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00:00Pour commencer, gel des dépenses et du barème de l'impôt, désindexation des retraites, suppression d'un jour férié.
00:06A 16h, François Béroux va donc dévoiler les grandes orientations pour réduire le budget d'au moins 40 milliards d'euros.
00:12Avant d'en parler, on va écouter François Béroux mais aussi son collègue au gouvernement Manuel Valls et les critiques de l'insoumis Éric Coquerel.
00:19Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez. Nous dépensons trop par rapport à nos recettes.
00:25Nous voyons bien qu'il faut produire davantage, travailler plus, réduire cette dette, trouver des solutions.
00:34Moi je crois que ce sera un choc pour les Français, au bon sens du terme, c'est-à-dire un choc de confiance.
00:39Les Français le savent parfaitement qu'on ne peut pas continuer sur cette voie.
00:42On veut nous forcer à voter un budget qui serait inégal et surtout qui aurait un aspect absolument récessif sur l'économie.
00:49Je pense qu'en réalité, entre ces pensions, ces retraites qui seraient gelées, mais aussi le fait que le budget de l'État diminuera,
00:56en réalité c'est 80% des Français qui vont souffrir de ce budget.
01:00Et c'est exactement l'un des deux plus gros dangers de ce budget, l'inégalité et les mesures excessives.
01:05Bon, le suspense n'est pas insoutenable mais quand même on a hâte désormais d'en savoir un peu plus.
01:10Jean-Michel Salvatore, l'équation est compliquée.
01:13Oui, l'équation est compliquée mais si, je pense qu'il y a quand même un suspense.
01:16Parce que je pense que François Bayrou veut vraiment faire un discours et veut proposer au pays un plan qui fera date,
01:24quitte à tomber sur ce plan.
01:27Et moi j'ai quand même le sentiment, Valls le dit très bien, il dit ça va être un choc,
01:31je pense que c'est une tempête politique qui va commencer ce soir.
01:34Parce qu'il y a beaucoup de secrets autour de ce qu'il va annoncer.
01:36C'est fermé à double tour, Jacques Serret nous le racontait il y a quelques instants, rien n'a transpiré.
01:40Oui, parce que je pense que l'idée de Bayrou, si vous voulez, c'est vraiment de proposer un pacte à la nation.
01:47Alors, la nation prendra ou ne prendra pas, a priori on se dit que ça sera très difficile.
01:52Mais l'idée c'est véritablement de proposer un pacte.
01:56Et en fait, on va découvrir je pense un nouveau Bayrou.
01:59Parce que jusqu'à présent, le Bayrou qu'on connaissait depuis qu'il a commencé à Matignon,
02:03c'était plutôt le Bayrou manœuvrier qui faisait de la popole, comme on dit.
02:07Donc, la petite politique qui essayait de durer le plus longtemps possible,
02:11qui proposait des projets de loi qui étaient parfois un peu éloignés de la vie des gens,
02:18comme le mode de scrutin par Élie-Marseille, etc.
02:22Là, on va découvrir, je pense, l'homme d'État.
02:25L'homme d'État qui va vouloir faire un discours qui marque, qui marquera.
02:29Je pense que pour lui, c'est peut-être l'un des deux, trois ou quatre grands discours de sa carrière politique.
02:35Et il a bien l'intention de marquer les esprits avec ça, soit pour en faire une fin, avec panache,
02:41soit pour en faire un nouveau départ.
02:43Avant de parler du départ, sur le fond, déjà sur ce qu'il pourrait annoncer, Paul Melin ?
02:46Écoutez, oui, sur l'importance politique, y compris pour la carrière de François Bayrou, de cette annonce,
02:51je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit.
02:53D'autant qu'annoncer un budget, ça peut paraître comme ça, technique,
02:57mais en fait, c'est comment est-ce que vous...
02:58Quelle politique de la nation vous fixez ?
03:00Quelles sont vos priorités ?
03:02Quels sont les domaines dans lesquels vous considérez qu'on peut faire des économies ?
03:05Et quelle économie politique vous choisissez ?
03:08Alors là, on a un peu une idée, parce que dans les interviews que vous avez passées juste avant,
03:11dans les mots de Manuel Valls notamment, on entend parler de la production.
03:15Il faut produire plus et travailler plus.
03:17Bon, d'abord, la notion de travailler plus, j'aime moyennement cette formule,
03:21parce que je considère que les Français travaillent déjà beaucoup,
03:23et je n'aime pas ce qui sous-entendrait que les Français ne travailleraient pas assez,
03:27ou qu'ils seraient des fainéants, etc.
03:28Alors, ce n'est pas ce qui est dit là, mais c'est un peu ce qui est sous-entendu,
03:31et je n'aime pas trop ça.
