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  • il y a 7 semaines
Les représentants de près de 180 pays se réunissent aujourd'hui sous l'égide de l'Onu pour parvenir à un traité mondial de lutte contre la pollution plastique. Quel impact ce type de pollution peut-il avoir sur notre santé ? Pour en parler, nous recevons Xavier Coumoul, professeur de toxicologie et de biochimie à l'Université Paris Cité.
Regardez L'invité événement avec Gaël Giordana du 05 août 2025.

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Transcription
00:00Gaëlle Giordana, RTL Soir.
00:0318h18 sur RTL, il représente plus de 180 pays et sont réunis à Genève, en Suisse.
00:08Le but, tenter de signer un traité international contre la pollution plastique qui inonde la planète.
00:14C'est une crise mondiale, dit l'ONU, il y a urgence, car ce plastique endommage les écosystèmes,
00:19pollue nos océans, menace la biodiversité et affecte notre santé.
00:23Justement pour en parler, nous sommes avec Xavier Koumoul, bonsoir.
00:27Bonsoir.
00:28Vous êtes professeur de toxicologie et de biochimie à l'université Paris-Cité, merci d'être avec nous.
00:33Dans un vaste rapport, des chercheurs de renom alertent le monde.
00:37Le danger du plastique pour notre santé est sous-estimé.
00:40Est-ce que vous partagez ce constat ?
00:43Alors oui, je le partage parce qu'on commence à avoir des signaux d'alerte.
00:47Alors depuis quelques années maintenant, sur le plan expérimental,
00:52lorsqu'on manipule des animaux et qu'on les expose à des microplastiques ou des nanoplastiques,
00:57et puis plus récemment, depuis 2022, avec des études qui montent la présence de plastique dans les corps humains,
01:05et puis encore plus récemment, des études qui suggèrent des associations avec des pathologies.
01:11Donc vous dites que dans notre corps humain, nous avons des nanoplastiques.
01:15Ça a quoi comme conséquence ?
01:17Alors, la première chose, c'est qu'on a à la fois des micros et probablement des nanoplastiques.
01:23Les microplastiques, on commence à bien les identifier.
01:26Les nanoplastiques, c'est tellement petit que c'est parfois difficile à caractériser,
01:29mais on a les deux formes.
01:31Et il faut savoir une chose, c'est qu'à partir du moment où on parle de plastique,
01:34on parle évidemment de plastiques qui ont été synthétisés intentionnellement à un moment ou à un autre.
01:40Par exemple, une bouteille d'eau en plastique.
01:43Et il faut savoir qu'en plus du plastique, on va ajouter des additifs,
01:47par exemple dans la bouteille ou par exemple dans un emballage alimentaire.
01:52Et donc le plastique en soi peut être lui-même déjà dangereux potentiellement,
01:56mais en plus de ça, il va véhiculer des additifs, des phtalades, des bisphénols,
02:01qui peuvent avoir des effets potentiels sur la santé.
02:03Donc voilà, c'est à la fois cette double composante qu'il faut considérer.
02:07Et les maladies dont je parlais, c'était à la fois deux études,
02:10une sur les maladies cardiovasculaires et une sur le cerveau,
02:14qui portait sur les maladies neurodégénératives.
02:17Mais pour nos auditeurs qui nous écoutent, on peut les comprendre,
02:20là ils peuvent s'inquiéter, quand on boit dans une bouteille d'eau,
02:23donc on peut ingérer des choses dangereuses,
02:26il vaut mieux privilégier l'eau du robinet par exemple ?
02:30Alors les deux formes d'eau peuvent contenir des polluants,
02:33donc évidemment des micros, des nanoplastiques pour la bouteille d'eau,
02:38mais il peut aussi y en avoir dans l'eau du robinet,
02:40on peut avoir des pifaces aussi.
02:42Donc moi personnellement, je bois de l'eau du robinet
02:45parce que j'essaie de faire conscience à mes usines de traitement,
02:49mais c'est vrai que moi-même j'ignore ce qu'il y a dans mon eau du robinet,
02:53tout comme j'ignore ce qu'il y a dans une bouteille en plastique
02:55si je dois être amené à en boire.
02:56Ce n'est pas très rassurant ce que vous nous dites quand même là, Xavier Coumoulin ?
