça, vous n'en savez rien.
00:00:53Interdit de montrer ma gueule, de mettre mon nom à côté de Dieu Donné.
00:00:57C'est interdit.
00:01:00Sur ma tombe, je veux qu'on marque 6 J.
00:01:03Un bouffon qui avait des couilles.
00:01:06Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Dieu Donné Mbala Mbala.
00:01:17Pour une raison que j'ignore, je ne suis pas en mesure de vous répondre.
00:01:21Je suis peut-être en garde à vue pour mes blagues en détention au tribunal.
00:01:25Ou peut-être déjà en cavale.
00:01:27Aussi, je vous prie de bien vouloir laisser un message après le bram sonore.
00:01:31Merci.
00:01:32Oui, mon dieu dos, c'est Jean-Marie.
00:01:36Écoute, je suis vraiment désolé, tu vas prendre un coup de massue sur la tête,
00:01:41mais je crois que je vais abandonner notre projet, en fait.
00:01:46Je suis sur le fil du hasard depuis quelques jours.
00:01:51J'ai téléphoné à Elie.
00:01:56Elie m'a dit, non, jamais de ma vie, jamais, jamais.
00:01:59Ce sera sans moi.
00:02:01Jamais je ne ferai ça avec vous.
00:02:05C'était pour moi la seule solution pour que ça puisse exister encore.
00:02:11Mais après, je vais payer trop, trop, trop cher pour ma famille, pour le reste de ma vie.
00:02:21Donc, je vais appeler tout ça, qui est un peu ébranlé, certainement.
00:02:27Et puis, après, j'essaierai de te rappeler à nouveau que ça s'embrasse.
00:02:36Quel accueil.
00:02:43Quel accueil, merde.
00:02:45Quel accueil.
00:03:09Les gens du Nord, vous avez une réputation, mais franchement,
00:03:12ah, non, non, vous la méritez largement, la chaleur des gens du Nord.
00:03:18Et la bière aussi, on entend des canettes quand même.
00:03:21Ça, on est dans le Nord, comme on dit.
00:03:25Alors, normalement, je devais...
00:03:26Par contre, je ferme là.
00:03:30Alors, je devais me trouver ce soir en présence de mon ami Jean-Marie Bigard,
00:03:36pour une fois...
00:03:37Ouais, j'essaie, j'essaie, j'essaie, non, mais...
00:03:39Voilà, vous avez compris.
00:03:41Donc, il ne sera pas avec moi, donc...
00:03:44De toute façon, la scène est un peu petite.
00:03:45On a un peu forci ces derniers temps, tous les deux.
00:03:49Non, Jean-Marie, il a eu peur.
00:03:50Bon, bah...
00:03:51Ça arrive.
00:03:53Non, c'est pas l'affaire de couilles.
00:03:55Je pense qu'il a encore ses deux couilles, mais c'est...
00:03:58Non, non, il a eu peur.
00:04:00Arrête.
00:04:00Ça arrive.
00:04:01Il y a des gens...
00:04:02Les gens ont peur.
00:04:03On est dans une société, on est tenus par nos peurs.
00:04:07C'est dingue, toi.
00:04:08Peur de crever, de la chiasse, je ne sais pas quoi.
00:04:11Covid et tout ça.
00:04:12Les gens ont peur de tout.
00:04:13La guerre, les gens ont peur.
00:04:15Moi, moi, je n'ai pas vraiment...
00:04:18J'étais un enfant plutôt peureux.
00:04:20Ah !
00:04:22Oh, j'avais les jetons quand j'étais petit, putain.
00:04:27Je ne sais pas pourquoi.
00:04:28J'étais un petit bambou là, si tu veux, joufflu, jovial.
00:04:34Mais bon, dès que le soir arrivait, j'étais tout seul dans mon plumard et que la lumière éteinte,
00:04:41glagla les bretelles, j'avais les jetons, quoi.
00:04:43Je gueulais et tout ça.
00:04:44Je ne sais pas pourquoi.
00:04:45Qu'est-ce qui se passait dans mon crâne ?
00:04:47J'avais peur.
00:04:48Je n'avais pas toutes ces associations sur le dos, pourtant.
00:04:51J'étais encore...
00:04:53C'est déjà certainement un enculé, mais en devenir.
00:04:59Et j'avais peur.
00:05:00Et puis, à un moment donné, j'ai compris que la peur était une idée saugrenue, quelque part.
00:05:05Je ne sais pas pourquoi tu as peur.
00:05:08Et donc, après, j'ai compris que c'était un trop-plein d'imagination.
00:05:12Et ce trop-plein, j'en ai fait des spectacles.
00:05:14Bon, Jean-Marie, c'est un enfant comme moi qui a peur.
00:05:17C'est un enfant de 68 ans, on va dire, qui a peur du noir.
00:05:21Mais pas du même que toi.
00:05:24Mais calme-toi, calme-toi.
00:05:28En fait, c'est son environnement à Jean-Marie qui lui a foutu les jetons.
00:05:31Ils lui ont dit, non, ne va pas faire un duo avec Dieu d'eau, t'es dingue.
00:05:35C'est un suicide pour ta carrière.
00:05:40À 70 ans, de quelle carrière tu me parles ?
00:05:44Mais ouais, voilà.
00:05:47Le véritable suicide, pour moi, c'est finir chroniqueur chez Anouna et chez Rucine.
00:05:52Jean-Marie, ressaisis-toi, putain.
00:06:04Non, mais il était motivé, c'est lui qui m'a appelé.
00:06:07Attends, c'est pas moi, c'est une idée de Jean-Marie, ça.
00:06:09Il m'a appelé un jour.
00:06:10Dieu d'eau, c'est super, j'ai réfléchi.
00:06:12On va faire un duo, on va tout défoncer.
00:06:18J'ai dit merde.
00:06:20T'es motivé, qu'est-ce qui se passe ?
00:06:23T'as des faux frais, t'as des factures payées.
00:06:27Malinance, c'est décidé.
00:06:30Alors moi, fort de cette information, je me suis au travail.
00:06:34Je suis parti au Cameroun, j'ai écrit un spectacle.
00:06:37Je reviens, on avait une affiche, on avait des salles réservées partout.
00:06:40Et puis, je reviens, Jean-Marie !
00:06:43Mais merde, où est-ce qu'il est ?
00:06:45Jean-Marie !
00:06:46Jean-Marie, c'est un mec, il ne faut pas monter avec lui sur un braquage.
00:06:51T'as compris.
00:06:53Tu nous attends dans la bagnole ?
00:06:54Ouais, ouais, vous inquiétez pas.
00:06:57Terminé.
00:07:05Certains disent, ouais, c'est bon, toi, Dieu d'eau, moi,
00:07:07hein, ouais, il t'a trahi, c'est pas normal.
00:07:13De toute façon, la trahison, j'ai un abonnement avec renouvellement automatique.
00:07:17Oh putain, qu'est-ce qu'on m'a trahi, moi !
00:07:21J'arrive à m'en marrer parce que c'est trop, je veux dire.
00:07:24Je pourrais écrire des bouquins là-dessus.
00:07:26Comment bien vivre sa trahison ?
00:07:29La trahison pour les nuls, j'ai des idées.
00:07:32De toute façon, maintenant, j'oppose systématiquement à la trahison, c'est le pardon.
00:07:37Je pardonne.
00:07:39Ouais, ouais, j'essaie, il y en a qui ne comprennent pas, mais...
00:07:41Je pardonne.
00:07:43Ça te permet de voyager léger, tu n'es pas obligé de porter la rancune, tout ça.
00:07:48Ça te fait perdre ton temps, donc je pardonne.
00:07:50Et j'incite mes personnages à pardonner.
00:07:52Parce que c'est vrai que mes personnages, pour tous ceux qui me suivent,
00:07:56sont des connards, pour la majorité.
00:07:58Non, non, mais je le sais, hein !
00:08:00J'aime bien, je...
00:08:04Ça me rappelle ma famille.
00:08:08Et...
00:08:09Non, non, mais je les incite à pardonner tous mes personnages.
00:08:15C'est ce que je vais faire ce soir.
00:08:17Donc je vais inviter mes personnages sur ma fameuse moumoute de l'imaginaire.
00:08:22Je vous la montre.
00:08:24Moumoute de l'imaginaire entièrement estampillée.
00:08:26Ah, mais je suis un forain maintenant.
00:08:27Barba Papa, Pomme d'Amour, faites-vous plaisir.
00:08:33Ah ben, on est dans une grange, hein, réveille-toi.
00:08:35C'est-à-dire, les articles...
00:08:37Par contre, ferme-la.
00:08:40Donc les articles, là, c'est l'article phare, toi.
00:08:45Le spectacle, c'est pour meubler, si tu veux, entre les articles.
00:08:48Et c'est disponible à la boutique, toi.
00:08:49Ça, c'est la moumoute qui te permet d'avoir accès à ton imaginaire d'enfant.
00:08:53Donc là, c'est vraiment un produit extrêmement rare.
00:08:57Plus tu deviens vieux, plus tu deviens con.
00:09:00C'est une règle.
00:09:01T'es au courant, toi.
00:09:03Il me regarde, il me regarde comme ça.
00:09:08Grâce à cette moumoute, tu vas avoir accès à ton imaginaire.
00:09:12Tu es droit ?
00:09:13Ah oui, ça marche.
00:09:14Ben, démonstration, premier sketch, sur le pardon.
00:09:17Pardon, si elle est garantie, la moumoute.
00:09:26T'es vacciné, toi, non ?
00:09:28Ah, je le reconnais.
00:09:32Le vacciné, je le reconnais.
00:09:37Il fait ça.
00:09:38Il te regarde, il est comme ça.
00:09:39Non, non, mais reste, ça t'a payé.
00:09:44Donc, je vais appeler mon premier personnage, vous allez le voir, donc, sur ma moumoute.
00:09:51Sur le thème du pardon, il s'appelle Gilbert.
00:09:53Il a du mal à pardonner, Gilbert.
00:09:56Il va nous expliquer pourquoi.
00:09:58Gilbert, vous êtes là ?
00:09:59C'est la transformation.
00:10:09Voilà, donc, je m'appelle Gilbert, voilà.
00:10:12C'est mon prénom, donc, dont acte, je suis le premier personnage à intervenir dans ce spectacle.
00:10:19Très bien.
00:10:21Sur le pardon, je ne sais pas très bien ce que je fais là, parce que mon histoire, elle est très simple.