03:32Sur la production, je suis plus d'accord.
03:33Je pense qu'une des clés de la santé économique du pays,
03:37c'est sa capacité à avoir des industries, à produire,
03:40à produire pas seulement des services, mais aussi des biens,
03:42et que c'est véritablement là que nous avons un enjeu,
03:45pas forcément toujours de caler nos budgets sur la question des impôts,
03:48mais plutôt sur la réduction de la dépense publique,
03:51et sur notre capacité à produire.
03:53C'est un peu sur ces deux sujets-là, moi, que j'attendrai le Premier ministre.
03:56Comment est-ce qu'on fait pour faire des économies,
03:57notamment peut-être sur le train de vie de l'État,
03:59peut-être sur l'administration, peut-être sur le millefeuille territorial,
04:02là je pense qu'il y a des mesures d'économie, dans les fusions aussi.
04:05Il a dit, je crois, qu'il fallait redonner du pouvoir au préfet,
04:07et recentraliser un peu les choses au niveau du préfet.
04:09Si ça nous permet de supprimer quelques machins régionaux
04:12qui ne servent pas à grand-chose,
04:13ou quelques machins nationaux qui ne servent pas à grand-chose,
04:14je suis pour, vous voyez ?
04:15Et de la même manière, sur la production,
04:17on nous parle d'un effort de guerre,
04:18là on est au niveau du 14 juillet,
04:20on nous a parlé de réarmement.
04:21Si on réarme le pays, ça va faire aussi du bien à l'économie.
04:24Il va y avoir de la commande publique.
04:25Oui, il y a 3,5 milliards d'euros de dépenses consacrées à la défense supplémentaire.
04:29Et ces dépenses-là, elles vont créer aussi des recettes en impôts sur les sociétés.
04:34Elles vont créer des recettes aussi, plus généralement, pour le pays,
04:37un cercle vertueux pour l'économie,
04:39parce que ça va faire de l'emploi dans des territoires potentiellement ruraux.
04:41Donc, moi je crois beaucoup à ces deux piliers,
04:44la production et la capacité à réduire le train de vie de l'État.
04:47Jean-Michel Salvatore ?
04:48Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Paul.
04:50Allez-y, argumenter.
04:51Quand Paul dit, oui, les Français travaillent beaucoup,
04:54je crois que malheureusement, ce n'est pas vrai.
04:56Ce n'est pas vrai.
04:57On travaille moins que certains de nos voisins européens ?
05:00Que nos voisins européens.
05:01Moins que nos voisins européens, incontestablement.
05:03Ils travaillent en 10 à 15% de moins que les Américains,
05:07et 30% de moins que les Coréens,
05:10qui sont quand même nos concurrents.
05:11Et quand on regarde un petit peu les choses,
05:14si on prend par exemple la retraite.
05:16La retraite, pour l'instant, elle est à 62 et bientôt à 64 ans,
05:20mais regardez les autres pays européens,
05:21ils sont tous à 66, 67, 68, et même certains à 70.
05:26Donc, je pense que ce n'est pas vrai.
05:29Les Français travaillent moins que les autres,
05:31notamment en raison de la retraite à 60 ans
05:33qui avait été décrétée par Mitterrand en 82,
05:35et en raison des RTT de Lionel Jospin de 1998.
05:41Et je pense que c'est l'une des sources de nos problèmes.
05:44Ce ne sont pas les salles, mais c'est l'une des sources de nos problèmes.
05:46Alors, autre question.
05:48Alors qu'on sait qu'il a préparé ses mesures,
05:50François Béroud, dans le plus grand secret,
05:52il n'y a pas eu un mot aux parlementaires dans le bloc central.
05:54Est-ce qu'il va aller chercher des totems
05:56au sein de tous les groupes politiques
05:57pour les mettre face à leur responsabilité, Paul Melun ?
06:00Ah ben, oui, de fait, si vous voulez ce budget,
06:02il faut qu'il parle à tout le monde.
06:04Alors, sur des questions, sur des arbitrages
06:05autour, par exemple, de la justice ou de la sécurité,
06:08on imagine qu'il va plutôt se tourner
06:09du côté droit de l'hémicycle.
06:11Sur la culture, sur l'éducation, sur l'environnement,
06:14il va peut-être se tourner sur le côté gauche.
06:15De toute façon, c'est tout le défi de François Bayrou.
06:18On disait tout à l'heure que c'était un fin manœuvrier politique.
06:21C'est toute sa feuille de route.
06:22Il a été installé là pour cela.
06:23Il faut qu'il s'adresse aux uns et aux autres
06:25et qu'il réussisse à composer avec chacun des groupes politiques.
