- il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.
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00:00C'est le début d'une semaine à Auris, que je vous le disais, sur le front des incendies.
00:04Six départements sont aujourd'hui en alerte orange pour risque élevé de départ de feu.
00:09Ça sera pire encore demain. On va faire le point dans un instant, en cause de l'arrivée d'une nouvelle vague de chaleur.
00:14Mais l'origine, elle est très souvent humaine, dans 9 cas sur 10, et dans 30% des cas, c'est même purement malveillant.
00:20Alors comment les enquêteurs travaillent pour déterminer tout ça, pour trouver les responsables ?
00:25On va tout vous expliquer dans un instant.
00:26Mais d'abord, Eleonore Bocara est avec nous du service météo de BFM TV, pour faire le point justement sur cette situation.
00:33Pourquoi on dit que c'est le début d'une semaine à Auris.
00:35Alors, une semaine à Auris en raison des différents facteurs. On les connaît bien.
00:38Je voudrais juste rappeler les six départements en vigilance orange.
00:41Il s'agit des Bouches-du-Rhône, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, la Drôme, le Vaucluse et le Var.
00:46Ça, c'est pour aujourd'hui. On va regarder les différents facteurs.
00:49Il y a bien sûr la sécheresse, qui est toujours bien présente sur les sols, qui est même sévère sur les départements concernés.
00:57Nous avons également le vent et la température.
01:00Le vent avec ce Mistral, même si aujourd'hui la Tramontagne s'essouffle, le Mistral, lui, va souffler encore jusqu'à 50 km heure.
01:08C'est amplement suffisant, conjugué aux températures qui sont en hausse aujourd'hui.
01:12Et on va dépasser les 30 degrés sur le pourtour méditerranéen pour demain.
01:18Alors cette fois-ci, c'est la Tramontagne qui va se réveiller avec des rafales attendues jusqu'à près de 60 km heure.
01:25Résultat, on aura donc davantage de départements en vigilance.
01:28Un risque élevé pour dix départements, même très élevé pour l'un d'entre eux, l'Aude.
01:35Merci, Eléonore, pour toutes ces précisions.
01:37Vigilance maximale, donc, Anthony Cheveau, bonjour.
01:40Merci d'être avec nous. Vous êtes pompier, secrétaire général et porte-parole UNESA des sapeurs-pompiers.
01:48C'est le début d'une nouvelle semaine marathon pour vous ?
01:52Oui, complètement. De toute façon, ces derniers temps, les semaines s'enchaînent et se ressemblent, notamment sur le pourtour méditerranéen.
02:01On a quand même une certaine chance, c'est que, contrairement à 2022, les conditions climatiques au nord de la Loire sont plus favorables.
02:08On a un risque feu de forêt qui était sévère au début juillet. Aujourd'hui, ce risque est redescendu à un niveau modéré.
02:17Par contre, la difficulté qu'on a, et on le constate régulièrement, c'est notamment le non-respect des consignes des autorités.
02:29Il y a une interdiction d'accès aux massifs forestiers.
02:32Il y a encore trop de personnes qui bravent ces interdictions, malgré les demandes qui sont formulées, clairement, par les autorités préfectorales.
02:39Donc, si j'ai un message à faire passer à l'ensemble des citoyens, c'est que si on vous demande de ne pas accéder aux massifs forestiers,
02:47ce n'est pas pour vous empêcher de vivre. Ce n'est pas pour vous punir.
02:54C'est tout simplement parce que le risque est tellement élevé que la moindre activité humaine, d'une part, peut déclencher un incendie.
03:01Et d'autre part, si un feu se déclare, ça engendre des difficultés supplémentaires pour les équipes sur le terrain pour intervenir rapidement.
03:0990% des incendies sont déclenchés par une activité humaine.
03:14Bonjour Marc Roland. Merci d'être avec nous, capitaine de gendarmerie, porte-parole de l'association Gendarmes et Citoyens.
03:21Alors, il y a systématiquement des enquêtes quand il y a un incendie pour en connaître la cause et éventuellement les responsables.
03:29Vous l'avez dit avec justesse, 9, 6 sur 10, ce sont de nature humaine.
03:33Il convient de déterminer via l'enquête s'il s'agit de faits volontaires ou involontaires, la nuance étant de taille en lecture du code pénal.
03:41Toujours est-il qu'on agit effectivement dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte sur l'autorité d'un procureur de la République
03:46qui vise à constater les faits, à en rassembler les preuves et à tenter d'en identifier les auteurs.
03:51Et justement, comment on arrive à travailler sur un terrain tel qu'il est laissé après un incendie ?
03:57Vous pensez bien qu'il s'agit dans le cas d'espèces d'enquêtes longues, techniques et parfois complexes
04:02qui nécessitent un engagement pluriel des moyens techniques et scientifiques de la gendarmerie en particulier.