00:10:24Moi, je suis cocu.
00:10:26Donc, voilà, pas que ça t'abuse, très bien.
00:10:28M'histoire rigole.
00:10:29Non, non, mais fous-toi de ma gueule, vas-y.
00:10:32C'est ta femme, à côté, dans l'homme ?
00:10:34Chacun son tour, tu verras-moi.
00:10:42Ma femme, Gisleine, m'a trompé.
00:10:47Après près de 20 ans de mariage, elle m'a trompé.
00:10:50Une femme de 42 ans, qui vieillit plutôt mal, en plus.
00:10:54Non, franchement, non, franchement, non, mais je dirais, autrement, elle a une gueule.
00:10:57Non, franchement, elle est immonde, elle est, regarde, j'ai l'impression qu'elle dégouline, elle a un kyste dans le cou, elle est immonde.
00:11:08Oui, mais elle est parvenue à trouver une bite, putain, sur son che...
00:11:13Alors, le mot bite, je l'avais mis dans la version avec Jean-Marie Bigard.
00:11:17Mais on m'a dit que ça marchait bien, ici, dans le Nord, donc, voilà.
00:11:20Voilà, je sais qu'il y a des gens qui sont venus voir Jean-Marie aussi, donc, vous inquiétez pas, j'ai mis deux, trois bites en plus.
00:11:34Excusez-moi, Gilbert, je vous ai...
00:11:37Non, non, mais allez-y, faites rire, faites rire votre public, Dieu donné.
00:11:42Et alors, donc, mon histoire, elle est très simple, elle m'a...
00:11:46Elle m'a trompé, bon, bah...
00:11:49Ça te fait rire, toi.
00:11:53Et, vous savez, je lui ai parlé, je lui ai dit, écoute-moi, la pute, parce que je l'appelle la pute, maintenant.
00:12:03Je lui ai dit, jamais je ne te pardonnerai ce que tu m'as fait, putain.
00:12:06Et on sent, Gilbert, énormément de tensions, énormément de douleurs, de souffrances, même.
00:12:14Mais votre femme, Gisleine, c'est vrai, elle vous a fait mal, on le sent, mais elle vous a demandé pardon.
00:12:21Elle vous a dit, pardonne-moi, m'amour, elle vous appelle visiblement, dans l'intimité, m'amour.
00:12:28Je regrette ce que j'ai fait, je ne recommencerai plus, j'ai cédé à la tentation, mais je t'aime.
00:12:34Et elle répète ensuite, je t'aime.
00:12:39Donc là, donc là, qu'est-ce qu'on fait ?
00:12:43Oui, elle m'a sorti ses sornettes, effectivement, mais je lui ai dit, ferme-la.
00:12:49Voilà, lui, il est comme moi, il a vécu la même chose que moi.
00:12:54Ça, il dit, t'as raison.
00:12:55Vous savez, je lui ai dit, ferme-la.
00:12:58Franchement, je n'ai pas besoin d'écouter tes conneries.
00:13:01Vous savez, le pire dans cette histoire.
00:13:03J'étais au courant, hein, de cette, enfin, plus ou moins, de ce fameux Jean-Christophe.
00:13:08On l'appelle comme ça, professeur de yoga.
00:13:10Une sorte de pédé alsacien, vous savez.
00:13:13Tout en collant dégueulasse.
00:13:15Immonde, je ne sais pas ce qu'elle lui a trouvé.
00:13:19Et je lui ai dit, vous savez, le plus terrible dans tout ça.
00:13:22La trahison, bon, c'est le mensonge.
00:13:24Elle m'a menti, cette femme.
00:13:25Pendant des mois, elle m'a menti.
00:13:27Oui, je suis avec ma copine Séverine, au cinéma.
00:13:33Pendant qu'elle se faisait ramener le conduit par cette ordure.
00:13:36Bon, on va arrêter là.
00:13:37On va arrêter là.
00:13:38Calmez-vous.
00:13:40On sent, évidemment, vraiment beaucoup de souffrance.
00:13:43La plaie est encore béante.
00:13:44En tout cas, j'espère avoir semé la graine du pardon dans votre esprit, Gilbert.
00:13:49Je vais me retourner vers un autre de vos personnages qui, lui aussi, a énormément de mal à pardonner.
00:13:54Il s'appelle Patrick.
00:13:58Patrick, tout à fait.
00:14:00Vous avez du mal, Patrick, à pardonner votre frère.
00:14:03Vous venez des Antilles, pourtant, un endroit où il fait beau, il fait chaud,
00:14:07mais voilà, où le pardon est difficile à atteindre.
00:14:12Votre frère, donc, vous a emprunté votre véhicule, je crois, c'était un week-end.
00:14:17Vous allez nous raconter, il y aurait eu cet accrochage.
00:14:19Comment ça s'est passé ?
00:14:23Mais ce n'est pas un accrochage.
00:14:26Mais voilà, ce n'est pas un accrochage.
00:14:2817 tonneaux, je n'appelle pas ça un accrochage.
00:14:40Il m'a rendu une sculpture, un IPN.
00:14:44J'ai dit, oui, oui, une BMW, attention, M3, modèle 2021, peu importe.
00:14:50Une voiture ou quatre flambonneuve.
00:14:58Une voiture extraordinaire que j'avais personnalisée moi-même.
00:15:03Voilà.
00:15:04C'est une voiture, Zoukloff.
00:15:05C'est une voiture, comment expliquer ?
00:15:08Dans le Nord, vous connaissez.
00:15:09C'est une voiture, faute la rosette.
00:15:13C'est vraiment...
00:15:14Comment expliquer ?
00:15:17Je l'avais entièrement personnalisée.
00:15:21Tu vois, j'avais un ami à moi, un cousin.
00:15:24Il est peintre, il est aérographe.
00:15:27Il m'a fait sur le capot.
00:15:29Une peintre, une femme nue, antillaise.
00:15:32Avec une coupe.
00:15:37Fondue avec une tête de renard, comme ça.
00:15:41C'est ça que je n'ai pas compris.
00:15:44Je lui ai demandé, pourquoi tu m'as foutu un renard là-dedans ?
00:15:48Il m'a dit, c'est l'inspiration, laisse-moi faire.
00:15:51Cocotier, sable fin, magnifique.
00:15:53Les gens qui passaient devant la voiture, à l'unanimité.
00:15:56Ils m'ont dit, hein ?
00:15:57Ils m'ont dit, ta voiture, Patrick.
00:15:59Waïe, aïe, aïe, po, po, po.
00:16:02Aux Antilles, ça veut dire, waouh, fort, dur.
00:16:04Ça veut dire, vous savez, à l'intérieur, j'avais 1000 watts efficaces.
00:16:10Voilà.
00:16:10Quand je mettais les infrabasses, c'est vraiment...
00:16:17J'avais une banquette rabattable, tout en pot de la main.
00:16:22Les femmes qui sont montées dans cette voiture, à l'unanimité.
00:16:29Elles m'ont dit, Patrick, tu m'as fait visiter la galaxie.
00:16:32C'était mon outil de travail.
00:16:36Enfin, c'était un aspirateur.
00:16:41J'ai frotté.
00:16:42Vous savez ?
00:16:43Quand il a brisé ma voiture, il m'a brisé le cœur.
00:16:51Tout à fait.
00:16:51Non, mais on entend cette souffrance, Patrick.
00:16:54On l'entend.
00:16:55Mais votre frère a fait 12 mois de coma.
00:17:01Après cet accident.
00:17:02Il a perdu l'usage de ses jambes, paraplégiques.
00:17:06Il a perdu son nez, des choses qu'on ne voit que dans un vent imaginaire.
00:17:11Et il est sorti de ce coma.
00:17:16Il vous a demandé, bien sûr.
00:17:18Où est mon frère ?
00:17:20Où est-il ?
00:17:21Je lui demande pardon.
00:17:23Oui, j'y suis au courant.
00:17:26Mais je n'avais pas le cœur à aller le voir.
00:17:30J'étais au chevet de ma voiture.
00:17:32C'est différent.
00:17:32Voilà, c'est différent.
00:17:34Les gens peuvent comprendre.
00:17:36J'ai assisté toutes les réparations, tous les stades.
00:17:40Heureusement, on ne remercie jamais assez le chef d'atelier.
00:17:44Tous les garagistes.
00:17:44L'assureur, monsieur Charlottin, il a fait un travail fantastique.
00:17:51Il m'a dit, bon, on verra comment pour les frais, on va s'arranger.
00:17:56Il n'y aura pas de malus, il m'a dit.
00:17:58Bon, j'ai dit, s'il n'y a pas de malus, bon, c'est déjà quelque chose.
00:18:01J'ai dit, il y aura peut-être du bonus.
00:18:03Il m'a dit, il ne faut pas exagérer.
00:18:09Mais je n'ai pas dit, je ne peux comprendre.
00:18:11Mais quand on m'a dit que mon frère, il est maintenant, il n'est pas réparable, le pauvre, il est dans un petit chariot là, avec les joysticks là, il ne s'y fait même pas deux kilomètres heure.
00:18:21Mais tant mieux, quelque part, tant mieux.
00:18:25Il ne fera plus de mal aux autres.
00:18:30Écoutez, on sent aussi, vous, chez vous, la difficulté à emprunter ce chemin, à obtenir cette hauteur d'âme qui vous permettrait d'enjamber cette épreuve.
00:18:40En tout cas, je vais appeler un autre de mes personnages qui, lui, est parvenu à pardonner, mes amis.
00:18:46Vous allez voir, c'est un être incroyable.
00:18:48Il s'appelle Wang, il nous vient du Vietnam.
00:18:53Il a connu pourtant le pire dans son existence.
00:18:56Il a connu la guerre du Vietnam, il a perdu toute sa famille, et pourtant, il est parvenu à pardonner.
00:19:02Donc, je vais vous laisser parler, Wang, c'est à vous.
00:19:09Ce n'est pas facile, non ?
00:19:12Parce que, moi, je connais la guerre.
00:19:15La guerre du Vietnam, c'est horrible.
00:19:18Tous les gens, il a eu le mot, ah !
00:19:22S'il vous plaît, je demande un tout petit peu de compassion pour mon personnage.
00:19:30Je sens bien que ça vous fait barrer, mais un peu de solidarité par rapport à cette souffrance, s'il vous plaît.
00:19:38Ah, je vous en prie, c'est à vous, bon.
00:19:49Quand l'américain, elle a bombardé, ah !