06:28C'est une gageur, quand même, vraiment très importante.
06:31C'est un vrai défi, c'est un vrai challenge pour lui
06:32parce que l'Assemblée est fracturée et on ne lui fera pas de cadeau.
06:36Et derrière le fond, parce que là, on parle du fond,
06:37ce qui est très important, on parle du fond de ce budget.
06:39Il y a la forme politique et il y a la volonté d'en découdre avec lui
06:42d'un certain nombre de ses adversaires politiques aussi.
06:44Ne soyons pas dupes.
06:45Je pense que le Rassemblement National ne serait pas dérangé
06:48qu'on retourne aux urnes.
06:49De la même manière, la gauche, y compris le Parti Socialiste,
06:51Justement, la menace de censure. Mais là, tout de suite,
06:53sur le fond, il ne va pas tout détailler.
06:57Ça va être quelque chose d'assez...
06:58Il est à peu au-dessus de la mêlée.
07:00Mais quand même, il donne des grandes orientations.
07:01C'est-à-dire que pour passer, il faut qu'il arrive
07:04à amadouer le Rassemblement National
07:06et les socialistes.
07:07Alors, qu'est-ce qu'il peut donner au Rassemblement National ?
07:10C'est un peu compliqué.
07:11La proportionnelle, mais visiblement, ça ne suffira pas.
07:14Qu'est-ce qu'il peut donner aux socialistes ?
07:16Qu'est-ce qu'il peut donner aux socialistes ?
07:17Une taxation des hauts revenus.
07:20Donc, c'est plutôt ça qu'il essaiera de donner.
07:22Mais moi, je pense que son propos,
07:23et pas tout à fait celui-là,
07:24son propos, ça va être quand même
07:26de mettre les politiques en face
07:28de leurs responsabilités.
07:29Voilà, c'est ça.
07:29Parce qu'au fond, si vous voulez,
07:31tous les hommes politiques
07:31qui se sont succédés au pouvoir
07:33connaissent la situation du pays.
07:34Ça fait 40 ans qu'on est à la dérive.
07:37Mais que ce soit des responsables de gauche
07:39ou de droite ou du centre,
07:41les uns et les autres ont refusé
07:43de prendre des grandes décisions courageuses
07:45avec toujours le même prétexte
07:47qui était que la société française est fragile.
07:49C'est vrai que la société française est fragile,
07:51qu'elle peut être très éruptive.
07:53Mais il n'empêche quand même
07:54qu'avec ce prétexte-là,
07:55qu'on entend en gros depuis Jacques Chirac,
07:58eh bien, on n'a pas fait des réformes.
07:59Et en fait, Bayrou,
08:00il va essayer de prendre les hommes politiques au moins
08:02en disant, arrêtez de mentir aux Français
08:04et prenons courageusement,
08:06tous ensemble,
08:07les mesures qui s'imposent
08:08pour retrouver notre souveraineté.
08:10Parce qu'il faut quand même bien voir
08:11de quoi il s'agit.
08:12Le fait, si vous voulez,
08:14d'avoir des budgets en déficit
08:15et de dépendre de nos créanciers,
08:17ça veut dire qu'on est en train
08:18de céder petit à petit
08:19notre souveraineté.
08:20Alors, vous parliez de Jacques Chirac,
08:21mais il y a aussi la réforme des retraites
08:22qui a été amorcée
08:23sous Nicolas Sarkozy.
08:25Oui.
08:25Donc, on peut quand même...
08:27C'est-à-dire que nous, en France,
08:28quand vous regardez
08:29les autres pays européens,
08:30les autres pays européens
08:31ont fait, en général,
08:32leur réforme des retraites
08:33en une fois.
08:34Nous, justement,
08:34comme le pays est très fracturé,
08:37etc.
08:38Donc, nous,
08:38on ne fait pas la réforme des retraites
08:39en une fois,
08:40on en fait cinq ou six.
08:40Oui, c'est ça,
08:41mais c'est tellement français.
08:42Et elles sont, à chaque fois,
08:43incroyablement difficiles à accepter.
08:45Et la dernière n'a toujours pas été
08:47acceptée par les Français.
08:48Alors, justement,
08:49on va continuer à parler de ce budget.
08:5016h, tic-tac, tic-tac,
08:52le suspense est entier.
08:53Est-ce que c'est la censure
08:55qui se profile pour François Béroux ?
08:57Est-ce qu'il peut tenir ?
08:58Est-ce qu'il prépare,
08:59quelque part, aussi, sa sortie ?
09:00On va en parler dans quelques instants.
09:02A tout de suite.
09:02Vous écoutez Europe 1, 13h,
09:04avec Céline Géraud,
09:04de 13h à 14h sur Europe 1.

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