03:00Non, ce n'est pas très rassurant,
03:01mais c'est parce qu'on vit dans un monde qui comporte énormément de molécules
03:06dans notre environnement chimique,
03:08qui sont de nature humaine, d'origine humaine,
03:11et évidemment ces molécules ne sont pas nécessairement éliminées facilement
03:16par l'environnement,
03:18et elles peuvent se retrouver dans notre eau du robinet
03:21ou dans l'eau des bouteilles en plastique.
03:24C'est vrai que le plastique, finalement, on le retrouve partout,
03:26dans les emballages alimentaires, les cosmétiques, les vêtements,
03:29les appareils électroniques.
03:30Finalement, pourquoi on n'arrive pas à s'en passer de ce plastique ?
03:34Parce que c'est très utile.
03:36Si on réfléchit bien à...
03:39Quel que soit l'environnement où on est,
03:41vous dans votre studio, moi dans mon bureau,
03:44à l'heure où je vous parle,
03:45si je regarde autour de moi, il y a du plastique partout.
03:47Il y a du plastique sur mon ordinateur,
03:49il y a du plastique dans mon téléphone,
03:50il y a du plastique dans votre micro,
03:52il y a du plastique dans vos vêtements,
03:54ce qu'on ignore souvent.
03:55Il y a du plastique dans nos cigarettes.
03:57Et puis, plus généralement,
03:59quand on va aller acheter des produits alimentaires,
04:01surtout s'ils vont aller dans du plastique,
04:03ils vont contenir ces fameux petits fragments dont je parlais.
04:09Je pense qu'on a perdu la liaison.
04:11Est-ce que vous êtes là ?
04:13Oui, je suis là.
04:13On vous a un peu perdu.
04:15Allez-y, je vous en prie.
04:16Voilà.
04:17Oui, je suis là.
04:17Je disais qu'en fait,
04:20lorsqu'on est dans un environnement,
04:22qu'on soit au bureau, à la maison ou autre,
04:23on est entouré de plastique.
04:24Et on est entouré de plastique dans nos outils,
04:28au travers des outils qu'on utilise,
04:30téléphone, ordinateur, etc.
04:31Mais il y en a aussi, évidemment, dans l'alimentation,
04:34parce qu'on peut avoir des aliments qui sont entourés de plastique.
04:38On peut avoir un très mauvais réflexe,
04:38vers réflexe, qui est de chauffer, par exemple,
04:40ces aliments au micro-ondes dans des contenants en plastique.
04:43Ça, c'est vraiment quelque chose qu'il ne faut pas faire,
04:45parce que la chaleur peut amener, évidemment,
04:49à la dégradation des plastiques, à leur érosion.
04:51Et ça peut conduire à la contamination du contenu,
04:54c'est-à-dire de ce qu'on va manger.
04:56Xavier Coumoul, pour les 30 secondes qui nous restent,
04:58est-ce qu'il y a une solution au final ?
05:01Parce qu'est-ce qu'on attend de ce sommet à Genève ?
05:04Ce qu'on attend de ce sommet à Genève,
05:05c'est qu'on réduise la production,
05:07parce que le principal risque pour la santé
05:10qui peut être induit par les plastiques,
05:12la meilleure manière de réduire ce risque,
05:14c'est de diminuer soit le danger,
05:16le danger, c'est les plastiques,
05:18est-ce qu'il faut tout interdire ?
05:19Je sais que c'est compliqué.
05:20Ou l'exposition, et l'exposition, elle est liée à la production.
05:23Donc, si on pouvait réduire cette production,
05:25en plus de matériaux qui proviennent d'énergies fossiles,
05:30ce serait quand même plutôt bien,
05:31surtout qu'on a beaucoup de mal à les recycler.
05:33Eh bien, on suivra ce sommet à Genève sur RTL.
05:35Merci beaucoup, Xavier Koumoul.
05:37Je le rappelle, vous êtes professeur de toxicologie
05:39et de biochimie à l'Université Paris-Cité.
05:42Restez avec nous dans un instant.
05:44Votre chronique, justement,
05:45la France face au changement climatique.
05:47Et on va partir en Camargue.
05:49Guelgiordana, RTL Soir.
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