00:19:51Non, là, c'est vraiment indique.
00:19:57Voilà, il a le respect de la dignité humaine.
00:20:00Maintenant, je vais m'énerver, hein !
00:20:02S'il vous plaît, on continue.
00:20:07C'est à vous.
00:20:07Je veux dire, l'américain, il a bombardé, ah !
00:20:12Avec les bombes, napalm, c'est ça, il est dangereux, hein !
00:20:15Tous les gens, il a brûlé, ah !
00:20:19Vous voulez dire brûlé, certainement ?
00:20:23Oui, il a brûlé, tous les gens, hein !
00:20:28Même le matin, je vois ma mère, elle est dans les...
00:20:31Elle a...
00:20:32Oui, les gens, ils boivent aussi, parce que...
00:20:35Mais oui, il faut oublier, hein !
00:20:37Moi, je vois ma mère, ma mère, elle est comment, dans le village, elle est marchée, elle a couru,
00:20:49Et j'ai dit, maman, maman, tu brûles ?
00:20:54Et on respecte les brûlures de la maman du monde.
00:21:01Et après, je...
00:21:03Je suis après parti dans le bateau exil, et...
00:21:08Et quand je...
00:21:10Oui, c'est ça, le beau-pupu...
00:21:12Et quand je suis dans le bateau de la beau-pupu...
00:21:16Et...
00:21:18Moi, je suis en colère, j'avais tué tous les Blancs, hein !
00:21:21Et là, il y a le curé, il est venu, et il est venu...
00:21:25Alors, il est venu, il est venu, il est venu, il est venu...
00:21:32Il est venu, il est venu...
00:21:34Et il m'a dit, Juan, calme-toi !
00:21:36Tu dois pardonner au nom de Jésus !
00:21:39Mais moi, j'ai dit, c'est qu'il y a encore ?
00:21:42C'est un Américain !
00:21:44Mais non !
00:21:46Enfin, il est tout !
00:21:48Tu dois pardonner, hein !
00:21:50Et là, j'ai pardonné, hein !
00:21:52Et là, la boule de colère qu'il y a dans le ventre, elle a transformé, quoi !
00:21:57C'est devenu boule d'amour !
00:22:01Alors, c'est vrai que sur la fin, c'est un peu ridicule !
00:22:05Mais là, ce côté son de guitare électrique, là, on est très très loin de la réalité !
00:22:11Mais merci en tout cas, Juan, parce que vous êtes un modèle, un exemple, hein !
00:22:16Au travers de cette accession au pardon !
00:22:20D'ailleurs, vous me tendez, votre modèle m'incite à m'adresser à un autre de mes personnages,
00:22:26Eran !
00:22:28Alors, Eran nous vient d'Israël !
00:22:32C'est un sujet que je voulais vraiment éviter !
00:22:46Non, mais d'autant que je suis vraiment inscrit dans une dynamique de réconciliation, mais...
00:22:54Vous faites partie, Eran, d'un peuple qui a énormément souffert, hein !
00:22:59Plus, bien sûr, mais...
00:23:01Seriez-vous accessible, vous aussi, à cette hauteur d'âme du pardon ?
00:23:10L'idée de pardonner à l'offenseur ?
00:23:14De quoi tu parles ?
00:23:16Un des fils de putes d'antisémite ?
00:23:19Y'a pas de pardon, y'a la réparation, tu répares...
00:23:22Mais comment réparer, Wong, la perte de toute une famille, comme Wong ?
00:23:37Enfin, excusez-moi, Eran...
00:23:39Eh ben, tu répares !
00:23:42Tchèque, espèce, carte bleue, même un virement !
00:23:45Vous en pensez quoi, Wong ?
00:23:50Ah, moi, j'y comprends rien du tout, hein !
00:23:53Pour moi, le pardon, c'est la prière, le silence, c'est comme ça, hein !
00:23:57Ah oui, ça paraît un petit peu logique aussi, enfin, c'est une autre façon de voir, je pense qu'il faut...
00:24:02Faut que chacun puisse...
00:24:04Et, euh...
00:24:05Tiens, je vais rappeler mon personnage de Patrick, des Antilles.
00:24:08Vous aussi, vous avez souffert, Patrick, à la traite des Noirs, tout ça ?
00:24:11Vous seriez prêts à pardonner, comme Wong l'a fait ?
00:24:16C'est une Noir, c'est différent, c'est différent !
00:24:19Quatre cents cents d'esclavage, attention !
00:24:22Quatre cents cents !
00:24:28Tu as le temps de ruminer, hein !
00:24:31Rumination extrême !
00:24:34Dans, à l'intérieur, regardez, à l'intérieur de chaque Antillais...
00:24:37Sazouk, c'est gentil, l'Antillais...
00:24:39Mais à l'intérieur...
00:24:44On a envie de croquer ces gens-là, j'ai t'y dit, hein !
00:24:52Mais je crois que...
00:24:53Ongali, il a raison !
00:24:55Portez la souffrance comme ça, une mémoire, il vaut mieux pardonner !
00:24:58Ongali !
00:25:00Ah ben très bien !
00:25:01Vous voyez ?
00:25:02Enfin, vous arrivez sur le chemin du...
00:25:04Alors, vous seriez prêts à pardonner la traite négrière, mais vous avez encore du mal à pardonner votre frère !
00:25:09C'est ça qu'on ne comprend pas, Patrick !
00:25:12C'est différent !
00:25:13L'esclavage, il y a une logique, j'ai envie de dire !
00:25:19On peut comprendre, mais...
00:25:22Mais briser une boîte, une BMW M3, modèle 2020 avec l'échanté à lui, peu importe, je ne sais pas préciser, mais...
00:25:32C'est le diable qui s'exprime dans mon frère !
00:25:35Bon, on va arrêter là, on va arrêter là !
00:25:37On sent bien que le pardon est quelque chose de difficile, de compliqué !
00:25:43Et pourtant, c'est une baguette magique qui nous permettrait d'avancer dans ce monde, dans ce monde fou !
00:25:48Alors bon, moi, si tu veux, je...
00:25:50On me dit, Jean-Varie, t'as trahi ! Arrêtez avec ça !
00:25:53Il est chez Anoula, il fait le con, il fait...
00:25:57Oh, les gens ont pitié de lui ! Je sais, laissez-moi tranquille !
00:26:01J'ai pardonné !
00:26:02Ouais, Diodo, c'est bien, toi t'es un héros !
00:26:04Non, c'est pas de l'héroïsme en ce qui me concerne, c'est de la folie !
00:26:07Je suis au courant, je suis complètement taré !
00:26:10Je suis pas conscient des dangers, c'est ça mon problème !
00:26:12Et ma mère me le disait dès le départ !
00:26:14Elle me le disait, elle me disait, euh...
00:26:16Fais pas ça !
00:26:17Je disais, ah !
00:26:20Il y a peut-être quelque chose à faire, Jean-Varie !
00:26:25Non, mais c'est vrai, normalement, le danger, tu fais gaffe !
00:26:28S'attaquer à plus puissant que soi, c'est qu'il faut être complètement taré !
00:26:32Dans la nature, une souris ne va pas s'en prendre un rhinocéros !
00:26:36Il faut être un peu logique !
00:26:38Même si l'autre, il a de la merde sur la corne et ne va pas se foutre de sa gueule !
00:26:42Ben moi, si ! C'est ça mon problème !
00:26:44Mais je suis pas le seul !
00:26:45Des tarés, il y en a en France !
00:26:47Oh putain !
00:26:48On est un pays où il y a des grands tarés !
00:26:50Qui ont marqué l'histoire !
00:26:52François Richette !
00:26:54Magnifique ! Vous le connaissez pas !
00:26:55Mais rentrez chez vous, allez sur internet !
00:26:57François Richette ! Extraordinaire !
00:26:59Alors, le fou volant, on l'appelait !
00:27:01C'est un inventeur !
00:27:02Enfin bon !
00:27:03Hé ! Entre nous, pas plus inventeurs que moi et ma grand-mère !
00:27:06Mais bon !
00:27:07Il avait inventé un vêtement volant !
00:27:10Dans sa tête, je sais pas ce qui s'est passé !
00:27:12Il s'est dit, il y a certainement un jour un courant d'air !
00:27:15Il s'est dit, tiens, c'est toi !
00:27:19Faut réfléchir !
00:27:20Donc, il a pondu une sorte de poncho, si tu veux !
00:27:23Volant !
00:27:25Il était sûr de son coup !
00:27:26Il s'est jeté du premier étage de la tour Eiffel avec ça !
00:27:29Il avait convoqué les médias, tout ça !
00:27:31Même ses potes !
00:27:32Ils lui ont dit, mais arrête, François !
00:27:34Fais un test, au moins, avec un mannequin !
00:27:37Il a répondu...
00:27:40Tout est là-dedans !
00:27:43J'ai fait tous mes calculs !
00:27:45Cosinus, racine carrée, toc !
00:27:48Tout corps plongé dans...
00:27:49Enfin bon...
00:27:50Et euh...
00:27:51Dans son projet, il allait voler comme ça sur...
00:27:53Sur 5 kilomètres !
00:27:55Jusqu'à Courbevoie de la...
00:27:57Alors, le projet était beau, mais dans la réalité,
00:27:59ça s'est résumé...
00:28:01La chute du fer à repasser !
00:28:03Je veux dire...
00:28:04Ah, il est tombé à l'aplomb !
00:28:05Ti !
00:28:06Il a pas des villes autant !
00:28:07Mais il est resté digne, jusqu'au bout !
00:28:09Pas un mot !
00:28:11Alors, pour l'humoriste que je suis, j'ai envie de dire, c'est une chute en deux temps, toi !
00:28:23État de sidération, tout le monde était sur le cul, t'imagines bien !
00:28:27Les gens...
00:28:28Il avait invité sa famille !
00:28:30Tiens, viens, on va voir tonton ! Viens voir ! Viens !
00:28:32Il va sauter, il m'a expliqué, tu vas arriver à planer comme ça...
00:28:35Jusqu'à Courbevoie...
00:28:37On est là !
00:28:39François !
00:28:40Ouais !
00:28:41T'as vu ?
00:28:43Allez, il s'élance !
00:28:44Tac !
00:28:45Hop !
00:28:46Allez, on rentre !
00:28:47Et un siècle après, les gens applaudissent ces conneries !
00:28:58Les gens se marrent !
00:28:59Parce que le connard a toujours fait marrer !
