Invités par Jean Serge en 1965 sur Europe 1, Jacques Brel et Georges Brassens philosophent sur la période estivale

Europe 1

Regardez Invités par Jean Serge en 1965 sur Europe 1, Jacques Brel et Georges Brassens philosophent sur la période estivale - Europe 1 sur Dailymotion

Transcript

00:00La suite de Jean-Pierre Foucault et vous sur Europe 1, il est temps de retrouver Julien Picheney, Jean-Pierre.

00:05En effet, Julien nous a rejoints. Bonjour monsieur Julien.

00:08Jean-Pierre, rebonjour, rebonjour à tous.

00:09Chaque jour, vous nous présentez un trésor Europe 1, issu de nos archives, parfois d'Europe numéro 1,

00:16et en rapport avec l'été ou des grandes vacances. Alors de quoi parlez-vous aujourd'hui ?

00:19Déjà, Jean-Pierre, une question. Oserais-je vous demander quel est votre rapport à vous aux vacances ?

00:24Puisque nous sommes le 15 juillet, on se demande en même.

00:26Oserais-je vous dire de quoi je me mène ?

00:28Je me pose la question, parce que des millions de Français sont actuellement en tongs,

00:31où ils sont en train de se badigeonner de crème solaire, et vous Jean-Pierre, vous êtes là, au micro d'Europe 1.

00:36D'ailleurs, j'ai remarqué quelque chose quand même. Vous êtes toujours au micro d'Europe 1 quand les autres sont en vacances.

00:40Au mois d'avril, vous avez remplacé Thomas Hill pendant les vacances de Pâques à la présentation de Culture Média.

00:46Là, vous prenez en charge la grande émission de la mi-journée, le 11-13.

00:49Pour vous, cher Jean-Pierre, peut-être que tout simplement, les vacances n'existent pas.

00:53Donc les vacances n'existent pas.

00:54Où je veux en venir ? Ici.

00:56Voici l'un des grands moments de l'histoire d'Europe 1. Nous sommes en 1965.

01:00Deux légendes de la chanson sont à notre micro.

01:01Deux amis, Jacques Brel et Georges Brassens, invités par l'animateur Jean-Serge.

01:06Ils vont parler de la vie, de la musique, de l'amour, pendant des heures et des heures.

01:10Et au milieu de cette conversation fleuve, cette question de Jean-Serge sur les vacances.

01:15Écoutez.

01:15Je voulais vous parler vraiment du goût des vacances.

01:19Et non pas de la manière dont vous utilisez votre temps.

01:21Écoute, alors je te coupe tout de suite.

01:23Oui.

01:23Jacques ne prend jamais de vacances, et moi non plus.

01:26Nous ne prenons jamais de vacances.

01:29Ah, tout de même Jacques, lorsque vous avez interrompu l'année dernière...

01:32Jamais tu ne me pourras croire que Jacques prend de vacances.

01:34J'arrête de chanter.

01:37Jean-Réte, ça ne me semble pas de vacances.

01:39À ce moment-là, il pense à ses chansons.

01:41À ce moment-là, il pense...

01:43Non, non, il n'y a jamais de vacances.

01:45Moi, en ce qui me concerne, mais je réponds pour Jacques aussi, parce que je sais qu'il n'y a jamais de vacances.

01:51Jamais de vacances pour Brel et Brassens.

01:53Et Brel va même plus loin.

01:54Il ne dit pas jamais de vacances, en fait.

01:56Il dit les vacances, ça n'existe pas.

01:58Donc, la civilisation des loisirs, ce n'est vraiment pas une civilisation pour vous.

02:03Mais c'est sûr, ça n'existe pas, les vacances.

02:05Lui, il dit que lui ne me prend jamais de vacances.

02:07Moi, je dis que je ne prends jamais de vacances, et je dis que personne ne prend de vacances.

02:11Les gens ne prennent pas, ça n'existe pas, les vacances.

02:13C'est une invention.

02:14C'est une vue de l'esprit, les vacances.

02:17Ça n'existe pas, voyons.

02:19Il faut vraiment être une plante grasse pour prendre des vacances.

02:22Il faut qu'il ait une plante grasse, comme le dit Brel, pour prendre des vacances.

02:26C'est parce que vous ne voulez pas être une plante grasse, Jean-Pierre.

02:28Je rappelle que nous sommes ici à la fin de une conversation qui dure des heures,

02:32plusieurs heures de conversation.

02:34Ça fait penser à ces conversations, ces repas rallongent l'été, Jean-Pierre, qui dure 5 heures.

02:38Il n'y a pas que de l'eau, évidemment, sur la table.

02:40C'est un petit peu la même chose ici.

02:42Et en plus, ce que j'adore, c'est comme dans ces conversations en famille,

02:45on se contredit, on peut se contredire.

02:46Jacques Brel va se contredire deux secondes plus tard.

02:49Deux secondes après avoir dit que les vacances n'existaient pas.