04:08Et je voudrais comme rappeler que nous avons en gendarmerie des chiens particuliers
04:11qui sont dressés pour rechercher les produits accélérateurs d'incendie
04:15et qui nous permettent parfois, lorsque la zone est froide, de retrouver l'endroit où s'est produit le déclenchement du feu
04:23et on déterminait possiblement la cause.
04:25Alors les premiers qui arrivent sur les lieux, bien sûr, ce ne sont pas les enquêteurs, ce sont les pompiers.
04:30Anthony Chauveau, c'est quelque chose que vous aussi vous avez en tête, vous prenez en compte.
04:34Quand vous intervenez sur un incendie, bien sûr, il y a l'urgence d'éteindre les flammes au plus vite,
04:41mais aussi peut-être d'essayer vous-même déjà de comprendre ce qui a pu le déclencher ?
04:48Alors honnêtement, si on est sur un feu naissant et massif,
04:52on n'a pas forcément le temps de se poser la question de savoir ce qui a pu le déclencher,
04:55hormis si on tombe sur un élément factuel.
04:59Je prends par exemple, si c'est une voiture qui est la cause du départ de feu,
05:03c'est assez facile de pouvoir imaginer et identifier que le point de départ de l'incendie se situe à cet endroit.
05:11Mais si c'est par exemple un mégot de cigarette,
05:14autant vous dire que quand on arrive avec nos camions-citernes-feux de forêt,
05:17on a autre chose à penser que d'essayer de trouver ce qui a pu déclencher l'incendie.
05:22C'est a posteriori, comme vient de l'expliquer le porte-parole de gendarmes et citoyens,
05:28que l'enquête démarre et que ce sont des enquêtes longues
05:31qui demandent des investigations très précises et très affinées.
05:36Est-ce que les pompiers peuvent jouer un rôle dans le cadre de ces enquêtes ?
05:39Est-ce qu'ils sont parfois entendus par les enquêteurs puisqu'ils ont été les premiers témoins ?
05:44Bien évidemment, systématiquement, quand il y a enquête,
05:47que ce soit pour des incendies ou tout autre type d'intervention d'ailleurs,
05:50il nous arrive régulièrement d'être auditionnés par les services enquêteurs
05:54pour qu'on puisse fournir les éléments qu'on a constatés à l'arrivée de notre intervention.
06:01Marc Roland, puisque vous évoquiez les mégots, par exemple, qui sont la cause de nombreux incendies,
06:08qu'est-ce qu'il reste d'un mégot une fois que les pompiers ont passé parfois des heures à éteindre les flammes ?
06:14Alors, le mégot, effectivement, on peut le retrouver si d'aventure il n'a pas été incinéré par le feu.
06:19On peut l'exploiter notamment au niveau des traces ADN résiduelles pour identifier éventuellement son propriétaire.
06:26Avec la nuance que si l'intéressé n'est pas référencé dans notre fichier national des empreintes génétiques,
06:31l'enquête s'avérera encore plus complexe.
06:33Toujours est-il que le mégot est un facteur, je dirais, de preuve, de travail.
06:39Pour autant, les enquêteurs peuvent également prélever de la terre, des végétaux,
06:43pour identifier si celle-ci détient en partie ou totalement des produits accélérateurs,
06:48à l'instar de solvants, d'essence ou de produits issus des briquets.
06:53Est-ce qu'il y a des appels parfois d'habitants pour signaler un individu au comportement suspect ?
07:02Alors, tout à fait. Ça, c'est effectivement un enjeu majeur de l'enquête judiciaire.
07:05C'est l'aspect testimonial, c'est le témoignage.
07:07Celui qui permet d'échafauder des hypothèses de travail, d'en restreindre les investigations,
07:13des gens voient, des gens constatent et des gens nous alertent,
07:17effectivement, parce qu'ils sont en présence ou ils ont détecté des comportements,
07:21disons, qui laissent suggérer qu'ils pourraient être malfaisants.
07:24Et quelles sont les suites qui sont données à une enquête, en général ?
07:27Alors, les suites, c'est une suite judiciaire.
07:29La distinction, c'est entre le volet volontaire ou involontaire.
07:32Et les peines du code pénal prévoient des peines d'emprisonnement de un an à sept ans, selon la gravité de la faction.
07:38On peut avoir une peine d'emprisonnement si on est à l'origine d'un incendie involontaire ?
07:42Tout à fait. Le caractère involontaire et le caractère manquement à une obligation de sécurité sont sévèrement punis.
07:47C'est quoi le plus courant en l'espèce ?
07:50Dans le cas de la répression ?
07:51Oui.
07:52Entre un an et trois ans.