00:29:01Plus les cons, plus les gens se marrent !
00:29:03Regardez pourquoi vous êtes là ce soir !
00:29:05Non, non, mais c'est vrai !
00:29:06Vous vous dites, il y a bien un moment donné, ils vont lui faire fermer sa gueule, il va finir en taule !
00:29:10Peut-être qu'ils vont venir le chercher ce soir !
00:29:13On va sortir de la grange, ils vont peut-être tous nous allumer comme ça, les flics !
00:29:18Alors, ça peut arriver, c'est pas sûr !
00:29:21On ne peut pas garantir qu'il n'y ait pas un ou deux bords !
00:29:27Ah non, mais c'est vrai !
00:29:28Hé, je rigole, mais je suis devenu infréquentable à un niveau !
00:29:31Non, parce que c'est des colimaçons !
00:29:43Hé, c'est pour ça, je ne sais pas pourquoi il n'a pas pris de...
00:29:46Après, les gens, voilà !
00:29:48C'est-à-dire, au-dessus, en termes d'infréquentabilité, il n'y a pas...
00:29:51Tu ne peux pas faire mieux quoi !
00:29:53Il y a un podium, j'ai occupé la première place pendant des années,
00:29:56et c'était l'homme le plus infréquentable de France, putain !
00:29:59Même Jean-Marie Le Pen, je l'ai eu au téléphone, il m'a dit
00:30:02« Ne m'appelle pas sur ma ligne fixe, parce que... »
00:30:04Ah non, non, j'ai même été comparé à Hitler, à un moment donné !
00:30:18Hé, il faut en voyer, non ?
00:30:19Ben, je commence avec des blagues à tonton !
00:30:21Pour arriver à ce résultat, c'était pas gagné !
00:30:25Je suis devenu la lead de l'humanité !
00:30:27Ce que la société a pu produire de plus abject !
00:30:30Tu sais, il y a eu ça dans les médias, c'était extraordinaire !
00:30:33La cour des miracles !
00:30:34Alors que, en réalité, pour moi, la cour des miracles, ce sont les médias !
00:30:37C'est la télévision !
00:30:38Oh putain !
00:30:39Oh, la télévision !
00:30:40Moi, je ne vais pas à la télévision, mais en tournée, tu vois,
00:30:42comme ça, de temps en temps, tu vois, je regarde ce qui se passe !
00:30:45Oh !
00:30:46Dans les hôtels !
00:30:47Oh putain, c'est immonde !
00:30:50C'est la véritable cour des miracles !
00:30:52D'ailleurs, il y en a un qui donnait une définition de la cour des miracles, assez juste, d'ailleurs !
00:30:57C'était...
00:30:59Un petit peu de chauffage, peut-être, oui !
00:31:02Et euh...
00:31:03Non, c'était comme...
00:31:05Victor Hugo !
00:31:06Il avait une petite plume, il savait quand même écrire !
00:31:09Il y avait deux, trois fautes !
00:31:11Et euh...
00:31:14Il définissait la cour des miracles !
00:31:16Regardez, on a l'impression que c'est la télé !
00:31:18C'était dans Notre-Dame !
00:31:20Cours des miracles !
00:31:21Donc, cité de menteurs et de brigands !
00:31:24Vérus à la face de l'intelligence humaine !
00:31:27Égouts d'où s'échappe à chaque instant un torrent de vices, de manipulations crapuleuses !
00:31:33Une ruche bourdonnante de frelons de l'ordre social !
00:31:37Et franchement, il savait écrire !
00:31:39C'est vraiment l'impression, la sensation que j'ai, moi, en ouvrant cette télévision !
00:31:43Donc, je vais parler, petit sketch, vous aussi, vous l'avez...
00:31:47Là, c'est pas pour rien que l'autre...
00:31:50Il a donné son nom à des avenues !
00:31:53Donc, j'ai décidé, ce soir, d'inviter, sur ma fameuse moumoute de l'imaginaire,
00:31:59un personnage de la cour des miracles !
00:32:01Gustave, il s'appelle !
00:32:03Il était brigand !
00:32:04Parce que, cour des miracles, ça signifie, en fait, que c'était tout un tas de brigands qui se donnaient rendez-vous le soir !
00:32:10Alors, la journée, ils étaient mendiants, aveugles, cul-de-jatte, et le soir, comme par miracle,
00:32:16ils retrouvaient la vue !
00:32:18Glou, glou, glou !
00:32:19Vive la France !
00:32:20Donc...
00:32:22Donc, mon personnage s'appelle Gustave, il nous vient directement du Moyen-Âge et de la cour des migrants.
00:32:28Gustave, vous êtes là ?
00:32:29Oui, dis donc, je suis là !
00:32:35Ah non, dis Dieu !
00:32:37C'est provident d'arriver juste là, hein !
00:32:43Mais, je fais ça parce que j'ai plus de dents, ces personnes !
00:32:48C'est pour ça que je fais comme ça !
00:32:50Non, mais j'ai mes dents, mais c'est le personnage !
00:32:56C'est ta cinquième dose, c'est combien ? Ouais !
00:32:59Au bout de cinq doses, c'est fini, il n'y a plus personne !
00:33:03Pfizer !
00:33:05Pfizer !
00:33:06Pfizer, il y a du citron, il y a quelque chose, hein !
00:33:12Excusez-moi, Gustave, je vous ai coupé la parole.
00:33:16Vous disiez...
00:33:18Non, je disais, mon époque, le Moyen-Âge, c'est encore trop, je ne sais pas d'amour, il n'y a pas...
00:33:23Ça n'a rien à voir aujourd'hui, hein !
00:33:26Mais...
00:33:29Vous n'avez pas d'eau, pas d'électricité, tout ça !
00:33:32Enfin, bientôt, vous n'aurez plus d'électricité, vous aussi, mais...
00:33:37Mais voilà, c'est à cause de la guerre, ça fait le bordel et tout ça !
00:33:41Nous, il n'y avait pas de courante, il n'y avait pas de total égout, c'est, c'est...
00:33:46Les gens jetaient leur saut de merde par la fenêtre, tu sais !
00:33:50Alors, le matin, tu te baladais, tu disais, ah merde, c'est quoi ça ?
00:33:54Ah ben, c'est de la merde, c'était de la merde !
00:33:56Et aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est...
00:33:59C'est par la fenêtre de la télé qu'on vous jette les sons de merde en pleine gueule, putain !
00:34:07C'est impressionnant, ça !
00:34:09Oh la vache !
00:34:11C'est de la magie noire, j'ai vu ça, putain !
00:34:13Télévision !
00:34:15Même le plus retard de nos magiciens de l'époque
00:34:18pouvait pas imaginer pareil tour de passeport, c'est incroyable !
00:34:21Puis nous, nos brigands, si tu veux, ils avaient la gueule de l'emploi, tu sais,
00:34:25ils aient des balafriles où ils manquent un oeil !
00:34:28Mais là, ils sont tous pomponés comme des petites pédales, là, ils sont là !
00:34:33Et t'es petite, et t'es t'es...
00:34:36T'encu, la chèque femme frappe !
00:34:39C'est quand même extraordinaire !
00:34:42Et les gens écoutent ces conneries, putain !
00:34:44Nos lépreux étaient plus beaux que ces...
00:34:51Tu sais, ils sont tous refaits la gueule, c'est impressionnant !
00:34:56Mais tout est faux, c'est...
00:34:58Puis il y en a un, comment vous l'appelez ?
00:35:01Je l'ai vu hier, président, c'est quoi ce truc ?
00:35:04Petite chatoune, comme ça, efféminée, c'est incroyable, ça !
00:35:11Il me rappelle une diseuse de bonne aventure qu'on avait...
00:35:17Trouduc !
00:35:19Ah, c'est beau pour moi, c'est...
00:35:22Très pour très, cela veut dire qu'on a coupé la tête d'un roi pour arriver dans tout ce bordel, putain de merde !
00:35:30Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise à mon niveau ?
00:35:32Moi, je suis humoriste, hein, le bouffon à la cour, aujourd'hui, il serait...
00:35:36Ah, ben, t'es pendu, tout de suite !
00:35:38Le problème, c'est que la fiction a dépassé la réalité, donc...
00:35:42Il suffit de dire la vérité, les gens se marrent, aujourd'hui !
00:35:45C'est ça, les gens sont plus habitués, donc...
00:35:48Mais bon, je veux dire, on est dans une société, c'est comme ça !
00:35:52Il y a un conseil de sages qui supervise tout le bordel !
00:35:55Quand j'ai appris ça, j'ai dit, merde !
00:35:57Ils sont où, les sages ?
00:35:58Ils sont là, hein, ils regardent !
00:36:02Mais, ça foire, hein, oui !
00:36:05Ils observent !
00:36:08Ils sont en train de plancher sur un sujet incroyable, c'est la fin de vie, en ce moment !
00:36:17Ils sont en train, ouais, les sages se concentrent là-dessus !
00:36:20Alors, on a envie de leur dire, mais...
00:36:22Concentrez-vous sur la vie, déjà, parce que les gens ont du mal !
00:36:27La fin !
00:36:31L'euthanasie, voilà un sujet...
00:36:34Aucun d'humoriste, évidemment, ne se risquera sur un sujet aussi délicat que la fin de vie !
00:36:40Ah non ! Non, non, je ne peux pas !
00:36:41Non, non, non, arrêtez, arrêtez, c'est dangereux !
00:36:44Non, non, je ne peux pas, vous voulez vraiment ?
00:36:47Ah ben, je peux essayer, je peux essayer, mais bon...
00:36:52Ce n'est pas évident de faire marrer sur l'euthanasie !
00:36:56J'ai vu, l'autre jour, une jeune femme de... c'était en Belgique, d'ailleurs !
00:37:00Parce qu'ici, il n'y a pas la peine de mort, mais bon, on peut s'arranger, quoi !
00:37:03Et elle avait 22 ans, cette pauvre fille, et elle s'est faite euthanasier !
00:37:14Elle était en pleine santé physique, c'est ça !
00:37:16Bon, elle avait un petit pet au casque !
00:37:19Elle était belge !
00:37:20Elle était belge !
00:37:21Mais je disais...
00:37:22Non, non, mais non !
00:37:26Non, parce qu'elle avait assisté apparemment à un attentat et tout ça, donc elle était choquée, quoi !
00:37:33Elle avait des idées noires, un petit pet au casque, quoi !