02:51Il va dire l'inverse.

02:52Il va soumettre un programme politique qui lui aura assuré des millions de voix

02:55s'il s'était présenté en cette année 65.

02:57à la présidentielle.

02:58Oui, mais du fait que ces gens-là sortent de leurs habitudes,

03:02ils prennent des vacances.

03:04Prendre des vacances, pour eux, ça consiste à aller se fatiguer ailleurs

03:07qu'en eux, ils se fatiguent habituellement.

03:10Nous ne voulons pas avoir d'autres d'accord.

03:11Plus l'activité quotidienne, d'ailleurs, est loin du rêve initial d'un individu,

03:15au plus il a besoin de vacances.

03:16Moi, je répartirais les vacances très différemment.

03:19Pour des gens comme nous, j'interdirais les vacances.

03:21Et d'ailleurs, finalement, on se les interdit.

03:22Et pour un type qui est obligé de faire un travail qu'il n'aime absolument pas,

03:25mais ce type a droit à...

03:27Moi, je lui donne facilement six mois de vacances par an.

03:29Et je trouve que ce serait entière justice.

03:31On ne prend pas de vacances, nous, parce qu'on n'a pas besoin.

03:33Parce qu'on fait quelque chose qui nous plaît.

03:36Voilà.

03:37Brel propose carrément six mois de vacances pour ceux qui n'aiment pas leur travail.

03:40Qui n'aiment pas son travail ?

03:41Moi, moi.

03:42Évidemment, tout le monde répondrait moi.

03:43Ils ont avoué, ce jour-là, ne jamais prendre de vacances.

03:46Jean-Pierre, peut-être que vous-même, vous ne prenez pas de vacances.

03:49Après, vous êtes là.

03:49Mais je pense savoir pourquoi.

03:50Parce que vous avez un point commun avec Brel et Brassens.

03:53Brel, on le sait, a fini sa vie aux îles Marquises, sous le soleil.

03:55Brassens a grandi à 7, les pieds dans l'eau.

03:58D'ailleurs, autre archive Europe 1, dernière petite pépite issue de nos archives.

04:03Brassens racontant ses journées à la mer.

04:05C'est peut-être pour ça qu'on ne prend jamais vraiment de vacances quand on voit la mer tous les jours.

04:08Ça, c'est une autre question.

04:09Brassens qui raconte ses journées à la mer dans les années 30 à 7.

04:12Écoutez, c'est savoureux.

04:13Mais la mer, vous savez, ce n'était pas l'appel du large et des conneries comme ça.

04:17Quand on avait 11 ans, on nageait, on piquait les têtes, on se bousculait au bord de l'eau,

04:22on s'amusait à plonger, on se mettait des espèces de l'ancêtre du masque.

04:26On cassait un fond de seau et puis on y faisait mettre un verre par un grand-père quelconque

04:32ou par un oncle avec du plat.

04:34Et puis un peu plus tard, la mer, c'était à 15 ans, 16 ans,

04:38on allait à la plage de la Corniche parce qu'il y avait des filles qui venaient.

04:41Alors on faisait les effets de torse là devant les gonzesses.

04:46Des effets de torse devant les filles, Georges Brassens,

04:50qui avoue donc effectivement avoir quand même goûté au parfum des vacances,

04:54mais quand il était jeune, avant de ne plus en prendre, des effets de torse.

04:58Vous parliez de l'animateur qui était Jean-Serge, celui qui posait des questions,

05:01qui est devenu ensuite responsable des programmes.

05:03Et le patron, c'était Maurice Siégel.

05:05Et en avez-vous qui êtes prof de diction ?

05:07Oui.

05:07Il fallait dire, je vais voir Jean-Serge qui est chez Siégel.

05:11Allez-y.

05:11Je vais voir Jean-Serge qui est chez...

05:14Pardon, j'ai dit.

05:15Je vais voir Jean-Serge qui est chez qui ?

05:18Siégel.

05:19Siégel.

05:20Chez Soge.

05:21C'est très dur, vous me l'avez déjà fait.

05:22Je vais voir Jean-Serge qui est chez Siégel.

05:25Mais il faut faire des pauses.

05:26Je vais voir Jean-Serge qui est chez Siégel.

05:28Bravo.

05:29Monsieur Boubouc.

05:30Je vais voir Jean-Serge qui est chez Siégel.

05:32Très bien sûr.

05:33Attendez.

05:33Ah bon, on va tousser.

05:35Et Sacha Guitry disait toujours avant l'entrée en scène

05:38« Je veux et j'exige d'exquises excuses. »

05:42Essayez, il n'est pas facile.

05:43Je veux et j'exige d'exquises excuses.

05:47Ah, bien joué.

05:49Merci beaucoup Julien.

05:50On peut évidemment retrouver cette lépite européenne en podcast

05:53sur le site et la plus européenne catégorie

05:55Le Coeur des Archives.

Catégorie

Transcription

Recommandations