07:53Entre un an et trois ans, mais le déclenchement d'un incendie de manière involontaire, ça va être quoi ?
07:59De zéro mois à sept ans en emprisonnement.
08:02Je veux dire que concrètement, en général, c'est quoi le geste qui a fait qu'une personne est responsable d'un incendie ?
08:09La malveillance, la bêtise, l'observation des règles élémentaires de sécurité ou les manquements d'obligations de sécurité,
08:18à savoir le fait de circuler à un massif interdit au public, de s'y trouver, de fumer, de faire barbecue, en tout cas être irresponsable de son comportement.
08:25Anthony Cheveau, ça c'est quelque chose qui vous désespère ?
08:28Ceux qui vont dire, après coup, j'ai pas voulu, j'ai pas voulu mettre le feu, j'ai pas fait exprès, mais enfin, vous parliez du non-respect des consignes en l'occurrence ?
08:37Bien sûr que c'est désespérant, puisque, comme je vous le disais tout à l'heure, s'il y a des consignes qui sont données,
08:44c'est pas pour braver la liberté des citoyens, c'est tout simplement pour éviter des catastrophes derrière,
08:51que ce soit des catastrophes environnementales comme des catastrophes humaines.
08:55Il y a combien de départs de feu chaque année pour qu'on se rende compte ?
08:59Parce que bien sûr, on vous en parle dans l'actualité, en particulier l'été, parce que c'est là qu'il y en a le plus,
09:04et aussi parce qu'il y a le plus de monde, bien sûr, les touristes dans le sud, dans ces zones les plus sensibles.
09:10Ils sont comptabilisés, le nombre d'incendies chaque année ?
09:14Oui, tout à fait, c'est comptabilisé.
09:16Alors après, en fonction des années, c'est assez disparate,
09:20puisque sur 2022 et 2023, on avait eu une plus faible activité,
09:27pardon, excusez-moi, je dis 2022, sur 2023 et 2024, on a eu une plus faible activité que sur 2022.
09:35Ce qui est important de comprendre, c'est que, par exemple, cette année, sur 2024,
09:42on a eu, en superficie brûlée, plus de superficie que les deux années cumulées de 2023 et 2024,
09:50alors même que la saison feu de forêt n'est pas terminée.
09:53Et ça, comment vous l'expliquez ?
09:55Parce que les conditions météo en 2023 et 2024 étaient plus favorables.
10:01On a eu un été quand même sur une bonne partie de l'Hexagone qui a été plutôt pluvieux,
10:08et notamment sur les pays au nord de la Loire.
10:13L'été 2023 et 2024, au nord de la Loire, ça a été beaucoup de pluie et très peu d'ensoleillement.
10:20Ça a été beaucoup moins le cas cette année.
10:22On a vécu, d'ailleurs, le premier épisode caniculaire,
10:25c'est sur le nord-ouest qu'il a été le plus intense, début juillet.
10:29Et le nord-boccarat, on parle de vagues de chaleur qui arrivent, il faut s'attendre à quoi ?
10:33Alors le terme « vagues de chaleur » sera vraiment à préciser.
10:35En général, c'est à l'échelle nationale.
10:37Ce ne sera pas forcément le cas ici.
10:39On peut voir qu'au niveau de la péninsule ibérique,
10:42nous avons actuellement un blocage des hautes pressions.
10:45On parle souvent de dômes de chaleur, parfois un petit peu par abus de langage.
10:48Et là, on dépasse les 40 degrés.
10:51Alors, a priori, ça ne devrait pas être autant chez nous.
10:54Néanmoins, nous sommes influencés par ce dôme de chaleur
10:57qui va venir déborder essentiellement sur le sud du territoire
11:00et particulièrement le sud-ouest.
11:02On peut constater déjà une hausse des températures aujourd'hui
11:05puisqu'on pourra atteindre les 34 voire 35 degrés au sud-ouest du pays.
11:10Et pour la suite, les températures, après une petite baisse pour la journée de demain,
11:15peut-être un petit peu mercredi, ça va repartir à la hausse dès jeudi.
11:20Alors cette fois-ci, on pourrait dépasser les 35 degrés au sud-ouest.
11:24Pour la moitié nord, on devrait rester autour des 30 degrés.
11:28Donc cette chaleur qui sera présente jusqu'à dimanche.
11:30Mais un petit peu d'optimisme dans cette histoire
11:33puisqu'on attend notamment des courants d'ouest
11:35qui pourraient limiter un petit peu cette hausse des températures.
11:38Merci beaucoup, Eleonore.
11:39Merci également à vous, Anthony Cheveau, d'avoir été avec nous.
11:42Et merci, Marc Roland, pour vos éclairages sur le sujet des enquêtes
11:47pour déterminer les origines de ces incendies.
11:50Merci, à bientôt, au revoir.
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