00:37:35Mais de là à se faire euthanasier, il y a un médecin, c'est ça qui m'a le plus étonné, un psychiatre qui a mis un coup de tampon !
00:37:43Incurable !
00:37:45Mais elle a 23 ans, peut-être un bisou à rencontrer un garçon !
00:37:51Foutez-moi ça au congélateur !
00:37:53En Belgique, il faut faire gaffe !
00:37:58Si tu te s'en vales un jour, je suis un peu...
00:38:01Incurable !
00:38:05Donc j'ai décidé, pourquoi pas, d'essayer aussi de faire un sketch là-dessus, c'est pas évident !
00:38:11Pour l'humoriste que je suis, il y a une question qui t'habite, c'est-à-dire, aurais-je pu, serais-je parvenu à faire rire un esprit aussi désespéré que celui-là ?
00:38:22Ça, c'est le challenge de tout comique, hein, faire rire à un condamné à mort, par exemple !
00:38:27Dans le couloir de la mort, tu l'accompagnes sur les derniers bêtres, tu sais !
00:38:31Alors, c'est Toto qui va à la boulangerie !
00:38:34Non, mais c'est pas gagné, mais tu vois ce que je veux dire !
00:38:36T'essayes !
00:38:41Donc, dans ce sketch, mon personnage s'appelle Johnny !
00:38:47Il a 25 ans, ouais, Johnny !
00:38:48Ouais, Johnny ! Bah, les parents ont peut-être pas réfléchi dans tout, mais bon !
00:38:51Mais non, mais ils aimaient peut-être le chanteur, tu sais pas faire rire !
00:38:54Il s'appelle Johnny, et il a décidé de se faire euthanasier !
00:38:58Donc, c'est chiant !
00:39:00Et euh...
00:39:02Donc, moi, j'interviens dans sa vie, 5 minutes avant l'injection mortelle !
00:39:06Donc, je frappe à sa porte, toc toc toc !
00:39:10Bonjour Johnny !
00:39:13Enfin, bonjour, c'est une façon de parler, c'est une expression !
00:39:18Ça ne sera pas une bonne journée pour tout le monde, on est tous d'accord !
00:39:23J'ai croisé ta famille dans le couloir, ils attendent, là !
00:39:30Tout le monde en chiale, putain, c'est...
00:39:33Il y a le médecin, il m'a dit, vous pouvez y aller, vous avez 10 minutes !
00:39:36J'ai dit, pourquoi vous êtes pressé ? Il m'a dit, c'est le protocole !
00:39:40Jusqu'au bout, ils te cassent les couilles avec leur protocole !
00:39:44De toute façon, toute ta vie, on te casse les couilles, putain !
00:39:48Commence à la maternelle et te mettre des notes, t'as un, t'as deux, t'as...
00:39:52Mais va te faire enculer avec tes notes, putain !
00:39:55Toute ta vie, après, dans les tribunaux, à 57 ans, levez-vous !
00:39:59Pas bon, ça c'est moi, c'est encore autre chose !
00:40:01C'est quand même incroyable, putain !
00:40:16Et toi, Johnny, donc, ouais, donc, t'as décidé, ouais, d'en finir !
00:40:21Ouais, ton frère m'a dit ça, il est venu voir mon spectacle, il est fan de ce que je fais !
00:40:25Alors, il est venu à la fin d'un spectacle, tu sais, bon, moi je fais des dédicaces, des photos, il m'a dit, j'ai quelque chose à te demander, Diodo !
00:40:32Je lui dis, qu'est-ce qui t'arrive ? Il me dit, j'ai mon frère qui va se faire euthanasier, est-ce que tu pourrais passer de lui faire une petite blague ?
00:40:39Oui, c'est pas évident, attends, comment ça ?
00:40:46Alors, il me dit, pas la blague qui tue, bien sûr !
00:40:49Je lui dis, là, pour un humoriste, c'est quand même un exercice compliqué, hein !
00:40:58Faire rire un deuthanasier, il me dit, oh, Diodo, ça va, t'as déjà fait rire des cancéreux !
00:41:03C'est vrai que j'avais un skate sur le cancer qui a assez bien fonctionné !
00:41:07Les gens connaissent !
00:41:09Je lui dis, ouais, mais là, c'est différent !
00:41:17C'est vrai qu'il y avait pas mal de gens à la fin des spectacles qui venaient me dire, ouais, Diodo, j'ai eu le cancer, je dois te dire que j'ai vu ton skate, j'ai bien rigolé, ça m'a aidé !
00:41:26Alors, je lui dis, oh !
00:41:28Merde !
00:41:29Il y en avait un, il m'a dit, vous m'avez guéri !
00:41:32Ouais, ouais, ouais, ouais, j'ai dit, stop, stop, on arrête tout, là !
00:41:37Pratique illégale de la médecine, attends !
00:41:40Il manque plus que ça sur mon casier judiciaire, moi !
00:41:47Mais là, faire rire un euthanasier, enfin, c'est pas évident !
00:41:53Parce que...
00:41:54Accompagner une personne dans sa volonté de guérison, bon, je...
00:41:57Mais, toi, la guérison, c'est la mort, donc ça, c'est spécial, c'est nouveau, hein !
00:42:02Ouais, ton frère m'a expliqué, t'as des angoisses depuis que t'es adolescent, hein, qui squattent ton esprit, hein, ça, c'est...
00:42:10Les squatteurs pour les déloger, hein !
00:42:13Surtout en période hivernale !
00:42:16Oui, ben, j'essaye, je fais ce que je peux, je cherche la faille !
00:42:20Rires
00:42:25Mais t'as pas l'impression... Est-ce que ça t'arrive, l'auto-dérision, ça te parle ?
00:42:28T'arrives à rire de toi ou pas ? Non, ben non, ça se voit, hein !
00:42:32Ben, vu l'ambiance que tu fouilles, il suffit de voir la gueule des gens, hein !
00:42:35Tu fouilles l'ambiance de merde, en général !
00:42:38Mais rire de soi, c'est important !
00:42:40La vie est une farce, tu sais, Jolie !
00:42:43Faut travailler la chute, c'est tout !
00:42:44Toi, ta chute, c'est de la merde, j'ai dit tout de suite, hein !
00:42:47Ah ben, ils t'accompagnent en chialant jusqu'au bout, quoi !
00:42:50Fais-leur une blague, putain, c'est le moment !
00:42:53Je suis professionnel, je suis pas professionnel !
00:42:57Rires
00:43:00Là, c'est le moment pour toi de faire la blague du siècle !
00:43:04Ah ben si, et ben, laisse-moi, laisse-moi te parler !
00:43:06Tu sors dans le couloir, tu vas voir ta famille et le médecin et toute l'équipe,
00:43:09écoute-moi, et là, tu leur dis, bon, ben, c'était une blague !
00:43:16Rires
00:43:18Et tu finis, on va chez Courtepaille, on se fait une entrecôte, vas-y donc !
00:43:22Rires
00:43:23Je suis démarré, mais c'est un sujet qui est compliqué !
00:43:26Rires
00:43:28Rires
00:43:30Rires
00:43:31Rires
00:43:32Rires
00:43:33Non, non, mais c'est vrai que ces sages qui sont en train de penser, pour nous, à votre place,
00:43:38s'ils sont sages, nous, on n'est pas sages, eux sont sages !
00:43:42Et ils réfléchissent aussi à un autre sujet qui est dans l'air du temps, c'est la légalisation du cannabis.
00:43:48Alors, je suis pas où ça en est, en Belgique, mais en France, c'était pas encore, et là, ils veulent vraiment le mettre parce que...
00:43:51Alors, je suis pas concerné directement, mais j'ai mes gosses, qui sont au collège, dans le public, donc, autant dire, ils sont dans un coffee shop, hein, c'est clair, rien !
00:43:59Rires
00:44:06Rires
00:44:07Celui qui fume pas, il est bizarre, hein, parce que c'est là-dedans !
00:44:11Rires
00:44:12Alors, mon fils, il commence à me sortir ses théories de fumeurs, tu sais, je les vois venir, toi,
00:44:18Ouais, ouais, papa, quand même, on fume de l'herbe depuis la nuit des temps, euh...
00:44:23Je comprends pas qu'on ait pas le droit de fumer, euh...
00:44:25De l'herbe qui pousse dans la nature, et à côté de ça, on...
00:44:29On peut se tanasier, euh...
00:44:31On peut se couper la vitre, euh...
00:44:34Rires
00:44:37Rires
00:44:38Tu dis, je sais bien, mais c'est... c'est... c'est... c'est différent, parce que...
00:44:41Ce que tu proposes, c'est que ça n'est pas légal !
00:44:45Ils comprennent pas, les deux, parce que...
00:44:46En ce moment, ils ont un prof qui s'est fait entièrement refaire la gueule, tu comprends ?
00:44:50Il s'est fait une tête de mort, en fait, je vais...
00:44:52Parce que c'est son plaisir !
00:44:53Donc, il s'est fait retirer le nez, il y a deux trous de, on dirait, un poisson,
00:44:57Il a... il a plus d'oreilles, il a deux cornes qui sortent, comme ça, avec les yeux rouges, toi !
00:45:03Alors le gosse, il dit, ouais, ça nous fait peur !
00:45:05Ouais, je lui dis, c'est possible, mais c'est légal !
00:45:08Rires
00:45:10Donc j'ai décidé de faire un sketch entre un père alcoolique...
00:45:14Enfin, un père français, on va dire, et euh...
00:45:19Et son fils fumeur de cannabis !
00:45:25Non, je suis pas content, Stéphane !
00:45:31Ouais, bah tu peux ricaner, moi ça me fait pas rigoler, hein !
00:45:34J'ai passé mon après-midi au collège, chez le proviseur, j'ai été convoqué, hein !
00:45:39Alors t'es pas au courant, mais crois-moi que...
00:45:41Je suis tombé des nus !
00:45:43Tombé des nus !
00:45:44Ben si t'allais un peu en cours, tu saurais ce que ça veut dire !
00:45:47Rires
00:45:48J'étais sur le cul, putain !
00:45:49Quand il m'a appris que mon fils, hein !
00:45:52La chair de ma chair, la...
00:45:54La race de... de... de... de... de ma mère, là !
00:45:56Rires
00:45:58Et t'es un fumeur de cannabis !
00:46:00Rires
00:46:01Ne mens pas !
00:46:03Ne mens pas !
00:46:04Hé, j'ai vu les vidéos de surveillance, on te voit dans la cour de récréation !
00:46:08Et dans un coin, avec tous tes copains manouches, je sais pas quoi, là !
00:46:12Rires
00:46:13En train de pipochers, comme un salaud, là !
00:46:15Au milieu d'enfants tout à fait normaux, putain !
00:46:18Hé, qui gambadent, qui... qui jouent à chat-percher à... à la marelle !
00:46:22Tu peux... tu pourrais pas jouer à chat-percher de temps en temps !
00:46:25Rires
00:46:26Rires
00:46:28C'est de la merde !
00:46:29C'est ta... ta drogue qui est de la merde !
00:46:32Rires
00:46:33Non, non... non...
00:46:35Quoi ?
00:46:36Non, je l'ai pas dit à ta mère !
00:46:40Ça lui crèverait le cœur, le pauvre !
00:46:43Parce que... tu sais, je l'ai pas dit parce que...
00:46:46Il m'a... il m'a... tu sais, il m'a travaillé, l'autre, hein !
00:46:49Le proviseur...
00:46:50Oui, mais est-ce que c'est chez vous qu'il fait pousser l'herbe ?
00:46:53Alors, je vais pas balancer mon fils, hein !
00:46:55Tu sais, la chair de ma chair...
00:46:57La... chair... la race de...
00:46:59La... chienne...
00:47:01Mais...
00:47:02Rires
00:47:03Mais j'ai tout de suite compris que ce que tu faisais pousser sur le balcon, c'était pas du... du... du... du cerfeuil, comme tu as osé le dire à ta mère, hein !
00:47:12Rires
00:47:13Elle y a cru, l'autre !
00:47:14Elle en fout partout dans la cuisine, l'autre !
00:47:16Rires
00:47:17Que tu te drogues, c'est une chose !
00:47:19Même drogues pas sa famille, putain !
00:47:21Rires
00:47:25Non, je lui ai rien dit !
00:47:27Je t'ai dit, ça lui crève...
00:47:28Elle s'est accoutumée, tu sais, à ta saloperie !
00:47:30Rires
00:47:31Rires
00:47:32Tu la reconnais plus, cette femme !
00:47:35Rires
00:47:36Elle, qui était dépressive, on s'est habituée, quoi !
00:47:38Elle faisait la gueule, elle chialait...
00:47:40Maintenant, elle rigole, là !
00:47:42Rires
00:47:43J'ai rentré du boulot, elle me saute au cou, maintenant !
00:47:47Allez, chérie, ce soir, omelette au cerfeuil, elle me fait !
00:47:51Rires
00:47:52Rires
00:47:56Mais c'est illégal, putain !
00:47:58Oui, ça a calmé les choses à la maison, et je me suis aperçu !
00:48:01Ça gueule moins, maintenant, c'est vrai !
00:48:04Et...
00:48:07Tout le monde dort, quasiment !
00:48:10Rires
00:48:11C'est illégal !
00:48:12T'as pensé à ta petite soeur, 7 ans et demi ?
00:48:15Rires
00:48:16L'autre, elle arrive pas à compter jusqu'à 10 !
00:48:18Rires
00:48:19Elle était déjà pas en avance, maintenant, c'est...
00:48:21C'est là, c'est un flan, l'autre, elle te regarde !
00:48:23Rires
00:48:24Rires
00:48:25Rires
00:48:26Rires
00:48:27Rires
00:48:28Non, écoute-moi, non, je peux pas te laisser dire ça !
00:48:32Oui, ça te fait planer, ça te fait ch...
00:48:34Écoute, je reconnais, ça calme, même moi, je rentre...
00:48:39Je picole moins, maintenant, je le sens !
00:48:42Une bouteille de Ricard, ça me suffit, je pars pas...
00:48:45Rires
00:48:46Rires
00:48:47Voilà !
00:48:48On reste raisonnable !
00:48:49Je me réveille le matin, j'ai moins mal au crâne !
00:48:51Rires
00:48:52Rires
00:48:53Mais je me réveille pas, c'est ça la tournée !
00:48:55Rires
00:48:56Rires
00:48:57Je te rappelle, je suis gardien de prison, mais...
00:48:59Rires
00:49:00Et la pénitentiaire, ils rigolent pas avec ça !
00:49:02S'ils me testent, ils trouvent ça, je suis viré, moi !
00:49:05T'es pas sur le coup, c'est des drogues du tiers-monde, ça !
00:49:08Nous, on est Français !
00:49:10Rires
00:49:12Et je le sens dans le travail, on a eu 7 évasion en une semaine !
00:49:17Rires
00:49:18On me voit sur la vidéo, je suis comme ça, hein !
00:49:21Rires
00:49:22Je suis pas sur le coup, putain !
00:49:24Rires
00:49:26Il veut pas se soulonner, les gars, putain !
00:49:30Et le temps que je redescende, ils étaient déjà rendus au Mali, les gars, hein !
00:49:35Rires
00:49:36Rires
00:49:38Je comprends, Stéphane, t'es mal dans tes baskets, t'es adolescent, on est passé par là !
00:49:43Voilà, tu te sens mal, voilà, voilà !
00:49:47Avec tous tes boutons, ils sont à la gueule et tout ça !
00:49:50Rires
00:49:51C'est vrai que t'es atroce, mais...
00:49:53Rires
00:49:54Picole, à ce moment-là, tu me demandes une bouteille !
00:49:57Rires
00:49:58Rires
00:49:59T'en fous sur les boutons partout, tu...
00:50:02Rires
00:50:03Tu fais cramer, c'est des idées que je te donne !
00:50:05Rires
00:50:06C'est la transmission du savoir !
00:50:08Rires
00:50:09Rires
00:50:10Tu sais, ton arrière-grand-père, il a fait verdin, hein !
00:50:14Crois-moi, ils verraient ce que t'es devenu, ils seraient...
00:50:17Ils sont partis, la fleur au fusil, hein !
00:50:19Là-bas !
00:50:20Mais c'était pas la fleur de cannabis, parce que dans la...
00:50:23Dans la musette, c'était de l'agneau, la 80 !
00:50:26Et crois-moi que dans les tranchées, là...
00:50:28Rires
00:50:31Eh oui !
00:50:33On est des sociétés industrialisées, hein !
00:50:36Regarde en Ukraine, les Russes, tout ça, Wagner, les Ukrainiens, ils se foutent sur la gueule dans la neige et tout !
00:50:43Rires
00:50:45Rires
00:50:47On est des civilisations, des peuples civilisés !
00:50:51Rires
00:50:53Ouais, c'est pas évident, mais on est obligé de parler de cette histoire de guerre en Ukraine !
00:50:58Rires
00:50:59Tu peux pas faire autrement !
00:51:01Il paraît que c'est un grand basculement !
00:51:04Bah c'est vrai que dans l'histoire de l'humanité, c'est la première fois qu'une guerre...
00:51:08On le sait déjà, il y aura pas de vainqueurs et pas de vaincus, quoi !
00:51:12C'est-à-dire, ils ont tous les deux la bombe atomique, l'OTAN et les Russes, donc...
00:51:17C'est fini, Hitler, dans son bunker, acculé, qui se met une balle dans la de coco...
00:51:20C'est terminé, c'est-à-dire !
00:51:21Là, le jour où il y en a un qui a acculé, il va dire...
00:51:24Ah aux sortez de la pièce ! Allez !
00:51:26Tu vas-y, joue au piano, toi !
00:51:28Rires
00:51:29Ca va se cerner sur une languerie de ce genre-là !
00:51:33Rires
00:51:36Ouais, mais on rigole, tout ce qu'il nous reste à faire !
00:51:39Rires
00:51:41Rires
00:51:43Non, c'est vrai que c'était terrible, mais bon, il semblerait que, bon, si tu regardes les analyses des personnes qui ont un peu de jugeote,
00:51:51ils disent sur la fin, là, chute de l'euro et du dollar, émergence d'une nouvelle monnaie qui vient de la Russie, de la Chine, des pays du tiers-monde,
00:52:00les pays qui ont des matières premières vont devenir des pays riches.
00:52:04Ce qui pouvait paraître à peu près logique, en fait, au départ.
00:52:09Mais non, c'était sans compter...
00:52:10La civilisation.
00:52:16Non, tu l'es, mais bon, ça, c'est moi qui rajoute.
00:52:19Et c'est...
00:52:20Mais c'est vrai que, bon, là, dans le sketch qui va suivre, malheureusement, la France est devenue le fusil qui a pété,
00:52:29est devenue un pays du tiers-monde, avec la Belgique aussi, si on ne parle même pas.
00:52:33Non, la Belgique n'a pas la bombe atomique, mais je veux dire...
00:52:37Enfin, plus ou moins, mais je veux dire...
00:52:39Ferme-la, par contre, c'est ma situation.
00:52:41Ouais, c'est bien, mais c'est mon spectacle, donc...
00:52:43Donc, dans mon sketch, la France, à force de lécher le cul des Américains,
00:52:49donc, a tout perdu et est devenue un pays du tiers-monde.
00:52:51Heureusement, elle peut, je veux dire, on va dire, faire confiance, mais pas même pas...
00:52:58On va dire, elle a quand même, heureusement, des gens généreux qui viennent à son aide,
00:53:03qui viennent des pays africains, qui sont devenus des pays riches.
00:53:06Donc, c'est le cas de la famille Ekambi, que je vais inviter sur ma bouboude de l'imaginaire,
00:53:10qui a décidé d'adopter un petit enfant de France.
00:53:13Ouais, puisque tout est inversé, voilà.
00:53:16Ouais, il y en a qui picole, mais c'est aussi le problème.
00:53:19Non, mais c'est aussi en grande partie pour ça que ça a foiré.
00:53:22Et donc...
00:53:23Vous n'êtes pas concentrés, les mains.
00:53:26Et donc...
00:53:26Il y a la guerre juste à côté, il y a...
00:53:31Donc, j'invite Nestor Ekambi, qui va nous raconter un petit peu.
00:53:45On est en 2050.
00:53:46Nestor, vous êtes là ?
00:53:47Oui, je suis là.
00:53:50Je suis là, je suis là.
00:53:52Je m'appelle Nestor Ekambi.
00:53:54Je m'appelle Nestor Ekambi, je m'appelle Nestor Ekambi.
00:53:59Ça veut dire que je suis de Yaoundé, là.
00:54:02Oui, tu ne connais pas.
00:54:05C'est ma femme, Célestine.
00:54:07Ah !
00:54:07Je te dis vraiment, cette femme-là, non.
00:54:11Elle est devant la télé, toujours, elle me parle, regarde la misère en Europe,
00:54:17regarde la France, la pauvreté.
00:54:19Je me dis, mais on ne peut pas porter toute la misère du monde.
00:54:25Nous, les Africains.
00:54:30Elle me dit, mais regarde ces pauvres enfants dans les ruines, dans le métro,
00:54:36avec les rats, avec le ventre gonflé, les mouches dans les...
00:54:41Je me dis, mais est-ce que je suis même responsable de ces choses-là ?
00:54:47On a nos enfants, Célestine.
00:54:48Elle me dit, non, je veux adopter.
00:54:50Je ne dis jamais.
00:54:52Je ne veux pas.
00:54:54Mais tu connais les femmes.
00:54:55Elle va te dire ça une fois, deux fois, deux fois.
00:54:58Mille fois, à un moment donné.
00:54:59Et moi, j'ai dit, bon.
00:55:02J'ai dit, vas-y, prends.
00:55:05Prends un.
00:55:07Un garçon ou une fille.
00:55:09Je ne voulais pas des bébés transgenants.
00:55:13Non.
00:55:14Non.
00:55:14En 2050, en Europe, il y avait beaucoup.
00:55:19Ça, j'ai refugé.
00:55:22Elle me dit, mais pourquoi...
00:55:23Je dis, non, tu vois, ici, au Cameroun, on ne peut pas intégrer ce machin-là.
00:55:29Non, non.
00:55:29Il y a des amis à Douala, ils ont essayé.
00:55:32Ils ont pris un bébé transgenant.
00:55:35Non, je te jure, les gens là.
00:55:38À l'école, les enfants sont méchants, hein.
00:55:40C'est des blancs et transgenants.
00:55:44Ils l'ont bouffé.
00:55:46Je te jure.
00:55:51Alors, ma femme m'a dit, non, on va prendre un petit garçon.
00:55:54Je dis, ça va.
00:55:56Faisons comme ça.
00:55:57Peter.
00:55:58Mais lui-même, dans le dossier, j'ai vu, il avait deux papas.
00:56:02C'est ça que je n'ai pas compris.
00:56:03J'ai regardé, j'ai dit, ah.
00:56:06Deux hommes.
00:56:07Mais comment ça peut même...
00:56:09Oh, ben, Marie, comment on fait ça?
00:56:15Le micro-ondes, elle dit, non, ce n'est pas des enfants en sachet.
00:56:21Il dit, ils ont commandé l'enfant sur Internet.
00:56:25Ah, bon?
00:56:26Deux hommes.
00:56:28Oh là là.
00:56:31Deux hommes transgenants.
00:56:32Ça veut dire que deux hommes qui sont devenus des femmes, et puis ils sont redevenus des hommes.
00:56:39Des indécis.
00:56:40Ils appellent ça les indécis.
00:56:42J'ai dit, non, vos affaires là, ça ne me concerne même pas.
00:56:50Non, ma femme est allée chercher le petit, je te juge.
00:56:53Elle l'a ramené, il était fragile, il était dans un état.
00:56:57On l'a amené à l'hôpital central de Yaoundé.
00:56:59On a fait le check-up.
00:57:01J'ai retiré ses implants, ma mère.
00:57:04Non.
00:57:05Un enfant de trois ans avait deux obus comme ça.
00:57:07J'ai dit, non.
00:57:09Même ma femme, elle a accepté, elle a dit, non, c'est exagéré, c'est exagéré.
00:57:13Ensuite, il a grandi comme un petit Camerounais.
00:57:19Il parle et Wondo, il est content.
00:57:22À l'adolescence, il m'a fait des petits problèmes.
00:57:25C'était toujours, il me disait, papa, quand même, je suis un peu blanc.
00:57:31Non, je ne dis pas du tout.
00:57:35Je dis, ça prend du temps, tu vas bronzer.
00:57:39Il m'a dit, non, quand j'ai le soleil, je suis rouge.
00:57:41Ah, j'ai dit, mon petit chaperon, c'est beau, les rouges.
00:57:47Mais non, non, plus ça allait, plus il commençait à s'interroger franchement.
00:57:52À un moment donné, je le vois devant le miroir, là.
00:57:55J'ai dit, mais, putain, c'est quoi ?
00:57:57Il me dit, papa, regarde cette tête, ce n'est pas comme vous.
00:58:01Je dis, mais pas du tout.
00:58:03Tu as un nez, désolé.
00:58:05Il me dit, non, regarde, mon nez, il est pointu.
00:58:09Mais je dis, pas tellement.
00:58:11Il me regarde comme ça, il se retrouve, il me pique comme ça.
00:58:16Non, trois points dessus, tu, hein.
00:58:20Bon, c'est quand il m'a mis son coup de bec, là, que j'ai dit, bon, je vais lui dire la vérité.
00:58:26J'ai dit, putain, tu as raison, tu es un enfant adopté, tu es blanc.
00:58:30Tu es blanc, cristallin, ça veut dire que tout le monde est blanc depuis.
00:58:38Tu es blanc, blanc.
00:58:39Il m'a dit, je sentais ça quand même.
00:58:45Il m'a dit, comment ça se fait ?
00:58:46J'ai dit, on t'a adopté, non ?
00:58:47J'ai dit, non ?
00:58:48Ah bon ?
00:58:49Oui, j'ai dit, oui.
00:58:52Il m'a dit, je veux voir mes parents biologiques.
00:58:55J'ai dit, tu n'as même pas ça.
00:59:00C'est deux hommes qui t'ont commandé sur Internet.
00:59:04Tu es un bébé Amazon.
00:59:09Ah, il m'a dit, c'est ça, alors.
00:59:14Il m'a dit, donne-moi, donne-moi mon numéro de référence.
00:59:20J'ai donné, tu sais, mais les enfants, avec les jacks, j'ai pété, je ne sais pas.
00:59:25Il a retrouvé ses commanditaires.
00:59:29Un était déjà mort.
00:59:30Bon, ça va, j'ai dit, ça va.
00:59:32Un était encore en vie.
00:59:34Oh là là, je te juge.
00:59:36Les gars étaient à l'hôpital.
00:59:37Il était à sa quatorzième transition.
00:59:43Il était devenu un cochon.
00:59:47Un transport.
00:59:52J'ai vu la photo, j'ai fait, non, foutez-moi le camp avec ça.
00:59:57Il m'a dit, papa, je veux aller voir le cochon.
01:00:00Je lui ai dit, c'est ton choix, c'est ta vie, va.
01:00:09Non, il est allé en France.
01:00:11Oh là là.
01:00:12Raconte, Peter.
01:00:13Je suis arrivé là-bas.
01:00:16Dans l'hôpital.
01:00:18Je dis bonjour, monsieur le cochon.
01:00:22Je m'appelle Peter Rekambi.
01:00:24Je viens du Cameroun.
01:00:27J'ai été adopté.
01:00:29C'est vous qui m'avez commandé sur Internet.
01:00:36Je suis venu par ici.
01:00:37Je voulais savoir pourquoi vous m'avez commandé.
01:00:40Je suis venu par ici.
01:00:53Je voulais savoir pourquoi c'est qu'il m'avez commandé.
01:00:59J'ai parlé, parlé de la chambre.
01:01:19je me souviens de toi
01:01:25on t'a commandé sur internet
01:01:31avec ta mère
01:01:33Jean-Claude
01:01:45je sais pas comment ça s'est passé
01:01:47certainement
01:01:50une pub
01:01:52d'impulsion d'achat
01:01:56je t'ai commandé en un clic
01:01:59quand on t'a livré
01:02:01j'avais oublié
01:02:02tire-toi
01:02:04quand il est rentré au Cameroun
01:02:09il était choqué
01:02:10vraiment
01:02:11il a écrit un livre
01:02:13moi Peter fils de cochon
01:02:15ça a eu son succès
01:02:17non maintenant il se remet doucement
01:02:21je pense qu'il a fait quand même
01:02:23un certain rejet
01:02:25de ses origines françaises
01:02:28un Peter
01:02:28non pas du tout
01:02:30je suis fier d'être français
01:02:32je connais toute l'histoire
01:02:34de France
01:02:36j'aime le peuple français
01:02:38Molière
01:02:39Rimbaud
01:02:39mais je comprends pas
01:02:41qu'on soit passé
01:02:42de Jacques Bray
01:02:43à Bilal
01:02:44qu'est-ce qui s'est passé ?
01:02:46qu'est-ce qui s'est passé ?
01:02:51j'en sais rien
01:02:52mais pour en savoir plus
01:02:56je vais inviter
01:02:57sur ma mouboute
01:02:59de l'imaginaire
01:02:59mon personnage
01:03:00transgenre
01:03:01paprika
01:03:03pour qu'il nous en dise un peu plus
01:03:05quoi ?
01:03:17qu'est-ce qu'il y a ?
01:03:18qu'est-ce qu'il y a ?
01:03:23qu'est-ce qu'il y a ?
01:03:24t'as jamais vu une jolie femme ?
01:03:25Et alors, oui c'est moi, c'est pas pour ça, ok ? Tu peux rire, mais moi j'en ai rien à foutre, ok ? Parce que moi je me sens belle !
01:03:40Je me sens bien dans ma peau ! À un moment donné, il faut arrêter, ok ? Ça te fait rire la sorcière hétéro avec ton rire de poule !
01:03:53La femme française, je veux dire, elle a changé ! On se réveille Néandertal ! La femme française d'aujourd'hui, c'est moi !
01:04:03Il en déplaise à certains, comme Zemmour, tout ça, ok ? Qui laisse se faire pleuyer ce petit suricate !
01:04:12On m'a proposé, je veux dire, moi on m'a proposé de remplacer Marianne, ok ? J'aurais mon buste dans les mairies, et ma gueule sur les timbres !
01:04:21Vous me lécherez le cul et je vous collerez ça sur les enveloppes ! Et alors ? Moi j'en ai rien à foutre, ok ? Parce que moi je me sens belle !
01:04:31Je me sens bien dans ma peau !
01:04:35La transphobie, elle est partout dans le monde ! Et surtout dans le Nord !
01:04:45C'est pour ça que je suis venu ! T'es fier de ça, connard !
01:04:53Je suis devenu des ratissons !
01:04:57Même le mouvement LGBT nous rejette !
01:05:01Ils veulent rejeter le T de transsexuel, on est où là ?
01:05:05Lesbiennes et homos considèrent que les trans sont dangereuses, ou dangereuses, peu importe !
01:05:13On pousserait la jeunesse à la transition, oui ! J'ai pas peur de te dire !
01:05:19Je pousserai la transition, moi !
01:05:22Faites-vous l'opérer les jeunes ! Parce que moi je parle aux jeunes !
01:05:25Parce que je suis sur TikTok !
01:05:28Oui, je suis TikTok !
01:05:34Et les jeunes, ils en ont marre !
01:05:36Ils savent plus où ils en sont les ados !
01:05:38Avec le confinement, avec tout ça, avec la guerre, ils savent plus !
01:05:42Alors moi ils me voient et ils disent « Fabrice, t'es belle ! »
01:05:44Je dis « Je sais ! »
01:05:48Et moi je me sens bien dans ma peau !
01:05:52Ils me disent, les jeunes, ils ont 12 ans, ça !
01:05:54Je sais pas si je suis un garçon, je sais pas si je suis une fille !
01:05:57Je sais pas si je suis une fille !
01:05:58Et bien j'ai dit « Change ! »
01:06:01Ils rechandent si ça va pas !
01:06:04Ils changent de parents si ça leur plaît pas !
01:06:07Ils changent de planète !
01:06:14Ça te fait rire, toi !
01:06:16Ouais, c'est ça !
01:06:18Transphobe !
01:06:23Je sais pas ce que c'est de...
01:06:27Moi je me suis toujours senti une petite fille, ok ?
01:06:32Tout petite déjà !
01:06:33Je faisais pipi accroupé !
01:06:35Je me mettais les tampons de ma mère dans les fêtes !
01:06:37Je faisais pipi accroupé !
01:06:38Je me mettais les tampons de ma mère dans les fêtes !
01:06:41Et...
01:06:50Et tu sais pas ce que c'est d'enfouir en toi tout ce que t'es en fond de toi !
01:06:55J'ai eu une fille, j'ai joué les hommes !
01:07:04J'ai même eu une famille, tout ça !
01:07:07J'ai eu une petite fille, Patricia !
01:07:10Et maintenant je suis grand-mère !
01:07:13Enfin grand-père !
01:07:16Et ça foire un peu !
01:07:21Bon ben ça va !
01:07:23Faut que je vois avec mon orthophoniste !
01:07:26Encore des trucs à travailler !
01:07:28Et ma fille a eu une petite fille !
01:07:32Ouais !
01:07:34Elle s'appelle M6 !
01:07:35Comme la chaîne de télé !
01:07:37Parce qu'elle était fan d'une série alors !
01:07:39Moi j'ai dit, à peine là, comme tu veux, ok ?
01:07:41Moi je suis tolérante !
01:07:43Et avec ma fille on est comme ça !
01:07:45Et là c'était les 1 ans de M6 l'autre jour !
01:07:49Alors ma fille elle me dit, ça serait bien que tu viennes Paps !
01:07:52Je m'appelle Paps parce que Paprika, quoi !
01:07:56Et papa en même temps, tu vois ce que je veux dire !
01:07:58Et elle me dit, ça serait bien que tu vois la famille !
01:08:02Mais tu te déguises en homme !
01:08:04Oh ! J'ai dit, tu m'emmerdes !
01:08:06Parce que la famille de Karim...
01:08:09Enfin...
01:08:11J'ai tout dit !
01:08:17Ils sont un peu radicalisés, quoi !
01:08:20Ils sont de Molenbeek !
01:08:22C'est Abdelkader, le père, c'est lui qui est...
01:08:29Pour lui, je suis pas complètement halal, t'as compris !
01:08:33Alors ma fille m'a déguisé, elle m'a mis n'importe quoi !
01:08:37Un pullover, le Capitaine Haddock, un truc rayé de marins !
01:08:41Il y avait une casquette, ah bah elle est là !
01:08:43Il m'avait une casquette de marins sur la tête !
01:08:46Oh l'affaire !
01:08:47Elle me met une pipe dans le bec !
01:08:49Alors j'ai dit, la pipe, pourquoi pas !
01:08:50Et elle me dit,
01:09:01elle me dit, paps !
01:09:02Par contre, tu restes 5 minutes, hein, pas plus !
01:09:05Elle me dit, change de voix !
01:09:06Parce qu'on va reconnaître qu'il y a un balèze !
01:09:09Mais pourquoi tu fais de change de voix ?
01:09:12Elle me dit, prends une voix d'homme !
01:09:13Oui, je peux parler comme ça, tu veux !
01:09:16Elle m'a dit, parfait ! Alors je rentre là-dedans !
01:09:19Je sonne, oh ! Je rentre là-dedans !
01:09:22Bonjour tout le monde !
01:09:24Et là je vois arriver le fameux Abdelkader !
01:09:28Ben Laden ! Je te promets !
01:09:31Je me suis dit, il va se faire sauter sans partir en couille !
01:09:34Il me dit, bonjour, vous êtes le père de Patricia !
01:09:38J'ai dit, tout à fait !
01:09:41Il me dit, c'est super d'avoir des enfants normaux !
01:09:44Ben j'ai dit, comment ça ?
01:09:47Ben il me dit, un garçon, une fille, un bébé, pas comme tous ces pédés !
01:09:51Alors ma fille, elle me tire, elle dit, c'est bon, tu peux y aller !
01:09:57Ben j'ai dit, non, on discute tranquillement avec Abdel !
01:10:02J'ai dit, mais Abdel, tu penses quoi de la transsexualité ?
01:10:07Il me dit, c'est le diable !
01:10:10Ben j'ai dit, mais si t'avais un fils comme Bilal, il est beau !
01:10:14Il me dit, je l'égorge !
01:10:15Alors ma fille me tire, je lui dis, laisse-moi !
01:10:24Mais Abdel, on a tous une part de féminité !
01:10:35Il me dit pas les musulmans !
01:10:38Je lui dis, c'est ça !
01:10:40Vous leur foutez un voile ci-dessus !
01:10:43J'en ai marre !
01:10:44Ma fille me commence à crier, je lui dis, laisse-moi !
01:10:47Je prends même pour ça le chier !
01:10:52J'ai pas attendu 40 ans !
01:10:54À 40 ans, j'ai dit, non, j'ai marre !
01:10:57Coupez-moi la bite !
01:11:01T'as compris la tête ?
01:11:04Le père du patricien est à trans !
01:11:07Mon crâne est tout blanc !
01:11:09Qu'est-ce qu'il fait ?
01:11:14Il cherche un couteau pour quoi faire ?
01:11:17Allah ou Akbar !
01:11:19Oui, mais je vais y aller, t'as raison !
01:11:21Oh la la la !
01:11:37Quand je vous ai dit, aujourd'hui, faire mari, il suffit de raconter ce qui se passe, les gens rigolent parce que c'est tellement marrant !
01:11:42Mais dans le respect de tout ce que tu veux, moi je respecte tout le monde, mais on doit quand même respecter mon genre, qui est quand même l'humour !
01:11:50Donc, on peut plus se marrer !
01:11:52Heureusement, de temps en temps, je rentre chez moi, j'habite à la campagne un peu comme ici, je lève la tête et je contemple les étoiles, je me dis, c'est bon, il y a encore de la place !
01:12:03Pour l'inspiration, pour l'hiver !
01:12:06J'ai appris d'ailleurs que la NASA était en train de dégommer des étoiles, j'ai appris ça l'autre jour !
01:12:11Oui, c'est-à-dire qu'en prévision qu'un astéroïde viendrait percuter la Terre, il dégomme comme ça pour s'entraîner des étoiles !
01:12:21C'est-à-dire qu'eux, quand ils regardent la voie lactée, ils disent, putain, comment on pourrait dégager toute cette merde !
01:12:30Non mais peut-être qu'on est une espèce de taré aussi !
01:12:34Peut-être qu'on est une sorte de moisie, on est en train de tout foutre en l'air sur la planète, c'est possible aussi !
01:12:40Il faut voir !
01:12:43C'est pour ça que j'ai décidé d'inviter pour finir un extraterrestre !
01:12:47Pour avoir le point de vue, tu vois, un point de vue extérieur !
01:12:51Il nous vient de la planète Gurs !
01:12:55Quoi ça existe ? Qu'est-ce que t'en sais que ça existe ou pas ?
01:13:01Il s'appelle Bernard !
01:13:05Bernard, vous êtes là ?
01:13:07Vous pouvez parler français ?
01:13:24Ya !
01:13:25Tu veux connaître les origines de l'espèce humaine !
01:13:33Chut !
01:13:35Vous êtes comme un virus sur cette planète !
01:13:41Ya !
01:13:42Vous êtes des rats de laboratoire !
01:13:45Votre mission était toute détruite sur notre planète !
01:13:48La faune, la flore, l'oxygène !
01:13:54Et de finir dans un magnifique et spectaculaire bouquet final nucléaire !
01:14:00Non, c'est pas vrai !
01:14:03Nous ne sommes pas que des rats de laboratoire !
01:14:07Il y a du beau en l'or !
01:14:09C'est sûr !
01:14:11Tiens, écoutez ça !
01:14:12Non mais je veux dire, c'est pas un rat de laboratoire qui est capable de produire pareilles sonorités !
01:14:24Il faut de l'imagination !
01:14:26Non mais je le fais mal, mais t'as compris !
01:14:39Non, c'est pas un rat de laboratoire qui joue du piano pour vous ce soir, mes amis !
01:14:46C'est Stéphane Blais, mon ami, qui nous a quittés il y a un an maintenant, poussé dans le vide par une société devenue folle !
01:14:57Stéphane ! Il m'avait dit, t'inquiète, dieu d'eau, je serai sur ton spectacle et le voilà qui débarque !
01:15:03C'est lui qui joue là !
01:15:08Oh, il parlait pas Stéphane, il jouait du piano !
01:15:10Bien sûr qu'il y a du beau en l'or !
01:15:18Il y a du beau en chacun d'entre vous, mes amis !
01:15:22Sachez que chacun de vos rires était comme un éclat de diamant dans ma vie à moi ce soir !
01:15:28Alors, merci !
01:15:30Merci à vous, merci à toi Stéphane de m'accompagner encore un peu !
01:15:34Merci beaucoup !
01:15:40Merci les amis !
01:15:44Merci !
01:15:48Merci !
01:15:53Merci l'île Valenciennes !
01:15:57Merci !
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